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La prunelle de ses yeux | Uriel
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Ven 1 Mai - 16:23


LA PRUNELLE DE SES YEUX
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

Enamourées, les eaux troubles de la Tamise reflètent les cieux d’une obscure pâleur. Le jour décroît, flamboie à l’horizon et love dans sa gangue duveteuse embrasée l’orbe implacable d’une rouge Soleil. L’astre flamboyant éclaire les traits creusés d’un vieillard avant l’heure marchant paisiblement sous bon costume dans la grande Londres. l’oeil de la grande roue répond aux doigts levés vers le ciel des buildings. Londres moldue où claque le talon de l’aristocrate déchu. Tout observateur ne verrait qu’un homme pressé courant dans les rues, toison blonde remontée sous le feutre, pin’s au revers. S’il est connu dans le monde magique, il passe plus sûrement inaperçu dans les ruelles moldues, et par chance, ici, en périphérie du centre-ville se trouve le lieu qu’il cherche. Une tour d’appartements pointée vers le Paradis, dressé vers les cimes, couronnée de nuages. La famille Lewis vit là, et des journalistes se sont attroupés régulièrement dans les environs dans l’espoir d’apercevoir celui que le journal a présenté à mots ouverts comme son fils. Son fils. L’échine tremble de trouble, la paume gantée se serre sur les coupures de journal encloses en sa poche. Il a le menton haut en remontant la ruelle vers une destination autre. Le profil altier, il papillonne à peine des yeux lorsqu’un reporter en planque s’écarte pour laisser passer celui qui fut jadis Lord Malefoy sans le reconnaître. Il reconnaît à l’enchantement « ne me remarquez pas » quelque usage sur les bas esprits. Et le crissement du papier entre ses phalanges s’intensifie. Il n’est plus question de guerre ou de paix, de bataille ou de vengeance, l’homme doit savoir. Il le doit. L’incertitude lui tenaille l’estomac depuis plusieurs jours et il lui fallut soudoyer un collègue d’Uriel Lewis pour lui arracher l’adresse de la famille Lewis où tous résident actuellement en attendant que se calment les errances journalistiques sur leur perron. Boyaux tordus sous le coup d’une révélation à venir… déjà venue, en vérité. Il ne parvient à s’ôter de la mémoire ce visage si semblable à celui de son père. Jeune, à son âge, les portraits du Manoir Malefoy l’attestent. Uriel Lewis est un Abraxas aux cheveux bouclés un rien moins pâles et au menton un rien plus fin. Mais il a les mêmes yeux, la même prestance. Et le patriarche s’est cru contempler un miroir vers les temps jadis. L’eau gouttée dans la clepsydre trouble sa mémoire, trouble le reflet fugace d’Uriel Lewis superposé à celui des portraits du Manoir Familial. Il a cette certitude au fond des boyaux, un poids sur l’estomac. Et son esprit inquiet a rejoué mille fois l’idiotie de sa jeunesse qui l’a amené au point précis de son existence.

Le pas claquant sur le pavé.
Les épaules voûtées d’avoir trop fui.
Le menton levé vers un ultime espoir.

S’était-il protégé ce jour- là ? Avait-il pris toutes les dispositions qui empêcheraient un rejeton au sang impur de venir souiller sa lignée ? Lorsqu’il a brisé sous lui le corps d’un être inférieur, s’est-il enquit des conséquences à venir ? Elles vivent, les forces inébranlables de l’Univers Et Uriel avec elles. L’être inférieur prend un nom, un visage. Miss Mappleton, une née moldue joviale. Elle cesse de n’être qu’une victime dans l’écho interminable de ses péchés pour irradier, transformer, transcender son geste. Par delà les ans, un garçon lui est venu, et avec lui la chance de faire un bien, au moins, avant de mourir. Désespérance répondu à la promesse d’un salut. Et il doit le retrouver, son fils. Il n’a plus qu’en tête cette obsession. Fuite éperdue. Il n’est pas revenu auprès des siens, ni de Drago, ni de Narcissa. Il n’a pas repris contact avec ses alliés temporaires. Ni Ministre, ni Moira qui lui a offert pourtant l’ardeur d’un envol après la Chute. C’est auprès d’elle, dans l’urgence qu’il s’est rendu après avoir perdu son poste à Poudlard. une folie l’a empêché de revenir au Manoir. Domaine de ses ancêtres, il s’est désormais fait domaine de Drago, l’actuel Lord de sa lignée, et de Narcissa. Mariage de convenance où le respect mutuel s’est mué en venin. Il abhorre cette femme qui tombent dans les travers jadis siens. Et il se sait avoir été pis père que mari pour son fils. Ses deux fils.

