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I want to drown myself in a bottle of her perfume || Daph x Pando
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 425
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Lun 21 Sep - 17:06




I want to drown myself in a bottle of her perfume
FB 24 février 2004 ft. @Daphné S. Greengrass
Pandora est allée au boulot avec une gueule de bois, ce jour-là. Trop prise dans l’écriture de son article sur les femmes et le Magenmagot, elle n’a vu personne en dehors de ses collègues pendant près de deux semaines, et c’est à peine si elle a croisé Georgia et Adriene à la maison tant elle rentrait tard et sortait tôt. Mais une fois l’article paru, elle est sortie danser avec ses colocataires, et même Georgia a pu venir : Flaquemare ne jouait son prochain match que dans une dizaine de jours. Elle a passé une soirée extraordinaire, elles ont fini par danser toutes les trois sur une table, un moldu a voulu leur payer une bouteille de vodka, et elles se sont toutes les trois accordées pour déterminer qu’il pouvait aller se faire noyer par un strangulot pour tout ce qu’elles en avaient à faire de sa tête de troll des montagnes. Il est reparti la queue entre les jambes comme s’était amusée à le souligner Adriene. Pandora, bien sûr, n’avait pas compris le jeu de mot.  

Pandora n’est jamais intéressée, de toute façon, par ces garçons qui viennent la voir, en boîte. Ces derniers temps, ce n’est même pas vraiment gênant, parce que de son côté, Adriene a toujours « plus intéressant à sa disposition », comme elle dit, et Georgia, alors qu’elle est d’ordinaire la plus séductrice des trois, fait mine de ne même plus voir tous les garçons qui lui tournent autour. Ça l’arrange, parce que comme ça, elle n’a pas besoin de faire semblant. Dans son cas en effet, elle se convainc que si elle n’est pas intéressée par eux, c’est parce que ce ne sont que des moldus, et que bien sûr, ceux-ci ne peuvent pas la comprendre. Comme s’il y avait besoin qu’ils la comprennent pour qu’elle accepte de les embrasser en boîte de nuit. Mais c’est une bonne excuse, n’est-ce pas ? C’est la meilleure qu’elle a trouvé, en tous cas, pour s’expliquer le dégoût qu’elle ressent parfois à l’égard de ces garçons, et pour l’expliquer à ses colocataires, toujours trop curieuses.

Enfin ; elle a passé une bonne soirée, donc, s’est appliquée à ne pas se questionner sur cette absence de désir à l’égard du garçon à la vodka, et est rentrée chez elle, titubant joyeusement jusqu’à porte de sa chambre. Le lendemain, elle est allée au boulot avec une gueule de bois, mais pas de mauvaise humeur, et en est ressortie presque aussi gaiement.
C’est qu’elle retrouve Daphné, aujourd’hui. Cela fait près de deux semaines qu’elles ne se sont pas vues. C’est rare, ces derniers temps, mais elle n’a pas pu faire autrement, elle n’a pas pu s’arranger. Elle lui a écrit, ainsi, il y a quelques jours, prévoyant que sa charge de travail s’abaisserait une fois l’article publié, et lui a proposé de venir prendre le thé. Le jour venu, elle décide alors de transplaner directement jusque chez-elle depuis les bureaux de Witch Weekly, pour ne pas être en retard. Elle préfère marcher, d’ordinaire, ça lui permet de prendre l’air, de fumer une cigarette, mais elle veut avoir le temps de se préparer pour l’arrivée de Daphné. Elle prend une douche, en fait – la seconde de la journée, mais il lui semble qu’elle aura l’air plus fraîche : elle porte encore sur le visage les marques de la soirée de la veille. Elle ne prend toutefois pas la peine de se remaquiller – elle n’en aura pas le temps, de toute façon. Au sortir de sa salle de bain personnelle, elle se glisse dans une petite robe de laine noire qu’elle ne met plus parce qu’elle peluche beaucoup, mais elle l’adore. Elle la portait souvent, adolescente ; Daphné la reconnaîtra sûrement. Saturne est dans son sillon quand elle fini par monter à l’étage pour préparer le thé : la jeune femme ne devrait pas tarder à arriver. Le chat monte sur le comptoir de la cuisine alors qu’elle prépare un petit plateau où elle met quelques scones et des fruits. C’est lui qui entend en premier la porte s’ouvrir : il tourne la tête et saute jusqu’au sol, prêt à accueillir l’invitée. Ce n’est pas Daphné, toutefois, mais Adriene, qui apparaît dans l’embrasure de la porte de la cuisine. Pandora lui propose de se joindre à elles prendre le thé, mais la jeune femme répond qu’elle va les laisser tranquilles, toutes les deux. Elle a un air mutin au visage, que Pandora ne comprend pas, mais elle se rassure : de toute façon, elle comprend rarement Adriene. Sa colocataire a souvent cet air cryptique peint sur la face, comme ceux qui savent des choses sur vous que vous-même ne pourrez jamais deviner. La colocataire s’exile alors dans ses appartements au dernier étage de la maison et Pandora a à peine le temps de poser le plateau sur la table qu’elle entend sonner à la porte. Elle lui a portant dit cent fois qu’elle pouvait entrer sans toquer : les sortilèges de protection l’y autorisaient, et elle aussi.

La sorcière descend alors ses escaliers couverts de moquette, et ouvre la porte à Daphné. Un sourire éclaire son visage quand elle la voit dans l’embrasure, et elle se rassure : elle n’avait pas encore oublié ses traits. « Je vais finir par me vexer ! Tu sais très bien que pour toi, la porte est toujours ouverte … » Elle tente d’emprunter à Georgia son air taquin pour prononcer ces quelques mots ; elle y arrive sans doute moins bien qu’elle. Cela fait des mois, maintenant, qu'elles se sont retrouvées, et pourtant, elles n'ont pas retrouvé ce qu'elles avaient avant. A Poudlard, quand elles étaient encore des adolescentes qui passaient au moins une nuit par mois – que dis-je, semaine, même – à dormir dans le lit l'une de l'autre. Elles sont plus pudiques, maintenant, plus réservées. Pandora l'est, tout du moins. Elle pose sa tête contre la porte, et plutôt que se pencher vers Daphné pour embrasser ses joues rosies par le froid, elle se contente de chercher son regard. « J’ai quelque chose pour toi … » En effet, la journaliste n’est pas rentrée de ses offices les mains vides ... Elle laisse son invitée rentrer, créant un peu de mystère autour de sa surprise, mais se surprend bien vite en attrapant la paume de Daphné dans la sienne, pour l’attirer vers sa chambre. Elles faisaient ça, souvent, adolescentes ; elles parcouraient les couloirs du château, main dans la main. C’était un peu différent cette fois-là, toutefois. Il y avait quelque chose de plus électrique.

Dans sa chambre, Pandora a un mannequin sur lequel elle prépare ses tenues. Cette fois ci, ce n’est toutefois pas une de ses petites robes noires qui recouvre le corps en toile de jute du mannequin, mais un trenchcoat furburry. Un sourire aux lèvres, elle le lui présente. « C’est pour me faire pardonner de ne pas avoir pu me rendre disponible ces dernières semaines. On a fait un photoshoot de la collection le mois dernier, je suis allée te récupérer ce trench. Tu verras, il est complètement imperméable, parfait pour le printemps… » Pandora laisse flotter son explication, parce qu'entre temps, elle a croisé le regard de Daphné. Elle espère que ça lui plaît.

Ces derniers temps, le monde sorcier semble sur le point de s’effondrer. Reissen a été emprisonné pour avoir organisé un concert, Narcissa Black a fait célébrer l’anniversaire de son Mangemort de mari sur le parvis d’une banque, @Uriel J. Lewis a confessé être l’enfant d’un viol de @Lucius A. Malefoy, et @Severus Rogue a renvoyé deux adolescents de Poudlard. Evidemment, toutes ces informations sont liées, quoi qu'elles seraient largement suffisantes à elles seules. Il semble pourtant à Pandora qu’elle tient toujours bien sûr ses deux pieds, malgré l’orage. Elle est certaine que c’est un peu grâce à Daphné.

A l’étage, la bouilloire siffle. Elle attendra cinq minutes, et au pire, elle n’aura qu’à chanter.

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Daphné S. Greengrass

Daphné S. Greengrass
MODÉRATRICE
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Jeu 24 Sep - 20:31


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i want to drown myself in a bottle of her perfume

@Daphné S. Greengrass & @P. Pandora Parkinson

◊ ◊ ◊



Daphné avait constamment la tête qui pulsait, ces derniers jours. Il y avait trop de tracas qui s'amoncelaient sous le crâne de l'héritière, qui faisait les cent pas sans discontinuer dans son atelier. Rachmaninov s'enflammait, depuis le tourne disque qu'elle avait posé à l'autre bout de la salle, et semblait donner un rythme toujours plus soutenu à ses déambulations. Elle s'arrêtait soudainement quand la pièce se faisait plus douce, prenant l'occasion d'inspirer profondément, à peser les pour et les contres.

