« Allons, Severus, ne faites pas l’enfant ! Vous ne voulez tout de même pas que l’on dise que le directeur a … peur ? »
Minerva McGonagall l’a annoncé en grande pompes avec le soutien du club de duel de l’établissement : rencontre amicale pour les duellistes de tout âge et de toute maison en vue de se préparer pour les examens à venir. Les plus âgés peuvent mentorer les plus jeunes s’ils le désirent ou s’entraîner au duel magique sous l’oeil d’enseignants tandis que les plus jeunes peuvent apprendre les bases du duel magique ou simplement utiliser cette occasion pour réviser des sortilèges vus en cours d’enchantement, de métamorphose ou même de défense contre les forces du mal. Bien que le Directeur soit tendu depuis l’irruption du syndicalisme dans la vie de Poudlard, il n’a pas semblé indiquer son ressenti à ses collègues quant à leur petite exaction. La seule, peut-être, qui arrive à se rendre compte d’un changement subtil dans le comportement du directeur bourru, grognon et sec est celle qui la connaît le mieux de l’entièreté du staff : Minerva McGonagall.
La directrice de Prima Sapientia a donc mis au point ce plan machiavélique consistant à traîner – de force – le directeur au contact des élèves et des collègues dans un geste d’apaisement collectif. Les élèves ont besoin de voir que le directeur est aussi parfois humain et quoi de mieux qu’une offre qu’il ne peut refuser : mettre la main à une séance de duel ? Voilà dix jours que le club de duel en manque d’un référent est venu voir le professeur McGonagall. Celle-ci leur a proposer d’organiser cet événement qui prendrait désormais place tous les samedis matin jusqu’à la fin de l’année pour ceux qui le désirent. Un moment parfait pour Minerva : les petits de Prima Sapientia retrouvent leurs parents, les élèves de Poudlard souhaitant aller à Pré-au-Lard le samedi après-midi le peuvent, et cela étant une activité de club, elle n’est, évidemment, pas obligatoire.
« Et puis, vous devez être là, Severus… comment pourriez-vous assurer que personne ne se blesse si vous restez à bouder dans votre bureau ? En tant que directeur de cet établissement, il en va de votre devoir. »
C’est en grommelant quelque chose de suspicieusement ressemblant à « putain de vieille chouette » que le directeur s’est laissé traîner dans la grande salle dont les tables ont été poussées pour faire suffisamment de place à tous ceux désireux de pratiquer. Des chaises et coins de table demeurent accessibles, à l’extérieur d’un périmètre de sécurité d’où les enchantements perdus ne pourront sortir afin d’éviter les blessés. Les élèves du club de duel ont passé la dernière semaine à tout organiser et semblent aussi épuisés que surexcités. Puisqu’ils sont à l’initiative, Severus fait signe au président du club d’annoncer la couleur. Celui-ci paraît impressionné mais aussi emballé à l’idée de prendre les rênes de la séance du jour.
« Bonjour à tous, woah ! Je ne pensais pas que vous seriez si nombreux ! Comme vous le savez, tout le monde, les examens approchent, et beaucoup d’entre nous auront des examens pratiques, que ce soit pour la fin d’année ou pour les BUSEs et ASPICs. Les professeurs McGonagall et… Rogue… – Il semble peu certain, le directeur a toujours l’air plutôt renfrogné – ont accepté de venir nous aider, de même que d’autres professeurs dispersés dans la salle. Le programme est simple, tous les samedis matins jusqu’à la fin d’année, nous tiendrons cette permanence dans la grande salle. Il y a une zone, délimitée par les lignes que vous voyez peintes sur le sol en rouge, où vous pouvez pratiquer des duels pour vous entraîner à désarmer vos adversaires ou affiner vos techniques de bouclier. Toute la zone à l’extérieur de cette ligne est protégée et vous pouvez aussi décider de vous y rassembler en groupe pour travailler et réviser en groupe. Je sais que beaucoup parmi les plus jeunes n’ont jamais fait de duel aussi nous allons commencer par une démonstration des règles de duel, un rappel pour les anciens et une introduction pour les plus jeunes, Professeurs si vous voulez bien... ? »
A nouveau, il paraît peu sûr de lui lorsqu’il propose à Severus Rogue et Minerva McGonagall de venir le rejoindre sur l’estrade où trône d’ordinaire la table des professeurs. Il faut dire que Severus Rogue est renfrogné comme à son habitude tandis que Minerva paraît beaucoup trop réjouie pour ne pas préparer un mauvais coup.
« Bien, comme vous le voyez, au début, les sorciers se font face à face, à présent ils vont se saluer. On n’oublie pas de respecter son adversaire, ce sont des duels amicaux pas des duels judiciaires, il faut voir ça comme de la pratique sportive ! Bien, à présent chacun se retourne, fait quatre pas, un, deux, trois, quatre et en garde ! »
Severus Rogue et Minerva McGonagall, chacun à une extrémité de l’estrade, drapé de leur superbe respective, baguette levée se toisent, attendant, de toute évidence la suite des explications de l’élève qui prend, manifestement, beaucoup de plaisir à faire son exposé. Severus se retient à grand’peine de lever les yeux au ciel et reste concentré sur Minerva qui, il le sent bien, a préparé un mauvais coup.
