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[FB] Le malheur de l'humain est sa langue || Angelina & Josiah
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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pictures : [FB] Le malheur de l'humain est sa langue || Angelina & Josiah Voodoo-ppl
Dim 22 Nov - 12:30




Le malheur de l'humain est sa langue
FB 13 février 2004 ft. @Angelina Johnson-Weasley
Josiah avait rendez-vous avec Angelina Johnson pour un thé, en cette fin de semaine. C’était prévu depuis un moment. Rayez donc cela. Ce n’était pas prévu depuis longtemps, c’était plutôt qu’il s’était passé tant de choses en une semaine qu’il semblait au tatoueur que la note qu’il avait reçu de la part de la jeune femme, lui proposant de s’asseoir autour d’une boisson chaude ce vendredi 13, était bien plus ancienne que datant de lundi.
Il avait traversé la boutique de son tendre pour le trouver, derrière son comptoir, et fixer avec lui quelques arrangements pour le repas de ce soir, quand il les aurait rejoints, Angelina et lui. Il avait été incisif, et ne l'avait pas vraiment regardé dans les yeux. Il en voulait toujours terriblement, et avait fini par lâcher cette conversation qui lui demandait trop d'efforts pour finalement atteindre l’arrière-salle et là derrière, l’escalier qui l’emmènerait jusqu’à chez eux.
De quelques tours de main, il avait fait leur lit et nettoyé les assiettes qui traînaient encore dans l’évier. Angelina et lui s’étaient accordés pour se retrouver ici, et l’espace était tellement petit qu’il fallait qu’il soit parfaitement rangé pour ne pas avoir l’air trop désordonné. C’était une pièce d’une trentaine de mètres carrés, et les espaces – chambre, salon, cuisine – étaient séparés par des paravents et des rideaux de wax colorés. Derrière la seule porte de la pièce, peinte à la main et ainsi garnie de dizaines de motifs, la salle de bain. Ces derniers temps, Josiah passait peu de temps à l'appartement et dormait dans sa propre arrière-boutique, sur son lit de camp, ne souhaitant pas être collé trop longtemps à Nasiya. Celui-ci lui demandait ce qu'il se passait, et Josiah ne savait jamais bien quoi répondre, puisque de toute façon, Nasiya ne s'en souviendrait pas.
Fort heureusement, il s’était trouvé depuis lundi une nouvelle excuse pour expliquer sa mauvaise humeur. Désormais, si son amant lui demandait pourquoi il était en colère, il répondait, bougon, que c’était la faute à Weasley. Ronald fucking Weasley, qui exprimait sur la voie publique, pire encore, sur le Chemin de Traverse, à la vue et aux oreilles de tous, son désaccord avec Potter, premièrement, mais surtout, son support à l’égard de Narcissa Black-Malefoy et toute sa politique.

Son invitée de ce soir, Angelina, était mariée avec le grand-frère de Ronald. Elle vivait sur le Chemin de Traverse ; elle aussi, avait dû entendre l’esclandre. Elle aussi, devait avoir un avis sur la situation. Josiah hésitait à lui partager le sien, car il lui paraissait peu légitime, en comparaison. En même temps, il était à peu près certain que le sujet tomberait, ce soir, et il ne savait pas bien comment il pourrait lui mentir à ce propos. Angelina était mariée avec le frère de Ronald, certes, mais son histoire ne s’arrêtait pas là. Ce frère, George, avait été le premier des frères Weasley à partir vivre sur les Terres de Feu, laissant son épouse, justement, derrière-lui, et avec elle sa boutique de Farces et Attrapes, rendue à l’entière responsabilité de son cadet, Ronald. Tout le monde pouvait le comprendre, George. Il avait perdu son frère jumeau, pendant cette guerre ; que le deuil soit insurmontable, et qu’ainsi, qu’il puisse céder aux idéaux de l’Enchanteresse … Pourquoi pas ? Même Josiah, qui avait cette fâcheuse tendance à être fort présomptueux, était capable d’accueillir les larmes de son épouse délaissée sans y poser de jugement. Toutefois, ses habitudes d’être particulièrement critique revenaient à pleine vitesse quand il était question de son image de marque – Josiah travaillait en alliance avec cette fameuse boutique des frères Weasley. Farces pour Sorciers Facétieux était même le seul commerce, sur tout le territoire britannique, qui vendait une version dérivée, et éphémère, de ses tatouages. Le dernier discours de Ronald avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder un vase que Josiah ne savait pas déjà plein. Peut-être ne l’aurait-il pas été, d’ailleurs, si ça n’avait pas été pour ce foutu voyage au Mexique.
Son humeur, ces dernières semaines, l’avait rendu particulièrement intolérant. Il avait ainsi été hanté, toute la semaine, par l’idée qu’il ne pouvait pas se savoir associé à un homme qui soutenait les idées de l’Enchanteresse, et ne pouvait ainsi plus trouver l’excuse de la douleur de son deuil pour comprendre. Tout ce qu’il avait en tête, c’est qu’il s’agissait de son nom, celui du Voodoo’s Child, et qu’en face, il y avait les idées proprement meurtrières des Malefoy … Impossible.

