AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Confrontation | Severus & Lemony
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Mar 2 Juin - 14:01

img1 img2 img3
Confrontation
Everything good dies here, even the stars.
- 22.02.2004

J’ai changé. C’est en entrant dans le bureau du directeur que cela me saute le plus aux yeux. Il me semble si loin le Lemony d’il y a quelques mois qui bégayait presque, qui ne savait pas comment appeler son supérieur, qui tremblait à l’idée de faire une erreur. Tout le monde fait des erreurs. Tout le monde se plante, échoue, trébuche. C’était stupide, de ma part, de me vouloir irréprochable, de me vouloir à la hauteur. A sa hauteur. J’ai admiré Rogue. Je l’ai admiré comme j’ai admiré peu de mes professeurs. Minerva devait en faire partie, j’imagine, elle aussi, mais je n'ai pas continué la métamorphose jusqu'aux ASPICS. J’étais bon en potions, il était passionnant, il me semblait déjà tout savoir, tout connaître alors qu’il avait quoi… Vingt cinq ans, à peine, lors de ma première année ? Moins que moi aujourd’hui, c’est certain. Et c’est admirable, vraiment. Je ne suis pas un maître de mon domaine à mon âge, lui l’était déjà. Ça a quelque chose de monstrueux, pour un gamin de onze ans adulant des idoles toutes moldues, ayant fait des études moldues, n’ayant été brillants que plus tard souvent. Une sorte de monstre sacré. Est-ce que j’admire toujours Rogue ? C'est qu'il me semble plus humain, moins incroyable aujourd’hui – je vois mieux ses défauts, ses tares. « Severus. » Ma voix est polie, froide. Je suis incroyablement las de tout cela. Mon regard se pose sur les tableaux aux murs, les anciens directeurs. Ils ont toujours attirés mon regard, à chaque fois que je suis entré dans cette pièce. Je me dirige vers eux, en silence. Turing me suit de près, j’ai l’impression que plus il grandit plus il m’est impossible de le semer, de le laisser dans mes appartements – il me retrouve toujours. Je devrais peut-être être gêné d’emmener un chaton inconnu dans le bureau directorial, m’en excuser, expliquer cela à Rogue… Mais cela me paraît être un sujet bien trop peu intéressant pour que je m’y attarde. Rien à dire, j’ai changé.

Je détaille les tableaux avec une certaine attention, et les noms me reviennent. J’esquisse un sourire. « Je serais capable de tous les nommer, vous savez ? De vous dire dans quel ordre ils se sont succédés dans ce bureau. Ce que certains ont fait. » Mon regard s’attarde sur celui de Basil Fronsac, dernier Serdaigle a avoir occupé la fonction. Je me souviens avoir discuté des heures avec son autre tableau du second étage, et avoir emprunté plus d’une fois le passage qu’il gardait vers la bibliothèque. Nam et ipsa scienta potestas est, cher directeur. « J’en étais assez fier, je dois dire, à l’époque où j’étais étudiant surtout. J’avais l’impression de faire honneur à ma maison, en apprenant l’histoire de l’école par cœur, en la connaissant mieux que certains étudiants ayant toujours vécus dans le monde magique. » Si vous êtes sage et réfléchi Serdaigle vous accueillera peut-être. Là-bas, ce sont des érudits qui ont envie de tout connaître. J’étais fier d’être un Serdaigle, aussi. Je voulais m’en montrer digne, même si trop moldu. Je ne m'en suis pas trop mal tiré, je crois, malgré le décalage. J'ai obtenu neuf BUSES, six ASPICS, j'ai porté fièrement les couleurs de ma maison, j'ai défendu ses valeurs - malgré mon décalage. Grâce à mon décalage ? Je me retourne vers Rogue. « J’ai lu l’édition de l’histoire de Poudlard à laquelle vous avez participé, d’ailleurs. Bel ouvrage. » Je crois que je pourrais aborder n’importe quel sujet pour éviter d’en arriver à celui qui m’emmène. C’est vrai, par ailleurs, je l’ai vraiment lu, je l’ai vraiment apprécié. C’est un sujet sérieux, les livres. Je soupire. A quoi bon ?

