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Similarité des êtres [Rhys]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Invité
Mer 27 Mai - 21:05
Similarité des êtres
02 Février 2004

Longue journée qui s’achève enfin. Allez savoir pourquoi, aujourd’hui les clients ont décidé d’être étonnamment insupportables. Polie en toute circonstance, commerciale surtout, tu t’es dotée d’un sourire faux mais néanmoins convaincant. Tu n’as pas le droit de flancher. Pas le droit de les insulter, ni de les envoyer balader. La dernière chose que tu veux, c’est bien d’avoir mauvaise réputation. Déjà que la présence d’une boutique d’articles vaudou dans l’allée des embrumes ne soit pas rassurante pour beaucoup. Parce qu’ils sont bêtes. Parce qu’ils n’y connaissent rien et ne s’attardent pas à en apprendre d’avantage sur les cultures qui diffèrent de la leur. On y rentre plus par curiosité que par réel intérêt dans ton magasin. Mais cela t’importe peu. Tant que tu fais ton chiffre d’affaire, tout va bien.

La journée fut longue en effet. Et pourtant, tu as fermé quelques dizaines de minutes plus tôt qu’à l'accoutumé. Ce n’était pas fréquent mais ça arrivait quand même parfois. De temps en temps. Après tout, la patronne c’est toi. Celle qui décide c’est toi. Fou celui qui viendrait te faire la morale pour une demie-heure de travail en moins. Tu n’as pas ta langue dans ta poche et ne l’as eu. Si bien que balancer ses quatre vérités à un individu un peu trop acariâtre ne te pose aucun soucis. Pire encore, tu en prendrais même du plaisir. Reine du drame dans l’âme, ce n’est jamais de ta faute. Tu n’es pas responsable du mauvais caractère d’autrui après tout. Et il est absolument hors de question de te laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Tu as assez donné dans ce domaine. C’est terminé.

La baguette, coincée entre tes doigts fins, tapote la serrure avec légèreté. Tu peux entendre un cliqueti, preuve du verrouillage de la porte. Sans tarder davantage, tu tournes le dos à ta boutique. Tu l’aimes ton petit bric-à-brac c’est certain. Mais là, tout de suite, il y a un endroit dans lequel tu veux aller. Un endroit que tu adores peut-être même un peu plus. Le petit ogre. Parce que l’homme qui le tient est l’un de tes plus proches amis. Parce que son fils est adorable. Parce que l’ambiance t’apaise tout simplement. Lieu unique. Bien plus magique à tes yeux que d’autres restaurants de même acabit. C’est étonnant lorsque l’on sait que son propriétaire est un cracmol. À ce propos, tu n’as jamais compris pourquoi, ces êtres sans pouvoirs apparents, étaient moqués par une bonne partie de la population sorcière. Dans ta tribu, on t’a toujours répété qu’il n’y avait rien de fondamentalement différent entre eux et vous. Une âme magique reste une âme magique. Que cette magie décide de se manifester ou non.

C’est jusque dans ce fameux restaurant que tes pas te portent. Tu y entres sans demander ton reste, enthousiaste à l’idée de passer un peu de temps avec ces personnes qui te sont si chers. Tu as à peine posé le pied à l'intérieur que déjà un petit garçon te saute presque dessus. Un sourire affectueux étire tes lippes alors que ta main vient ébouriffer ses cheveux. « Comment il va mon petit strangulot ? » Lances-tu en ricanant. Hamlet n’a rien d’un strangulot. Il est bien plus intelligent. Bien plus gentil, mignon et tous les adjectifs positifs que l’on pourrait trouver. Mais l’appeler ainsi t’amuses. Encore plus quand tu vois sa petite bouille d’ange s’indigner face à un tel surnom. Sur son front, tu déposes un doux baiser en guise de salutation. Il y a un côté protecteur sans nul doute. Ta mère le faisait pour toi. Ta grand mère aussi. Enceinte, tu te voyais déjà embrasser le front de ton petit. Mais cela ne fut jamais possible.

Ta main s’enfonce dans ta poche et tu en ressors des petites sucreries que tu tends à l’enfant. « Tiens, j’ai reçu ça aujourd’hui. On appelle ça des Toffee. J’en mangeais absolument tout le temps quand j’avais ton âge. » Avoues-tu nostalgiquement. C’est Sierra, ta mère, qui te les a fait parvenir dans la journée. Fait maison qui plus est. À ton humble avis, ces bonbons sont bien meilleurs que n’importe laquelle de ces confiseries industrielles. « Ne mange pas tout. » Tu le mets en garde. Tu te passeras bien des réprimandes de son père si jamais il refuse de dîner à cause d’un trop plein de cochonneries sucrées.

En parlant de son père, c’est qu’il se fait attendre le bougre. Qu’importe, tu l’attendras à la même place que d’habitude dans la terrasse intérieure. La compagnie du petit Hamlet est bien suffisante de toute façon. Sa présence te chagrine autant qu’elle te ravie. Jamais tu n’auras la possibilité d’avoir les mêmes conversations que tu peux avoir avec ce petit garçon avec ton propre enfant. Tu n’auras pas la possibilité de le disputer pour ses bêtises et de le féliciter pour ses réussites. Il t’est tout bonnement impossible de ne pas y penser quand mini Price est dans les parages. Cette complicité lui est réservée car enceinte tu ne veux plus l’être. Maman non plus. C’est trop douloureux. Cette même douleur s’efface quand Hamlet sourit, quand il te parle de la nouvelle console sortie chez les moldus, de ses copains à l'école. Il te partage ce qu’il aime et toi, tu tends l’oreille. Attentive à tout ce qu’il dit bien que tu n’y comprennes pas vraiment grand chose. Maman tu ne le seras pas. Mais Tata Nia, c’est une toute autre histoire. Et tant que ce petit aura besoin de toi, tu seras là.

Lorsque Rhys daigne enfin se montrer, ton sourire s’étire un peu plus encore. C’est vraiment ce dont tu avais besoin après cette affreuse journée. Accoudée à ta table, ton poing soutient ta joue. « J’ai cru que tu ne viendrais jamais tiens. Je me suis presque sentie abandonnée. Heureusement que Hamlet est là pour sauver l’entreprise familiale ! » Tu le charis, t’amuses à le taquiner. Parce que tu sais que tu le peux. Parce qu’entre amis ça se fait. Surtout que c’est ainsi entre vous. Qui aime bien châtie bien. De plus, il sait pertinemment que tu n’en penses pas un mot. Vous en avez eu des discussions à coeurs ouverts. De longs échanges sur vos défunts mari et femme. Des conversations profondes sur certaines parties de vos vies. Le gallois en sait probablement bien plus sur toi que ton propre colocataire. La relation est différente. L’amitié aussi.
(c) DΛNDELION


1072 mots

Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
hiboux : 316
pictures :
Jeu 28 Mai - 22:02

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Similarité des êtres
J'ai toujours rêvé de rencontrer un véritable un ami qui fût un confident à qui je puisse ouvrir mon âme, un conseil dans mes délibérations, un consolateur dans mes peines, un autre moi-même par les liens de la tendresse et de la fidélité. J'ai cru, un instant, avoir trouvé ce trésor inestimable !
- 02.02.2004

- PAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA.

C’est Hamlet qui t’a réveillé de ton habituelle sieste en te sautant dessus. On pourrait croire, comme ça, qu’être réveillé par un cri et dix sept kilos sautant directement sur son estomac, ça pourrait rendre de mauvaise humeur, mais sa façon charmante de couvrir ton visage de bisous avant que tu n’aies ouvert les yeux t’avait rendu le sourire avant que tu ne sortes vraiment de ce brouillard.

- Tu vas l’étouffer Hamlet, laisse-le.
- NON !

Ca t’a échappé, cri adressé à tes sœur – qu’importe laquelle à dit ça, ce sont toutes les deux les mêmes. Tu as serré ton fils contre toi en ouvrant les yeux, l’empêchant de partir – et il a ri.

- Vous êtes trop mignons.
- Charmants, oui.

Ironie évidente. Tu t’es redressé en leur adressant un regard des plus noirs, et tu as libéré ton garçon de ton étreinte. Siwan (ou bien est-ce Nesta) te jette ta chemise à la figure, et se fend d’un sourire enjoleur vers son neveu.

- Hamlet mon chou, est-ce que tu veux bien nous laisser parler avec ton père s’il te plaît ?
- Oui chéri, va donc t’amuser un peu dans la cours tant qu’il n’y a pas de clients.

Il a une moue boudeuse quand il remonte les escaliers, et tu le regardes partir avec un sourire tendre, un peu fier. Ton fils. Est-ce qu’il n’est pas merveilleux, quand même ? Tu te rhabilles, et renfile ta veste bleu azur alors que tu te retournes vers les filles qui échangent entre elles un regard moqueur. Oui, tu sais, tu es niais, tu es faible. Et elles, elles sont idiotes. Passons donc temporairement sur les insultes d’usage.