Josiah posa sur la table une soucoupe dans laquelle traînait un vrac de bonbons. Il y choppa un fondant du chaudron qu’il goba tout en allumant les plaques de cuisson pour y poser sa bouilloire métallique. Il portait son uniforme de ces derniers jours, un pantalon noir, souple, ses mules en cuir tressé, et un shirt, noir lui aussi. Il avait toutefois passé, en rentrant chez lui, son kimono de soie claire, au dos duquel un dragon était tissé dans un fil rouge. Curieux, celui-ci grimpait désormais sur l’épaule du tatoueur pour observer ce qu’il préparait. Dans une théière, Josiah glissait un thé aux saveurs d’agrumes, pour mettre un peu d’acidité dans ce misérable mois de février.

Bientôt, Angelina le rejoignait, il l’avait entendue monter les escaliers et l’avait attendue en haut de ceux-ci. Il avait déposé sur sa joue un baiser et lui avait dit « Bonsoir, ma douce » parce qu’effectivement, la nuit commençait déjà à tomber, mais aussi parce que son air désolé ne pouvait qu’adoucir sa colère. Il la convia, d’un geste du bras, à s’asseoir autour de la petite table, avant de lui dire, lui tournant le dos alors qu’il glissait l’eau chaude dans la bouilloire : « Nasiya a prévu d’aller nous chercher des pizzas, quand il aura fini sa journée. Ça te va ? » Il se tourna, envoya voler sur la table deux tasses en porcelaine chinoise, et suivit la volée avec le thé au bout des doigts, faisant claquer ses mules derrière lui. « Sacrée semaine, hein ? »


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Hrp : Excuse les humeurs de Josiah, il n’apparaît pas sous son meilleur jour dans ce RP … pour contexte, le mois de février est particulièrement compliqué pour Jo qui se sent très délaissé par son amoureux qui lui a fait une sublime déclaration à la fin d’un voyage au Mexique, mais qui l’a oubliée en se levant le lendemain matin.

Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
Vif d'or
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Sam 5 Déc - 1:59

le malheur de l'humain est sa langue | 13 février 2004 | Chemin de Traverse, appartement de Josiah et Nasiya-- Angelina & @A. Josiah N'Da.

Elle coupa net sa course tandis que les joueurs continuaient d’avancer vers les vestiaires et d’un geste ferme de la main attrapa l’entraîneur en titre par le bras. « Je persiste à croire qu’il faut donner sa chance Artwood. » murmura-t-elle d’un ton qui se voulait clairement insistant. « C’est une prise de risque, oui. Mais elle est mesurée. Fais moi confiance sur ce coup-là, s’il-te-plaît. » Il tourna son regard dans sa direction, la mine circonspecte. Il l’aimait bien cette môme. Depuis la première fois  où il l’avait croisée pas plus haute que trois pommes avec déjà ses longues tresses noirs et son si large sourire (il lui manquait quelques dents à l’époque). Il l’avait toujours connu, dans l’ombre de son père, toujours un balai ou un Souaffle à portée de mains. Elle avait le Quidditch dans le sang et ce qu’elle avait fait de son talent le désespérait profondément. Il l’aimait profondément cette gosse et il était fier de ne jamais l’avoir lâché des yeux. Même lorsqu’il n’était pas d’accord avec elle. « On rediscute demain, Angie. OK ? » finit-il par botter en touche. « Mais... » « J’ai dis demain. Le match n’aura lieu que dimanche, ça nous laisse toute notre dernière session d’entraînement pour nous décider sur l’équipe à aligner face à Flaquemare. Demain, Angie. » conclut-il avec un sourire quasi paternel. Elle savait pertinemment ce que cette fausse promesse signifiait et ne voyait donc pas l’intérêt d’insister. « Comme tu voudras, c’est toi qui décide après tout. » Elle baissa les épaules avec l’allure des vaincus et fit demi-tour pour récupérer le matériel abandonné sur le terrain.

Ses bottes de Quidditch s’embourbaient volontiers dans la terre rendue humide par le temps de février. Arrivée au milieu du terrain d’entraînement, son regard se perdit en direction des anneaux, elle scrutait le ciel avec application comme si elle avait la capacité de voir ce que d’autres ignoraient. Dans son esprit, se jouait un match imaginaire âprement disputé où chaque coup était savamment calculé et anticipé. L’anticipation, un don qui semblait manquer cruellement à leur gardien en titre. Elle ne cessait pourtant de lui répéter qu’à un tel poste c’était la clé. Mais elle semblait visiblement la seule à le remarquer ou en tout cas à le prendre en considération. A l’avant-veille de leur début de saison cela n’augurait rien de bon, surtout quand en face les anneaux seraient gardés par Olivier le redoutable. Encore plus quand parmi les poursuiveurs se trouveraient la championne incontestable à ce poste, @Georgia R. Harris. Penser à ses deux amis la fit sourire un moment. Peu lui importait l’issue du match, elle saurait avoir la victoire (presque) modeste et la défaite pas trop amère. Mais elle se préférait dans le camp des vainqueurs que dans celui des vaincus. Ce n’était que le premier match de la saison mais commencer par une défaite ne se révélerait pas très encourageant. Elle avait donc dans l’idée de donner sa chance à l’une de leurs dernières recrues, un tout jeune réserviste au poste de gardien qui méritait clairement qu’on lui fasse confiance. Mais son avis n’était visiblement pas partagée. Amère, elle récupéra la lourde malles où se trouvaient les quatre balles et retourna elle aussi à l’abri.