« Et là, ils vont pouvoir attaquer : pour cela, on n’utilise que des sortilèges mineurs, c’est un club scolaire ! Le but va être de désarmer votre adversaire, pas de le tuer ! Votre adversaire peut se protéger avec des sortilèges de bouclier comme protegeo, essayer de vous immobiliser avec petrificus totalus ou stupefix ou de vous faire lâcher votre baguette avec expelliarmus. Vous pouvez bien sur utiliser d’autres sortilèges plus en accord avec vos programmes de révision respectifs, c’est pourquoi des enseignants et membres du club de duel vous aideront à former les binômes pour avoir des entraînement équilibrés. Et maintenant, laissons faire les artistes ! »
Une seconde s’égrène. Deux. Elles paraissent interminables. Minerva attaque en premier d’un tour du poignet. Un jet de lumière rouge est absorbé par un protegeo judicieusement placé. C’est ensuite un enchaînement d’enchantement mineurs qui jaillit des deux baguettes, à chaque fois déviés ou absorbés par des boucliers. Certains sont prononcés, d’autres informulés. Bien vite, il apparaît que les deux directeurs se prennent au jeu. Les mouvements se font plus fluides, les limites de sécurité absorbent des enchantements déviés ou perdus de plus en plus fréquemment. Un jet de lumière rouge lancé par Minerva traverse un nuage de fumée noire : le directeur s’est dématérialisé pour réapparaître non loin de son adversaire qui lance immédiatement un deuxième enchantement. Bien que les sorts employés soient reconnaissables par l’immense majorité des enseignants et des élèves les plus âgés comme des sortilèges mineurs, faciles, tout est dans l’occupation de l’espace, les réflexes et la fluidité des mouvements des deux combattants. Une perle goutte sur le front de Minerva. Une ouverture. Infime. Une seule seconde suffit. Un rayon de lumière rouge frappe le front du Directeur, lui colorant la tignasse d’un audacieux mélange de rouge et or. Un éclat de rire monte du public, Severus en profite pour répliquer et teindre de vert et argent la tignasse de la vieille chouette.
C’est sur cette audace capillaire que les deux directeurs de la plus prestigieuse et respectable institution magique s’entendent pour arrêter le combat. Si Minerva sourit ouvertement en avisant l’une des mèches échappées de son chignon, le sourire de Severus est plus discret mais néanmoins présent.
Et les membres du club de duel s’empressent d’aider tout le monde à se lancer en répartissant des binômes ou proposant de l’aide aux plus jeunes pour les aider à réviser. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on voit Severus Rogue avec les cheveux aux couleurs de Gryffondor sans qu’aucun point ne soit enlevé à la maison des lions.
Cet event se déroule le samedi 22 mai en matinée, la lune est dans son premier quartier, et l'event est accessible à tous les élèves, professeurs et personnels de Poudlard. N'hésitez pas à vous signaler si vous souhaitez que nous placions votre personnage en duo avec un autre pour un duel.
Comme de coutume dans les events, chaque joueur peut répondre sans tour de jeu particulier. Les MJ peuvent intervenir à certains moments de l’intrigue. En cas d’action susceptible de bouleverser le cours de l’intrigue (attaque, défense, action de grande envergure, tentative de fuite, poursuite), merci de recouvrir aux services des MJ via le sujet des demandes.
Le château semblait en effervescence, bien plus qu'à l'accoutumer pour un samedi. D'habitude, l'agitation échappe à la conscience de la fillette dont les préoccupations ne sont accordées qu'à sa famille et à savoir si elle sera présente pour la visite hebdomadaire. En cette saison si douce, se réchauffant peu à peu pour les beaux jours estivales, le village s'activait dans l'agriculture et le soins de leurs bêtes. Peut-être que tonton Osgeir et la Völva Ragnhild ne pourront répondre pour son enseignement et si c'était le cas, occupés par des impératifs urgents dans les Highlands, Eirian s'essayait à se convaincre que ce n'était pas si grave. Malgré son envie de revoir leurs visages, retrouver leurs bras. Parce que bientôt, sa première année dans cette école saugrenue va s'achever. Ce n'était qu'une question de temps et... Et la petite Verbena ne savait guère, encore à ce jour, comment assimiler cette information. Finir sa première année à Poudlard...
Ma foi, pourquoi ne pas attendre leur venu en suivant l'effervescence du château ? Entre curiosité à satisfaire et ennuis à occuper, la petite blaireautin se convainquit que cela lui ferait passer le temps. Ainsi, accompagnée de son fidèle compagnon à plume et habillée de son éternel tunique de lin blanc, cintré par une ceinture de cuir où reposait sa bourse de runes, l'enfant entreprit de suivre le mouvement, pieds nus, comme elle le faisait si bien depuis les beaux jours - faut dire que le carrelage était moins froid sous l'épiderme plantaire.
Ha... Il est vrai qu'on lui avait parlé de... du Club de duel, c'est ça ? S'il y avait bien un club dont elle ne participera jamais, c'est bien celui-ci. Par son manque d'intérêt et son animosité de la baguette, l'enfant fut bien tentée, debout devant la grande salle, de faire faux bonds et partir se réfugier dans sa fameuse serre. C'était son compter sur son regard aguerris qui repéra si tôt la silhouette de son tendre ami - et mentor - en la personne de @Severus Rogue. Ha, que faisait-il ici ? Toute intriguée, l'enfant flatta son oiseau perchée sur son épaule pour lui avertir de se tenir tranquille auprès d'elle avant de venir s'engouffrer dans la foule et y prendre place. Pas trop en avant de la scène. Pas trop éloigné non plus. Assez pour ne pas se sentir concerné par le discours de celui qui présidait le club... Bon, ce n'est pas tout, mais elle, elle voulait surtout savoir la présence de son Monsieur Severus ici !