- Bien dormi ?
- Tout va bien ?
- Bon service ?
- Merde, qu’est-ce que vous voulez ?
- Oh ça va, pas la peine d’être grossier.
- Vraiment…
- Quel manque cruel de manières, frangin.
- Il faut te ressaisir.
- Zut.

Elles rient entre elles, leur coalition a quelque chose d’effrayant, parfois. Nesta (ou bien est-ce Siwan) redevient sérieuse la première, immédiatement imitée par sa jumelle.

- On fait un contrat ce soir.
- En Irlande.
- Du coup, il faut que tu te débrouilles avec Hamlet.
- Maman n’était vraiment pas en état de s’en occuper.
- Eh, moi aussi je bosse cette nuit ! Depuis quand c’est prévu ?
- C’est toi qui nous a choisi la date, imbécile.
- Si tu n’es pas capable de mieux t’organiser, c’est ton problème.
- Contacte Arthur ?

Tu fronces les sourcils. Oui, ça te dit vaguement quelque chose, un rendez-vous en début de soirée, une cible isolée à atteindre avant que la nuit ne tombe. Merde. Va falloir bricoler quelque chose, en catastrophe. Tu fais un geste de la main pour chasser leur proposition.

- Arthur bosse avec moi ce soir.
- Bah trouve un truc.
- N’importe quoi.
- Bonne soirée Rhys.
- Bon courage.

Leurs voix se sont faites incroyablement mielleuses, et elles t’embrassent sur les joues avant de disparaître. Merde. Il est trop tard pour contacter les Jones, en plus. Il va vraiment falloir que maman se ressaisisse. Tu te masses les tempes avant de te lever – tout était beaucoup plus simple il te semble il y a quelques mois. Tu reprends tes notes, soucieux. Non, impossible de décaler ce soir, tout est trop bien prévu, tout a été calculé, arrangé. Y aller sans Arthur, ou laisser Arthur y aller sans toi peut-être ? Tu te fais la moue à toi-même, pas vraiment enthousiaste.

Tu t’étires et remontes les escaliers, soucieux. Tu vas trouver quelque chose, il n’est certainement pas l’heure de penser à tout cela. Tu recomposes le masque, devant la porte fermée. Souriant, enthousiaste. Voilà. Pourtant à l’instant où tu ouvres la porte, tu te surprends à froncer les sourcils, où es passé ton fils ? La serveuse te désigne la cours, et c’est comme si on t’enlevait un poids alors que tu les vois. Nia, Nia, Nia… Elle tombe si bien, comme toujours.

Tu te sers un café, tranquillement, et c’est sans te presser que tu vas dans la cours. Elle souriant en te voyant, et c’est une politesse que tu lui rends volontiers.

- J’ai cru que tu ne viendrais jamais tiens. Je me suis presque sentie abandonnée. Heureusement que Hamlet est là pour sauver l’entreprise familiale !
- Désolé ma belle, problème de comptabilité.

Tu lui embrasses la joue avant de t’asseoir, et d’un geste tu fais signe à la serveuse de vous emmener à boire quand elle aura fini de dresser la salle – elle a l’habitude, maintenant, elle sait quoi emmener. Tu te roules une cigarette et jette un coup d’œil à Hamlet.

- Qu’est-ce que tu manges toi ?

Il te tend en souriant un morceau de Toffee, et tu adresses un sourire moqueur à la jeune femme à côté de toi. Un excès de sa bonté, à ne point en douter.

- Je vois que l’on te gâte. Donne m’en un morceau tu veux, je suis sûr que c’est délicieux avec le café. Alors beauté, dis-moi, comment s’est passée ta journée ?

Nia est ton amie, n’est-ce pas ? L’une de celle avec laquelle tu as pu t’épancher sur ta pauvre Alys, parce que touchée par Hamlet, parce que curieuse, parce que veuve elle aussi. Si tu avais été quelqu’un d’autre, si tu avais été ce que tu prétends être, elle aurait certainement été la confidente attentive à qui tu serais allée confier tes secrets, tes espoirs, tes peines. Tu le fais bien sûr, mais tout est faux, minoré, amélioré, trompeur. Pas que tu n’as pas une sincère affection pour la jeune femme et pour sa tendresse touchante pour le fruit de tes entrailles, et pas non plus que tu penses qu’elle te jugerait sévèrement en découvrant ton vrai visage - encore que, comment être certain de ce genre de choses ? Quelle genre de morale s’affranchit si facilement de ce genre d’interdits, qui peut vraiment comprendre, sans être euthanatos. Tu remontes tes manches jusque sur tes coudes, les tatouages rituels semblent moins ressortir quand mêlés aux autres – peut-être, leur couleur les rend un peu étranges, mais rien de trop suspect. Comme vous vous ressembleriez, Nia et toi, si tu étais vraiment cracmol. Tu allumes ta cigarette avec ton zippo, et tu le fais tourner entre tes doigts avec un petit sourire. Tu prétends bien, pourtant.

- Ma douce, je sais que j’abuse, mais est-ce que je pourrais te demander une nouvelle fois de me rendre un immense service ?

@Nia Babajaro - 1 097 mots
en italique, les Price parlent gallois
code du titre par rogers

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Invité
Ven 29 Mai - 5:05
Similarité des êtres
02 Février 2004

Une moue disgracieuse déforme ton doux visage quand il évoque la compatibilité. Si tu adores tenir ta boutique - la plupart du temps - tu hais fortement de devoir tenir tes comptes. Tu n’es vraiment pas bonne à ça. Même avec une plume à papote qui écrit pour toi, tu arrives à te tromper. Il faudrait que tu songes à engager quelqu’un pour prendre le relai. Ce n’est pas comme si tu n’avais pas les moyens de le payer en plus. Mais non. Cette entreprise est la tienne et la tienne exclusivement. Personne d’autre que toi ne posera ses pattes sur le carnet de notes pleins à craquer de calculs farfelues. Toujours est-il que ces fameux problèmes, tu les connais. Et tu compatis grandement avec ton compère commerçant. « Tu es pardonné pour cette fois. Mais juste parce que tu as une bonne excuse. » Tu balances ça comme si tu y croyais vraiment. Comme si tu pouvais te fâcher contre lui pour des broutilles aussi insignifiantes. Comme si tu pouvais te fâcher contre lui tout court. Bien sûr que non. Tu ne laisses pas tout passer seulement à Hamlet. Le reste de la famille Price a le droit au même traitement. Enfin, pas que tu connaisses vraiment bien le frère, qui ne daigne jamais te parler dans une langue que tu peux comprendre, ni même la mère, que tu n’as jamais rencontré. Tu as eu, en revanche, bien plus de discussions avec les jumelles. Et puis pour Rhys est-il réellement nécessaire de préciser à quel point tu peux tenir à lui ? Non. C’est assez évident en fait.

Tu adresses un sourire à la serveuse qui part vous chercher à boire. Elle aussi, tu la connais. En fait, cet endroit est devenu ton quartier général. Tu y viens te ressourcer, oublier tes problèmes, juste passer du bon temps. La compagnie que t’offre le restaurant t’aide à avancer plus que tu ne veux bien l’admettre. C’est peut-être le seul lieu qui te permet encore d’être toi. Toi, la Nia joviale et gentille. Celle qui rit à gorge déployée. Celle qui ne se prive pas d’aimer, ou qui s’en prive moins. Ici, la nigériane sarcastique, presque méchante, bien trop impulsive, n’existe pas. Ici, tu es juste Nia. Et par Erzulie, que cette sensation est agréable.

Boire un verre de vin d’ortie avec un ami, voilà une chose qui te remplit de joie. En ces temps sombres, tu chéris plus que tout chacun de ces moments. Qui c’est combien de temps cette mascarade durera ? Combien de temps tu pourras encore rester sur ce sol avant que les Insurgés se mettent à se bagarrer contre le Ministère, ou vice versa ? Lorsque ce jour arrivera, lorsque tu ne te sentiras plus en sécurité en Angleterre, il ne fait aucun doute que tu en quitteras les terres pour rejoindre celles de ta tribu. Ces petits problèmes ne sont pas les tiens. Il est hors de question que tu trinques pour leurs égos surdimensionnés.

Qu’importe. Tu es ici pour te vider la tête non ? Pas pour t’embrouiller toi même avec ta conscience. Tu rends son sourire à Rhys. Oui, tu le gâtes. C’est plus fort que toi. Ses grands yeux te font fondre. Il n’est pas né celui qui pourra résister au charme de Hamlet Price. S’il vient dans ta boutique, que son oeil est attiré par un objet, tu ne peux t’empêcher de le lui offrir. Dans la limite du raisonnable bien sûr. Aucune chance qu’il n’acquiert un fétiche ou un talisman à l'effigie de Baron Kriminel par exemple. Tu crois avec ferveur au pouvoir des Lwas et celui-ci est bien trop puissant, bien trop cruel pour un si petit bonhomme.

