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Mer 18 Nov - 0:10

appartement de katie & eddie - dimanche 16 mai 2004 -- angelina & katie.

Jadis, affirmer que Katie Bell n’aimait pas les week-ends aurait été un mensonge éhonté. Mais les temps changeaient et laissaient des plaies qu’elle n’était pas certaine de voir cicatriser un jour. Confronter le week-end sonnait différemment selon le jour affronté. Le samedi lui offrait le bonheur de vagabonder dans les rues, de s’éloigner et d’oublier. Le dimanche lui laissait, par contre, un goût affreusement amer. Il n’y avait plus qu’elle et la solitude. Elle et cet appartement qu’elle n’avait pas trouvé le courage de quitter malgré les quelques mois qui s’étaient écoulés depuis sa rupture avec Eddie. Souvent, elle avait le plaisir de recevoir la visite inopinée de Lee tout un week-end, faisant alors valdinguer ses angoisses loin d’ici. Ils se perdaient en rires échangés et en regards emplis de tendresse. Et avec lui, le poids semblait s’envoler. Souvent, Katie se voyait occupée grâce à ses deux fougueuses lionnes. Elles la connaissaient trop bien pour ne pas se laisser berner par des yeux doux et des sourires délicats. C’était une véritable bénédiction d’être ainsi entourée. Mais, parfois, comme ce dimanche, son emploi du temps sonnait cruellement creux. Pas d’entrainements, pas de visite. Juste elle et le souvenir douloureux d’un couple qui s’était pourtant aimé. Elle avait essayé de faire résonner l’appartement autrement, de lui offrir une nouvelle vie. Les meubles avaient changé de place, elle avait repeint le mur du salon. Mais, sans qu’elle ne sache réellement comment, il y avait toujours un souvenir qui l’attendait, tapi dans l’ombre et qui surgissait quand elle s’y attendait le moins. C’était douloureux mais sûrement trop lâche et encore trop attachée aux souvenirs de ce qu’ils étaient autrefois, les photos s’étaient contentées d’être tournées face cachées et l’appartement lui était devenu son meilleur tortionnaire. Bien sûr, on lui avait conseillé de déménager de bien nombreuses fois. Mais, l’écossaise trouvait toujours quelque chose à redire. Pas le temps de chercher autre chose avec la saison de Quidditch, pas le temps de faire ci, par le temps de faire ça. Une ribambelle d’excuses qu’elle se contentait de donner avec un faux sourire à ceux qui voulaient bien les entendre. Aujourd’hui, elle était seule et elle n’avait pas à faire semblant. Après bientôt cinq mois, ça n’allait pas tout à fait mieux. Le goût de la trahison lui laissait le même goût métallique dans la bouche que l'hémoglobine. Les écorchures, elles, étaient encore trop tangibles, elle ne le savait que trop bien.

Aussi, s’était-elle décidée à s’occuper toute la journée. Quoi de mieux pour elle que d’enfiler un tablier et de se glisser derrière son plan de travail ? Si elle s’était levée aux aurores pour aller courir et se changer les idées, à peine était-elle rentrée qu’elle s’était installée aux fourneaux. Si elle ne pouvait pas faire de Quidditch aujourd’hui, Katie ferait autre chose de passionnant. Peu importe si elle devait cuisiner pour un régiment alors qu’elle était seule. C’était plaisant d’avoir les mains qui pétrissent la pâte, plaisant de remuer et de goûter les sauces. Seulement voilà, s’éparpiller autant et ce, depuis 8 heures du matin en cuisine, n’était certainement pas la meilleure des idées. Il suffisait d’observer le désordre monstre qui trônait désormais dans la cuisine alors que les effluves continuaient à embaumer tout l’appartement. Il suffisait de l’observer, elle, pour se rendre compte que l’exigeante Kathryn Bell n’avait cette fois-ci rien d'organisé. A total mess. Voilà ce qu’elle était et ce qu’elle préférait nier. Fuir la douloureuse réalité pour mieux se protéger, n’était-ce pas devenu son credo favori ? Néanmoins, Merlin semblait avoir eu pitié d’elle car alors qu’elle enfourne son énième plat de la matinée, on toqua à la porte. Katie eut un haussement de sourcil et jeta un regard dans le miroir de l’entrée quand elle s’y dirigea. Elle était totalement non présentable. Ses cheveux bruns réunis dans un chignon négligé semblaient être le reflet de ce qui l'agitaient silencieusement. Son tablier était recouvert de fécules de maïs et elle dut faire disparaître d’un geste de la main la trace de la farine sur sa joue. A la regarder ainsi, difficile de croire qu’elle était l’une de ces jeunes femmes talentueuses qui avaient participé à la victoire des Harpies lors de la finale du championnat printemps/été. Une grimace traversa ses lippes et pendant un instant, elle pensa qu’il valait peut-être mieux prétendre être absente pour la journée. La personne se découragerait et ne viendrait plus l’importuner pour la journée. Cela lui semblait être la solution idéale. Seulement, alors qu’elle s’apprêtait à faire demi-tour le plus discrètement possible pour retrouver sa cuisine, les coups persistèrent. Elle eut un nouveau soupir, détacha sa longue chevelure brune pour donner le change et se décida à ouvrir. Paraître, tu peux le faire, Bell.