Elle ne perdit pas de temps en bavardage avec ses joueurs et les autres membres du staff, elle était attendue ce soir et ne voulait pas se mettre en retard. Après avoir salué tout le monde, elle quitta donc les abords de Montrose sans perdre davantage de temps et retrouva l’animation du Chemin de Traverse pour rentrer chez elle. Elle grinça des dents en arrivant devant la devanture colorée du magasin de farces et attrapes au dessus duquel elle vivait encore. Farces pour sorciers facétieux. Que du tralala… Les cadets des enfants Weasley n’avaient plus rien de facétieux. Elle ravala un grognement en apercevant la tignasse de Ron. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Comment avaient-ils pu tomber aussi bas ? On ne pouvait dire qu’entre la jeune femme et son beau-frère les relations étaient au beau fixe. Elle avait fini par prendre ses distances d’elle-même, comprenant rapidement qu’elle n’obtiendrait nulle nouvelle de George de la bouche de son cadet qui était pourtant l’un des seuls à se trouver en contact avec lui. Evidemment elle mourait d’envie de demander des nouvelles, chercher à savoir si ses dernières lettres avaient seulement été ouvertes. Mais elle savait déjà ce combat perdu d’avance et avait cessé d’insister depuis bien longtemps déjà. Elle passa chez elle (cela avait-il été chez elle seulement une seule fois d’ailleurs) en coup de vent, se glissa dans une tenue bien plus confortable que ne l’étaient ses vieilles fripes de Quidditch et repartit aussi sec sans un regard en direction de la boutique.

La vie sur le Chemin de Traverse devenait de plus en plus difficile à supporter. Elle prenait peu à peu conscience que sa présence en ces lieux devenait presque anachronique. Comme si elle n’avait rien à faire là. Elle avait pourtant noué de solides amitiés depuis de nombreuses années mais à ses yeux elle restait la « femme de ». L’épouse bafouée et abandonnée, trop naïve pour ouvrir les yeux, trop lâche pour seulement envisager la possibilité d’aller de l’avant. L’ombre gigantesque de George planait au-dessus de sa tête à chaque fois qu’elle traversait cette allée. Et le dernier éclat de colère de Ronald ne l’aidait pas à voir les choses différemment. La rancune avait la dent dure chez les Weasley… Et une fois de plus elle craignait de n’être qu’un dommage collatéral dans cette affaire. Ces imbéciles égoïstes commençaient à l’user sérieusement. Arrivée devant la porte de Josiah et Nasiya, elle prie une profonde inspiration pour chasser toute sa morosité des derniers jours avant d’entrer. Elle se laissa embrasser chaleureusement par son ami avant de l’enlacer et de lui claquer à son tour un doux baiser sur la joue. « Salut, toi. » répondit-elle simplement en echo avec un doux sourire aux lèvres. Elle se sentait instinctivement apaisée à ce contact. Il y avait quelque chose de rassurant, elle se sentait presque dans un cocon auprès de ses amis. « C’est parfait. » conclut-elle avec sincérité tandis qu’elle s’installait à la place que lui avait présenté le tatoueur. « A qui le dis-tu… Et elle n’est pas terminée... » lâcha-t-elle avec un petit rire nerveux. Elle voulait croire que tout irait mieux une fois l’angoisse du premier match passé. Mais elle savait que ce n’était qu’un leurre. Tout le monde le savait. Ses véritables sources d’inquiétude se trouvaient loin, bien loin de Montrose. « Mais rien de tel qu’une soirée avec vous deux pour la rendre un tout petit peu plus respirable… Ça me fait vraiment plaisir de vous voir, je crois que j’en avais plus que besoin. Comment ça va toi ? » conclut-elle simplement avec le même doux sourire au coin des lèvres.

(c) mars. | 1151 mots

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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Lun 28 Déc - 0:24




Le malheur de l'humain est sa langue
FB 13 février 2004 ft. @Angelina Johnson-Weasley
Tout dire à Angelina, ne rien lui dire, le faire tout de suite, ou tout à l’heure, quand il aurait servi le thé, ou juste avant … Josiah ne savait pas encore bien. Ce dont il était certain, c’était qu’il aurait pu être nommé maître des non-dits. Il ne l’avouait jamais aux autres, mais le savait bien pour lui-même. A l’extérieur, on aurait pu ne pas le croire, à ce propos. Lui qui était si coloré, si vif, si exubérant … Cacher quelque chose ? Impossible. Il lui fallait toutefois admettre que ça lui était plus difficile, les années passant, qu’il aimait moins cela. Ceux qui le connaissaient, en fait, savaient que si on lui trouvait le visage fermé, les regard sombre … C’était sans doute que qu’il avait rendu quelque chose indicible. Car bien sûr, le mouvement venait de lui. C’était lui qui cachait. Lui qui faisait le choix de ne rien dire. Car c’est ce qui est le plus facile, se rassurait-il. On ne parle pas, de ce genre de choses. C’était comme ça qu’on faisait, chez lui, comme ça qu’il avait fait avec son père toute sa vie, et puis bien sûr, comme ça qu’il avait fait dans la relation la plus importante de sa vie, celle avec Nasiya. Il avait grandit comme ça, en cachant des choses. Des futilités comme des choses importantes. Tout, et n’importe quoi. Dès l’enfance, tout au long de l’adolescence, il avait toujours fait comme ça, et même maintenant, ça continuait. Tout les jours, il cachait des choses, et notamment, évidemment, à ce même Nasiya.

