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Il est parti sans toi [Helios & Erin]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Dim 15 Nov - 1:01


Il est parti sans toi

@Helios A. Carrow

15 mai 2004



En découvrant le tableau des assignements ce matin, tu as bien manqué de t'étrangler avec le patacitrouille qui te tenait lieu de petit-déjeuner. Tu t'attendais à une journée certes chargée et pleine de récriminations… Tenir le bureau d'accueil est rarement une partie de plaisir, et l'annonce faite jeudi a empiré la situation à tel point qu'espérer y passer plus d'une heure sans se faire incendier d'injures relève maintenant de la gageure pure et simple. Mais tu y rechignes rarement, trouvant là dans ces moments-là – entre deux plaintes pour vol de balai et une énième histoire d'ex-petit ami transformé en crapaud – un peu de sens à cet engagement que tu as pris, voilà des années, d'être au service de la communauté magique. Aussi, même dans ce contexte pour le moins explosif, tu t'en serais acquittée sans déplaisir. Mais il a fallut que dans un brusque acquis de conscience, tu décides de jeter un coup d'œil à la feuille parcheminée fixée sur le vieux tableau de liège qui trône sur un mur du bureau. Et que le changement te saute aux yeux.

Affaire Carrow - McAllister & Abbott

Affaire Carrow ? Mais qu'est-ce que… ? Tu es restée un instant stupéfixée, sans vraiment croire ce que tu lisais, quand ton binôme du jour s'est approché, l'air visiblement ennuyé. « Alors, faut qu'on s'y colle ? C'est pas Grint qui gère ça normalement ? » À la Brigade, derrière ces deux mots griffonnés à la plume aux atours de mission importante, pas de chasse au mage noir, pas de quête pour attraper enfin et mettre derrière les barreaux l'un des derniers partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Non, juste un adolescent frêle qui subit depuis des mois les interrogatoires absurdes de Grint qui répète sans cesse les mêmes questions concernant son père, sa tante. Avec un succès… plus que mitigé. La raison pour laquelle le moins diplomate d'entre vous s'est trouvé en charge de ce dossier délicat n'a jamais été éclaircie. Et à vrai dire, tu étais bien trop heureuse de ne pas écoper de la corvée pour t'aventurer à poser la moindre question. Alors pourquoi te le refiler aujourd... Oh, par la barbe de Merlin. Son coup d'éclat de mardi. Ce qui ne devait être qu'une banale visite de routine de la part d'un ancien criminel relaxé s'était transformé en nouvel interrogatoire en règle… un peu musclé. Et pour agaçant que puisse se montrer le malfrat, trop sûr de son bon droit, les injures et gestes menaçants de ton collègue ne sont pas de ceux qui peuvent être tolérés et la fureur du Chef a été… exceptionnelle. Le genre de fureur que tu ne tiens pas à aller raviver, d'autant que ton propre matricule n'était guère en odeur de Felix Felicis ces temps derniers. Alors, sur un soupir à fendre l'âme, tu reprends la baguette que tu venais tout juste de déposer sur ton bureau, en acquiesçant d'un signe de tête. « Alors, on s'y colle, oui. » À peine le temps de glisser un cahier et ta plume à papote dans une poche, et vous filez en direction du hall, disparaissant bientôt dans une gerbe de flammes vertes en direction de Pré-au-Lard.

