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C'est l'éclipse totale au dehors [Georgia & Charlie]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Invité

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Invité
Sam 7 Nov - 17:18


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson en guest

23 mai 2004



Il faut que je lui parle.

Je ne sais plus à quel moment l'évidence s'est imposée. Est-ce dès le départ, cette peur immense qui m'a étreint à l'idée de la perdre ? Ou le regard choqué, déçu de Fleur, quand je leur ai annoncé mon intention de fuir, de rentrer en Roumanie sans confronter la seule personne dont l'avis m'importe réellement à ce jour ? Oh, je me suis enfui, oui. Comme un lâche, comme un couard incapable d'affronter ni mes responsabilités, ni mes sentiments. Et encore moins sa probable colère. Elle n'a rien dit, ma belle-sœur, trop habituée à taire ses désaccords avec l'un ou l'autre des membres de la fratrie. Presque rien. Mais son exclamation incrédule, ce claquement de langue et son dos tourné m'ont poursuivi des heures durant, une fois revenu entre mes murs. Si elle le réprouve, malgré l'affection qui nous lie... comment une autre pourrait-elle me pardonner ce départ ?
Ou peut-être était-ce au fil de ces interminables conversations nocturnes, qui nous ont tenus éveillés des heures durant, Anaba et moi ? Alors que le ciel d'encre assombrissait les montagnes, que le vent sifflait bien au-dessus de nos têtes, alors que nous n'étions plus que deux minuscules silhouettes enroulées dans des plaids pour affronter la fraîcheur des nuits printanières, nos visages n'étaient plus éclairés que par quelques bougies disséminées ça et là sur les rembardes de la terrasse. Dire qu'à peine un mois plus tôt, les mêmes chandelles s'étaient fait le témoin de si tendres étreintes. Un mois plus tôt... Une éternite. Nous étions si bien, les yeux dans les yeux, nos lèvres à portée de baisers et tant d'émotions dans nos cœurs tremblants. Si bien... Et maintenant ? Merlin, qu'ai-je fait ?

Anaba est repartie ce matin, par le dernier Portoloin de la matinée. Une tasse ébréchée l'a emportée vers le Ministère roumain, d'où elle rejoindrait le Royaume-Uni d'ici peu. Et tandis qu'elle disparaissait dans ce tourbillon un peu flou, sur un dernier signe de la main, il s'en est fallut de peu que je n'attrape ces doigts tenus pour l'accompagner jusqu'à Londres. Un instant, j'ai failli faire ce pas en avant, céder à l'impulsion... au lieu de quoi, je suis demeuré planté là, à simplement agiter la paume, l'œil absent, avant de tourner les talons. J'ai refusé l'invitation à déjeuner de Magda, l'estomac révulsé à la seule idée d'avaler quoi que ce soit, et je suis rentrée m'enfermer chez moi à arpenter le salon de long en large, tel un lion pris au piège. Jusqu'à ce que l'évidence me vienne.
Il faut que je lui parle.

Maintenant. Aujourd'hui. Sans plus laisser aucune heure nous séparer davantage. Mais comment procéder ? J'ai songé à filer au Ministère, y espérer un dernier Portoloin dominical. J'ai même envisagé d'empoigner mon Brossdur pour traverser l'Europe, mais la pensée d'Olivier frigorifié, arrivé sur le pas de ma porte au terme d'un dangereux vol de plus de huit heures m'a figé juste à temps. Je lui ai fait promettre, à ce fils de scroutt, de ne plus jamais réitérer son exploit absurde, ce n'est pas pour l'imiter aujourd'hui. En revanche...
Je me suis précipité dans ma chambre, écartant d'un grand geste tout ce qui s'empilait sur ma vieille malle, sans me soucier de les jeter au sol. Son contenu a subi le même sort sans égard, voltigeant de part et d'autre jusqu'à ce qu'enfin mes doigts se referment sur ce vieux vif d'or terni, aux ailes figées et grises. Ce minuscule Portoloin qui communique depuis quelques mois avec un coin discret des docks londoniens. « Seulement pour les cas d'urgence ! » lui avais-je dit.
Ce soir, c'est une urgence. Absolue, à mes yeux éperdus.
Je ne prends que le temps de griffonner quelques mots à l'attention de Pavel – par la fureur de Godric, je n'ai pas même le courage de le prévenir face à face. Il va m'assassiner... Mais peu importe. Rien n'importe, sinon ce Portoloin qui m'emporte déjà à travers l'espace. Direction la Grande-Bretagne.

Qu’il est triste, ce vieux box où je me matérialise bientôt. Poussiéreux, rempli de débris oubliés par d’autres. Le vif d’or tombe au sol, auprès de son frère, Souafle crevé qu’Olivier m’avait rapporté d'entraînement le jour où nous avons mis en place ce projet fou. Ma tête tourne d’avoir été tant compressée sur une si longue distance, mais je n’ai pas le temps. D’un geste hâtif, je ramasse le vif pour le fourrer dans ma poche, près de ma baguette que je serre compulsivement. De quelques sortilèges prudents, je vérifie l’état des différentes protections magiques dont j’ai entouré les lieux. À première vue, rien ne semble avoir été altéré, mais difficile d’en être tout à fait certain en si peu de temps. Mieux vaut ne pas traîner là à attendre d’éventuels brigadiers zélés envoyés tout droit par le département de régulation des transports magiques.

Je transplane sans attendre, en direction de cette rue calme aux immeubles réguliers, tous si semblables avec leurs trois étages et ce perron qui surplombe quelques marches. Similaires, tant et si bien qu’un instant, je ne sais plus bien à quelle porte frapper. J’y suis venu, pourtant, et pas plus tard que la semaine dernière. J’y ai dormi même, avant que mon monde ne vole en éclats, avant que je ne me dérobe… Mais je n’en ai jamais officiellement franchi le seuil, c’était encore trop tôt. C’est qu’il y a toujours du monde, dans cette collocation pleine d’allées et venues. Mais ce soir, le monde je m’en fous. Mes yeux cherchent avides les numéros de fonte cloués à chaque chambranle, jusqu’à trouver enfin le bon, tant de fois écrit sur les parchemins que je lui ai envoyés par dizaines. Là-haut, aux fenêtres du dernier étage, les vitres sont déjà illuminées pour faire face au crépuscule qui s’installe peu à peu sur la ville. Est-ce que ce sont les siennes ? Celles de ses colocataires ? Est-elle seulement là, en ce dimanche soir nuageux ?
Merlin, mon cœur va imploser si je reste là à attendre… Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux tourner les talons, abandonner ? Je suis à deux doigts de le faire, les yeux rivés à ce que j’espère être sa fenêtre. Mais il y a ce hurlement muet qui monte de ma poitrine en furie. Sois un lion, Charlie. Je ne me souviens pas avoir trouvé le courage de gravir les marches, ni d’avoir levé le poing. Pourtant il s’écrase déjà sur la porte. Oh Godric, fais qu’elle soit là…
Il faut que je lui parle.

Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Sam 7 Nov - 18:53
Intervention MJTRANSPLANAGE ILLEGAL
échec critique | Les alarmes du bureau des Transports magiques sonnent et sont entendues par tout l'étage. Quelqu'un a pris un portoloin de façon illégale, et pour traverser l'Europe, qui plus est. Un hibou est envoyé vers le département où sont postés les brigadiers du Ministère pour qu'une équipe soit envoyée immédiatement sur les lieux du crime ; malheureusement, quand le duo d'enquêteurs arrive sur place, le coupable s'est déjà envolé. Ils ne seront toutefois pas très longs pour retrouver la trace du fuyard.

A LA FIN DE CE RP, @CHARLES WEASLEY SERA ARRÊTÉ PAR UN DUO DE BRIGADIERS ET EMMENÉ VERS LE Service des usages abusifs de la magie POUR DÉTERMINER DE SON SORT.  

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 425
pictures :
C'est l'éclipse totale au dehors [Georgia & Charlie] 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Sam 7 Nov - 19:37




 
total eclipse of the heart
Pandora n’a plus de cheveux ; elle se les ai fait couper, il y a un mois, juste avant de croiser @Severus Rogue qui lui, sortait d’un salon de tatouages. Elle n’a plus de boulot, non plus. Mais elle préfère ne pas y penser. Elle n’a plus de boulot, mais elle a écrit l’article le plus lu de la Gazette du Sorcier de l’année 2004. Au moins.

Elle est en train d’écrire, comme toujours, quand on toque à sa porte. Personne ne semble dévaler l’escalier pour aller ouvrir, mais elle, elle n’attend personne. Elle cherche à se souvenir : les filles sont-elles déjà rentrées ? Adriene est chez son rockeur, c’est certain. Elle n’a pas non plus croisé @Alicia Spinnet de la journée, et Georgia est encore à son entraînement. Elle doit rentrer bientôt, c’est sans doute pour elle, que ça toque. Ça doit être son gars ; celui qui l’a faite pleurer toute la semaine. Pandora ne se presse pas, donc, pour se lever et aller ouvrir, si bien que ça toque à nouveau. Et il est pressé, en plus ? Saturne lui emboîte le pas quand elle se décide enfin à passer sa porte pour traverser le salon et ouvrir à l’intrus. Le félin se tient à ses côtés quand elle ouvre la porte, non sans ajuster la frange qui ne l’a toutefois pas quittée, malgré les coups de ciseaux du coiffeur.

C’est un jeune homme roux qui se tient sur le pas de sa porte. C’est ça, c’est le gars de Georgia, sans aucun doute. Pandora n’a pas de mal à les imaginer ensemble. Il porte une veste en cuir et laisse apparaître sur son cou un tatouage représentant un dragon. Pandora est à peu près certaine qu’il bouge. A part ça, il a une allure des plus moldues. Mais elle aussi, il faut dire ; elle porte un jean et un débardeur aux fines bretelles, noir. « Je peux t’aider ? », qu’elle fait. Elle n’a pas tellement envie de le faire rentrer ; encore une fois, il a fait pleurer Georgia. En plus, comme elle est seule dans la maison, elle va devoir attendre avec lui le retour de la poursuiveuse. C’est la moindre des politesse, lui aurait dit sa mère, mais elle a d’autres choses à faire, par Agrippa.


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Invité
Sam 7 Nov - 23:10


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson en guest

23 mai 2004



Le temps semble s'écouler, interminable, sans qu'un bruit ne se fasse entendre. Il doit pourtant bien y avoir du monde, les fenêtres illuminées en témoignent. Un pas en arrière, le cou renversé pour guetter sa silhouette que j'espère tant voir passer derrière les carreaux. Mais rien. Toujours rien. Après quelques hésitations, je frappe à nouveau au battant, guettant chaque écho, chaque son infime qui m'indiquerait qu'elle arrive, qu'elle descend, qu'elle vient m'ouvrir. Pourvu qu'elle soit là ! Un pas léger, enfin, que je crois percevoir entre les pétarades de deux de ces voitures moldues que Papa affectionne si fort. Et enfin, enfin j'entends le cliquetis caractéristique d'une serrure qui rend les armes pour libérer sur la rue presque assombrie déjà, un puissant rectangle de lumière qui m'aveugle subitement.

Une fine silhouette s'y encadre, toute auréolée. Mais ce n'est pas Georgia. Définitivement pas. Alors, qui ? Laquelle de ces colocataires avec laquelle elle partage les lieux et dont elle m'a tant parlé ? Pas @Alicia Spinnet, évidemment. Malgré les années écoulées, je pense que je l'aurais reconnue bien plus vite. Pas Adriene non plus. Elle me l'a décrit fantasque, imprévisible, haute en couleurs. Rien qui ne semble correspondre au regard sévère qui me fait face, à cette tenue bien sobre, à cette voix un peu sèche qui claque entre nous. Alors en désespoir de cause, je tente : « Pandora, c'est ça ? Salut, je... Charlie. » Je lui tends une main franche, tout en m'attendant presque à la voir rester les bras croisés. Elle la prend pourtant, sa paume trop fraîche dans la mienne brûlante, un peu tremblante. « Charlie Weasley. J'espérais voir Georgia... Est-ce qu'elle est là ? »
Est-ce qu'elle m'en voudra, d'avoir dérangée l'une de ses amies ? D'avoir transgressé cette discrétion implicite dont nous avons entouré notre relation jusqu'ici ? Et par toute la barbe de Merlin, est-ce qu'elle est là enfin ?
Dans une moue indescriptible, la jeune femme semble réservée, presque… surprise ? Trop fébrile, trop impatient, je me permets d'appuyer un rien, tentant de l'adoucir dans un sourire navré, faisant naître une fossette contrite. « Je suis vraiment désolé d'arriver comme ça à l'improviste… Il faut que je lui parle. C'est important… » Le mot est faible. Crucial. Vital, même. Mais personne saine d'esprit m'ouvrirait la porte face à trop d'insistance ?