La lettre qu'elle avait écrite, trois jours après le concert de Reissen, et cet hommage odieux à ce qui assassinait sans frémir, reposait près du tourne-disque. Les yeux de la Greengrass y retombait à chaque instant, attirés par ces mots qu'elle avait dressé et qu'elle avait si longuement eu du mal à assumer. Depuis, seulement, elle avait croisé Uriel. Depuis, Narcissa elle-même lui avait écrit. Depuis, aussi, Drago avait foulé le pas de sa porte.

Les derniers jours avaient, sans peine, été des plus angoissants qui soient. Elle avait contacté Pandora, ce jour-là, pour lui demander sa présence le soir même, seulement la jeune femme lui avait rappelé son emploi du temps chargé, désolée. Daphné avait déglutit : elle avait oublié, évidemment, comme les gens étaient occupés. Ceux du vrai monde, qui n'étaient pas réfugiés dans leurs ateliers, à pondérer le temps et refaire les événements. La jeune femme était restée bête, longtemps, avant que cette situation ne lui donne finalement le soutien nécessaire pour lui écrire. La réponse n'était toujours pas arrivée, et Daphné désolait de s'imaginer lettre perdue, au fin fond du paquet des préoccupations de Nott deuxième du nom.

Elle n'avait pu, alors, que se recentrer sur soi-même et relire, sans fin, ce courrier sanguin qu'elle avait écrit pour ses clientes, pour toutes ces sorcières qui pourraient la lire. Plus elle le lisait, toutefois, plus elle voyait des choses à u rajouter, des choses sur lesquelles appuyer, et son esprit s'enflammait plus encore. Daphné avait alors décider de ne plus y toucher, elle demanderait son avis à Pandora, seule elle saurait mettre de l'ordre dans ses pensées et la conseiller sur la bonne démarche à suivre. Elle avait cela pour elle, Pandora, qu'elle savait trancher là où Daphné analyserait sans fin toutes les probabilités.

Elle la lui ferait lire dès ce soir, d'ailleurs, c'était décidé ; car enfin, la journaliste pouvait lui dédier de son temps. Daphné se détestait, parfois, de cette dépendance qu'elle sentait grandir vis-à-vis de sa vieille amie. Elle s'efforçait alors à une certaine distance, pour ne pas lui dévoiler cette faiblesse, pour ne pas l'inquiéter peut-être, la faire fuir, qui sait ? L'héritière Greengrass craignait de se perdre dans cette relation, où il était si facile de s'accrocher et de s'y abandonner à corps perdu. Elle se refusait à trop lui donner, trop fière pour se retrouver seule investie, seule trop dévouée. C'est pour cela qu'elle n'avait rien répondu de déplacé, quand Pandora lui avait annoncé qu'elles ne se verraient pas plusieurs semaines, parce qu'elle était occupée par son travail, quand avant, elle aurait pu se glisser sur son lit, l'observer travailler en esquissant les courbes de son prochain flacon. Elles auraient fait comme avant, en présence l'une de l'autre, sans avoir besoin de raison, d'activités, de quoique ce soit. Qu'elle en vienne à penser ainsi, alors que l'idée ne semblait n'avoir même pas effleuré l'esprit de la brune, lui rappelait une fois encore combien il lui était primordial de ne pas trop s'avancer.

Elle serait tout aussi tempérée, ce soir, se promettait-elle en enfilant distraitement sa veste en daim. Ses collants étaient filés, sur la cuisse droite, remarqua-t-elle en chaussant ses bottines à talon, un soupir lui échappant déjà. Elle devrait remonter, se changer - Pandora lui pardonnerait sûrement si elle ne le faisait pas, non ? Déjà, son sac était sur son épaule, courrier précieusement plié à l'intérieur, et elle pivotait pour transplaner.

Daphné atterrit devant l'entrée, hésita à ouvrir, fit un pas en arrière, réalisa qu'elle était venue les mains vides - était-ce encore grave, après tant de passages dans cette maison, maintenant ? Le froid lui montait aux joues, rapidement, elle ne pouvait pas s'abandonner au doute bien plus longtemps : son doigt appuya sur la sonnette, une fois, deux fois, prévenant de son arrivée. Elle aurait pu rentrer, Pandora le lui disait toujours, mais elle ne le faisait jamais : c'était une de ces limites, là, celles propres à ne pas s'abandonner tout à fait.

Il était dur de les tenir, toutefois, quand Pandora arrivait devant elle, porte tout juste entrouverte, avec ce sourire trop grand, trop ravi de la retrouver. Daphné sentit son corps se tendre, prête à faire un pas vers elle, pour la saluer, avoir l'effluve de son parfum lui chatouiller le nez alors qu'elle déposait une bise sur sa joue droite, mais Pandora posait la tête sur le chambranle de la porte, l'immobilisant sur place. Elle lui rappelait qu'elle pouvait entrer, qu'elle se vexerait, à force, et Daphné voulut lui dire qu'elle ne l'avait pas été, ouverte, cette dernière semaine. Elle s'en voulait, déjà, d'avoir ses pensées, alors elle se concentra sur son nez, son sourire taquin, ses yeux qui la cherchaient. Ils trouvèrent les siens, finalement, alors que Daphné soufflait une excuse :

- Je ne veux pas surprendre tes amies.

Ses colocataires, ces deux femmes qu'elle ne s'était jamais attendue à voir dans le cercle de fréquentation de Pandora. Il y avait une née-moldue, blonde, joueuse de Quidditch qui plus est, aux antipodes de tout ce que Pandora avait côtoyé. Il y avait bien, ça et là, quelques similitudes avec Drago : était-elle encore toujours accrochée à lui ? Cherchait-elle en fréquentant cette sang-de-bourbe populaire les affections qu'elle n'avait pas eu chez Malefoy ? Ça la démangeait, sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Elle se montait trop la tête, aussi, voyant l'ombre de Malefoy partout, ces derniers temps. Cette famille la hantait.

Toute à ses pensées, elle fut prise au dépourvu quand Pandora lui annonça qu'elle avait quelque chose pour elle. Ses sourcils se froncèrent, et elle se morigéna : elle aurait vraiment dû ne pas arriver les mains vides. Elle fit un pas à l'intérieur, les lèvres plissées, embêtée. Elle n'eut pas le temps de se gronder plus longtemps, toutefois, car Pandora glissa sa main dans la sienne, l'entraînant vers sa chambre. Elle écarquilla un peu les yeux, se laissant guider, les prunelles bêtement figées sur leurs deux mains liées.

- Pour moi ? balbutia-t-elle tout juste alors que ses bottines martelaient la moquette.

Déjà, elles étaient arrivées dans la chambre, et Pandora lui présentait un mannequin, où trônait le plus beau des manteaux. Les yeux de Daphné glissèrent sur la pièce, pétillants quelque peu devant la beauté du tissus. Émue, en comprenant qu'il était pour elle, la jeune femme s'en voulut aussitôt d'avoir été si mauvaise envers Pandora. Évidemment, qu'elle avait été occupée, vraiment occupée : ce n'était pas pour autant que sa personne avait quitté totalement ses pensées. Cela la soulageait, juste un peu, et l'enchantait bien plus que le cadeau en lui-même. Daphné fit quelques pas vers le mannequin, effleurant le tissu d'un geste. Il était vraiment très beau, et il lui irait à ravir. Pandora avait l'œil, sans aucun doute. Un œil qu'elle avait tourné vers elle, pour lui trouver une pièce rien qu'à elle. Une pièce offerte, une pièce si luxueuse, offerte quelques jours avant son anniversaire, comme si de rien n'était. Elles étaient toutes deux d'un manque d'honnêteté affolant, réalisa Daphné en se tournant vers la jeune journaliste. Son sourire était doux, ses yeux trop attendris.

- Il est magnifique. Je peux l'essayer ? demanda-t-elle alors, ses doigts se faufilant déjà vers le trench.

En quelques gestes, Pandora l'avait aidé à le retirer du mannequin et à glisser le vêtement sur son corps. Elle le noua à la taille, fit un tour sur elle-même, puis releva les yeux vers son amie, sourire ravi aux lèvres.

- Ça me touche, vraiment, il est superbe. Je ne pensais pas que tu te souviendrais de... merci, en tout cas, il est très beau. C'est du Abbott&Co, c'est ça ?