Et Eirian ne fut pas au bout de ses surprises. Grands yeux ronds, elle assista aux salutations entre Severus et l'incroyable Minerva McGonagall - quelle femme ! Le petit coeur s'emballe, secouée par cette idée saugrenue, l'enfant va jusqu'à s'avancer un peu plus vers l'estrade - à coup de petits pardons pour se frayer un chemin, qui refuserait de laisser passer une petite première année avec son oiseau sordide sur l'épaule ? Pour sûr que la Verbena n'était pas intéressée par les sorts, par un tel combat typique des Sorciers de l'Ordre d'Hermès. Mais voir Severus, son Severus, en action, le voir enfin manier sa magie, le voir enfin comme un véritable Sorcier, ça... Ça elle ne pouvait pas le manquer !
Quel spectacle ! Quel démonstration de force ! L'enfant ne perdait pas une seule seconde de contemplations de ses grands yeux pétillants d'étoiles. Ça valsait dans sa petite poitrine, portée par une euphorie juvénile de voir le mentor qu'on admire en pleine action de ses capacités. Pour la première fois depuis qu'elle s'était trouvée dans cette école, Eirian oublia ses origines de Verbena. Elle oublia qu'elle haïssait particulièrement ces foutues baguettes, cette magie qui la dépassait. Pour la première fois, elle était fière de ses origines de Sorcière que Severus et l'incroyable Minerva McGonagall surent lui dévoiler à son paroxysme.
Et l'euphorie retombe tandis que les élèves s'éparpillaient dans la salle pour créer des binômes et lancer les premiers duels. Eirian, qui avait retrouvé son calme et le plumage de son oiseau sur son épaule, observa tout ce petit monde s'afférer sans en faire partir. Une petite Verbena comme elle participer au club de duel ? Quelle idée saugrenue ! Non, il en était pas question et elle serait repartie dans sa salle commune après une telle démonstration de force si Severus était partis se cloîtrer dans son antre. Mais il était là, semblait veiller sur tout ce petit monde. L'occasion de le voir. De le retrouver. Depuis les derniers évènements, leurs rencontres se faisaient rares ; elles se trouvaient dans le Club de potion et les visites post-sabbat. Des moments éphémères mais que l'enfant chérissait et gardait précieusement en sa mémoire. C'était aussi dans cette serre dont elle passait son temps libre, comme pour retrouver la présence de celui qui la maintenait hors de l'eau, comme pour se retrouver sous l'aile protectrice de ce vieux Serpent aigris. Un moment de tranquillité, de sécurité, qui l'avait aidé petit à petit à se reconstruire dans les murs de cette école où la solitude n'était que poison dans son petit coeur... Alors, si elle pouvait au moins le saluer, si elle pouvait profiter de sa présence avant que ses obligations de Directeur l'enferme à nouveau dans sa tour... Eirian eut un petit sourire en coin et, toujours de ses pieds nus, l'enfant marcha d'un pas tranquille vers son mentor.
Le salut qu'elle offrit à Minerva fut sincère, mais la profonde sympathie dans ses mouvements, elle ne lui accorda qu'au Directeur. La petite Verbena l'avait rejoint dans un calme presque déstabilisant si on avait connu l'enfant durant la mi-année. Depuis les évènements de ces derniers mois, ce fut comme si elle avait perdu sa plussoyance. Son énergie. Ce petit rayon de soleil en elle. Cela faisait longtemps que ces petits Clap, clap, clap ne résonnaient plus d'un rythme joyeux dans ses couloirs. Ca faisait longtemps que son sourire ne révélait plus ses petites quenottes. L'enfant était comme adouci. Faussement adouci. Ceux qui pourraient se tarer de la connaître y reconnaîtrait plutôt une morosité, une mélancolie, tarissant son énergie solaire. Sa joie de vivre. Pourtant, quand son regard se posait sur son Mentor, une tendresse familière rehaussait son léger sourire et fit scintiller ses yeux sombres comme des petites flammes vacillantes dans l'obscurité.
— Bonjour, Professeur...
Chaud dans le timbre, douce dans la voix. Il n'y avait pas de Monsieur Severus, comme à chaque fois qu'ils se trouvaient avec un entourage. Secret d'une amitié, d'une complicité gardée par l'enfant, mais les mots semblaient refléter ce surnom affectif et sincère. Un double sens, un double écho, difficile à percevoir pour une personne extérieur à leur lien. Et face à cette couleur si criarde, si infâme, la fillette eut un léger rire, doux comme une cloche de vent. Elle secoua la tête, tentée d'y tendre une main pour venir toucher une de ses mèches rouge sang, mais se retint et annonça d'une voix mi-posée, mi-amusée :
— Le rouge ne vous sied pas, Professeur, il n'est pas digne de votre rang... Il ne vous mérite pas.
Eirian garde son petit sourire en coin, mi-terne, mi-sincère. La coloration n'est pas non sans rappeler la couleur à l'emblème du lion et elle sait pertinemment que s'il y a bien une maison que le Directeur aime détester, c'est bien les Gryffondors. Astucieusement vil de la part de McGonagall, il fallait l'avouer ! Mais Severus avait tout de même l'air de bien le prendre car, après tout, les lionceaux n'avaient toujours pas perdus de points. En même temps, après un tel combat...
— Vous avez été spectaculaire, Professeur. Je suis contente de l'avoir vu avant que...
La petite Verbena se mord la lèvre. Un mois avant la fin de sa première année. C'est fou quand même ; toute l'année elle avait espéré retrouver ses proches et pourtant... Elle avait beau se dire qu'elle reverrait le Directeur à la rentrée, ça lui faisait... comme un pincement au coeur de ne plus le voir durant tout l'été. Pourtant elle ne le voyait déjà pas souvent ! Mais ce n'était pas la même chose, car loin de Poudlard, dans ce village perdu au beau milieu des Highlands, elle ne ressentirait plus sa présence. Surtout quand elle s'entraînera avec son chaudron tout l'été pour améliorer ses compétences en potion. Pour que Severus soit fier d'elle face à son dure labeur pour le suivre dans ses pas de Grand Maître de Potions.