Ferait-il la même chose, alors, avec Angelina ? Ou alors, se permettrait-il de lui parler de Ronald, puisqu’après tout, ça n’était pas trop proche de lui, ni même d’elle, ce n’était que son beau-frère et plus que ça, même, ça lui permettait, à lui, de cacher un autre secret. Celui qui provoquait sa tristesse et sa colère véritable, et dont la famille Weasley était évidemment très loin d’être l’instigatrice. La politique anglaise devenant ainsi l’excuse parfaite à sa fureur. Il allait sans doute opter pour la seconde option, pratique, et impliquant moins de complication que l’acte de ne rien dire du tout, ou de prétendre que tout allait bien, ce qu’il pressentait comme un entreprise impossible vu son état.
Angelina partagea son cynisme en s’asseyant autour de la petite table à manger, et en rappelant que la semaine n’était pas encore terminée ; par Damballa, c’était sans doute vrai, songea-t-il. @Engel Bauer avait été jeté en prison, et Josiah y avait vu le point culminant, ou peut-être plus probablement le fond qu’avait enfin touché le monde magique anglais depuis début 2004, et à partir duquel il pourrait désormais remonter. Peut-être se trompait-il. Peut-être était-ce loin d’être terminé. Il ne lui répondit qu’un soufflement exacerbé, que le dragon de sa tunique l’imita, laissant s’échapper de ses naseaux deux volutes de fumée. Il s’en retourna à ses fourneaux, pour vérifier le bouillonnement de son eau, tandis que derrière-lui, la jeune femme lui demandait comment il allait. Il fallut répondre. Quoi ? Comment ?

« Je bosse beaucoup. » Parfaitement vrai. Il se noyait sous le boulot, même. « On est parti, tu sais, avec Nas’, après le concert. Au Mexique, pendant deux semaines ; j’ai pris beaucoup de retard, que j’essaye de rattraper depuis qu’on est rentré. » Et puis, il s’était pris d’envie, pour une raison mystérieuse, d’augmenter tous ses stocks, et ainsi, de se plonger dans la concoctions de centaines de fioles d’encre. Préciosités qu’il devait surveiller des nuits entières, l’éloignant toujours un peu plus de la couche conjugale sur laquelle il posait un œil, depuis ses fourneaux. Nasiya avait fait le lit, ce matin ; ou peut-être que lui non plus, n’avait pas dormi-là. L’idée renfrogna Josiah un peu plus. Il ajouta, en direction d’Angelina : « Le concert de Bauer sur mon paillasson, ça m’a tué, je crois. Je ne pouvais plus rester là, sur le Chemin de Traverse, après pareille horreur. Ça faisait un moment qu’on avait ce voyage en tête, alors on a pris des billets d’avion, et on est parti. » Trop tard pour chopper un Portoloin, puisqu’ils étaient parti du jour au lendemain ; alors, ils avaient fait changer quelques Gallions chez Gringotts, Nasiya y était allé parce que Josiah avait décidé d’en vouloir à ses Gobelins de voisins d’avoir accueilli sur leur parvis Reissen. Ils avaient immédiatement dépensé ces Livre Sterling dans un billet d’avion direction Mexico City, et étaient allés se perdre dans la forêt pour quinze jours. Quinze merveilleux jours, jusqu’au dernier, monstrueux.
La bouilloire, derrière-lui, s’était mise à siffler. Il l’attrapa pour glisser l’eau chaude dans sa théière, humant les délicieux arômes acidulés de la tisane qu’il leur avait préparé. Il l’apporta, toute fumante, jusque la table, avec deux tasses, avant de faire à nouveau claquer ses mules derrière-lui pour trouver dans ses placards une tablette de chocolat. « Désolé, il ne nous reste que ça... » fit-il, en posant sur la table le chocolat blanc de chez Honeydukes. Pas son préféré, à lui, mais peut-être qu’elle aimerait ça. Josiah préférait le noir, le plus amer possible ; surtout en ce moment, ça correspondait mieux à son état que la douceur sucrée du blanc. Pauvre Angelina qui croyait se changer les idées en passant une soirée avec lui … Enfin, il valait sans doute mieux être honnête, il ne saurait pas bien comment faire autrement, et elle finirait de toute façon par le remarquer. Ils se connaissaient depuis longtemps, maintenant. Josiah s’assit finalement face à elle, et termina sa longue plainte : « j’avoue que le retour à Londres n’a pas été tellement plus facile, surtout cette semaine… ».

Ils n’avaient pas mis en mot, ni lui, ni elle pour le moment, cet événement qui avait amené, pour tous les deux, cette humeur pluvieuse. Ça ne saurait tarder, sans doute, Josiah ne pourrait certainement pas continuer longtemps d’utiliser pareilles périphrases. C’était trop gros. Ça prenait trop de place. Nasiya, et par extension, parce que c’était plus facile, Ronald, et son alliance avec Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux. « Et toi, alors ? Tu arrives à voir des éclaircies sous ce ciel pluvieux ? »


Ces derniers temps, il comprenait mieux pourquoi Nasiya disait toujours que l’Angleterre était grise et triste. Sans doute parce qu’il l’était lui aussi.

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Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
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Mar 16 Fév - 22:03

le malheur de l'humain est sa langue | 13 février 2004 | Chemin de Traverse, appartement de Josiah et Nasiya-- Angelina & @A. Josiah N'Da.