Elle observa les manches, le détail des coutures, appréciant la qualité de l'ouvrage. C'était une belle pièce, vraiment. Elle ne la méritait probablement pas, pour le peu qu'elle sortait. Était-ce un signe de Pandora, la poussant dans le dos, pour s'émanciper un peu plus ? Daphné retira le vêtement, qu'elle replie tranquillement, évitant quelques temps le regard de Pandora. Elle hésita, inspira profondément, puis murmura :

- Je n'ai pas été au théâtre, depuis, mais il irait bien, avec mes jolies robes. Tu m'accompagnerais ?

Là, voilà : les limites étaient conservées. Ensemble, mais tournées vers l'extérieur tout de même. Une dépendance dissimulée. Ses yeux retrouvèrent ceux de Pandora, troublés.

- Plus tard, bien sûr, quand ça ira mieux.

Elle le rajouta, précipitamment, quand leurs prunelles se croisent, comme pour s'excuser de penser à ça avec tout ce qu'il se passait en ce moment. Il fallait qu'elle raconte, à Pandora, tout le maelström d'événements dramatiques qui s'étaient enchaînés. Uriel, Drago, son courrier à Theodore… Merlin, autour d'un thé, ce serait mieux. Quand elles seront sorties de cette chambre, où chaque mot semblait en cacher mille autres.

1522 mots (c) oxymort

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
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Sam 10 Oct - 20:41




I want to drown myself in a bottle of her perfume
FB 24 février 2004 ft. @Daphné S. Greengrass
Daphné ne lui en veut pas – ou en tous cas, elle ne lui en veut plus. Elle a un grand sourire sur son visage, et même, Pandora le jurerait : quelques étoiles dans les yeux. L’imperméable lui plaît, donc. Elle veut l’essayer tout de suite, Pandora l’invite ainsi à le faire d’un signe de main. Elle la regarde se mouvoir dans la pièce, comme une chatte curieuse mais précautionneuse, et se questionne sur ce qu’elle a dit, tout à l’heure. Je ne veux pas surprendre tes amies … Ce n’est pourtant pas Daphné qui surprendrait Adriene, ou même Georgia. Les deux colocataires de Pandora ne sont point même étonnées par la parfumeuse qui passe de plus en plus de temps chez elles, ces derniers mois ; après tout, elles en connaissent une autre, d’héritière orpheline au sang-pur qu’il a fallu s’appliquer à éduquer et à décoincer. N’est-ce pas plutôt Daphné qui est surprise ? C’est elle qui hausse les sourcils quand elle voit la nouvelle couleur de cheveux d’Adriene – bleu turquoise, cette semaine – ou qui, au contraire, est fascinée par la vision de Georgia qui jacasse dans son téléphone portable, lovée dans l’alcôve de la fenêtre du salon. Adriene, la semaine précédente, a acheté des oranges au marché, pour la prochaine fois que Daphné viendra à la maison, et Georgia a demandé quand est-ce que, justement, elle viendra dîner, parce qu’il faudra absolument tenter une fois de plus de la convaincre de sortir en boîte avec elles. Elles se sont faites à sa présence. Elles l’apprécient, ou au moins, font semblant de vouloir l’intégrer. Daphné marche toujours sur la pointe des pieds dans la maison du 37, Gonzalez Street. Parfois, ça peine Pandora – parfois, même, elle s’en sent jugée. Elle sait bien quelle image elle renvoie aux Sangs-Purs : celle d’une traîtresse à son sang. Aussi simplement, platement, bêtement que ça. Souvent, la plupart du temps, même, elle s’en fiche, de ce reflet. Parfois, toutefois, et surtout quand elle croit lire cette image dans le regard de Daphné, elle est blessée. Mais elle projette, sans doute, sur Daphné, ses propres insécurités. La Greengrass n’est sans doute pas capable de pareille malice.

La blonde, justement, passe une manche, puis l’autre, et Pandora sourit. Cette pièce était faite pour elle. Elle noue la ceinture sur sa taille, tourne sur elle-même, et se ravit que Pandora n’ait pas oublié. De quoi parle-t-elle ? La journaliste hésite un moment, son regard se perdant subitement dans le vague, avant que son cœur ne manque quelques battements – son anniversaire ! Le 28 février, telle une douce équilibriste qui a manqué de naître un jour qui n’existe pas tous les ans. Elle avait oublié, en l’occurrence. Elle a passé ces dernières semaines sous ses parchemins, plumes piquées sur son chapeau et doigts endoloris à force de taper et de taper encore sur sa machine à écrire. Elle savait que le 28 arrivait – mais par Agrippa, pas si vite ! L’imperméable est une aubaine : le shooting a eu lieu pour l’ouverture du Bazar Magimoldu, et il traîne depuis dans les locaux de Witch Weekly. Il allait appartenir au journaliste qui le réclamerait le premier : c’est Pandora qui l’a fait. Elle ne l’a même pas payé ! Ne l’a pas envisagé, pensé, comme un cadeau d’anniversaire, simplement comme une façon de s’excuser de son indisponibilité, ces derniers jours. Elle bégaye, alors : « non, enfin, oui, c’est un Abott&Co. Inspiré d’un trench moldu très classique, amélioré par notre magie. Mais ce n’est pas pour ton anniversaire, ça porterait malheur de le célébrer avant le vingt-huit ! c’est juste … comme ça. » Le rose lui monte aux joues. Elle est ridicule. Elle passe une main dans sa frange et remonte ses chaussettes hautes et grises, songeant au véritable cadeau d’anniversaire qu’elle n’a pas encore trouvé. Elle va y passer la journée. Daphné, devant elle, retire le manteau et le plie avec soin. Elle semble, elle aussi, perdue dans ses pensées. Saturne s’est couché, roulé en boule, créant comme un petit oreiller gris sur la parure en velours vert émeraude du lit à baldaquins. Il hausse la tête et remue ses oreilles quand la bouilloire se met à siffler, à l’étage. Daphné choisit ce moment pour proposer une sortie au théâtre. Elle, Pandora, et des jolies robes. La journaliste sourit et cherche son regard : elle trouve son idée absolument merveilleuse. Quand leurs yeux se croisent, ceux de Daphné semblent finalement hésiter. « Plus tard, bien sûr, quand ça ira mieux. » Décidément, elle a du mal à la comprendre, aujourd’hui : qu’est-ce que ça veut dire, quand ça ira mieux ? Qui ? Quoi ? Et surtout … quand ? Elle a mis des semaines à réussir à attirer Daphné jusque son antre, et depuis, c’est quasiment exclusivement là, entre les trois étages de la maison aux briques blanches, qu’elles se sont retrouvées. Un spectacle sera justement l’occasion parfaite d'en sortir.
Derrière elles, la bouilloire chante, et Saturne s’impatiente ; le sortilège est rouillé, elle ne produit que des fausses notes. Ça l’embête, manifestement. Pandora décide alors de profiter de l’artefact pour ne pas répondre directement à Daphné, puisqu'elle ne la comprend pas. Peut-être que le thé saura éclairer son propos. « On monte ? », lance-t-elle, et sans attendre sa réponse, elle quitte son regard et tourne les talons. Elle file à l’étage, atteint la cuisine et éteint gaz. Finalement, la maison est silencieuse à nouveau. Elle a déjà préparé la théière en fonte remplie de feuilles séchées. Sur le plateau, elle a disposé dans une assiette quelques scones qu’elle a acheté dans la boulangerie moldue du coin de la rue, avec une plaquette de chocolat de chez Honeydukes et deux baguettes de réglisse.  Avec précaution, elle remplit d’eau la théière qui semble ronronner du confort d’être enfin réchauffée. « Aucune de nous ne semble capable de réparer l’enchantement de cette bouilloire infernale ! Excuse-moi de la précipitation, mais il fallait que je la fasse taire. » Rien à voir, bien sûr, avec l'air de confusion qui régnait dans sa chambre et qui l'avait prise au cœur.