Alors je tente de prendre mon trop grand mal en patience. Et tandis que les secondes défilent, dans l'attente d'une réponse, mes pensées fusent, s'affolent. Où pourrait-elle être, si elle est absente ? Chez Olivier ? Ce sera ma prochaine destination, si Pandora me claque la porte au nez. Au stade, peut-être. Un dimanche soir, ce ne serait pas si improbable mais avec la fin de saison qui approche, Flaquemare a dû redoubler d'efforts et d'heures de vol. Enfin, là aussi Olivier saura me le dire. Je n'ai pas même réfléchi à ces éventualités avant de débarquer ici comme si Salazar en personne était à mes trousses.

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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Dim 8 Nov - 0:40




 
total eclipse of the heart
Charlie Weasley. De tous les hommes, de tous les sorciers, de tous les moldus, même, Georgia a choisi Charlie Weasley. C’est donc à lui que Pandora s’adresse, lui qu’elle doit laisser rentrer chez elle, dans une maison de la famille Parkinson. Par Salazar. Elle ne bouge pas d’un iota, et Saturne non plus. Il faut dire qu’elle est plutôt incrédule. Comment se sont-ils rencontrés ? Depuis combien de temps est-ce que cela dure ? Qu’est-ce qu’elle lui trouve ? C’est lequel, Charlie, déjà ? Celui qui bosse au Ministère, ou celui qui … Agrippa. C’est celui qui dresse des dragons. Ridicule. A quoi est-ce que cela sert, d’élever des dragons ? Pandora aurait envie de rire, ou de pleurer, peut-être, de laisser ses nerfs l’envahir, en tous cas, mais Charlie ne lui en laisse pas le temps. Il insiste, et pire que ça, il dit que c’est important. Elle serre les dents pour ne pas être plus désagréable qu’elle ne rêve déjà de l’être. « Ah … C’est important, hein ? » entame-t-elle alors, ouvrant un peu plus grand la porte de son entrée. S’en est-il seulement rendu compte, de la douleur qu’il a causé à Georgia, la semaine dernière ? Pandora n’a pas les détails de l’histoire que la jeune blonde a refusé de lui partager, mais elle a vu son chagrin. Mais lui, sait-il seulement que ça faisait des semaines, peut-être même des mois, avant celle-ci, que Georgia n’avait pas dévoré l’entièreté du placard à gâteaux ? Que Pandora a passé la semaine à essayer de la faire sourire en accrochant des post-it sur le miroir de sa salle de bain et à glisser des friandises dans son sac de Quidditch ? « Si c’est important, Weasley, je t’en prie, rentre. »

Saturne semble enfin se lasser. Il file dans les étages alors que Pandora, comble de la politesse dont elle est capable, indique au bonhomme leur canapé. « Tu n’as qu’à t’asseoir. Elle est à l’entraînement. Elle ne devrait pas tarder. Tu veux quelque chose à boire ? » Si Charlie est un tant soit peu malin, il ne refusera aucune des propositions de Pandora. Il s’assiéra, sagement, il dira oui pour un verre de jus de citrouilles, et il ne prononcera pas un mot de plus. Il se taira, et ne laissera pas le portrait de la grand-mère Parkinson, accroché dans un coin du salon, savoir qui il est. La vieille Peony Parkinson a été assourdie par le cri d’une mandragore dans sa prime jeunesse – elle n’a pas dû l’entendre quand il s’est présenté, un peu plus tôt. Mais d’un coin de son œil, Pandora l’aperçoit planter dans son oreille la corne d’ivoire qu’elle garde toujours accrochée autour de son cou, et n’a aucune intention de l’écouter se plaindre toute la semaine de recevoir des traitres à son sang dans son salon. Pandora a juré, en effet, que si le tableau continuait d’insulter les invités de la colocation, il serait remisé. Elle a déjà été forcée de se débarrasser de la gargouille qui trônait autrefois dans le salon, pour son anniversaire, et ne compte pas perdre une autre relique du manoir familial à cause d’un Weasley qui ne saurait pas tenir sa langue.

Les bras croisés contre sa poitrine, le mépris suite de toutes ses pores.

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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
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Dim 8 Nov - 2:34
C'est l'éclipse totale au dehors
Georgia Harris & @Charles Weasley
@P. Pandora Parkinson en guest

L'éclipse - Calogero
Est-ce que votre amour est mort
Ou n'était ce qu'un météore


Mai 2004

Georgia tire une tête abominable. Elle a le teint pâle, les traits tirés, les cheveux collant de sueur et, pourtant, elle file des vestiaires après avoir claqué son casier, sans même passer se doucher. Elle rentre, annonce-t-elle à l’équipe, sans daigner les regarder. Ils grommellent un au revoir, tous d’aussi bonne humeur qu’elle. L’après-midi avait été long, la journée plus longue encore, et leur moral au plus bas. Il y a l’Euro qui approche, les phases de qualifications débutant dans quelques semaines, et l’annonce des joueurs sélectionnés pour l’équipe anglaise va bientôt tomber. Ils s’entrainent, alors, sans relâche, et tout le monde est d’humeur exécrable. Georgia, pour qui cette affaire aurait été le seul soucis du monde en temps ordinaire, et qui pourtant ne peut pas en avoir moins rien à cirer que cette semaine.

Elle dévale les escaliers qui mènent au vestibule, salue d’un geste de tête le vigile qui garde l’entrée de leur institution sportive avant de visser, d’un geste sec, ses lunettes de soleil sur son nez. En deux temps trois mouvements, elle se retrouve dans la zone de transplanage et disparaît du bâtiment. Georgia n’arrive pas devant la coloc, pourtant, mais au bout de la rue, préférant s’accorder quelques minutes, rien que cela, pour souffler un peu. La joueuse inspire profondément, observant ses mains tremblantes, et se remercie de n’avoir jamais commencé à fumer, sachant trop bien combien de cigarettes elle serait enfilée, là, autrement.