Le jeune Gallois a le malheur de te demander comment a été ta journée. Et en grande bavarde que tu es, tu racontes absolument tout. Du premier client, ce petit homme trapu ayant un regard comparable à celui d’un rat, persuadé de connaître mieux que toi le vaudou, jusqu’à la dernière vieille femme qui n’a pas voulu comprendre pourquoi tu ne vendais pas de têtes réduites. Tu as eu beau lui dire que vous ne faisiez pas ça, les vaudou, que c’était plutôt le peuple Shuar, et puis que de toute façon il s’agissait d’objet de magie noire, elle n’a rien voulu entendre. Mauvaise vendeuse. Mal aimable. Incompétente. Leurs insultes et critiques te passent bien au dessus de la tête. Tu n’en as que faire de ce que ces petites gens peuvent penser de toi. Ils te sont inférieurs en tout. « Par contre, j’ai croisé le petit vendeur de chez Barjow & Beurk. Le neveu de Caractacus. Alabaster je crois. Il est plutôt pas mal. C’est étonnant quand on voit la tête de son oncle. » Avoues-tu, un léger sourire étirant les commissures de tes lèvres. Alabaster ne s’appelle pas ainsi. Mais comment pourrais-tu le savoir ? Là est le seul nom qu’il t’a donné. Même lors de votre petite dispute, il n’a rien dit qui laissé entendre qu’il mentait encore. Pourtant tu penses ce que tu dis. S’il n’était pas totalement con, il serait même beau à tes yeux.

La jeune femme rapporte vos verres alors que tu imites ton ami et te roules une cigarette. C’est bien trop jeune qu’a commencé ton addiction à la nicotine. Et depuis quelques temps, depuis Janvier 2002 pour être précis, ce n’est que pire. Tu fumes comme un pompier comme aiment dire les moldus, peu importe ce que cela puisse réellement signifier. Ta langue effleurent la feuille. Tes doigts la roule en un cylindre parfait. Tu te recules de quelques centimètres, prenant le soin de t’éloigner du jeune garçon avant d’allumer ta cigarette. Ironiquement, tu ne supportais pas la fumée lorsque tu n’étais encore qu’une petite fille. Elle te donnait d’affreuses migraines. « Tu n’abuses jamais enfin ! Dis-moi tout, que puis-je faire pour t’aider ? » Les jambes croisées, tu amènes machinalement la roulée à tes lèvres. La fumée parcourt ta gorge, tes poumons, avant d’être recrachée au dessus de ton épaule. Curieuse, tu attends de savoir quel est ce service qu’il tient tant à te demander, bien que tu en aies une petite idée. Coup d’oeil jeté à Hamlet et le sourire revient se coller sur ton visage.
(c) DΛNDELION


1049 mots

Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
hiboux : 316
pictures :
Ven 29 Mai - 6:23

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Similarité des êtres
J'ai toujours rêvé de rencontrer un véritable un ami qui fût un confident à qui je puisse ouvrir mon âme, un conseil dans mes délibérations, un consolateur dans mes peines, un autre moi-même par les liens de la tendresse et de la fidélité. J'ai cru, un instant, avoir trouvé ce trésor inestimable !
- 02.02.2004

- Tu es pardonné pour cette fois. Mais juste parce que tu as une bonne excuse.

Un amusement certain passe devant tes yeux : c’est un petit mensonge, mais c’est un mauvais mensonge. Ça a toujours été ton fort, les chiffres, quoique la comptabilité ne soit pas exactement ce qu’on a pu faire de plus excitant. Et pourtant, quel pouvoir, cela offre... C’est aussi pour cela que tu t’es retrouvé, il te semble, à reprendre la place de chef de famille alors que ton père était toujours vivant. Il y avait bien sûr le fait que tu sois de loin le moins atteint par le deuil de Cadell, mais surtout que tu étais le seul, avec lui, à savoir vraiment manier la chance en terme statistique. Une nécessité, maintenant, à l’heure de prendre un contrat – tu ne te souviens plus comment tu as pu laisser cette besogne à d’autres, c’est presque aussi plaisant que le meurtre lui-même. Tu fermes les yeux, un instant, avant de revenir à la conversation.

A l’instant où tu demandes à la jeune femme comment s’est passée sa journée, elle semble inarrêtable. Tu l’écoutes, attentif, patient. Tu as toujours été doué pour ça, toi, écouter. Tu as toujours aimé ça. Écouter ton père raconter la même histoire en boucle, ton grand père, ta mère, ta femme... C’est une excellente façon de ne pas avoir à parler – pas que parler ne te pose de problème, non, simplement te sortir quelques temps de tes mensonges pour écouter les vérités des autres a quelque chose d’étrangement apaisant. Tu essaies de retenir, de comprendre, de te mettre à la place. Tu t’oublies, pour laisser l’autre prendre le dessus. Et à cet instant, tu partages avec elle un certain agacement pour sa clientèle. Et bien, quelle journée, pauvre amie. Tu te demandes parfois s’il y a pour la nigériane le même genre de mépris que pour ton personnage, parce qu’elle est étrangère, parce qu’elle ne pratique pas la même magie, parce que les artefacts qu’elle vend ne correspondent pas à l’idée que les hermétiques se font de ce que les choses doivent être. Ou alors, c’est juste que les clients sont cons. Va savoir... Les deux sont peut être également vrais, d’ailleurs, et tu songes que tu préfères encore être restaurateur au Chemin de Traverse que vendeur de merveilles sur l’Allée des Embrumes. Tu lui adresses un regard tout plein de compassion et saisis ton zippo pour rallumer ta cigarette à moitié consumée qui s'est éteinte pendant qu’elle parlait.

- Par contre, j’ai croisé le petit vendeur de chez Barjow & Beurk. Le neveu de Caractacus. Alabaster je crois. Il est plutôt pas mal. C’est étonnant quand on voit la tête de son oncle.

Tu lèves un sourcils intrigué par cette information – il y a un nouveau à Barjow & Beurk ? Un nouveau charmant ? Et cela t’aurait échappé ? Mais quelle horreur ! Il faut absolument que tu saches tout de lui, maintenant ! Et que tu lui offres un repas au restaurant, aussi, rite obligatoire, geste commercial – par que ces imbéciles de là bas ne se soit jamais donnés la peine de venir quand ils l’auraient pu, méprisants l’idée de se faire les invités, même à une occasion, de cracmols comme les Price.

- Alabaster tu dis ? C’est un nouveau non ? Le seul que je connaisse qui soit digne d’un peu d’intérêt à la boutique c’est...

Tu t’arrêtes soudain. Est-ce possible ? Ce serait bien trop beau ! Est-ce qu’après ses mauvaises aventures en tant que cambrioleur, le délicieux @Theodore Nott en est réduit à mentir sur son nom aux dames maintenant ? Oh que voilà une nouvelle parfaitement croustillante. Tu espères sincèrement avoir deviné juste, et tu te refais mentalement une image du jeune homme pour mieux le décrire. C’est vrai qu’il est à croquer, dans son style bien à lui...

- Attends voir, ce ne serait pas un joli brun ton Alabaster ? Des traits plutôt fins, des sourcils un peu marqués, une mèche devant les yeux, une fossette au menton et de jolis yeux verts ? Un peu plus grand que moi, mais plus sec ?

Tu éclates de rire. Ah non, ça, c’est trop beau ! Tu tires sur ta cigarette et étires tes jambes sous la table, ravi. Cela, il va en entendre parler, le jeune damoiseau, tu n’as pas fini de te moquer de lui. Comme s’il te fallait un prétexte de plus... Bel oiseau l’animal, chantant divinement quand on sait lui parler. C’est bête, dans une autre vie, tu aurais pu l’apprécier, le bougre.

- Je t’accorde qu’il est divinement exquis ton précieux, ma douce. Un peu benêt, peut-être, à sa façon. Mais ce n’est très certainement pas un Beurk, et il ne s’appelle pas Alabaster du tout. Il pourrait être son neveu pour de vrai par contre, ça ne me surprendrait pas. Les sangs purs anglais font du mariage entre eux une tradition terrible. Theodore Nott, il s’appelle, ton damoiseau.

Souvenir d’une nuit il y a quelques années, et de la frayeur que tu lui avais causée. Ironique de se dire qu’il connaît ton terrible secret, et pas ta douce amie. C’est qu’il fallait lui faire suffisamment peur pour le garder dans tes filets – et proprement effrayant, tu sais être une fois le masque tombé.

- Je ne savais pas qu’il en était réduit à mentir sur son nom pour séduire les filles. Je ne sais pas ce qu’il vaut en général, mais je te le déconseille comme parti en tout cas. Le nom est noble, mais le garçon a des trous dans les poches. C’est petit, par contre, de mentir à sa voisine comme ça.