Pandora songe à l’artiste Mélusine ; une collègue est en train d’écrire un article sur cette sorcière au nom de fée qui crée de merveilleux tableaux sur sa scène et qui ensorcelle la foule avec son violon. Elle a terriblement envie d’aller la voir, mais craignait ne pas trouver de partenaire pour le faire. Daphné sera idéale. Elle apporte le plateau jusqu’à la table de la salle à manger, éclairée par les derniers rayons de soleil de la journée. Sur le mur qui n’a pas encore été repeint, une grande affiche cache la misère. Celle d’un film, Les demoiselles de Rochefort. C’est Pandora qui l’a trouvé, elle ne sait plus bien où. Elle ne l’a jamais vu, le film, mais les couleurs, très sixties, lui ont plu. Les sœurs Patil, au Bazar, auront sûrement le … le quoi, déjà ? le dvd. Elle ira l’acheter. D’un geste de main, elle invite Daphné à s’asseoir autour de la table, et ne s’assied que quand son invitée est installée – bonnes manières, toujours. « Tu as entendu parler des spectacles de Mélusine ? Je pense que ça pourrait nous plaire. » Du bout de sa baguette, elle tapote le culot de la théière, qui se met à l’ouvrage et sert deux tasses fumantes aux jeunes femmes. Pandora, les mains libres, attrape du bout de ses doigts vernis une baguette de réglisse dans laquelle elle croque sans tarder. « Je crois qu’il ne faudra pas attendre que le monde aille mieux pour aller la voir ; ça risque d'être long. » C’est un air cynique qui s’affiche sur son visage, alors qu’elle suçote à nouveau la baguette. Il semble à Pandora qu’il y a quelques mois, un signale d’alarme a été tiré – sous forme de Mort à Potter ! – et que depuis, la Terre tourne plus vite. Depuis le décès d’Astoria, tout va mal à nouveau, et ça ne va pas en s’améliorant.

Le cœur de Pandora se serre, toutefois, quand elle pense à la jeune femme, et elle s’imagine que celui de sa sœur n’a pas dû sortir de cet étau depuis six mois. Elle se reprend, alors, semblant comprendre enfin ce que Daphné a voulu dire, plus tôt. « On peut attendre, en revanche, que toi, tu ailles mieux. Il y aura d’autres Mélusine. »

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Daphné S. Greengrass

Daphné S. Greengrass
MODÉRATRICE
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Sam 21 Nov - 19:09


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i want to drown myself in a bottle of her perfume

@Daphné S. Greengrass & @P. Pandora Parkinson

◊ ◊ ◊



Daphné était bien trop occupée à s'admirer pour être témoin du désarroi qui prit subitement la jeune Parkison. Elle trifouillait sa frange, pourtant, et bégayait sa réponse- tant de signaux que l'œil familier de l'héritière Greengrass aurait mille fois repéré, en temps normaux. Elle se dévorait toute entière du regard, pourtant, parce qu'elle portait sur son corps une pièce offerte par Pandora. Chaque fois qu'elle sortirait, alors, elle aurait sur le dos toutes les onces de courage que son amie cherchait à lui insuffler à toute occasion. C'était, sans doute aucun, le plus beau des cadeaux. Et ce n'était même pas pour son anniversaire, songeait-elle alors qu'un tressaillement de ses lèvres révélait tout son bonheur. De ses doigts fins, Daphné tira sur les manches pour retirer le trench coat, le repliant soigneusement. Elle observait ça et là les coutures, la précision de ce bel habit. Le tissu était d'une qualité indéniable, et il lui allait à merveille. Il lui allait si bien qu'elle ne pouvait décemment pas le prendre, le ranger dans son armoire, et l'y abandonner en compagnie de ses robes toutes aussi délaissées. Elle en parlait avec Léonard, il y a peu, elle le gribouillait aussi dans ses quelques courriers à Blaise, ces derniers temps : Daphné se devait de sortir hors de ses zones de confort. Que penserait Astoria, si elle savait le nombre de ballet italien qu'elle avait raté, depuis le début de la saison ? Elle devrait pourtant s'y rendre, à tous, et dévorer du regard la puissance des gestes dansés des artistes que sa sœur aimait tant, quand Astoria ne pouvait plus s'y rendre. Elle serait ses yeux, et renouerait avec le souvenir de son rire enfantin devant l'art qu'elles découvraient ensemble. L'héritière Greengrass ne pourrait s'y rendre seule, toutefois, et ses doigts crispés sur le tissu entre ses mains prouvaient bien tout le courage qu'elle allait chercher en elle pour poser la question suivante. Aller au théâtre, avec Pandora - cela serait bien doux, non ? Quand elle aurait le temps, évidemment, voulut-elle aussitôt défendre, en relevant ses yeux pales vers ceux si sombres de son amie d'enfance. Quand ça ira mieux, parvint-elle seulement à balbutier.

En fond, la bouilloire faisait toutefois un bruit d'enfer. Il faisait miauler le chat, il attirait l'attention de Pandora vers l'arrière, et détournait toute la conversation. On monte, dit alors la maîtresse de maison, en grimpant aussitôt à l'étage. Daphné reposa le vêtement sur le mannequin à taille humaine, un soupir lui échappant. Prenant la suite de son amie, la jeune femme laissa ses doigts glisser dans ses cheveux, les remontant en un chignon lâche sur le haut de son crâne. Pandora prenait la fuite — elle connaissait bien l'astuce, après tout, cheffe de maison également. Combien de fois avait-elle vu sa mère, avant elle, utiliser de pareils retors pour détourner la conversation quand elle ne lui seyait plus ? Daphné se souvenait encore des clins d'œil l'intimant au silence, la plongeant dans la confidence, que lui faisait sa mère. Souvent, pareilles astuces étaient utilisées quand sa grand-mère paternelle ripostait sur combien les deux enfants devraient apprendre à dormir séparément, maintenant, ou combien il était important qu'elles aillent aux cours communs des jeunes sang-purs plutôt que de rester avec leur précepteur français. À chaque fois, sa mère prétextait un mouvement, une urgence, comme le faisait si bien Pandora à l'instant. Daphné, comme lorsqu'elle était enfant, ferait alors semblant d'avoir compris l'affaire, et se glisserait dans la prochaine discussion en toute élégance. Cela ne changerait pas grand chose à son quotidien, après tout, si Pandora jugeait qu'il valait mieux qu'elle reste dans son duplex, à nourrir ses plantes, son hibou, et humer ses parfums. Daphné pinça les lèvres, donc, quand Pandora s'excusa de la précipitation en remplissant sa théière d'eau chaude. Un sourire fin vint les soulever, alors qu'elle balayait l'air de la main.

- Ce n'est rien. Tu voudras que je regarde cela ? Je ne suis pas encore totalement rouillée en enchantement, proposa la jeune femme, son regard déviant déjà vers l'appareil de fer où son eau avait chauffé.

Mieux valait perdre quelques instants à observer cet objet, et y faire dévier la conversation, que de revivre cet instant de flou bourgeois. Pandora contournait déjà le comptoir de la cuisine, toutefois, pour la guider vers la table près de la fenêtre. Daphné laissa son regard se perdre, quelques instants, sur cet étage à mille lieues de tous les endroits où elle avait pu vivre, et où son chemin avait croisé celui de Pandora. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait, évidemment, mais le même sentiment la frappait à chaque occasion. Il lui semblait vouloir accrocher tous les détails de cet espace, comme si elle allait par ces gestes être capable de connaître cette nouvelle femme tout en entier. Là, l'affiche aux couleurs si pétillantes, ici, cette télévision si petite, si étrange, et là encore, ce tapis aux motifs si lointains de ceux que Pandora favorisait d'ordinaire. Tout criait le moderne, le nouveau, le moldu, et ça ne pouvait que la déstabiliser, bien sûr. Elle appréciait, toutefois, cette ambiance qui semblait avoir tant apaisé Pandora, la débarrassant d'un carcan ancestral que les jeunes femmes ne s'étaient jamais imaginées, pourtant, pouvoir bazarder. Son regard tomba alors sur Pandora, les sourcils légèrement froncés, déposant avec attention le plateau sur la table en bois. Les derniers rayons de la lumière du jour lui tombaient sur le visage, jouant avec les mèches de son carré court en créant des ombres abstraites sur sa peau blanche. Ses prunelles se perdirent quelques instants sur son nez mutin, ses lèvres craquelées, et Daphné dut secouer la tête.

- Il sent bon, ton thé, lâcha-t-elle alors, en prenant place suite au geste d'invitation de la maîtresse de maison.

Son chignon tomba de son équilibre, ses mèches se déversant sur ses épaules, alors qu'elle se penchait légèrement vers la théière pour en humer le parfum. Lèvres pincées d'agacement, Daphné attrapa sa longueur blonde pour les nouer sur le côté en une tresse rapide. Elle manqua d'en rater sa coiffure quand Pandora lui parla d'une Mélusine. Elle tourna la tête vers Pandora, l'observant tapoter la théière pour qu'elles les servent et prendre un bâton de réglisse à suçoter. Détournant les yeux, la blonde se concentra sur sa longueur avant de secouer la tête. Non, elle ne connaissait pas Mélusine. Elle ne savait pas grand chose de l'activité culturelle de ces derniers mois, pour tout dire. Ses doigts quittèrent ses mèches longues pour venir tourner autour de sa tasse, dûment remplie. L'odeur était vraiment exquise, donnant envie d'en siroter mille et une tasse.