Rejoindre la vieille école de magie ne vous prend guère de temps, pas plus que de sonner à l'immense portail de fer forgé. En revanche, les minutes précédant l'arrivée de l'acariâtre concierge te semblent durer une éternité. Les yeux perdus sur les tours du château, tu te demandes où est Lemony. Lemony dont c'est l'anniversaire aujourd'hui et que tu retrouves ce soir. Douce Helga… Tu ne tiens vraiment pas à lui conter le détail de la journée, l'aberration de cette mission qui t'amène ici aujourd'hui. Tu doutes que le jeune Carrow fasse partie de ses élèves favoris, mais cet entêtement de la Brigade sur le gamin a quelque chose qui ressemble par trop à de l'acharnement pour te laisser bien sereine à l'idée de le croiser.
Le pas traînant de Rusard se fait enfin entendre et tu lui désignes ton insigne, puis celui de ton collègue. « McAllister et Abbott, de la Brigade Magique. Notre venue était organisée. » Il jette un regard peu amène aux deux pièces métalliques qui ornent les revers de votre uniforme avant de finalement actionner le mécanisme de l'entrée sur un hochement de tête. Claudiquant à qui mieux, mieux, le vieil homme vous guide jusqu'au château et tout en le suivant par les couloirs de pierre, tu te surprends à raser un peu les murs. Non, définitivement, tu n'as pas du tout envie de croiser Lemony... Pas plus que @Malachy J. Lyons, d'ailleurs. Mais pour ce dernier, il ne te reste qu'à espérer qu'il soit absent du château… ou trop occupé en cuisine pour déceler ton odeur qui doit flotter alentour. Après un dernier tournant, Rusard s'arrête enfin pour vous ouvrir la porte d'une ancienne salle de classe du rez-de-chaussée. « Vous pouvez attendre ici. Je vais aller prévenir ce petit cancrelat et vous l'amener. » Déjà, l'écho de son boitillement décroît le long d'un escalier.

La pièce est visiblement inutilisée depuis des années – à l'exception, peut-être, des fréquentes visites de Grint. Tu déposes sur un bureau cahier et plume, avant de te tourner vers Abbott. « Dis-moi, ça t'embêterait de rester dehors dans un premier temps ? J'aimerais mieux qu'on évite de le brusquer. » Tu ignores comment procédait Grint, mais se retrouver face à deux adultes patibulaires aurait de quoi brusquer n'importe quel môme… Heureusement, Emile Abbott est un tout jeune Brigadier, encore trop désireux de faire ses preuves pour t'opposer un refus. Il franchit le seuil en sens inverse à l'instant même où le concerné arrive jusqu'à vous et tu tentes un sourire aimable, lui désignant poliment une chaise proche. « Monsieur Carrow, installez-vous, je vous en prie. Erin McAllister, enchantée. » Tu ne lui précises pas ta fonction, à quoi bon ? Il en est certainement bien trop conscient, pour être ainsi convoqué et outre que ton uniforme, ton insigne crient ton appartenance à la Justice magique, tu doutes que ce soit une manière de le placer dans les meilleures dispositions…

Helios A. Carrow

Helios A. Carrow
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Jeu 3 Déc - 14:31

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Il est parti sans toi
Comme une bouffée de chagrin ton visage ne dit plus rien, je t'appelle et tu ne viens pas : ton absence est entrée chez moi.
- 15.05.2004

Les BUSEs se rapprochent, et le serpent sent son cœur se serrer alors qu’il regarde son journal et ses objectifs. Il va peut-être falloir qu’il revoie ses attentes pour la métamorphose – pourquoi faut-il que cela soit aussi difficile pour lui ? Il se demande comment s’en sortait ses sœurs, à l’époque, et comment s’en sortait son père… Sans doute mieux que lui – ce n’est pas difficile. Les autres étudiants du dortoir sont descendus manger, mais il sent qu’il ne pourra rien avaler. Il faut qu’il travaille, il faut absolument qu’il travaille. Il saisit son manuel intermédiaire de métamorphose, et l’ouvre au hasard. Sortilège de Disparition. Un de ceux qu’il a appris cette année, un de ceux qui pourraient tomber aux examens à en croire son professeur. Il n’a jusque-là eu qu’un succès très limité en essayant de le lancer. Il jette un regard à l’escalier, pour vérifier qu’aucun de ses camarades n’arrivent – il ne veut pas encore se ridiculiser devant eux en échouant lamentablement à lancer un sort qu’ils maîtrisent tous maintenant. Rien à signaler. Il pose une de ses plumes sur son lit, et lève sa baguette.