Son sourire poli s’évanouit pourtant aussi vite qu’il était apparu. Angelina était là. Il lui semblait soudainement difficile de prétendre et de ne pas accabler sa meilleure amie de ses démons intérieurs. Avec elle, elle se savait protégée, comprise et soutenue. Quand bien même elle souhaitait épargner son amie, il était compliqué de venir dissimuler ce qui lui étreignait le cœur. C’était certainement l’avantage et le désavantage des amitiés qui perdurent depuis toujours. Une telle symbiose offrait aux âmes l’opportunité de se connaître dans les détails les plus complets. Impossible de tricher et de vouloir prétendre dans ces conditions. Pour preuve, le poids qu’elle s’était forcée à oublier toute la matinée, semblait prendre un malin plaisir à lui retourner les entrailles. « Angie ? On n’était pas censé se voir aujourd’hui, si ? Ou ça m'est totalement sorti de la tête ? » La surprise passée et la volonté de ne pas gâcher un moment hors du temps avec sa sœur, Bell laissa ses lèvres se teindre d’un sourire affectueux. Et bien qu’il fut safrané d’une évidente mélancolie, il n’y eut pas plus sincère affection que la leur. Katie lui tomba dans les bras, venant profiter de cette étreinte réconfortante pendant quelques secondes et invita Angelina à entrer. « Vas-y entre ! » Dire qu’elle pensait passer cette journée dans un profond dépit, lui avait-on offert un moment de répit bien mérité ? « Désolée pour le désordre. Je me suis laissée un peu ensevelir par l’amour de la cuisine. » Elle laissa s’échapper un rire qui se voulait léger alors que douloureusement, elle pensa : A défaut de me faire ensevelir par l’amour de ma vie. Bien évidemment, Katie n’eut pas besoin de dire ou de faire quoi que ce soit que sa meilleure amie avait déjà trouvé ses marques et spontanément, elle servit deux verres de jus de fruits maison préparé le matin-même. « Je te manquais déjà tant que tu n’as pas résisté à venir passer ton dimanche avec moi ? Comment vont tes parents ? » Ce fut volontairement espiègle, volontairement enjoué parce qu’outre le fait de prétendre, ça l’aidait aussi à y croire. Et surtout, ça lui faisait du bien. Alors, oui, finalement que la visite inopinée d’Angelina en cette fin de matinée était une bonne idée. Surtout si elles finissaient par apaiser leur cœur meurtri de la plus belle des manières : dans cette amitié devenue sororité.

(c) mars. 1182 mots.

Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
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Jeu 19 Nov - 22:54

all for us | 16 mai 2004 | Chemin de Traverse-- Angelina & @Katie Bell.