L'endroit avait un petit côté rassurant pour Angelina qui sentait malgré elle le poids qu'elle portait sur ses frêles épaules se déliter peu à peu. Ici, elle avait la sensation d'être en terrain neutre, mieux en terrain ami. Elle avait beau être sur le Chemin de Traverse, elle avait beau avoir face à elle un « voisin », elle savait que Josiah ne viendrait ni à la juger ni à la prendre en pitié. Il n'allait pas non plus la fliquer au-delà du raisonnable comme pouvait le faire ses amis de longue date, ceux qui avaient vécu sa première longue descente aux Enfers et qui refusaient tout net de revivre tout ça une seconde fois. Josiah, lui, avait le bon sens de lui foutre la paix. Et c'était tout ce qu'elle demandait en cet instant. Elle se laissa glisser jusqu'au fond du fauteuil dans lequel elle avait élu domicile et se lova mollement avec un léger sentiment d'apaisement. Après toutes ses heures passées à errer sur ce terrain boueux à ne plus sentir ni ses doigts ni ses pieds gelés par le froid, elle venait de prendre conscience qu'elle n'avait guère pris le temps de s'assoir durant la journée. Mais le sentiment de plénitude ne dura qu'un temps, ça ne durait jamais, c'était comme ça. Il fallait toujours que les nerfs prennent le dessus. Qu'ils se rappellent à son bon souvenir et qu'ils lui remettent en mémoire qu'elle n'a pas le droit d'être bien, qu'elle n'a pas le droit de profiter du confort moelleux d'un siège ou de l'invitation réconfortante d'un ami. Ses nerfs se rappelaient toujours à elle, réveillant aussitôt la Tension qui était devenue sa plus fidèle alliée. Quand ce n'était le Chagrin, la Colère ou le Dépit qui venaient lui rendre visite. Chacun son tour. Pas tous en même temps, la place est réduite.

Elle fit taire tout son petit monde intérieur pour se concentrer sur ce que lui raconter le tatoueur. Il évoqua rapidement l'odieux concert qui avait mis le feu aux poudres. La situation était déjà insoutenable et il avait fallu qu'ils rajoutent de l'huile sur un feu déjà trop vif. Elle ne pouvait que comprendre la volonté du couple de s'échapper l'espace de quelques semaines, elle en aurait fait autant si elle avait pu... « Vous avez eu bien raison de changer d'air... Alors, c'est comment le Mexique ? Tu as trouvé de quoi t'inspirer ? » Elle faisait son possible pour être enthousiaste même s'il avait été organisé précipitamment, même si les circonstances n'étaient pas des meilleures, ce genre de voyages était une chance. Avec la boutique, George et elle n'avaient même pas pris le temps de partir en voyage de noces. Un peu plus tard, avaient-ils dit. « On a le temps de voir venir. » C'qu'on peut être cons parfois... « Ce concert... J'en ai encore des palpitations rien que d'y penser... A gerber... Franchement vous ne pouviez pas trouver meilleure opportunité pour vous casser d'ici, je t'assure. Vous avez vu de jolis coins ? Ca a du vous changer... »

Le sifflement de la bouilloire mit un terme provisoire à leur conversation. Angelina laissa son hôte s'occuper de leur préparer leurs boissons et lorsqu'il revint avec deux tasses fumantes à la main, un sourire étira les lèvres de la née-Johnson. « Ca sent divinement bon. » commenta-t-elle en approchant le breuvage de ses lèvres. Elle se contenta simplement de le humer, devinant l'infusion trop chaude pour être bue sans y laisser la langue. Lorsque Josiah lui présenta une tablette de chocolat de chez Honeydukes, elle se contenta de décliner d'un geste poli. « J'évite le sucre en ce moment. Mais je te remercie. » A dire vrai, elle évitait tout ce qui se mangeait. Et ce depuis trop longtemps maintenant. Son appétit se montrait toujours aussi récalcitrant et elle savait qu'elle allait devoir prendre sur elle pour manger la pizza annoncée avec entrain, au risque de vexer ses hôtes ou d'éveiller les soupçons. Elle acquiesça aux dernières paroles de Jo. Il semblait en effet soucieux, le visage moins avenant que d'ordinaire, plus troublé. « Je comprends... » se contenta-t-elle simplement de répondre, ne sachant réellement si elle pouvait se permettre de comprendre ce qui se jouait dans la tête des autres. Régler ce qui se tramait dans la sienne était déjà de trop.

Mais la situation actuelle n'épargnait décidément personne. Et elle n'arrivait pas à savoir qui du gouvernement ou de Narcissa Black-Malefoy, il fallait blâmer pour cela. Tous étaient sans doute à pointer du doigt. Cela la fatiguait. Elle n'aurait jamais cru qu'un jour elle puisse en vouloir réellement à Harry Potter. Mais après tout, elle ne supportait plus d'entendre parler de George et supportait encore moins de croiser le visage sinistre de Ronald. Harry Potter n'était lui aussi qu'un souvenir du passé sur lequel tirer un trait, fallait-il croire. Le visage sinistre de Ronald. Ses mâchoires se crispèrent instinctivement. Ron Weasley et sa mauvaise humeur constante, Ron Weasley et son incroyable faculté à en vouloir à la terre entière. Elle compris. Elle ne savait plus vraiment pour quoi, ne cherchait d’ailleurs plus à comprendre. Elle jugea son infusion suffisamment refroidie et la porta de nouveau à ses lèvres avant de répondre à la question de Josiah. La chaleur du breuvage avait quelque chose d’aussi réconfortant que tout ce qu’elle trouvait dans cet appartement. « Ca va... » commenta-t-elle simplement. « Avec la reprise du championnat, je travaille comme une elfe de maison ! Je ne traine pas beaucoup dans le coin, je n’ai pas une minute à moi. Mais ça me plaît. Je n’ai jamais été très à l’aise loin des terrains. D’ailleurs si vous voulez des places un de ces jours, pense à me le dire. J’ai mes entrées un peu partout... » laissa-t-elle glisser avec un sourire avant de disparaître de nouveau derrière sa tasse. « Je suis vraiment contente que la saison ait repris. J’avais vraiment besoin de reprendre le boulot. » Elle se retint de justesse d’en exprimer davantage. Son amour viscéral du Quidditch était une raison suffisante pour expliquer son aveu et elle n’avait aucune envie de gratter davantage.