« Evanesco. »
Rien. Absolument rien ne se passe. Il fronce les sourcils. « Evanesco. » Son agacement s’intensifie, alors que la plume reste là, parfaitement visible. « EVANESCO ! EVANESCO EVANESCO EVANESCO ! » Il hurle presque à la plume, baguette serrée entre les mains, sans arriver à rien. D’un geste brusque, il la jette sur le sol près du lit. « Plumarum Inflamarae. » L’objet prend feu sous son regard mauvais – au moins il maîtrise ce sort et il connaît suffisamment bien son latin pour l’adapter à toutes les situations. Il regarde la petite flamme qui consume sa plume, prêt à lancer un aguamenti si jamais cela devait dégénérer (celui-ci aussi, il le maîtrise normalement). Mais il n’y a aucun départ d’incendie, et après quelques instants il ne reste comme traces de son sortilège qu’une odeur de brûlé dans le dortoir et de la cendre près du lit. Il se laisse retomber sur le dos en soupirant. Qu’est-ce qu’il fait mal ? Pourquoi est-ce qu’il n’y arrive pas ? Il fait le geste correctement, pourtant, il s’applique, il parle clairement, fort, il y met toute sa volonté… Alors pourquoi ne peut-il pas juste réussir ? Helios sent les larmes lui monter aux yeux, et il se retourne pour enfoncer sa tête dans son coussin. Il aimerait hurler, mais il a peur d’être surpris. Ne montre pas tes faiblesses. Les leçons lui reviennent, sans qu’il ne parvienne tout de suite à reprendre le dessus sur sa colère, sur sa déception. Ils doivent le mépriser, où qu’ils soient, son père et sa tante – il se méprise bien lui, de ne pas réussir un exercice aussi simple. « Carrow ! » La voix vient de l’escalier, et il se redresse sur son lit en essuyant son visage. Il reconnaît la voix du préfet de sa maison – il le déteste par principe, parce qu’il lui a volé ce dont il rêvait le plus, et qu’il peut se pavaner où il lui plaît, insigne accrochée à sa robe. « Putain Carrow, qu’est-ce que t’as foutu, c’est quoi cette odeur ? » Il hausse les épaules sans répondre, et l’autre lève les yeux au ciel. « Rusard te demande, il est devant le dortoir. Bouge ton cul. » Le jeune homme se retourne déjà, et Helios se mord les lèvres en souriant. Au moins, il n’a pas fait attention à ses yeux gonflés. Mais que lui veut encore le concierge ? Il n’est collé que cette après-midi. Il attrape son sac, jette à l’intérieur le livre sur son lit, et met sa baguette dans sa poche. Il jette un regard à son reflet avant de descendre, réajuste sa chemise, lisse les plis de son pull et remet correctement une mèche de ses cheveux. Bien.

S’il fait des efforts pour bien présenter, Rusard est toujours aussi désagréable à voir. Il retrousse son nez dans une grimace de mépris en avisant le concierge tout sourire. « Il semblerait que le Ministère ait encore des choses à vous demander Carrow, il y a des brigadiers pour vous. » Il jurerait que l’autre se moque de lui, il le fixe en tout cas avec un amusement qui enflamme les joues de l’adolescent. Il devrait ramper à ses pieds, cet asticot, cette vermine. Il ne répond pas, il fait le compte, rapidement. Cela va faire un mois qu’il n’a pas eu la visite de quelqu’un du Ministère, il espérait presque qu’ils avaient baissé les bras. Il faut croire que non. Il enfonce ses mains dans ses poches et serre les poings, en devançant Rusard. Il connaît le chemin – c’est une habitude maintenant ces petites visites de courtoisie.