On est Dimanche soir, et Charlie ne l’a toujours pas rappelée. Pas un message, pas un hibou, rien du tout. Rien, depuis son départ précipité, sans même venir récupérer son t-shirt sale, abandonné au pied de son lit. Georgia avait passé le weekend, sa peluche de dragon roux contre elle, à tenter d’ignorer cet abandon, à se dire qu’il avait dû lui arriver quelque chose, que ce n’était pas grave, qu’il ne lui devait rien, de toute façon. Adriene lui avait caressé les cheveux, Pandora avait collé des post-it sur son miroir, chaque matin de la semaine, mais rien n’avait su l’empêcher de replonger dans son esprit beaucoup trop avide de doutes, de regrets et de détresse. Elle s’est détestée d’avoir autant eu confiance en Charlie, qui finalement n’était qu’un homme comme les autres, qui faisait miroiter de beaux moments, qui savait écouter juste ce qu’il faut, avant de s’évaporer dans le plus beau des silences radios. Quoi, elle n’a pas été assez bonne, ce soir-là ? C’était mieux, avec cette amie qu’il a été rejoindre, sans jamais lui revenir ? Ça doit être cela, oui, tellement mieux qu’elle ne mérite même pas qu’on lui renvoie un message. Un pauvre hibou, pardon, excusez-la, était venu l’informer qu’il repartait en Roumanie, urgence à la réserve. C’était tout, trois pauvres lignes, griffonnées sur un bout de parchemin, sans plus d’explications, et trois pauvres lignes qui arrivaient bien trop tard.

Elle s’est tout imaginée, alors, et chaque situation lui donne un peu plus la nausée. Elle préfère ne plus penser à lui, Georgia, ce serait bien mieux de l’ignorer tout à fait, et elle est d’ordinaire très forte à ce jeu-là. Il y a, malheureusement, une toute petite anomalie, cette fois-ci : la pauvre imbécile s’amourache de ce dragonnier, à l’autre bout du monde, qui s’amuse à lui disparaître à la figure. Quelle idée a-t-elle eu de tomber pour cet ahuri, qui vit dans un autre pays, qu’elle ne voit que si peu de fois, et qui la fuit au bout d’un jour à ses côtés ? Le séjour en Roumanie est un souvenir parfait, pourtant, et Georgia s’était persuadée que leurs retrouvailles, enfin, un mois plus tard, seraient toutes aussi belles.

La poursuiveuse souffle du nez, les larmes lui montant aux yeux alors que tout ce maelström de pensées lui tombe dessus. Elle ne veut plus y penser, plus jamais, aux oubliettes, Charlie Weasley. Elle sort son téléphone, alors, d’un geste précipité, et compose le numéro de sa soeur. Le répondeur lui claque dans les oreilles, et Georgia referme le clapet de son portable d’un geste rageur. Rien ne va comme elle le veut, en ce moment. Sa maladie, sa défaite en finale, son tatouage qui n’a pas été assez utile, ce mois-ci, l’homme dont elle est tombée amoureuse qui l’abandonne comme si de rien n’était, sa propre soeur qui ne lui répond pas depuis des jours, bon sang ! Georgia baisse les bras, c’en est trop, elle abandonne.

Ses pas l’ont menée, enfin, devant chez elle. Sa clé tourne dans la serrure, et à peine est-elle entrée qu’elle laisse son sac tomber dans le couloir. Georgia pose ses lunettes de soleil sur la petite commode, enlève sa veste de survêtement floquée Flaquemare et gronde :

- Les filles, vous êtes là ? I’m so over this week, please tell me you’re here girls.

Son accent Geordie ressort de plein fouet, alors qu’elle râle déjà, sa voix irritée. Elle relève les yeux, enfin, et s’immobilise sec en voyant le portrait devant elle. Il y a Pandora, droite, immobile au milieu du salon, les bras croisés. Il y a Charlie, assis sur le canapé, les doigts serrés sur un verre de jus de citrouille. Il y a ces deux individus, chers à sa vie, et pourtant chacun dans leur sphère propre, qui ont les yeux tournés vers elle. Dans son salon, à elle. Elle s’étouffe presque, et reste trois secondes bouche bée devant ce spectacle. Puis, la fureur monte, et elle pointe du doigt en direction du rouquin sur son canapé :

- Qu’est-ce que tu fais là ?

Sa voix monte dans les aigus alors qu’elle se tourne vers Pandora, scandalisée :

-Qu’est-ce qu’il fait là ?!

Elle n’attend pas sa réponse, pourtant, et se tourne à nouveau vers Charlie, ses cils collectant des sursauts de larmes alors que sa voix claque :

- Pour qui est-ce que tu te prends, Charles, à débarquer comme ça, chez moi, sans prévenir, après….

Les mots s’embourbent au fond de sa gorge, alors qu’elle ferme brutalement la bouche. Tremblante, la jeune femme détourne les yeux et croise les bras.

- Tu as mille excuses, j’imagine ? Laquelle tu comptes me sortir, toi ?

1022 mots + 6h
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Dim 8 Nov - 10:48


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson en guest

23 mai 2004



Merlin tout puissant, qu'est-ce que c'est que cet endroit ? Je savais qu’elle vivait chez une Parkinson, mais de là à imaginer… ça. On se croirait perdu dans une page déco de Sang-Pur magazine. Les rideaux lourds, les vieux bronzes, le tapis épais – et sombre, comme de bien entendu. Et ce tableau, immense, dont l'occupante s'est emparée d'un cornet acoustique sitôt mon entrée, le dardant sur moi avec un regard féroce qui m'a dissuadé d'ajouter quoi que ce soit pour l'instant. Je n'ai mis qu'une seule fois les pieds au Square Grimaud, mais l'expérience d'entendre la mère Black s'époumoner comme une pousse de mandragore sur mon soi-disant statut de traître à mon sang est de celles qui ne s'oublient pas. Il faut que je parle à Georgia et les nouvelles que j'apporte sont bien assez délicates pour ne pas en rajouter avec l'ire probable d'un tableau qui s'égosillerait à qui mieux mieux.
Aussi je me suis assis sur le canapé que me désignait l'aimable Pandora, acceptant même le jus de citrouille dont elle m'a gratifié, sans cesser d'examiner la pièce. Alors, c'est ici qu'elle vit, ma jolie Georgia, si vive, si pétillante ? Difficile de l'imaginer. Ça et là, pourtant, d'autres éléments attestent de sa présence. Ce fanion de Flaquemare, là, au mur. Et ce gros carré gris qui fait face au canapé, dans lequel je crois reconnaître une télévision – objet résolument moldu qui contraste violemment avec le reste de la pièce.

