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Family means no one can be left behind or forgotten
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
Vif d'or
hiboux : 120
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Dim 15 Nov - 0:58

Family means no one can be let behind or forgotten | 24 mai 2004 | Chemin de Traverse-- Angelina & @Charles Weasley.

Simple et efficace Weasley. Tu peux le faire. C'étaient les mots qu'elle martelait sans cesse dès l'instant où elle avait décidé en toute conscience de quitter la maison. Comme si elle s'apprêtait à franchir l'Everest. Il n'en était rien pourtant. C'était même tout le contraire. Une sortie banale et insignifiante pour la plupart des sorciers de Grande-Bretagne. Mais pour elle, ça avait effectivement des airs de sommet infranchissable. Par Merlin, ce qu'elle pouvait être bête... Ce n'était pourtant pas bien sorcier.

Elle s’était rendue sur le Chemin de Traverse dès les premières heures du jour. Pour éviter la foule, ne pas avoir à bavasser avec ses trop nombreuses connaissances, ne pas être contrainte d’afficher cet odieux sourire de circonstances, ne pas avoir à donner de nouvelles ni même à en demander aux autres. Il fallait juste qu’elle passe à la banque. Rien de plus. Une course rapide et sans embûches si elle s’en donnait la peine. Il lui suffisait de traverser la longue avenue, la tête basse, de filer jusqu’à son extrémité, d’entrer dans Gringotts, de demander à entrer dans le coffre 414, de remplir deux sacs avec l’argent qu’elle trouverait à l’intérieur, un pour elle et un autre pour ses parents (qui, sous prétexte qu’elle était revenue dans le giron familial, prenaient un peu trop leur fille pour un coursier au goût de cette dernière) et de repartir aussi vite qu’elle était venue une fois sa mission achevée. Simple et efficace, Weasley. Tu peux le faire.

Il y avait eu quelques ratés malgré sa feuille de route parfaitement lisible. D’abord, elle avait eu le malheur de croiser la charmante et chaleureuse Madame Guipure qui s’était empressée de lui sauter dessus pour lui demander des nouvelles. Angelina avait fait de son mieux pour faire bonne figure mais avait eu toutes les peines du monde à se débarrasser de la si bavarde et adorable couturière. Et malgré toute la meilleure volonté du monde, elle n’avait pas pu résister aux sirènes du passé et leur malsaine tentation. Elle n’avait pu s’empêcher de ralentir l’allure alors qu’elle approchait du numéro 93. Le cœur au bord des lèvres, elle avait tourné la tête pour glisser un œil à l’intérieur dans l’espoir de… Dans l’espoir de quoi d’ailleurs ? Cela faisait longtemps qu’elle avait laissé tomber l’idée de revoir le sourire espiègle de George derrière le comptoir. La réalité lui donna raison, la chevelure flamboyante qui se trouvait à l’intérieur était celle de Ron. Avec cette certitude au fond du cœur, elle se flagella intérieurement pour avoir failli à sa promesse et reprit son chemin sans demander son reste.

Une grosse demi-heure après être entrée dans la banque des sorciers, elle était de nouveau devant l’escalier de marbre. Le cœur toujours aussi lourd mais les poches pleines cette fois-ci. Elle descendit les marches de son pas léger et entreprit de reprendre le chemin du retour avec le même pas décidé qu’à l’aller. Peu lui importait les sourires insouciants des sorciers qu’elle croisait qui venaient flâner et profiter de cette jolie matinée de mai pour faire du shopping. Cet endroit avait été sa maison pendant longtemps. A présent chaque instant passé ici était une torture. Les plus grands échecs de sa vie marqués au fer rouge de la honte. Alors qu’elle approchait de l’air de transplanage, elle sentit son cœur bondir au fond de sa poitrine. Elle eut la sensation qu’il venait de manquer plusieurs battements. Une masse de cheveux roux, semblables aux flammes les plus ardentes, venait de passer devant ses yeux. Elle s’arrêta net comme paralysée par la peur et la stupeur. Avant de se sentir complètement sotte lorsqu’elle comprit que son esprit lui avait joué des tours. Si elle connaissait bien le propriétaire de cette chevelure aux éclats significatifs, il était loin d’être celui qu’elle avait imaginé de prime abord. Mais sa présence n’en restait pas moins déroutante, elle devait bien l’avouer.