Aurais-tu échangé sa vie contre de l’argent ? C’est si petit, si bas... Probablement pas. Son regard, en te voyant, valait bien en soit son meurtre, en terme de récompense. Mais un intéressant personnage, et d’intéressants amis. Il y avait mieux à faire – et ta fortune se porte bien mieux que la sienne, tu en es assez certain. La serveuse sert un vin d’orties à Nia, et pour toi un verre de blanc. Tu la remercies d’un geste de la tête, et finis ta cigarette en t’appuyant sur ta main libre. La jeune femme roule sa cigarette, et l’allume alors que tu finis la tienne et va l’écraser dans le cendrier sur la table. Hamlet a une moue de dégoût, et tu souris en songeant qu’enfant, tu t’étais juré de ne jamais fumer. Cela lui passera, comme tout passe toujours. Il viendra travailler quelques soirs dans la salle enfumée avec toi et le reste de la fratrie, il découvrira ce que vous y faîtes vraiment – et il en reviendra. Ou pas, d’ailleurs. Le fait que ton fils fume ou ne fume pas une fois devenu adulte t’est absolument indifférent, il te semble. Ton café est fini, et tu portes à tes lèvres le verre de vin alors que tu viens de lui demander de te rendre un service.

- Tu n’abuses jamais enfin ! Dis-moi tout, que puis-je faire pour t’aider ?
- Je dois m’occuper de préparer les commandes pour les fournisseurs ce soir, je ne sais pas à quelle heure je vais finir et je me demandais si tu accepterais de garder Hamlet cette nuit ? Ma mère devait le faire, mais la pauvre n’est pas en état.

A chaque bon mensonge, sa part de vérité. Cerridwyn va vraiment mal, depuis la mort de ton père, et tu ne sais pas vraiment quoi faire pour l’aider. Hamlet de son côté, bien indifférent à la douleur de sa grand mère ou à tes propres arrangements avec la vérité, a une sorte de cri de joie enthousiaste. C’est qu’il l’aime vraiment bien, la jolie nigériane. Et tu crois qu’il s’amuse plus avec elle que dans le restaurant quand tu fais le service. Il y a trop de réservations, ce soir, tu ne pourrais même pas te rendre assez disponible avant l’heure de partir.

- Mon frère n’arrivera jamais de Pré-Au-Lard à temps, les jumelles sont occupées et il n’y a qu’à toi à Londres que j’ose le confier sans me ronger les sangs toute la nuit.

Cette dernière phrase, en revanche, c’est la pure vérité. Qu’importe que tes commandes soient passées depuis ce matin – tu as du travail, et personne d’autre en qui tu as assez confiance pour prendre soin de ton fils.

- Je passe le récupérer demain matin, ou tu me le ramènes avant d’aller embaucher. Je vous fais même un repas pour ce soir si tu veux, et j’ajoute une portion pour ton colocataire. Tu me sauverais la vie, vraiment...

Et ce faisant, elle en condamnerait une autre, de vie. Tu te dis que cela doit être terrible, quelque part, d’être ton ami, de te rendre service. Hamlet a le regard suppliant, et trépigne sur son siège, faisant danser ses longues mèches blondes autour de sa figure angélique. Tu poses un regard bleu plein de tendresse sur ce fils adoré, sachant déjà parfaitement comment jouer de son charme. Pire que son père, celui-là. Cela te rend un peu fier.

@Nia Babajaro - 1 520 mots
en italique, les Price parlent gallois
code du titre par rogers

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Invité
Ven 29 Mai - 18:22
Similarité des êtres
02 Février 2004

L'incompréhension se lit avec aisance sur ton visage. Alabaster n’a rien d’un nouveau. Il y travaille depuis au moins l’année 2000, cette même année où tu l’as rencontré pour la première fois. Et si quelqu’un connait chaque commerçant - ou presque - c’est bien Rhys. Lui et sa manie de vouloir offrir un repas pour la bonne entente entre professionnels. Il ne fait nul doute qu’il se serait rendu compte, bien avant toi, si un vendeur tout neuf avait commencé à travailler chez Barjow&Beurk. Pourtant, tu es une véritable petite commère. Tu te complais à caqueter et jacter sur les derniers petits potins du jour. C’est plus fort que toi. Un moyen, comme un autre, pour ne jamais laisser les silences s’installer à n’en point douter. « Il n’est pas nouveau non. » Affirmes-tu sans donner plus de détails. Tu as promis de ne rien raconter. Ni sur votre échange au Nigéria, ni sur votre altercation. Et c’est pourquoi tu ne donnes aucunes dates, pas de précisions non plus.

Pour être honnête tu ne sais pas pour quelle raison tu t’es sentie obligée de la ramener sur ce jeune homme. Ce que tu as dis plus tôt est vrai, tu l’as croisé aujourd’hui. Furtivement. Lui n’a pas daigné lever son regard sur toi alors que toi tu as suivi sa silhouette de tes prunelles sombres pendant quelques secondes. Vous ne vous êtes plus adressé la parole depuis quelques semaines. Depuis qu’il a voulu t’oublietter. C’est avec minutie qu’il t’évite et que, dans un sens, tu l’imites. Mais il t’intrigue ce sorcier. Et tu as bon espoir d’en apprendre peut-être un peu plus avec l’aide de ton ami. Si tu as été perplexe pendant un instant que ce dernier ne le connaisse, la description précise qu’il t’en fait dissipe tous tes doutes. Tu hoches lentement la tête. « Je vois que tu le connais aussi finalement ! » Peut-être que sa mémoire lui joue déjà des tours. Il n’est pourtant pas si vieux que cela Rhys, à peine six années vous séparent. Mais non. Ce n’est pas ça. La sénilité n’a pas encore eu raison de ton ami.

Un éclat de rire retentit depuis la gorge du cracmol et vient ajouter à ton air d’incompréhension. Tu n’es pas la dernière pour rire avec lui. Or, tu apprécies d’avoir un contexte pour le faire. Là, tu ne vois simplement pas ce qu’il y a d’amusant. Enfin, il ne se fait pas prier pour te l’expliquer. Tes yeux se lèvent furtivement quand il aborde la mariage entre sang-pur anglais. « Oh ne me lance pas sur ce sujet ! » Préviens-tu. Tu pourrais débattre des heures sur le pourquoi ces idéaux sont profondément arriérés et stupides. Et pourtant, dans ta propre tribu, cette notion de pureté est présente. Surtout dans ta famille puisque que les Babajaro, hommes comme femmes, n’ont le droit de se marier qu’avec un autre membre de la tribu et le sang de celui ci ne doit pas avoir été mélangé avec celui d’un être non-magique. Règle que ta mère n’a pas hésité à transgresser et dont tu es le fruit. Les mots de Rhys résonnent dans ta tête. Theodore Nott ? C’est ainsi qu’il se nomme réellement ? Décidément, cet homme ne saura jamais s’arrêter de mentir. À l’intérieur, tu bouillonnes presque, t’offusques en silence. Comme si tu avais le droit d’exiger quoi que ce soit venant de cet inconnu. Comme s’il te devait la vérité. Peut-être qu’avec le vol de ta relique c’est un peu le cas ?

Qu’il est faux ton sourire à ce moment Nia. Mais comme il semble sincère. Toi aussi, tu sais jouer la comédie. Devenue pro dans l’illusion parce que dans ce monde, il s’agit là de la seule réelle défense utile. Porter un masque en permanence. Faire semblant que tout va toujours bien quand tu es au plus bas. Enfin, ce n’est pas ce petit mensonge en particulier qui va te mettre à mal. Tu n’es que fatiguée. Fatiguée que l’on te mène en bateau. Tu es habituée maintenant bien sûr mais ça n’en est pas moins douloureux pour l’hypersensible que tu es. D’abord la tribu toute entière qui t’offre sa plus belle risette avant de te cracher dans la dos tel une vipère. Puis Luke. Maintenant cet homme qui ne t’importe que peu. Tu joues en permanence avec la confiance des autres mais hais lorsqu’on te retourne la pareille. Quelle ironie. Quelle hypocrisie. « Qu’est-ce que tu racontes ? Il n’a pas essayé de me séduire ! Et puis, j’ai dû confondre avec quelqu’un d’autre c’est tout. » Tes épaules se haussent avant qu’un soupire n’échappe d’entre tes lèvres. « Je ne cherche aucun parti, tu le sais très bien. » Depuis la mort de ton mari, tu n’es sortie avec aucun homme, aucune femme. Tu n’es pas allée à un seul rencard. C’est fini. Vingt-cinq ans et déjà hors du marché de l’amour et des relations charnelles. Ça ne t'intéresse plus. On y laisse toujours des plumes dans ce genre de relation.  Et toi, des plumes il ne t’en reste plus beaucoup puisqu’une vipère française a décidé de te brûler les ailes.