Les cieux se couvrent, dissipent la clarté sépulcrale du crépuscule. Flammes courent sur l’horizon avant qu’il n’en reste qu’un voile de braises et de cendres messagères de nuit. Les voûtes célestes demeurent éternelles tandis que le destin des hommes se fracasse en contrebas. Laquelle de ces étoiles lui offrira ce qu’il est venu chercher ? S’enfonçant dans les entrailles moribondes de la ville moldue où les flaques sur le sol se font liqueur sous l’éclairage urbain, il parvient enfin au lieu dit. Un coup d’oeil à une élégante montre à gousset lui apprend qu’il est bien temps. Son contact lui a indiqué qu’Uriel Lewis achevait le travail vers dix neuf heures et que le domicile de ses proches n’était plus connecté au réseau de cheminette, sa famille ayant souhaité avoir la paix. Il devrait à tout moment apparaître dans les environs. Embusqué comme un criminel, tapis dans l’ombre prêt à fondre sur sa proie, Lucius Malefoy guette. Il ne sait encore ce qu’il dira ou fera. Il a pensé à mille scenarii, mais l’avenir seul dira lequel il choisira.

Enfin, l’éphèbe paraît à l’horizon. Visage neutre, pas rapide, à quoi peut-il bien penser pour sembler si distant ? Curiosité dévore le coeur comme le feu en ferait du papier. Il ressemble à Abraxas, pas de doute possible. L’altier visage du Lord éteint est gravé au fer rouge dans la caboche de son fils qui jamais n’oublia ni sa froideur ni sa rudesse. Et lui ? Comment est-il, lui ? Uriel Lewis, ce Malefoy ignoré. Ce Malefoy qu’il n’a pas élevé ? A-t-il su devenir un homme meilleur loin de l’influence délétère de sa famille ? S’en assurer, seulement, et puis disparaître enfin. Il jaillit des ombres lorsque le jeune homme passe à sa portée, baguette dans la manche. Il plaque la paume gantée sur le visage de son fils, lui ceinture le côté sans lui laisser le temps de réagir et apparaît ailleurs. A n’en pas douter, tous les voyants du Ministère son allumés : une signature magique inconnue, altérée par la malédiction qui lui dévore l’échine, a pratiqué un enchantement dans un quartier résidentiel moldu. De quoi faire voler les notes de service dans les couloirs. Mais il est loin, déjà, son fils avec lui. Et lorsqu’il relâche son étreinte, c’est pour mieux regarder le visage de son enfant revenu en ses terres. Au Nord du Domaine. Il est apparu à la lisière des terres de feu, non loin de la forêt interdite séparant les possessions de sa famille du domaine de Poudlard. Il est parfois venu jusqu’à ces falaises où la roche se jette dans les flots tempétueux avec Drago, lui montrant le bois touffu qui le sépare de ce qui serait sa future école. Il est loin le temps de l’insouciance. « Uriel Lewis. » Le nom est murmuré avec douceur tandis que les phalanges ôtent le couvre chef moldu pour révéler les traits de l’homme le plus recherché de l’Île. « Pardonnez-moi ce menu enlèvement, j’espérais vous rencontrer, jeune homme, et je doutais que vous eussiez été enclin à répondre à une missive après l’éloquente prise de parole qui fut la vôtre à mon encontre. » Jouer l’ignorance ne sauvera pas le patriarche, il ne le voit que trop. Sous les os, le coeur cavalcade et il s’enivre de voir devant lui le portrait vivant de ses ancêtres. Uriel Lewis est son enfant, il en est assuré.
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Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
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Sam 2 Mai - 20:32



