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Un être sans famille est pire que mort | Ernest & Melchior
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Melchior C. Fawley

Melchior C. Fawley
MEMBRE
hiboux : 189
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Ven 29 Mai - 1:42

Un être sans famille est pire que mort
Assis à mon bureau, j’admire le tableau de maître animé qui représente la généalogie Fawley. Le nom de mon père, de son père avant lui, et de tous ceux qui m’ont précédé. Celui de mes frères, et leurs descendances. Theobald et ses fils, l’un sans rien après lui, et l’autre décédé. La famille Fawley. La grande et noble famille Fawley. Je ne saurais dire si c’est plus de la satisfaction ou une forme de tristesse qui m’habite, en contemplant l’œuvre. Mon nom est seul, aucune descendance ne lui est attribué, aucune ne lui sera, selon toute vraisemblance. Cette branche disparaîtra avec moi, comme beaucoup d’autres quand on regarde bien. Mon regard cherche alors, un nouveau nom, un nom connu mais que l’édition de la Gazette du jour m’a rappelé, je ne sais pas trop pourquoi, au milieu de mon thé. Il a toujours été là, dans un coin, et pourtant son visage, ses paroles, ses idées - tout cela m’est inconnu. Il faut redescendre la branche d’un de mes oncles pour le retrouver – c’est qu’il est loin, trop loin pour que j’ai pu le fréquenter un jour. Trop loin aussi, de ce que j’ai cru entendre dire, pour profiter un peu de ce que sont réellement les Fawley, de la noblesse de notre famille. J’ai mieux connu les enfants de certains des autres noms qui apparaissent ça et là sur l’arbre (ici Malefoy, ici Black, ici Nott, ici Rosier, ici Carrow, et ainsi de suite) que je ne l’ai connu lui, pourtant mon sang, pourtant ma chère, pourtant intimement lié à ce que je suis. Il est grand temps de remédier à cela.

C’est qu’il s’est fait un nom, le garçon, et un nom bien à lui bien loin de nos regards, dans notre absolue indifférence. Et pourtant, un Fawley, au sein de la Gazette, un quelconque petit neveu perdu au bout d’une branche oubliée, en charge des questions politiques… Ce pourrait être utile. Je pourrais être utile, aussi, s’il s’avérait être méritant. Avec un neveu en fuite et un autre à la tête d’un bar, il faut bien quelque chose pour faire briller notre nom aujourd’hui. Un peu de renommée, un peu d’ambition… Et bien, essayons cet Ernest.

Ernest Fawley,
J’ai suivi votre travail avec un intérêt certain, et je vous félicite d’avoir su vous faire une telle place dans un journal d’aussi grande envergure que la Gazette du Sorcier – non pas que j’ai douté de votre capacité à vous hisser au dessus de la masse, vous avez cela dans le sang, après tout.

Je regrette que nous n’ayons jamais pu faire vraiment connaissance en tant d’années, et j’aimerais réparer ce manquement de ma part en vous invitant à dîner. Mettons, jeudi soir, 19h ? J’espère que cette rencontre sera l’occasion de retisser des liens qui n’auraient jamais du se perdre. Certaines choses devraient être sacrées et préservées.

Je vous attends au Manoir, vous trouverez l’adresse au dos de cette lettre.

Bien à vous,
Lord Melchior Cornelius Fawley, Grand Archiviste du Ministère de la Magie


Ce n’était pas une invitation, c’était une réquisition. Le Lord de sa famille, le Lord de son nom le veut à sa table – il me semble que c’est déjà une grande politesse de ma part de l’avoir prévenu avec une semaine d’avance.

A l’heure dite, tout est prêt. Le tableau de maître a été accroché dans la salle à manger, sous la croix. On a mis les petits plats dans les grands – ce n’est pas tout les jours qu’on reçoit un… Qu’est-il exactement ? Disons qu’il sera plus simple de se contenter de l’appeler petit neveu, je pense, au moins en pensées. Ne nous perdons pas en familiarité avec un presque inconnu. Je sers dans la coupe en cristal un peu de jus de citrouille – ce n’est pas parce que je ne bois pas d’alcool qu’il n’est pas important de rappeler certaines choses. Pardonne moi, Seigneur, de manquer d’humilité ce soir. Je ferais amende honorable, demain. Fidèle frotte sa tête contre ma jambe, et je flatte le chien d’une caresse derrière les oreilles qui semble parfaitement ravi d’avoir mon attention.