(c) mars. | 1020 mots

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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Mar 13 Avr - 17:52




Le malheur de l'humain est sa langue
FB 13 février 2004 ft. @Angelina Johnson-Weasley
Si Josiah choisissait de lui raconter le Mexique comme il tentait de se le ré-imaginer désormais, alors Angelina le verrait un avec un immense sourire aux lèvres, jusqu’à même apercevoir ses dents très blanches, en contraste avec sa peau. Elle aurait trouvé en lui du soleil, de la chaleur, elle aurait été emportée, avec lui, jusque l’autre côté de l’Océan Atlantique. Josiah aimait qu’on le perçoive ainsi, heureux, accompagné du plus bel homme que les dieux aient pu faire. Il fit de son mieux, alors, pour lui raconter le séjour ainsi, parce qu’il était déjà assez morne comme cela, et qu’elle non plus, n’avait pas l’air des plus joyeuses. « En fait, j’y étais déjà allé, au Mexique, sans Nasiya. Il y a quelques années, par le biais de rencontres fortuites … Je m’y étais fait tatouer, et je voulais y retourner pour apprendre la magie qui nourrit ce tatouage… » Josiah souleva son pantalon noir, léger, jusqu’à ce qu’il découvre son mollet et laisse apparaître le profil d’une panthère. « A Uagadou, on m’a enseigné l’animagie. Dans les peuples mexicains autochtones, c’est aussi une magie très pratiquée. Les animaux sont considérés comme totémiques, et on fait des tatouages pour lier un peu plus la forme humaine à la forme animale. Je peux me transformer en panthère, mais désormais, même sous ma forme humaine, je peux marcher particulièrement silencieusement, et voir clair pendant la nuit. » Un sourire taquin apparu sur le visage pourtant triste du Béninois, trop heureux de se souvenir de ce moment où la vieille amérindienne creusait sous sa peau des sillons qui changeraient pour toujours sa vision. « J’ai réussi à convaincre la tatoueuse de m’apprendre à le faire … En échange de la recette d’un tatouage de mon peuple, les Fon. » Josiah doutait qu’Angelina ait jamais vu l’entièreté du baobab qu’il avait tatoué sur le dos, mais elle avait dû en entrapercevoir les racines ou les branches. Sans doute ne connaissait-elle pas non plus son utilité, ou peut-être que si, peut-être avait-il mentionné, au cours d’une conversation, comment depuis la Bataille de Poudlard, le tronc de son arbre avait été noirci à la suite de toute la magie noire que l’encre avait eu à engorger. « Et puis Nasiya te racontera mieux que moi, mais je crois que lui aussi a eu son compte, au niveau de l’inspiration que ces terres ont pu nous apporter. C’était merveilleux. » Il s’en arrêterait là, car Angelina allait finir par entendre l’émotion dans sa voix. Il pouvait l’autoriser à croire que c’était dû au souvenir d’un moment puissant, mais il ne voulait pas laisser paraître sa tristesse, et c’était elle qui allait transparaître, s’il continuait. Nasiya n’allait pas tarder à les rejoindre. Plus que ça, même, il était là, dans la boutique juste en-dessous de leur appartement, peut-être les entendait-il même d’ici, Josiah ne pouvait donc se permettre aucun débordement. Il s’en arrêta ainsi là, dans son conte mexicain. Ce fut sans doute regrettable, parce que les histoires sont toujours plus jolies quand elles se terminent par une union sous les étoiles, mais il ne pouvait raconter ce passage-là sans se sentir débordé de colère ou de tristesse – il se tut, donc.

Josiah demanda plutôt à la jeune femme si elle trouvait quelque éclaircie au ciel gris et pluvieux de Londres. Elle lui raconta comment elle se noyait dans le travail, et Josiah n’avait pas de mal à l’imaginer. Ils se ressemblaient beaucoup, en ça. Ils disparaissaient sur leurs terrains respectifs, Josiah dans son atelier, Angelina dans les airs, à trimer sans voir passer les heures, jusqu’à ce que leurs muscles soient douloureux et leur esprit désencombré de toute préoccupation extérieure. Le salon de tatouage était le seul coin de bonheur qu’il trouvait encore, si l’on pouvait appeler ça ainsi. Il n’était pas heureux à proprement parler ; seulement, il n’était plus triste. Foutu Mexique. Il avait été véritablement heureux, avant ce voyage, malgré Reissen et malgré sa colère. Foutu Mexique. Josiah bu une gorgée de son thé, et cassa un carré de chocolat pour le glisser entre ses lèvres, du bout des doigts. Avec un sourire qu’il voulait sincère, il accepta la proposition de la jeune femme : « On te prendra des places pour venir voir tes Pies, alors ! » Josiah n’était pas un grand afficionado de Quidditch ; toutefois, il aimait la foule, le bruit des gens qui crient, l’odeur de leur sueur, la vision troublée par ses débordements. Angelina décrivit combien elle était soulagée de travailler, et Josiah hésita à lui demander pourquoi. Il savait pourtant que la réponse ne pouvait qu’être douloureuse, alors, il ne commenta pas. Cette considération provenait de son expérience, c’était ainsi que lui fonctionnait, et il soupçonnait Angelina d’être façonnée de la même façon.