LA PRUNELLE DE SES YEUX

Une journée ordinaire en tous points ; C’est ce qui s’est déroulé du levé au coucher pour toi. Voilà maintenant presque dix jours que tu as lâché la bombe dans la presse. Une grosse semaine à fuir les journalistes, t’abandonner aux étreintes de @Djouqed, broyer du noir sur le canapé d’@Erin McAllister, te faire mettre le grappin dessus par @Nasiya Abasinde et passer pour un gros raciste que tu n’es pas, passer du temps auprès de ton père et de tes oncles et tantes, retourner travailler en affrontant les chuchotements envahissants de tes collègues… En somme, rien que du bien éreintant. Tu repenses à ta journée, non sans agacement. Tu as encore entendu des collègues s’inquiéter du récent recrutement partiel d’@Henry Milford, qui, si ce qui se dit est vrai, est un vampire. Alors tu t’es énervé, il faut dire que tu es particulièrement irritable depuis ces derniers jours qui ne t’ont, décidément pas fait de cadeau. C’est comme si tu commençais soudainement à prendre la mesure, et de la mort de ta mère et de ton douloureux héritage familial. Et @Engel Bauer et tes potes en prison ne t’aide certainement pas à te sentir mieux… Putain, tu tuerais pour prendre une pinte avec Andréas le temps d’un soir. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que lorsque tes grognasses de collègues se sont fendues de remarques déplacées sur Henry Milford lors d’une réunion administrative particulièrement inutile, tu aies pété un câble et claironné « si personne ne veut le faire, je vais aller les lui porter ces fucking dossiers ! On peut aller droit au but ? Les soignants n’ont pas que ça à foutre : on a des patients nécessitant nos soins, bon Dieu ! » Un silence de mort s’en est suivi, puis l’on t’a promis, pour le lendemain, la pile de dossiers à transmettre au vampire avant que la réunion ne reprenne son cours. Okay, tu l’avoues, peut-être y es-tu allé un peu fort… Il faut dire que ta place de représentant des infirmiers dans les réunions administratives t’a été confiée cette année parce que d’ordinaire, tu n’élèves pas la voix, que tu es concis et précis dans tes revendications et que tu es unanimement apprécié de tous. Mais là… Si tu avais su que cette place incluait de se farcir des réunions à la con avec un ramassis d’imbéciles des secteurs administratifs qui voient l’hôpital comme une entreprise plutôt que comme un lieu de soin à la personne, tu aurais peut-être réfléchi à deux fois avant d’accepter le job… enfin, pardon, l’insigne honneur de perdre ton temps dans des rencontres inutiles et non rémunérées pour la seule gloire de représenter tes petits collègues.

Tu fronces les sourcils en te remémorant les cas qui ont suivi. Il y a encore eu une urgence de désartibulation d’un jeune s’entraînant à passer son permis de transplanage sans supervision. Tous les ans, pourtant, le ministère se farcit des campagnes à la con pour rappeler aux jeunes sorciers que le transplanage nécessite une licence et un entraînement supervisé par un formateur, et crac. Il y en a toujours un pour refuser de se payer des cours et tenter comme un grand, chez lui. Tu laisses un soupir s’échapper. Tu n’as eu aucune compassion pour ce petit con quand il a fallu lui réassembler la jambe coupée net par sa connerie. D’ailleurs, tu sais qu’il passera les trois prochains jours à l’hôpital, ça lui fera les pieds !

Tu as besoin de marcher, alors cette fois, tu as décidé de ne pas transplaner sur le perron de ton oncle qui vous héberge, ton père et toi, le temps que les vautours de la presse cessent de vous tourner autour comme des charognards. Tu aurais peut-être du revoir tes plans, car avant même que tu n’aies pu dire « Dumbledore », voilà qu’une main gantée s’abat sur ta bouche pour t’empêcher de crier et que tu sens le distinctif fourmillement dans l’estomac du transplanage d’escorte. Aussitôt, Londres laisse place à une falaise où le vent hurle à la mort. Une lisière de bois non loin ouvre sur une forêt qui semble aussi glauque et noire que la Forêt Interdite aux abords de Poudlard, et la tête te tourne un peu lorsque les mains de ton ravisseur te lâchent. Aussitôt, tu fouilles la poche de ta veste pour brandir ta baguette vers ton agresseur, et tu te figes, baguette levée vers le visage d’un homme qui t’accueille avec une désinvolture confondante. Lucius fucking Malefoy. C’est la première fois que tu le vois d’aussi près, même si tu as longuement étudié son avis de recherche depuis la révélation de tes origines. Quelque part, tu lui ressembles. Ça t’a fait mal la première fois que tu t’es regardé dans une glace avec l’avis de recherche à côté et que tu as contemplé vos similarités. Tes cheveux sont ondulés et un peu plus sombres que ceux des Malefoy, mais les yeux, le nez et même la bouche sont ceux de cet enfoiré.

– J’espère que tu ne t’attends pas à ce que je t’appelle « Papa », parce que tu risques d’être déçu, salaud !


Ta main tremble, et tu ne peux que te souvenir de la voix grave de @Severus Rogue lorsque vous avez discuté de ton lignage. Tu te souviens de sa mise en garde. De sa promesse ; « Je pense cependant que Lucius Malefoy ignore qu’il a eu un autre fils. S’il l’avait su… ma foi, vous ne seriez très probablement plus en vie à l'heure qu'il est. » Est ce pour cela qu’il se dresse face à toi, le fumier qui a violé ta mère ? Veut-il s’assurer que tu ne puisses lui faire payer ses crimes et réclamer vengeance pour toutes les victimes de ses sombres exactions qui ne peuvent appeler la foudre de Jupiter sur son crâne ? Toi, tu peux le faire. Toi, tu peux le tuer, ici et maintenant, même si c’est la dernière chose qu’il te reste à faire.