J’attends dans le couloir que ça s’affaire, et je me tourne en souriant poliment vers la porte. « Couché Fidèle. » Le chien va s’installer à côté de ma place, et s’allonge en me regardant, attendant un mot de moi pour partir jouer avec qui viendra. Maestro arrive en trottinant, suivi par l’inconnu. Je jauge le visage de l’homme – du jeune homme même, car il doit bien avoir une quinzaine d’années de moins que mes neveux. Quel genre d’homme est-ce, derrière l’air qu’il se donne ? Quelles sont ses convictions, ses idées, ses batailles ? J’ai vérifié bien sûr, avant de l’inviter, tout porte à croire qu’au moins il ne s’est pas compromis à porter la marque – mais j’ai quand même un espoir assez faible concernant ce point là. Je sais qu’il y a eu de l’admiration pour Jedusor, même en dehors des sphères que j’ai fréquenté, chez tous les sang purs… Je m’avance en souriant, j’ai laissé ma canne contre ma chaise et mon pas est lent, allongé. Je lui tends la main, celle qui porte le sceau familial des Fawley. Je fais ma voix particulièrement charmante, sans pour autant encore la gorger de magie – pourquoi devrais-je en avoir besoin ? Ne devrait-il pas être déjà dans de bonnes dispositions à mon égard ? « Bonsoir, je suis ravi que vous vous soyez joint à moi ce soir. » Je ne lui fais pas l’affront de le remercier d’avoir accepté mon invitation. « Je me fais un plaisir de mettre un visage derrière votre plume, Ernest. Permettez que je vous appelle Ernest ? » C'est qu'il serait étrange de l'appeler simplement par son nom de famille. Je l’ai déjà croisé, bien sûr, de loin. Jamais comme cela. « Comment vous portez-vous en cette fin de mois ? Cela a été plus que mouvementé pour tout le monde, j’imagine que vous avez eu fort à faire. » Pas avec moi, en tout cas. S’il a fait partie du nombre de ceux à avoir demandé une interview, je ne l’ai pas su ou remarqué. Ça a été un non définitif et expéditif, pour tout le monde sauf pour Miss Parkinson. Je retourne m’asseoir à ma place, guettant tout de même pour savoir où se porte son regard dans la salle à manger richement décorée. « Souhaitez-vous boire quelque chose peut-être ? » Maestro s’approche et je souris à l’elfe déjà tout prêt à s’exécuter au moindre mot de notre invité de ce soir.

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Ernest C. Fawley

Ernest C. Fawley
Super vilain
hiboux : 41
Jeu 12 Nov - 0:14
Les pieds sur son bureau, basculé en arrière dans son fauteuil, Ernest tournait et retournait le carton d’invitation entre ses doigts. L’encre luisait, sous les feux de la lumière crue ;  une encre noire aux reflets argentés, lovée dans les boucles d’une plume élégante.  Un simple mouvement, et un éclair jaillissait au creux des mots, vif, fugace, bref éclat de lumière courant sur les fines lignes. Avant de disparaître tout aussi rapidement, ayant balayé les entrelacs jetés sur le carton.

Des compliments, des éloges, écrits d’une plume délicate. Avec cette morgue suffisante.

Le journaliste restait là, indécis. Le regard perdu dans le vide, les traits figés, inexpressifs. Sur son bureau s’entassaient les courriers, tout un fatras de paperasse, de notes éparses, de cartes de visites qu’il lui faudrait encore trier. D’un revers du bras, il y avait fait un peu de place, pour poser ses pieds aux côtés des plumes noirs, sa machine à écrire mise un peu à l’écart, comme chaque fois qu’il lui fallait réfléchir.

Autour du lui, le brouahaha habituel de la rédaction, les interpellations, les hululements des hiboux, les coups de chaud, les coups de gueule, les conciliabules inopinés sur un coup de tête, et les mille petits coups des marteaux sur les rubans encreurs des machines à écrire.

Il avait l’habitude des invitations, de ces cartons puant la naphtaline. N’était-il rompu à cet exercice de courtoisie servile ? Aux mots hypocrites, aux bavardages convenus, aux sourires mielleux, aux étreintes faussement amicales. Il courtisait, il flattait, il cajolait et arrosait ses amitiés bien placées aux frais de la princesse, aux frais de la Gazette, et tous l’invitaient de nouveau, avec cette satisfaction suffisante de l’orgueil flatté et de l’addition bien réglée.

Ce n’était pas pareil, cette fois-ci.

Encore et encore, il faisait courir la lumière de la lampe sur l’encre de ces mots, ces mots déjà ancrés dans son esprit, et qu’il répétait incessamment, comme égaré par leur familiarité.  

Lord Melchior Cornelius Fawley. Grand Archiviste, etc.

Il s’en moquait.

C’était ce nom, son nom, qu’on lui dérobait.

Lord Fawley.