« Ch… Charlie ?! » appela-t-elle alors avec surprise en direction de ce beau-frère qu’elle n’attendait pas. Sans davantage de cérémonie, elle se précipita aussitôt à sa rencontre, réduisant en quelques enjambées la distance qui les séparait pour venir enfin l’enlacer avec chaleur. « Ça alors, qu’est ce que tu fiches dans les parages ? Non pas que je ne sois pas contente de te croiser… » ajouta-t-elle précipitamment. « Mais on pensait pas te voir avant cet été. » C’était qui, ‘on’ d’ailleurs ? Les réunions familiales au Terrier n’étaient plus qu’un lointain souvenir, une utopie des temps passés. Elle-même, la pièce rapportée, ne parlait plus à la moitié des Weasley, par choix ou par contrainte. Quant aux autres, tout était devenu si étrange que les nouvelles étaient de plus en plus dissolues. Même si Charlie avait annoncé sa venue, elle doutait fortement de la possibilité d’avoir pu le croiser. « Enfin, passons, c’est toujours un plaisir de te voir, tu le sais bien. » Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de ne pas l’avoir prévenue de sa venue, elle ne devait clairement pas être une priorité lorsqu’il passait en coup de vent, elle n’était pas dupe. Il avait sa vie, comme tous les autres. Elle s’estimait déjà heureuse de continuer à en faire partie, même sous forme de parenthèse. Au sein de la tribu Weasley, il faisait assurément partie de ceux dont elle n’aurait pu supporter l’absence ou le mépris. Elle était heureuse que cela ne fut jamais le cas, malgré la distance qui séparait le cadet des enfants d’Arthur et Molly de sa patrie britannique. C’était peut-être ça finalement qui leur avait permis de rester proches malgré l’implosion de l’unité familiale.

Elle se recula un peu pour le laisser respirer et en profita pour poser plus attentivement les yeux sur son beau-frère. Et ce qu’elle vit n’était pas pour lui plaire. Elle ne put en effet ignorer plus longtemps ses traits tirés et sa mine fatiguée. « Tout...tout va bien ? » risqua-t-elle en craignant soudain d’entendre la réponse. Cela n’était pas pour la rassurer. A une autre époque, dans une autre vie, elle n’aurait pas tant réfléchi, elle ne se serait pas tant inquiété. Elle aurait même été la première à naïvement le taquiner en lui demandant pourquoi elle le croisait à une heure aussi matinale à des milliers de kilomètres de là où il devrait logiquement se trouver. Mais le destin avait eu la fâcheuse habitude ces dernières années à ne pas se montrer très tendre avec les Weasley. Et l’esprit torturé de la née-Johnson avait désormais la fâcheuse manie d’entrer en ébullition à la moindre alerte.