- Je ne connais pas, non.

Elle n'ajouta rien d'autre, regard fixé sur les lèvres de Pandora. Elle affichait un air désabusé, que son discours finissait d'ancrer dans la réalité. Les jeunes femmes n'étaient pas rendues, si elles attendaient que le monde aille mieux. Daphné fronça les sourcils, réalisant alors qu'elles s'étaient mal comprises, mais déjà Pandora reprenait. La jeune parfumeuse releva aussitôt les mains, en secouant la tête :

- Non, non, il ne faut pas attendre pour ça, ça va mieux, vraiment. Je ne parlais pas de moi. Cela me fait très plaisir d'aller ensemble voir cette Mélusine, promis. C'est simplement que tu es débordée, que les évènements semblent se cumuler — tu as dû recevoir, toi aussi, l'invitation de l'Enchanteresse ? — et avec tout ce qui se précipite, en ce moment, j'aurais évidemment compris que tu ne veuilles me dédier ce temps.

Elle s'interrompit, mordant sa lèvre, ses mains retombées sur le bois de la table. Ses doigts reprirent sa danse autour de la tasse, jouant avec le bord, alors qu'elle sortait enfin tout ce qu'elle voulait dévoiler à Pandora depuis des jours et des jours — si seulement elle n'avait pas été aussi occupée, par Merlin !

- Je t'assure, j'ai l'impression qu'une demie douzaine de vies se sont condensées en l'espace de quelques semaines. J'ai revu Uriel, te souviens-tu de lui ? Uriel Lewis, le fils bâtard des Malefoy. Nous allons à la même église depuis que je suis toute petite, et pourtant jamais je ne me serais doutée que... Enfin, de grandes choses sont en route, Pandora, nous ne sommes pas prêts pour tout ce qui va nous tomber dessus. Je te le présenterai, à l'occasion, j'aime beaucoup Uriel, c'est un homme plein d'ambition.

Manière détournée d'avouer que cet homme s'apprêtait à renverser tout un système historique de sang, songea-t-elle brièvement avant de reprendre la parole.

- Mais plus abassourdissant encore, alors même que l'Enchanteresse semble trouver plaisir à gaspiller l'argent des Terres en nous invitant encore et encore à ses banquets dépassés, Narcissa trouve également le temps de m'envoyer un courrier pour m'inciter à accepter une alliance avec Drago. Songes-tu ? Moi, épouser le veuf de ma propre soeur ! Ses familles, Pandora, semblent avoir oublié toute décence dans leur recherche de pureté. Que mes parents m'entendent, de l'au-delà, je préfère mille fois notre sang maudit au poison qui pululle dans le leur.

Soufflant du nez, Daphné se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, pointant du doigt Pandora :

- Ne sais-tu pas non plus comment cette fabuleuse journée se terminait ? Drago lui-même sur mon palier ! Avec son air tout penaud, les yeux malheureux, comme s'il cherchait à m'attendrir, jurant ne rien savoir des projets de sa mère. Il n'est pas resté longtemps, mon entrée n'étant pas des plus confortables, grimaça la blonde en croisant les bras.

Elle releva le regard vers sa jeune amie, lèvres pincées.

- Je ne sais pas par quel maléfice ma soeur et toi avez pu vous amouracher de cet imbécile et de sa famille. Toujours est-il que tout cela, vois-tu, fait que je ne sais pas quand viendra le moment idéal de perdre une soirée à découvrir Mélusine. Qui sait quand le monde sorcier compte nous sauter au nez, au rythme où tout cela se précipite ?


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P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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Mar 8 Déc - 22:35




I want to drown myself in a bottle of her perfume
FB 24 février 2004 ft. @Daphné S. Greengrass
Sur le mur de la salle à manger, il y a une grande toile, sans cadre, peinte par Adriene. Ce sont trois femmes, appuyées les unes contre les autres, avec légèreté. La scène a l’air estivale, elles sont habillées de robes et de chapeaux colorés. Ce ne sont pas des portraits de personnages connus, ce ne sont pas des visages que Pandora reconnait, en tous cas. Ça ne l’a toutefois pas empêchée de l’accrocher à cet emplacement, central dans l’appartement, visible par tous. Adriene lui a offert pour Noël, en 2002. Un grand sourire a étiré le visage de la vipère quand elle a déchiré le papier et découvert les traits de peinture pastel. Elle a eu vite fait de décrocher le vieux portrait qui trônait encore là de l’Abraxan qui avait un jour été en la propriété de la famille Parkinson, et qui ne cessait surtout de frapper des sabots contre le cadre, provoquant un infernal bruit de fond dans la pièce.
Depuis 2002, Adriene est parvenue à créer des gouaches véritablement mouvantes, et certains de ses tableaux parlent, même. Ce n’est pas le cas de celui-ci. On peut apercevoir leurs yeux se fermer, leurs sourires s’agrandir, leurs postures bouger un peu, leurs mains glisser sur les avant-bras de leur voisine respective. Elles sont plus discrètes que leur prédécesseur le cheval ailé, et pourtant, elles irradient de joie dans la pièce. Pandora adore cette peinture, sans doute parce qu’il ne lui évoque que des temps heureux.
Elle a cru, jusqu’à maintenant, que cette émotion transmise par la peinture d'Adriene n’est à lier qu’avec les moments qu’elle partage dans son quotidien avec ses colocataires. C’est sans doute dans cette intention-là qu’Adriene l’a peinte, pour illustrer la vie dans la maison du 37 Gonzales Street. Pourtant, maintenant que Daphné est assise autour de la table, et qu’au-dessus d’elle est accrochée cette toile, Pandora se rappelle d’autres époques. Des journées ensoleillées dans le parc du Château à s’entraîner à ensorceler des soucoupes, des étés en France à s’étaler de la crème solaire dans le dos, des nuits hivernales blotties sous les couvertures. Il n’y a pas qu’à la colocation qu’elle a ressentie cette joie-là. Il faudra que Pandora le dise à Adriene. Elle est une peintre extraordinaire.

Daphné lui propose de vérifier elle-même l’enchantement de sa théière. C’est quand, la dernière fois que Pandora l’a vue faire de la magie ? Dans le parc du Château, justement, au cours de leur monstrueuse et mémorable sixième année ? Qu’est-ce qu’elle a fait, Daphné, après Poudlard ? Pandora a dû le savoir, mais elle ne s’en souvient plus. Elle a posé son pied à Beauxbâtons et a tout oublié. La guerre, ses amis, sa famille … Elle a tout laissé derrière elle. Elle n’a pas écrit, et Daphné non plus. Et quand elle est rentrée, elle n’a retrouvé qu’un simulacre de sa vie d’avant, si bien qu’elle ne s’est presque pas reconnue quand elle a croisé son reflet dans le miroir de pied de la demeure familiale, complètement désargentée, son père mourant, ses belles robes dévorées par les mites, mais avec ses nouvelles manies acquises en France. « Si tu y arrives, je crois qu’Adriene te vouera une reconnaissance éternelle. », lui répond-elle, faussement nonchalante. Pratique, cette Adriene, n’est-ce pas ?

Réglisse entre les lèvres, Pandora n’est pas encore assise. Elle s’est emmêlé les baguettes avec cette affaire de Mélusine, et ses joues ont rosi. Daphné semble l’avoir remarqué, elle fait des grands gestes de main pour l’apaiser, mais Pandora est concentrée sur autre chose. Quand son chignon s’est-il transformé en une tresse ? Est-ce que, tout à l’heure déjà, elle avait cette mèche blonde, quasiment translucide, qui tombait devant son œil ? Elle ne porte pas de mascara, elle non plus. Pandora en porte tous les jours, du mascara, et avec un trait de liner, s’il vous plaît. Simplement, elle s’est douchée, avant que Daphné arrive. Elle a remarqué, Daphné, qu’elle ne porte ni son mascara ni son liner, aujourd’hui ? Est-ce qu’elle la trouve jolie, quand même ?
Pandora tire sa chaise, rougissant de la scène, et finalement, elle s’assoit pour écouter Daphné lui expliquer plus clairement son propos. Elle dit qu’elle va mieux, vraiment, et elle veut bien la croire. Elle l’a vue si proche du du gouffre, toutefois, qu’elle aimerait encore lui prendre la main pour s’assurer de la tenir loin du rebord de la falaise. La journaliste croque dans sa baguette de réglisse, et pose ce qu’il en reste dans la soucoupe de sa tasse, tentant de suivre de ses yeux ceux de Daphné, perdus dans l’air alors qu’elle évoque l’Enchanteresse. Pandora sourit quand son amie suggère qu’elle aurait été conviée par Narcissa Black sur ses Terres. « Ca fait quelques mois que Mrs Malefoy ne m’invite plus au moindre dîner. Je crois que je l’ai vexée … Mais tu me connais bien, j’irai quand même ! Au bras de Théodore. » Elle a à peine demandé, @Theodore Nott n’a su le lui refuser ; sur son carton d’invitation, un +1 était autorisé, il n’a pas trouvé d’excuses pour empêcher son ancienne camarade de classe d’en profiter.