J’ai changé, parce que je crois qu’ils y a quelques mois, peut-être même quelques semaines, j’aurais été terrifié à l’idée d’être ici maintenant, et de dire ce que j’ai à dire à Rogue. J'ai demandé à le voir, il s'est rendu disponible. Je suis un peu inquiet, bien sûr, je tiens à mon poste, j’aime ma carrière. Mais je suis résolu. « Vous avez noté, lors de la rédaction, combien d’élèves ont été renvoyés de l’école, et pour quels motifs ? » Je me pince les lèvres, retire mes lunettes et continue sans lui laisser le temps de me répondre. « De mémoire, juste sur ces cent dernières années, en comptant ces derniers jours, quatre. Un parce qu’il était suspecté d’avoir ouvert la chambre des secrets et tué une jeune née moldue, un pour avoir mis en danger plusieurs de ses camarades, et deux pour avoir participé à l’écriture d’une chanson et ce alors que ce n’était ni contraire au règlement ni réellement dangereux pour les autres étudiants. » Pas le même genre de danger, en tout cas. Pas à court terme. Pas au point de se voir refuser de finir leur années, de passer leurs derniers examens. Je tire sur ma chemise et nettoie du bout de ma chemise les verres pourtant parfaitement propres - je crois que je n’ai jamais mis autant de soin dans ce geste. Je ne veux pas me remettre en colère. Je vais me remettre en colère. C’est épuisant. Je sens que je perds le contrôle de ma voix alors que je reprends, sans le regarder. « Par Rowena Rogue... J’étais potentiellement l’un des professeurs de cette école les plus touchés par ce qui s’est passé, l’un de ceux qui voulaient le plus qu’il y ait une justice, une sanction. » Je me revois avant ce foutu concert, à moitié fou, allant cherchant Orion, je me revois à ce foutu concert, comprenant les paroles, écoutant ces idiots chanter qu’ils étaient intouchables - punis moi, qu'ils disaient, que Potter était le grand ennemi lors d’un concert pour Lucius Malefoy. Merde. La vérité ne sera pas oubliée. Mon pouce arrête son geste sur le verre épais – si je continue, je vais briser ces satanées lunettes. Ce n’était pas à ces gosses de payer, ce n’étaient pas eux les coupables. En faire un exemple dessert la justice plutôt que l’inverse. J’inspire. Il faut que je me calme. Faire de tout cela quelque chose de constructif, c'est bien mes propres termes ? Quelle bonne blague ! « Mais ça, Severus... » Je remets mes lunettes sur mon nez et plonge mon regard bleu dans le sien. « C’était idiot. » Ma voix est beaucoup plus calme que je ne l’aurais cru, il n’y a pas de brutalité, plus de colère. J’énonce un fait, simplement. Mais pour m’avoir nommé à la tête des aigles, il doit bien se douter de ce que cela signifie pour moi, il doit bien comprendre la violence de l’insulte. Et maintenant, quoi ? 'Il y en a qui raisonnent leur déraison.' J’ai trop admiré Rogue pour supporter aujourd’hui la pensée qu’il ne serait pas l’un de ceux-là.

@Severus Rogue - 1 089 mots
code du titre par rogers

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : Confrontation | Severus & Lemony UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Sam 29 Aoû - 21:45
CONFRONTATION

Severus Rogue est assis. Bien qu’il soit las, ses épaules sont hautes, son dos droit. Il ne s’autorise jamais le relâchement. Il ne laisse que rarement filtrer ses émotions, et encore aujourd’hui, alors que la paix semble revenue, il craint que la moindre faille dans sa carapace ne lui coûte la vie. Mais a-t-elle seulement de la valeur cette vie qu’il mène ? Devoir après devoir. Obligation après obligation. Il ne cesse de se salir les mains pour un grand bien dont il ne devine même pas la forme. Autour de son bras, il caresse les lignes imaginaires qui le tiennent. Les fils des serments inviolables profondément fichés dans sa peau, liant son corps, son coeur et sa magie au destin d’un avorton sur le trône. L’obligeant à prendre parti. Il fait tant de choses par obligation qu’il ne sent plus le souffle de liberté. Quand a-t-il fait pour la dernière fois quelque chose qu’il avait envie de faire ?

On frappe à la porte.

« Entrez, Lemony ».

La voix est lasse, celle de son vis à vis froide lorsqu’il laisse glisser d’entre ses lèvres le prénom de ce directeur qu’il doit haïr à cet instant même. Son chat sur les talons attire l’attention de Morsmordre qui vient rôder près de lui et renifler cet inconnu. Le petit chaton noir, espiègle, file se cacher pour inviter le chat de Lemony à jouer avec lui. Insouciance bénie que celle de cet animal. Severus Rogue écoute. Il sait, de toute façon, que la présence de Lemony Anderson ici n’est que la première d’innombrables confrontations qui lui coûteront peut-être un jour son poste. Serait-ce si grave ?

« Je serais capable de tous les nommer, vous savez ? De vous dire dans quel ordre ils se sont succédés dans ce bureau. Ce que certains ont fait. J’en étais assez fier, je dois dire, à l’époque où j’étais étudiant surtout. J’avais l’impression de faire honneur à ma maison, en apprenant l’histoire de l’école par cœur, en la connaissant mieux que certains étudiants ayant toujours vécus dans le monde magique.  J’ai lu l’édition de l’histoire de Poudlard à laquelle vous avez participé, d’ailleurs. Bel ouvrage. »

Le Dircteur ne doute pas un seul instant que Lemony en connaisse autant que lui, plus que lui, même, sur l’histoire de Poudlard. C’est un Serdaigle. Pas seulement un Serdaigle, un érudit, un amoureux des livres et de la culture. Un jeune homme intelligent. Le nouveau prodige de cette équipe d’enseignement comme lui-même l’a été à son arrivée en tant que maître des potions. Le sait-il, Lemony Anderson, comme ils sont semblables par certains aspects ?

