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Le loup et la blairelle || Erin&Malachy
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Ven 25 Sep - 11:44




Le loup et la blairelle
Un vendredi soir du mois d'avril 2004, jour 4 du Cycle Lunaire

Un mois était passé, puis un second, trop rapidement. En février, quand ils s’étaient retrouvés par hasard entre les murs de Poudlard, Erin et Malachy s’étaient promis qu’ils se reverraient vite. Ils avaient trop de choses à se dire, à se raconter, pour s’arrêter à ses retrouvailles scolaires. Tout c’était précipité, toutefois, le loup n’avait pas vu les jours passer, la Lune de Mars avait été particulièrement compliquée, et celle d’Avril avait été la première pour laquelle il n’avait pas consommé de Tue-Loup, grâce à son nouveau tatouage. Ça l’avait beaucoup angoissé, il s’était enfermé dans la Cabane Hurlante, comme l’avait un jour fait Remus Lupin. Et puis, sorti de tout cela, il avait réalisé qu’il avait failli à sa promesse, et alors, il avait envoyé une note à la Brigadière. Un petit mot, court, qui demandait à Erin quand elle était disponible, et s’il pouvait venir, directement chez elle, cuisiner. Il avait espéré qu’elle se souviendrait le plaisir qu’il prenait à faire ça, à cuisiner pour ses proches, et qu’elle ne lui refuserait pas ce privilège. Elle s’était rappelée, manifestement, et lui avait proposé quelques créneaux sans rechigner. Il avait choisi celui qui serait le plus éloigné de la Pleine Lune du mois d’avril, et avait immédiatement commencé à songer à ce qu’il pourrait lui préparer.

Comme si c’était naturel ; comme si c’était normal. Comme s’ils faisaient ça tous les mois. Ils pourraient, remarque. Mais ça n’était pas le cas. Pas depuis six ans, et pas pendant la guerre non plus d’ailleurs. Erin et lui n’avaient jamais prévu des dîners, comme ça, inopinément. Ils n’avaient jamais échangé de notes aussi légères, ils n’avaient jamais laissé passer deux mois entre leurs rencontres parce qu’ils étaient trop pris dans leurs jobs, ils n’avaient jamais profité d’une soirée étoilée pour rattraper le temps perdu. Ils n’avaient jamais été amis. Pas dans ce genre-là, en tous cas. Ils avaient été la personne la plus importante l’un de l’autre pendant six mois, leurs vies avaient été codépendantes, pendant la guerre, certes. Mais des amis ? Pouvaient-ils dire cela ?

@Lemony Anderson et lui étaient des amis. A tel point qu’il lui partageait des secrets qui allaient jusqu’à décrocher la mâchoire du loup. Malachy avait certes l’impression de connaître les secrets les plus importants de la vie d’Erin. Mais était-ce seulement le cas ? N’avait-elle pas eu d’autres choses à cacher, ces six dernières années ? Et ces choses du quotidien, alors ? Ces fioritures qu’on échange, ces colères contre les employeurs, ces nouveaux béguins, ces petites adresses de super resto qu’on découvre au détour d’un trajet à moto ? N’avait-elle pas ce genre de choses à lui partager ? Lui en avait, en tous cas. Y parviendraient-ils, pourraient-ils s’autoriser à les dire ?

Malachy, une cigarette dans la gueule – il n’en fumerait pas, en présence d’Erin, mais en avait trop besoin à cet instant – fourrait dans son sac sans fond les divers ingrédients qu’il était allé acheter à Inverness pour ce soir. Il y était allé à moto, après sa journée de classe, après avoir rendu les louveteaux à leurs parents. L’air froid sur sa face lui avait remis les idées en place. Tout irait bien. Il déposerait sa moto à Pré-au-Lard, agiterait sa baguette et le Magicobus viendrait le chercher. Il avait une bouteille de vin, dans son sac, c’était donc plus sûr de se servir des transports en commun que de se risquer au transplanage, surtout pour le retour.

Des étincelles violettes s’échappèrent de sa baguette, et bientôt, les pneus du Magicobus crissaient sur le pavé du village magique. Une trentaine de minute plus tard, il arrivait devant chez Erin avec la nausée. Vivait-elle seule ? Ou avec un compagnon ? Il ne le lui avait même pas demandé. Peut-être aurait-il dû apporter deux bouteilles de vin. Une dernière cigarette ; juste-là, devant l’immeuble que lui avait indiqué la brigadière. C’était ridicule. Pourquoi était-il aussi stressé. C’était Erin. Erin. Tout allait bien se passer. Il la serrerait dans ses bras, comme il l’avait fait en février, comme il l’avait fait tous les jours pendant six Lunes, et ils pourraient tout se dire, à nouveau.

Bientôt, il toquait à sa porte, un peu trop fort. Un peu décalé, un peu maladroit. Il sentait la cigarette encore chaude, et frottait l’arrière de son crâne en attendant qu’elle lui ouvre, l’épaule droite tombant un peu sous le poids de son sac. Quand il l’a vit, toutefois, dans l’embrasure de la porte, ce fut comme à Poudlard, quand ils s’étaient retrouvés : pour quelques secondes, au moins, plus aucune pensée ne traversait son crâne. C’était automatique, il écarta les bras et vint la serrer contre son corps chaud.

Elle ne sentait pas la cigarette, elle. Mais l’inquiétude, un peu, et son soulagement se sentit dans ses muscles qui se relâchèrent dans leur étreinte. Malachy crut reconnaitre de la tristesse, aussi. Mais la Lune était passée, maintenant. Ses instincts animaux le trompaient peut-être.