Daphné poursuit, évoquant cette fois Uriel Lewis, récemment dévoilé comme fils bâtard des Malefoy. Cette expression, fils bâtard, lui va mal. Pandora baisse les yeux sur sa tasse quand elle l’entend, et attrape la porcelaine pour détourner ses idées de cette pensée. Il n’y a rien de bâtard à l’allure d’Uriel, dont Pandora se souvient très bien de ses heures à Poudlard. La nobilité émanait déjà de toutes ses pores, comme c’est le cas pour son frère, Draco. Elle s’en est voulu de ne pas l’avoir vu plus tôt ; ils se ressemblent tellement. Ça aurait fait un très bon article.
Pandora relève les yeux de sa tasse fumante, toutefois, quand Daphné lui propose une rencontre. Agrippa, se connaissent-ils si bien que ça ? songe-t-elle en tentant d’imaginer à quoi peuvent ressembler leurs discussions sur les bancs l’église. Peut-elle vraiment arranger cette rencontre, Uriel pourra-t-il parler pour Witch Weekly ? Fera-t-il cela pour elle, pour Daphné ? Pourquoi ? Qui est-il, pour elle ? ça n’a aucune importance, sans doute. Mais tout de même, par Salazar ? Pourquoi ?

Pandora ne dit rien, laissant Daphné poursuivre sa logorrhée. C’est rare, de la voir ainsi. Ça n’est pas arrivé depuis longtemps, en tous cas. Ça la fait sourire. C’est peut-être un peu déplacé, et surtout, ça disparaît bien vite quand la Greengrass lui raconte comment l’Enchanteresse a voulu lui offrir son fils en fiançailles. Les yeux écarquillés, Pandora souffle : « Non ?! » Cette femme est une … une vipère, par Salazar, et la pire d’elles toutes ! Ce n’est pas pour rien qu’elle est la Reine de son nid, elle est vile, elle est froide, elle est fourbe … Et profondément aveuglée, Pandora en est persuadée depuis des mois, déjà. Comme ce basilic auquel Potter aurait crevé les yeux ; incapable de voir son royaume s’écrouler, d’admettre son échec, mais surtout, d’entendre le deuil de Daphné, sa tristesse. Elle est la grande sœur de sa défunte belle-fille, et elle lui propose pareille ignominie, épouser son veuf de fils, par Agrippa. Pandora a honte pour elle. Daphné, heureusement, n’a pas l’air trop attaquée par la folie de la mère Malefoy, au contraire, elle semble même y trouver une pointe d’humour. Alors que Lady  Parkinson ouvre la bouche, s’apprêtant à enchérir pour critiquer l’Enchanteresse, Daphné en rajoute une couche sur cette famille au sang plus froid que bleu. Le prénom de Draco franchit ses lèvres, et elle précise que c’est sur son porche, qu’elle l’a trouvé. Pandora doit poser sa tasse dans sa soucoupe, au risque qu’elle tremble trop et ne renverse son thé quand Daphné lui demande comment elle et Astoria ont pu s’amouracher de lui. Elle meurt de honte. Ses joues brûlent parce qu’elle ne s’est pas amourachée de Draco. Elle a perdu la raison, pour lui. Et Astoria, par Agrippa... A son bras, elle a perdu la vie.
Pandora attrape à nouveau sa baguette de réglisse et croque dedans pour ne pas avoir à croiser le regard de la blonde trop vite. Décidément, ce n’est plus la même Daphné qu’il y a encore deux semaines, la voilà provocative et cynique, maintenant. Mais que ne faut-il pas subir si cela implique que son amie va mieux ? Mille et une piques, des coups de poignards, même, s’il le faut.

« Une qualité qu’on loue à cette Mélusine, c’est de savoir mettre de l’ordre au chaos par sa musique. N’est-ce pas précisément ce qu’on recherche ? Je nous prendrai deux places, alors. » Pandora n’attendra pas que Daphné lui dise deux fois qu’elle va mieux, et qu’elles peuvent bien aller au théâtre ensemble. Elle la prendra au mot. Mais si elle fait cela, alors, elle doit la confronter aux questions qui la taraudent depuis qu’elle l’a retrouvée. Qu’elle ne s’est pas autorisée à lui poser, parce qu’elle songeait que ça lui causerait trop de souffrance. Et puisque Daphné évoque Draco, c’est sans doute par lui, qu’elle va commencer. Elle prend une nouvelle gorgée de son thé, et songe à la cigarette dont elle rêve, quand elle demande à Daphné : « Tu crois … Tu crois qu’il l’a aimée, Draco ? Je ne les ai jamais vu mariés, par dans leur intimité, en tous cas. Je ne suis pas allée à leur mariage, je … » j’avais honte ? d’avoir été un jour l’amoureuse transie de cet homme, de s’être imaginée, mille et une fois, à la place d’Astoria ? « Dit-moi que oui. Qu’il l’aimait. » Daphné pourra voir l’espoir véritable dans le regard de Pandora. Elle n’est plus cette Pansy qui aurait été terriblement jalouse de l’épouse de son Draco. Il n’y a aucune envie, aucun ressentiment, à l’égard d’Astoria, mais seulement l’espoir qu’elle ait pu avoir droit à cela. Mourir aimée par son époux, par le père de l’enfant qu’elle portait.

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Daphné S. Greengrass

Daphné S. Greengrass
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Lun 5 Avr - 0:31


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i want to drown myself in a bottle of her perfume

@Daphné S. Greengrass & @P. Pandora Parkinson

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Pandora lui répondit — elle entendit le nom de Théodore, réalisa qu'elle serait son +1, à lui, et retint un soupir, lassée. Elle préféra oublier cette réponse, oublier que Pandora n'était pas conviée d'office sur les Terres — après tout, leurs retrouvailles étaient pleines de la raison pour laquelle Pandora ne pouvait plus y mettre les pieds d'elle-même, comment Daphné avait-elle pu oublier ? Elle avait simplement l'esprit dans tous les sens, c'était une catastrophe. C'était peut-être pour cela, aussi, qu'elle se laissa aller à tant parler, remarquant à peine la surprise dans les yeux de Pandora alors qu'elle régurgitait tout le maelstrom de péripéties qui lui étaient arrivées ces dernières semaines. Elle ne parlait pas, Daphné, ce n'était pas quelque chose qu'elle faisait, pas comme ça, sans s'arrêter de respirer, lâchant toutes les informations d'un coup, glissant même critiques acerbes. Elle ne faisait pas ça, Daphné, certainement pas. C'était donc cela que ça lui faisait, de ne plus parler à Pandora pendant quelques jours, quelques petites semaines, quand elle devenait trop occupée pour elle ? Non, Merlin, c'était mesquin, Pandora ne méritait pas cela : elle travaillait, elle, après tout, avait d'autres amies, si importantes, comparées à Daphné, c'était normal de ne se voir qu'une fois de temps en temps, quand enfin le temps semblait se faire creux. Daphné, fille des creux. Logique, alors, que l'héritière Greengrass s'efforce à combler ce creux, en parlant trop, beaucoup trop — pour se rendre intéressante ? Etait-ce cela, qu'elle essayait de faire, la reine des glaces ? Elle faisait fondre son indifférence, juste pour que Pandora s'accroche, ne serait-ce qu'un petit peu ?

Ridicule.

Aussitôt, ses lèvres pincées furent fermées pour une toute autre raison que l'agacement voué à Drago, dont elle venait sans difficulté de moquer l'existence devant Pandora. Elle se refusait à écouter ses pensées, trop absurdes, et préféra regarder son amie, dont les joues s'étaient teintées d'un rouge profond. Cela l'agaça, étrangement, peut-être davantage que l'ensemble de cette discussion. Quel élément, dans cette situation, valait une telle émotion sur le visage de la Serpentard ? Etait-ce d'avoir parlé de Drago, malgré tout ? Daphné se tendit, mais Pandora ne semblait pas vouloir rebondir sur le fils Malefoy, pourtant, embrayant facilement sur l'opportunité d'aller rendre visite à cette Mélusine. L'héritière hocha la tête, lentement, et préféra tout de même ajouter, juste au cas où :

- Seulement si tu n'es pas occupée ailleurs, évidemment.