Allongée dans l’herbe tendre du jardin familial, elle s’amusait distraitement à lancer un Souaffle dans les airs et à le rattraper nonchalamment, sans bouger d’un iota. Geste mécanique qui illustrait parfaitement son ennui. Oui, elle s’ennuyait. Royalement. Son père lui avait pourtant proposé d’aller se faire une partie rien que tous les deux, comme au bon vieux temps. Angelina avait décliné. Pas ce matin, elle était fatiguée. Sa mère avait sauté sur la remarque pour l’attaquer dès le saut du lit et reprendre les hostilités où elle les avait laissé la veille. « Tu ne trouves pas qu’elle a maigri, mon chéri ? Dis le lui, s’il-te-plaît. Elle t’écoute, toi. » Quel rapport ? Quel putain de rapport entre son état de fatigue et son tour de taille ? La fille se contenta de glisser un regard irrité en direction de la mère alors que celle-ci doublait la dose de pancakes dans son assiette en faisant mine de ne rien avoir remarqué. « Cet après-midi, peut-être ? » glissa simplement son père en éludant volontairement la remarque de son épouse. « On verra, papa. Peut-être oui. Ça me ferait plaisir. » conclut-elle avec un sourire timide. Voler avec son père était sans doute la chose la plus délicieuse à laquelle elle pouvait prétendre ces dernières semaines. « Si vous allez faire un tour, vous prendrez les Nimbus qui sont dans la remise. J’aime pas te voir voler sur ce vieux machin, Angie chéri. Il est plus de première jeunesse et... » Sans crier gare, tel un Cognard tout juste sorti de sa malle, la née-Johnson avait coupé court à la discussion. Telle une ado, elle s’était levée de table si précipitamment que les assiettes retombèrent avec fracas et elle fila aussitôt en direction du jardin où elle était désormais plantée depuis elle ne savait combien de temps. Elle n’avait même pas pris la peine de faire demi-tour lorsqu’elle avait entendu Mrs. Johnson souffler à l’intention de son mari « Tu vois, je ne peux jamais rien lui dire. » Des balais elle en avait tout une collection, sa vieille Comète de Poudlard, celui sur lequel elle volait lorsqu’elle était encore une véritable Pie. Eux aussi avait fini à la remise avec les fameux Nimbus que son père enfourchait lors de ses dernières années dans le circuit professionnel. Oui, elle avait l’embarras du choix. Et si son choix se portait sur ce vieux machin, c’était son problème, son putain de problème à elle. Pas celui de sa mère qui aussi charmante était-elle, aussi concernée pouvait-elle se sentir par les tourments de sa fille, n’avait jamais prêté grande attention aux objets et n’avait donc jamais compris l’attachement sentimental que d’autres qu’elle pouvaient leur accorder. Angelina avait fini par se dire que son côté matérialiste et affreusement nostalgique elle l’avait hérité de son père. A moins que ce ne soit le court de son existence qui l’ait inévitablement rendu ainsi.

Après plus d’une heure allongée à faire des passes en direction du vide, elle finit par se lever. Si elle se détestait triste ou irritée, elle se supportait encore moins inactive. Alors les trois combinés, ce n’était pas envisageable. De son air le plus buté, elle fit demi-tour et pénétra dans la cuisine ou sa mère se trouvait encore. « M’attendez pas pour manger. Je vais faire un tour. Pas sur ce vieux machin, si ça peut te rassurer... » Elle repartit aussi sec dans le jardin et disparut au son du « pop ! » significatif. Comme un lion en cage dans sa propre maison. Un comble pour la Gryffondor qu’elle était autrefois. Lorsque sa destination lui apparut devant les yeux, sa mauvaise humeur se dissipa un peu. Elle grimpa quatre à quatre les escaliers qui la menaient jusqu’à l’appartement de Katie, afficha un sourire factice de circonstances et frappa plusieurs coups à la porte. Patiente, elle ne l’était pas Angelina. Encore moins lorsqu’elle était agacée. Elle ne tarda pas à retenter sa chance alors qu’aucun bruit ne lui parvenait de l’intérieur. Ce fut finalement une Katie Bell enfarinée qui vint l’accueillir.