Un cliquetis, enfin, me fait tourner la tête, fixer la porte avec espoir et sa voix me parvient, son accent du nord plus lourd, plus appuyé qu'à l'ordinaire, avant même que sa chevelure blonde n'apparaisse dans mon champ de vision. Son regard, d'abord surpris, tourne bientôt à la fureur, se fait accusateur. Merlin, ce ne sera pas facile… Abandonné, le verre de jus, à même la table basse. Déjà, je me lève, avançant vers elle avec cette envie immense de la prendre dans mes bras, de lui dire mille fois combien je suis désolé. Mais il y a ses questions assassines, et trop d’oreilles et d’yeux indiscrets pour que j’ose. « P… Georgia. » Le princesse est resté coincé entre mes lèvres. Elle a fini par s’habituer à ce surnom, murmuré au creux des draps, au creux de mes bras, sans pourtant l’accepter tout à fait. Mieux vaut éviter, ce soir.

Et il y a ce « toi » qui me cloue au sol. Qui me rappelle tous ces mensonges et faux-semblants qu’elle a déjà dû endurer, par d’autres. Toutes ces failles dont elle ne m’a parlé qu’à mi-voix, cet aveu de n’être pas habituée à ce qu’on l’écoute, à ce qu’on la considère pour ce qu’elle est, toute entière. Qui me rappelle combien elle a eu du mal à baisser son bouclier, cesser de nous prédire une guerre, à me faire confiance – au moins un peu. Godric, qu’a-t-elle donc dû croire, ce soir-là, en ne me voyant pas revenir, à ne recevoir pour toutes explications que ces trois lignes tracées à la va-vite ? Je suis vraiment le dernier des scrouts à pétard…
Avec mille hésitations, je lève une main tendre qui vient se poser doucement sur son bras et j’espère, si fort, qu’elle ne se dérobera pas. « Je suis désolé. Je n’ai pas d’excuses. Des raisons, oui. Et j’espère que… tu voudras bien les entendre. Mais pas d’excuses. » Elle vaut mieux que des excuses, mieux que l’aveu de ma lâcheté. Mais pour qu’elle comprenne, il faut que je reprenne depuis le début. Depuis ce rendez-vous dans un parc, si anodin, pour y retrouver une vieille amie… Et comment cette rencontre a tout bouleversé. Elle mérite toute l’explication, toute la vérité même si à cet instant précis, je préférerais passer sous les griffes d’une dragonne couveuse plutôt que d’en passer par là. Sois un lion, Charlie. Il faut que je lui dise.

« Ça a été une semaine compliquée. Je veux dire… Pour toi aussi, et j’en suis tellement, tellement désolé. C’est de ma faute. » Pas besoin d’être un grand médicomage pour remarquer son regard plus rougi qu’à l’ordinaire, les cernes qui alourdissent son visage. Quel abruti ! À grand peine, je déglutis, raffermissant un peu la caresse de mes doigts sur son bras. « Je peux comprendre que tu m’en veuilles, que tu sois en colère. Tu as toutes les raison de l’être. Mais tu mérites que je t’explique, que je te raconte ce qui s’est passé. Enfin… si tu veux bien ? » Toutes mes incertitudes, mes difficultés à m’exprimer reviennent au galop dans ces secondes critiques. J’ai si peur qu’elle me foute à la porte, qu’elle me jette à la rue sans rien vouloir entendre de plus. D'autant qu’il est hors de question de faire ça ici, comme ça. Avec ces deux paires d’oreilles qui nous épient. Cette histoire ne concerne que nous, personne d’autre. À l’exception, bien sûr, d’@”Aliénor S. MacMillan”. Mais certainement pas Pandora, ni son ancêtre acariâtre. « Accorde-moi juste cinq minutes… » Cinq minutes seulement, pour résumer à quel point ma vie est en train de basculer ? Ce n’est plus du courage, c’est de l’inconscience ! « Juste… nous deux. Où tu veux. » Qu’importe que ce soit dans sa chambre, dans une autre pièce ou même dehors. Directement sur les pavés, calés dans un café, à marcher dans un parc. Encore que ce ne serait sans doute pas les meilleures idées qui soient, l’un pour le manque d’intimité, l’autre pour les réminiscences de jeudi dernier… Mais peu importe. Si elle a besoin d’air, je peux bien m’y plier. Qu'importe l’endroit pourvu que nous puissions parler. Pourvu qu’elle m’écoute.
Et qu’elle veuille encore de moi après.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
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Dim 8 Nov - 11:54
C'est l'éclipse totale au dehors
Georgia Harris & @Charles Weasley
@P. Pandora Parkinson en guest

L'éclipse - Calogero
Est-ce que votre amour est mort
Ou n'était ce qu'un météore


Mai 2004
Son corps tremblant reste figé devant Charlie alors qu'il se relève, son prénom balbutié hors de ses lèvres. Georgia reste de marbre, résistant à faire un pas en arrière lorsqu'elle voit son bras s'élever. Ses paupières se referment trois secondes, pourtant, craignant la brutalité du geste, mais la caresse douce qui vient s'apposer sur son bras ne fait que lui humidifier plus encore les yeux. Oh, Merlin, qu'elle sait bien que Charlie ne sera jamais comme tous les autres ! Qu'elle sait bien, aussi, qu'elle ne pourra jamais lui en vouloir trop longtemps, que toute excuse se verra acceptée, parce qu'elles ont le malheur de venir de lui ! Elle aimerait être plus forte, plus droite, aussi puissante que celle qu'elle aime faire miroiter aux autres, pourtant ses yeux attristés et sa paume si chaude contre sa peau ont déjà eu raison d'elle. Il ne la quitte pas du regard, semblant découvrir toute la fatigue dans ses traits, promettant de ne pas s'excuser : juste de s'expliquer.