« Vous avez noté, lors de la rédaction, combien d’élèves ont été renvoyés de l’école, et pour quels motifs ?  De mémoire, juste sur ces cent dernières années, en comptant ces derniers jours, quatre. Un parce qu’il était suspecté d’avoir ouvert la chambre des secrets et tué une jeune née moldue, un pour avoir mis en danger plusieurs de ses camarades, et deux pour avoir participé à l’écriture d’une chanson et ce alors que ce n’était ni contraire au règlement ni réellement dangereux pour les autres étudiants. Par Rowena Rogue... J’étais potentiellement l’un des professeurs de cette école les plus touchés par ce qui s’est passé, l’un de ceux qui voulaient le plus qu’il y ait une justice, une sanction.  Mais ça, Severus...  C’était idiot. »

Idiot. Une colère étouffée dans un mot si mesuré pour beaucoup. Mais Severus Rogue n’est pas un imbécile. Il sait combien les Serdaigles, combien Lemony valorise la pensée rationnelle et la raison. Il hoche la tête, cependant et tend la main pour indiquer la chaise devant lui. Une invitation à s’asseoir.

« C’est un dommage nécessaire, Lemony. Ce n’est pas idiot mais le résultat d’une affaire qui, pour être étouffée, a nécessité des dommages collatéraux. Ce concert ridicule et ces renvois ne sont que la partie émergée d’une série d’événements qui remontent au début de l’année scolaire et dont vous n’avez pas connaissance. Je pourrais m’en tenir à la version officielle avec vous. Seuls quelques personnes connaissent la vérité. Je pourrais vous dire comme je l’ai dit à tous que la participation de ces élèves à une chanson de propagande était tout à fait dommage et que Miss Ollivander comme monsieur Watnabe ont été des élèves radicalisés ayant orchestré cette farce, mais nous savons tous deux que ce n’est qu’une partie seulement de la vérité… Quoi que Miss Ollivander croit sincèrement au bien fondé de sa démarche. Un choix s’offre à vous : nous pouvons discuter à demi-mots. Je vous dirai alors que j’ai fait ce que je devais faire. Non pas ce que j’avais envie de faire, non pas ce que je voulais faire, mais ce que je devais faire, et vous ressortirez de cette conversation aussi frustré que moi. Ou bien vous pouvez me donner votre parole, ici et maintenant, que ce que je m’apprête à vous dire ne sortira pas de ce bureau et nous aurons une vraie conversation. Je doute qu’elle apaise votre colère, mais au moins saurez-vous ce qui m’a poussé à renvoyer Miss Ollivander et Monsieur Watnabe. »

Il a menti à beaucoup de monde sans battre des cils, Severus Rogue. La plupart du temps, il n’en éprouve aucun remord. Peu de gens parviennent à se frayer un chemin jusqu’à sa conscience. Moira était de ceux-là. Lemony est de ceux-là.  Rogue sait qu’il aura des ennuis si le mot se répand, mais il est las de porter seul sur ses épaules le poids des derniers jours. Il n’a rien dit à Minerva, rien aux professeurs, rien aux élèves, rien aux parents d’élèves. Seule une poignée de sorciers sait ce qu’il s’est tramé entre ces murs et seul un autre sorcier sait qu’il est lié par serment inviolable au Ministre, faisant de lui virtuellement sa marionnette. Pas directement, bien entendu. Le Ministre n’a rien ordonné. Mais il n’y en avait pas besoin. La magie l’oblige à protéger le Ministre de tout. Même de menaces illusoires. Severus Rogue mentirait s’il ne reconnaissait pas n’avoir qu’aversion pour Reissen, et ces adolescents qui ont eu un coup de sang se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.

« A vous de me dire quelle conversation vous voulez, Lemony, mais je dois exiger ce serment de votre part si vous voulez la vérité : la seule connaissance de ces événements pourrait vous valoir de graves ennuis. »

1079 mots

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Dim 6 Sep - 23:38

img1 img2 img3
Confrontation
Everything good dies here, even the stars.
- 22.02.2004