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Dim 27 Sep - 0:19


Le loup et la blairelle

@Malachy J. Lyons

09 avril 2004



06 avril 2004
La pluie tombe dru. À en noyer les alentours sous une épaisse chape de gris. Gris le ciel orageux qui tonne à des pieds au-dessus des arbres. Grises les brumes qui montent du sol détrempé.Gris encore, le paysage perdu derrière son épais rideau opaque. Le monde est gris. Triste. Uniforme, dans toute la diversité de ses nuances. Un nuage, plus lourd, plus menaçant qu’un autre, éclate dans un bruit sourd emporté par le vent d’ouest. À son chant se mêlent les échos des feuilles qu’il fait valser mais nul, qu’il soit humain ou animal, ne vient troubler la symphonie de cet orage philarmonique dont chaque goutte est une musique. Nul ne tient à braver la colère de ce jour à l’humeur massacrante.
Pourtant, au milieu des trilles soufflées par les bourrasques, un son ténu se détache, brisant l’harmonie de cette fin d’après-midi. Un instant, le vent se tait. Curieux. Il observe la silhouette minuscule qui s’est lancée à l’assaut de la colline surplombée par l’antique cercle de pierre, dont les pas dans l’herbe mouillée produisent un étrange contrepoint à sa mélodie. Elle est si frêle, si délicate. Comme il serait facile de la jeter à bas du chemin qu’elle arpente… Il hésite, il observe. Et finalement, se ravise. Est-ce le peu de cas qu’elle semble faire de sa fureur ? Ou cette infinie tristesse qu’il distingue dans son regard ? Toujours est-il qu’il ne se sent pas le cœur à la chasser… Au contraire, il décide de l’accompagner, s’enroulant délicatement autour d’elle, chatouillant une mèche rousse échappée de son capuchon.
As-tu senti, cette infime variation de la brise qui te heurtait en plein visage et semble soudain s’être adoucie, se faire alliée à te pousser délicatement dans le dos pour t’aider à gravir le monticule ? La montée a été plus éprouvante qu’à l’ordinaire, compliquée par son désaccord et la terre rendue glissante par les averses du début d’après-midi. Aussi, lorsqu’enfin tu prends pied au sommet de la butte, tes poumons contractés par l’effort fourni, quelques secondes te sont nécessaires pour apaiser le rythme fou de ta respiration. Inspiration. Expiration. L’odeur douce de la nature abreuvée de pluie emplit tes narines et tu restes un instant immobile, la savourant sans faire un geste. Ce n’est qu’une fois ton souffle apaisé que tu t’avances enfin entre les pierres millénaires. Oh, il y a toujours le fol emballement de ton cœur qui brûle d’une flamme à faire pâlir tous les âtres, mais tu sais qu’il serait vain d’en attendre la sérénité. Pas aujourd’hui… Pas aujourd’hui.

À pas lents, tu pénètres dans le cromlech gorgé de magie, d’histoire et de tout ce qui fait les hommes depuis la nuit des temps. Elles sont belles, ces pierres dressées par d’inaccessibles ancêtres. Émouvantes, dans toute leur grandeur implacable. À combien de tempêtes, combien de folies ont-elles résisté pour vous parvenir ainsi préservées ? Aucune hésitation ne te ralentit alors que tu en traverses le cercle pour venir saluer cette roche qui jaillit, qui s’élance, écrasant ses voisines par plusieurs pouces de hauteur. Là, tu t’agenouilles, ignorant le froid qui perce le tissu épais de ta robe, pour venir effleurer du bout des doigts la rune gravée à même le grès. Tes yeux se ferment. Tu n’as jamais cherché à savoir ce que représentait ces quelques traits – sans doute serait-elle familière aux verbenae qui peuplent les Highlands. Mais peu importe. Elle est là, chargée de magie et de tous ce que les anciens ont bien voulu lui insuffler. Elle est là, et elle veille sur ta petite fille.

Longtemps tu restes ainsi, immobile. Silencieuse. Recueillie. Avant qu’enfin tu ne rouvres les yeux et que ta voix ne s’élève, étrangement rauque, comme cassée par l’émotion. « Bonjour mon ange… Je sais que… j’ai eu peine à te parler, tout ce temps. Ne m’en veux pas. Depuis toutes ces années, je marche sur le fil de tes pas. Je titube, je bascule, et je plonge dans l’écume des jours qui me parlent de toi. Tu m’apaises, tu me manques. Mais il est temps, je crois. Temps que j’accepte de continuer sans toi. Alors, dors mon ange, dans l’éternelle candeur. Dors mon ange, le ciel est ta demeure. Vole mon ange. Le temps passera ma douleur. »
Jamais encore, tes mots n’avaient résonné en ces lieux. Et tandis qu’ils s’envolent vers ce ciel aussi gris que tes souvenirs, tu sens comme une vibration. Là, quelque part, tout au fond de ton cœur, s'allume une merveilleuse étincelle immaculée. Éphémère et fragile, mais pourtant si réelle que l’idée de la voir disparaître t’épouvante brusquement. Prise d’une soudaine inspiration, tu te relèves, cherchant le bois de ta baguette sur lequel tes doigts se referment.
Sous tes paupières de nouveau closes passent les images tendres d’une nuit étoilée, d’un château dans la pénombre, d’une campagne silencieuse. Tu te souviens du froid, de la peur, de la fatigue. De ces lèvres… Ces lèvres qui rencontrent les tiennes avec une infinie tendresse, une incroyable chaleur, allumant un brasier inextinguible dans ton cœur depuis trop longtemps gelé. Les étoiles. L’instant. L’émotion. Ce baiser…
Tu trembles – oh, tu trembles si fort ! Pourtant, ton bras tendu, ta voix sont plus solides qu’ils ne l’ont été depuis longtemps lorsque tu prononces ces deux mots chargés de magie. « Spero Patronum! » Tu n’oses pas regarder tout de suite le résultat du sortilège – si tu l’avais échoué, encore ? Mais il faut t’y résoudre pourtant et… Oh, douce Helga. En lieu et place de l’écureuil de lumière que tu t’attendais à voir apparaître se tient une minuscule mésange au plumage scintillant. Posée sur l’extrémité de ta baguette, elle vient sur ton épaule d’un coup d’aile, effleurant ta joue mouillée de larmes de sa tête immatérielle, avant de s’envoler en direction du ciel. Accompagnée seulement de ton murmure étranglé de larmes. « Adieu… »

Lorsque tu es redescendue de la colline ce soir-là, le visage inondé de trop d’émotions libérées, Jane guettait à sa fenêtre. Inquiète, comme à chaque fois que tu réalisais seule ce pèlerinage ô combien éprouvant. Cette fois, pourtant, au milieu des larmes et de la détresse, tes traits reflétaient quelque chose d’autre. Quelque chose de plus. Comme un espoir, une lueur qui mirent du baume à son cœur fatigué.
Plus tard, sur la pointe de pieds, elle vint jusqu’à la porte de cette ancienne chambre d’enfant que tu occupais, contemplant avec une émotion sincère ton visage endormi et serein. Le flacon aux volutes bleutées posé sur ta table de nuit n’était certes pas étranger à cet apaisement rapide de tes émois. Malgré tout, alors que tu dormais paisiblement en chien de fusil, blottie sous ton éternel plaid Poufsouffle, serrant dans tes bras avides de tendresse la peluche à l’effigie de ton ancienne maison, elle se surprit à sourire dans le noir.
Le plus dur était derrière toi.


* * *

Au petit matin, tu as embrassé ta grand-mère avant de t’engouffrer dans la cheminée en direction du Ministère. Et le soir venu, en rentrant à l’appartement, tu as découvert ce petit message déposé par un hibou de Poudlard, réponse de Malachy te confirmant sa venue pour le 9 au soir.
Les semaines écoulées depuis vos retrouvailles ont filé comme l’éclair, sans que vous trouviez le temps de partager un nouveau moment privilégié. Il faut lui écrire, pensais-tu sans toutefois t’atteler à la tâche. Et enfin, le geste était venu de lui, par un minuscule parchemin vous proposant une soirée tous les deux. Malgré la période délicate, ta réponse n’avait pas tardé, confirmant au jeune loup ton envie immense de le revoir et tu es ravie, ce soir, de savoir qu’il ne tardera plus.