« Salut Katie, moi aussi je suis contente de te voir. » répondit ironiquement la née Johnson avec un sourire amusé sur les lèvres tandis que son amie de toujours laissait entendre sa surprise à pareille visite. « Une simple visite de courtoisie, il faut croire que c’est l’odeur qui m’a conduite jusqu’ici. Mais je peux faire demi-tour si vraiment je dérange. » glissa-t-elle avec un ton faussement désinvolte en laissant son regard s’attarder avec malice sur les traces de farine oubliées ci ou là. Son rire léger emplit aussitôt la pièce tandis qu’elle se laissait enlacer par son amie. Elle lui rendit son étreinte avec chaleur, sentant aussitôt s’estomper le poids sur ses épaules. L’étreinte fut brève mais suffisamment longue pour qu’elle sente ses propres peines communier avec celle de sa presque sœur. Elle n’était pas dupe, Angelina. Il suffisait de voir ce sourire factice sur les lèvres qui ne faisait guère bon ménage avec le teint gris de la Bell pour comprendre que tout n’allait pas aussi bien qu’elle voudrait le laisser entendre. Deux sottes en représentation, voilà ce qu’elles étaient. Mais l’avouer à haute voix arrangerait-il réellement les choses ? Ou cela ne rajouterait qu’un peu de sel sur leurs plaies respectives ? Angelina avait choisi de se changer les idées en compagnie de Katie et l’idée qu’elle puisse lui permettre de faire de même la confortait plus encore dans son choix. « Tu sais bien que je ne résiste jamais à l’idée de passer un peu de temps avec ma Harpie préférée, quelque soit le jour de la semaine… Mes parents vont bien, oui. Ils te passent le bonjour d’ailleurs. » Ce n’était pas tout à fait vrai puisqu’aucun des deux ne savaient où elle se trouvait. Mais il était évident que s’ils l’avaient su… Tous deux avaient toujours éprouvé beaucoup d’affection pour Alicia et Katie. Ils avaient toujours beaucoup aimé chacun des membres de la petite bande de Gryffondor qu’ils avaient d’ailleurs accueilli à plusieurs reprises lors des congés d’été à l’époque. Les souvenirs d’autrefois vinrent l’assaillir au même moment que les origines de la dispute de la matinée. Elle chassa tout ceci aussitôt d'un revers de main imaginaire.

« Mais je t’avoue que j’avais besoin de m’éloigner un peu de la maison. Je les adore mais ma mère va me rendre dingue… » laissa-t-elle tomber dans un souffle, le même petit sourire mi-amusé, mi-désabusé au coin des lèvres. La dernière fois qu’elle avait passé autant de temps chez ses parents, elle était encore une gosse aux rêves trop grands pour elle. C’était avant Poudlard. Une éternité. Et voilà que depuis près de trois mois, elle était redevenue une fillette de dix ans, aux rêves devenus presque insignifiants. Avec sur les épaules un fardeau trop lourd à porter et dans le cœur des chagrins qu’elle ne parvenait pas à extirper. « Mon père commence à se demander s’il ne va pas finir par me déshériter. Et acheter une écharpe des Harpies au passage. » Une plaisanterie évidemment entre le père et la fille. Ancienne gloire des Pies, Mr. Johnson ne tournerait jamais le dos à ce qui était depuis longtemps sa seconde famille. Même si chacune de leur contre-performance le faisait prodigieusement grincer des dents. « Il insiste depuis des jours pour que je t’adresse ses félicitations. » Elle était en roue libre, Angelina. Elle parlait, plaisantait, arrivait même à perdre le fil de ses paroles. Parce que ce n’était plus si simple pour elle tout ça. Parce que même lorsqu’elle essayait de redevenir la radieuse et taquine Angelina Johnson, une part d’elle-même continuait de faire semblant. Elle en faisait des caisses, elle le savait. En tout cas c’était son impression tant rien de ce qu’elle pouvait dire ou faire ne lui semblait naturel.

Les pas de la jeune femme la guidèrent aussitôt vers la cuisine, sans y être forcément invitée, mais avait-on besoin d’invitation entre sœurs ? Et son regard se figea aussitôt en voyant le désordre ambiant. Quand il s’agissait de cuisine, Katie ne faisait jamais les choses à moitié. La première stupeur passée, bien qu’elle se lut longtemps sur son visage, Angelina se laissa aller à rire. Un rire spontané et vrai cette fois-ci. Sans chercher à paraître, sans chercher à impressionner qui que ce soit. « Par Merlin, tu comptes aller nourrir tout le Ministère avec ça ? Ou tu t’entraînes pour devenir un elfe de maison ? » Après tout depuis que le statut de ces petites créatures avait évolué, ça devait être une carrière comme une autre à envisager… Tout en jouant machinalement avec l’anneau nuptial qui ornait son doigt, elle tourna ses yeux emplis d’une douce malice en direction de sa quasi-sœur. « Je vois que j’étais pas la seule à tourner en rond, ce matin. » Elle ne savait pas si ça devait la rassurer ou au contraire l’inquiéter. Au moins pourraient-elles l’espace de quelques heures traîner leur solitude et leur ennui ensemble, allégeant ainsi leur cœur et leur esprit. Si elle avait choisi spontanément, impulsivement même, de transplaner jusque chez Katie, elle était réellement heureuse que le sort l’ait guidé jusqu’ici.