Rogue ne réagit pas. En tout cas, pas comme certaines des mes anciennes peurs encore tenaces ne l’auraient prévues. Il ne crie pas, il ne me renvoie pas, il ne relève pas l’insulte. Mais il l’a comprise. Il me désigne juste la chaise. Je m’installe, à présent silencieux. « C’est un dommage nécessaire, Lemony. » J’ai envie de me lever. Je crois que je préférerais finalement, que nous nous crions dessus, l’insulter ouvertement, que ça sorte. Un dommage nécessaire. L’avenir de deux gosses. « Ce n’est pas idiot mais le résultat d’une affaire qui, pour être étouffée, a nécessité des dommages collatéraux. » Je suis immédiatement soufflé. Comme si ma tête s’était refroidie, en un seul mot. Etouffée. « Ce concert ridicule et ces renvois ne sont que la partie émergée d’une série d’événements qui remontent au début de l’année scolaire et dont vous n’avez pas connaissance. Je pourrais m’en tenir à la version officielle avec vous. Seuls quelques personnes connaissent la vérité. Je pourrais vous dire comme je l’ai dit à tous que la participation de ces élèves à une chanson de propagande était tout à fait dommage et que Miss Ollivander comme monsieur Watnabe ont été des élèves radicalisés ayant orchestré cette farce, mais nous savons tous deux que ce n’est qu’une partie seulement de la vérité… » Je cligne des yeux. Non. C’étaient des gosses. Passionnés. Mal entourés. Que vous avez fait payer pour les erreurs des autres. « Quoi que Miss Ollivander croit sincèrement au bien fondé de sa démarche. » C’est invraisemblable cela. Bien sûr, qu’elle croit en sa démarche, elle a dix-sept ans et des tas d’adultes qui l’applaudissent pour ses actes et la plaignent aujourd’hui en lui disant qu’elle est une victime ! Est-ce que cet homme a vraiment été professeur plusieurs décennies ? Comment peut-il s’attendre à ce qu’elle soit capable du même retour critique que l’adulte quarantenaire qu’il est ? Pire, si elle en est si persuadée, c’est sans doute en partie parce que nous avons été incapable de lui ouvrir les yeux. C’est pour cela que Poudlard est sensé être un lieu neutre ! Mais c’est complètement fou cela. D’abord il y a cette histoire de conspiration, et maintenant un dernier clou sur le cercueil de sa pédagogie et de son empathie. « Un choix s’offre à vous : nous pouvons discuter à demi-mots. Je vous dirai alors que j’ai fait ce que je devais faire. Non pas ce que j’avais envie de faire, non pas ce que je voulais faire, mais ce que je devais faire, et vous ressortirez de cette conversation aussi frustré que moi. » Je sens mes muscles se tendre un instant. Aussi frustré que lui ? Il me semble qu’il est là, ce Rogue que je n’avais pas connu adolescent et dont Erin et d’autres me parlaient. Injuste, vaniteux. Il n’est pas celui qui souffre le plus de la situation actuelle. D’ailleurs, ce n’est même pas moi. Ce sont les élèves ! Nos élèves. Ceux qui nous sommes censés aider, accompagner. Et il ramène ça à notre frustration ? « Ou bien vous pouvez me donner votre parole, ici et maintenant, que ce que je m’apprête à vous dire ne sortira pas de ce bureau et nous aurons une vraie conversation. Je doute qu’elle apaise votre colère, mais au moins saurez-vous ce qui m’a poussé à renvoyer Miss Ollivander et Monsieur Watnabe. A vous de me dire quelle conversation vous voulez, Lemony, mais je dois exiger ce serment de votre part si vous voulez la vérité : la seule connaissance de ces événements pourrait vous valoir de graves ennuis. »

Je reste un instant figé, interdit. Un instant qui petit à petit s’étire. J’entends Turing jouer avec le chat de Rogue, j’entends les battements de mon cœur, j’entends l’air qui s’engouffre dans mon nez. Ma poitrine se soulève trop haut. Le sang pulse dans mes tempes. Il est extrêmement sérieux. Il est sérieux, vraiment. Il se fout de moi. Il me semble soudain qu’une partie des comportements de chacun des habitants du château trouve un nouvel éclairage. Rogue qui semble presque surpris que je lui demande l’autorisation de faire des recherches, et ses multiples professeurs qui ne le font jamais. Poudlard est ma maison maintenant. J’y travaille, j’y enseigne, j’y vis. Et ça ne fait même pas un an que je suis revenu. Certains des professeurs sont là depuis des années. Et il se trame quelque chose, juste sous nos yeux, dont on nous a tenus éloignés, pour je ne sais quelle raison ? Quelque chose d’assez dangereux, assez terrible pour provoquer le renvoi d’élèves… Je crois que je me sens… trahi. Et en colère, encore plus, parce que mis à l’écart d’un sujet qui me touchait pourtant de fait. Mais Serdaigle avant tout. La curiosité l’emporte sur les autres sentiments, et je me pince les lèvres. Il n’est pas le genre de sorcier à exiger ainsi le secret sans raison, j’imagine. J’imaginais ? Je ne saurais plus dire ce qu’est Rogue, finalement. L’homme devant moi, en tout cas, est un parfait inconnu. Tout ne même, je ne prendrais pas le risque. « Très bien. » Ma voix est froide. « J’imagine qu’il faut en effet que ce soit quelque chose de suffisamment terrible et dangereux pour que vous fassiez le choix de le cacher aux adultes majeurs et responsables d’eux même qui vivent dans ce château et qui y sont de toute évidence exposer. Je veux bien admettre qu’il puisse avoir un terrible secret que vous avez préféré taire que de transmettre à votre corps enseignant qui perd confiance en vous comme ont perdu confiance la plupart des élèves, et que vous avez caché tout cela dans le but de nous en protéger. » Il a dit, la seule connaissance de ces événements pourrait vous valoir de graves ennuis. Mon expression vide est étirée par une sorte de rictus amusé et nerveux. "Si un peu de savoir est dangereux où est l'homme qui en possède suffisamment pour être hors de danger ?" « Je vous remercie de me laisser le choix, au moins. Et bien, je prends le risque. Je ne dirai rien, et je vous écoute. »

@Severus Rogue - 1 034 mots
code du titre par rogers

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : Confrontation | Severus & Lemony UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Jeu 19 Nov - 19:09
CONFRONTATION

Il reste droit sur son siège. Las. Éreinté. Que fait-il là, Severus ? Il se le demande chaque matin en se levant, chaque soir en se couchant. Le poids des responsabilités est trop lourd pour celui qui a toujours été un homme de l’ombre, content de se fondre dans la masse et d’être oublié. Il a été jeune, ambitieux, fou. Il y a longtemps. Trop longtemps. Dans une autre vie. Sa démesure l’a conduit à la chute et il pense encore intimement, profondément ce qu’il a dit à Moira, ce jour de 1998, dans une cellule du Ministère : sa survie est incompréhensible et il aurait mieux fait, sans doute, de s’éteindre. Un dommage collatéral de la guerre. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, l’espion a survécu et avec sa vie, de nouveaux devoirs se sont mis à s’amonceler sur ses épaules.