Le cadavre des archives du ministère, cette sinistre ombre blanche décharnée, engoncé dans sa droiture, ses valeurs très chrétiennes. L’homme qui avait fait condamner ceux de Reissen, qui avait envoyé Engel derrière les barreaux, le patriarche du Magenmagot. Il le voyait siéger, il voyait les photos sépias, en une du journal, les titres qui affichaient son nom, en grands caractères, en têtes de pages, tandis que le sien, le même nom, pourtant, se terrait au pied de ses articles, au pied des dernières colonnes, en petites lettres, discrètes, furtives, parfois abrégées à de simples initiales.

Son nom, et toujours l’impression, à chaque fois, qu’on le lui dérobait, qu’un autre, plus grand, plus haut, mieux placé, se l’arrogeait à sa place.

Quoi ? Il était mieux né ? Que lui importait. Où était-il, ce patriarche, ce bel aigle impérial, qu'il n'avait jamais vu, qui jamais ne s'était manifesté, alors que ses parents sombraient dans la misère, avec ce gamin, ce marmot aux vestes trop grandes, ses pantalons trop courts, percés, élimés. Il n'y avait pas eu de famille, rien d'autre que l'horreur de ce nom vide de valeur, vide de tout, sinon de misère et d’amertume. Une famille morte.

Mais il l’avait trainé ce nom. Comme une affaire honteuse, une affaire qui lui collait aux basques, lui, le rien du tout, aux livres écornés, aux vêtements de seconde main. Il n’y avait eu que sa grand-mère pour lui transmettre de cet héritage qu’il portait, mais elle était morte trop tôt pour n’être rien d’autre qu’une abstraction, une abstraction qui ne pouvait effacer le dégoût qui le hantait.

La famille. Il tenait la valeur pour sacrée. Hors la sienne, qu’il n’avait vu que de loin, en grandissant, en s’extirpant des couloirs de Poudlard. Un nom. Qui s’affichait parfois dans une conversation mondaine. De plus en plus à l’intérieur de la Gazette, dans son journal, et il s’en sentait dépossédé à chaque fois.

Que lui voulait le patriarche ?

Il lui avait tourné autour, comme une mauvaise mouche. Sans jamais briser ce fragile équilibre, sans jamais aller à lui, directement, franchement. Il évitait même d’écrire ce nom. Que lui devait-il ? Rien. Ses parents avaient vécu dans l'abandon des leurs. Ne restaient que la rancœur et l’humiliation.

Il ne pouvait lui échapper, évidemment. Il le savait. Lui montait trop haut déjà. Et le Lord, lui, était déjà installé bien haut, au cœur du pouvoir, et dans les allées du ministère. Riche de son droit d’aînesse. C’était là tout. Rien de plus.

Lord Fawley.

Ernest soupira. Avait-il le choix ? L’autre ne l’invitait pas. Il lui avait donné une date, une heure, un lieu. C’était une convocation, pure et simple, la convocation du Lord à la tête de sa famille, pour quelqu’un qui partageait son sang et ne pouvait que lui obéir, à ce prince capricieux, à ce vieil aigle qui ne daignait le remarquer que dès lors que seul, les mains ensanglantées de désespoir, il se fut hisser assez haut de ses propres forces pour qu’il ne daignât l’apercevoir depuis son aire. Et il se drapait de compliments encore, pour cela.

Il l’attendait.

La bonne plaisanterie.

Et Ernest, lui, le jour dit, avait enfilé son veston, pour se rendre à la convocation. Impeccable. Et ponctuel.

Il voulait savoir, savoir ce que l’autre voulait de lui, ce que l’autre exigerait de lui. Ce qu’il pouvait en tirer, surtout. Quel âge avait-il ? Il ne se souvenait plus vraiment. Mais il vieillissait, seul, dans sa grande maison, isolé,  en était-il persuadé. Un patriarche sapé par les années, fragilisé par la marque du temps. Oh, il pouvait jouir de son prestige, de son titre, de sa position, mais ce n’étaient que les derniers éclats avant la fin, et cette fin étreignait toujours de trop près les cœurs vieillis, usés par leur existence. Un Lord déclinant. Il portait son nom, peut-être. Qu’y pouvait-il ? Mais il pouvait toujours lui soutirer ce qu’il lui avait toujours refusé. La considération. Une considération sonnante et trébuchante, dusse-t-il le saigner pour cela. Les bribes d’un pouvoir à son crépuscule à lui arracher, comme une vengeance pour cette enfance qu’il avait vécu.

Mais la bâtisse était trop grande. Trop imposante. Alors que le journaliste entrait, alors qu’il se débarrassait de son long pardessus pour le remettre à l’elfe de maison, il ne pouvait se défaire de ce sentiment d’inconfort. Il restait le rejeton de branche cadette, que l’on convoquait selon le bon vouloir du maître de maison. Tout ici respirait la grandeur passée, le pouvoir passé, la magnificence passée.  Tout un luxe imposant qui l’écrasait, qui le broyait, lui, l’insignifiant, le rien du tout, le miséreux, et il sentait à chaque pas monter cette inquiétude sourde, ce sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas être au bon endroit. Pourtant, il avait l’habitude, de fréquenter le beau monde, les beaux établissements, les loges réservées. Mais ce n’était qu’un jeu de cour, un exercice tout professionnel, empli de faux-disant et d’hypocrisie. Cette fois, le manoir portait son nom.