La porte s’ouvre devant lui, et le jeune homme qui sort manque de lui rentrer dedans avant de le remarquer au dernier instant. Un nouveau visage, tiens donc… Alors que la porte se referme derrière lui, le serpenteau lève un sourcil en jaugeant la rouquine qui l’invite à s’asseoir, et son regard balaie rapidement la pièce. L’habituelle brute idiote qui vient l’interroger n’est pas là aujourd’hui ? Il ne va pas s’en plaindre, il est épuisé de répéter tous les mois la même chose à ce Grint qui semble atteint d’une forme avancée d’amnésie – mais il aurait pu dire à ses collègues que cela ne sert à rien de venir le questionner, qu’il n’a rien à leur dire, et qu’il ne dirait rien même s’il savait quelque chose. C’est stupide, tout le monde perd son temps avec cette histoire – ils n’ont pas mieux à faire ce samedi matin ? Ils ne peuvent pas le laisser tranquille à la fin ? McAllister. Le nom ne lui dit rien. Sans rien dire, il tire la chaise qu’elle lui désigne et s’installe sans la saluer ou se présenter. Il sort de sa poche son jeu de tarot, et commence à le mélanger avec une certaine application, évitant ainsi le regard de l’adulte. Ils vont le lui payer, de l’ennuyer comme cela. « Vous êtes auror, ou vous aussi vous n’êtes qu’une brigadière ? » Il insiste sur le qu’une, il marque une forme de mépris. Il espère qu’elle se mettra en colère elle aussi, comme l’autre imbécile, qu’elle se ridiculisera à répondre à ses attaques. Peut-être que s’ils vont trop loin, on pourra leur interdire de venir l’interroger ? Il ne comprend pas pourquoi Rogue leur permet de venir ainsi harceler un étudiant – enfin si, c’est parce que c’est un traître lui aussi. « Vous savez que les BUSEs ont lieu dans quelques semaines ? » Le brun relève la tête, et plonge ses yeux verts dans ceux de la brigadière qui lui fait face. Ses traits trahissent déjà son impatience, il devrait travailler, pas rester ici avec elle. Mais cela ne servirait sans doute à rien de répéter, une nouvelle fois, qu’il ne sait rien. Il n’a pas envie d’admettre devant encore une autre inconnue que cela fait plus de six ans qu’il n’a eu aucun rapport avec son père – qu’il n’est pas assez bien pour Amycus, que personne ne le prend au sérieux de toute façon. « Je vise un optimal en divination. On vous a déjà tiré les cartes ? » Un sourire trop grand pour être sincère se dessine sur ses lèvres. Il coupe pour lui-même, et avise la dernière carte du premier paquet. L’Hermite. Il retourne la première carte du second paquet. La Lune. Il n’a pas besoin de regarder le livre dans son sac, il connaît presque par cœur les différentes significations de chacune des cartes de son jeu. L’Hermite, c’est l’introspection ou la solitude, la patience ou le repli. La Lune, c’est l’intuition ou la peur, l’inconscient et les doutes, le passé et le secret. Voilà ce qui plane sur sa vie, aujourd’hui… Cela l’amuserait presque. Il n’a pas caché son tirage à la jeune femme, et il se demande si elle sait interpréter les arcanes elle aussi… Il mélange à nouveau. « Si vous voulez, je vous les tire. » Sa voix est calme, égale. S’ils doivent tous les deux perdre leur temps, s’il ne peut pas travailler les matières sur lesquelles il a des lacunes, il peut peut-être s’amuser de cette rencontre…

@Erin McAllister - 1 384 mots
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Lun 28 Déc - 16:02


Il est parti sans toi

@Helios A. Carrow

15 mai 2004



Qu'il est mince, le gamin qui entre et te fait face. Trop mince. Ailleurs, en d'autres circonstances, tu aurais haussé un sourcil interrogateur, inquiète qu'il puisse ne pas manger à sa faim. Mais il est à Poudlard, connu dans tout le monde magique pour le côté gargantuesque de ses festins et ses repas copieux au quotidien. Si mince qu'on l'imaginerait volontiers s'envoler sur un souffle. Il te semble plus petit que les adolescents de son âge – ou est-ce seulement une impression ? Toujours est-il que tu lui aurais volontiers donné deux ou trois années de moins, s'il n'avait pas dans les yeux ce fond de défiance, cette pointe de cynisme défensif propre à ceux qui en ont déjà trop vu, trop supporté.
Et tu ne peux éviter un pincement au cœur, à l'idée d'être là pour lui en faire endurer davantage encore. Comme si l'adolescence et ses tourments n'étaient pas suffisamment difficile, qu'il faille encore en rajouter en l'interrogeant sans cesse pour des crimes qu'il n'a pas commis, avec pour seul tort d'être le fils de. Et Merlin seul sait combien tu peux te reconnaître dans cette situation… C'est injuste. Inepte. Et d'autant plus ironique que tu sois aujourd'hui face à lui, alors même qu'il aurait suffit d'un rien, d'un peu de malchance ou d'un coup du destin pour que tu sois sur sa chaise à lui, interrogée sur les agissements de ton frère.