(c) mars. | 1110 mots

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Jeu 19 Nov - 16:19


Family means no one can be left behind or forgotten


@Angelina Johnson-Weasley

24 mai 2004



La nuit a été longue.
Je n'ai pas fermé l'œil. Coincé entre un gallois apparemment coffré pour avoir agressé son voisin à grand renforts de lutins de Cornouailles, suite à une sombre histoire de fléreur domestique qui aurait ravagé sa plantation de fleurs de Moly – du moins est-ce ce que j'ai cru comprendre de sa discussion décousue avec la femme venue le récupérer quelques heures plus tard – et un homme d'âge mur dont l'haleine empestait tant le Pur-Feu que je m'attendais à le voir cracher des flammes à tout moment. Celui-là a bien tenté d'amorcer la conversation, avec toute l'aisance d'un pilier de bar accoutumé à tailler la bavette au détour du comptoir – ou d'une cellule de garde à vue, me confia-t-il en bon habitué des lieux. En l'espace de cinq minutes, il m'avait déjà assuré que nous avions de la chance d'être dans celle-ci – « tu d'vrais voir celle du bout du couloir, pfeuh ! Y'a tellement d'courants d'air qu'on s'y envole ! » –, désigné chaque marque qu'il avait gravé à même le bois de son banc – « au rythme où j'vais, j'aurais fini la longueur d'ici la fin d'l'été, pardi ! » – et grommelé contre le Brigadier de garde, après que celui-ci ait refusé de lui apporter une Bièraubeurre – « Le Slughorn, c'est l'pire d'entre eux. Jamais un sourire, rien. Les aut' non plus, y m'apportent pas d'binouze mais y'en a une qui m'laisse des sucreries parfois. Une p'tite rouquine toute mimi. J'me d'mande si elle voit quelqu'un, faudrait qu'j'lui propose d'aller s'en jeter un, un d'ces jours. ». Puis, voyant que je ne réagissais pas, il s'était allongé en ronchonnant quelque chose sur la politesse qui se perdait chez les jeunes avant se mettre à ronfler sans plus de manière. Rien ne sembla pas le déranger. Ni le pas martial du dénommé Slughorn qui passait parfois vérifier que nous n'avions pas bougé, ni les cris outrés de la chère et tendre de notre compagnon d'infortune, venue payer sa caution, ni le grincement de la porte ouverte pour le laisser sortir. Rien ne vint altérer la formidable puissance de ces ronflements à faire trembler la tour de Gryffondor.
Ça a été la nuit la plus longue de ma vie.

Il dormait toujours quand est venu, ce matin, un autre Brigadier pour m'entraîner vers la salle d'audience où m'attendait le petit avocat rencontré la veille au soir. « Ne vous en faites pas, Monsieur Weasley, ce ne sera pas long. » Et de fait, à peine une demi-heure plus tard, il me serrait la main avec l'air satisfait de celui qui a rempli son devoir, une recommandation d'usage, m'abandonnant devant le greffier pour y signer mon document de décharge.

Dans l'ascenseur qui me ramène à l'Atrium, je regarde d'un œil sombre la liasse de parchemin entre mes doigts. Le récépissé du bon de prélèvement pour l'amende – 400 mornilles, bile unui dragon, je vois d'ici la tronche des gobelins quand ils vont recevoir ça… –, la copie de ma décharge et ce foutu flyer pour mes travaux d'intérêt général. Vingt heures… J'ai bien conscience que le jury a été magnanime, que ce portoloin aurait pu me coûter bien plus cher, mais à cet instant précis, elles me semblent insurmontables. Les exécuter, tout en assurant mes gardes à la Réserve – du moins, si Pavel ne me jette pas dehors à coups de pieds au cul pour l'abandon de poste impromptu d'hier soir –, et trouver du temps pour Georgia…
L'espace d'une seconde me vient l'envie de tourner les talons, de reprendre l'ascenseur à la recherche de Papa, de Percy même. Mais l'idée s'enfuit aussi vite qu'elle était venue. Il est hors de question que qui ce soit apprenne où j'ai passé la nuit, surtout pas... Oh par Merlin, surtout pas Maman. Elle serait bien foutue de sortir de son maudit silence pour m'envoyer une Beuglante et j'ai passé l'âge de ce genre de réprimande. Non, la seule personne que je veuille voir, que j'ai besoin de voir, c'est Georgia. C'est à elle que j'ai pensé toute cette nuit, je dois m'assurer que tout va bien entre nous, que tout ira bien. Il faut que je lui envoie un message.

La poudre de Cheminette du Ministère m'entraîne loin de cet Atrium où, paraît-il, les choses ont chauffé la semaine dernière, pour me déposer à l'entrée du Chemin de Traverse. Première étape : le hibou. Accoudé une table haute dans la boutique de poste, les quelques lignes que je trace sur le parchemin sont d'un gris fatigué, sombre, parfait reflet de mon humeur du matin. Ce ne sont que quelques mots, lapidaires. La situation ne se prête pas vraiment à de longues missives, j'espère seulement que le hibou la trouvera chez elle, prête à venir me voir avant que je ne reparte ce soir par le dernier Portoloin pour la Roumanie.