Alors l'enfant change de sujet, change de posture aussi, puisqu'elle se tourne face aux élèves, faisant croasser son oiseau sur son épaule tandis qu'elle restait auprès du vieux serpent aigris, mains derrière son dos. Un petit temps à les observer, à déployer cette magie bien moins grandiloquente après la représentations des deux Professeurs. Un petit temps pour rassembler ses mots qu'elle prononça sans le regard :
— Vous allez bien ?
Toujours cette question, la même, depuis les renvois. Depuis qu'elle a assisté à ce repas dans cette grande salle même où Severus fut couvert de sifflements et d'insultes. Depuis qu'elle était allée chercher le Directeur dans les couloirs pour lui apporter un sandwich et un verre de thé sans un seul mot. Depuis que l'école se divise, depuis que le journal de Poudlard se révolte, que les professeurs se révoltent aussi, depuis que tout le château murmure dans le dos de Severus Rogue. Et depuis ce jour, Eirian ne cessait de lui demander à chacune de leur rencontre, de vouloir savoir, si les épaules du guerrier fatigué qu'il était sauraient tenir le poids de tous le maux qu'on lui administrait.
Parce que s'il fallait qu'une personne enquiquine son Monsieur Severus, ça serait elle et personne d'autre ! Foi de petit gnome !
Le jeune Lord Soleil regarde son camarade avec un air presque dégoûté. On leur a annoncé qu’il faudrait prendre le petit déjeuner rapidement, la Grande Salle sera transformée d’ici une heure en salle d’entrainement – ça a suffi à lui couper l’appétit. Manger vite… Comme si c’était facile. L’autre attrape une nouvelle brioche et se tourne vers lui, la bouche pleine.
« On fait pas tous douze kilos habillé Carrow. »
Ricanements autour de la table. Il a très envie de lui répondre qu’il est répugnant, qu’il est peut-être maigre mais qu’il n’a pas à rougir de son sang lui – mais il ne répond pas. Il se contente de se forcer un sourire poli, faussement amusé. Ça ne servirait à rien – et puis il a très envie de participer à l’entraînement annoncé ce matin, il a peur de se voir exclure s’il se fait encore remarquer.
« Très amusant, O’Neil. » Un jour, je te ferai exploser, on verra qui s’amusera le plus.
Il se lève – ce sont les étudiants du club de duel qui installeront la salle de toute façon, non ? S’il reste là à regarder le serpentard se gaver il va finir par avoir envie de vomir sans avoir rien avalé lui-même. Il aurait dû prendre un livre pour étudier en même temps, ou ne pas remonter pour le petit déjeuner – c’était idiot de sa part de s’accorder ce temps sous prétexte d’un entraînement plus tard dans la matinée. Il glisse, ombre silencieuse, jusqu’à la salle commune, annonce le mot de passe et grimpe rapidement jusqu’au dortoir des cinquièmes années sans adresser un mot aux étudiants installés dans la pièce. Arrivé près de son lit, son regard s’arrête sur le calendrier posé sur la table de chevet. La fin du mois de mai, déjà. Le serpent détaille les dates, les heures notées pour les semaines à venir. Ses heures d’études, de travail, ses heures de cours – ses heures de colle. Et un point qui se rapproche de plus en plus, ce point effrayant écrit en lettre capitales rouges décembre dernier : BUSEs. Il est nerveux et il s’y attendait – excité aussi, et cela est déjà plus surprenant. En tout cas, il a les nerfs à vif, comment beaucoup de ses camarades, mais il ne peut pas perdre son temps avec ça, alors il s’isole, de plus en plus. Il étudie, il va en cours, il est collé, il dort. De temps en temps, il mange – mais peu, et généralement sans relever la tête de ses livres d’enchantement ou de métamorphose. Il a l’impression d’être le seul à croire encore un peu en lui, alors il veut prouver au monde ce qu’il vaut vraiment. Il travaille, peut-être plus que tous les autres serpentards de son année réunis, pour réussir, pour les surpasser – ou pour au moins rattraper ses lacunes. Il déteste se dire que tous ces efforts ne lui permettent que difficilement de garder le niveau dans les matières les plus pratiques, mais s’il est ambitieux il n’est pas idiot, s’il est fier il ne manque pas de lucidité. Alors, peut-être plus que les autres aussi, il s’est retrouvé particulièrement enthousiaste quand on les a prévenus qu’il y aurait un évènement organisé par le club de duel où tous pourraient se rendre, tous pourraient s’entraîner. Pourtant, alors qu’il est sur le point de remonter, après avoir récupéré ses livres de cours, son cœur se serre. Et s’il se ridiculisait, encore ? Il faut bien passer par là pour progresser. Il grimace pour lui-même : pourquoi ne peut-il pas être naturellement doué ? C’est un Carrow bordel, pourquoi ne peut-il pas être aussi talentueux que son père ou sa tante ? Ont-ils rencontré, à l’époque, les mêmes difficultés que lui ? Serait-il plus doué s’il pratiquait la magie noire ? Il faut absolument qu’il trouve un moyen d’accéder à la réserve – il se doute déjà qu’on lui refusera l’option Arts Obscurs s’il la demandait l’an prochain. Quels idiots…
La Grande Salle a été très rapidement installée, ou alors il a traîné plus qu’il ne le pensait. Les étudiants se massent déjà avec curiosité, autour d’une Minerva tout sourire et d’un Severus toujours aussi peu charmant. Il s’assoit sur le coin d’une table, et croise les bras devant lui en attendant que cela commence. Un étudiant qu’il devine être le président du club prend la parole, avec un enthousiasme qui lui fait lever les yeux au ciel. Les deux directeurs semblent presque des poupées qu’il commande, se saluant et s’agitant sous ses mots. Il finit par se taire – enfin, et la démonstration commence, en tant que tel. Helios fixe Rogue avec une attention certaine, il n’a pas oublié cet air de presque jalousie de son père quand il parlait de lui - à l’époque… Il le regarde se prendre au jeu petit à petit, contrer les sorts de la vieille - mais magistrale il doit bien l’avouer - gryffondor, en lancer d’autres, certains sans même les formuler. C’est assez impressionnant. Serait-il capable de faire la même chose, un jour ? Ils ne se lancent pas des sorts trop compliqués en plus, mais ils se déplacent vite, on dirait presque que c’est chorégraphié. Il sort rapidement son carnet de son sac et note.