Quel genre de coupable aurais-tu été ? De ceux qui baissent les yeux, rougissent et ne tardent par à s'excuser ? Ou de ceux qui relèvent le menton et bravent l'adversité sans ciller ? Sans doute la première catégorie… Mais malgré son regard fuyant, le jeune Carrow semble fait d'un autre bois. Sa première attaque ne tarde pas, cinglante sous un ton de politesse curieuse. Oh, il en faudrait bien plus pour te déstabiliser, pour que tu perdes contenance ou patience. Mais tu encaisses le coup néanmoins, en témoignent le frémissement de tes doigts, tes lèvres entrouvertes dans l'idée d'une réponse que tu ne lui donneras pourtant pas. Tu les humectes discrètement, trouvant plus sage de le suivre sur le sujet des BUSEs. « Je suppose, oui. Ce doit être une période stressante pour vous. »
Déjà, il enchaîne sur ses espoirs en Divination, avec un enthousiasme feint qui te renvoie à ces années-là, quand tu bûchais des heures durant à l'ombre des étagères de la bibliothèque, espérant décrocher les meilleures notes possible. Et au final… À quoi bon ? Une part de toi voudrais lui dire que peu importe, que son avenir tout entier ne se joue pas forcément ici et maintenant. Qu'il y aura bien d'autres embûches, bien d'autres opportunités. Mais ce n'est pas ton rôle. Et puis, tu n'es pas dupe.
C'est un Carrow. Le fils de l'un des pus grands criminels de guerre. Il doit endurer de passer ses samedi matins face à des Brigadiers en mal de pistes plutôt que de réviser à son aide – oui, le message est passé. Il ne pourra jamais s'attendre à être jugé à la seule aune de ses capacités, pas avec un nom comme le sien. Et il ne le sait que trop. Ce gamin-là n'a pas eu le luxe de la naïveté, de pouvoir croire qu'avec du temps et beaucoup d'efforts, il pourrait décrocher la lune. C'est un mal pour un bien, sans doute. Il tombera de moins haut.

Tes propres pensées ont un arrière-goût amer, aujourd'hui. Tu n'as pas envie d'être là. Pas plus que lui. Une fois de plus, cet insigne à ton revers te semble porteur de bien des déceptions. Il faut pourtant bien que l'heure s'écoule, que vous discutiez un peu. Alors pourquoi pas autour de ces cartes qui semblent tant lui tenir à cœur ? « Je ne crois pas, non. Mais allez-y, je vous en prie. » D'un geste aimable, tu lui désignes le bureau entre vous, l'invitant à y déposer son jeu. À vrai dire, tu es même certaine de n'avoir jamais procédé au moindre tirage divinatoire – Merlin merci, il s'agissait d'une option au cours de ta scolarité. Tu as si souvent entendu ta grand-mère rouspéter après tous ces diseurs de bonne aventure qui se jouent de la crédulité des gens que tu n'aurais certainement pas pensé à l'étudier toi-même. Pas plus qu'à prêter l'oreille à ce que Jane a toujours qualifié de boniments.
« Vous permettez que je vous offre quelque chose à grignoter, en échange ? » De ta poche toujours fournie en friandises, tu sors un paquet de souris en sucre que tu places entre vous, juste à côté des cartes. Comme un besoin de t'assurer qu'il ne dépérira pas devant toi, avec ses poignets trop maigres s'extirpant de son uniforme trop grand.