Ou bien tu peux faire autre chose. Tu peux le faire souffrir comme il a fait souffrir ta mère. Le tuer serait une fin bien trop douce. Tu peux t’inspirer de Djouqed, de sa finesse. Tu peux compter sur lui et sur ses idées pour détruire la lignée qui t’a enfantée malgré elle. Les jours des Malefoy sont comptés, désormais, et tu comptes bien être le bourreau qui les mènera à l’échafaud. Alors tu lâches un souffle profond, ta main tremble et tu sens l’adrénaline courir dans tes veines. Mais tu te forces à baisser la main pour mieux le regarder, le jauger, le juger.

– Qu’est-ce que tu veux ?

Tu es prudent, sur tes gardes. Tu n’as jamais été un duelliste d’exception, mais tu te tiens prêt à te défendre s’il choisissait d’ouvrir le feu. Tu n’aurais pas l’ombre d’une chance face à ce criminel, tu le sais, tu en es certain. Il a échappé si longtemps à la justice et a été un des lieutenants de Vous-savez-qui. Il ne peut qu’être redoutable. Mais tu es prêt à la défendre chèrement, cette vie qu’il menace de te prendre. Et rescapé de ta terreur de mourir, ici et maintenant et de ta fureurs mêlées, il te reste un soupçon de curiosité. A quoi rime cette connerie ?

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Dim 3 Mai - 18:46


LA PRUNELLE DE SES YEUX
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

Vents et marées hurlent sur les récifs tandis que se noircissent l’horizon et le tour de la conversation. Le joli minois est ireux, la carcasse bouillonnante, et même dans l’affrontement, pourtant, lorsqu’il dégaine sa baguette magique pour viser l’aristocrate déchu, il est auréolé de cette superbe digne de ses ancêtres. Myocarde tambourine dans les côtes jusqu’à les faire exploser de fierté et de douleur. Son aîné le vise, prêt à frapper, prêt à l’atteindre et envoyer au tombeau le monarque déchu. Il sait, Lucius Malefoy, qu’il n’y a pas de rédemption possible pour lui, aucune voie pour le mener au Purgatoire plutôt que dans les Sept Enfers. Et Dante prophétise sa descente aux entrailles du monde dont chacun sait qu’on ne ressort pas. Le gouffre est béant sous ses pieds, et un fracas vert sorti de la baguette d’Uriel Lewis l’y précipitera peut-être. Il a levé les mains en signe de reddition prêt à affronter le courroux du seul juge auquel il offre volontiers le privilège de l’ensevelir sous le marbre. Le blâme tombe sous le masque des insultes. Dans l’emportement, Uriel devient l’aristocrate qui devrait être à la tête de cette famille décadente. « Un Malefoy n’a pas de maître ». Combien de fois l’a-t-il entendue, cette maxime ? Combien de fois l’a-t-il dite lui-même à son fils ? Mais il sait que cela s’est avéré faux. Abraxas, depuis la nuit où il se fit chevalier de Walpurgis auprès du Seigneur des Ténèbres, a damné trois générations de Malefoy à ramper dans la fange pour glaner les miettes d’un empire qui ne leur fut jamais destiné.

Alors Uriel, dressé devant lui, prêt à affronter son courroux avec la main tremblante, la baguette rivée vers le coeur de son père lui fait l’effet du premier vrai Malefoy que cette terre ait connue depuis les ancêtres illustres qui la conquirent et la protégèrent. Et il est en rogne, celui qui s’adresse si familièrement à lui en l’affublant d’invectives. « Je ne m’attendez pas à ce que vous me tombiez dans les bras, Uriel, si cela peut vous rassurer. » Le spectre d’un sourire flotte sur ses lèvres. N’avoir plus rien à perdre rend un homme frondeur jusqu’à la déraison. Mais le mal lui gagne le côté, et le voici, solitaire pilier levé pour affronter le courroux du Juste. Les paumes vers le ciel, il attend le jugement Divin et s’en trouve presque atterré de voir son enfant baisser la baguette en signe d’apaisement. Souffle court, la cage thoracique s’est faite trop étroite pour les vents contraires d’émotions trop longuement réprimées. Ce qu’il veut ? Que veut-il ? La rédemption, il ne l’aura pas, et un Malefoy ne supplie jamais, même dans la tourmente. Pourquoi ce geste fou ? L’aveu exhale l’acidité de ses parfums. « Je voulais en avoir le coeur net. Je voulais savoir. » Les paumes retombent le long du corps. « C’était il y a vingt-sept ans, peu ou proue. Quel jour êtes vous né ? » La voix vacille, tremble sous l’inquisition de la glace pâle de deux iris plongés dans l’émoi de son âme. « Je suis désolé d’avoir causé tant de peine à votre mère et de vous avoir jeté dans ce monde avec une si lourde croix à porter. » Attendre le couperet. Attendre la sentence. La nuque est déjà voûtée, présentée à la lame étincelante de la guillotine. Coeur lourd, prêt à se rompre sous l’étau de la culpabilité. Il ne nie rien. Si son fils le tue, peut-être pourra-t-il connaître la vie dans le trépas.  
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Uriel J. Lewis