À tes lèvres presque desséchées, tu apportes le verre de vin d’orties. Boisson spécial que tu apprécies tout particulièrement. On n’en trouve pas vraiment chez toi. Ou alors la bouteille est bien trop cher. Pas que tu n’en as pas les moyens mais il est hors de question de gâcher des mornilles dans un produit que tu peux avoir à moindre prix, voir même gratuit quand tu visites le Petit Ogre. Le nectar alcoolisé coule dans ta gorge. Quand le verre est de nouveau posé sur la table, c’est ta cigarette qui se coince entre tes dents. Tu écoutes les justifications de Rhys quant à sa requête. Comme si tu en avais vraiment besoin. Comme s’il ne pouvait pas juste te demander de garder son fils sans donner plus d’explications. Comme si, surtout, tu pouvais refuser. Un coup d’oeil jeté en direction de l’enfant te permet de remarquer son enthousiasme qui t’arrache un doux sourire. « Hmmm ! Je sais pas… » Tu plaisantes, les taquines. Il t’est impossible de te retenir de rire face à la bouille suppliante du jeune Hamlet. À nouveau, tu ébouriffes ses cheveux blonds. « Je te le ramène demain matin. Je passe devant le restaurant de toute façon. » Le garçonnet semble aux anges et ce n’est pas pour te déplaire. Cette tendresse qu’il te porte et que tu lui portes en retour te touche tellement plus que tu ne veux bien laisser entendre. « Par contre je prend le repas évidemment. » Ricanes-tu. Tu n’es vraiment pas très bonne en cuisine alors que tout ce que fait Rhys est incroyablement bon. Ou alors est-ce simplement que tu es habituée à tes plats incroyablement infâmes, qui sait.

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Rhys M. Price

Rhys M. Price
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Sam 30 Mai - 3:28

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Similarité des êtres
J'ai toujours rêvé de rencontrer un véritable un ami qui fût un confident à qui je puisse ouvrir mon âme, un conseil dans mes délibérations, un consolateur dans mes peines, un autre moi-même par les liens de la tendresse et de la fidélité. J'ai cru, un instant, avoir trouvé ce trésor inestimable !
- 02.02.2004

Ta description semble trouver un échos certain auprès de la belle.

- Je vois que tu le connais aussi finalement !

C’est donc bien le petit Nott, cet Alabaster. Elle ne partage pas le rire qui te prend, et tu pourrais jurer qu’elle lève un sourcil. Tu lui expliques volontiers, toujours aussi amusé par la situation. Elle lève les yeux aux ciels quand tu évoques les mariages sang purs.

- Oh ne me lance pas sur ce sujet !

Ce n’était pas ton intention – c’est le genre d’histoires qui ne t’intéressent ou ne te touchent pas. Une affaire de noblesse, sans doute. Bien sûr, de ton côté, tu as aussi des critères particuliers à l’heure du mariage – tu ne ramènerais jamais à ta pauvre mère quelqu’un qui ne serait pas gallois. Mais les habitants du Pays de Galles, ceux qui parlent encore la langue, bien que cela se perd, représentent toujours une plus grande population que la communauté magique anglaise. Alors les sang purs anglais… Quelle belle bande de consanguins dégénérés cela doit être. Étonnant d’ailleurs que le jeune @Theodore Nott s’en soit tiré avec une telle gueule d’ange.

- Qu’est-ce que tu racontes ? Il n’a pas essayé de me séduire ! Et puis, j’ai dû confondre avec quelqu’un d’autre c’est tout. Je ne cherche aucun parti, tu le sais très bien.

Tu ris doucement, amusé par la force de sa réaction. Tu sais qu’elle ne cherche pas de parti, tu penses même qu’elle s’est faite moins hédoniste que toi avec son veuvage – une terrible perte pour les gentes féminines et masculines, d’ailleurs. C’est qu’elle est divine, la nigériane.

- C’était une boutade, ma douce. Une façon de te dire qu’il est désargenté. Je ne pense pas que tu confondes, si tu parles bien du vendeur de chez Beurk. Un drôle d’animal. Il a été charmant au moins j’espère, en dehors de ce vilain mensonge au sujet de son nom ?

Alabaster Beurk… Amusant, pour le moins. Tu te demandes s’il a d’autres alias et s’il les utilise souvent. A vérifier, peut-être que le joli oiseau a plus d’un tour dans son sac finalement. Et il n’est même pas venu te chanter à l’oreille ses exploits sous cet autre joli nom. Le vilain garnement. Il va en entendre parler, de tout cela. Et puis, il doit s’en passer ces derniers temps, des choses au Magenmagot, des choses sur les Terres de Feu. Il va falloir le retrouver, le joli damoiseau, lui demander des comptes. Tu jubiles d’avance.

Mais l’heure n’est pas encore à ce genre de considérations, et tu as un service à demander à ta chère amie. Hamlet en sautille de joie, et tu trouves ça charmant. C’est sa relation avec ton garçon qui vous a rapproché, à la base. Sa tendresse touchante pour ce gamin, la façon dont elle lui cède tout, un peu comme toi. C’est Hamlet qui lui a parlé d’Alys, la première fois, engageant un sujet que tu n’aurais jamais lancé par toi même. C’est aussi de lui que viennent tes plus grandes inquiétudes, pour la suite de ta relation avec ton amie. Que va-t-il arriver quand il commencera à faire preuve de capacités magiques ? Pourras-tu toujours le lui confier sans crainte ? Et quand il aura quinze ans ? Quand la mort sera venue le marquer jusque dans sa chaire ? Tu jettes un regard à tes propres tatouages, sur tes mains. Tu aimerais quelque fois retrouver quelqu’un, pour offrir à ton fils ce que Arthur a pu être pour toi – un ami qui le comprenne, quelqu’un avec qui l’écart ne se creusera pas irrémédiablement quand viendra l’heure d’embrasser complètement sa vie d’euthanatos.

-  Hmmm ! Je sais pas…

Elle fait mine d’hésiter ce qui provoque l’outrage du garçon, qui redouble d’effort pour l’attendrir. Tu la rejoins volontiers dans son rire quand elle cède et ébouriffe les cheveux du gamin dont le regard azur se met à briller.

- Je te le ramène demain matin. Je passe devant le restaurant de toute façon. Par contre je prend le repas évidemment.

Tu acquiesces en souriant, sincèrement reconnaissant. Voilà une histoire bien vite réglée, finalement.

- Merci ma belle, tu me sauves tellement la vie pour le coup. Dis moi ce que tu veux à la carte, je t’en ferai préparer une part pour toi et pour ton colocataire. Histoire de faire amende honorable auprès de lui aussi…
- Pa, os gwelwch yn dda...
- Oui oui, tu auras tes fish and chips.
- Diolch yn fawr iawn !
- Va chercher tes affaires au sous sol tiens, tu dois y avoir un pyjama et des vêtements de rechange pour demain.

Le gamin se lève comme une fusée se met presque à courir vers la salle, avant de se raviser pour revenir poser un baiser sur la joue de Nia.

- Merciiiiiiiii. Ca va être trop bieeeeen !

Il continue de soutenir la syllabe en s’éloignant en trottinant et disparaît de votre champ de vision sous ton regard plus qu’amusé. Charmant. Tu passes une main dans tes cheveux avant de reprendre une gorgée de vin.

- J’ai même pas eu le droit à un bisou moi. Je vais finir par devenir jaloux de ta relation avec mon propre fils, c’est incroyable.

Tu forces un peu sur ta grimace, mais ce n’est pas totalement faux. Peut-être avait-il vraiment besoin de cela, aussi. Comment aurais-tu grandi toi, sans Cerridwyn pour t’apporter un peu de tendresse et de normalité dans cette famille soudée mais particulière qu’est la tienne ? Tu te frottes la mâchoire, soudain un peu plus sombre, un peu plus inquiet. Il est rare que tu redeviennes sérieux, que tu t’épanches, mais Nia est une sorte d’exception dans ton monde, une personne avec qui, si tu ne peux pas ôter ton masque, tu peux te permettre de dévoiler certaines de tes failles. Surtout quand ces dites failles ne sont pas sérieusement abordables avec ta famille.

- Je m’inquiète pour ma mère, tu sais. Ça fait plus de deux mois que mon père est mort maintenant, mais même avec les jumelles de retour à Merthyr Tyfdil, son état ne s’améliore pas. Je pensais que je pourrais la comprendre, avec ce qui est arrivée à Alys -

Tu caresses ton alliance à ton doigt. Tu sais qu’à l’intérieur sont gravés vos noms, et tu penses un instant que quitte à ne pas te séparer d’une bague tu aurais plutôt du y faire graver cette phrase du conte qui revenait toujours, bien que ça n’aurait pas plu à ton épouse. Cela aussi, passera. Ton deuil est passé. Ton amour pour elle, tu n’en es pas vraiment certain.

- Mais c’est différent. J’imagine qu’on ne pleure pas de la même façon un homme avec qui on a été mariée trente trois ans et qui nous a donné quatre enfants, mais quand même… Je ne sais pas comment l’aider à aller mieux.

Il lui faut du temps, certainement. En tout cas tu l’espères. Mais avec ce qui se passe, le temps est peut-être la seule chose que tu ne peux pas vraiment offrir à ta mère. Tu as besoin d’elle, besoin qu’elle soit forte, besoin qu’elle t’aide à garder la famille soudée, qu’elle s’occupe d’Hamlet.