Georgia ne dit rien, pourtant, regard vrillé vers le sol. Lui expliquer ? Qu-a-t-il vécu, cette semaine, qui fait qu'elle ait méritée d'être dans l'ombre tout ce temps ? Ne peut-il pas partager ce qu'il vit avec elle, comme elle s'imaginait ? Est-elle la seule à avoir eu confiance en lui, à avoir été prête à tout lui dire ? Elle se mord les lèvres, refusant de s'écouter davantage, peinant à reporter son attention vers Charlie. Il continue à parler, lui, grommelant comme la semaine a été compliquée : pour eux deux. Elle en a envie de taper du pied, tellement il sait dire les mots qu'il faut, comme toujours. Elle veut se fondre contre lui, lui murmurer combien c'était dur, qu'est-ce qui lui a pris, bon sang, elle avait confiance en lui, mais elle reste là, immobile. Il n'y a que la nouvelle caresse de Charlie, plus appuyée, comme déterminée à attraper toute son attention, qui lui fait enfin relever les yeux.

Ses grands yeux verts rencontrent enfin ceux de Charlie, ces belles prunelles claires qui pétillent tellement, d'ordinaire. Elles lui semblent mornes, aujourd'hui, déclaquées. Georgia se mordille la lèvre, plus fort encore, ses ongles venant riper contre son poignet. Elle détourne les yeux. Juste cinq minutes, tous les deux. C'est tout ce qu'il veut. Ça s'explique donc en cinq minutes, ce qui les met dans des états pareils ? L'angoisse noue le ventre de la poursuiveuse, alors qu'elle comprend peu à peu. Juste cinq minutes, des raisons : et son prénom, à l'accueil, plutôt que son Princesse habituel. C'en est fini d'eux, c'est donc cela. Quelle était sa faute, cette fois-ci ? Son sang, trop de bourbe ? Non, pas lui, Charlie se serait plutôt, son rythme de vie, alors. Trop pétillant. C'est cela, voilà tout. C'en est fini d'eux. La boule dans son ventre ne semble jamais vouloir cesser de grossir. Ses ongles greffés à son poignet, Georgia déglutit, veut tourner les yeux vers Pandora. Ne m'abandonne pas, veut-elle lui dire, mais elle sait déjà que cette discussion ne peut pas avoir lieu ici. Pandora garde les lèvres closes, après tout, depuis son arrivée, et Georgia sait bien pourquoi : elle méprise tout ce qui se passe, là. Le souffle précipité, la jeune femme finit par faire un pas en arrière, se dégageant de la main chaude de Charlie. Elle pointe l'étage du bout de l'index :

- Là-haut.

Puis, d'un soupir :

- J'ai des choses à te rendre, de toute façon.

Il monte, alors, et Georgia glisse un dernier regard vers Pandora avant de prendre sa suite. Elle ne dit toujours rien, l'observant avec prudence. La poursuiveuse se hâte de rejoindre Charlie, alors, grimpant les marches pour atteindre le deuxième étage. L'atmosphère de la maison, au fur et à mesure des paliers montés, prend une toute autre ambiance, bien plus moderne. Les tons sont plus clairs, les meubles moins lourds, et sa chambre est un condensé de clarté. Tout est blanc, parmi ses meubles, et seules quelques décorations viennent pimper la pièce de tons pales. Elle laisse Charlie s'asseoir où il veut, le fauteuil, le canapé, à sa guise : ses pas, eux, la mènent vers son portant roulant, où elle attrape en vitesse un pull gigantesque. C'est un de ceux qu'elle a volé à Marcus, il y a de ça des années, mais elle a besoin de l'image gigantesque de son grand frère, ce soir, pour se défendre comme il se doit. Ses doigts viennent ensuite attraper un de ses cristaux, la labradorite passant d'une paume à l'autre. Elle n'ose toujours pas le regarder, effrayée de ce qu'elle pourrait lire dans ses yeux. Rien, absolument rien, alors qu'ils brillaient de désir il y a encore si peu de temps. Ses doigts se referment sur le cristal, l'objet mal taillé se plantant dans sa chair.

- Tu as cinq minutes.

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Dim 8 Nov - 15:58


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson en guest

23 mai 2004



Est-ce que c'est moi... ou a-t-elle vraiment fermé les yeux en me voyant lever le bras vers elle ? Je n'en suis pas certain, je l'ai peut-être rêvé, cet infime mouvement recul, pourtant il était là, j'en jurerais. Et cette seule idée me rend malade de fureur. Mais la colère n'a pas sa place entre nous, pas maintenant, pas ici. Il y a trop à dire et si peu de temps – cinq minutes par Merlin, mais quelle idée ! Et mes torts sont trop lourds ce soir pour pouvoir blâmer ceux qui sont venus avant moi abîmer ce cœur d'or, pas alors que je viens de la faire tant souffrir par mon silence inattendu… Pas alors que je vais la blesser encore, inévitablement.

Qu'il est long, cet instant suspendu avant qu'elle ne me désigne l'escalier derrière elle. Et cette phrase, ces quelques mots qui me stupéfixent sur place. J'ai des affaires à te rendre. Quelles affaires ? Un T-shirt oublié, ma brosse à dents demeurée sur sa coiffeuse depuis la dernière fois. A-t-elle vraiment l'intention de me fourrer tout ça dans les bras, comme ça, si rapidement ? Avant même que je n'ai eu le temps, le droit, la possibilité de m'expliquer de quoi que ce soit ? Godric, que ne suis-je resté en Roumanie ! C'était absurde de venir jusqu'ici. Sa colère est légitime, bien trop compréhensible et quand elle sera tout… À cette seule idée, mon cœur implose. C'est déjà vaincu, déjà prêt à rendre les armes que je gravis l'escalier, marche après marche. Luttant à chaque pas pour ne pas juste transplaner vers les docks, repartir aussi vite. Sans rien dire. Pour ne pas lire plus de douleur encore dans ses yeux.
En franchissant le pas de sa porte, pourtant, toutes ces velléités de fuite m'abandonnent. Parce que c'est son décor, parce que je me suis réveillé là, à peine une dizaine de jours plus tôt. Si heureux. Comblé. Comme chaque matin dans ses bras. Parce que je m'y suis endormi, le nez dans ses cheveux, elle serrée contre moi et que Merlin, il n'y a rien de plus doux. Alors tourner les talons, vraiment ? En suis-je seulement capable ? Pour la première fois de ma vie, je réalise que je veux me battre. Pas parce que c'est la bonne chose à faire, pas pour lutter contre un mal quelconque, pas parce que Bill m'y encourage ni parce que je n'ai d'autre choix. Mais parce que je le veux. De toute ma force de Gryffondor, je le veux. Profondément.