« Très bien. J’imagine qu’il faut en effet que ce soit quelque chose de suffisamment terrible et dangereux pour que vous fassiez le choix de le cacher aux adultes majeurs et responsables d’eux même qui vivent dans ce château et qui y sont de toute évidence exposer. Je veux bien admettre qu’il puisse avoir un terrible secret que vous avez préféré taire que de transmettre à votre corps enseignant qui perd confiance en vous comme ont perdu confiance la plupart des élèves, et que vous avez caché tout cela dans le but de nous en protéger. Je vous remercie de me laisser le choix, au moins. Et bien, je prends le risque. Je ne dirai rien, et je vous écoute. »

Il est presque surpris, Severus, de voir l’homme accepter. Il s’était attendu à beaucoup de choses. Le voir s’offusquer qu’on leur cache des choses, le voir sortir de son bureau l’ire aux joues. Le voir vitupérer, tempêter. Le voir l’insulter, le frapper peut-être. Sa voix est glaciale, certes, mais il semble tout de même prêt à écouter. Il est las, le directeur. Las. Depuis le renvoi des élèves, les insultes se succèdent et le poids pèse plus encore sur ses épaules. Il se souvient de l’entrevue avec Moira et n’imagine que trop que celle-ci viendra tourner dans le même sens. Tant pis. Il finira bien par disparaître d’une façon ou d’une autre. Peut-être après avoir été viré par le Conseil des parents d’élèves de Poudlard ou par un tribunal lorsqu’il sera incapable de prouver qu’il ignorait tout des agissements de Lucius ce qui est pourtant vrai, pour une fois.

« Vous n’êtes pas sans savoir que le professeur Filius Flitwick a choisi, l’été dernier, de se retirer de l’équipe enseignante de Poudlard pour voir le monde et se concentrer sur d’autres activités chères à son coeur comme la formation des duellistes magiques, domaine dans lequel il excelle s’il en est. »

Filius a toujours été un merveilleux Duelliste. Un de ceux que Severus admirait adolescent et continue d’admirer une fois adulte.

« Il a donc fallu lui trouver un remplacement à la fois pour le poste de professeur d’enchantements et de maître de choeur de la chorale. J’ai naturellement effectué moi-même les entretiens d’embauche, me suis assuré de l’identité de chaque candidat et ai finalement choisi le professeur Ernst Wilson. Malgré mes recherches extensives et l’analyse de sa signature magique, je me suis laissé abuser : Ernst Wilson a été la couverture de Lucius Malefoy pendant toute l’année. Je n’ai découvert la chose que le lendemain du concert, en traquant Wilson pour lui demander des explications quant à la participation des choeurs de Poudlard à la chanson de Reissen. Pendant notre entrevue, le polynectar a cessé de faire effet. Je n’ai pas renvoyé Wilson : @Lucius A. Malefoy s’est enfuit par la fenêtre même de ce bureau. J’ai évidemment immédiatement contacté les autorités au département de la Justice Magique et il a fallu décider de ce qui serait dit au public. Nous avons fait le choix de ne pas créer de mouvement de panique tant que la capture de Malefoy n’est pas effective. Le fait que le grand public ne soit pas au courant permet aux forces de l’ordre de ne pas être submergées de faux signalements et contrariétés diverses relevant d’un agacement général bien compréhensible. Par ailleurs, le choix a été fait d'également cacher l'information au personnel de l'établissement au cas où des complices de Lucius Malefoy s'y trouveraient. Une chasse à l'homme et un climat de suspicion permanente entre collègues est probablement la dernière chose dont Poudlard a besoin : certains de vos collègues sont toujours étroitement surveillés depuis la guerre par les forces de l'ordre, vous n'êtes peut-être pas sans le savoir. »

Les paumes se sont jointes sur le bureau, le regard est fuyant, songeur, quelques secondes.

« Je n’ai aucune idée de la façon dont Malefoy a pu camoufler sa signature magique. Le polynectar n’est pas censé l’affecter. »

Il s’ébroue comme sorti d’un long rêve. D’un long cauchemar, plutôt. Wilson paraissait un gars bien. Ce que Lucius aurait pu être, peut-être, s’il avait suivi une autre voie. Quel gâchis. Lorsqu’il s’est retrouvé face à l’ancien mangemort, la première personne à qui il a pensé a été @Uriel J. Lewis.

Son fils.

« Par la suite, l’enquête menée auprès des élèves et personnels a mis en évidence le fait que seuls deux personnes étaient au courant de la nature de l’enregistrement avec Reissen, Ollivander et Watnabe. J’ignore à quel point Malefoy a été mêlé à l’organisation de tout cela, mon hypothèse est que ce ridicule concert de Noël a servi de point de contact entre Malefoy et les membres de Reissen et qu’à partir de là, Malefoy a mis dans la confidence les deux septième années. Les positions de Garrick Ollivander son malheureusement notoires mais j’avais espéré que sa petite fille soit plus mesurée. Malheureusement notre entretien a montré qu’il n’en était rien. »

Les phalanges pianotent pensivement une pile de parchemins.