Il fallait toutefois qu’ils en arrivent à des sujets douloureux, et le fait que la jeune femme cherche déjà à dissimuler son mal-être par un évitement silencieux des sujets difficiles ne le rassurait pas. Il ne pourrait pas tourner des heures autour du pot, puisqu’il estimait que leur relation méritait plus que ça. Alors, il but une nouvelle gorgée de son thé, et entreprit d’amener son sujet. « Je vais bouger pas mal, ces prochaines semaines, entre l’Angleterre et l’Ecosse, parce que j’ai décidé de chercher de nouveaux partenaires, pour l’expansion de Voodoo’s Child. » Josiah évitait soigneusement son regard, et plongeait plutôt ses iris noirs dans le fond de sa tasse, ou sur les bagues dorées qui ornaient ses doigts. « J’ai décidé de terminer le contrat qui m’unissait aux Sorciers Facétieux. » Quiconque connaissait un peu les frères Weasley aurait dit aussitôt que ceux-ci n’avaient rien de blagueurs. Les jumeaux l’avaient été, un jour, quand Josiah les avait rencontrés. Ça l’avait étonné, car la guerre battait son plein, que leur petit frère avait disparu dans la nature, et pourtant, il n’aurait su mieux les décrire. Facétieux. George avait perdu cela, à la mort de son frère, et Ronald n’en avait jamais témoigné. Pas que Josiah le sache, en tous cas. « Ils ont été les premiers, tu sais, à m’accueillir, quand je suis arrivé sur le Chemin de Traverse en janvier 98. Je les voyais, les regards des autres, des derniers résistants. Ils me détestaient parce que j’avais pris la place de quelqu’un. C’était un dit traître-à-son-sang, l’ancien propriétaire de mon salon. Il était très apprécié des autres commerçants de la Rue. Il a été tué par des Rafleurs, avec son épouse née-moldue. J’ai acheté le lot quelques semaines plus tard. Personne ne m’adressait la parole. Un envahisseur africain qui prenait la place d’un de leurs amis, je suppose … Fred et George sont les premiers à m’avoir accueilli. » C’était à ce moment là qu’ils s’étaient rencontrés, eux-aussi, avec Angelina. Cette époque lui paraissait éternellement lointaine, et avait duré très peu de temps. Quelques mois, à peine, avait le drame du mois de mai. « Après ça, George m’a proposé de développer des tatouages éphémères pour sa boutique … J’étais euphorique. » Josiah souffla bruyamment. Il avait envie que Nasiya monte, avec son joint de mandragore qu’il pouvait sentir d’ici, pour en tirer une taffe lui aussi. A la place, il cassa un nouveau morceau de chocolat. « Mais je ne peux plus continuer. George est parti vivre sur les Terres de Feu, et Ron … » Comment dire ça sans être trop méprisant, hein ? « Ron est parti trop loin. Tu l’as entendu, pendant le discours de Potter, lundi … Je ne peux pas … Ma marque ne peut pas, ne peut plus, être associée à lui et à ses idées. Voodoo’s Child ne peut plus être associé aux Weasley. » Cette fois-ci, Josiah releva le regard, pour croiser celui de la jeune femme. Le regard de l’épouse Weasley. Par Damballa … « Tu comprends ? »  


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Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
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pictures : [FB] Le malheur de l'humain est sa langue || Angelina & Josiah Dd05573008b2e61133121628307da779
Sam 17 Avr - 19:37

le malheur de l'humain est sa langue | 13 février 2004 | Chemin de Traverse, appartement de Josiah et Nasiya-- Angelina & @A. Josiah N'Da.

Toute perdue qu’elle était dans ses propres interrogations, empêtrée dans ses propres soucis et prisonnière de ses propres angoisses, Angelina ne parvenait pas à savoir si ce qu’elle percevait comme un malaise en était réellement un ou s’il s’agissait des fruits de son imagination pervertie par les démons qui la poursuivait sans cesse. Elle écouta avec plaisir les récits de voyage de Jo qui comme toujours lorsqu’il parlait tatouages ou horizons lointains vous embarquait aussitôt avec lui. Angelina avait toujours apprécié le dynamisme contagieux du tatoueur béninois qui restait malgré tout une énigme pour elle et sur bien des aspects. Ses talents tant de conteur que de mage l’avaient toujours grandement fascinée et elle prenait toujours un réel plaisir à l’écouter, se sentant toujours infiniment petite face à lui alors qu’il l’accueillait toujours avec la chaleur et la bienveillance d’un ami. Pourtant ce jour-là, malgré le récit de ses dernières aventures par delà le monde, elle ne parvenait pas à se l’expliquer mais il lui paraissait...absent. Josiah était certes un homme solitaire et difficile à déchiffrer, il lui paraissait plus secret que d’habitude. Persuadée qu’elle se faisait des idées et qu’elle passait son temps à se poser inutilement des questions sur tout et tout le monde, elle envoya ses soupçons valser et s’extasia devant le nouveau tatouage de son ami qui décidément les collectionnait comme elle collectionnait les écharpes. Elle n’avait jamais osé sauter le pas elle-même bien qu’à une époque cela ait pu lui faire envie. Voilà longtemps de ça et depuis l’envie lui était passé. Tout du moins n’y pensait-elle plus et cela ne lui manquait pas vraiment.