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Lun 4 Mai - 11:24



LA PRUNELLE DE SES YEUX

Tu as mille pensées à la seconde qui se téléscopent dans le crâne en voyant le Lord déchu des Malefoy devant toi. Tu n’arrives pas à savoir si tu dois t’énerver, le tuer, le frapper pour lui ôter ce petit sourire arrogant des lèvres. Tu le hais, c’est un fait. Tu le hais infiniment, mais tu respectes aussi infiniment la mémoire de ta mère qui n’aurait sans doute pas voulu te voir devenir un homme aussi vile que son agresseur. Alors tu luttes. Il est communément admis que certains infinis sont plus grands que d’autres… Alors tu luttes, et tu cherches à savoir lequel de ces deux infinis aura la main sur tes prochaines actions. Ton regard est dur, tu crispes la main sur ta baguette. Comme ça te démange de faire quelque chose. Tu as l’impression que chaque mot qui sort de sa bouche est une provocation qui t’est personnellement adressée. Tu sais que tu es aveuglé par ta haine, ton mépris pour cet homme, mais tu ne parviens pas à faire le geste. Lever la baguette. Tu n’arrives pas à dire le mot. Doloris. Alors tu le regardes avec décain.

– Je ne crois pas t’avoir permis d’être familier avec moi. Ce sera ‘monsieur Lewis’ pour toi. Mon prénom somme comme une insulte dans ta bouche, Malefoy.

Tu sais que tu ressembles à un gamin en colère et rien de plus. Alors tu toises ton aîné. Si la différence entre le vouvoiement et le tutoiement en anglais n’existe pas, tu sais que tu aurais certainement pris un malin plaisir à le provoquer encore un peu plus dans d’autres langues. Alors tu guettes. S’il pouvait faire un geste pour t’attaquer, cela te donnerait une excuse pour la Justice et pour apaiser ta conscience. « Légitime défense ». Quoi de mieux pour s’en tirer. Pourtant, il ne t’attaque pas, il reprend la parole, et pour la première fois de l’entrevue, tu sens quelque chose s’agiter dans ton estomac. Tu viens d’obtenir la confirmation qu’il ne savait pas. Tu viens d’obtenir la confirmation que la prophétie de Severus était vraie : s’il avait su, tu serais sans doute déjà mort et ta mère avec lui. Tu as la main qui tremble férocement sur la baguette. Tes phalanges sont pâles à force de serrer le bout de bois, l’arme qu’il y a dans ta main. Cette arme qui peut être à la fois source d’enchantement et de destruction.

Il te demande ta date de naissance. Comme s’il voulait reconstruire le fil de ta vie, te connaître. Un sentiment d’effroi te parcoure le corps. Tu fronces les sourcils, tu sens la rage bouillonner. Tu n’aimes pas t’énerver, tu ne veux pas t’énerver, tu ne veux pas t’en… trop tard. Lorsqu’il te présente ses excuses, tu vois rouge. De quel droit ? De quel fucking droit ? Tu fais un pas vif, un deuxième. Ta baguette serrée dans ton poing. L’autre valdingue dans sa face, imprimant sur sa joue la tête de serpent de la bague de Djouqed. Tu sens la chaleur de sa peau un bref moment contre ses phalanges, puis la dureté de son os. Et le choc se répercute dans tout ton bras, dans ton être. Tu le vois tituber. Tu as frappé l’agresseur de ta mère, et tu ne rêves que de recommencer.