« J’ai reçu un nombre incalculable de messages des membres de la chorale, signés ou anonymes pointant le fait qu’ils n’étaient pas au courant de l’usage qui serait fait de leur voix, qu’ils ne savaient pas non plus que cette activité n’était pas encadrée par l’école et organisée ‘à la sauvette’. L'enregistrement a eu lieu un weekend, dans une salle louée à Pré-au-Lard et présentée par Ollivander et Watnabe comme une collaboration officielle et autorisée de l'établissement. Nombre d’entre eux se sont senti trahis, évidemment, de l'usage politique qui a été fait de leur voix à leur insue et je vous épargne les beuglantes des parents mis au courant tournées non pas contre les élèves mais contre l’établissement. Si en plus de ce scandale, la présence de Lucius Malefoy et de deux élèves endoctrinés entre les murs avait été connue, nous aurions sans doute du fermer, au moins temporairement, l’école. »

Il se cale sur son siège.

« J’ai conscience qu’aucun élève n’a été renvoyé depuis plusieurs décennies et que cette décision est loin d’avoir été la meilleure de ma carrière. Probablement la pire, en réalité. Mais j’ai fait ce qui était nécessaire pour maintenir l’école ouverte, éviter un scandale ingérable – ou du moins le retarder autant que faire ce peut – et protéger les élèves de l’établissement. Même si je devais être démis de mes fonctions ce soir, Monsieur Anderson, cela valait le coup : j’ai agit au mieux de mes capacités. Si cela a été une erreur ou la chose à faire, le temps seul le dira. »

1130 mots

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Ven 11 Déc - 16:01

img1 img2 img3
Confrontation
Everything good dies here, even the stars.
- 22.02.2004

Assis face à Rogue, mon regard est à présent fixé sur lui. J’essaie de chasser ma colère, de lui laisser le bénéfice du doute – de l’écouter vraiment. Cela n’a rien de simple. Je sais que je l’ai déjà jugé alors qu’il ouvre la bouche, et que ma rancune est tenace. « Vous n’êtes pas sans savoir que le professeur Filius Flitwick a choisi, l’été dernier, de se retirer de l’équipe enseignante de Poudlard pour voir le monde et se concentrer sur d’autres activités chères à son cœur comme la formation des duellistes magiques, domaine dans lequel il excelle s’il en est. » Je me contente de lever les yeux au ciel. Oui, oui, je sais, merci bien. C’était le directeur de ma maison, l’un des hommes que j’admirais le plus au monde à l’époque de Poudlard - avec Rogue devant moi, et beaucoup des visages peints derrière lui. Flitwick a eu l’élégance de ne jamais trahir l’image que je me faisais de lui, de me laisser un peu de mes idoles d’adolescence. « Il a donc fallu lui trouver un remplacement à la fois pour le poste de professeur d’enchantements et de maître de chœur de la chorale. J’ai naturellement effectué moi-même les entretiens d’embauche, me suis assuré de l’identité de chaque candidat et ai finalement choisi le professeur Ernst Wilson. » Je n’aime pas cette discussion. Je n’aime pas que Rogue ait besoin de me décrire ainsi sa façon de procéder, comme s’il se dédouanait déjà. Et bien quoi Wilson ? C’était un idiot finalement ? Un soutien de l’Insurrection ? Je veux dire, il y a bien Yolanda à Poudlard, il n’a pas besoin de prendre de telles précautions pour m’expliquer que la façon dont les directeurs mènent leurs entretiens est pour le moins douteuse – ce qui devrait peut-être me pousser à m’interroger sur ma présence entre ces murs. « Malgré mes recherches extensives et l’analyse de sa signature magique, je me suis laissé abuser : Ernst Wilson a été la couverture de Lucius Malefoy pendant toute l’année. »

Je vais manquer d’air. Je vais m’écrouler. Tout va s’écrouler. Je ne regarde plus Rogue, je n’écoute plus Rogue – j’entends sa voix comme de très loin m’assurer qu’il l’ignorait, qu’il ne l’a découvert qu’après le concert, que l’autre s’est enfui – qu’on l’a laissé s’enfuir. Je m’en fous moi, des mouvements de panique, des raisons, des explications. Lucius Malefoy était à Poudlard. J’ai mangé avec Lucius Malefoy, ri avec Lucius Malefoy, discuté avec Lucius Malefoy, trouvé charmant Lucius Malefoy, jalousé peut-être même un peu Lucius Malefoy. Un mangemort.