(c) mars. | 1529 mots

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Dim 22 Nov - 15:04

appartement de katie & eddie - dimanche 16 mai 2004 -- angelina & katie.

Il y avait une évidente amertume tatouée sur son cœur et la solitude de cette fin de week-end la guettait dangereusement. C’était certainement la raison de tout ce remue-ménage en cette matinée solitaire ; la raison pour laquelle Katie fut totalement enfarinée, son cœur à l’ouvrage dans la cuisine pour oublier. Pour tuer simplement les idées assassines de sa bonne humeur. Alors voir Angelina se tenir sur le pas de la porte la surprenait autant que la voir la comblait. C’était peut-être la promesse d’une journée plus ensoleillée, quand bien même la brune savait que chacune avait ses propres peines, celles qui avaient éteint l’espièglerie et la réelle joie de vivre dans les iris. Les deux jeunes femmes n’étaient plus que des sourires de façade, ceux offerts pour rassurer. Une belle mascarade qui durait évidemment et que les amies avaient certainement réussi à chérir pour ne pas sombrer. Mais, Katie n’était pas dupe. Elle le voyait sur le visage de sa meilleure amie. Elle n’avait pas besoin de demander ni d’apposer de mots. La simple vision du teint terne et de ses prunelles décidément trop éteintes suffisait à certifier ce que Katie savait déjà. Le départ de George avait bouleversé Angelina et plus les jours passaient, plus l’absence devait certainement être un peu plus meurtrière. Souvent, Katie le maudissait pour toute la double peine qu’il avait offert à sa femme. Souvent, elle songeait à lui, le priant de revenir pour qu’enfin, son amie puisse retrouver cette flamme dans ses yeux. Cette même flamme qu’elle avait vu le jour de leur mariage et qui avait fait pensé à Katie que tout était enfin derrière eux. Seulement, le fantôme de Fred les hantait visiblement toujours. Pourquoi George serait-il parti autrement ? Katie les voyait deux mais en réalité, sûrement que tous l’avaient toujours su, le couple Weasley n’était pas deux. Mais bien trois. Alors, l’idée que finalement, elles puissent panser, dans cette mascarade qu’elles entretiennent toutes deux dans l’espoir de préserver l’autre, une douloureuse plaie, semblait être le bon compromis.

Un rire léger s’échappa de ses lèvres en entendant la réponse de sa meilleure amie. Evidemment, il ne s’était pas passé un jour sans que les deux demoiselles ne trouvent le temps l’une pour l’autre. L’amitié était inscrite dans les étoiles depuis toujours. Si Katie songeait qu’elles étaient prédestinées, avec le reste de tout leur petit groupe, à être inséparables, il était évident que même la vie n’avait jamais su les séparer. « Évite de dire que je suis ta Harpie préférée devant Ginny. On ne sait pas comment elle le prendrait et je tiens à conserver une belle complicité avec elle. » Parce que la symbiose des poursuiveurs sur un terrain de Quidditch était évidemment nécessaire pour que le match se déroule de la meilleure des façons. « Vous devriez venir vivre ici avec Lee. On passe tellement de temps ensemble qu’on devrait faire notre propre version de la colocation. Puis convaincre Alicia de quitter la sienne pour rejoindre la famille. Ça se tente. » La suggestion n’était évidemment pas sérieuse, le ton l’en attestait. Néanmoins, une famille, c’était ce qu’ils étaient devenus au fil des ans. Les parents respectifs de chacun avaient fini par adopter les uns et les autres, les accueillant régulièrement durant les congés d’été. Aussi s’intéresser aux parents d’Angelina et prendre de leurs nouvelles, c’était finalement comme s’intéresser à ses propres parents. Un sourire délicat pour toute réponse alors qu’elles quittaient l’entrée pour avancer dans l’appartement.