Cinq minutes, donc. Et aucun mot ne me vient. Sinon le besoin de m'excuser, encore, du mal que je m'apprête à lui faire. Je m'avance vers elle, ouvrant les bras pour l'y enfermer un bref instant, n'abandonnant qu'un murmure à ses oreilles. « Par avance… pardonne moi. » Je me recule à regret, la gorge serrée. Du fauteuil ou du canapé, aucun ne me semble convenir : ils sont si loin d'elle ! Alors c'est à même le matelas que je m'assied, tout au bout de son lit. Le plus près possible d'elle.

« Jeudi dernier… Quand je suis parti d'ici, j'étais… merveilleusement heureux. Si bien. Et j'ai rejoins Aliénor, comme prévu. C'est une amie de longue date, passionnée de magizoologie, comme moi. Sans être particulièrement proches, on s'entend très bien, elle vient parfois à la Réserve dans le cadre de son métier, mais on se croise rarement en dehors du boulot. Je crois qu'on ne s'était même jamais vus à Londres et… » Je me perds, je m'embourbe dans des détails sans importance. Droit au but, Charlie. Ça ne sert à rien de tourner autour des anneaux. Prends donc ton courage à deux mains et prononce-les, ces foutus mots qui te lacèrent la poitrine par avance.
Je tremble, ô Merlin, je tremble si fort d'imaginer sa réaction. Du fond de mon corps paralysé monte une de ces vagues maudites, cette angoisse que je ne reconnais que trop. La perspective de perdre un être cher… Par Godric, ce n'est pas le moment ! Incapable de rester assis, je me relève, m'éloigne, tournant en rond tel un fauve en cage. Au prix d'un effort formidable, je claquemure la terreur, l'enfermant à double tour pour finalement lui avouer toute l'ampleur de la situation, d'une traite. « Aliénor est enceinte. De moi. Peut-être. Elle n'en est pas sûre. Il y a quelqu'un d'autre. C'était en janvier. Je n'allais pas bien et elle… Nous… C'est... C'était en janvier. Avant toi, évidemmentÉvidemment ! La première fois. La seule. Et la première fois depuis très longtemps. Jamais je n'aurais imaginé… » De telles conséquences. Une telle inconséquence. Te rencontrer, si peu de temps après. Te faire du mal. Oh Georgia, ma douce Georgia, pardonne-moi. « C'est pour ça qu'elle voulait me voir. Quand elle me l'a annoncé… J'ai paniqué. Je ne savais pas quoi faire, pas comment réagir. Je suis retourné en Roumanie parce que j'avais si peur. Si peur de cette situation, si peur de t'en parler, si peur de te faire du mal. Si peur de te perdre. Si peur de te perdre… »

Mon souffle est court, saccadé d'avoir oublié de respirer tout au long de cette tirade. Mes yeux reviennent vers elle, le mètre qui nous sépare m'est insupportable. Alors je le franchis, je reviens. Peut-être faudrait-il lui laisser de l'air, mais j'en suis incapable. Tout ce que je peux faire, c'est la serrer dans mes bras, la serrer à m'en faire mal, chacun de mes tremblements de mes muscles résonnant en écho dans ses os. Humer l'odeur de ses cheveux, de sa peau, en priant tous les grands sorciers du passé que ce ne soit pas la dernière fois. Et répéter ces mots, telle une litanie infinie. « Pardonne-moi Georgia. Pardonne-moi mon amour. Pardonne-moi. Pardonne-moi… »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Dim 8 Nov - 18:06
C'est l'éclipse totale au dehors
Georgia Harris & @Charles Weasley
@P. Pandora Parkinson en guest

L'éclipse - Calogero
Est-ce que votre amour est mort
Ou n'était ce qu'un météore


Mai 2004

Cinq minutes seulement, et Charlie ne dit mot. Cinq minutes sont si vite passées, pourtant, les secondes s'égrénant à un rythme fou. Compte-t-il rester là, bras ballants, à attendre que le temps s'écoule ? Doit-elle simplement réunir ses affaires d'un coup de baguette et les lui rendre ? N'a-t-il donc aucune explication, finalement ? C'eut été trop beau, quelle grossière erreur que d'y croire. Georgia veut ouvrir la bouche, lui dire qu'il peut s'en aller, s'il n'a rien à ajouter, qu'elle ne lui demandera rien. Sauf que Charlie bouge, il bouge et il s'approche d'elle. Ses bras se referment autour de son corps mince, il la serre contre lui, son souffle chaud murmurant une prière à son oreille, et Georgia ne comprend plus rien.

Pourquoi l'embrasse-t-il ? Pourquoi cette délicatesse dans ses gestes ? Pourquoi cette demande de pardon ? L'a-t-il trompée, cet après-midi là ? Si ce n'était que ça, oh Merlin, elle lui pardonnerait, combien de fois l'a-t-elle accepté des autres, alors même qu'ils n'étaient qu'un centième à la hauteur de ce qu'est Charlie ? Il s'éloigne déjà, pourtant, alors que Georgia est toujours aussi immobile, le corps crispé au possible.