Elle prit une nouvelle gorgée de thé tel un miroir face à lui qui venait de faire de même après lui avoir assuré qu’il viendrait voir un match à l’occasion. Elle disparut derrière sa tasse durant un court instant et immédiatement après elle dut avoir l’air d’un poisson sorti de l’eau. « Oh... » laissa-t-elle simplement échapper un peu surprise par cette annonce. Il souhaitait donc rompre son partenariat avec la boutique Weasley. Ça ne la regardait pas vraiment au fond. Ça n’avait jamais été sa boutique. Voyant le malaise de Jo, elle comprit sans mal que cette annonce lui coûtait. Il avait lâché la nouvelle sans la regarder, d’un coup sec comme lorsqu’on arrache un pansement dans l’espoir d’avoir un peu moins mal. Craignait-il sa réaction ? Certes c’était une page qui se tournait, c’était dommage et même un peu triste quand on repensait aux origines de cette alliance commerciale. Mais était-ce si étonnant que cela ? Malgré sa bouche grande ouverte et son petit « oh » de surprise, elle ne pouvait dire que cette nouvelle était dénuée de sens. Et cela la bouleversait d’autant plus.

Fred et George. Ces deux noms entremêlés qui lui faisaient si mal à chaque fois qu’elle les entendait. Faisant de son mieux pour taire les cognements douloureux de son coeur meurtri, elle ne put empêcher un léger sourire nostalgique de s’étirer sur ses lèvres. Elle se souvenait parfaitement des circonstances de l’arrivée de Josiah sur le Chemin de Traverse. Et de la main que lui avait tendu les jumeaux sans se soucier du quand dira-t-on. Le tatoueur n’avait finalement connu que peu de temps le duo dans toute sa splendeur. Pas au meilleur des moments. Mais c’était infiniment mieux que ce qui suivit ensuite. Il y eut de bons moments ensuite pourtant, la boutique de farces et attrapes avait continué à faire le plein malgré le sourire figé de celui qui la portait désormais à bout de bras. Oui, elle pouvait comprendre l’euphorie de Jo les premiers temps, malgré les épreuves tous avaient essayé d’aller de l’avant, George comme les autres. A l’époque où elle-même s’était trouvé au bord de la rupture, lui avait réussi à donner le change. Et maintenant, presque six ans plus tard, les rôles étaient ironiquement inversés. Six ans. Elle sentit le thé lui barbouiller l’estomac. « Je peux ? » finit-elle par demander en tendant une main vers la tablette de chocolat qu’elle avait décliné quelques minutes auparavant. Geste désespéré pour calmer ses tripes qui se tordaient dans tous les sens.

Finalement ce fut Ron qui en prit le plus pour son grade et Angelina en profita pour emplir sa bouche de chocolat. Mieux valait qu’elle se taise. Elle risquait de lâcher des mots que Josiah n’avait probablement aucune envie d’entendre. Mais comment pouvait-il douter qu’elle comprenne sa décision ? Elle-même ne reconnaissait plus son beau-frère et elle faisait son possible pour l’éviter alors qu’ils vivaient à deux pas l’un de l’autre et qu’elle le croisait dès qu’elle rentrait chez elle. « Bien sûr que je comprends. » finit-elle par lâcher après avoir avalé sa dernière bouchée de chocolat. « Évidemment. Peut-être aurais-je fait la même chose que toi à ta place. » Elle fit tourner l’eau parfumée à l’intérieur de sa tasse et entoura cette dernière de ses deux mains, prenant plaisir à sentir la chaleur du breuvage lui réchauffer les doigts. « Comment ne pas te comprendre, franchement ? Je veux dire… Oui je l’ai entendu. Et pour ne rien te cacher, j’ai cru halluciner. Il déconne à plein régime, lui aussi. » Comme elle le pressentait, elle sentit le fiel lui monter à la bouche et elle s’en voulut de ne pas avoir été plus prudente. « Ça fait un moment que ça dure. Mais je ne pensais pas que ça prendrait cette tournure. Qu’on en arriverait là. J’ai même plus la force de me battre pour le faire changer d’avis. Moins de temps je passe dans les coins et mieux je me porte. » laissa-t-elle échapper presque désabusée. « Tout ça pour dire que je comprends, ta décision. Vraiment. Oui ça fait tout drôle de te l’entendre dire mais finalement c’était inévitable, n’est-ce-pas ? Ce qui me fait le plus mal finalement dans ta décision c’est de savoir qu’ils sont en train de ruiner son travail et qu’ils ne s’en aperçoivent même pas. » Elle renifla un peu, partagée entre le chagrin, le mépris et la colère. Elle ne voulait pas que Jo la voit comme ça, en proie à ses démons. Colère et Chagrin ne devaient pas gagner. Pas cette fois. Elle releva la tête et afficha un sourire encourageant tout en plantant ses prunelles sombres dans celle de son ami. « Vraiment, je comprends. T’as pas de tracas à te faire, à ce propos. Ce sont vos histoires, pas les miennes. Et ça fait un moment que je ne m’occupe plus des histoires de la boutique. Prends la décision qui te semble la meilleure pour ton business. Le reste on s’en fout. »

(c) mars. | 1111 mots

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