Helios A. Carrow

Helios A. Carrow
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Jeu 31 Déc - 1:13

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Il est parti sans toi
Comme une bouffée de chagrin ton visage ne dit plus rien, je t'appelle et tu ne viens pas : ton absence est entrée chez moi.
- 15.05.2004

Elle ne répond pas à la question, à la potentielle insulte. Elle ne réagit pas. Brigadière donc, certainement. De toute façon, les aurors ont certainement autre chose à faire que de venir perdre une partie de leurs samedis à interroger un gamin à Poudlard. Alors Helios enchaîne sur les BUSEs, pour le lui rappeler : elle perd son temps, il perd le sien ici. C’est impossible cette histoire, ils ne le laisseront pas tranquille tant qu’ils n’auront pas trouvé Amycus, il en mettrait sa main au feu ; mais il préférerait s’arracher la langue que de trahir son père. S’il pouvait seulement trahir son père… C’est un secret dont il ne s’est pas montré digne. « Je suppose, oui. Ce doit être une période stressante pour vous. » Il ne répond que d’un haussement d’épaules. Que pourrait-il dire ? Que tout va bien ? Certainement pas, il ne maîtrise toujours pas certains sortilèges. Stressé, il l’est : ses résultats décideront des matières qu’il aura le droit de suivre aux ASPICs, et ces derniers examens ouvriront ou fermeront les portes de possibles emplois. Quelque chose le fait trembler, alors qu’il y pense. Que fera-t-il, après ? Quel genre de métier pourra-t-il viser ? Avec un nom comme le sien, tant que son père et sa tante sont en fuite au moins, il voit bien des options qu’on ne lui laissera même pas envisager, quand bien même il arriverait à n’obtenir que des Optimal. Le Ministère déjà, c’est mort. C’est un sorcier trop faible pour tout ce qui est pratique – il a beau travailler comme un forcené, on choisira des étudiants au talent naturel. Il y a bien son don, son amour pour l’astronomie, son application en potions qui pourraient lui permettre de faire une différence : mais pour aller vers où ? Pour faire quoi ? Il pourrait bien prévoir de mener une vie de rentier – siéger au Magenmagot en tant que Lord, puisque son père a perdu ce droit, vivre sur la fortune Carrow : mais que restera-t-il de cet argent, si ceux qui sont en fuite sont un jour attrapés ? Il sait combien les amendes écopées par les anciens mangemorts peuvent être une ruine, alors quand on a continué à faire des attentats après la disparition du Lord… Ce n’est pas le moment d’y penser. Chaque chose en son temps : d’abord, finir l’année – ensuite y réfléchir. Il bat les cartes avec applications, en lui proposant de les lui tirer. « Je ne crois pas, non. Mais allez-y, je vous en prie. Vous permettez que je vous offre quelque chose à grignoter, en échange ? » Le sourire sincère qui était brièvement venu réchauffer ses traits disparaît alors que la rouquine sort de sa poche des souris de sucre et les pose sur la table, près des cartes. Il les éloigne, d’un revers de la main. « Non merci. » Sa voix est presque un sifflement entre ses dents – le serpent n’a pas faim, et certainement pas de cela, et certainement pas d’une gourmandise offerte par l’ennemie. Car elle peut bien se montrer plus souriante, plus sympathique que Grint – il sait ce qui l’emmène. Et l’idée seule de ces bouchées de sucres menace de lui faire rendre le petit déjeuner qu’il n’a même pas avalé – ce qu’il lui reste au ventre de son repas du soir, plutôt. Il sait qu’il fait trop malingre, qu’il porte sa santé trop faible sur le visage plus certainement encore que sa filiation avec les Carrow – ses yeux sont plus sombres que ceux de son père, il a hérité des cheveux noirs et épais de sa mère, de sa maigreur et sa fragilité aussi. Il ne veut d’aucune pitié pour autant. Il lui tend le paquet. « Coupez. » Il la regarde faire, sous la table sa jambe tremble d’impatience. Ce sera peut-être amusant, mais il ferait mieux de revoir les sortilèges, les enchantements, plutôt que de faire cela. Il ne peut pourtant pas cacher la fierté dans sa voix alors qu’il précise : « On n’est pas obligés de travailler avec les arcanes mineurs pour les BUSEs, mais je fais mes tirages avec depuis presque un an. » Orgueil mal placé, aussi incompris que le reste. Son don le désespère, la plupart du temps, parce qu’il ne saisit pas ce que la voix lui dit – parce que c’est plus un sujet de moqueries que d’admiration. « Prenez sept cartes, sans les regarder. Placez les deux premières là, les deux suivantes ici, les deux autres là, et là dernière juste ici. » Il la regarde faire, en silence. Elle n’a pas mélangé elle-même, elle ne joue pas avec son jeu : ce sera moins précis. Ou au contraire, ça le sera beaucoup trop, mais sur ce qui les intéresse tous les deux. Il ne peut s’empêcher de se demander, soudainement, si il pourrait trouver des réponses sur son père, à travers l’employée du Ministère. La façon dont l’adolescent repose son paquet trahit un peu de son excitation.