J’ai fui dès que le Ministère a confirmé le retour de Voldemort. Je suis parti, j’ai abandonné ma vie – j’ai gâché ce qui était ma vie, pour être protégé. Parce que j’étais, deux ans plus tôt, à la finale de la Coupe du Monde de Quidditch, parce que j’avais déjà pu voir leur haine et leur violence. Parce que j’avais entendu, à Poudlard, quelques idiots me traiter de sang de bourbe, et que je devinais ce qu’allaient devenir ces insultes dans le monde qui se dessinait. Lizzie, envoyée à Azkaban, m’avait donné raison. Fuir était encore la meilleure chose à faire. Et puis, j’ai refusé de revenir. J’avais peur, j’avais honte, et le monde magique était toujours aussi problématique. J’ai refusé de revenir, malgré les demandes de ma meilleure amie, malgré la santé de ma mère… Est-ce que je ne les ai pas trahies un peu, sans le savoir, tout au long de l’année, en appréciant Wilson ? Je crois que je pourrais le tuer si je l’avais devant moi. Je crois que je pourrais tuer Rogue, qui insiste. C’était le mieux à faire, éviter la chasse à l’homme, éviter de créer un climat de suspicion… Quand je reporte mon attention sur lui et me décide à le fixer encore, son regard semble m’éviter. « Je n’ai aucune idée de la façon dont Malefoy a pu camoufler sa signature magique. Le polynectar n’est pas censé l’affecter. » Est-ce que cela veut dire qu’il pourrait y en avoir d’autres ? Parmi les professeurs, parmi les étudiants même peut-être ?

« Par la suite, l’enquête menée auprès des élèves et personnels a mis en évidence le fait que seuls deux personnes étaient au courant de la nature de l’enregistrement avec Reissen, Ollivander et Watnabe. J’ignore à quel point Malefoy a été mêlé à l’organisation de tout cela, mon hypothèse est que ce ridicule concert de Noël a servi de point de contact entre Malefoy et les membres de Reissen et qu’à partir de là, Malefoy a mis dans la confidence les deux septième année. Les positions de Garrick Ollivander sont malheureusement notoires mais j’avais espéré que sa petite fille soit plus mesurée. Malheureusement notre entretien a montré qu’il n’en était rien. » Je ne comprends pas. Ils savaient ? Ils étaient au courant, pour Malefoy ? C’est ça qu’il est en train de me dire ? Ou il m’avoue à demi-mot avoir fait payer des étudiants endoctrinés pour les crimes d’un adulte ? Il suppose. Dans ce genre d’affaire, supposer ne suffit pas. « J’ai reçu un nombre incalculable de messages des membres de la chorale, signés ou anonymes pointant le fait qu’ils n’étaient pas au courant de l’usage qui serait fait de leur voix, qu’ils ne savaient pas non plus que cette activité n’était pas encadrée par l’école et organisée ‘à la sauvette’. L'enregistrement a eu lieu un weekend, dans une salle louée à Pré-au-Lard et présentée par Ollivander et Watnabe comme une collaboration officielle et autorisée de l'établissement. Nombre d’entre eux se sont senti trahis, évidemment, de l'usage politique qui a été fait de leur voix à leur insu et je vous épargne les beuglantes des parents mis au courant tournées non pas contre les élèves mais contre l’établissement. » Encore heureux – il dit cela comme si c’était regrettable. Encore heureux que certains aient eu la présence d’esprit de se retourner contre l’établissement, contre les adultes, et non les enfants. Combien de lettres furieuses a-t-il reçues suite aux renvois ? « Si en plus de ce scandale, la présence de Lucius Malefoy et de deux élèves endoctrinés entre les murs avait été connue, nous aurions sans doute du fermer, au moins temporairement, l’école. » Je manque de m’étouffer. Il sait que c’est faux – il le sait. Il ne peut pas vraiment y croire. Le basilic s’en prenant aux nés moldus, la présence de Sirius Black à Poudlard, la mort d’un jeune homme – pour les seuls évènements que j’ai pu suivre dans les journaux à ma sortie de l’école n’ont pas su fermer l’établissement. Comment la présence de Malefoy, comment la radicalisation des élèves le pourraient, tant qu’il n’y a aucun blessé ici ? Ce n’est pas l’école qui était en danger – c’est sa place. Et c’est en plus parfaitement idiot… Personne n’est venu me demander quelles étaient la nature de mes relations avec Wilson – alors que j’ai pris sa place à la tête des aigles, alors que j’ai discuté avec ses étudiants, alors que j’aurais pu l’aider, ignorant que j’étais… Pas plus qu’à ma connaissance on a interrogé les Serdaigles ni mes autres collègues. Je vais devenir fou. Et puis comment exactement un Serpentard se faisant passer pour un étranger peut-il se voir proposer la direction de Serdaigle ? Comment a-t-il pu ainsi duper son monde, quand le monde le connaissait aussi bien qu’un Severus Rogue, peut-être même qu’une Yolanda… « J’ai conscience qu’aucun élève n’a été renvoyé depuis plusieurs décennies et que cette décision est loin d’avoir été la meilleure de ma carrière. Probablement la pire, en réalité. Mais j’ai fait ce qui était nécessaire pour maintenir l’école ouverte, éviter un scandale ingérable – ou du moins le retarder autant que faire se peut – et protéger les élèves de l’établissement. Même si je devais être démis de mes fonctions ce soir, Monsieur Anderson, cela valait le coup : j’ai agi au mieux de mes capacités. Si cela a été une erreur ou la chose à faire, le temps seul le dira. »