Elle tente de relâcher ses épaules alors qu'il se laisse tomber sur le bord du matelas, mais ses bras viennent automatiquement se resserrer contre elle. Georgia se sent minuscule, dans ce pull trop grand, elle se sent minuscule face à cette conversation dont elle ne sait plus quoi attendre, et elle déteste cela. Son ventre multiplie les saltos, loin toutefois des papillons énamourés qui y avaient élu domicile il y a si peu de temps. Le malaise ne fait que grandir, alors que Charlie se met enfin à parler. Il lui dit combien c'était doux, jeudi dernier, et Georgia sent la nausée lui monter aux lèvres. Il prononce le nom de cette autre femme, cette amie, venue le voir à la réserve, qui a l'avantage d'être passionnée de magizoologie, elle. Comme elle doit mieux le comprendre, alors. Comme Georgia doit paraître fade, à côté de....

Toute pensée s'arrête, brusquement.

Cette femme est enceinte. De lui. Peut-être ? Qu'est-ce que cela signifie même, peut-être ? Il y en a un autre, dit-il. Alors, il a paniqué, il s'est enfui. Il va être père. Il va être père, d'une femme autre qu'elle. Peut-être ! Oui, c'est vrai, peut-être qu'il sera père. De cette Aliénor. Cette femme qui aime tant les animaux, elle aussi. Avec qu'il n'avait été qu'une seule fois, une unique fois, cherche-t-il à appuyer. Cela ne change rien, pourtant, à la tornade qui s'abat sur Georgia. Elle suffoque, elle détourne la tête, elle ne peut pas le regarder. Comment réagir ? Que lui dire ? Il ne l'a pas trompée, il ne lui ment même pas, Merlin, elle n'a rien à lui dire.

Il n'y a que cette vérité, Charlie va être père.

D'une autre femme, avant elle.

Alors quoi ? Alors il va avec cette autre femme, justement ? Il la quitte, pour remplir son rôle ? La famille, Georgia le sait, mon dieu, comme elle le sait, est primordiale aux yeux de l'homme qu'elle aime. Il fera tout pour soutenir cette amante, si elle devait enfanter un des siens. Comment vivre alors, avec lui, quand elle n'est que la seconde, quand peut-être il finira par aimer toute entière cette femme mère de son enfant ?

Elle ne réalise qu'à peine qu'il s'est levé, trop perdue pour y prêter attention. Georgia finit par entendre, pourtant, cette litanie incessante qu'il lui murmure à l'oreille, en la serrant plus fort qu'on ne l'a jamais serrée. La jeune femme secoue la tête, seulement : elle ne veut pas de cette étreinte, pas maintenant, pas tout de suite, elle doit respirer. Ses mains se glissent entre eux, elles appuient contre son torse, cherchent à le repousser loin d'elle, mais restent posées là, tremblantes, incapable qu'elle est de l'éloigner.

- Charlie, je...

Sa voix se brise, l'obligeant à déglutir, alors que sa gorge est pleine d'angoisse. Elle n'arrive pas à aligner un seul mot. Georgia ne sait même pas quoi lui dire : il faudrait déjà qu'elle ait des pensées de formulées, avant de pouvoir les énoncer. Ses doigts quittent le torse de Charlie, viennent encadrer son visage, forcent son regard dans le sien. Elle n'a jamais été aussi perdue : elle doit le voir, Georgia, elle doit comprendre.

- Je ne comprends pas, je ne comprends rien, souffle-t-elle, si bas qu'elle doute que Charlie ne l'ait entendu.

Charlie va être père.

Cette phrase tourne en boucle dans sa tête, ignorant bêtement la probabilité qu'elle soit fausse. Il va avoir une famille, avec une autre femme. Une amie de longue date. Alors qu'elle ? Merlin, il la connaît depuis février. Quatre mois, quatre mois à se découvrir, quatre mois pour la capturer toute entière, quatre mois à la rendre amoureuse comme elle sait ne l'avoir jamais été, sans toutefois se l'admettre en entier. Quatre mois, toutefois, ce n'est rien face à cette vieille amie, qui porte son enfant.

Georgia réalise qu'elle pleure quand des larmes chaudes lui tombent dans le cou. Une de ses mains abandonnent le visage de Charlie, vient les essuyer d'un geste rageur. Elle ne veut pas pleurer. Il ne lui doit rien. C'était avant, avant elle, et elle n'a plus sa place dans cette histoire, c'est tout. Il mérite d'être heureux, il mérite cet équilibre qu'il cherchait tant. Il mérite de... Un sanglot lui échappe, pourtant, incontrôlable, alors que ses doigts se crispent sur la mâchoire de Charlie.

- S'il te plaît ne me quitte pas, s'il te plaît ne me tourne pas le dos.

Les mots lui échappent, alors même qu'elle n'avait jamais prévu de s'abandonner ainsi. Elle aurait voulu être en colère, elle aurait voulu claquer sa joue, lui dire de s'en aller. Merlin, elle aurait presque préféré qu'il l'ait trompée. Elle ne peut que s'abandonner toute entière à la peur qui la cloue sur place, à la réalisation que toute autre femme vaut mieux qu'elle, qu'elle ne peut que se battre, supplier, pour qu'il la garde à ses côtés. Elle aurait aimé être plus forte, être plus digne, lui dire combien elle lui souhaite de belles choses, mais c'est impossible. Georgia ne peut le souhaiter loin d'elle. C'est trop tard, maintenant.

- Je serais dans l'ombre, je ne ferais pas d'histoire avec cette femme, ni l'enfant, tu mérites tellement cette vie de famille dont tu rêves, Charlie, mais s'il te plaît, laisse-moi garder une place dans tout cela. Je ne suis que moi, je n'y connais rien aux dragons, je ne pourrais jamais vivre dans ta réserve, tu mérites tellement mieux que moi, mais je ne peux pas te rendre, pas maintenant, pas alors que tout va mieux, que je t'ai-...

Georgia s'interrompt, fermant brutalement les yeux. Elle est pathétique, elle le sait, et à la place de cette autre femme, jamais elle n'accepterait qu'une pauvre petite amie de quelques mois ne prenne une place dans leur nouvelle boucle familiale. Elle a besoin de lui, pourtant. Malgré tous ses airs, malgré ses promesses intérieures d'être forte, elle ne peut plus lui tourner le dos. Sa voix se brise, encore, et devient presque indiscernable alors qu'elle murmure :

- Je n'ai rien à te pardonner, mon amour, je n'ai qu'à te supplier.

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