@Nia Babajaro - 1 205 mots
en italique, les Price parlent gallois
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Dim 31 Mai - 23:51
Similarité des êtres
02 Février 2004

Tes épaules se haussent. Tu te moques bien de le savoir sans argent. Tu te moques bien de le savoir bon ou mauvais parti. Rien ne te relie à lui si ce n’est cette relique qu’il t’a volé et ce secret qu’il t’a partagé. C’est bien suffisant. Presque trop. Tu n’es pas venue dans ce pays pour t’attirer des ennuies. Et peut-être aurais-tu dû réfléchir à deux avant de choisir de vivre dans en Angleterre. « Charmant oui. Très poli. Nous avons peu échangé. Quelques banalités. Nos noms tout au plus. Enfin… L’une plus que l’autre apparemment. » Si c’est par le terme charmant que tu désignes les hommes qui viennent t’attaquer dans ta propre boutique alors oui, le fameux Theodore est charmant. Un véritable gentleman même. Presque digne d’un aristocrate.

Parfois, tu comprends des mots, des phrases courtes, simples. Conséquence des jumelles qui se font interprètes de leur jeune frère ça et là, quand la situation le permet. Conséquence également du petit Hamlet qui, des étoiles pleins les yeux, s'amuse volontiers à t’apprendre le Gallois là où toi, tu es là pour l’aider à perfectionner son anglais. Mais prends garde Nia. Prends garde à ne pas parler trop couramment cette langue qui, bien que tu ne la comprennes que rarement, pourrait te porter préjudice si tu venais à entendre la mauvaise conversation. Fort heureusement, tu n’es pas encore rendue à ce stade et ne le sera peut-être jamais. « Fais nous donc la même chose que pour le strangulot, ça sera parfait ! » Déclares-tu en tendant ta joue au dit strangulot qui vient l’embrasser, te remerciant.

Puis il s’éloigne. Sautillant comme un bienheureux. Les propos de Rhys après le départ de l’enfant te décrochent un rire. « Tu vis avec ! T’en as tous les jours des bisous toi ! Laisse moi profiter un peu. » Lances-tu moqueuse. « Et puis, il n’y a aucune raison que tu jalouses la relation que j’ai avec ton fils. Il a de la chance tu sais, de t’avoir comme papa. J’aurais tellement voulu en avoir un comme toi. » Ce que tu aurais voulu surtout, c’est la présence d’un père tout court. Mais ça, c’est une autre histoire. Tu es consciente qu’il plaisantait. Pourtant, et sans que tu ne saches pourquoi, tu t’es sentie obligée de le rassurer. Parce qu’elle est comme ça, la véritable Nia. Trop empathique. Trop sensible. Et quand tu es ici, dans ce restaurant, avec Rhys, tu es bien plus toi même que n’importe où ailleurs dans ce pays. Peut-être même dans le monde. Machinalement, tu viens tirer sur la dernière latte de ta cigarette avant de l’écraser dans le cendrier. Si le feu t’effraie, ton addiction à la nicotine est plus forte encore. Chaque cigarette que tu allumes est un calvaire mais la bouffée de fumée qui te picote la langue efface tout celà.

Tu te fais attentive Nia. À l’écoute des paroles bien plus sérieuses que ton ami ose te confier. Sa femme. Ton mari. Son père. Ton fils. Le spectre de la mort les a fauché avant que leurs heures ne soient venues. Tu le sais. Tu en es persuadée au fond de toi. Il vous a arraché ces êtres si chers sans se soucier d’une quelconque justice. Il aurait pu prendre l’un de ces mages noirs, l’une de ces trop vieilles personnes. Mais non. Il a préféré s’en prendre à un soixantenaire, deux jeunes gens et un foetus en pleine croissance. Ô cruelle mort qui emporte sur son passage, une petite partie des proches encore vivants. S'abaissant sur le mouvement de sa main, ton regard fixe son alliance. Inconsciemment, tu viens l'imiter. Ta main droite vient chercher la bague de ton annulaire gauche. Mais elle n’est pas là. Elle ne l’est plus depuis peu. Il ne te reste qu’une trace un peu plus claire encerclant ton doigt. Tu t’es résolue à la retirer définitivement à la fin de Décembre dernier. Acte inexplicable quand on connaît la véritable nature de ton défunt mari. Tu y as pensé, à la jeter dans un lac, à la détruire, à la ranger. Pourtant, une part de toi est restée accrochée à cet objet avec avidité. Tu avais peur de l’oublier en la retirant. Peur surtout d’oublier l’enfant que tu as couvé pendant six mois. Peur infondée, irréelle, impossible.

Avec une douceur infinie, ta main se pose sur la sienne. Et tu souris. Tu souris Nia, pour le rassurer. Pour te rassurer peut-être aussi. Tes yeux se plantent dans les siens. « On ne fait pas tous notre deuil à la même vitesse. On ne passe pas à autre chose aussi facilement les uns les autres. Luke est mort il y a deux ans et j’ai déjà retiré mon alliance alors que toi tu as toujours la tienne. Laisse lui du temps Rhys. » Le deuil de ton mari, on ne peut pas vraiment dire que tu l’aies fait. Tu vis toujours dans son ombre. T’interdis tout autre relation, tout autre amour. Aussi mesquin et manipulateur eue-t-il été, il te manque parfois. Parce que quand il faisait semblant, quand il portait son masque de bellâtre, il se montrait incroyablement gentil. Envoûtant presque. « Quand j’ai perdu mon mari, on m’a forcé à voir un thérapiste pendant quelques temps. C’était vraiment le dernier endroit dans lequel j’avais envie de poser les pieds. Et puis finalement, après plusieurs séances, je me suis ouverte un peu plus. Ça m’a énormément aidé. » Tu ajoutes calmement. « Je n’ai que mon expérience à te partager. Et je n’ai aucune idée de si elle pourrait être utile à ta mère. Mais en tout cas, sache que si toi, ou elle, ou n’importe lequel d’entre vous, à besoin d’aide, quoi que ce soit, je suis là. » Tu la protégeras, cette famille que tu aimes tant pour une raison qui t’échappe. Peut-être parce que Rhys est l’un de tes plus proches amis. Peut-être parce qu’ils ressemblent à la famille que tu aurais aimé avoir. Parce que ta famille n’est pas foncièrement mauvaise mais tu n’y as pas ta place. Tu ne l’as jamais eu. Oh comme tu es naïve. Comme tu es aveugle de ne pas voir au delà du masque qu’il porte en permanence. De ne pas voir que tu ne peux rien pour lui. Rien pour sa famille non plus. Et qu’un jour, tu n’existeras plus à ses yeux. Tu ne feras plus partie de sa vie. Ni de la sienne, ni de celle de Hamlet. Pour ta protection. Pour la leur.
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Rhys M. Price

Rhys M. Price
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Lun 1 Juin - 3:23

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J'ai toujours rêvé de rencontrer un véritable un ami qui fût un confident à qui je puisse ouvrir mon âme, un conseil dans mes délibérations, un consolateur dans mes peines, un autre moi-même par les liens de la tendresse et de la fidélité. J'ai cru, un instant, avoir trouvé ce trésor inestimable !
- 02.02.2004

- Fais nous donc la même chose que pour le strangulot, ça sera parfait !
- Trois fish and chips ce sera, alors.

Ce n’est pas en lui offrant ce genre de plats que tu vas te ruiner. Elle est trop raisonnable, tu lui aurais bien offert quelque chose de plus… de moins simple, dirons-nous. Elle va garder ton fils, après tout. Bah, tu doubleras les portions. Tu esquisses une grimace de jalousie devant le baiser que ton fils lui offre et son enthousiasme.

- Tu vis avec ! T’en as tous les jours des bisous toi ! Laisse moi profiter un peu.

Si seulement. Tes horaires contraignant, au restaurant comme pour le reste, le laisse trop souvent plusieurs jours loin de toi. Tu n’arrêteras pas – tu lui offres un avenir, un héritage, un monde qui tourne rond, mais parfois tu regrettes de ne pas plus donner dans la normalité. Des horaires de bureau, une baguette, une vie simple. Ce serait à mourir d’ennui, mais tu pourrais profiter de lui chaque soir, lui lire des histoires, le coucher, jouer avec lui, profiter des week end…

- Et puis, il n’y a aucune raison que tu jalouses la relation que j’ai avec ton fils. Il a de la chance tu sais, de t’avoir comme papa. J’aurais tellement voulu en avoir un comme toi.

Tu te pinces les lèvres. Tu essaies d’être un bon père, tu fais de ton mieux, et ses mots te touchent un peu. Mais c’est aussi toi, qui l’a privé d’une mère, ton office, ta réalité. Toi et cette satanée guerre. Tu ne pourras jamais rendre Alys à ton fils, tu aurais pourtant aimé le voir grandir avec – quel tableau charmant, l’imaginer la regarder lui lire des histoires, te raconter leurs journées… Comme cela aurait pu être heureux, plaisant. Peut-être qu’aujourd’hui il y aurait un autre Price à la famille, un petit frère ou une petite sœur pour Hamlet – avec un nom gallois, un vrai cette fois. Ou pas, elle aurait aussi bien pu n’en faire qu’à sa tête. Tu ne lui en aurais pas beaucoup voulu. Mais Alys est morte. Ton père est mort aussi. Ta mère supporte moins bien cette absence que toi, et tu ouvres ton cœur à ton amie, un peu.

- On ne fait pas tous notre deuil à la même vitesse. On ne passe pas à autre chose aussi facilement les uns les autres. Luke est mort il y a deux ans et j’ai déjà retiré mon alliance alors que toi tu as toujours la tienne. Laisse lui du temps Rhys.

Tu lèves la main, ton alliance est au niveau de ton regard. Tu devrais peut-être l’enlever ? Ça fait plus de quatre ans maintenant. Neuf ans que tu la portes, il te semble que sans tu te sentirais un peu nu, un peu plus seul. Que ce serait un signal pour dire que tu es libre, vraiment. Une raison pour ton grand-père d’essayer de te présenter une autre galloise. Tu grimaces en songeant à cela – tu ne vas plus aux réunions du parti. Déjà parce que depuis quelques années, les choses s’y sont complexifiées, votre position indépendantiste y est minoritaire, et ensuite parce que tu ne veux pas imposer ta présence aux Jones. Le beau fils qui n’a pas su rendre Alys heureuse. Qui n’a pas été là, quand elle en avait besoin. Retirer ton alliance, ce serait oublié ça, aussi.

- Quand j’ai perdu mon mari, on m’a forcé à voir un thérapiste pendant quelques temps. C’était vraiment le dernier endroit dans lequel j’avais envie de poser les pieds. Et puis finalement, après plusieurs séances, je me suis ouverte un peu plus. Ça m’a énormément aidé. Je n’ai que mon expérience à te partager. Et je n’ai aucune idée de si elle pourrait être utile à ta mère. Mais en tout cas, sache que si toi, ou elle, ou n’importe lequel d’entre vous, à besoin d’aide, quoi que ce soit, je suis là.

Tu as une moue dubitative. Ce n’est pas aussi simple. Chez qui envoyer ta mère ?

- C’est impossible Nia, de l’envoyer consulter quelqu’un. Pour qu’elle dise quoi ? ‘Mon mari et mes enfants appartiennent à un monde magique mais n’ont aucun pouvoir, cela dit comme je ne suis moi-même pas du tout de ce monde je n’ai jamais pu voir où ils travaillaient. Ma belle fille est morte parce que mon fils aîné était occupé à essayer de se protéger d’une guerre qui y avait lieu et dont nous ne savions presque rien et n’avait pas de temps pour elle. Ma famille vit dans l’attente que mon petit fils montre ou pas des capacités magiques.’ Cracmols ou pas, on mettrait les Price au pilori pour avoir brisé le secret magique. Et comme nous sommes cracmols et qu’elle est moldue, aucun sorcier ne voudra s’occuper d’elle.

Et cela, c’est sans parler du fait que son mari et ses enfants sont des tueurs, qu’elle les a vus s’entraîner au combat, entendu parler de leurs contrats, que son petit fils sera bientôt lui aussi formé à tuer, que sa belle fille ne s’est probablement jamais remise en l’apprenant de sa propre bouche, que la mort de son mari a eu lieu dans des circonstances suspectes et que votre rapport à la mort est plus que particulier. A moins de trouver un euthanatos psychomage, qui ne pourra pas vraiment la comprendre, tu ne vois aucune possibilité. La laisser parler à un sorcier briserait votre secret si bien gardé, la laisser parler à un moldu nous obligerait à vous cacher de leur justice, aussi. Et puis, tu as vu ce que la psychiatrie moldue pouvait apporter, avec Alys. Rien en quoi tu puisses avoir confiance.

- Mais merci. En vérité, ce que tu fais pour Hamlet, ta relation avec lui aide déjà beaucoup tu sais. Il en avait besoin. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans Cerridwyn, gamin, avec mon père et mon grand-père toujours au restaurant et les horaires impossibles que cela implique. Et moi, j’avais mes sœurs, et Arthur en plus.

Tu fais tourner ton verre dans ta main avant de le porter à tes lèvres. Ton geste ramène encore ton alliance devant tes yeux.

- Je crois que je serais prêt à me remarier juste pour qu’il ait quelqu’un aussi, et des frères et sœurs, avant que ce ne soit trop tard. Je devrais peut-être l’enlever, maintenant.

Tu n’en as pas le cœur. Tu ne peux plus imaginer ta main sans, pas plus que sans tes tatouages.

- Mais ce n’est pas exactement comme si il y avait foule de prétendantes, il faut croire que mon charme n’attire pas les plus… Enfin voilà. J’ai rencontré une jeune femme l’autre jour – délicieuse, crois moi. Quand je lui ai dit que j’étais cracmol, elle a failli s’étouffer. Ces gens n’ont aucun goût, moi qui suis si charmant.

Tu souris, désireux de rapporter un peu de nouveauté, de légèreté à cette conversation.

@Nia Babajaro - 1 163 mots
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Lun 1 Juin - 22:15
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02 Février 2004

Aussi désolant soit-ce, Rhys a très certainement raison. Aucun psychomage, ou peu d’entre eux, n’accepterait d’avoir une moldue comme patiente. Et le monde non-magique, tu ne le connais pas vraiment. Tu ne sais pas quelles seraient les réactions de ces psychologues. L’internement probablement. Ils jugeraient Cerridwyn folle et l’enfermeraient dans l’un de ces horribles hôpitaux. Aux yeux des ignorants, tout ceci, les enchantements, les créatures fantastiques, les sorciers, ne sont que des contes pour enfants. Rien de réel. Et c’est mieux ainsi. Pour eux. Pour vous surtout. Tu n’as aucune envie d’avoir à vivre avec des moldus, de devoir faire des compromis comme les dit sang-pur sont obligés d’en faire avec ceux qu’ils considèrent comme impurs. Tu ne les hais pas mais tu ne les portes pas non plus spécialement dans ton coeur. Mais ça, ce ne sont que tes opinions. Propres à toi. Croyances que l’on t’a inculqués depuis petite. Prends garde aux êtres non-magique Nia. Ne t’en approche pas. Ils pourraient souiller tes pouvoirs. Comme si souillée, tu ne l’étais pas suffisamment avec ton sang même pas cent pour cent Zierbawa. Peu importe ce que tu penses d’eux au final, là n’est pas le sujet. Il ne s’agit pas de ce que toi tu penses mais d’être là, présente pour ton ami. Pas de critiquer les gens comme sa mère et sa défunte femme. Il sait ce que tu penses, c’est probablement suffisant comme cela.

« Je savais que j’aurais dû faire psychomage plutôt que vendeuse de grigris ! » Laisses-tu échapper d’entre tes lèvres, désireuse de le faire sourire, rire peut-être. De lui changer les idées en racontant des bêtises. Et pourtant, pour un nombre incalculable de raisons, tu n’aurais jamais traiter Cerridwyn. Pas à cause de son absence de magie. Non. Pour venir en aide à la mère Price, tu n’aurais pas hésité, peu importe son sang. Mais jamais eux ne t’auraient laissé approcher. Jamais ils n’auraient laissé leur secret venir chatouiller tes oreilles curieuses. Peut-être pour ne pas voir ton regard horrifié et plein de jugement. Pour ne pas avoir à te tuer par peur que tu les dénonces. Pour te protéger de leur monde, à des kilomètres du tiens.

Nonchalamment, tes épaules se haussent encore lorsqu’il te remercie de la relation que tu peux avoir avec son enfant. « Ne me remercie pas. Vraiment. Je ne fais que ce qui est juste. Et puis franchement, tu as vu la bouille que vous lui avez donné ? Comment veux-tu que qui que ce soit résiste au pouvoir de son amour et de ses grand yeux ? » Quel genre d’amie serais-tu si tu ne lui venais pas en aide lorsqu’il te le demande ? Quel genre de monstre si tu refusait de t’occuper d’Hamlet ? Le voir grandir un peu plus chaque jour est extrêmement douloureux. Chaque minute passée avec ce petit te rappelle chaque minute que tu n’as pas passé avec le tiens. Et tu pourrais le haïr pour ça. Tu pourrais ne pas supporter sa présence. L’éviter. Mais non. Tu es là pour lui, cet enfant qui n’a plus de mère. Toi, la mère qui n’a plus d’enfant. Sans lui, tu ne serais pas amie avec Rhys. Rien ne te réchauffe plus le coeur que tout cet amour qu’il peut te porter depuis pratiquement le premier jour sans que tu ne saches réellement pourquoi.