Katie jeta un regard par dessus son épaule quand Angelina lui confia avoir eu besoin de s’éloigner de la maison de ses parents et elle haussa un sourcil spontanément. Cela devait être difficile de retrouver le cocon familial après tant d’années d’indépendance, autrement que pour quelques jours de répit. Mais, la brune était intimement persuadée que c’était ce qu’il lui fallait à Angie. De la présence. Ne pas être entourée par le silence ambiant et le fantôme de George dans cet appartement qui avait été le leur. Cela avait été une sage décision que de déménager chez ses parents, le temps de se retourner et de retrouver un pied à terre. Si pour autant Katie n’en pensait pas moins pour Angelina, difficile d’avoir le même chemin de pensée pour soi-même ; elle qui se laissait bercer par le fantôme de la présence d’Eddie. « C’est le rôle d’une mère d’être maman-poule et de rendre dingue ses enfants. » Plaisanta-t-elle à moitié. La sienne prenait certainement le même chemin. S’assurer que sa progéniture allait bien. Mais, c’était le rôle d’une mère de s’inquiéter. Elle reprit néanmoins avec un ton plus sérieux. « Elle s’inquiète pour toi, c’est normal. » Un regard entendu pour lui signifier au passage qu’elle aussi, s’inquiétait. Katie n’avait eu de cesse de le faire quand le malheur était revenu par la grande porte en faisant une entrée fracassante. « Tu en es où d'ailleurs dans tes recherches d'appartement ? » Elle voyait pertinemment ce que faisait Angelina. Se forcer à être elle-même, à être ce qu’elle avait été parce que Katie se forçait à faire de même. Ne serait-ce que pour convaincre les autres, ne serait-ce que pour se convaincre soi-même. Pour autant, elle ne releva en rien et se contenta de rire. Cette fois-ci, le rire sonna sincère, moins crispé autant que l’orgueil qu’elle avait naturellement quand on lui parlait Quidditch. Elle n’aimait pas être le centre de l’attention certes mais elle reconnaissait sans conteste son talent pour le vol. Elle en avait toujours été convaincue, encore plus maintenant. « Il devrait peut-être le faire.»  Finalement, le naturel finissait toujours par revenir au galop car son rire s’étouffa aussitôt et elle se mit à rougir, consciente de sa maladresse. « Pas te déshériter bien sûr. Acheter une écharpe des Harpies je veux dire. » Mais Mr Johnson ne risquerait jamais de le faire et Kathryn le savait bel et bien. Il était un homme des Pies et ce, depuis toujours. Angelina suivait fièrement les traces de son père en inscrivant à son tour son nom dans l’histoire des Pies de Montrose. « Ça n'a pas été un match facile, les Flaquemare sont vraiment des adversaires redoutables, Oli défend ses anneaux comme s’il défendait sa propre vie mais la victoire est encore plus savoureuse. » Et elle ne risquait pas de l’oublier cette sensation qui lui avait pris le cœur au coup de sifflet final. Elle avait eu la même à chaque coupe remportée à Poudlard. Le Quidditch, c’était ce qui la faisait vivre depuis toujours et ce dans quoi elle se plongeait corps et âme quand quelque chose la terrifiait. C’était sa manière de fuir la dure réalité des choses. « Tu le remercieras de ma part, je suis toujours touchée de voir qu’il suit mes matchs quand bien même je ne sois pas une Pie. » C’était plus naturel pour elle de parler Quidditch, plus inné que de s’obstiner à prétendre.