Pour le moment, c’est Adele qui est sur le départ, rassemblant quelques affaires en vue d’aller passer le week-end chez ses parents. C’était déjà prévu, t'a-t-elle affirmé quand tu lui as confirmé la date retenue par Malachy. Tu soupçonnes toutefois un désir certain de te laisser la soirée en tête à tête avec ton ancien compagnon d’armes. Voire, de libérer l’appartement au cas où tu souhaiterais faire venir cet autre invité qui sait si bien accrocher un sourire sur tes lèvres et dont la seule mention enflamme tes joues pâles. Une discrétion tout à son honneur, mais que tu regrettes à cet instant précis. Malachy ne va pas tarder et une angoisse sourde te saisit peu à peu. Et si vous n’aviez rien à vous dire ? Et si c’était étrange, désagréable, malaisant ? La dernière fois, tu n’avais pas eu le temps d’y réfléchir, d’anticiper, d’appréhender. Et vous vous étiez coulés dans cette nouvelle collaboration avec une aisance déconcertante. « Il n’y a aucune raison pour que ce soit différent ! » te lance Adele, tout en chassant Suil de son pull préféré qu’elle époussette avant de le glisser dans son sac. Certes… Dérangé dans son sommeil, le chat feule après la responsable de son réveil, avant de filer vers toi dans un miaulement indigné qui te tire un sourire. Tu te penches pour attraper la boule de poil, dont tu caresses pensivement la tête quand quelques coups frappés à la porte te font sursauter. Tu jettes un regard incertain vers l’entrée, croise celui de ta cousine, maintenant accroupie devant votre bibliothèque mouvante dont elle s’efforce d’extraire un roman récalcitrant. « Pour Papa. » t’explique-t’elle en séparant enfin le concerné de ses congénères auquel il s'agrippe de toute la force de sa reliure. D’un signe de tête vers la porte, elle ajoute. « Tu ne lui ouvres pas ? ».

Si, si… Bien sûr. Un peu maladroitement, tu reposes le chat au sol, avant d’avancer maladroitement vers le battant que tu déverrouilles, avant de l’écarter et… Malachy. Son étreinte est si naturelle que tu refermes les bras sur son cou sans même y penser, humant les différents effluves qu’il porte dans son sillage, à commencer par cette odeur de tabac froid qui te fait plisser le nez. Une longue minute s’écoule avant que vous ne vous libériez mutuellement, et tu fais glisser le sac de son épaule pour le déposer dans la cuisine, tandis que le porte-manteau animé lui barre le chemin pour récupérer son blouson et ses chaussures.
« Salut Malachy ! Comment vas-tu depuis le temps ? C’est cool de te voir dans les parages ! » C’est une Adele enfin prête qui déboule de sa chambre, donnant une brève accolade au nouveau venu avant de reculer vers l’âtre. « Malheureusement, je ne peux pas rester. Mais une prochaine fois, on essayera de se faire ça tous les trois ? » Sans attendre de réponse, elle jette une poignée de poudre de Cheminette sur les cendres avant de disparaître sur un joyeux « Amusez-vous bien ! ». À son départ tonitruant succèdent quelques secondes de silence avant que tu ne partes dans un rire joyeux, te tournant vers ton ami. « Tu te souvenais d’Adele ? » Il est généralement difficile de l’oublier… et s’il a bien moins eu l’occasion de la côtoyer, tu ne doutes pas qu’il se souviendra des nombreuses confidences quant à votre extraordinaire complicité. Quant à la vôtre… Tu te sens un peu gauche, un peu maladroite maintenant que vous voilà face à face. Pour occuper tes mains trop vides, tu ouvres le frigo, auscultant d’un rapide coup d’oeil le contenu de sa porte où se côtoient jus de citrouille et eau fraîche. « Tu veux quelque chose à boire ? Oh, faut-il mettre des choses au frais ? » Si tu te souviens bien du fonctionnement des Lyons, il devrait connaître l’usage d’un réfrigérateur et… Et soudain, tu te sens bête, à tenter ainsi de meubler le vide d’un silence trop effrayant pour être autorisé à éclore. Abandonnant tes questions futiles et tes gestes vains, tu reviens vers lui avec plus de douceur pour le prendre à ton tour dans tes bras dans une profonde inspiration. « Merci d’être venu. » Merci d’avoir envoyé un message. Merci d’être là ce soir.

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Lun 19 Oct - 17:25




 
Le loup et la blairelle
Un vendredi soir du mois d'avril 2004, jour 4 du Cycle Lunaire

Erin s’était défaite de son étreinte, et ce fut un porte-manteau qui, dans son sillage, entreprit d’accueillir Malachy. La jeune femme avait déjà attrapé son sac au passage pour l’emmener jusque dans la cuisine, il retira alors avec empressement sa veste pour l’accrocher sur les portants qui lui bloquaient le passage. Il apparut aussi qu’il lui faudrait enlever ses chaussures, puisque le porte-manteau lui interdisait toujours le droit de passage après qu’il avait pourtant enlevé son blouson. « Il ne va quand même pas me demander de me déshabiller complètement, ton … » Malachy fut interrompu par ce qui lui semblait être une tornade. Une jeune femme surgit d’un couloir et fonça vers lui pour l’enlacer alors qu’il se tenait à cloche-pied, converse tout juste délacée dans une main. Il ne tarda pas à reconnaître Adelaïde, la cousine d’Erin, qui se retournait déjà vers la Cheminée en annonçant qu’elle ne pouvait pas rester, mais qu’elle espérait qu’ils pourraient se retrouver tous les trois, un de ces quatre. Malachy ouvrit la gueule pour répondre, mais elle était déjà partie, et son pied retomba lourdement sur le sol. Par Séléné ! Il avait l’impression d’à peine avoir eu le temps de respirer depuis qu’il avait posé la patte dans cet appartement. Il enleva sa seconde tennis tandis qu’Erin prenait une voix rassurante pour lui demander s’il se souvenait d’Adèle : « comment l’oublier ? », répliqua Malachy en souriant. Ils s’étaient croisés quelques fois, à l’époque de l’Ordre, et le jeune loup la voyait tellement proche de sa cousine qu’il s’était souvent demandé pourquoi elles n’avaient jamais fait équipe, toutes les deux. Ça aurait fait sens, sans doute plus que d’associer Erin au loup-garou à peine plus tranquille qu’un chien-fou, qui n’était pas allé à Poudlard et qui croyait avoir bien appris à se servir de sa baguette magique auprès de sa tante – grossière erreur. Adèle était briseuse de sort pour Gringotts, et Malachy était de nature complexé, surtout face à de tels sorciers ; il pouvait toutefois admettre que son partenariat avec Erin n’avait pas trop mal fonctionné, mais se demandait la jeune femme considérait la chose de la même façon. Une question pour un autre jour, sans doute – ou pour un autre moment de la soirée, peut-être.

Malachy la rejoignit, justement, dans la cuisine ; elle se tenait face à la porte ouverte de son réfrigérateur, et lui demandait s’il voulait quelque chose à boire. « Tu as une bière ? Sinon, un jus de citrouille, ça sera très bien. » Il avait la truffe dans son sac, duquel il sortait quelques paquets en papier Craft. Il avait opté pour une recette originale, d’où la nécessité qu’il se rende dans une plus grande ville que Pré-au-Lard pour faire ses courses. Soja, basilic thaï, cacahuètes, menthe, petits piments rouges, deux poitrines de poulet, de l’ail, des oignons blancs, et bien sûr, des nouilles en pâte de riz. Alors qu’il ouvrait la gueule pour demander à Erin si elle aimait la bouffe thaï, sortant deux bouteilles d’huiles asiatiques de son sac, la jeune brigadière le prit de court en l’enlaçant à son tour, et en murmurant quelque remerciement contre son torse. Il lâcha les bouteilles sur le plan de travail et la serra contre lui, profitant de la douce chaleur que diffusaient leurs corps : il avait toujours froid en début de cycle. Il ne répondit rien à la jeune femme, se laissant plutôt aller à la tendresse du moment en fermant les yeux.

L’étreinte dura un moment. Ils la rompirent d’un même mouvement, naturellement, alors que Malachy demandait : « Tout va bien, Erin ? » Il y avait un sentiment d’étrangeté qui semblait flotter dans l’air, mais le Loup ne savait pas bien s’il devait s’en inquiéter. Depuis son sac, il attrapa son paquet de pastilles pimentine-menthe ; il en glissa une sous sa langue, ressentant immédiatement le coup de fouet promis par l’emballage. C’était sans doute ce dont il avait besoin pour ne pas risquer de brûler quoi que ce soit pendant la préparation. Après avoir disposé d’un côté du plan de travail tous les éléments pour le plat salé, il en sorti d’autres, pour le dessert ; cette fois-ci, des noisettes, du sucre, du beurre, un pot de crème fraiche, et une pâte sablée, que l’emballage moldu indiquait comme épaisse. Il laissa tous les ingrédients sur le plan de travail, et retroussa ses manches pour aller se laver les mains. « Il n’y a pas besoin de faire grand-chose, je suis trop crevé pour une grosse préparation. Promis, la prochaine fois, je ferai la pâte de la tarte moi-même, mais celle-ci est pas mal, je te promets. » Il n’aimait pas ça, acheter des produits déjà transformés, et d’autant plus par des machines moldues. Erin en face de lui ou n’importe qui d’autre, ça aurait été la même chose. La cuisine était quelque chose d’important pour lui ; certains seraient allés jusqu’à dire que c’était par ses fourneaux qu’il transmettait son amour. Il aurait rougi à cette idée, mais n’aurait pas su dénier cette réalité.

Les mains propres, il se retourna vers la jeune femme, pour lui demander : « Je te laisse couper l’ail et le poulet ? Trois gousses, en minuscules petits carrés pour l’ail, et le poulet, en petite bouchées, tu vois ? » Lui s’occuperait de qui était plus embêtant : les oignons et le piment. Une scène de famille surgit à la mémoire du Loup-Garou. Il cuisinait chez lui pour sa famille, au tout début de la guerre. Il coupait de l’oignon, et sa sœur l’aidait. Ils s’étaient disputés, mais Malachy ne parvenait plus à se souvenir pourquoi ; sans doute pour quelque chose qui n’avait absolument aucune importance. Il se souvenait que sa sœur gueulait, que leur mère les suppliait d’arrêter de crier, et que Jude avait fini par pleurer. Jusqu’à ce jour, elle jurait que le départ de son frère pour la guerre n’avait aucun rapport avec ses larmes – c’était simplement les oignons qui lui faisaient cet effet-là.


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Dim 1 Nov - 12:14


Le loup et la blairelle

@Malachy J. Lyons

09 avril 2004



Une longue minute durant, tu restes là. Immobile dans ses bras. La tête posée contre son torse, écoutant les battements lents de son cœur paisible. Savourant seulement cet instant précieux, si doux. À vivre sans tendresse, le temps nous paraît long. Et Helga seule sait combien les dernières années ont été terribles de langueur, à t’être ainsi recroquevillée dans cette coquille obscure et froide où nul ne parvenait plus guère à t’atteindre, pas même Adele, pas même ta grand-mère, malgré leurs efforts acharnés. Petit animal épouvanté, incapable de ressortir de son terrier, terrifié à l’idée d’affronter encore le monde réel. Jusqu’à ce qu’un jeune loup retrouvé sur les hasards de la vie te rappelle combien il était important de vivre, de rire, d’essayer. De rêver. Et depuis… depuis, tu as ouvert un œil, prudemment. Puis l’autre. Aventuré un museau curieux hors de ton trou pour redécouvrir une myriade de possibilités dont tu peines encore à reprendre toute la mesure. Et c’est en parti grâce à lui. Alors, dans cette étreinte à l’infinie douceur, dans ce remerciement du bout des lèvres, il y a plus de choses que tu ne saurais l’exprimer.
Est-ce que ça va ? Oh Malachy, bien sûr que non. Mais d’avoir enfin mis des mots, réalisé la profondeur de ton mal être... Tellement mieux. Tu ne te fais pas d’illusions, les mois à venir n’auront rien d’évident. Le chemin sera ardu, abrupt parfois, caillouteux et difficile. Mais il existe, ce chemin. Enfin tu le sais et tu l’arpenteras à ton rythme, jour après jour. Il est trop tôt encore, pour confier le fruit de cette lente prise de conscience, même à celui qui en fut le premier artisan, avant que d’autres ne viennent ajouter leur pierre à l’édifice. Ce cheminement est de ceux qui ne peuvent être que solitaires, aussi tu réponds seulement, dans un sourire las. « Ça va, oui. Je suis juste épuisée. » La réponse te tire un sourire – tu la sers si souvent à ta grand-mère lorsqu’elle demande de tes nouvelles. Mais elle n’en est pas moins véridique. La nuit dernière a été courte, les précieuses potions de Nasiya étant restées lettre morte sur ta table de chevet. Plus tourmentée, plus brève donc que ces sommeils artificiels où elles savent si bien te plonger. Plus vraie, aussi et tu ressens une certaine fierté d’être parvenue à t’en passer – ne serait-ce qu’une nuit – à cette période si délicate de l’année.

Tu te détaches donc, cherchant à reprendre le fil précédent, rompu par cet élan spontané. Et tandis qu’il se dirige vers son sac de courses, le reste te revient. À boire, donc ! Malheureusement, les bières ne sont pas de grandes habituées de votre frigidaire – tu leur préfères la douceur sucrée de la Bièraubeurre. Aussi sors-tu la bouteille de jus de citrouille, ainsi que deux verres que tu déposes sur le comptoir près de lui. « Je suis désolée, je n’ai pas pensé à acheter de bières… Mais j’ai du Pur-Feu si besoin… ! » Sourire complice, sourire nostalgie, en souvenir de ces flasques de jus de citrouille « améliorées » qui vous ont si souvent suivis en mission. C’est qu’il fallait bien se réchauffer, dans ces interminables nuits de veille passées à la belle étoile !
Tu écoutes ses explications, vite balayées d’un hochement de tête amusé. « Je suis sûre que ce sera très bon ! Et je suis à tes ordres, chef ! » Tu esquisses un pseudo salut militaire, avant d’ouvrir un tiroir proche pour en sortir prudemment toute une panoplie de couteaux divers et variés, que tu déposes près de lui ainsi que deux planches à découper. Ne sachant pas les habitudes culinaires de Malachy, tu préfères lui mettre le nécessaire à disposition, même s’il est hors de question que tu t’approches de ces lames. Entre tes mains malhabiles, le plus innocent des couteaux à beurre devient une arme létale que tu ne manquerais pas d’utiliser contre toi-même. Aussi tu préfères sortir ta baguette de ta poche, te glissant d’un geste souple sur le tabouret haut qui lui fait face. À gestes lents, aussi précis que possible, tu commences la découpe du poulet en petits morceaux, conformément à ses instructions. Et si les premiers résultats sont pour le moins approximatifs, tu ne tardes pas à retrouver tes marques, trouvant plaisir à t’appliquer sur cette tâche répétitive.
Depuis combien de temps n’as-tu pas cuisiné vraiment ? Tu aimes ça, pourtant, ayant passé des heures entières dans la cuisine de ta grand-mère, toujours remplie de mille odeurs délicieuses, petit marmiton dévoué. Hacher des oignons, préparer des viandes, émincer des légumes, pétrir des pâtes, façonner des sablés et autres biscuits… Mais il y a le quotidien, la fatigue et les solutions de facilité qui te systématiquement opter pour des plats tout prêts, des portions à emporter chez les différents restaurateurs du quartier plutôt que de te lancer seule dans de grandes préparations. Alors prendre ce temps, avec Malachy qui plus est… Merlin, l’instant se savoure au moins autant que le plat à venir !
Les effluves montant de ton plan de travail se mêlent à ceux, plus âcres, des oignons, et une pensée soudaine te fait tourner la tête. Le calme de l’appartement est… surprenant. Inhabituel. Tu parcours les lieux du regard, jusqu’à repérer là-bas, carapaté sous le canapé, deux yeux brillants qui vous observent, remplis d’une absolue méfiance que rien ne semble pouvoir apaiser. Pas même le petit morceau de viande que tu tends vers le sol, ne récoltant pour toute réponse qu’un feulement qui te fait rire. « Et bien, félicitations ! On dirait que tu intimides suffisamment ce chat pour le faire tenir tranquille. C’est une première ! » Tu écartes le premier blanc de poulet pour t’emparer du second auquel tu fais subir le même sort, après une gorgée de jus de citrouille.

« Comment ça va à Poudlard, en ce moment ? » Sans trop y réfléchir, la question a franchi tes lèvres. Cette fois, au moins, il n’y a pas d’indiscret tableau pour écouter votre conversation et les réponses franches de ton ami. Et après tout, le sujet est logique – il vit, enseigne dans le vieux château, rien de plus logique que de l’évoquer. Et cela n’a rien, absolument rien à voir avec un autre professeur de l’école de magie… Non, absolument rien. En témoignent tes joues qui rosissent bien trop vite à cette seule mention.

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Sam 14 Nov - 14:38




 
Le loup et la blairelle
Un vendredi soir du mois d'avril 2004, jour 4 du Cycle Lunaire

Alors qu’il sentait enfin les effets de la pastille pimentine-menthe faire effet, jusque dans le bout de ses doigts qui se faisaient un peu plus électriques, Malachy profitait du silence. Sur ses joues coulaient quelques larmes, dues, sans aucun doute, à l’oignon qu’il coupait finement pour l’ajouter dans la poêle. Il reniflait, parfois, et résistait surtout à l’envie de s’essuyer, parce que ses mains étaient enduites le jus coupable de cette larmée. Il allait d’abord couper le piment, et puis irait se laver les mains avec attention quand les oignons auraient commencé à dorer dans leur filet d’huile d’olive. A côté de lui, Erin travaillait à la baguette, ouvrage dont Malachy était tout à fait incapable ; il n’avait aucun talent particulier quand il était question de manier son focus, et se retrouvait souvent à mal gérer son cœur magique parfois débordant, surtout aux veilles de Pleine Lunes. Ce n’était pas le cas aujourd’hui, mais ces oignons méritaient une coupe égale, et Erin de ne pas voir son plan de travail abimé par une imprécision magique, chose qu’il ne pouvait leur offrir en usant de sa magie.
Les deux amis se tinrent silencieux un moment, sans doute concentrés sur leur tâche. Ce fut la Poufsouffle qui brisa le silence la première, en évoquant son chat qu’elle cherchait à appâter avec du poulet. Le pauvre semblait terrifié, caché sous le canapé. Malachy s’en retourna vers l’évier, pour laver ses pattes et essuyer ses joues mouillées du creux de son épaule. « Ouais, c’est ma faute, je dois encore puer le loup. C’était la Pleine Lune y’a quatre jours, il ne me rencontre pas sous mon meilleur jour. Mais tous les chats ne sont pas terrifiés par ma présence. » Malachy avait en tête Selkkie, le chat de @Hekate R. Murphy, qui avait su lui montrer quelques signes d’affection avant qu’il n’ose s’énerver contre sa maîtresse. Depuis cela, il ne recevait de sa part que des feulements quand ils se croisaient dans les couloirs, mais Malachy ne pouvait pas blâmer sa lycanthropie pour cela – pour une fois.
Il semblait au loup que ses retrouvailles avec Erin se faisaient toujours sous le joug de la Lune ; ça avait été le cas en février, en tous cas. Ils devraient briser ce cycle pour la prochaine fois, Malachy n’aimait pas apparaître cerné et faiblard, même face à ses amis. Il ne voulait pas les inquiéter, pas plus qu’il ne voulait leur faire peur, et malheureusement, c’étaient les réactions les plus typiques des sorciers non-lycanthropes. C’était sans doute pour cela qu’il préférait passer les quelques jours après la Lune en compagnie de sa famille. Aucun regard de pitié, aucune excuse, pas de place pour la lamentation, surtout quand Jude était là pour s’en assurer – c’est-à-dire à peu près tout le temps. Pour la Lune de Mai, qui était couplée d’une éclipse et qui serait ainsi, pour sûr, épuisante, il avait déjà posé des congés, et rentrerait à Manchester. Impossible pour lui de se montrer hagard et épuisé face aux collègues et surtout, face aux louveteaux. Il était déjà en train de préparer, avec les Septième Année et @Yolanda Yeabow, une intervention avec les petits, pour que les grands puissent leur proposer une leçon sur la période de leur choix, magique ou moldue. Il ne serait pas là pour superviser cela, mais sa collègue serait sans doute aussi efficace que lui. Ses élèves ne manqueraient ainsi aucun cours.

Erin, justement, évoqua Poudlard. Malachy était en train de s’appliquer à allumer les plaques de cuisson pour y faire revenir, d’abord le basilic thaïlandais, puis les petits dés de poulet que la jeune femme avait préparés, avec un filet d’huile d’olive et dans un mélange d’épices. Erin voulait savoir comment allait la vie au Château, si bien qu’un sourire taquin naquit sur la gueule du Loup qui ne savait bien par où commencer. La réponse simple était qu’il se sentait très emmerdé par sa vie à Poudlard, parce qu’il avait un choix à faire qu’il était bien incapable de prendre. Ils auraient pu se lancer dans cette conversation, mais si Malachy n’avait pas encore pu être convaincu, il ne le serait sans doute pas plus par Erin. Or, un détail non-négligeable venait s’ajouter à cette histoire : la personne qui l’emmerdait et le poussait à faire ce choix était un garçon aux lunettes qui glissaient éternellement le long de son nez, et qui lui avait confié, entre deux maladresses, un secret que le loup et sa grande gueule avaient été particulièrement heureux de recevoir.
Malachy cherchait comment partager cela avec Erin depuis qu’il avait pénétré sa colocation, parce que s’il connaissait la valeur des secrets, et l’importance que ceux-ci restent bien gardés, la jeune femme était la première concernée par celui-ci, et assez malheureusement pour la confiance que lui faisait @Lemony Anderson, elle passait avant lui, sans trop d’hésitation ni de vergogne. « J’ai un collègue qui m’emmerde avec une pétition qu’il veut que je signe. C’est le bordel, à Poudlard, depuis le renvoi des gamins. J’ai déjà foutu en l’air pas mal de mes habitudes et bousculé deux trois relations autour de cette histoire, parce que j’ai la sensation qu’il faut que je prenne parti, mais que je ne suis pas sûr de vouloir le faire. » Il songeait en évoquant cela à Yolanda, justement, et puis à Hekate, bien sûr, avec qui il s’était disputé assez férocement autour de l’affaire. Il n’aimait pas cela, il avait l’impression de revenir en arrière, et aurait préféré terminer son année tranquillement, comme il l’avait fait de la précédente, mais cela semblait peu ou prou impossible, vu la série de désastreuses décisions que semblait vouloir prendre @Severus Rogue.  Du bout de la patte, il tournait une cuiller en bois dans la poêle, de façon que le poulet soit bien enduit d’épices. « Tiens, si tu veux, tu peux faire la pate brisée. Tous les ingrédients sont déjà dosés, tu mets juste tout dans un bol, tu ajoutes un œuf, et tu malaxes, avec tes pa – avec tes mains. » Il désigna du menton la farine, la poudre d’amende, le sucre et la levure qu’il avait déjà sortis de son sac. « Et puis tant que tu y es, tu peux me raconter comment tu as rencontré Anderson, et puis si toi aussi, il t’emmerde, parce que clairement, je n’en peux plus de l’entendre essayer de me convaincre de rejoindre son syndicat ! Il a choisi le pire nom ! TUSH, par Séléné ... J’espère que tu ne l’y as pas aidé, au moins, ça me décevrait beaucoup, Squirrel … »

Malachy avait tourné la tête pour chercher son regard, impatient de voir comment Erin réagirait à ses insinuations, et quelle pirouette elle trouverait pour éviter d’évoquer ses galipettes avec le professeur de Sciences Moldues du Château Poudlard. Il n'entendit pas que comme ça, tellement facilement, le surnom qu’il lui donnait du temps de la guerre avait glissé le long de sa langue, comme s’il n’avait jamais été oublié.


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Mar 17 Nov - 17:37


Le loup et la blairelle

@Malachy J. Lyons

09 avril 2004



Voir Sùil si calme, si attentif a quelque chose de presque inquiétant. Et de résolument inhabituel. Aussi tu ne peux t'empêcher de jeter, de temps à autre, des regards intrigués vers le canapé, ne discernant que l'éclat lumineux de ses yeux bleus et, parfois, un bout de queue dépassant hardiment… avant de se rétracter aussitôt. Sans doute a-t-il compris, en effet, qu'un prédateur autrement plus impressionnant et plus dangereux que lui est entré dans la pièce. Que ce grand loup au pelage bouclé serait capable de ne faire qu'une bouchée de lui, au contraire de ces humains immenses qui se laissent trop prendre au jeu de ses bêtises et de ses miaulements attendrissants. Encore que tu penses ton ami tout à fait prompt à se laisser avoir… Mais la part du loup est trop prégnante ou son odeur, affirme-t-il, même si la notion de puanteur fait naître une moue sur tes lèvres. Ce n'est pas la première fois que tu l'entends employer ce vocabulaire, il le disait déjà à l'époque, quand vos missions vous emportaient aux lendemains de la pleine lune, sitôt remis sur ses pattes. Et déjà tu secouais la tête, refusant ce terme si péjoratif. Malachy… Malachy sent une multitude de choses, le cuir, le parchemin, parfois la cigarette – ce soir – ou un rien de menthol. Et quelque chose de plus animal, de plus fort. Mais cette odeur a toujours été pour toi bien plus source de réconfort que d’inconfort. Et tu ne doutes pas qu’il en aille de même pour d’autres que toi !

Le poulet écarté, tu te concentres désormais sur les gousses d’ail déposées au bord de ta planche, respirant avec bonheur son odeur doucereuse dans tes narines déjà pleines de toutes les autres saveurs en préparation. Et tandis que s’agite ainsi ton odorat, ton ouïe n’est pas en reste, les oreilles grandes ouvertes, guettant la moindre mention, le moindre indice concernant Lemony… Alors quelle meilleure façon qu’en évoquant Poudlard ? Et il te répond, bien sûr. Te parle de ce collègue insistant et de sa pétition, des prises de position qu’on exige d’eux et des partis qu’il se refuse à suivre. De ses habitudes, de sa routine en miette et de tous ces changements qui le déboussolent et l’ennuient. Tu t’es approchée, au fil de ses mots, pour venir glisser l’ail dans la poêle après avoir guetté son assentiment du coin de l'œil.

L’affaire est grave. Le renvoi des deux adolescents n’en finit pas d’échauffer les sangs, de faire crier au scandale, et à raison. Quels que soient leurs torts, ces deux-là n’étaient encore que des mômes, à peine majeurs. Et si par leur participation à cette foutue chorale, ils ont ébranlé la sacro-sainte neutralité de Poudlard… N’est-ce pas au directeur lui-même, d’en prendre la responsabilité ? Du haut de son escalier en colimaçon, n’est-il pas censé s’en porter garant, plutôt que de mettre en péril l’avenir de deux fauteurs de troubles ? Tu as longuement réfléchi à la question, sans trouver de réponse adéquate. Mais à cet instant précis, aucune considération politique, de justice ou d’équité ne parvient à maintenir tes pensées en ordre de combat. Parce qu’il n’a fallu qu’une seule évocation de ce fichu collègue avec sa pétition pour que ton esprit s’évade aussitôt vers un regard bleu lumineux, cerclé d’une monture épaisse, vers quelques mèches en pagaille et un sourire tantôt frondeur, tantôt timide qui te fait fondre plus sûrement que tout sortilège.

Mais après tout, concentré sur ses gestes et sa recette, peut-être Malachy n’a-t-il pas remarqué la rougeur soudaine qui monte de ton cou et envahit tes joues. Non, il n’y aura probablement pas été attentif, d’ailleurs il te donne déjà de nouvelles instructions pour votre dessert. Ravie d’avoir une raison de te détourner de lui, tu lèves tes mains encore chargées de saveurs avant de rejoindre l’évier. « Pas de souci, je vais juste me laver les mains avant. »
Oh Merlin, tu as rarement lavé tes mains avec tant d’attention et d’application – exceptée la fois où tu avais renversé un plein flacon de bile de crapaud sur toi en cours de potion… L’odeur s’était accrochée trois jours durant à tes vêtements et tes cheveux, malgré les shampooings ! Alors tu prends ton temps, frottant le pain de savon entre tes paumes, tes doigts. Juste le temps que ton visage retrouve une teinte plus naturelle. Juste le temps de t’assurer qu’il n’a pas remarqué ta réaction. Juste… Comment ça, « comment tu connais Anderson » ? Qu’est-ce qui lui fait dire que… S’il t’emmerde ? Oh Malachy, c’est tout le contraire, si tu savais… Une seconde, tu es prête à envoyer promener toutes tes résolutions de discrétion pour lui confier toute la douceur, toute la tendresse qui font vibrer ton cœur ces jours derniers. Pour défendre Lemony contre toute cette verve, tenter d’expliquer, de raisonner, de… Mais le nom tombe entre vous et te tire un gloussement étouffé. Tout en essuyant tes mains, tu réfrènes ce même rire qui a éclaté la première fois que tu as entendu parler du TUSH. TUSH, par Merlin… On dirait une marque de cosmétiques, ou peut-être de matériel à balais ! Ou de pâtisserie, tiens, songes-tu en glissant tes mains dans le saladier pour y mélanger les différents ingrédients de la pâte brisée.

Mais il insiste Malachy, et le doute finit par se frayer un chemin dans ton esprit. Il insiste un peu trop. Et malgré les années écoulées, il te semble retrouver là exactement le même loup qui te tarabustait quelques fois quand le moral était en berne, jusqu’à te tirer les doxys du placard. Serait-il possible que… « Daingead! » Le juron s’échappe tandis que les soupçons montent jusqu’à tes yeux. Tu cherches les siens, les mains plaquées sur les hanches dans une attitude que tu espères sévère. « Je peux savoir ce que tu sous-entends, madadh-allaidh beag? » Le surnom est sorti tout aussi naturellement que le tien, souvenir lointain mêlé de gaélique.
Avec tes joues empourprées et tes mains pleines de farines, tu n’as sans doute pas grand-chose d’impressionnant. Ni de très crédible, d’ailleurs. Mais par Helga, il ne t’aura pas aussi facilement qu’à l’époque ! S’il veut une information… Il lui faudra en livrer d’abord ! Du moins essayes-tu de t’en convaincre, trop consciente qu’il lui sera si facile de te faire parler avec quelques questions de plus…

Daingead! : Bon sang !
Madadh-allaidh beag? : Petit loup

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Mer 23 Déc - 0:03




 
Le loup et la blairelle
Un vendredi soir du mois d'avril 2004, jour 4 du Cycle Lunaire

Par Séléné ! C’est qu’elle faisait l’innocente, en plus !

Toute enfarinée, les mains sur les hanches et les joues roses, elle lançait des jurons en gaélique et faisait mine de ne pas savoir où il voulait en venir, de ne pas comprendre ses sous-entendus pourtant presque grossiers au sujet de la situation dans laquelle elle s’était embarquée. Pire que ça, même, elle faisait mine d’être outrée par ses propos, comme si elle ne savait pas déjà que Malachy ne pourrait rien, jamais, lui reprocher. Elle savait, n’est-ce pas ? Qu’il ne pourrait qu’obéir, ployer, abdiquer, si elle lui demandait de se taire. Qu’il retournerait à la niche, si elle lui demandait de le faire, de ne pas s’en mêler, si elle ne voulait pas en parler. Mais elle ne lui demandait pas cela, n’est-ce pas ? Elle se souvenait de sa curiosité, elle savait que ça lui était irrésistible, elle ne lui en voudrait jamais pour cela, pas vrai ?

Malachy s’en retourna à sa poêle, remuant du bout de sa cuiller en bois les morceaux de poulet qui commençaient déjà à produire un jus délicieusement épicé. Comment tourner la chose … C’était lui, qui était censé lui tirer les vers du nez, et pas l’inverse ! Il ne voulait pas – ne pouvait pas, presque – trahir @Lemony Anderson, ce qui voulait dire que c’était elle qui devait tout balancer. Il ne pouvait pas amener la chose en premier, et ne pouvait ainsi qu’espérer qu’elle aurait envie de partager avec son petit-loup ses aventures amoureuses, comme ça avait été le cas, un jour. Que ce soit une amourette avec le professeur de sciences moldues de Poudlard, d’ailleurs, ou un fiasco complet avec ce même bonhomme, ou même avec un autre, d’ailleurs, il n’en avait cure. Il était trop heureux de la revoir, et cherchait désormais à la retrouver. Qui était-elle, désormais ? Qui aimait-elle ? Qu’est-ce qui la faisait vibrer ? Qu’est-ce qui la faisait rire ? Lemony ? La politique anglaise ? Faire des glaces pour Fortarôme ? Peu lui importait, à vrai dire. Tant qu’elle était heureuse, tant qu’elle poursuivait ses rêves ; il le lui avait dit, ce jour-là, à Poudlard, quand ils s’étaient retrouvés. Il n’avait pas changé d’idée à ce propos.

Lemony l’avait questionné sur sa vie amoureuse à lui pour cracher le morceau ; peut-être devrait-il en faire de même pour qu’Erin admette à son tour ses cachotteries. Pas vraiment honteux d’utiliser @Mara Lochlainn à de telles fins, il choisit de répondre ainsi : « Rien, rien, t’énerves pas, Squirrel ! C’est juste qu’on parlait, avec Lemony, peu avant qu’il sorte son TUSH, j’ai raconté mes dernières aventures amoureuses à Inverness, et puis lui, il a mentionné ton nom, voilà, c’est tout. » Presque rien, n’est-ce pas ? Il n’avait presque rien dit, promis ! Presque rien balancé des confessions que lui avait faites Lemony !