« Bonsoir, je suis ravi que vous vous soyez joint à moi ce soir. »

Il était là. Droit, raide, impérial, cet ancêtre au profil aquilin. D’un coup d’œil, Ernest balaya la scène. Le crucifix, fixé face à lui, au-dessus du reste, au-dessus des nappes fines, de la vaisselle dorée, marquée du blason familial, des verres de cristal, et tout cet ornement, et tout cet apparat, la puissance du Lord, la puissance ordinaire des Lord, à laquelle il avait toujours fait mine de s’adapter, sans jamais pouvoir se mentir complètement.

Comme égaré, il regardait encore autour de lui, avant de reposer son regard sur son hôte. Ne connaissait-il pas assez les coursives du pouvoir pour se laisser encore surprendre ? Il se contraint à sourire, obséquieux, comme à son habitude, pour dissimuler son malaise. Il était chez lui, ne pouvait-il s’empêcher de penser, mais il restait un étranger, un intrus, un va-nu-pieds.

« Lord Fawley, répondit-il, avec une déférence accentuée. C’est un honneur, assurément, et un plaisir plus encore de vous rencontrer. »

Il ne savait que faire. Il ne savait où s’installer, que répondre. Etaient-ce là des retrouvailles familiales ? Il y avait trop de vaisselle, trop d’apparat, trop d’apparences pour que cela soit réellement sincère, pour que ce ne soit qu’un simple repas partagé entre parents du même sang. Il ne savait ce que lui voulait l’autre, il ne savait ce qu’il attendait de lui, alors il jouait, par défaut, sa partition habituelle. La déférence et le sourire pour servir ses compliments.

« Je me fais un plaisir de mettre un visage derrière votre plume, Ernest. Permettez que je vous appelle Ernest ? »

Il accentua son sourire encore plus. La familiarité, donc. Le Lord jouait sur la fibre familiale, sur une nouvelle proximité retrouvée après tant d’années. Ils joueraient donc à cette pièce de théâtre. Fausse. Hypocrite. Soit. Puisqu’il le fallait. Avait-il d’autre choix.

« Naturellement, Lord, naturellement. Ne sommes-nous pas parents ? »

Le journaliste laissait son hôte l’entraîner dans son jeu et dans la salle, l’entraîner dans sa conversation, tentant en vain d’éteindre cette sourde inquiétude, ce pesant malaise qui l’enserrait, qui lui chuchotait qu’il n’était rien, qu’un miséreux, un rebus, un rien du tout. La vue du Lord, la démonstration de force qu’il lui faisait le renvoyait à ses parents, aux éclats criards, à l’amertume, à la haine. Le Lord incarnait cet ancien monde. Cet ancien monde qui avait failli à protéger leurs traditions. Cet ancien monde qui avait failli à protéger les siens.

« Comment vous portez-vous en cette fin de mois ? Cela a été plus que mouvementé pour tout le monde, j’imagine que vous avez eu fort à faire. »

L’hôte s’en était allé s’asseoir, Ernest jeta un regard dédaigneux vers l’elfe de maison. Qu’il lui tire sa chaise. Qu’il fasse son devoir de serviteur envers non pas un hôte, mais l’un de ses maîtres. Et à son tour il prit place, face au patriarche, face au Lord qui le scrutait de son regard inquisiteur.

« Souhaitez-vous boire quelque chose peut-être ? »

Ernest sourit. Il avait vu, le jus de citrouille, dans le verre du Lord. Il avait vu sa mine austère, et le crucifix au-dessus de lui. Mais peu lui importait. Il lui fallait dissiper son malaise, au plus vite. Reprendre ses marques. Reprendre contrôle sur lui-même – et sur le sorcier qui lui faisait face.

« Il n’est point de retrouvaille familiale qui ne se célèbre sans un verre de vin, naturellement, cher parent – et il accentuait ces deux derniers mots, comme pour insister sur le lien qui les unissait, sur leur relation. Nous vivons dans une époque troublée, une époque, si vous me le permettez, où l’ordre semble bien trop souvent s’effacer. Et je dois reconnaître qu’un sorcier passionné a toujours pour défaut de se lancer corps et âme dans son temps… N’y a-t-il pas tant à faire ? »

Les convenances, les beaux dîners, les petits bavardages et les confessions bien entendues, c’était son domaine, après tout. Lui l’obséquieux, l’ami de tous, qui rendait service à tous… Il se retrouvait face à son grand-oncle : ne serait-ce pas aussi son devoir de lui rendre les services dont il pourrait avoir besoin ? De les anticiper même. Mais il voulait savoir ce que valait encore le vieillard, ce qu’il voulait, encore. Il n’oubliait pas sa dernière trahison, au sein du Magenmagot. Il n’oubliait pas les humiliations passées, qui avaient collé à son nom, toute sa jeunesse durant. Mais ce n’était pas le moment de les servir, pas encore, peut-être. N’avaient-il pas encore trinqué au bel avenir de leur famille ?

Melchior C. Fawley

Melchior C. Fawley
MEMBRE
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Mer 9 Déc - 16:44

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Un être sans famille est pire que mort.
All of us dead, all of us rotting in the ground. It's the family name that lives on. It's all that lives on. Not your honor, not your personal glory, but family.
- 26.02.2004

Ernest répond à mon salut avec beaucoup de manières, et j’ai pour moi-même un sourire satisfait. Je ne peux pas m’empêcher de dévisager l’homme qui me fait face et qui s’installe sur le siège désigné près de moi. Je détaille ses traits, je jauge sa façon de se tenir, de se mouvoir – je ne peux pas m’empêcher de me dire que Nigel devrait en prendre de la graine, avant de me raviser. Nigel fait des efforts, je ne devrais plus l’accabler ainsi, même en pensées. Alors je reviens au journaliste, pour lui demander si je peux le nommer par son prénom. « Naturellement, Lord, naturellement. Ne sommes-nous pas parents ? » J’acquiesce sans répondre, et fait tourner entre mes doigts mon verre de jus de citrouille. Nous sommes parents, oui – je ne lui permettrais cependant pas encore de m’appeler Melchior pour autant. J’imagine que je jouis du privilège de mon âge et de ma situation pour cela aussi. Que souhaite-t-il donc boire, ce petit neveu ? « Il n’est point de retrouvaille familiale qui ne se célèbre sans un verre de vin, naturellement, cher parent. Nous vivons dans une époque troublée, une époque, si vous me le permettez, où l’ordre semble bien trop souvent s’effacer. Et je dois reconnaître qu’un sorcier passionné a toujours pour défaut de se lancer corps et âme dans son temps… N’y a-t-il pas tant à faire ? » Je ne suis qu’à moitié attentif à tout son discours. Du vin. Mes yeux vont à Maestro, et le regard de l’elfe s’élève vers moi, presque inquiet. Je peux lire dans qu’il pense exactement à la même chose que moi.

Mes années d’errance me reviennent soudain, vagues de souvenirs m’assaillant tout d’un coup. Qu’elle me trompe, c’était une chose, mais ce souvenir volé de l’avorteuse – c’était bien trop pour moi.

Cache les bouteilles Maestro, détruis-les, et ne le laisse plus boire, ne lui en ramène plus, même s’il te l’ordonne, c’est compris ?  Je peux presque revoir le regard bien trop sérieux de Theobald alors qu’il ordonnait à cet elfe qui n’était plus le sien depuis qu’il avait quitté la maison. Je revois mon visage gonflé, imbécile, mes yeux bleus jaunis par les nuits passées à boire et à pleurer assis dans une chambre dédiée à un enfant qui ne viendrait jamais. Je me souviens, entre deux hoquets, avoir dit à Maestro d’écouter mon frère. Notre mère venait de mourir, notre père était au plus mal, Edna préparait ses affaires pour revenir à la maison… Si je restais un soir de plus saoul dans cette pouponnière vide, je pense que je l’aurais vraiment tuée cette fois, sans que Theobald n’arrive à me calmer, et que je me serais foutu en l’air avec elle.

Je me souviens avoir lutté, après, pendant des mois. Avoir supplié l’elfe de me laisser prendre un verre, un seul, rendu presque fou par le manque. Je me souviens des larmes qui semblaient monter dans les yeux de Maestro, alors qu’il refusait, toujours. Pour votre bien, Monsieur, c’est pour votre bien. Edna était revenue, la santé de mon père déclinait toujours plus, et mes démons continuaient de me harceler.

On lutte toute sa vie contre la tentation.
Ma main s’élève à mon cou et vient serrer la croix qui s’y trouve. Qui se souvient aujourd’hui, en dehors de mon frère et du vieil elfe, de cette bêtise qui a été la mienne ? Comme il est aisé, de cacher l’addiction derrière sa morale, quand on a mon genre d’idées… Pour les autres, c’est ma foi qui me retient de boire. Petit à petit, la présence d’alcool autour de moi est redevenue supportable, je suis retourné aux soirées mondaines, toujours sobre, sans jamais céder. A ma table pourtant, jamais d’alcool – c’était plus simple, moins épuisant. Quarante-sept ans sans boire, presque un demi-siècle, plus de la moitié de mon existence – et pourtant la terreur de retomber un jour ne m’a jamais quittée. Mais on peut bien lui servir un verre j’imagine, cela ne sera pas plus compliqué que de trinquer avec les autres ou de visiter Nigel dans son bar sans céder. « Maestro, a-t-on du vin à offrir à notre invité ? » Mon sourire est mesuré, l’elfe semble hésiter. « Oui, Monsieur. » Je lui adresse un signe de tête, l’invitant à aller le chercher. Je me doutais bien qu’il n’avait pas pu jeter tout le vin de garde récupéré par mon père ou par moi. Vu le temps qui nous sépare de mes derniers achats, certains d’entre eux doivent être fameux… Il ne faut pas que j’y pense. J’essaie de revenir à la conversation, mais il me semble surtout que ce petit neveu ne m’a servi ici que des paroles en l’air, des mots pour combler le silence plus que pour dire autre chose. Tant de choses à faire… Faudra-t-il le prier de détailler lesquelles ? « Certes mon ami, les temps qui courent donnent bien des occasions de s’occuper à tous. Dans un métier tel que le vôtre plus encore je suppose ? Quoique les journalistes peuvent volontiers écrire pour ne pas dire grand-chose, c’est un art que nombre de vos collègues maîtrisent parfaitement celui de parler pour ne rien dire d’important. J’apprécie d’ailleurs que votre plume ne se soit pas rabaissée à cela, vous ai-je évoqué que j’ai pour vos écrits un certain respect ? Je me demande si votre ambition est d’intégrer un jour la direction de la Gazette – votre talent devrait vous le permettre au moins, n’est-ce pas ? » J’en viens à me demander quelles sont mes ambitions, maintenant, car j’ai eu jeune des aspirations certaines que j’ai depuis laissées derrière moi... Je me veux un homme plus simple aujourd’hui, plus en retrait – je n’ai plus l’espoir fou que j’avais à vingt ans de voler comme mon père avant moi au sommet du Ministère, je laisse cela aux jeunes. Je crois que vieillissant, je ne convoite plus que la paix pour notre communauté, et qu’il me sied bien que mon nom soit moins souvent écrit en lettres capitales tout en haut d’un article que celui d’Hector en son temps… Peut-être aussi que c’est pour les plus jeunes que je suis ambitieux maintenant, je rêve de voir Nigel s’élever au-dessus de la masse, je mettrais volontiers mon expérience à son service pour cela… Quant à ce petit neveu, à qui Maestro sert à présent un verre de Haut Brion… Je me suis surpris ces derniers mois à aider bien des serpents et à promettre appui et soutien ; mais si je devais ordonner ma charité, ne devrais-je pas me tourner vers ceux qui portent mon nom en premier à l’heure de porter assistance ? Je ne le connais pas, cet Ernest, je ne sais pas s’il vaut un Rogue ou un Uriel, je ne sais même pas si je peux lui être utile d’une quelconque façon – mais c’est là le but de ce dîner après tout. « Comment se porte vos parents Ernest ? Charles et Helena, c’est cela ? Je ne crois avoir eu la chance de les rencontrer… » Je jette un regard derrière moi à l’arbre Fawley que j’ai fait accrocher contre le mur pour la soirée. « Il faut dire que la famille est si étendue, il est difficile de rester en contact avec chacun… C’est très regrettable, d’ailleurs. Rien ne devrait être plus sacré que les liens de sang, ne pensez-vous pas ? »


@Ernest C. Fawley - 1 240 mots
code du titre par rogers

Ernest C. Fawley

Ernest C. Fawley
Super vilain
hiboux : 41
Mer 28 Avr - 1:28
Les doigts du vieil homme dansaient sur la croix. Nerveux, ils trituraient le pendentif, le laissant inlassablement tourner entre le pouce et l’index. Comme s’ils se raccrochaient à cette dernière bouée, à cette dernière planche, par peur de sombrer. De se noyer. Emportés par il ne savait quel désespoir.

Face au patriarche, Ernest Fawley n’avait pu s’empêcher de laisser traîner son regard sur ces vieux doigts fripés qui s’agitaient autour de sa gorge, comme pris de soubresauts.

On l’avait prévenu, pourtant. On lui avait dit. Pour l’alcool. Pour la foi. Et le reste, du moins ce qu’il s’en disait, c’est-à-dire guère de choses. Des bruits de couloirs. Des messes basses.

Il leur accordait du crédit, à ces racontars de ministère. Il s’était préparé à rencontrer le Lord.

Mais il y avait ces doigts fébriles, qui s’agitaient autour de cette fine croix. Il y avait leurs regards bien entendus, la détresse, presque, de l’elfe de maison, tous ces non-dits, cette morale étouffante qui les étreignaient, gênaient le moindre de leur mouvement, comme des fers à leurs pieds. Et de nouveau, le malaise saisit le journaliste, pataud face à cette austérité embarrassée. Culpabilisant presque.