Pendant un moment, un long moment, il n’y a plus comme bruits dans la salle que le son des deux jeunes chats jouant, et nos respirations. Même les directeurs présents dans leurs cadres, au-dessus de Serverus, sont silencieux et attentifs. Je ne sais pas par où commencer. Je ne sais pas quoi dire. Je suis enragé, épuisé… Las. Triste et déçu, aussi. Rogue est certain de ce qu’il me dit – il est sûr d’avoir fait les bons choix. Quelque chose en moi me hurle que ma position est plus simple, que cela est facile de lui reprocher ce que je vois comme des erreurs, des bêtises, alors que je n’ai pas eu à réagir sur le vif… Mais cela est si idiot, si fou, si… problématique… Qu’est-ce que je fais ici ? Dans ce bureau, dans cette école, dans ce monde magique ? Est-on aussi stupides chez les moldus, aussi fous ? Je lève les yeux – mon regard bleu cherche celui d’Albus Dumbledore. « Quand j’étais en septième année… » Je m’arrête. Ma voix est étrangement enrouée, mais très calme, tranquille. Comme si je maîtrisais la tempête dans ma tête. « Quand j’étais en septième année, Harry Potter a fait gagner la Coupe de Poudlard à Gryffondor. C’était la première année depuis longtemps que Serpentard ne la remportait pas – vous vous souvenez ? » J’avais tiré une certaine satisfaction à voir chuter les serpents arrogants qui nous regardaient de haut – me regardaient de haut. « Un dîner très étrange, dans mes souvenirs. Tout le monde en parlait depuis quelques jours bien sûr – cela nous avait sorti la tête des ASPICs, comment trois premières années, comment Harry Potter avait une nouvelle fois fait obstacle au Seigneur des Ténèbres. » Né moldu, je n’avais pas la même fascination pour le jeune garçon que beaucoup de mes camarades dont les parents avaient vécu la guerre, dont certains gardaient encore quelques souvenirs pour ceux proches de mon âge. Mais ça… « Cent soixante points, distribués entre Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley, pour avoir brisé les différentes protections mises en place par les professeurs, et avoir empêché à l’époque le retour de Voldemort. » Mon regard retourne au directeur devant moi. « A-t-il été renvoyé, Dumbledore, pour avoir mis la vie de tant de ces étudiants en danger en transformant Poudlard en une cachette pour un objet qu’il savait convoité par un mage noir ? La présence de Voldemort entre ces murs, tout au long de l’année, a-t-elle fait fermer l’école ? Avez-vous vous-même reçu à l’époque des lettres d’insultes, pour avoir opposé une si faible résistance aux desseins de Jedusor que trois premières années ont été en mesure d’en venir à bout ? » Ma main que j’avais levée tremble, et je la repose sur ma jambe en claquant des dents. « Je vous ai promis de ne rien dire, avant que vous ne m’expliquiez tout cela, mais ma position n’a pas changé Rogue. C’est une erreur de garder le secret, même à vos collègues. Je ne suis pas certain d’avoir une grande sympathie pour feu le professeur Dumbledore, mais au moins celui-ci mettait ses collègues au courant quand il faisait des choix potentiellement absurdes qui auraient une répercussion sur tout le monde. » Je n’arrive plus à garder mon calme. Ma voix tremble, et mes sanglots manquent d’éclater – je me sens trahi, trompé, mis en danger, infantilisé, et pourquoi ? « Pourquoi diable m’avez-vous dit tout cela ? Si vous êtes si certain si… » Je me mords les lèvres, retire les lunettes que je pose sur le bureau et vient poser mon visage au creux de ma main. Respire Lemony, respire. Turing que je n’avais pas vu approcher saute sur mes genoux, comme pour me consoler. Ma main libre se pose sur lui, et je reste un instant prostré, immobile, à reprendre mon souffle sans qu’il ne bouge. Je finis enfin par lever les yeux vers Rogue, ou plutôt vers la silhouette floue que je devine être Rogue. « Si vous ne l’avez pas fait… Il faut demander aux Serdaigles de rapporter tous les échanges qu’ils ont pu avoir avec leur précédent directeur de maison. Même ce qui est insignifiant. Peut-être que…. Peut-être que l’un d’eux saura quelque chose d’utile pour sa capture, quelque chose qui n’aurait l’air de rien mais qui… » J’ai du mal à réfléchir. Ma main cherche à tâtons les montures épaisses devant moi. « Il y a une chose que je n’ai pas comprise, directeur. Ollivander et Watanabe, savaient-ils que Lucius Malefoy était à Poudlard ? Avez-vous vérifié cela, est-ce que cela a été confirmé ? » Les a-t-il lâchés dans la nature après avoir collaboré avec un criminel en fuite pour éviter le scandale ? Renvoyés dans leurs familles qui les applaudiraient pour cela, les protégeraient du Ministère ? Que disait-elle, la lettre de l’enchanteresse ? ‘Nous renonçons à la protection du Ministère et refusons désormais toute intervention dans nos affaires.’ Ou les a-t-il punis pour les crimes des adultes, pour son propre aveuglement, parce qu’il fallait bien des coupables, même dans cette parodie de justice ?

@Severus Rogue - 2 193 mots
code du titre par rogers

Contenu sponsorisé

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum