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Semer les graines de l'espérance (pv. Eirian)
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
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TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Ven 22 Mai - 0:21
GRAINES D'ESPÉRANCE

Les semaines s’écoulent, se succèdent, s’étiolent. Ombres brouillées au tableau, noirceur indéniable du moment. Poudlard est dans la tourmente et son directeur ne s’est jamais senti aussi vieux et pataud qu’en ce moment. Que lui reste-t-il maintenant que l’ire de tous lui est acquise ? Aurait-il pu s’empêcher de renvoyer les deux fauteurs de trouble ? Il aurait pu. Il aurait sans doute pu. Et ça aurait été la porte ouverte au crime. Le loup dans la bergerie. Un parfum d’Apocalypse répand sa suave pourriture dans le monde magique. Serait-il temps de fuir ? Mais Severus Rogue, pour son plus grand malheur, n’est ni un lâche, ni un fuyard. Même adolescent : il était veule, sournois, vil, mais la lâcheté n’a jamais fait partie de ses attributions. S’il était né dans une autre famille, plus aimante, peut-être aurait-on eu un nouveau directeur rouge et or à Poudlard.

La pensée est presque amusante, mais rien n’arrache de sourire au Directeur, ces derniers jours. Il a les traits tirés, dort trop peu et a un tempérament encore plus sec et court qu’à l’accoutumée. On entend encore l’exclamation d’un de ses collègues dans le couloir : « mais enfin, monsieur le Directeur ! Etait-il vraiment nécessaire d’assigner une semaine de retenue à ces élèves pour quelque chose d’aussi innocent que des pétards ? » Un tourbillonnement de robes noires plus tard, voici l’odieux, le terrible, l’incroyablement sévère et détesté Severus Rogue parti se hasarder dans les couloirs. A dire vrai, une seule personne dans ce château sourit aussi rarement que lui, et cette personne est une petite pouffsouffle de première année. Il est difficile pour le Directeur d’exprimer exactement ce qu’il éprouve pour la gamine. Elle lui rappelle Uriel, d’une certaine façon dans cette férocité à vouloir la protéger et l’aider à devenir l’adulte qu’elle deviendra, la culpabilité des circonstances de sa naissance en moins. Eirian Almasdottir est peut-être la première personne que Severus Rogue ressent le désir d’aider non pas parce qu’il y est contraint pas sa conscience, comme Uriel, ou par un serment inviolable comme Drago, jadis, ou Harry, encore aujourd’hui. Non. Pour la première fois de sa vie, l’homme découvre ce qu’est un sentiment purement désintéressé. Car Eirian ne peut rien lui apporter sinon ce dernier lambeau d’humanité redécouvert au fin fond des ruines de son être, rescapé des deux guerres et de ses tourments. Eirian est une lumière comme seule une enfant peut l’être. De ces lumière que l’on veut voir grandir, s’épanouir et devenir un adulte accompli, heureux.

Et c’est elle qu’il cherche du coin de l’oeil. Il est accoutumé à la voir dehors, dans le parc, frissonnant sous le vent froid de janvier, parlant aux créatures magiques, se perdant dans un livre ou contemplant l’horizon. La journée ne fait pas exception puisque la gamine est là, comme perdue dans le vie d’un jour trop gris et morose. Il s’ébroue, le Directeur, comme pour chasser de déplaisantes pensées et s’approche de la petite.

« Mademoiselle Almasdottir, vous tombez bien. »

C’est le moment où il faut éviter de lui dire qu’on l’a cherchée et, qu’avant ça, on a cherché de quoi raviver un peu de joie sur son petit minois… Pfeuh ! Est-ce donc ainsi que se sentent des parents désemparés face à la déprime de leur enfant ? Révoltant ! Severus Rogue est certain que si les parents savaient à quoi ils s’engageaient, ils y réfléchiraient à deux fois avant d’avoir des enfants. Et c’est le moment où une voix rappelant dangereusement celle d’Albus Dumbledore lui rappelle qu’Eirian Almasdottir n’est pas sa fille et qu’il ne devrait donc pas s’inquiéter autant de son bien être. Ridicule. N’importe quel professeur digne de ce nom… Il écarte le fil de pensées en voyant les grands yeux de la gamine levés vers lui.

« Suivez-moi, Mademoiselle Almasdottir, j’aurais besoin de votre assistance. »

Il attend qu’elle ait rassemblé ses affaires et l’entraîne vers la plus petite des serres de l’établissement : personne ne s’y rend ou presque, à part le maître des potions du lieu et le maître en botanique… Même si Severus Rogue n’est plus exactement le maître des potions, il y a toujours son carré de pots situés au fond de la serre. Ici poussent des plantes de peu d’importance pour les cours mais précieuses en potion. Des herbes moldues que les maîtres en potions ont souvent dans leurs jardins parce qu’elles constituent des ingrédients courants et faciles à faire croître… En somme, de quoi faire de jolies petites économies en début de carrière. Et ces plantes, pour la plupart, ne présentent aucun risque.

« C’est la serre des maîtres de Potions de l’établissement, Mademoiselle Almasdottir. Vous pouvez déposer vos affaires sur ce banc, elles ne risqueront rien. Venez, approchez vous. En février, on peut commencer sans danger quelques semis afin de faire germer les graines de plantes. Voyez-vous, on utilise souvent des plantes connues aussi des moldus en potions, et nombre d’entre elles sont faciles d’entretien ce qui permet à de nombreux potionnistes de les faire pousser eux-même par souci d’économie. Mieux vaut garder ses deniers pour des ingrédients vraiment rares, en réalité. Que diriez-vous de m’assister pour ensemencer ces pots ? Avez-vous déjà un peu jardiné ? Je suis certain que cela pourrait vous plaire d’utiliser vos propres ingrédients au club de potions, non ? »


Le fantôme d’un sourire a dansé un bref moment sur les lèvres du maître des potions. Que peut-il lui proposer ? Sarriette ? Sauge ? Mélisse citronée ? Aneth ?

1001 mots

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
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Ven 22 Mai - 3:32
Sincèrement, Eirian ne pensait pas que cette histoire la toucherait. Ce n'était pas directement, mais depuis le renvoi des deux élèves, l'ambiance dans cette école avait changé. Tout le monde était à cran. Surtout les élèves avec leurs hormones en ébullition. De la rébellion, de grandes gueules, d'opposition à l'ordre, surtout si l'ordre venait du Grand Directeur. Son Monsieur @Severus Rogue sous les critiques, enveloppé de murmures cinglants, couvert de regards méprisants... La petite fille avait tant de poids à porter sur ses épaules depuis qu'elle était rentrée dans cette école et, finalement, à force de patience et de mois d'adaptation, elle avait réussi à alléger sa charge mentale. Enfin elle commençait à respirer et à entrevoir un avenir à Poudlard. Puis il y a eu le renvoi de son professeur de sortilèges. Le renvoi de deux élèves. L'ambiance s'assombrit. Son mentor attaqué... Et la petite Verbena s'écroulait. Chaque jours cela devenait de plus en plus difficile pour elle d'encaisser cette ambiance malsaine, de tensions et de fourberies. Chaque murmure acerbe envers son mentor étouffait son petit coeur. Chaque visite de son oncle chéri et de sa Völva était difficile à gérer, à les faire croire avec un sourire que tout allait bien. Alors que non, ça n'allait pas ! Merde ! Elle sentait qu'elle avait régressée ! Retournant dans la hantise des premiers mois, à se demander si elle allait y arriver, à se sentir plus exclu que jamais, à désirer ardemment l'amour de sa famille et la chaleur de son foyer loin, très loin, de l’hypocrisie et les tensions actuels ! Et c'était si douloureux d'encaisser tout ça quand on est qu'une enfant de onze ans, de devoir faire bonne figure à sa famille, mais elle le devait le faire, pour ne pas les inquiéter. Parce qu'elle devait être forte pour eux. Alors, le week-end passé, la blaireautin était éreintée, fatiguée d'avoir dû se battre contre elle-même. Mais elle ne pouvait même pas se remettre, se reposer, car la semaine reprenait et le week-end finissait à nouveau pas arriver... Alors, le visage était de plus en plus tirée par a fatigue. Pâle. Yeux enfoncés. Elle ne riait plus dans les couloirs à la poursuite de son corbeau. Elle reprenait les cauchemars, les crises de larmes dans la nuit, et elle se morfondait. Là, au bord du lac, le regard dans le vide, serrant son tendre Muninn dans ses bras. Un peu de chaleur. Un peu de lumière. Juste un peu d'amour.

— Mademoiselle Almasdottir, vous tombez bien.

Qu'est-ce qui la surprit le plus ? Cette voix tant appréciée dans les abîmes de ses pensées moroses ou le fait de retrouver son visage dans celui de son Mentor ? Cette même fatigue. Cette même obscurité. Et pourtant, enfin, le minois de la petite semblait rayonner ; une petite flamme combattant les ténèbres.

Monsieur Severus !

La voix déraille d'un bonheur incommensurable. Là, son petit coeur battait bien fort, si fort que le sang remonta enfin jusqu'à son visage, peignant ce masque de gris avec des couleurs chaudes de la vie. Il n'y avait que Severus pour la faire sourire ainsi. Pour la convaincre, d'un seul regard, que cela valait le coup. Ça s'animait enfin en elle, un sentiment nouveau pulsant dans ses veines et la jeune Verbena ne se fit pas attendre pour se mettre sur pieds, ouvrant les bras pour relâcher son familier qui prit son envol. Les pensées s'excitent, le coeur s'emballe et le soleil revient en elle, alimenté par quelques mots prononcés par son Mentor : « J'aurais besoin de votre assistance. » Son Monsieur Severus avait besoin de son assistance ! Que c'est merveilleux !

Et plaf plaf firent ses pas derrière le Grand Serpent. Le petit agneau qu'elle était, trottait presque derrière lui, de ses petites enjambés, obnubilée par la présence réconfortante de son aîné. Heureuse de l'avoir à ses côtés. Cherchant désespérément ce réconfort tant attendu et qu'elle tenta d'aller le chercher. Mais Eirian hésita, sa main à quelques centimètres des doigts décharnés et glaciales de Severus. Parce qu'elle craignait de tout gâcher, elle abdiqua, laissant retomber mollement son bras le long de son corps, tripotant nerveusement sa paume comme pour retirer cette frustration de n'avoir pas pu lui tenir la main. Muninn observait sa maîtresse faire en volant au-dessus de leurs têtes.

La blaireautin fut surprise de se retrouver dans les serres, mais plus encore dans la petite flanquée à celui des cours de botanique. Elle n'y était jamais allée et savait que les élèves n'y avaient pas accès, parce que le professeur a été bien formel à ce sujet. Avant d'entrer, toute impatiente de passer cet interdit, d'être prise dans le secret du cercle des professeurs, elle claqua des doigts et son corvidé se posa sur son poing.

Reste là mon beau, sinon tu vas manger les graines !

Et hop, un gros bisou sur son bec et d'un mouvement ample du bras elle le força à prendre son envol. Allons, vite, avant qu'il décide à la suivre et la fillette se hâta de fermer derrière elle. Une ombre noire survola la serre avant de se poser sur le toit en croassant. Pas très content d'être mis de côté. Ha, quel caractère celui-là ! Il doit comprendre qu'il est un danger pour les semis. Enfin, les élèves aussi était un danger, sinon ils auraient eu accès à cette partie... Non ?

Ben non. Cela n'avait rien à voir. Les yeux de la jeune Verbena s'écarquillèrent pour appuyer cette mimique ahuris de savoir dans le lieu privatisé des Maîtres de Potions. DES. MAÎTRES. DE. POTIONS. Son rêve ! Il lui fallu un grand sang-froid pour obéir à Severus sans partir cavaler dans tous les sens afin d'observer les « bébés ». C'est limite si elle ne jetait pas ses affaires sur le banc pour se précipiter aux côtés de son Mentor. Le regard se fit fiévreux, essayant de capter toutes les informations et le sourire sur son visage semblait s'être gravée dans sa chair ; elle avait des airs d'un enfant dans une boutique de jouets. Et ce n'était pas fini !

Que diriez-vous de m’assister pour ensemencer ces pots ?

BOUM ! Oubliez le chagrin ! Oubliez ces semaines d'angoisses ! Oubliez ces foutus sorciers de mauvaise humeur ! Ce fut une explosion solaire sur le visage dans cet enfant. Elle rayonnait de mille feux, les étoiles pleins les yeux et un sourire d'une joie aveuglante.

OUI ! Ouiouiouioiouioui !

Elle sautillait sur place, ses doigts accrochés dans le tissus de ce long manteau sombre. Et si le Grand Serpent plongeait dans ces iris d'une affection incommensurable, peut-être n'aura-t-il aucun mal pour connaître l'origine de ce bonheur infini ; ce n'était pas le jardinage, mais ce moment que le Grand Directeur leurs accordait : elle allait passer du temps avec Monsieur Severus. Rien que tous les deux. Sans personnes pour les griser. Un moment privilégié entre Maître et Apprenti. Un petit cocon de protection du monde extérieur. Et ça, c'était une joie qu'aucun mot ne pouvait exprimer chez l'enfant. Juste ce sourire, ce regard et ses petites mains enroulés sur le poignet du Maître des Potions.

On commence par quoi ? Ça c'est quoi ? Ho du chardon ! De la menthe ? Ho vous faîtes pousser des orties ? Des coquelicots ! Monsieur Severus ce sont des vrais coquelicots ?! C'est vrai qu'on peut faire de la drogue avec ?!

Et voilà, l'enfant trottait déjà dans la serre pour lire les petites pancartes des premiers semis, voir ce qu'on essayait de faire pousser dans cette école hors de la flore magique. Les yeux pétilleaint, le sourire ne quittait plus sur son visage et le nez était presque sur les petits pots où reposaient les graines de coquelicots. Elle n'en avait jamais vu en vrai, seulement dans ses livres, quel dommage, ils étaient encore « bébés ». Elle finit par revenir près de son Mentor après avoir fais le tour rapidement pour s'imprégner du lieu, toute motivée et d'attaque, remontant bien les manches.

Comment vous faîtes avec ces plantes ? Vous faîtes comme en cours de botanique avec les plantes magiques ? Chez moi on ne jardinage pas, on vit dans la forêt, on a tout pleins d'ingrédients près de chez nous, on a juste à cueillir ! Et on cultive aussi, pour avoir de la nourriture, faut toujours prévoir pour manger si la chasse est pauvre... On cultive les champignons, de la menthe, du sureaux, de l'oseille... Ho ! Et on taille nos baies sauvages pour une meilleur cueillette !

Bien qu'elle aidait à la culture de certaines plantes, faut dire que dans l'imaginaire de la fillette il y a une différence entre jardiner et cultiver. Entre autre, le premier c'est mettre des trucs en pots dans son jardin, le deuxième c'est de devoir retourner la terre, creuser, boucher, semer, arroser, cueillir, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige... Et tandis qu'elle lui parlait, elle s'était saisit précautionneusement d'un pot vide, s'amusant à regarder son professeur à travers le fond percé avant de lui tendre de ses deux mains, mirettes tout plein de curiosité et soif d'apprendre. Soif de passer ce moment d'apprentissage rien qu'avec lui.
1541 mots

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
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Sam 30 Mai - 21:44
[quote="Severus Rogue"]
GRAINES D'ESPÉRANCE

Lorsque la gamine lève vers lui la tête, Severus Rogue sait que son impulsion a été la bonne et qu’il a fait le bon choix. Il voit la surprise et le ravissement danser dans les yeux de la gamine. Il n’a pas fini de s’en faire pour la petite Pouffsouffle, ce vieux directeur au coeur trop las. Mais peut-il vraiment résister à ça ? Eirian lui rappelle ses jeunes années, d’une façon moins funeste à certains égards et bien plus terribles à d’autres. Comme lui, elle est de ces êtres à la dérive qui ont déjà encaissé trop de choses, trop jeune. Perdre ses parents, venir à Poudlard, une école qui n’est que source de souffrance pour elle… Et pourtant, elle conserve ce que lui n’a pas su conserver. Cette fraîcheur, ce bonheur, cette candeur. Elle, elle a une chance de s’en sortir. Il le croit, il veut le croire. Non. Il le sait. Tant qu’elle conservera une part de cette étincelle au fond de son coeur, elle pourra défier les noires tentations de haïr.

«  Monsieur Severus ! »

A bien des égards, elle lui fait penser à Uriel. Lui aussi traverse le désert en conservant, rescapé de son désespoir, une profonde humanité. Peut-être ces deux-là pourraient-ils se rencontrer… Peut-être pourrait-il même… l’orchestrer. Quelques rouages cliquètent dans l’esprit du terrible directeur de Poudlard. Il prévoit déjà son plan machiavélique.

En marchant vers les serres, il s’autorise l’infime esquisse d’un sourire. Bientôt, il y aura l’ouverture de cette nouvelle boutique à Pré-au-Lard. Le Ministre a demandé – exigé – que les élèves puissent s’y rendre, même les premières, deuxième, troisièmes années. Il a donc fait parvenir aux parents des autorisations à signer, précisant que la chose n’était pas obligatoire et tout à fait ponctuelle. Il sait de source sûre, pour l’avoir lui-même pointée ce matin, que la petite Almasdottir a obtenu l’autorisation de son viking d’oncle d’assister à la sortie scolaire si elle devait le désirer… Il ne reste plus qu’à proposer la même chose à Uriel et paf. Rencontre inopinée ! Charmant comme Uriel est, il saura certainement veiller sur la petite, et inversement, il ne doute pas que la gamine arrivera à apporter un rayon de soleil à celui qui a beaucoup trop fait la une de journaux récemment… Le tout est de convaincre les deux de venir, maintenant… Autant il n’a pas beaucoup de doutes sur sa capacité à amener Erian à cette boutique, autant Uriel a depuis longtemps passé l’âge d’avoir peur d’un vieux professeur de potions bougon… Pas qu’Eirian ait l’air beaucoup plus apeurée, remarquez… Tout se perd, sauf, peut-être, l’enthousiasme de la fillette lorsqu’il lui propose de l’aider à s’occuper des plantes. Il la voit sautiller sur place, secouer son manteau et le regarder, les mirettes émerveillées.

« OUI ! Ouiouiouioiouioui ! »


Rien que pour le sourire de cette gamine, ça vaut tous les sacrifices du monde. Bien sur qu’il irait plus vite seul à ensemencer tous ces pots, d’autant qu’il va sans doute devoir expliquer moult choses à la gamine, et la calmer aussi pour qu’elle ne casse rien si elle veut sautiller partout comme ça… Mais en même temps, que sont la paix et le silence face à cette profonde satisfaction d’avoir réussi à arracher mademoiselle Almasdottir à sa torpeur déprimée. C’est vrai quoi ! Un enfant, ça ne devrait pas être triste !

«  On commence par quoi ? Ça c'est quoi ? Ho du chardon ! De la menthe ? Ho vous faîtes pousser des orties ? Des coquelicots ! Monsieur Severus ce sont des vrais coquelicots ?! C'est vrai qu'on peut faire de la drogue avec ?! »

Il la voit gambader joyeusement dans la serre et se souvient de son propre émerveillement quand il se promenait dans le minuscule jardin de la maison familiale à Carbone-les-Mines avec sa mère. Une des rares activités qu’il a partagées avec elle. Une des rares activités capable de la tirer un temps hors de sa mélancolie jadis. Peut-être a-t-il conservé de cette enfance un goût pour l’activité qui faisait sourire sa mère lorsqu’elle posait sécateur et seau dans le jardin, enfilait ses gants et s’affairait à tailler le rosier et bien d’autres plantes, moldues… et employables en potions, qui était son talent personnel. Un talent transmis à son fils, de toute évidence.

« Comment vous faîtes avec ces plantes ? Vous faîtes comme en cours de botanique avec les plantes magiques ? Chez moi on ne jardinage pas, on vit dans la forêt, on a tout pleins d'ingrédients près de chez nous, on a juste à cueillir ! Et on cultive aussi, pour avoir de la nourriture, faut toujours prévoir pour manger si la chasse est pauvre... On cultive les champignons, de la menthe, du sureaux, de l'oseille... Ho ! Et on taille nos baies sauvages pour une meilleur cueillette ! »

Il l’écoute, l’invite d’un geste à revenir près de lui. Il la voit attraper un pot et lorgner par le trou, de toute évidence beaucoup trop fière d’elle-même. Et il se souvient, du haut de ses six ou sept ans avoir fait le même geste dans le jardin, auprès de sa mère. L’esquisse d’un sourire flotte sur son visage, davantage pour ses souvenirs que pour Eirian elle-même qui n’est, finalement, que le déclencheur de cet émoi qu’il a cru trop longtemps oublié.

« Venez, mademoiselle Almasdottir, je vais vous montrer la serre. »

Il lui montre des doigts les pots déjà préparés vers lesquels elle s’est précipitée.

« Lorsque l’on veut cultiver des plantes un peu fragiles, il est bon de faire le semis dans un pot, à l’abri du froid et des dernières gelées de l’hiver, en intérieur. Une serre est idéale : elle laisse passer le soleil et protège des éléments. Ainsi protégées, les graines vont germer et donner des pousses d’ici quatre à six semaines. Le temps sera alors assez doux pour planter en extérieur les plants qui poussent mieux au dehors et laisser croître en intérieur les plantes les plus fragiles. Pour répondre à votre question, oui, on peut faire des substances hallucinogènes à partir du pavot – le coquelicot – mais ce n’est pas la raison pour laquelle celui-ci est dans cette serre. Le pavot peut aussi être employé dans la confection de certaines potions contre la douleur : d’autres ingrédients contrecarrent l’effet hallucinogène et l’accoutumance pour ne garder que l’effet désiré dans la potion. »

Il la ramène près des pots vides Et l’invite à venir observer ses gestes.

« On va s’occuper de la sarriette et de la sauge aujourd’hui. Ce sont normalement des plantes sauvages que l’on trouve notamment en forêt. Les graines que nous allons planter viennent d’ailleurs de la forêt interdite, je les ai ramassées à la fin de l’été. Il se trouve que cet hiver a été particulièrement rude, comme vous le savez sans doute, et nombre de mes plants ont été endommagés. J’irai donc en replanter quelques uns que nous aurons fait germer ensemble. Je vous montre comment procéder. »

Il lui indique le terreau dans un sachet tout proche qu’il veille à laisser à la porté de la petite. Il prélève dedans une bonne quantité jusqu’à remplir le pot au deux tiers. Il tasse un peu, puis en rajoute à nouveau. Il tire d’une étagère un bocal de verre contenant des graines de sauge et les dépose dans le pot à intervalles réguliers.

« Vous voyez, comme la serre protège les graines des oiseaux, il n’y a pas à craindre qu’elles ne soient mangées. Nous pouvons donc nous contenter de simplement recouvrir les graines d’un peu de terreau pour les protéger et leur permettre de pousser sereinement. »

Il s’exécute sous l’oeil de la petite. Les graines disparaissent sous la terre.

« Et voilà. »


Il lui désigne un pot devant elle.

« Voulez-vous essayer ? Nous allons faire quelques pots, et nous irons ensuite les placer avec les autres et les arroser, si vous le voulez bien. »

De son expérience propre, rien ne vaut le travail manuel pour oublier un moment de déprime. D’ordinaire, il fait des potions, mais le jardinage marche tout aussi bien, et avec un peu de chance, cela rappellera à la petite Verbena sa maison. Il ne veut certainement pas la déprimer en exacerbant un mal du pays, plutôt lui montrer qu’à Poudlard aussi, dans ces serres, elle peut retrouver un peu de la douceur de son foyer. Poudlard peut être une maison pour elle, même si son départ n’est pas facile, il peut y avoir pour elle l’espoir de jours heureux dans l’école comme il y en a eu pour lui. Bien sur qu’il y avait Potter senior et compagnie. Bien sur qu’il y avait aussi les disputes avec Lily. Mais au milieu de tout ce tumulte, il y avait la bibliothèque et les serres, le parc, les cours, les aurores et les crépuscules. Il y avait cette forêt interdite, le club de Slug, la salle sur Demande où il a trouvé, par chance, un refuge alors qu’il était poursuivi. Poudlard fut pour lui le lieu de son salut et de sa Damnation. Car il ne peut lever les yeux vers les tours sans revoir le visage de son prédécesseur.

1591 mots

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
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Dim 31 Mai - 0:33
Les mots enclenchent chez elle cet éclat dans son regard, ce sérieux et cet écoute d'une élève face à la connaissance de son Mentor ; elle abandonne l'euphorie de sa jeunesse. Son visage ne se ternissait pas, gardant cet éclat, ce rayon de soleil que Severus avait sut raviver en sa simple présence. C'était plutôt contrôlé, maintenu, dans cette mimique criant de maturité. Son regard était vif, s'accrochant aux détails, aux gestes, enregistrant la plus petite information. Les sourcils se firent expressifs, l'image d'une attention portée sur l'ouïe ; ça fronce, ça se mettait sévère, ça haussait d'étonnement... Eirian assimilait le cours que lui offrait son Mentor et le mettait avec ceux qu'elle avait acquis en cours de botanique. Ça se rejoignait et ça se complétait. Elle reconnaissait là les paroles de son professeur de botanique, sur le fonctionnement d'une serre et l'importance des semis. C'était vraiment un tout autre mode pour cultiver les plantes. La cultivation en pot. A la fois similaire et différent de ce qu'il se faisait dans son village ; eux laissaient faire la Nature. On mettait en terre les graines et les pousses, dans une motte de terre fraîchement retournée, et on attendait que le cycle se fasse, que les plus fort éclosent et s'épanouissent. Austère et rude. Mais le « jardinage » avait vraiment une dimension de prendre soin des plantes pour qu'elles puissent grandir. Attentionné et empathique.

De ce fait, entre les cours de botanique et sa propre expérience, cet exercice ne lui semblait pas insurmontable, mais plutôt familier. D'autant plus familier en sachant sur quelles plantes ils allaient travailler tous les deux : sarriette et sauge. Des ingrédients souvent utilisés dans les cataplasmes et les tisanes de ses deux mamies. Eirian était ainsi d'autant plus attentif aux gestes de Severus pour pouvoir comparer leurs deux manières de cultiver ces plantes. Et à la fin de cette démonstration, l'oeil vif de la blaireautin se fit déterminer.

Challenge Accepted.

Eirian remonta ses manches jusqu'aux coudes. Ses deux mains plongèrent directement dans le terreau, se saisissant de la terre à pleines paumes. Le sourire s'étira un peu plus sur ses lèvres. Elle malaxa cette motte entre ses doigts, se réappropriant de cette sensation qu'elle connaissait tant et qui lui manquait. Parce qu'au moins, elle pouvait mettre les mains, ressentir avec son épiderme, non avec des gants comme en cours. Et ce fut un regain, comme revenir au source. La blaireautin déposa la terre dans un pot vide jusqu'au deux tiers. Elle malaxe le tout, tasse, d'un coup de poignet souple et ample qui trahit celle d'une petite boulangère. Elle était presque déçue de ne pas pouvoir continuer à s'imprégner de la terre quand elle remit une nouvelle couche ; elle pourrait passer des heures à faire ça ! Les graines dans sa paume, elle les enfonce légèrement dans le terreau - réflexe gardé de leur technique de cultivation - à une intervalle respectueuse. Un peu de terreau par-dessus, pas énormément puisqu'il n'y a pas d'oiseau dans les parages - hormis Muninn perché au-dessus de la serre - et tada ! elle présenta son pot à Severus d'un sourire rayonnant :

Comme ça ?

Si elle avait bien fait les gestes, bientôt les graines pourront s’épanouir, comme l'était en ce moment même Eirian devant son mentor. Elle semblait revivre, retrouvant le dure labeur qui vous faisait oublier le temps et les petits soucis.
564 mots

Cecil A. Selwyn

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Jeu 3 Déc - 21:22
GRAINES D'ESPÉRANCE

Severus a, assez ironiquement, toujours été un mauvais professeur… mauvais en tous cas dans la qualité de ses rapports avec les étudiants. Il n’est pas aveugle, il sait. Il se souvient de la terreur qu’il a inspiré à bon nombre d’entre eux et sait que s’il peut justifier partiellement son intransigeance par la dangerosité de sa matière, une grande partie de son comportement a toujours eu pour seule justification une ivresse d’être enfin maître de quelque chose : son image, la peur qu’il inspirait. Il a perpétué le grand cycle de s’en prendre à plus faible que soi en faisant subir aux élèves son impatience, son agacement, ses insécurités. Tout cela s’est fait combustible pour la flamme de la colère qui a embrasé sa vie presque toute entière, de son enfance aux derniers feux de la guerre. Désormais, Severus est fatigué, il se sent desséché, comme du beurre étiré sur une trop grande tartine. Et pourtant, il est là, dans cette serre, les bras croisés, il observe le travaille de la petite Verbena. Elle est presque minuscule dans cette serre où les établis sont trop hauts pour sa petite stature et où les pots paraissent démesurés entre ses mains.

Il la voit malaxer la terre, s’appliquer. Elle lui rappelle ce qu’il était au même âge : méticuleux et avide de bien faire. Si on lui avait dit un jour que sa chouchoute parmi les élèves, serait une Poufsouffle… Mais à qui ment-il ? Il y a autre chose, depuis le début : peut-être est-ce son éducation de Verbena… ou le fait qu’elle soit orpheline. Très vite, il n’a pas pu s’empêcher d’attendre d’elle autant qu’il aurait attendu d’un apprenti, toutes proportions de l’âge gardées, évidemment. Il espère la voir s’appliquer dans ses études, il révère secrètement quand elle lui pose des questions et doit cacher systématiquement un sourire attendri lorsqu’il la voit sortir de sa morosité. Lui qui a passé des décennies à être la cause des larmes d’enfants et d’adolescents, peut-être veut-il se racheter en offrant à cette gamine malmenée si jeune par la vie une raison de sourire ? Pour beaucoup des élèves de cette école, abîmés par la guerre, par leur éducation conservatrice dans les préceptes fanatiques de familles au sang pur, il a l’impression d’être impuissant, de ne pouvoir rien faire pour leur offrir le droit d’être des enfants et des adolescents. Pour le petit Carrow, par exemple, que pourrait-il faire ? Mais elle… devant sa détresse, il n’est pas démuni. Il y a la serre. Il y a le club de potions. Il y a ce thé, et le regard attendri de la gamine devant Morsmordre. Est-ce que ça aurait été comme ça d’être parent ?

« Comme ça ? »

La voix de la petite le tire de ses pensées lorsqu’elle bondit devant lui avec un pot parfaitement ensemencé et un grand sourire sur les lèvres. Malgré lui, le labre s’étiole imperceptiblement pour offrir à Eirian le fantôme d’un sourire en retour.

« Parfait, Mademoiselle Almasdottir ! Puisque vous avez le coups de main, pourquoi ne pas m’aider à ensemencer quelques pots supplémentaires ? »

Et le voilà qui met enfin la main à la pâte après avoir observé la petite pour son premier pot. Les gestes sont fluides. Il a l’habitude. Bientôt, il sera temps d’arroser tout ça, et leur petite pause hors du temps sera déjà passée, sans doute… trop tôt. Ce genre de respiration dans un quotidien trop lourd est toujours fini trop tôt.

603 mots



PS : si désolée de cet affreux retard Embarassed

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
hiboux : 385
pictures : Semer les graines de l'espérance (pv. Eirian)  190218090309833479
Mar 9 Mar - 23:17
Ho ! Eirian n'était que joie lorsqu'elle recevait les compliments de son très cher Mentor. Ses mots venaient toujours se loger dans sa poitrine afin de favoriser l'afflux du sang jusqu'à ses joues toutes rondes et juvéniles. Chaque encouragement de la bouche de son Monsieur Severus était une promesse d'un jour meilleur. Qu'importe comment pourrait se finir cette journée, les mots préservaient l'innocence et l'optimisme de l'enfant jusqu'à son coucher. Une prédilection qui n'était guère tenue secrète car ce sourire qui étirait ses lèvres jusqu'aux fossettes n'était pas prête à se faner si tôt. Pire, cela portait ombrage aux cernes creusés sous ses yeux pétillants de malice. Alors si quelqu'un doutait qu'elle était heureuse d'être en ce lieu, en la présence du terrible directeur, cela serait une preuve comme quoi l'ophtalmologie est officiellement plus forte que toute forme de magie - le mystère des sorciers à lunettes seraient résolus.

La motivation, en tout cas, restait au beau fixe. Elle s'exaltait même alors que Severus lui proposait de rester pour ensemencer d'autres pots en sa compagnie. Le sourire de la fillette était presque aveuglant, rehaussait par un hochement de tête vigoureux à sa proposition. Oh elle était sur un petit nuage ! Allant jusqu'à chantonner de sa petite voix fluette pas encore mûris des chansons de son peuple, de cet étrange dialecte. En tant que véritable petite Poufsouffle, Eirian remonta ses manches et prit une pile de pots qui semblaient presque faire la moitié de sa taille. Elle déposa comme elle pût sur l'établis - la pile s'effondrait - mais force est de constater qu'elle était un peu petite. Alors la petite Verbena trouva un caisson de bois et vint le tirer à côté de Severus. Le parfait marchepied. Ha ben voilà, plusieurs centimètres de gagner. Et ce fut dans cette proximité étrangement familière - en voil une étrange famille - que le jardinage continuait. Eirian y mettait toute sa volonté pour prendre le mélange de terreau et de terre pour le déposer dans les pots. Malaxer le tout et prendre précautionneusement les graines pour les planter comme le faisait Severus à ses côtés. Les mains étaient couvertes, même ses joues et le bout du nez - faut pas se frotter le visage, même si ça démange ! Mais la blaireautin semblait en être heureuse. On l'entendait bien, car parfois, elle se mettait à fredonner.

Enfin, il fut temps d'arroser et il y avait comme un calme singulier. Vous savez, ce moment qu'on savourait avec amertume parce qu'on savait que les réjouissances étaient bientôt finies. Bientôt à devoir retrouver cette ambiance pesante. Etouffante. Ce stresse constant. Les cauchemars nocturnes. Les murmures. L'insécurité... Alors cette fois, malgré la tranquillité de l'instant coupé par le glouglous de l'arrosoir, il n'y avait plus les chants des anciens résonnants dans la serre. Le regard d'Eirian était perdu dans les pots, dans cette eau filtrant dans la terre.

Monsieur Severus...

Un faible appel, à travers ses souvenirs qui passaient dans ses yeux vitreux. Le souvenir d'un Directeur humilié dans la grande salle. Un directeur seul, à errer dans les couloirs, qu'elle avait tant cherché avec ses petites mains portant maladroitement un sandwich et un gobelet de thé. Peu de mots furent échangés depuis. Ni au moment où elle lui avait tendu ce repas de fortune, ni après, lorsque l'école se pourrissait de l'intérieur. Quand les voix murmuraient de sordides paroles contre le Directeur. Lorsque la tourment s'écrasait aux portes du bureau à qui on appelait le vil et odieux serpent. Lorsque les regards et les mots se logeaient dans les épaules de cet homme. Et l'enfant lève son regard. Son regard cerné et assombris d'une sincère et tendre inquiétude pour ces yeux aussi fatigués. Aussi ternes. Aussi lasses. Pour cet homme plein de courage qui ne semblait qu'être l'ombre de lui-même.

... est-ce que ça va ?
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