Il n’était pas là à sa place. Il n’était pas là parmi les siens, il n’était pas le bienvenu. Il avait beau être attaché plus que quiconque au respect de la tradition, au respect du sang, au respect de l’ordre, l’atmosphère du manoir l’étouffait. Il y avait là quelque chose d’autre, cette probité, cette vertu qui lui étaient étrangères. Qui n’étaient pas au service des leurs, qui n’étaient pas au service de leur héritage, mais qui s’inclinaient face à quelque chose d’autre, quelque chose de distinct, extérieur à son monde, extérieur à tout ce qui relevait de la sorcellerie. Quelque chose… à côté. Au-dessus. De la foi. De cette foi partagée avec les moldus.

Il se contentait de sourire. Transparent. Eternelle parade, éternel masque, pour dissimuler son malaise.

Le patriarche, pourtant, ne se démontait pas. Il répondit à son sourire, doucement. Indulgent.

« Maestro, a-t-on du vin à offrir à notre invité ? »

Comme une faveur qu’on lui accordait, comme un pêché qu’il lui concédait, à lui qui était pourtant de son sang, et son hôte. Ernest Fawley aperçut bien le trouble de l’elfe de maison, son maître ne se laissait plus troubler à présent. Il recevait ce neveu vaguement éloigné chez lui, à son invitation, et souhaitait, visiblement, se montrer bon seigneur.

« Oui, Monsieur. »

Il y avait quelque chose de vaincu, dans la voix de l’elfe. Le maître avait trop dépeint sur le serviteur et les deux lui semblaient liés par autre chose que ce lien de subordination naturelle entre leurs races. L’inquiétude palpable de la créature irritait le journaliste – qu’avait-il à exprimer la moindre émotion, le moindre sentiment ? Qu’il serve, qu’il tienne sa place, son rang. Mais non, il devait ravaler cette hargne, sourire, s’incliner face à son hôte, respecter ses usages. Sourire, toujours. Poliment – rien de trop éhonté, jamais.

Mais l’elfe, sur un signe de son maître, s’esquissa, discrètement, et le Lord, comme s’il ne s’était rien passé, renouait les fils de leur conversation, retissait leur dialogue, poursuivait l’échange, du même ton doux, lui toujours si austère, impérial.

« Certes mon ami, les temps qui courent donnent bien des occasions de s’occuper à tous. Dans un métier tel que le vôtre plus encore je suppose ? Quoique les journalistes peuvent volontiers écrire pour ne pas dire grand-chose, c’est un art que nombre de vos collègues maîtrisent parfaitement celui de parler pour ne rien dire d’important. J’apprécie d’ailleurs que votre plume ne se soit pas rabaissée à cela, vous ai-je évoqué que j’ai pour vos écrits un certain respect ? Je me demande si votre ambition est d’intégrer un jour la direction de la Gazette – votre talent devrait vous le permettre au moins, n’est-ce pas ? »

Ernest Fawley se recula dans son fauteuil, sourit largement, touché par le compliment. Lui qui se contentait de charmer, de rendre service, d’être serviable auprès des bonnes personnes – pour qu’elles lui rendent ensuite la pareille, et si possible dans les colonnes de la Gazette, le reste important peu.

« Vous me flattez trop. C’est trop de compliments pour de simples élucubrations quotidiennes », sourit-il.

Il soupira.

« Le talent. Bien sûr, du talent, il en faut, quand on gratte le terrain. Mais diriger la Gazette n’est plus un travail de journaliste. C’est un travail de politicien. Et malgré tous vos compliments, je crains ne pas avoir les qualités des créatures-là, que l’on m’en garde. »

Mentir, flatter, sourire, promettre, trahir, sans constance, sans allégeance, ne guettant que la bonne opportunité pour obtenir ce que l’on voulait. Oh, le journaliste pouvait bien jouer la pudeur. Il faisait partie des mêmes cercles que tous ces hommes, il les côtoyait chaque jour, avait les mêmes habitudes, les mêmes discours, les mêmes pratiques. Les mêmes mots doucereux. Les mêmes mots durs. Mais il fallait, chaque jour aussi, jouer cette partition des deux univers parallèles, de ces deux mondes distincts qui se reflétaient pourtant mutuellement, et s’entremêlait jusqu’aux amours incestueuses.

Mais non. Il devait être la plume indépendante, l’esprit libre. Jouer la fable, devant le patriarche aussi. Mépriser, faire semblant de mépriser ce monde dans lequel il se fondait si aisément, et qu’il n’haïssait qu’à cause des idées qui y avaient libre cours, à la suite des Potter, des Granger, de tous ces traîtres à leurs sang, de tous ces sangs de bourbe, et de ces hybrides trop fiers de sortir du règne animal.