Séléné, elle était bonne, n’est-ce pas ? Bien plus douée que lui, en tous cas, pour lui tirer les vers de la truffe, et ainsi faite pour torturer des criminels de guerre afin de leur faire cracher des informations de la plus haute importance, sans aucun doute. Ce fut à son tour d’avoir envie de mettre ses poings contre ses hanches en signe de désapprobation, il lui tourna ainsi le dos pour se concentrer sur sa poêle dans laquelle il s’appliquait désormais à verser quelques huiles, mimant aussi bien que possible une désapprobation qu’évidemment, il ne ressentait pas le moins du monde. Il avait toujours été incapable de lui cacher quoi que ce soit, puisqu’elle avait tout de suite su son plus gros secret. Elle avait été parmi les premiers outsider à le savoir, et depuis ce jour-là, il lui avait toujours tout dit. Même les secrets des autres, apparemment.

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Ven 15 Jan - 0:08


Le loup et la blairelle

@Malachy J. Lyons

09 avril 2004



« Je suis désolée, madadh-allaidh beag, je ne voulais pas… »

Dans les épaules un peu plus voutées de Malachy, dans son ton un rien contrit, il y a comme un fond d'excuse qui te va droit au cœur. Pas que tu sois touchée de le voir ainsi gêné… Bien au contraire. Une épine de culpabilité se plante tout droit en toi, et soudain tu t'en veux de cet air faussement sévère, de cet humour en demi-teinte qui te viens si naturellement mais peut parfois dérouter – @Damocles Slughorn continue de s'y laisser prendre de temps à autre. À l'époque, juchés sur un toit à observer à alentour, vous ne vous lassiez pas de vous taquiner, échangeant confidences et piques d'humour en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Lumos. Avec une étrange familiarité d'ailleurs, pour toi si timide, si peu à l'aise dans les interactions et les échanges à moins que les mois, voire les années, ne t'aient démontré la fiabilité de la personne en face. Oui mais voilà. C'est Malachy. Oh, tu lui laisses bien volontiers tout le crédit de votre rapprochement si aisé. Si la guerre et ses urgences ont accéléré bien des choses – Merlin, tu en sais quelque chose… –, à l'origine de votre amitié, il y a aussi et surtout son rire, son aisance, ses sourires ravageurs et cette chaleur qu'il irradie à qui veut s'y réchauffer. Et tu en avais tant besoin, de cette flamme, de ce soutien, de cette affection qu'il t'offrait sans dessein, ni arrière pensée. Cette tendresse presque fraternelle. Le mot a quelque chose d'étrange pour toi, compte tenu de tes relations si délicates avec ta fratrie, et pourtant.
Alors quoi, a-t-il oublié vos réparties, votre second degré ? Ou n'est-ce qu'une ruse pour mieux te faire parler ? C'est qu'il en serait capable, ce loup félon. Mais le pire… C'est que son stratagème est un franc succès. Parce que tu n'as pas envie qu'il te pense vraiment énervée – douce Helga, pourrais-tu seulement être un jour en colère après lui ? Parce qu'au fond, il n'y a pas grand chose à cacher, surtout si Lemony en a déjà évoqué quelques bribes. Lemony lui a parlé de toi. Cette seule idée fait glisser un frisson délicieux le long de ta colonne vertébrale. Sans trop connaître la relation des deux hommes, tu es touchée de le savoir. Lemony lui a parlé de toi. Ce n'est pas rien ! Toi même, tu n'as lâché que quelques bribes d'informations bien parcellaires à Adele, qui t'a vue revenir en pleine après-midi après avoir découché, les joues encore rosies et le regard lumineux. Il fallait bien lui confier quelques détails, pour qu'elle accepte de te laisser en paix… Détails qui n'incluaient pas le nom du concerné. Elle aurait été bien trop capable de débarquer à Poudlard avec force et fracas et rien, aucune de ses questions, de ses insinuations et tentatives ne t'a fait craquer. Pour l'instant, du moins. Et ce n'est pourtant pas faute de mourir d'envie de partager un peu la douceur de ce qui a envahi ta vie ces trois dernières semaines.

Alors te voilà, une tache de farine sur le bout du nez, les joues plus roses qu'une salamandre en plein soleil, à malaxer vigoureusement cette pauvre pâte brisée, comme pour lui communiquer le trop plein d'émotions qui t'envahis de seulement évoquer le sujet.
« Je… je connais Lemony depuis des années, en fait. On était ensemble à Poudlard. Il… On étais amis. » Ces derniers jours, tu t'es beaucoup interrogée sur ce point. Pourquoi étiez-vous seulement amis, à l'époque ? Parce qu'il semblait toujours avoir le cœur ailleurs, comme en témoignaient ses chamailleries perpétuelles avec Adele ? Parce que c'était ainsi, de l'amitié, et que vous ne cherchiez pas plus loin ? Parce que tu ne voyais de toute façon pas plus loin que la couverture de tes livres ? Au fond, peu importe. Tu ne souhaites pas que les choses aient été différentes.
Tes doigts s'enfoncent encore dans le saladier, un peu fébriles. « On s'est recroisés dernièrement, et c'était… Enfin, c'était… Je veux dire… » Les mots te manquent et dans ces vaines tentatives, tu finis par abandonner. « On a fini par s'embrasser. » Tu as fini par l'embrasser. S'il y a bien une personne à qui tu voudrais confier ta peur cette nuit-là, ce geste fou qui t'a poussé vers Lemony, c'est bien Malachy. Mais si grande qu'en soit ton envie, ton serment envers Mrs Oaks tient toujours. « Et depuis, on est… Il… Enfin, voilà tu sais tout. »

Prenant soudain consciente de l'aspect compact de ta victime du moment, tu repousses le saladier, écartant du même coup une mèche échappée devant tes yeux, ce qui vient orner ton front d'une nouvelle trace de farine. Tout au long de cette tirade décousue, tu n'as pas osé lever les yeux vers ton ami, mais alors que tu penses trouver le courage de lui jeter un regard, un miaulement annonciateur de catastrophe se fait entendre. Parfaite excuse pour continuer de fuir, tu aperçois Sùil prendre son élan pour sauter sur le comptoir, venant inspecter les reliefs de poulet avec intérêt. Le temps de la faire glisser au sol, tu t'éclaircis la voix pour demander : « Et toi alors, tu as eu des… Hm. Des aventures amoureuses dernièrement ? » Oh, qu'on ne s'y trompe pas, tu es réellement curieuse d'en savoir davantage sur ce sous-entendu qu'il a laissé échapper. Mais la tentative de diversion est évidente, ses chances d'efficacité proches du zéro absolu. Et aussi peu crédible que tes vains efforts pour paraître parfaitement détachée vis-à-vis de toute cette conversation. Aussi, sur une dernière caresse à Sùil que tu reposes au sol, tu renouvelles l'essai, désignant la préparation aussi enfarinée que toi. « Besoin que je te fasse autre chose ? »

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