La découverte de la cuisine eut le mérite d’offrir à Angelina un éclat de rire que Katie ne lui avait pas entendu depuis longtemps. Son rire, ça avait toujours été un ode au bonheur et l’entendre résonner de cette façon, aussi spontanément, combla son cœur. La Harpie déposa un regard de tendresse sur le dos de sa quasi-sœur avant de s’installer elle-aussi et de servir les deux jus de fruits. Sa remarque la fit néanmoins tiquer quelques secondes car quand elle songeait au Ministère, elle songeait aux yeux clairs d’Eddie. Aussi, elle dut déglutir pour tenter de reprendre contenance. « Eeeeh ! Puis, j’te ferais dire que je serais sans doute l’elfe de maison la plus canon que t’aies jamais rencontrée. » Elle jeta un coup d’oeil au four qui continuait la cuisson d’un énième plat avant de pousser un soupir. « Tourner en rond, c’est peu de le dire… » Si elle délaissa son tablier pour le poser sur le côté, elle avoua alors : « Je suis allée courir tôt ce matin puis j’ai mis mon nez dans la cuisine. A défaut de pouvoir m'entraîner aujourd’hui, j’ai fait la deuxième chose que je sais faire de mieux. Cuisiner. » Ce fut évidemment une confession en demi-teinte. Mais, les sous-entendus étaient évidents. Si elle avait toujours été quelqu’un d’active, elle avait l’impression que le besoin de l’être s’était accru ces derniers mois. Comme une volonté que l’action viendrait lui faire oublier tous les insectes qui grouillent dans sa tête et qui lui bouffent le cœur.  « J’espère que je serais sélectionnée pour l’équipe nationale. Je me vois mal faire la cuisine tous les jours pendant les prochains mois… Les rencontres amicales, c’est super mais ça ne vaut pas une bonne vieille compétition. » La poursuiveuse savait que les entraînements se feraient plus espacés et clairement, elle ne pouvait pas se permettre de rester chez elle de cette manière pendant plusieurs mois. Ça allait finir par la rendre dingue. « Je suis contente que tu sois là. » Avec toi, avec vous, l’appartement me paraît plus supportable et la solitude moins angoissante, qu’elle songe. Mais, Katie ne continua pas sa phrase et se contenta de laisser ses lippes se teindre d’une malice fébrile. « Tu vas pouvoir m’aider à faire disparaître certains plats, ça m’arrange plutôt bien. On a du gigot, des gratins, des desserts, des entrées en tout genre. Toutes une ribambelle de plats à se mettre sous la dent. » Sourire en coin, une gorgée de jus avalée, elle espérait qu’Angelina avait relativement faim car le déjeuner allait être évidemment plus lourd que prévu. Car oui, elle comptait bien garder sa sœur avec elle aussi longtemps que nécessaire. Cela viendrait combler leur cœur abandonné par cette amitié qui ne les esseulerait jamais un peu plus. « Si j’avais su, j’aurais organisé un de nos traditionnels repas aujourd’hui. J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas retrouvé tous ensemble. » Une éternité, oui pour certains. Pour d’autres, ça ne faisait que quelques semaines tout au plus. Pour autant, elle ne sut pas ce qu’elle suggérait par là. Si elle suggérait que la douleur lui faisait perdre la notion du temps ou si elle suggérait l’entité qu’ils avaient tous été avant que le monde ne fasse encore éclater le bien-être que chacun retrouvait enfin. « On ne doit pas être les seules à tourner en rond, si ? » Et Merlin sut à quel point elle espérait que non. Qu’elles n’étaient pas si écorchées.

(c) mars. 1735 mots.

Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
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Dim 6 Déc - 0:56

all for us | 16 mai 2004 | Chemin de Traverse-- Angelina & @Katie Bell.

Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, Angelina. Avec Katie sourire redevenait une chose simple et enfantine, un geste naturel qui ne lui demandait que peu d’effort. Et même lorsque la poursuiveuse évoqua Ginny Weasley, la née Johnson parvint à rester éloignée de ses tourments des heures passées et à répondre avec un grand éclat de rire. Tout ce qui touchait aux Weasley de près ou de loin devenait de plus en plus pénible et douloureux. Parce qu’elle commençait doucement à se faire une raison. Et que ce sentiment était sans doute pire que tout le reste. Mais face à la jolie Harpie, l’insouciance d’autrefois parvenait à retrouver un peu d’éclat au milieu de l’océan de solitude dans lequel elle se noyait désormais. Venir vivre ici avait quelque chose de tentant, le nier serait aberrant. Mais...avec Lee ? Non merci. Non pas qu’elle avait quelques griefs contre ce garçon avec qui elle avait grandi et qu’elle adorait sincèrement mais elle ne savait pas si elle parviendrait à vivre avec Lee Jordan sans songer un seul instant à l’étriper… Quant à vivre avec Lee et Katie ?… Mouais. Elle leva un sourcil évocateur en direction de son amie qu’elle soupçonnait d’être parfaitement sérieuse malgré le ton employé. Le genre de propositions qu’on fait sur le ton de la blague avant de la trouver parfaitement envisageable trois semaines plus tard… Une colocation avec Katie et Lee… Même avec Alicia dans l’équation, c’était non. Définitivement non. Angelina ignorait où ils en étaient tous les deux depuis les récents déboires de Katie et elle n’avait pas trop envie de mettre le sujet sur le tapis d’entrée de jeu. Mais la proposition de son amie ne manquait pas de l’interpeller plus qu’elle ne devait interpeller Katie elle-même ceci dit… Ces deux nigauds… Elle se souvenait avec une affection certaine l’époque où on les taquinait gentiment à ce sujet pointant du doigt leur amitié qui n’en était pas vraiment une à tout point de vue. Epoque lointaine, oui… Lointaine, dissolue, anéantie. Au moins se consolait-elle en se disant qu’elle n’avait pas encore tout perdu. Et chérissait d’autant plus les moments qu’elle partageait encore avec Katie ou Alicia.