– le 12 avril 76, connard ! Pourquoi ça t’intéresse soudainement ? Tu as prévu d’offrir un cadeau à ton bâtard ? De le tuer, peut-être, pour protéger l’héritage de ton précieux héritier ? Si tu m’avais trouvé avant, tu sais très bien qu’on ne serait pas en train de parler et que tu nous aurais achevés ma mère et moi sans un regret pour préserver ta lignée décadente ! Alors de quel droit ? De. Quel. Droit ? J’en ai rien à foutre de tes excuses, rien à foutre de tes regrets. Tu vas crever, Malefoy, tu vas crever aujourd’hui parce que je vais venger ma mère.

Tu brandis à nouveau ta baguette sur lui. l’adrénaline pulse dans tout ton être, et dans un flash, tu vois le visage désappointé de ton père. Ton vrai père. Jonas Lewis. Et tu hésites, juste une seconde.

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Mar 12 Mai - 19:55


LA PRUNELLE DE SES YEUX
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

Ire flamboie, tempête se rapproche et claquemure la contenance dans l’oeil du cyclone. Un instant de calme avant que la rage ne se déchaîne et balaie tout sur son passage. L’aristocrate parle et les vannes de la haine s’ouvrent. A peine a-t-il l’heure d’apercevoir les phalanges dans son champ de vision que la douleur irradie dans sa pommette et l’intérieur de sa joue. La peau a cogné sur l’émail implacable de ses dents. Chair tendre déchiquetée. La bouche saigne. Il vacille, il titube. Quelques pas en arrière, le corps ployé en avant. Il porte la main à cette joue traversée de douleur et glaviote une tache carmine sur l’herbe fraîche. Sanguine poisse crachée sur les feuilles. Le goût ferrugineux lui emplie les lèvres et le gosier, il tousse. L’oeil rendu vitreux par les larmes de surprise et de douleur mêlées se lève vers son fils. Il ne l’a pas vu venir. Il ne l’a pas volé, non plus.

Le gamin est auréolé de sa fureur. Ses joues hâlées par l’ire, sa pupille ombrageuse s’apprête déjà à porter le coup fatal suivant. Si l’oeil pouvait tuer, il n’aurait pas fait de vieux os, le cacochyme compère Malefoy. Il se redresse, les phalanges piquetées de la brûlure de sa propre douleur. Verser le sang. Une baguette le menace, brandie comme un fleuret. Il ne fait que peu de doute quant à l’irrépressible envie de son vis à vis de l’achever. Son esprit embrumé par la soudaineté de l’action n’a accroché qu’une information au vol. Le douze avril mille neuf-cent-soixante-seize. Un peu avant neuf mois. Car il se souvient de la date, à son coeur défendant. Il lui a fallu fouiller dans la mémoire, mais il se souvient de la date à laquelle ses exactions ont conduit à l’ivresse de cette existence là. Uriel Malefoy. Comme il est ironique que ce gamin là qui ne fut pas élevé par ses soins fasse plus pour l’honneur de sa lignée en quelques secondes que des générations avant lui. La bouche et le coeur du vieillard saignent pareillement. Il voit combien il a failli à sa destinée, à son nom, à sa maison. Ses actions comme celles de son père avant lui ne pouvaient conduire qu’à la ruine de son nom. C’est justice perverse qu’il s’apprête à mourir de la main de son bâtard, mais justice tout de même. Lorsqu’il plonge dans l’ire insondable de ces yeux, ses yeux< sur le visage d’un autre il sait que ce bourreau est peut-être le seul dont il reconnaisse la légitimité et la souveraineté.

Ses genoux ploient, se fracassent dans l’herbe tendre. La mort de la guerre lui a décillé le regard, et il est de ces hommes qui quêtent leur rédemption trop tard, sur leur lit de mort. Melchior aurait honte, sans doute. Le vieillard au minois fripé le juge. Il peut sentir sur son échine le poids de sa désapprobation. Mais cela n’est rien. Rien à côté de l’instant tremblant où il est tenu en joue par un fils prodige venu lui apporter le Jugement Dernier sur un plateau. Il tire baguette de sa manche et la pose dans l’herbe. « Je suis prêt, faites ce que vous avez à faire. » Résignation traversée d’un sursaut. Le veut-il, que ce fils sorti des limbes se salisse les mains pour lui ? Le veut-il ? Le patriarche déchu n’a pas eu l’ombre d’un doute quand il s’est agit de jeter son héritier sur les mêmes sombres chemins que lui. Pourquoi hésite-t-il pour ce gamin ? Son âme tressaille. « Je suis mourant, cependant. Je crains que votre geste ne soit que de hâter l’inévitable. Si vraiment votre coeur est résolu à devenir un meurtrier par vengeance, faites-le. Je ne vous arrêterai pas. » Et il clôt les yeux, inspirant une bouffée des embruns fracassant la falaise toute proche.
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Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
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Mer 20 Mai - 20:40