Tu ne peux pas t’empêcher de grimacer quand tu l’entends parler de remariage et d’enfants. Deux choses que tu ne veux plus expérimenter. Deux choses bien trop douloureuses. Deux choses qui t’ont détruite et qui, aujourd’hui encore, t’obligent à porter ce masque d’arlequin et à mentir en permanence. Mentir sur la façon dont tu te sens. Mentir sur l’existence de ton bébé. Mentir sur la cause de la brûlure qui parcourt disgracieusement ton dos de haut en bas. « Tu n’es pas obligé de le faire. La retirer je veux dire. Moi je l’ai fait parce que Luke était un salaud. Parce que notre mariage n’a été bâti que sur un amour factice. Et même en sachant tout cela, j’ai mis deux ans à m’en débarrasser. » Il t’avait bien eu, ton mari. Sans Agathe, cette française folle furieuse, vous seriez peut-être toujours marié. Sans doute toujours à Paris, à élever votre fils. Menant une vie heureuse. Heureuse oui, mais fausse. Artificielle. Jamais il n’a éprouvé d’amour pour toi. Jamais il n’en aurait éprouvé. Et il aurait continué ses adultères, sans aucun remord.

Tes doigts glissent avec délicatesse sur le verre frais que tu portes à tes lèvres pour en boire une gorgée. « Une anglaise sans aucun doute. Ah comme les sorciers d’ici sont coincés ! » Hypocrite que tu es. Tu ne juges pas les cracmols mais es la première à cracher sur les moldus quand la situation s’y prête. « Pour être honnête, elle s’est probablement étouffée parce que tu es trop charmant. Pas parce que tu es un cracmol. Délicieuse peut-être mais vraisemblablement pas à ta hauteur. Pas une femme pour toi non. Une énième sorcière simple d’esprit. Le genre à être une parfaite cliente pour ma boutique mais une bien piètre épouse. » Peut-être était trop virulente. Mais comme c’était plaisant de déverser un peu ton venin sur une inconnue. Jamais elle ne pourra s’en offusquer puisque jamais elle ne saura. C’est pour le mieux. Pas bon pour ton karma mais quand a-t-il jamais été bon de toute façon ?
(c) DΛNDELION


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Rhys M. Price

Rhys M. Price
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Mar 2 Juin - 1:58

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Similarité des êtres
J'ai toujours rêvé de rencontrer un véritable un ami qui fût un confident à qui je puisse ouvrir mon âme, un conseil dans mes délibérations, un consolateur dans mes peines, un autre moi-même par les liens de la tendresse et de la fidélité. J'ai cru, un instant, avoir trouvé ce trésor inestimable !
- 02.02.2004

- Je savais que j’aurais dû faire psychomage plutôt que vendeuse de grigris !

Tu souris en l’entendant – si elle avait été psychomage, tu ne lui aurais sans doute pas plus présenté ta mère. Tu ne la connaîtrais probablement pas, de toute façon. Tu ne te souviens même pas si un Price a déjà vu un médicomage et consort.

- Et priver l’allée des Embrumes de l’une de ses plus charmantes vendeuses ? Quelle perte que cela aurait été. Non non non ma toute belle, même si cela aurait utile d’avoir une amie comme toi pour s’occuper de ma mère, quel manque, quel vide dans ma vie si je ne pouvais pas te voir à ta débauche !

Tu lui adresses un clin d’œil. Il y a un petit mensonge mais une trop charmante vérité pour aller avec. Tu lui mens, certes, mais elle est ton amie. Tu tiens à elle. Tu te demandes si tu utiliserais ta magie, pour l’aider, pour la protéger, quitte à te trahir ? Tu fronces les sourcils malgré toi, et tu hoches la tête pour te changer les idées. Elle sait très bien prendre soin d’elle-même toute seule, fort heureusement. C’est aussi cela qui te la rend si chère, et te permets de lui confier Hamlet sans trop de craintes.

- Ne me remercie pas. Vraiment. Je ne fais que ce qui est juste. Et puis franchement, tu as vu la bouille que vous lui avez donné ? Comment veux-tu que qui que ce soit résiste au pouvoir de son amour et de ses grand yeux ?

Tu te mords les lèvres en souriant, en bombant un peu le torse.

- C’est le digne fils de son père, que veux-tu. Comment ne pourrait-il pas être absolument charmant ?

Il y a de espièglerie dans ta voix. C’est vrai qu’il te ressemble, un peu. Tu étais blond aussi, à son âge, joyeux, pas trop farouche. Il a tes yeux bleus aussi, et tu l’habilles de couleurs aussi vives que toi – au désespoir des autres Price, dans l’espoir de développer chez lui ce goût du beau et du coloré. Parce que ça plaisait à Alys, aussi. Elle aurait été fier, de ce petit garçon, tu en es sûr. De sa gentillesse, de sa franchise, de sa douceur. Il a quelque chose d’elle aussi, quand il se fait plus rêveur, plus songeur, plus sérieux. La forme de la bouche, peut-être, aussi. Elle était belle Alys, si belle que tu es tombé sous son charme dès le premier soir.

- Tu n’es pas obligé de le faire. La retirer je veux dire. Moi je l’ai fait parce que Luke était un salaud. Parce que notre mariage n’a été bâti que sur un amour factice. Et même en sachant tout cela, j’ai mis deux ans à m’en débarrasser.

Tu lui adresses un sourire amical, plein de compassion. Un salaud, oui, c’est le mot. Il lui a fait tant de mal qu’elle reste loin de tout cela, maintenant. Pourtant elle est très belle Nia, elle est jeune, elle est drôle, elle est forte, elle n’a pas froid aux yeux. Elle est très différente d’Alys, mais si elle était galloise tu pourrais presque l’épouser. Presque. Oh, vous vous feriez la guerre, ce serait si charmant. Mais il a suffit d’un homme, un idiot pour la détourner de ce genre de douceurs de l’amour que tu ne boudes pourtant pas toi même – alors que ta femme était des plus charmantes. Quel gâchis. Après, elle a quoi… Vingt cinq ans ? C’était il y a deux ans et quelques, tout n’est pas perdu pour la belle. Tu t’imagines d’avance, jauger les prétendants, n’en trouver aucun aussi bien pour la divine nigériane. Peu ou prou le même comportement que tu aurais pu avoir pour Nesta et Siwan si elles ne t’avaient pas promis de t’ouvrir le crâne la dernière fois que tu leur as demandé si elles voyaient quelqu’un. Non, là, ce sera adorable. Tu passes toi-même à ton dernier espoir de conquête, avorté.

- Une anglaise sans aucun doute. Ah comme les sorciers d’ici sont coincés !

Tu ne peux qu’acquiescer gravement. Ton amie n’ignore pas ton mépris des anglais – quoique tu saches te montrer parfaitement charmant devant eux. Elle a connu Hamlet à une époque où il ne parlait même pas encore la langue parce que tu le voulais d’abord parfaitement gallois – toi, et ta famille.

- Pour être honnête, elle s’est probablement étouffée parce que tu es trop charmant. Pas parce que tu es un cracmol. Délicieuse peut-être mais vraisemblablement pas à ta hauteur. Pas une femme pour toi non. Une énième sorcière simple d’esprit. Le genre à être une parfaite cliente pour ma boutique mais une bien piètre épouse.

Tu ris, fort. Et bien, quand tu t’imaginais juger ses prétendants, tu n’étais pas loin de ce qu’elle te fait là.

- Fy Nuw Nia ! Je ne voulais pas l’épouser celle-là, j’avais quelque chose de plus bien agréable et de moins engageant en tête. Et puis, tu ne vas pas t’y mettre aussi, si en plus de famille il faut que toutes mes conquêtes soient aussi approuvées par toi, autant faire vœu de chasteté dès aujourd’hui. Déjà que si je les écoutais ce serait compliqué de ne pas être parfaitement abstinent.

Tu prends une gorgée de vin en souriant, et tu jettes un regard vers la salle, dans la direction de l’escalier qui mène à la pièce dédiée au personnel. Tu crois voir dépasser la chevelure blonde de ton fils, en pleine discussion avec la serveuse.

- Tu imagines quand Hamlet sera en âge d’avoir des amourettes, comme nous allons être horribles avec lui tous ? Moi, parce que je suis son père, ma famille parce que personne n’est de toute façon assez bien – même Alys ne l’était pas, et toi en plus… Le pauvre.

Tu écarquilles les yeux en grimaçant, amusé par l’image. Sera-t-il joli cœur, comme toi, ou plus fermé, comme son oncle ? Tu ne veux pas qu’il grandisse, en général, tu l’aimes comme il est, petit bout adorable. Mais tu es curieux d’imaginer l’adolescent et l’homme qu’il sera un jour.

- Cela dit, si tu tardes trop à remplacer ton goujat, il arrivera à un âge où il pourra te renvoyer la politesse et fusiller du regard tous ceux qui s’approcheront de toi.

Option tatouages et tueur à gage en prime.

@Nia Babajaro - 1 065 mots
en italique, les Price parlent gallois
code du titre par rogers

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