Déplacements ++ Protego pas mal, mais si mouvements rapides peu passer sans et temps de contreattaquer. Penser à
Oh. Sa plume s’arrête, suspendue dans les airs. L’encre sur la page devient rouge, aussi rouge que la chevelure du Directeur que McGonagall a fini par toucher. Son chignon aussi se teinte rapidement de vert et d’argent, mais elle a l’air particulièrement satisfaite d’elle-même. La démonstration est terminée, et les étudiants commencent à s’installer. Helios range son carnet, et sac sur l’épaule il s’approche d’un groupe d’étudiants de cinquième année auquel un étudiant un peu plus âgé, un du club de duel certainement, semble expliquer comment cela va se passer.
« Tu veux participer ? »
Son aîné s’est tourné vers lui alors qu’il approchait et lui adresse un sourire presque idiot. Le jeune serpent acquiesce sans répondre, et pose son sac à ses pieds. Oui il veut participer, il ne s’imposerait pas sinon le spectacle du ridicule de la capillarité de Rogue plus longtemps sans cela.
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Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
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Vieille chouette. C’est la pensée amusée qui traverse l’esprit de Severus lorsqu’il voit Minerva afficher cet air satisfait qui la caractérise lorsqu’elle a réussi un coup fumeux. Et quel coup fumeux ! Mais elle l’a eu avec une offre qui ne peut être refusée. Un duel. Un peu de cette complicité distendue par les derniers mois et le renvoi de Watnabe et Ollivander. Severus ne regrette rien, pourtant. Il sait qu’il a du, comme tout dirigeant, prendre une décision pour le bien commun. Il a pris celle qu’il pensait juste. Alors pourquoi Poudlard lui fait-il l’effet d’une prison, ces dernières semaines ? Une prison à tel point qu’il a l’impression de ne jamais pouvoir en sortir, pas même lorsqu’il s’échappe de ses murs physiques. Cette lettre. Cet avis de démission. Probablement sa meilleure idée depuis des lustres. Il a fait son temps ici, dans ce château. Il le sent bien. Et son coeur est plus léger qu’il ne l’a été depuis longtemps.
Sa décision a beau être prise, il y a une personne à qui il veut l’annoncer bien plus qu’à tout autre dans ce château. Un petit gnome qui s’approche de lui avec un grand sourire. Il sait que la gamine sera anéantie. Il l’a vue éprouver de nombreuses difficultés tout au long de l’année scolaire : en cours, avec les autres élèves. Avec l’ordre d’Hermès. Sa réalité de vie est si différente de celle de la plupart des hermétiques… Severus n’a jamais prêté vraiment attention aux autres traditions : élevé chez les Hermétiques par le biais de sa mère et de Poudlard. Professeur et directeur de maison, il a accepté avoir occasionnellement un ou deux de ses serpentards venant d’autres traditions, principalement des choristes célestes ou des extatiques. Un ou deux Verbena, peut-être. Et les choses ont continuées ainsi pour le meilleur et le pire.
Mais deux jours plus tôt, au petit matin, Severus a découvert dans le journal l’annonce que Potter a faite : les traditions passées au patrimoine immatériel de Grande Bretagne. Severus s’est retrouvé assis à son bureau comme un con sans savoir que penser de cette décision. Il s’est rendu au Ministère dans l’espoir d’en parler avec Potter – ou peut-être avec Lord Fawley – mais son ambition a été coupé courte par les émeutes qui enflammaient le hall… Une évidence.
Il a été plus secoué qu’il n’a bien voulu l’admettre, Severus : voir toute cette folie… tous ces gens assemblés pour protester contre quelque chose d’aussi insignifiant ? Car cette loi n’est finalement qu’un écran de fumée. Il n’y a pas de mesure concrète : c’est une reconnaissance institutionnelle. Quelque chose qui n’atteint rien sinon la sacro-sainte hégémonie que les hermétiques s’emploient à construire depuis des siècles. Il a été chamboulé d’entendre des voix déplorer la présence de « sauvages de Verbenae » à Poudlard et n’a pas pu s’empêcher de penser à Eirian. Lui qui pensait partir dans le secret a su, à la seconde où les insultes ont fusé, qu’il devait à la gamine la vérité. A elle seule, peut-être. Car c’est elle qui pourrait avoir le plus à perdre à la nomination d’un nouveau directeur, peut-être moins tolérant vis à vis des traditions non-hérmétiques.
C’est à cela qu’il pense lorsqu’il voit la gamine, @Eirian Almasdóttir se faufiler jusqu’à lui avec un grand sourire. Tap, tap, tap, il peut presque entendre dans le brouhaha son petit pas léger.
« Bonjour, Professeur… Le rouge ne vous sied pas, Professeur, il n'est pas digne de votre rang... Il ne vous mérite pas. Vous avez été spectaculaire, Professeur. Je suis contente de l'avoir vu avant que… Vous allez bien ? »
Un sourire esquissé au coin des lèvres parcheminées du directeur.
« Bonjour Mademoiselle Almasdottir. »
Il peut déjà l’entendre marmonner un « monsieur Severus »… à moins qu’il ne l’imagine ? La force de l’habitude sans doute. Mais il lit entre les lignes. Il voit dans ses hésitations qu’elle s’est attachée à lui et que les vacances pèseront durement sur cette petite bouille… Et sans doute pas seulement les vacances. Lorsqu’elle apprendra qu’il quitte Poudlard… Non, il faut vraiment qu’il lui dise de vive voix.
« Je vais bien, et vous, mademoiselle Almasdottir ? Prête pour vos examens de fin d’année ? Je ne voudrais pas vous arracher à vos révisions, mais si vous désirez prendre une petite pause dans vos travaux, je travaillerai à la serre demain matin. »
Il connaît assez Eirian pour raisonnablement espérer qu’elle accepte de l’y rejoindre. Ce sera sans doute un cadre plus paisible pour discuter avec elle des années à venir à Poudlard, de son avenir à elle. Après avoir entendu les hermétiques assemblés, manifester contre les traditions autres, il n’est plus si certain que scolariser leurs enfants à Poudlard soit la bonne chose à faire pour toutes ces traditions-là. Ou du moins, pas le Poudlard tel qu’il est actuellement. D’ailleurs, il ne s’y trompe pas : de nombreuses traditions ont crées leurs propres écoles et les enfants y sont plus volontiers envoyés qu’à Poudlard… Le père adoptif d’Uriel, par exemple, n’a-t-il pas cette école attachée au choeur céleste ? Existe-t-il ce type de structure pour les Verbenae ? Il n’en sait rien. Severus Rogue avoue qu’il ne sait pas quelque chose.
« Avez vous vu le journal, Mademoiselle Almasdottir ? Le Ministère a annoncé la reconnaissance comme patrimoine du monde magique d’autres traditions : les Verbenae, le Choeur Céleste, le Culte de l’Extase, les Euthanatoi. Est-ce que tout se passe bien pour vous ? Personne ne vous a importunée plus que de raison ? »
Il sait que même si c’était le cas, elle ne lui en parlerait peut-être pas. Mais il doit demander, il doit s’alléger de cette inquiétude pour la gamine. Pour tous ces gamins nés dans d’autres traditions qui ont, pour une raison ou une autre, commencé leur vie estudiantine à Poudlard.
1000 mots
PS : Helios ; si jamais tu veux qu'on t'oppose à un PNJ pour l'entraînement au duel, vu le manque d'effectifs, hésite pas à faire une requête MJ
Je fais tourner ma tasse de café entre mes mains en attendant que mon ordinateur s’allume. C’est un peu lent, mais c’est un plaisir d’entendre le ronflement de la machine aujourd’hui. Cela rend la journée un peu plus normale. Cela me renvoie aussi un peu à une époque un peu révolue. Je peux me voir, un autre vingt-deux mai, café à la main, attendant avec une certaine impatience que mon ordinateur ne s’allume dans mon studio berlinois. J’avise l’antenne ensorcelée posée dans un coin de mes appartements – au moins Turing n’a pas joué avec cette nuit, je ne vais pas avoir besoin de la remettre en place. Où est-il, d’ailleurs, ce chat ? Je jette un coup d’œil alentour sans le voir – il n’est sûrement pas loin, il adore m’ennuyer de bon matin. Je ne le cherche pas plus cependant, mon ordinateur s’est allumé. Je m’installe, et me connecte à mes mails. C’est routine annuelle depuis aujourd’hui treize ans à cette date, me lever, me faire un café instantané et vérifier mes mails avant même de m’être habillé. Il y a eu des années où j’en avais plus que cela, d’ailleurs. Je sais auquel je dois répondre en premier.
Mail a écrit:
De : Philip Anderson A : Lemony Anderson Objet : Joyeux anniversaire
Lemony, Je te souhaite un joyeux anniversaire ! Trente ans déjà, qu’est-ce que je me sens vieux… Il me semble que hier encore je t’emmenais à ton premier concours scientifique – tu te souviens de la maquette de la navette spatiale que nous avions fabriquée ? Je l’ai retrouvée l’autre jour au grenier. Y-t-il une heure à laquelle tu seras joignable par téléphone ? Est-ce que tu prévois de repasser à la maison prochainement ?
Je t’embrasse, plein de bonnes choses pour cette nouvelle année. Philip.
Ma mère rédigeait les mails, quand j’étais à Berlin, elle y mettait plus de chaleur, plus de douceur. Elle finissait toujours en m’assurant que mon père m’embrassait, et qu’ils m’aimaient tous les deux – elle signait Maman, pas Audrey. Ma mère ne m’écrira plus pour mon anniversaire, ma mère ignore qu’aujourd’hui, j’ai trente ans. Mon café est soudainement incroyablement amer. Turing manque de me le faire renverser de toute façon en sautant sur mes genoux par surprise, et je souris à son attention. « Tu tombes à pic toi, toujours là pour m’empêcher de gâcher mes journées en pensant trop pas vrai ? Tu vas bien chaton ? » Je le caresse derrière les oreilles, et le félin ronronne en se lovant contre ma poitrine. « Tu sais quoi… C’est mon anniversaire. » Je lui murmure – il ne me comprend pas, mais il me regarde étrangement, comme s’il avait compris l’excitation presque puérile qui m’habite. Mieux vaut penser à cela. J’ai trente ans… Cela me fait sourire. Je ne me sens pas vieux – je me dis que plus j’avance en âge, moins je dois ressembler à un adolescent, cela me rend heureux. Rien ne me gâchera cette journée, et certainement pas mes propres réflexions. Je vais la passer à Poudlard – je me suis proposé pour aider à réviser les étudiants à l’évènement du club de duel ce matin, et ce soir je verrai Erin. Ce sera parfait, absolument parfait.