Et maintenant ?
Je suis crasseux, épuisé, affamé. Les crampes de mon estomac ne me rappellent que trop que je n'ai rien avalé depuis hier matin et le petit-déjeuner frugal d'alors me semble bien loin. Alors le Chaudron Baveur serait sans doute une destination raisonnable. D'un pas lent, je commence à remonter l'allée, esquivant prudemment l'aire de transplanage où sorciers et sorcières apparaissent à intervalles réguliers dans un « pop » reconnaissable. Noyé au milieu de ces bourdonnements, il me semble entendre mon prénom. Mais avant même que je ne puisse savoir si je l'ai rêvé ou non, deux bras m'enlacent chaleureusement. « Ce naiba…? » Mes yeux se posent sur cette chevelure sombre, cette peau dorée et sans même y penser, mes bras se referment autour d'elle. « Angelina ? Ça fait un bail… » Depuis combien de mois ne l'ai-je pas vue ? Un à un, les rouages de ma mémoire remontent les semaines, dépassent Noël sans ambages puisque ni Ronald, ni George n'ont daigné mettre les pieds à la Chaumière aux Coquillages pour l'occasion, jusqu'à s'arrêter dans le courant de l'automne, lors des derniers matchs de la saison. Peut-être celui-là même où j'ai rencontré Georgia pour la première fois, qui opposait les Harpies aux Pies. Trop longtemps, quoi qu'il en soit. « Je suis content de te voir. »
Son regard inquiet détaille mes cernes, mes traits tirés. Malgré ma tête à faire fuir un dragon, je hausse une épaule faussement désinvolte, tente un éclat de rire léger. « C'est une longue histoire… Et tu ne me croirais pas si je te la racontais ! » À mon tour de la dévisager, d'observer sa mine, son attitude voutée, si différente de ses habitudes. Difficile de dire qu'il s'agit de ma belle-sœur préférée – je tiens trop à rester dans les bonnes grâces de Fleur ! – mais j'ai pour cette petite lionne une affection toute particulière, d'ancien Capitaine autant que de frère par alliance. Et ce que je vois ne me plaît pas davantage que ne doit la convaincre ma tête de six pieds de long. Je fronce un sourcil, désigne le Chaudron Baveur d'un mouvement de tête. « Je pensais aller manger un morceau. Tu veux m'accompagner ? » D'instinct, mes yeux se perdent en direction de cette vitrine violette et orange flamboyante, dont les immenses W s'étalent en lumière et j'ajoute, sans doute trop précipitamment. « Enfin… Si tu peux ? » Ginny m'a touché un mot des difficultés entre George et elle… Et si grand soit mon plaisir de la revoir, il est hors de question de la mettre en porte-à-faux vis-à-vis de cette tête d'hippogriffe qu'est devenu mon frère.  


bile unui dragon : nom d'une couille de dragon
Ce naiba... ? : Qu'est-ce que…?

Angelina Johnson-Weasley

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Dim 6 Déc - 1:44

Family means no one can be let behind or forgotten | 24 mai 2004 | Chemin de Traverse-- Angelina & @Charles Weasley.

Elle sentit les bras de Charlie se refermer autour d’elle et savoura l’instant. Comme si cette étreinte-là était suspendue dans le temps, loin très loin de sa vie chaotique, de cette journée merdique. Une bulle qu’elle ne voulait pas voir éclater au risque que tout le reste lui explose au visage. Sa première surprise partiellement passée (elle avait encore mille questions qui lui brûlaient les lèvres), il y avait quelque chose de réconfortant à la présence de ce Weasley-là sur le Chemin de Traverse. Même si celle-ci était parfaitement anachronique et inexplicable. Elle sourit en entendant son rire léger qui ne la trompait pourtant pas. Les histoires longues n’auguraient pas que du bon… Et elle avait de l’expérience dans ce domaine et était prête à croire n’importe qui à propos de n’importe quoi. Mais elle préféra ne pas prendre le contre pied de son beau-frère et ne lui fit aucune remarque, bien trop heureuse qu’elle était de le croiser. De quelques années son aîné, elle avait toujours éprouvé une grande admiration pour Charlie, lui le premier qui lui avait donné sa chance sur un terrain de Quidditch alors qu’elle était alors à peine plus grande que son balai. Lui qui avait toujours su l’épauler et lui prodiguer de précieux conseils dont elle se souvenait encore à l’heure actuelle et dont elle ne pouvait se passer. Parfois, juste comme ça, il lui arrivait encore de se demander simplement « Que ferait Charlie Weasley ? » lorsqu’elle se trouvait face à un dilemme sur le terrain. Ça la faisait sourire, souvent. Et puis dernièrement, il fut l’un de ceux qui l’accueillirent à bras ouverts dans leur famille et pour ce dernier geste elle savait qu’elle lui serait éternellement reconnaissante. Elle avait pris de plein fouet le jugement des autres parce que dans le fond, elle avait été la plus critique de tous et que sa petite voix intérieure n’avait eu de cesse de lui répéter qu’elle méritait tout ça et que ce qu’elle faisait était mal. Voir Charlie l’accueillir sans animosité aucune, sans préjugé, sans reproche ou même question déplacée avait été un véritable baume pour son cœur meurtri. Elle lui devait beaucoup. Mais elle ne lui avouerait sans doute jamais. Après il y avait eu cette terrible scène au Terrier. Elle le revoyait, lui essayant de ramener ses parents à la raison et recevant de plein fouet toute la colère de Molly. Elle se revoyait, elle, assise devant son assiette, prostrée, ne faisant strictement rien pour lui venir en aide.

L’image était si solidement attachée à sa rétine qu’elle dut faire de gros efforts pour s’en détacher et retrouver un sourire de circonstance. « Je meurs de faim, ce sera avec plaisir. » répondit-elle avec toute la chaleur dont elle était capable à la proposition de son beau-frère. Elle pouvait bien faire l’effort de rester encore un peu par ici. Le Chaudron Baveur était un endroit passant, une institution ici. Mais il existait assez peu de chance qu’elle y croise un visage réellement connu. L’hésitation de Charlie l’étonna. Elle mit un certain temps à comprendre le sous-entendu et en resta bouche-bée. Elle n’était même pas certaine que ce fut réellement ce qu’il avait voulu dire. C’était pour elle tellement naturel qu’elle peinait à concevoir que d’autres pourraient ne pas voir cela de la même manière. « Évidemment que je peux. J’ai même tout mon temps. J’étais juste de passage pour une course. J’ai terminé, je suis toute à toi. Je suis sincèrement ravie de te croiser. Tu n’as pas idée. » Depuis le temps qu’il ne s’était pas vu, Charlie ignorait sans aucun doute les derniers changements qui avaient eu lieu dans sa vie mais ce n’était pas le lieu pour en parler. Ils auraient tout le temps de le faire devant un bon plat chaud et des verres de Bièraubeurre. « D’ailleurs, c’est moi qui t’invite. Et je ne veux rien entendre. » compléta-t-elle d’une voix affirmée pour se prémunir de tous désaccords. Les deux jeunes gens poursuivirent aussitôt leur chemin en direction du Chaudon Baveur, l’établissement le plus emblématique de la rue, pour ne pas dire de la capitale. Tom les salua chaleureusement et ne put s’empêcher de partager sa surprise à la vue d’Angelina. « Oh ma petite Angelina, ça c’est une surprise ! Ça fait rudement plaisir de vous voir. Vous manquez beaucoup par ici, vous savez. Je vais vous préparer ma meilleure table. » compléta-t-il en élargissant un peu plus son aimable sourire édenté. Angelina s’était raidi devant les mots gentils et sincères du gérant. Elle s’en voulait un peu, il ne pensait pas à mal. Mais c’était précisément ces élans d’affection-là qu’elle ne voulait pas supporter. Les deux Weasley suivirent le brave homme jusqu’à l’emplacement indiqué, un peu éloigné du bar où les habitués se pressaient. Ils pourraient être tranquilles pour discuter, elle en était ravie. Deux assiettes et des couverts apparurent comme par enchantement tandis qu’il s’asseyaient et que Tom repartait après s’être incliné bien bas.

Angelina se débarrassa de la veste qu’elle portait avant de reporter son attention sur Charlie et sa si drôle de mine. « Me voilà fin prête pour entendre toute ton histoire. Enfin...si tu veux en parler, évidemment... » risqua-t-elle finalement. Elle-même n’apprécierait pas qu’on la harcèle de questions. Assurément non. « Tu es revenu depuis longtemps ? » Elle savait que Charlie ne restait jamais beaucoup. Il avait sa vie en Roumanie et depuis que l’unité des Weasley n’était plus qu’un lointain souvenir elle le souçonnait de revenir de moins en moins souvent. En tout cas, elle ne l’avait plus croisé depuis mais elle ne pouvait pas trop lui en vouloir. Ne pouvait même que le comprendre. Dans des situations pareilles, on n’accorde que peu d’importance aux « pièces rapportées ». Elle était la première à admettre qu’elle n’avait plus sa place auprès des Weasley. Elle croisait parfois Ginny grâce au Quidditch, avait côtoyé Ron plus de force que de gré. Mais avec les autres, elle s’était volontairement effacée. Alors qu’elle se trouvait en face de Charlie, assis-là dans un recoin de la salle du Chaudron Baveur, elle prenait conscience qu’elle le regrettait. « Tu es chez Bill et Fleur ? » demanda-t-elle enfin en plongeant le nez sur la vieille carte décrépie qui se trouvait devant elle.

(c) mars. | 1050 mots

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Mar 5 Jan - 13:00


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@Angelina Johnson-Weasley

24 mai 2004



Là-haut, un peu plus loin dans la rue, la vitrine de Weasley & Weasley, Farces pour sorciers facétieux semble nous narguer de toutes ses couleurs. Godric, je me souviens si bien de la réaction de Maman le jour où les jumeaux ont annoncé qu'ils avaient rassemblé les fonds pour ouvrir leur propre commerce. On aurait dit qu'elle venait d'être victime d'une crise aigue de dragoncelle…
Déjà, après qu'ils aient débarqué au Terrier suite à leur fuite de Poudlard, elle avait bien manqué de les étriper sur place. Jusqu'à se donner la peine de nous écrire d'interminables hiboux, à Bill et moi, nous sommant de raisonner nos cadets. Le message m'avait valu l'un des plus beaux fous rires nerveux qui soient. C'était tout Maman, d'avoir cette part de naïveté à croire qu'en tant qu'aînés nous avions le moindre poids sur leurs faits et gestes. Ni en tant que préfet, ni comme capitaine je n'avais eu le moindre succès à tempérer leurs idées folles, à les faire s'abstenir ne serait-ce que d'une seule bêtise… Alors leur dire d'aller passer leurs ASPICs ? J'aurais bien été le plus mal placé d'entre nous pour leur faire leur morale, la Réserve se moquant bien des mes notes en Sortilèges ou Potions (quoi que ces dernières nous soient bien utiles !), pourvu que je sois incollable sur mon sujet.
Mais je me souviens aussi de ses yeux brillants en découvrant cette même boutique, habitée de mille rires, d'autant de couleurs et d'idées. Ce bâtiment si semblable à ses voisins qu'ils avaient su transformer à leur image, lui donnant une vie, un esprit et un cœur. La vitrine n'a pas changé, pleine de ces mouvements, de ces paillettes aux échos de fête. Mais savent-ils, les gens qui flânent devant, que désormais les rires sonnent faux, que l'endroit a perdu son âme ?

Heureusement, il y a la voix d'Angie pour me sortir de mes souvenirs, de l'absence de mon frère – de mes frères. Bien trop heureux de la laisser m'emmener vers le Chaudron Baveur, un bras autour de ses épaules et un sourire plus factice que je ne l'aurais voulu. Qui s'élargit toutefois devant ce ton autoritaire qui me proclame qu'elle m'invite. Je lui jette un regard amusé, avant de hocher la tête. « Entendu… mais à charge de revanche ! » Il ne sera pas dit que je me laisse entretenir par l'une ou l'autre de mes belles-sœurs… Mais pour aujourd'hui, sa proposition tombe à pic, au vu de l'état lamentable de mes finances. Et j'aimerais autant que les gobelins n'aient pas la fâcheuse idée de m'arracher un doigt ou deux pour m'apprendre à laisser plus de trois noises simultanément dans mon coffre.

L'ambiance inchangée du pub le plus célèbre de l'Angleterre magique a quelque chose de réconfortant. Je peux m'y revoir, à tout âge, en tant de compagnies différentes que l'endroit me semble toujours familier et accueillant, tout comme le sourire édenté de Tom à qui j'adresse un signe de tête entendu, avant de lui emboîter le pas vers une petite table à l'écart de tous. Avec une élégance innée, je me laisse tomber sur la chaise qui fait face à celle d'Angelina, avant de batailler quelques secondes pour me débarrasser de mon blouson en cuir de dragon, bientôt abandonné à même mon dossier.

Mon histoire, donc… Je laisse mes yeux dériver sur la carte, dont le contenu semble n'avoir pas changé depuis que Dumbledore lui-même portait des couches culottes. Une attention bien futile, pour seulement gagner quelques secondes précieuses – ce n'est pas comme si j'allais prendre autre chose que le fameux Irish Stew du cuistot. Par où commencer ? Le confort inégalé des geôles du Ministère ? Ou, accessoirement, le Portoloin pas tout à fait légal qui m'a valu d'en faire la visite ? Les circonstances qui ont précédé sa mise en place ? Ou celles qui m'ont poussé à en faire usage hier soir, en urgence ? Godric, tout ça ne me rappelle que trop bien pourquoi je ne me suis jamais confié de mes déboires amoureux auprès des miens, Bill excepté évidemment. Trop d'explications, de complications.
Mes doigts se perdent dans mes boucles rousses, incertains. Fort heureusement, les nouvelles questions d'Angelina arrivent à point nommé pour me donner un point de départ. « Je ne suis arrivée qu'hier soir. » … Et j'ai passé le plus clair de mes heures depuis lors sur un banc inconfortable, grâce à l'hospitalité du Ministère de la Magie. « Et je repars ce soir, je ne vais même pas avoir le temps de passer à la Chaumière aux Coquillages, je pense. » Entre autres pour devoir m'éviter toute explication avec les deux personnes les plus à même de lire dans chacun de mes silences. Et pour m'éviter la déception d'une petite fille de quatre ans qui prendrait sans doute très mal un passage aussi bref de son parrain. Un rien de lâcheté, qui ne fait certes pas honneur à la Maison qui nous a accueillis sept années durant.

L'arrivée de Tom m'évite d'avoir à détailler davantage ces bribes d'informations, mais il ne lui faut guère qu'une minute avant de tourner les talons, griffonnant nos commandes à même son éternel carnet. Je sens le regard d'Angie toujours posé sur moi, interrogateur. Allons, un peu de courage Charlie ! S'il est des gens qui ne me jugeront pas pour mes conneries, elle en fait sans doute partie. Du moins, je l'espère, tant il me serait pénible de perdre son estime. « Je suis venu… pour une fille. Avec un Portoloin illégal ce qui m'a valu de passer la nuit au chaud, avec es compliments du département de la Justice magique ! » Mais ni la touche d'humour dans ma voix, ni le demi-sourire tandis que je lève ma chope où la Bièraubeurre vient de se matérialiser à point nommé, ne sonnent suffisamment juste pour duper quiconque. À commencer par moi.

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