Pandora se contenta de prendre une gorgée de thé, alors Daphné détourna les yeux, laissant ses prunelles découvrir la vue sur la cour arrière de la maisonnée. Les arbres reprenaient de jolies feuilles, peu à peu, se préparaient à redonner vie au printemps, bientôt, dans quelques semaines, et cela faisait un peu frissonner Daphné, de réaliser combien la vie ne s'arrêtait pas, combien les choses continueraient de s'enchaîner, sans attendre que les hommes n'y soient prêts. Elle songea à Astoria, gorge serrée, et ses yeux quittèrent les arbres pour venir déglutir, elle aussi, une gorgée de thé trop doux. Elle l'aurait aimé plus amer, pour qu'il l'aide à déglutir cette boule d'amertume logée dans sa gorge. Elle sembla gonfler davantage encore alors que Pandora rouvrit la bouche, une question à laquelle Daphné ne s'attendait pas lui tombant des lèvres. Surprise, elle releva les yeux de sa tasse en porcelaine, dévisageant la journaliste, dont les rougeurs aux joues s'étaient atténuées, laissant place à un seul visage songeur. La parfumeuse secoua légèrement la tête, perturbée par cet éclat dans les yeux de Pandora, qu'elle n'arrivait pas du tout à lire. Envieuse, jalouse, pleine d'espoir ? Daphné ne savait plus lire ses prunelles comme elle l'avait su, avant, ou comme elle s'imaginait l'avoir su, il y a tant d'années. Elle ne pouvait que frissonner, face à cette question, ce regard, et reprendre une gorgée, pour se donner du temps. Quelques minutes en plus, pour y réfléchir, pour savoir quoi répondre.

Elle se détestait, de devoir faire semblant d'y penser. La réponse était évidente. Bien sûr, qu'il l'aimait. C'était pour cela, finalement, qu'elle le haïssait tant. Parce qu'il l'aimait, comme on aime la femme de sa vie, et parce qu'il l'avait laissée mourir. Parce qu'il l'avait mise en danger, alors même qu'un être les liant pour l'éternité grandissait chaque jour un peu plus dans son ventre. Parce qu'il l'aimait tant qu'il avait réussi à l'amadouer, elle, alors même qu'elle ne l'avait jamais supporté. Trop hautain, trop méprisant, trop blessant — c'était son rôle, à elle, princesse de glace. Il n'y avait pas de place, pour deux personnalités semblables, à la table des serpents. Elle le détestait, parce qu'il s'accaparait tout entier Pansy, à trop de moments. Elle l'avait méprisé plus encore, après, quand il s'était trop engagé dans ces choses-là, l'obligeant à s'assommer toujours plus encore de ces potions trop faciles, pour ne pas voir tout ce qu'il faisait, sans réfléchir, si jeune, si faible. Ils avaient tous été si faibles, Merlin, si naïfs. Elle l'avait détesté, après, pour avoir attrapé le cœur de la personne la plus précieuse dans sa vie. Sa sœur, sa petite sœur, la seule et l'unique, l'aimant si tendrement, si sincèrement, que la haine dans son regard avait été obligé de s'adoucir, pour apprécier les gestes affectueux qui les liaient. Elle s'était abandonnée à croire en eux, à la vie qu'ils créeraient, en tout le bien qu'Astoria faisait jaillir en Draco. Elle l'avait rejoint, même, lui, sa famille, ses terres, elle s'était laissée croire qu'elle pourrait avoir une seconde famille, une seconde vie, auprès d'eux. Elle l'avait tant souhaité, finalement, l'absence de sa mère trop violente, après la guerre, la disparition de son père jamais réellement assimilée. C'était arrivé si vite, son décès, alors même qu'elle planait constamment, portée par milles et un élixirs. Elle l'avait accepté, lui, fils Malefoy, jusqu'au fond de son cœur, juste pour Astoria, pour ce qu'il représentait. Alors, non, vraiment, il n'y avait pas à y réfléchir. Daphné le savait, comme elle savait que la terre était bleue comme une orange.

- Il l'aimait.

Elle ne savait qu'ajouter de plus, pour lui faire comprendre. Les mots l'avaient abandonné, parce qu'elle n'avait jamais trop su les manipuler, Daphné, pas pour ces choses-là. Ce n'est pas elle, l'auteure dans cette pièce. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était relever les yeux, oser croiser le regard de Pandora, et essayer de lui faire saisir, oh, Merlin, lui faire comprendre l'ampleur de son désarroi, de son émotion, parce qu'oh combien il l'aimait, cet imbécile.

- Il l'aimait, évidemment qu'il l'aimait. Qui n'aimerait pas Astoria ? balbutia-t-elle, finalement, voix étouffée, sa gorge se serrant aussitôt.

Daphné sentit ses yeux s'humidifier, s'en voulut immédiatement : elle devait arrêter, toujours, de se laisser aller aux émotions, quand Astoria devenait centre de la discussion. Elle n'aurait pas aimé cela. L'aurait détesté, même, et c'était un sentiment bien trop odieux pour qu'il ne soit associé à sa sœur bien aimée. Quelques larmes s'échappèrent, tout de même, translucides sur sa peau trop pâle, alors qu'elle reprit, tendrement :

- Ce soir-là, elle portait une robe qu'il venait de lui offrir, tu sais ? Juste comme cela, parce qu'il l'avait vu, et s'était dit qu'elle serait belle, dedans. Elle était belle, dedans, évidemment. Si radieuse, plus encore parce qu'elle venait de lui, juste comme cela, parce qu'il avait pensé à elle, au détour d'une boutique. Parce qu'il pensait à elle, tout le temps, à comment lui plaire, comment la faire sourire, comment apprendre à deux. C'était terrible, comme ils s'aimaient, Pandora, si tu savais.

Elle soupira, s'autorisa une fois encore à croiser les prunelles de son amie, un sourire mince venant étirer ses lèvres.

- Je n'aurais jamais accepté, sinon, tu t'imagines bien. C'était ridicule, de le recevoir au Manoir, de le voir là, tout proprement habillé, à ravaler sa dignité, parce qu'il avait sa main dans celle de ma sœur, et qu'il venait me demander mon autorisation, en tant qu'aînée, seule famille vivante, pour rendre heureuse ma sœur. Il me l'a demandé comme cela, tu sais ? Il voulait l'épouser, pour la rendre heureuse — cela m'a brisé le cœur, après, seule au Manoir : je me suis demandée si cela voulait dire qu'elle était malheureuse, alors. Puis, plus bas, voix un peu cassée : j'espère qu'elle l'aura été, heureuse.

Aimée, amoureuse, du moins, Daphné savait qu'elle l'avait été. Cela ne suffisait pas toujours, pourtant, à être heureux. Daphné ne le savait que trop bien, songea-t-elle, amère, son cœur pulsant trop fort entre ses côtes. La nausée lui prenait presque à la gorge, l'obligeant à repousser au loin sa tasse de thé. Elle ignora consciencieusement Pandora, se trouvant soudainement sotte à trop s'ouvrir, cet après-midi, à murmurer toutes ces choses sur elle, sur Astoria, sur sa vie. Pandora n'avait pas besoin de cela.

- Excuse-moi, je parle trop, aujourd'hui. Oublie ça, veux-tu ?

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P. Pandora Parkinson

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I want to drown myself in a bottle of her perfume || Daph x Pando 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Ven 14 Mai - 15:11




I want to drown myself in a bottle of her perfume
FB 24 février 2004 ft. @Daphné S. Greengrass
Pandora se souvient encore bien de toutes ses années à aimer Draco Malefoy.

Elle l’a rencontré entre les murs froids et humides du Château Poudlard, et leur relation en a pris la teinte : elle a été bordée de larmes et dépourvue de toute chaleur. C’était à l’image d’autres relations qu’elle a entretenues, encore plus précoces que celle-ci, et c’est pour cette raison qu’elle ne lui est pas apparue comme hors de l’ordinaire. Elle a souffert d’aimer, comme ça avait toujours été le cas.