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Si l’on ne m’a pas vu au petit déjeuner, je suis dans les premiers arrivés pour aider à installer la Grande Salle pour l’occasion. Je discute légèrement avec un étudiant du club de duel, un sixième année de Serdaigle qui m’avoue être heureux de ne pas avoir à passer ses ASPICs tout de suite. Je me souviens moi avoir été aussi nerveux que ravi à leurs approches – c’était quelque chose de plaisant pour moi. Petit à petit les étudiants arrivent, la salle se remplit, et je m’installe déjà dans un coin destiné aux révisions. Avec mes Efforts Exceptionnels en sortilèges aux BUSEs comme aux ASPICs, je suis au moins capable d’être de bon conseil. L’ambiance est plus légère, plus détendue qu’elle ne l’a été ces dernières semaines au château – même à l’arrivée de Rogue et de Minerva. Par réflexe plus qu’autre chose, je baisse les yeux en voyant approcher le directeur. Cela fait un certain temps maintenant que je m’applique à l’éviter – depuis notre petite discussion dans son bureau, et plus encore depuis l’annonce du Syndicat. De toute façon, on le voit peu, c’est assez simple. Je me demande ce qu’il pense de tout cela… Turing qui m’a suivi s’installe sur mes pieds, et je baisse les yeux vers lui. « Prêt à voir deux excellents duellistes faire une démonstration mon ami ? » L’incompréhension du chat me fait pouffer, et je replie mes jambes pour le caresser. Il est en train de mettre des poils partout sur mon pantalon à pince noir par contre… Bah, quelle importance ! Cela va commencer. Je croise les bras devant moi pour regarder le Serpentard et la Gryffondor s’affronter. Je suis assez vite admiratif de leurs talents – je ne suis moi-même pas spécialement versé dans les duels, mais c’est assez beau à voir la façon dont leurs sorts s’enchaînent, dont ils se déplacent. Mon regard balaie la salle, et je souris en voyant les étudiants qui semblent en général aussi ravis que moi du spectacle – le président du club lui semble même au comble de l’excitation. Voir la chevelure de Rogue se colorer des couleurs des griffons m’arrache un rire, et je souffle par le nez en le voyant rendre la politesse à McGonagall. J’applaudis, rapidement, avant que les étudiants ne s’installent et ne se répartissent. Quelques cinquièmes années viennent s’installer dans le coin où je me suis mis, et je leur offre un sourire amical. « N’hésitez surtout pas si vous avez besoin. » C’est dans ce genre de moment que j’aime autant être professeur.
Ça s’installe, ça travaille, ça s’entraide. Quelques-uns là-bas ont même commencé la pratique. Je sors de ma liseuse magique ma lecture du moment, Trois traités de la philosophie naturelle. Lequel de mes collègues m’a conseillé de me pencher sur cet ouvrage ? Je ne m’en souviens plus. Du coin de l’œil, j’avise @Severus Rogue et @Eirian Almasdóttir. J’hésite alors, un instant… Je suis d’assez bonne humeur pour avoir ce qui pourrait être la première discussion amicale et légère avec mon supérieure depuis un long moment – et il me semble aussi que c’est pour permettre une nouvelle cohésion malgré ce qui nous déchire que Minerva a manigancé tout cela. D’un autre côté, je sais combien la jeune fille est attachée à Severus, et je devine que cela doit sans doute lui faire du bien de lui parler… Serais-je de trop, si je m’avançais ? D’un autre côté, cela pourrait aussi faire du bien à la jeune blaireautine de voir que malgré les dissensions, nous ne faisons pas la guerre personnellement à cet homme qu’elle admire – et puis ce n’est l’affaire que de quelques instants, je retournerai aux étudiants juste après. Livre sous le bras et chat sur les talons, je me décide à m’approcher d’eux, me faisant la figure la plus amicale et paisible possible – et aujourd’hui au moins, je ne me force même pas. « Bonjour Eirian ! Severus. » Je me sens presque gêné, gauche. Mince Lemony, tu es un adulte, tu as trente ans, arrête de te comporter comme un gamin ! « Très belle démonstration Severus. Même si j’avoue que maintenant, je meurs d’envie de vous voir avec une coupe de cheveux aux couleurs de Serdaigle. » Voilà, ça n’était pas si difficile. Est-ce que cela est suffisant pour montrer ma bonne volonté, ou est-ce qu’il va me renvoyer à ma lecture et aux élèves d’un mot sec, c’est une autre question…
adversaire | Le jeune @Helios A. Carrow est accueilli avec plaisir dans l'aire de duel. Son adversaire est une gryffondor de cinquième année, comme lui, que le jeune Carrow sait être une Verbena. Un verbena beaucoup trop satisfaite d'être là, selon certains hermétiques, depuis l'annonce, deux jours plus tôt, de la nouvelle mesure de Potter. Personne n'a voulu s'entraîner avec la jeune femme, alors Helios arrive à point nommé pour rosser - ou se faire rosser - par son nouvel adversaire.
On se salue. Un pas, deux pas, trois pas. Le duel peut commencer !