« Évidemment que tu serais la plus sexy des elfes de maison. Et puis ce tablier te va si bien... » glissa-t-elle sur le même ton gentiment ironique que quelques instants plus tôt. « Quand je vois tout ce qu’on a à manger, je suis contente d’être venue te donner un coup de main pour tout faire disparaître. Et je commence même à douter de mes capacités pour y parvenir. » Katie s’était une fois de plus perdue dans sa cuisine, la pièce qu’elle affectionnait sans doute le plus dans une maison. Angelina en était impressionnée, elle trouvait ça même un peu dingue et devant les efforts déployés par la jeune harpie alors qu’elle n’attendait initialement personne elle ne pouvait lui donner tort quand elle évoquait son envie de reprendre la compétition. « T’inquiète, je suis certaine que ça va le faire. Et puis tu sais si tu as besoin de te changer les idées en attendant que les résultats tombent… Tu sais où me trouver. » Ces sélections angoissaient tous les joueurs de Quidditch qui n’avaient que ce mot-là à la bouche. Quand elle voyait dans quel état se mettaient ses amis, ses joueurs et tous ceux qu’elle cotoyait de près ou de loin, elle se disait qu’elle avait bien fait de basculer de l’autre côté de la barrière. Ce n’était certes pas la brillante carrière qu’on lui promettait mais c’était aussi ça le Quidditch, beaucoup de déçus pour peu d’élus. Si elle s’en était donné les moyens, elle aurait pu sans mal rejoindre le clan très fermé des « élus » mais elle ne regrettait pas son choix. Ne le regrettait plus tout du moins. Et puis si sa vie avait du sensiblement ressembler aux projets qu’elle avait esquissé lorsqu’elle avait dix-sept ou dix-huit ans…

Elle chassa bien vite ces sombres pensées en s’emparant d’un beignet doré à souhait. « Il me fait de l’œil celui-ci ! C’est pas du tout une heure pour s’empiffrer de sucreries mais tant pis. Excuse-moi, je suis trop faible. » lança-t-elle en l’enfournant aussitôt. « Oh par Merlin que c’est bon. » lâcha-t-elle finalement en fermant les yeux d’aise. Elle savoura la gourmandise quelques instants dans un silence quasi religieux. Il n’y avait qu’à Poudlard où elle avait mangé des mets aussi délicieux. Mets justement préparés par des elfes de maison… Mais elle garda cette plaisanterie pour elle, craignant de recevoir un torchon sur la figure en guise de représailles. « Sinon pour répondre à ta question de tout à l’heure... » Elle avait eu la présence d’esprit de l’éluder mais elle savait que Katie reviendrait à la charge tôt ou tard. « ...Mes recherches d’appartement avancent...à leur rythme… Pour tout te dire maintenant que je suis rentrée chez mes parents, je crois que je n’ai même plus envie de retourner vivre à Londres... J’ai besoin d’espace. Et d’une vie très différente de celle que je menais quand je vivais encore sur le Chemin de Traverse… Plus posée, plus tranquille. Plus libre aussi. Tu n’es jamais libre quand tu vis ici. Toujours des Moldus dont il faut se méfier, trop de sorciers avec lesquels composer. Tu as moins de soucis en vivant loin du regard des autres. » Elle avait pourtant encore du mal à accepter l’idée qu’elle avait enfin franchi le pas et qu’elle était partie sans se retourner. Cet appartement si chaleureux, c’était là-bas qu’elle avait vécu la majeure partie de sa vie d’adulte. « Enfin, je préfère prendre mon temps, tu vois. Réfléchir à toutes les éventualités. » A commencer par le retour éventuel de George, auquel elle croyait pourtant de moins en moins. Elle termina la dernière bouchée de son beignet avant de suçoter le bout de ses doigts pour en retirer le sucre resté collé. « Oui, c’est vrai que ça fait longtemps qu’on a pas été réunis... » commenta-t-elle simplement, presque absente. « Et on est probablement pas les seuls à tourner en rond, non. Tu penses à...quelqu’un en particulier… ? » risqua-t-elle sans savoir elle-même si elle était simplement taquine ou un brin sérieuse malgré tout. Ignorant davantage si elle avait envie de connaître la réponse tant celle-ci pouvait-être à double tranchant.

(c) mars. | 1055 mots

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