Ainsi, elle se souvient de sa première année au Château, passée à noircir les pages de son journal intime de leurs prénoms, accolés l’un contre l’autre. C’est depuis ce temps-là qu’elle nourrit un carnet noir par an, qu’elle range précieusement les uns après les autres dans une malle centenaire estampillée des armoiries familiales. Elle peut presque encore sentir la peinture Verte et Argent qu’elle s’est étalée sur le visage, pour supporter le nouveau joueur de l’équipe des Serpentards, pendant sa deuxième année. Elle l’admirait, lui et son fidèle destrier, le Nimbus 2001. Elle se rappelle aussi avoir passé sa troisième année à essayer de convaincre son père d’organiser des fiançailles avec celui qu’elle appelait alors son Prince, sans que celui-ci ne paraisse convaincu, à son grand malheur. Elle a passé sa quatrième année les doigts au fond de sa gorge et les cheveux teints en blonds pour tenter de rentrer dans sa robe de bal, et avec ça, dans les critères de beauté édictés par le Seigneur Malefoy. Tout au long de sa cinquième année, elle a fièrement arboré son insigne de Préfète des Serpentard, qui la liait irrémédiablement à son désormais alter ego, le Préfet ; à ce moment-là, elle croyait être au sommet de sa gloire, mais n’a jamais été aussi triste. Et puis, bien sûr, Pandora se souvient de sa sixième année, la dernière passée accrochée à cette image de Prince Charmant, celle où elle a, sans doute, été le plus déçue. C’a été l’année du baiser, et celle de l’abandon. C’est, enfin, en septième année qu’elle a pu se libérer tout à fait de cet amour sans borne, et pourtant, sans réciproque, en se convainquant notamment que Draco était incapable d’aimer.

C’était moins douloureux, sans doute, que de songer au fait que c’était elle, qu’il aurait pu ne pas aimer. Elle, la face de carlin, qu’il ne pouvait pas considérer comme une demoiselle en détresse, pour continuer de coller au conte de fées que Pandora était désespérée de ne pas vivre. Ainsi, comment penser, désormais, que Draco a pu aimer Astoria ? Comment en revenir, comment accepter que Draco puisse être autrement que celui qu’il a été pour elle, pendant six années ?

Pandora écoute Daphné, alors, raconter lentement l’amour qu’il aurait porté à Astoria. Elle parle avec une voix basse, chaque mot, et chaque phrase, surtout, écartée de l’autre par des secondes lancinantes, comme si elle voulait faire durer la douleur. Pandora peine à la croire, et la Greengrass doit pouvoir lire l’étonnement dans son regard. « Evidemment qu’il l’aimait », dit-elle, comme s’il y avait là une évidence. Il n’y en a pas pour Pandora, et certainement pas pour celle qu’elle a été, à Poudlard, il n’y en a pas pour Pansy. Pas parce qu’Astoria ne serait pas aimable, bien sûr qu’elle l’était, elle était adorable, même, mais Draco est-il seulement capable d’aimer ? Daphné ne voit pas ce qui trouble son amie, ne semble pas comprendre même le sens de sa question, et elle continue à raconter son évidence. Elle évoque le dernier jour de la vie de sa sœur, ce fameux vernissage, et comment Draco lui aurait acheté cette robe, juste parce qu’il l’imaginait dedans et qu’il la trouvait belle. Pandora croit reconnaître là, effectivement, la trace d’un amour véritable. Celui où on pense à l’autre même quand il n’est pas là, celui qui irradie, si bien que tout le monde, autour, le reconnaît. Et si Daphné l’a vu, pour sa petite sœur, alors, c’est qu’il devait être vrai, n’est-ce pas ? Oh, Agrippa, Salazar, et tous les autres, il faut que ce soit vrai. Pandora veut y croire, même si ça lui coûte ; à défaut, elle, d’avoir été aimée par lui, il faut qu’Astoria ait pu l’être. Elle n’a pas pu mourir engoncée dans un mensonge. Accrochée au bras, portant le bébé d’un homme qui ne l’aimait pas. Ça serait trop terrible. Et puis, Daphné le dit bien : qui n’aimerait pas Astoria ?

A cette pensée, subitement, tout devient plus douloureux, parce que Pandora est prise d’une pensée horrible : si elle a été aimée, alors, pourquoi faut-il qu’elle soit morte ? Si, finalement, Draco a pu éprouver un amour véritable, si Astoria était heureuse, à son bras, si elle portait en elle le fruit de leur union, pourquoi a-t-il fallu que la vie s’arrête, pour elle ? Pandora baisse le crâne sur sa tasse, heureuse que sa frange cache son regard humide. Daphné pleure déjà, elle ne veut pas en rajouter avec sa propre tristesse, qui lui semble, à cet instant, proprement déplacée. « Il voulait l'épouser, pour la rendre heureuse », ajoute Daphné, comme pour signer l’horreur et l’injustice de l’histoire d’amour de sa petite sœur. Et alors qu’elle dit avoir eu le cœur brisé à entendre la demande en mariage de Draco, Pandora sent presque le sien tenter de rassembler ses éclats à entendre cette partie de l’histoire.

Pourquoi les a-t-elle emmenées sur ce terrain-là ? Pandora ne sait-elle pas que son amie pleure déjà tous les jours, toutes les nuits, pourquoi faut-il qu’elle en rajoute à sa peine ? C’est ce qu’elle semble vouloir faire, depuis des semaines, depuis qu’elles se sont retrouvées, en septembre, tant ça arrive, encore et encore, que leurs discussions finissent dans les larmes. Sans doute est-ce que Pandora se sent trop proche de ce que peut éprouver Daphné à l’égard d’Astoria, et ne sait bien comment le contourner. C’est ainsi qu’après leurs entrevues ou même après une lettre mal écrite, elle s’en veut d’être allée toucher, du bout de sa baguette, les points qui, systématiquement, provoquent sa tristesse. Aujourd’hui, c’est Daphné qui en vient à s’excuser de trop parler, alors que c’est Pandora qui les a attirées là, avec ses questions stupides. Elle secoue le crâne, refusant d’écouter les excuses de son amie alors que c’est elle, plutôt, qui devrait les demander. « Mais non, c’est moi, Daphné, qui te pose toutes ces questions … » retorque-t-elle rapidement, refusant par là même de faire ce qu’elle lui demande : tout oublier. Elle essuie, aussi discrètement que possible, le coin de ses yeux, trop heureuse de ne pas s’être maquillée après sa douche, en fin de journée, pour accueillir Daphné. Puis, comme d’habitude, elle se trouve des excuses. « Je l’ai vue, de loin, radieuse dans cette robe, au vernissage. J’aurais aimé oser l’approcher, pour la féliciter. On dit qu’il ne faut rien regretter … Je me demande comment on en est arrivée-là... » à ne plus oser se parler après sept années d’amitié. A ne pas trouver la place de féliciter un mariage et l’arrivée d’un enfant, sous le prétexte fumeux d’une politesse mal placée. Le jour de l’enterrement, Pandora a réalisé qu’elle n’avait pas été aussi proche du corps d’Astoria depuis Poudlard. En d’autres mots, il a fallu attendre de la trouver dans un cercueil pour qu’elle ose à nouveau s’approcher d’elle. Quelle malédiction …

Pandora songe à nouveau à Narcissa Malefoy et à cette proposition de mariage terrible adressée à Daphné. Elle repense à Draco, vite revenu à ses premières amours, ou plutôt, à ses premières afflictions, celles de n’aimer que son nom et sa personne. Et aussi vite qu’ils ont disparu, la colère et le mépris de Lady Parkinson à l’égard des Malefoy revient. Comment osent-ils souiller, à ce point, la mémoire d’Astoria ? Que Narcissa ne voie que ses intérêts propres, et ceux de ses Terres de Feu … Pandora sait qu’il ne faut rien attendre d’elle. Mais Draco ? N’est-il point endeuillé du décès précipité de sa chère et tendre épouse ? Daphné a semblé ne point se leurrer sur les intentions du Prince Charmant, arrivé jusque son porche pour jurer ne point connaître les intentions de sa matriarche. Comment peut-il si mal l’aimer, elle, Astoria ? Comment peut-il si mal aimer ?

Pandora boit une nouvelle gorgée de son thé, ne souhaitant pas enflammer un peu plus une plaie qui semble toujours trop vive. Daphné a sans doute raison : si les Greengrass ont le sang maudit, alors celui des Malefoy est sans aucun doute noyé par un poison qui les rend fous, avides d’une pureté qui leur fait perdre toute décence. « Tant mieux, s’il l’a aimée. Même si ça ne se reflète pas dans sa mort, à cause de l’indécence de sa mère, il l’a aimée. C’est tout ce qui importe. » Pandora veut y croire, parce que c’est là, elle en est sûre, que réside l’apaisement.

Et puis, sa pensée l'attire vers cet autre garçon qu'a évoqué Daphné, qui ne porte pas le nom des Malefoy mais qui en partage le sang. Pandora espère que celui-ci est pur, au sens qu'il n'est pas souillé du même poison que celui de son demi-frère. « Quelles sont les intentions de Lewis, au milieu de tout cela ? Souhaite-t-il faire des Malefoy ses alliés ou ses ennemis ? J’ai le souvenir d’un garçon ambitieux, à Poudlard …»

Daphné a raison : tout cela fera sans doute encore beaucoup de bruit.

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