Aura GiovanniRICTUSEMPRA
succès limité | Les deux duellistes se font face, et voilà que la Gryffondor, aussi tête brulée que le reste de sa maison (le MJ refuse de présenter ses excuses à tous les Gryffy offensés du forum, bisous), ouvre le bal en attaquant, avec sa baguette magique, le jeune Serpentard. Le rictusempra fuse, il manque un peu de précision : cela laisse à Helios une infime seconde pour réagir... Que va-t-il faire ?
Le serpentard a un rictus méprisant alors qu’on lui désigne son adversaire. Aura est une gryffondor de son âge qu’il connaît assez mal – une idiote de la maison or et rouge, une sauvage issue d’une tradition arriérée. Il ne s’était jamais vraiment penché sur la question le jeune Carrow – pas avant ces derniers jours. L’Ordre d’Hermès était une évidence, il n’y avait aucune matière, aucune raison d’aller chercher plus loin. Et pourtant, les hiboux ont apporté de terribles nouvelles – une énième trahison de Potter et le récit des affrontements ayant suivi. Nombre des serpents de son entourage connaissaient quelqu’un parti se faire entendre au Ministère – quelqu’un ayant dû fuir ou étant tombé aux mains des brigadiers et réservistes. Tous ces gens, défendant simplement leur tradition, brimés, frappés, combattus par le Ministère… Et il y en a pour dire que les Terres de Feu ne sont pas un refuge nécessaire.
Personne n’a voulu s’entraîner avec elle – et c’est à lui, lui le jeune Carrow, lui le fils d’Amycus, qu’on l’oppose ? Il hésite un bref instant, devrait-il refuser lui aussi ? Peut-il seulement le faire ? Il y a beaucoup de professeurs dans la pièce, et il soupçonne qu’on lui passerait moins volontiers sa colère, son mépris qu’on ne le fait pour d’autres. Il en a trop fait, dernièrement – et puis ce sont des idiots méprisants. Il se contente de hausser les épaules, inexpressif, avant de rejoindre point où on l’invite à se rendre pour lutter amicalement contre sa camarade. L’important, c’est de s’entraîner, de ne pas se faire exclure. L’important, c’est d’obtenir ses BUSEs...
Il s’incline pourtant devant elle, un salut nécessaire, une formalité à laquelle il se plie de mauvaise grâce. Il est tendu, le petit Lord Soleil quand il se retourne pour se mettre en place. Un pas. Il sait que s’il perd ce duel, il en entendra parler un long moment dans le dortoir – que son honneur en prendra un sacré coup. Deux pas. Mais s’il parvient à l’humilier, en revanche… Un sourire s’étend sur son visage pâle. Trois pas. Il inspire.
Elle agit alors qu’il s’est à peine retourné – un rictumsempra. Vraiment ? Mais il a appris de la démonstration des deux adultes, il a été attentif. Il se déplace rapidement sur le côté, essayant d’éviter le sortilège qui fuse vers lui, et en profite pour attaquer à son tour. C’est en occupant l’espace que les deux directeurs se sont affrontés – c’est en l’empêchant de le faire qu’il espère gagner. « Everte Statum ! »
réussite | Le jeune @Helios A. Carrow parvient à esquiver le sort lancé par son opposante. La gerbe d'étincelles ne passe pas loin, mais rien d'alarmant. Il semblerait que le combat commence doucement pour les deux adversaires
Intervention MJeverte statum
réussite limitée | Notre petit @Helios A. Carrow n'est pas en reste, le voilà qui réussit un everte statum de justesse. Il sent que son sort est un peu faible mais parvient à le lancer tout de même. Il faut dire que tout est plus difficile lors d'un duel magique !
Aura GiovanniProtego
succès | Lorsqu'elle voit arriver sur elle l'enchantement lancé par Helios, Aura se protège derrière un bouclier magique qui absorbe sans problème l'enchantement lancé. Le bouclier magique est efficace et solide, mais lancer une incantation est toujours un peu plus long que de simplement faire un pas pour esquiver un sortilège. On dirait bien que ça laisse un peu de temps à Helios pour lancer une nouvelle offensive s'il le désire !
Si il a bien réussi à éviter le sortilège, je jeune Carrow grimace quand il contre-attaque, conscient de la faiblesse de son propre sort. Il faut qu'il travaille plus. Il se tient prêt à éviter un autre enchantement, mais la jeune fille joue la prudence. Elle aurait dû être plus attentive à la démonstration, songe-t-il en retrouvant le sourire. Typique des gryffondors - typique des imbéciles. Il profite qu'elle soit occupée à se protéger pour crier à nouveau : « Stupefix ! » Déjà il fléchit les jambes, sur le point de bondir pour se mettre hors de portée du prochain assaut.
échec retentissant | @Helios A. Carrow a pris un peu trop de confiance, on dirait. Il sous-estime son adversaire. Il est tellement concentré pour réussir à esquiver un sort à venir qu'il ne parvient pas à viser correctement lorsqu'il lance son stupefix. Le sortilège rouge frappe la barrière de sécurité dans un éclair de lumière aveuglante, bien loin de la miss Giovanni.
Aura GiovanniRictusempra
succès limité | Aura profite des quelques fragments de seconde d'inattentions offertes par la vive lumière qui a ébloui Helios lorsque son sort a frappé les enchantements de protection pour contrattaquer avec un bon Rictusempra des familles. Sa visée manque de précision, cependant. Va-t-elle toucher Helios ?
Intervention MJesquive
échec limité | Le jeune @Helios A. Carrow se dégage de la trajectoire du sortilège, mais trop tard, le sort le frappe à l'épaule et il se met à rire de façon incontrôlée comme si des milliers de doigts le chatouillaient sur tout le corps. Le sortilège est dissipé d'un finite par l'un des membres du club de duel, mais il semblerait que la jeune miss Giovanni ait gagné !