LA PRUNELLE DE SES YEUX

La baguette tremble, le bras tremble, tout ton être tremble. Il est à genoux devant toi, son arme a roulé sur le sol, cette baguette puant le luxe comme Lucius Malefoy. Cette baguette que tu n’as qu’une envie : briser en deux. Il est à genoux, le bourreau de ta mère, l’auteur de tes jours, et tu as sur la langue les impardonnables. Tu ne les as jamais lancés, mais tu le hais suffisamment pour rêver de faire justice toi-même. L’envoyer ad patres avant de finir toi-même en taule… ou décoré d’une médaille pour avoir mis fin au règne d’un tyran déchu mais néanmoins encore capable de temps de mal. Car tu as mal. Vraiment mal. Le voir est une souffrance. Le voir est une douleur de tous les instants. La douleur occulte ton jugement. Tu entends des dizaines de voix se téléscoper dans tes souvenirs. Djouqed et son plan. Les préceptes moraux enseignés par Lord Fawley, par ton père. La froideur de ta mère lorsqu’enfant, tu posais des questions sur ton « véritable père ». Tu l’as devant toi, ce vaurien. Car il ne vaut rien, l’homme capable de violer une femme simplement parce qu’il considère son sang impur. Il ne vaut rien, et il mérite la mort.

Et le souvenir d’un livre, lointain, très lointain, revient dans ta mémoire. Tu es en deuxième année, à Poudlard. Ton père t’a offert le Seigneur des Anneaux. Tu t’es planqué à la bibliothèque avant sa fermeture, bien décidé à passer la nuit là. Tu ne sais pas encore que Rogue te trouvera au cours de la nuit et qu’il t’enverra, non pas dans ton dortoir, mais à l’infirmerie, prétextant que tu es venu le trouver pour une grosse migraine. Alors tu es dans cette bibliothèque, et tu lis les mots laissés pour toi par Tolkien : « Nombreux sont ceux qui vivent et méritent la mort. Et certains qui meurent méritent la vie. Pouvez-vous la leur donner ? Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort en jugement. » Tu trembles. Tu te souviens de combien ces mots t’avaient marqué à l’époque. Tu te souviens de cette bouffée d’inspiration transcendante, de cette impression d’avoir trouvé entre ces pages de papier jauni un secret de l’univers. Ce souvenir plus que les mots ou l’attitude de Lucius Malefoy tempèrent ton ardeur et tu finis par baisser le bras, le poing crispé sur la baguette.

Tu sens presque ta magie crépiter autour de toi tellement tu manques de contrôle sur tes émotions. Tu cherches tes mots, tu cherches à les choisir soigneusement. Ton éducation chez les choeurs célestes t’a appris le poids des paroles, et tu prends de longues inspirations pour essayer de te calmer. Tu fermes les yeux, brièvement. Une larme se fraye un chemin sur ta joue, et dans le tumulte de ta détresse, c’est la figure rassurante de Djouqed qui parle par ta bouche, presque malgré toi.

- ça aurait été tellement plus facile si vous m’aviez imploré de vous épargner, Malefoy… Dans un accès de rage, je vous aurais tué et tout serait fini pour vous comme pour moi... Mais vous vivrez en dépit de votre soi-disant état de santé. Vous vivrez et vous répondrez de vos crimes en vous livrant à la justice. Vous répondrez de tous vos crimes et payerez toutes vos dettes d’une façon ou d’une autre. j’obtiendrai justice pour le mal que vous avez fait à ma famille, Malefoy. D’une façon ou d’une autre. Vous avez détruit ma famille, je détruirai la vôtre en vous envoyant en taule. Pensez-vous que le Ministère se privera de vous exhiber comme un trophée ? Pensez-vous que la réputation de votre famille s’en remettra ? Vous les avez traîné dans la boue, Malefoy. Ces grands Lords qui vous ont précédés, comme ils doivent rire du pathétique fugitif que vous êtes aujourd’hui.

La baguette se tend et un « accio » jaillit de la bouche pour attraper la baguette de Lucius Malefoy au sol. Tu l’agrippes, tu la fais rouler entre les doigts. Un bel objet, soigneusement réalisé. Sans doute le travail d’Ollivander. La colère bouillonne. Tu te bats contre cette envie de la casser en deux, tu luttes contre l’envie de l’embraser pour lire le désespoir de perdre son arme dans ces yeux là où ne flambait jadis que l’arrogance. Tu veux le blesser. Le blesser plus que le tuer.