« La divination est l'art de prédire l'avenir et aussi de faire apparaître ses rêves. » Il plonge son regard vert dans celui de la jeune femme, essayant d’estimer ce qu’elle en pense. Cette phrase, la première de son tout premier cours en troisième année, elle le hante presque tous les jours. Quels rêves feront-il apparaître ? Il lui désigne les cartes qu’elle a posé. « Celle-là, c’est l’esprit général du tirage, celles-ci représentent le passé, celles-là le présent et enfin les deux dernières le futur. Vous avez positionné les cartes, alors celles qui seront tournées vers vous seront à l’endroit, celles vers moi à l’envers. » Et d’un geste lent, il retourne la première carte, celle laissée seule. Deux de deniers, à l’envers. Il fronce les sourcils, c’est une carte qu’il rencontre souvent, lui aussi. Blocage, regret, instabilité. Il tapote un instant la table près de la carte, et passe à celles du passé. La première qu’il retourne doit nécessairement parler à la brigadière, même si elle n’est pas versée dans l’art du tarot divinatoire. La figure lugubre de l’Arcane sans nom est elle-même assez évocatrice, et près d’elle est retournée le Pape, à l’envers celui-là. Deuil, stagnation, manque d’assurance. Il se mord les lèvres pour lui-même – il n’avait pas besoin de l’entendre pour le comprendre. Quel âge a-t-elle, la rousse qui lui fait face ? Elle est sans doute assez âgée pour avoir vécu la dernière guerre, y avoir été active. Il arrive au présent, et il n’a pas encore découvert le Valet de coupe quand il l’entend à nouveau. Adulescent romantique. Près de lui, c’est la Roue de la fortune, une fois de plus à l’envers. Blocage, inertie, retard. Finalement, il arrive aux deux dernières cartes, toutes les deux à l’endroit : l’As d’épée et le Jugement. Détermination, justice morale, renaissance et nouveau départ.

Helios se laisse retomber en arrière sur sa chaise, et croise les bras devant lui. S’il aime assez l’exercice, il est toujours moins doué à l’heure d’exprimer ce qu’il comprend – il manque de talent quand il s’agit de parler avec les autres. Il finit pourtant au bout d’un instant par s’extirper de son mutisme. « Vous êtes dans une situation que vous peinez à faire changer, plusieurs de ces cartes évoquent un blocage ou une inertie ; et que vous regrettez parfois. Vous avez connu un deuil qui vous a marqué, et vous manquez d’assurance. Il y a très certainement quelqu’un dans votre vie, je dirai depuis peu puisque c’est le Valet de Coupe qui sort et non l’Amoureux, ou alors il est particulièrement niais et maladroit –à moins que ce ne soit vous. Et il va se passer quelque chose, prochainement, qui va vous pousser à prendre un nouveau départ, sans doute par idéalisme. » Il est déçu, le jeune Carrow, que rien ne lui vienne de plus, que la voix ne le guide pas plus loin. Elle est là pour trouver son père, il aimerait aussi savoir où il se trouve – et pourtant rien ne se dessine à ce niveau là.


@Erin McAllister - 1 344 mots
la voix s'exprime ainsi
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