L’elfe avait réapparu, au fil de leur échange, versant discrètement le liquide écarlate sans même que le journaliste ne lui accorde la moindre parole, le moindre regard, la moindre attention. Il n’en méritait, après tout, aucune.

Poliment, celui-ci saisit son verre, le leva pour saluer son hôte – il n’osait pas le remercier, encore embarrassé de la nervosité du Lord face à la simple mention d’alcool.

« Comment se porte vos parents Ernest ? Charles et Helena, c’est cela ? Je ne crois avoir eu la chance de les rencontrer… »

Le Lord gardait son visage impavide, austère, presque lugubre, dénué de la moindre émotion. Ostensiblement, il jeta un coup d’œil derrière le journaliste, si bien que celui-ci fut contraint de se retourner, pour contempler lui aussi cet arbre généalogique qui s’étirait derrière lui. L’orgueil de toute famille de sorciers digne de ce nom, de toute famille de sangs-purs – pour autant qu’elle le resta. Mais le patriarche Fawley, pour autant qu’il pouvait en juger, pouvait être fier de son ascendance, et tout autant de sa descendance. Rien ne venait entacher ni leur nom, ni leur sang.

« Il faut dire que la famille est si étendue, poursuivit le patriarche. Il est difficile de rester en contact avec chacun… C’est très regrettable, d’ailleurs. Rien ne devrait être plus sacré que les liens de sang, ne pensez-vous pas ? »

Ernest resta un bref moment muet, trempa ses lèvres dans le vin écarlate. Par pure politesse, évidemment. Mieux valait faire honneur, malgré tout, à celui qui l’avait convié. Le verre que lui avait servi l’elfe de maison, par ailleurs, valait à lui seul la visite, et le journaliste ne pouvait s’empêcher de l’apprécier, un bref instant du moins. Les convenances. Le respect qu’il devait à son parent, tout dévot qu’il était.

De nouveau il se retourna vers l’arbre généalogique, laissa son regard errer le long des branches, s’arrêta et, du doigt, désigna sa grand-mère.

« C’est à elle que je dois tout », murmura-t-il.

De sa main droite, il tenait toujours son verre, le gardant là, à mi-hauteur, sans oser boire, sans même prendre la peine de guetter les réactions de son interlocuteur. Il reprit pourtant ses esprits, se concentra sur le visage de l’austère vieillard qui lui faisait face, poursuivit :

« C’est elle qui me lisait les contes de notre tradition, le soir, quand je n’étais qu’un jeune enfant. Et elle qui m’a appris à être fier de qui nous étions, d’où nous venions, et qui m’a enseigné à ne jamais le renier. Des valeurs qui se perdent, de nos jours. »

Lentement, il porta son verre à ses lèvres, bu une faible gorgée de vin, puis se détourna totalement de l’arbre généalogique, de ses entrelacs, de tous ces noms glissés au cœur de ces ramifications.

« Elle ne portait pas notre nom, mais, du souvenir que j’en ai, elle était fière de l’avoir accolé à son prénom. Et je me rends régulièrement sur sa tombe. Là-bas, à Liverpool. Pour rendre hommage à cet héritage qu’elle m’a transmis. »

Il marqua une pause. Il n’avait pas l’habitude de parler ainsi des siens. De raviver ces vieux souvenirs. Cela manquait, peut-être. Ou bien peut-être était-ce le vin. Quelque magie. Il regarda en silence le Lord impassible, reprit :

« Mes parents n’ont pas été aussi présents. J’échange peu avec eux. »

A nouveau, il but une gorgée. Que l’archiviste lui tende ou non un piège, il n’avait pas le choix – et sa cave, pour ce qu’il pouvait en juger, était bien fournie.

« J’espère ne pas être héritier de la distance qu’ils avaient mis avec les leurs. Dans ce monde bouleversé, nous devons retrouver nos valeurs, et les nôtres, ceux qui partagent notre sang. Je ne veux pas considérer mon oncle et mes cousins comme des étrangers. Et si je peux leur être utile en quoi que ce soit, c’est avec plaisir que je leur rendrais ce service. »

Une famille. Retrouver une famille. L’idée lui était devenue absconde, par la force des choses. Il était fier de son nom pourtant, tout autant qu’il méprisait ses parents. Mais il y avait autre chose. Et il souriait en voyant ce Lord si bien installé au Ministère, et son cousin, dont le nom ornait les manchettes, brusquement propulsé sur le devant de la scène, brusquement ambitieux. Il ne croyait pas en lui, il ne croyait pas en ses discours. Mais si par quelque hasard il en faisait son obligé… Si par quelque hasard le cours des choses était bouleversé...

Non, il ne regrettait pas l’invitation du Lord.

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