chronologie:

Ça aurait dû être une histoire de joie et de rires. Pourtant, les années passent et le monde se noircit. Tout d’abord, l’ombre d’un crépuscule bouleversé par une simple petite nuit réduit à néant tous desseins terribles. Tout le monde y croit à ce soleil qui s’élève dans le ciel pendant onze ans. Il a suffi d’un petit être âgé d' à peine un an pour que le monde bascule de l’ombre à la lumière. Pourtant, ils auraient dû s’en douter. Tout n’est jamais réellement tout blanc ou tout noir. Et Katie qui passera alors une enfance à rire, à regarder les matchs de Quidditch avec sa mère et à cuisiner avec son père, l’apprendra à ses dépends. L’innocence sera offerte en sacrifice et avec elle, des songes d’un amour éternel.


HOGWARTS - 01/09/1990 Elle doit dire qu’elle est stressée Katie. Stressée de se dire qu’aujourd’hui, en ce premier Septembre, elle abandonne le cocon familial pour Poudlard. Elle a peur, quoi de plus normal pour une enfant âgée de bientôt douze ans ? Elle angoisse de se dire qu’elle pourrait être seule, qu’elle pourrait ne pas être répartie dans à Gryffondor ou à Poufsouffle, les maisons de ses parents. Et son crapaud offert par ses parents n’est pas gage de réconfort. Pourtant, Poudlard se dresse fièrement sous ses yeux émerveillés et alors, quand elle pénètre dans la Grande Salle, l’angoisse semble être désormais bien loin. Les iris glissent sur chaque détail, découvrent les couleurs qui feront son quotidien et s’émerveillent sur les sabliers. Au fond, le choixpeau trône et la petite se demande réellement si c’est ce vieux chapeau qui va la répartir. Mais, il le fait et la table des Gryffondors brûle de joie. Katie, elle, sait déjà en entendant la chaleur de sa nouvelle maison qu’effectivement, ils seront sa famille pour ses sept prochaines années et qu’avec eux de belles aventures l’attendent. Avec elle, se voient répartis deux autres Gryffondors. Leanne et Cormac. Elle songe qu’ils seront sûrement ses plus proches amis pour ces sept prochaines amies mais elle se trompe. Car dans les murmures de bienvenues qui lui parviennent, se trouvent ceux de deux filles à peine plus âgées qu’elle, de deux tignasses rousses à peine différentiables et de dreadlocks qui étonnent Katie qui feront alors du quotidien de Katie celui auquel elle était prédestinée.

HOGWARTS - 10/1990 « Les premières années ne sont pas autorisés à passer les essais. Désolé Katie, c’est la règle. » Pas plus haute que trois pommes, Katie jauge pourtant le capitaine de l’équipe de Quidditch, Charles Weasley, avec sévérité avant de croiser les bras, totalement têtue. Elle ne comprend pas pourquoi elle n’aurait pas le droit de tenter sa chance quand les deuxièmes années, eux, ont le droit. « C’est totalement injuste. Je sais voler ! » Savoir voler est une chose - et sans conteste, si les propos de Bibine lui décrivent un talent inné au vol sur balai, savoir jouer au Quidditch en est une autre et le capitaine n’en démord pas. « Tu tenteras les essais l’année prochaine » Elle sait qu’elle ne peut pas discuter.  Mais, Katie n’a pas envie d’attendre l’année prochaine pour se faire sa place dans l’équipe. Elle n’a pas envie d’observer tous les matchs avec envie, elle ne veut pas être passive. Elle veut y participer. C’est la main de Leanne qui se glisse dans la sienne qui la ramène à la raison et qui lui souffle qu’effectivement, il est temps de laisser les autres passer les essais tranquillement.  « Humpf. » Et si Katie tourne les talons, c’est non sans avoir lancé un regard plein de dépit aux concurrents restants. Il y a des regards amusés qui se posent sur elle dont ceux de ses futurs coéquipiers. Elle n’en a aucune idée à cet instant mais pourtant, elle passera l’année en compagnie d’Angelina et d’Alicia qui la pousseront à s’entrainer pour l’aider à être la troisième poursuiveuse. Et comme prévu, elle intégrera l'équipe l'année suivante, fidélisant alors son amitié avec Angelina et Alicia.

HOGWARTS - 1994 Sa scolarité passe et elle doit dire que Katie s’est trouvée de véritables amitiés ici. Les craintes des premières minutes sont loin derrière elle et désormais, on ne la voit jamais sans Angelina et Alicia. On la voit rire avec les jumeaux Weasley et chuchoter avec Lee devant le feu de cheminée. Parfois, on la voit sourire à Leanne. Parfois, on la voit mettre une claque gentillette derrière la tête de Cormac car avec son sourire de con, il a encore dit quelque chose qui la met mal à l’aise. Mais, majoritairement, c’est la promotion supérieure qui remporte toutes ses faveurs. Parfois elle regrette d’avoir quelques mois d’écart avec eux, elle aurait aimé faire sa rentrée avec eux mais la vie a été faite ainsi et Katie s’en accommode. A Poudlard, elle trouve un équilibre fort agréable, se découvre autrement que dans ses songes enfantins. Mais, elle aime ça. Faire partie d’un tout, faire partie de leur tout. A Poudlard, elle s’imagine déjà en dehors des murs de l’école à voler autre part que sur le terrain de Quidditch. Ils ont dernièrement remporté la coupe de Quidditch, la première depuis qu’Olivier est capitaine et Katie se rappelle des sourires et des hurlements de joie qui les a pris ce jour-là. Des instants comme ça, à entendre Lee hurler au micro, à serrer ses coéquipiers dans ses bras, elle en veut tous les jours. Elle en veut plus et ça vient faire brûler dans son coeur une flamme ambitieuse. Alors cette année-là, quand le tournoi des trois sorciers est sur toutes les bouches, Katie n’abandonne pas. Elle s’entrainera sans relâche. Hors de question de rater les sélections l’année prochaine et les années qui suivent Hors de question de voir ses rêves de Quidditch professionnel s’envoler subitement.

TRIWIZARD TOURNAMENT - 24/06/1995« Allez Harry ! » Qu’elle crie alors installée dans les gradins en observant le survivant s’engouffrer dans le labyrinthe. Katie espère de tout coeur que la victoire sera la sienne et quand tous les participants sont finalement entrés dans l’épreuve finale, le silence tombe. Personne ne sait qui sera le gagnant et le suspens est à son comble. Bien entendu, elle pense au fait qu’Angelina aurait pu faire partie des champions mais elle est persuadée qu’avec Harry et Diggory, rien ne pourra empêcher Poudlard de remporter la victoire. Les premiers concurrents tombent au combat et finalement, il ne reste plus qu’Harry et Cédric. « Dans tous les cas, la victoire est pour Poudlard. Mangez ça les nazes ! » Les iris de Katie croisent celles de Lee et sa main glisse dans la sienne pour lui intimer à avoir un minimum de fair play. Il y a un regard de tendresse entre les deux, ils ne sont peut-être qu’amis mais il y a entre eux une douce alchimie qui renforce leur amitié. D’autant plus après le bal où ils avaient passé leur temps à rire en compagnie du groupe avant de parier sur combien de temps Angelina et Fred allaient tenir avant de s’embrasser. Pourtant, la victoire a soudainement un goût amer. Si le public se confond en cris de joie quand Harry revient avec la coupe, l’ambiance décante aussitôt. Cédric Diggory, mort assassiné, Harry en pleurs et des cris déchirants qui viennent bouleverser Katie. Dans tout ça, une phrase qui résonne et qui lui offre un frisson dans le dos : Il est revenu.

HOGWARTS - 1996Nostalgie évidente qui l’éprend quand elle observe l’équipe s'entraîner ce jour-là. C’est sûrement naturel mais elle a du mal à se concentrer. L’équipe n’a en soit pas tant changée. Les principaux sont toujours là et s’ils ont un nouveau gardien, Katie ne veut pas avouer à voix haute que Ron n’aura jamais rien d’Olivier. Pourtant, ce n’est pas lui, ni l’ombre de leur ancien capitaine qui vient faire souffler sur son coeur une vague de nostalgie. Elle laisse les yeux traîner sur les cheveux brun d’Alicia, sur la peau matte d’Angelina qui porte désormais fièrement le badge de capitaine et qui somme des ordres à tout va puis sur les jumeaux. Elle a du mal à croire que cette année est leur dernière année. Elle craint soudainement la terrible solitude qui lui emplira le cœur l’an prochain et elle craint de vivre dans cette ambiance tendue sans eux. Maintenant que le ministère se mêle des affaires de l’école avec cette vieille chouette d’Ombrage, maintenant qu’Harry a une étiquette collée sur le front, maintenant que le monde des sorciers s’enlise dans l’angoisse de la vérité, comment fera-t-elle pour laisser les rires espiègles baigner ses lèvres ? Les lèvres se pincent et Katie doute. Ses pensées vagabondes l’éloignent du terrain si bien que quand Ron relance le souaffle, elle se le reçoit en pleine tête. Il y a une plainte sonore qui s’échappe de ses lèvres et si Fred tente de stopper le saignement avec un de ses nougats Néansang, Katie doit malgré tout être emmenée à l’infirmerie. L’avantage dans tout ça, c’est qu’elle arrête alors de penser à l’an prochain et à l’inconnu qui lui berce le coeur.

HOGSMEADE - 11/1997 La bièraubeurre la réchauffe alors qu’elle écoute avec amusement Leanne lui raconter le culot de Cormac. Ça la fait sourire, admire le courage de la lionne à le supporter depuis si longtemps et elle se dit que finalement, la solitude qu’elle avait craint en voyant ses amis la quitter, n’a jamais eu lieu d’être. Indépendance prise, elle découvre chez Leanne une amie avec qui elle n’avait pas vraiment partagée plus ces dernières années. Elle découvre des sourires doux et compréhensifs, elle découvre des œillades qui lui font comprendre que oui, Leanne a compris que les cheveux corbeau de Cho ne laissent définitivement pas indifférente Katie. Et quand elle l’aborde, Katie se contente de rougir et de nier. Parce qu’elle n’est  pas à l’aise à l’idée d’avouer que les filles lui font autant d’effets que les garçons, parce qu’elle a l’impression que ça serait mal vu. Alors, Katie rougit et roule des yeux. « Je vais aux toilettes, quand je reviens, on change de sujet, ok ? » Pourtant, quand elle revient des toilettes, il y a quelque chose dans son regard qui alerte Leanne et un drôle de paquet que Bell ne semble pas prête de lâcher. « Katie, c’est quoi ça ? » - « Faut qu’on y aille. » - « Ça ne répond pas à ma question, c’est quoi ça ? » Et si les questions agacent Katie, les filles finissent par sortir de la taverne, la neige crissant à la même tonalité que leurs voix. Les voix s’amplifient, les voix deviennent aiguës et si celle de Katie semble mécanique, la détermination empêche Leanne de s’emparer du paquet. Le paquet tombe au sol et pour Katie, c’est la déchéance. Si elle s’envole, le visage totalement dénué de toute expression, sous les regards abasourdis de Leanne, Harry, Hermione et Ron, elle pousse un horrible hurlement. Elle ne comprend pas, elle n’arrive pas à appréhender ce qui l’agite. Elle voit l’horreur, elle ressent l’angoisse. Elle a mal. Et elle crie à s’en déchirer les cordes vocales, elle crie et ne reconnaît rien. Elle se débat, s’agite, panique. Et il y a toujours les cris qui déchirent le bruit du vent. Elle ne se sent pas retomber sur les garçons, elle ne sent pas leurs mains tenter de la maintenir. Elle a mal, elle souffre. Elle est terrifiée et elle veut que ça s’arrête. Puis, finalement, c’est le néant qui la cajole. L’oubli comme sentence finale.

WIMBOURNE - 02/05/1998La baguette tapote contre la radio. Katie attend de tomber sur la bonne fréquence, elle veut entendre leurs voix. Elle veut savoir si tout le monde se porte bien, si tout le monde échappe à cette guerre froide. Le ministère est infiltré, elle le sait. Tout le monde le sait. Et elle, ancienne membre de l’armée de Dumbledore, attend que le trio d’or surgisse et vienne mettre un terme à tout ça. Mais les mois sont passés et aucune nouvelle d’eux. Il y a de nouvelles disparitions, elle a un sourire triste quand elle entend la voix de Rivière qu’elle n’a pas vu depuis des années. Wimbourne n’est pas la ville la plus agréable dans laquelle elle a vécu et elle croit que depuis que ses amis ont été déclarés comme ennemis numéros un, elle n’a de cesse de s’inquiéter. Il y a le coeur qui palpite sans arrêt et même le Quidditch n’arrive pas à lui faire oublier ce qu’il se trame. Mais quand le gallion de l’AD brûle dans sa poche, Katie sait. Katie n’hésite pas une seule seconde. Katie attrape sa baguette et fonce là où tout a commencé : Poudlard. Sans savoir que tout prendra fin ce jour-là. Sans savoir que des deux côtés, les pertes seront terribles. Même dans ses proches.

WIMBOURNE - 12/1998 Il y a trois coups secs qui la réveillent.Ca toque à la porte et Katie, encore endormie, pense avoir rêvé. Elle venait de rêver de Fred, elle a sûrement les idées encore trop embrumées alors que le cœur saigne. Mais, les coups à la porte se réitèrent. Ils sont plus forts, plus pressants. Il y aurait presque l’urgence dans la manière dont ça toque. Katie fronce les sourcils alors qu’elle s’enveloppe dans sa couette et quitte sa chambre, à moitié éveillée. Qui peut bien venir toquer à une heure pareille ? Quelle surprise pour elle de tomber sur Lee, visiblement agité. Elle n’a le temps de rien dire qu’il rentre dans son appartement et commence à parler. Le flux de mots est trop rapide pour que Katie comprenne quelque chose de censé et avec un bâillement évident, sa main attrape le poignet de Lee, l’intimant alors à la regarder. « Lee, qu’est ce qui se passe ? » Les sourcils sont froncés et les yeux guettent le moindre signe chez Lee qui a soudainement perdu la parole. Lui d’habitude si bavard, du moins, l’était-il avant la guerre, se terre désormais dans un silence morbide. « Installe-toi je vais te faire un thé. Doit me rester quelques crempogs aussi. » Le silence est pesant et ça l’angoisse Katie. Parce qu’elle ne sait pas quoi dire. Lee est là, à boire silencieusement son thé et elle, elle est enveloppée dans sa couverture, extirpée heureusement de songes trop douloureux. « Lee ? » Demande-t-elle craintive. Le regard onyx du jeune homme croise enfin le sien et ce qu’elle voit dans ses yeux lui brise un peu plus le coeur. Sans même s’en rendre compte, une larme coule sur sa joue. « Pourquoi tu pleures ? » Sa voix ressemble plutôt à une plainte silencieuse et le constater remue encore plus douloureusement Katie. Ils étaient tous les deux écorchés vifs, ils l’étaient tous. Comment étaient-ils censés vivre quand ils avaient déjà tant perdus ? « Je… Tu… » Il n’y aura pas plus de mots prononcés ce soir-là, simplement deux amis qui finissent par s’endormir ensemble, apaisés par la présence de l’autre, apaisé par la chaleur de l’autre. Des amis qui finiront par s’embrasser quelques jours plus tard dans un acte désespéré de réconfort.

HOGWARTS - 02/05/1999 Ca n’aurait pas dû se passer ainsi, ça n’aurait jamais dû se dérouler de cette manière, qu’elle songe fortement installée dans le parc de Poudlard à écouter la cérémonie de commémoration. Les larmes coulent et elle serre douloureusement la main de son petit ami, lui aussi en larmes. Ils ont tous tant perdus dans cette guerre. Elle songe évidemment à Harry, au professeur Lupin, à tous les autres mais ce n’est pas eux qui ont sa première pensée. C’est Fred. Elle a beau avoir tout fait pour reprendre rapidement le cours de sa vie, pour reprendre le Quidditch immédiatement après la guerre, le deuil a laissé une trace indélébile sur son âme, sur celle de ses proches. Elle les a vu s’effondrer un par un. George, Angelina, Lee, Alicia et sa peine n’a fait que s’amplifier en voyant leurs états. Elle a tout fait pour être là mais elle croit qu’il y aura toujours sur eux le fantôme du jumeau Weasley, le fantôme de ses rires. Elle croit qu’elle ne verra plus jamais George et Angelina sourire. Elle croit qu’elle ne verra plus jamais dans les iris d’Alicia la joie et l'espièglerie. Et elle sait que Lee ne sera plus jamais le même. Dans leurs peines, les deux amis se sont trouvés et ont laissé l’amitié valser pour devenir quelque chose d’autre. Mais, c’est fragile et malgré tout l’amour qu’elle porte à Lee, Katie a l’impression que du jour au lendemain, il peut craquer dans ses bras. Qu’elle peut craquer dans les siens. Comment faire taire la douleur qui lui prend le coeur, comment anesthésier tout ça ? Et Katie, elle ne veut qu’une chose : que tout redevienne comme avant. Quand ils étaient ensemble, réunis, à Poudlard. Quand Poudlard n’était pas le lieu de leur drame, de leur drame à tous. Pourtant, elle avait vu déjà le noir avant. Mais pas de cette profondeur. C’est froid, c’est vide, les lumières sont éteintes et l’obscurité l’a emporté. Peut-être que c’était écrit, qu’elle songe. Mais, le deuil a une gravité qui les écrasent tous un par un. La guerre est finie, oui. Mais à quel prix ?

WIMBOURNE - 10/2000 Katie a mal. Pour une fois, elle a le coeur endormi par l’adrénaline du vol et les muscles endoloris par l’entrainement. Ca lui évite de penser, de laisser ses pensées grouiller et croître comme des insectes. Lee et elle se sont quittés quelques semaines plus tôt. A force de trop tirer sur la corde, l’amour n’a pas été suffisant pour combler cette fois-ci toutes les fêlures. Et Harry… Elle songe au désormais ministre de la magie. Aussi heureuse a t-elle appris son retour, elle n’est pas certaine que placer Harry sur le devant de la scène de cette manière, pas après tout ce qui s’est passé, soit la meilleure des solutions. Wait and see. En attendant, elle préfère se concentrer sur les frelons, sur sa titularisation qui approche. Ca lui permet d’éviter de trop se concentrer sur les douleurs qu’elle ressent.

THE BURROW - 06/2002 Les rires emplissent le jardin, les sourires sont sur toutes les lèvres et ce qui avait agité Lee et Katie deux ans auparavant semble n’être qu’un vilain souvenir. Les amis dansent, les mains liées, célèbrent l’amour d’Angelina et George et Katie ne les a pas vu aussi radieux depuis longtemps. Ils semblent s’être trouvés eux aussi et la Bell est véritablement heureuse pour eux. Ca lui semble être la première fois depuis longtemps où ses plus proches amis sont heureux et c’est tout ce qui la comble. La guerre semble soudainement être un mauvais souvenir et Katie espère que c’est véritablement le cas. Qu’ils ont vraiment fait le deuil, qu’ils ont tous tourné la page pour qu’enfin, l’avenir leur sourit.

MINISTRY OF MAGIC - 10/2002 « Katie, c’est bien toi ? » Quand on l’interpelle, Katie se retourne et hausse un sourcil. Devant elle, se tient Eddie Carmichael et les lippes s’étirent d’un sourire bienveillant, en souvenir aux quelques moments partagés à l’école. Autour d’eux, le ministère est en ébullition et s’ils font quelques pas ensemble et engagent la conversation, celle-ci dévie finalement sur le pourquoi de la présence de Katie ici. « Je dois me rendre au département des activités magiques, j’ai rendez-vous. » - « Oh vraiment ? je travaille là-bas ! » De fil en aiguille, ils terminent la journée dans un bar à rattraper le temps perdu.  Katie ne saurait pas comment le décrire mais il sut lui décrocher des rires nouveaux, plus légers, moins coupables. Les conversations sont intéressantes, il est charmant et pour une fois, elle pense avec légèreté. Ca a été la soirée la plus délicieuse que Katie ait passé depuis des lustres.

WIMBOURNE - 12/2002 “Le bal du ministère tourne en drame”. Ca fait les gros titres et il y a une drôle de sensation qui lui tombe sur le creux de l’estomac. Comment le ministère peut-il prétendre être l’avenir de tous quand ce qui devait être un simple bal bouscule de cette façon ? De toute évidence, certaines choses clochent et Katie est persuadée qu’à cet instant, les divergences politiques ne sont qu’une excuse de toutes ces mascarades. Il y la crainte de se dire que sûrement ils s'engouffrent-ils tous dans une nouvelle guerre froide, que sûrement tout n’est pas aussi rose que aimerait le faire penser le ministère. Alors, la question s’impose d’elle-même : aussi légitimes peuvent-elles être les attentions du ministre, profitent-elles réellement au plus grand nombre de la population ? « Katie ? » - « Hum ? » La main d’Eddie se pose sur sa taille et elle voit dans son regard des interrogations silencieuses. « Je repensais à ce bal au Ministère. Et je m’interrogeais sur… Laisse tomber, c’est trois fois rien. » Mais, Eddie est sûrement aussi têtu qu’elle, certainement plus curieux aussi alors rapidement, Katie vient compléter pour satisfaire les questions. « Je m’inquiète juste pour Harry. » - « Ne t’en fais pas pour lui, il est l’élu. Il est bien entouré et il sait ce qu’il fait. » C’est justement là ce qui l’inquiète.

HOLYHEAD - 09/2003 Son premier de Quidditch en tant qu’harpie. Passer des frelons aux harpies est une chose, être achetée si chère en est une autre. Il y a la pression qui pèse sur les épaules, il y a le coeur qui bat un peu plus vite, toujours un peu plus vite alors que les minutes la rapprochent du coup d’envoi. Ca lui rappelle son tout premier match où elle s’était mangée un cognard mais qu’elle avait continué. Ça sera pareil là. Que du bonheur, rien que du bonheur. Dans les gradins, elle sait qu’ils seront tous là. Ses parents, Eddie. Lee. Ca l’apaise autant que ça l’inquiète. Pourtant, elle sait que tout se passera bien. Sur un terrain de Quidditch, tout s’est toujours bien déroulée pour elle. Cette fois-ci ne fera pas exception à la règle. Le coup d’envoi est lancée et Katie, sur son fidèle Comète, oublie tout. Il n’y a plus que le vol, la sensation de l’air qui caresse sa peau. Plus que le souafle. La seule chose qu’elle voit, ce sont les anneaux des Canons de Chudley. Il n’y a plus que le Quidditch qui compte, il n’y a toujours eu que ça.

LONDRES- 01/2004 Le lit est froid, le lit est vide et Katie, dans cet appartement de Londres dans lequel elle avait emménagé quelques mois plus tôt avec Eddie, se sent seule. Trop seule. Il y a le coeur qui souffre et les pleurs qui l’étouffent. Les sanglots sont violents. La nuit, c’est un trop  plein d’émotions qui s’expriment, elle qui fait bonne figure devant tous les autres. Mais elle s’aperçoit que finalement, le bonheur n’a rien d’éternel. Et ça fait mal, trop mal. Elle aimerait qu’on l’anesthésie pour toujours, qu’on lui fasse oublier que même chez les autres, la déchéance avait été totale. Que même la société avec les différents attentats, les différentes divergences politiques sombrait elle aussi. Que même elle qui avait pourtant arrêté de faire des crises d’angoisse en se mettant en ménage avec Eddie, retrouve le goût amer de l’anxiété qui empoisonne et qui étouffe. Les images repassent en boucle, lui avec cette femmme, leurs bouches liées et elle qui venait au bureau lui faire une surprise. Il y a eu de la colère, les affaires ont volé par dessus bord puis elle s’est effondrée. Elle est effondrée, serait sûrement le terme le plus correct. Et le lit est froid, il n’y a plus ses bras qui l’entourent, plus sa voix qui lui murmure des mots d’amour. Le plop sonore qui retentit dans son appartement la fait à peine réagir. Si c’est Eddie, elle espère qu’il aura suffisamment de respect pour ne pas la rejoindre et/ou ne pas rester. Mais les pas s’approchent et Katie jette un coup d’oeil à la porte de la chambre. La poignée grince et ce n’est pas Eddie qui apparaît dans l’encadrement de la porte mais Lee. Katie renifle bruyamment, tente de reprendre contenance mais c’est peine perdue. « J’savais bien que ça n’allait pas. » Les pleurs reprennent de plus belle, plus fortement. Il y a de l’urgence dans les sanglots autant que les tremblements respirent l’angoisse. Elle pensait enfin que tout serait plus beau, qu’Eddie était sa renaissance. Elle s’était trompée. Lourdement trompée et le peu de candeur qui lui restait, s’était envolé avec les éclats brisés de son coeur. Lee n’hésite pas une seule seconde, son manteau est délaissé sur la commode, les chaussures sont enlevées aussitôt et sans attendre l’autorisation, il vient se plonger sous la couette. Il y a ses bras qui l’entourent et Katie qui s'accroche fermement à son pull. Il lui murmure des mots doux, tente de la rassurer du mieux qu’il le peut alors que sa main caresse son dos avec délicatesse. « J’suis là, je t’abandonnerais jamais. Chut, calme-toi ma Katie. » Finalement, la poursuiveuse s’endort dans les bras de celui qui avait toujours été là.

not a damn thing changed