- Et que dira mon cher demi frère quand il saura que son père n’est qu’une chiffe molle qui a été incapable de faire quoi que ce soit au cours de sa vie sinon ramper et s’agenouiller ? Devant le Ministère, devant Tom Jedusor et maintenant devant le bâtard qu’il a eu avec une née moldue ? Il le sait, votre parfait petit prince, qu’il a été à l’école en même temps que celui dont la simple existence menace son statut ? Je ne suis pas un abruti, Malefoy : je sais très bien que votre repentir ne vaudra rien tant qu’il ne sera pas étayé par des actes. Mais je suis certain que vous préférez ramper devant un nouveau bourreau en vous voilant la face plutôt que de faire ce que la morale vous commanderait de faire… Enfin, s’il vous en reste.

Tu trembles. Tu le hais. Tu hais cet homme de toute ton âme. Tu es alerte, à peine capable de te contrôler. Ta rage est froide. Glaciale. Ta voix sèche et ton visage transfiguré par le poids de tes sentiments. Tu n’as jamais autant haï un homme, et c’est peut-être pour cela que les insultes te viennent si aisément. Pour cela aussi, peut-être, que tu veux le voir souffrir et ramper. Que tu veux l’entendre supplier. Est-ce que cela apaise ta peine ? Non. Cela nourrit le feu de ton ire et ta soif de vengeance. C’est une bien sombre route sur laquelle les paroles de Djouqed t’ont lancé, et tu es trop aveuglé pour t’en rendre compte. Ses mots chantent encore à ton oreille et sa bague, maculée du sang de ton père, brille férocement autour de ton index. Et dans ta main, la baguette rouge du bourreau de ta mère, toute prête à être annihilée.

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Sam 6 Juin - 10:50


La prunelle de ses yeuxCela fait des heures, maintenant, que tu as les épaules voûtées sur ton bureau. Les papelards s’entassent si bien que nul autre que toi ne saurait où donner de la tête. Tu n’es pas désordonné, ta vie est juste bien trop remplie pour que tu ne puisses l’organiser dans une pile bien nette rangée sur le coin de ton office. Alors tu tries, comme tu peux, en tas, et tu tâches d’ordonner la liste de tes priorités pour ne laisser filer aucune chance que tu aurais pu saisir. Tu es dans une impasse, tu le sens, jour après jour, et il n’y a plus, auprès de toi, la présence apaisante d’Astoria pour t’offrir un peu de réconfort. Alors tu te perds dans le travail pour mieux oublier son absence et la douleur profonde qu’elle laisse au fond de ton âme.

Tu ne quittes plus que rarement ce bureau qui fut jadis celui de ton père. Sur ces étagères, les mémoires de tes ancêtres consignés dans des journaux. Tu t’es mis à en tenir un, aussi. Tu lègueras peut-être à tes enfants le nom Malefoy dans un état plus rutilant que tu le reçus. Tu y travailles, en tous cas. Tu veux rendre à ta famille sa gloire d’antan. Mais tu n’y parviendras pas. Pas tout seul. Et ta mère… Quelque chose s’est brisé entre vous depuis la mort de ta femme. Tu ne sais pas mettre le doigt précisément sur ce qui te perturbe, mais il y a quelque chose. Est-ce cette impression de n’être qu’une marionnette entre ses mains ? Elle est là, pourtant, elle t’aime, tu le sais. Elle t’a toujours choyé et protégé. Pourtant, le doute s’infiltre dans ton esprit, insidieux. Son combat est juste : le gouvernement Potter vous prive de ce qui était légitimement vôtre ! Même Weasley, ce traître à son sang, le reconnaît et est revenu de son amitié avec Saint Potter. Si ce n’est pas un signe, ça ! Mais tu sens de plus en pus une distance avec elle. Avec ses choix. T’a-t-elle consulté à propos du concert de Bauer ? Tu n’en as pas souvenir. C’est ton nom, pourtant, qu’elle a exhibé sur la place publique. Ton nom, ton titre. Car de telles manifestations ne pouvaient être orchestrées que par le Lord d’une maison… Elle usurpe ton autorité, tu commences à le sentir, et cela te déplaît.

Tes doigts se crispent sur la plume jusqu’à ce qu’un craquement sonore se fasse entendre. Tu regardes ta main droite et la plume d’oie brisée entre tes phalanges, comme hébété, tiré douloureusement d’un mauvais rêve. Les taches d’encre maculent ta peau, coulent sur ton parchemin et le bois d’un bureau plus vieux que toi. D’un geste rageur, tu repousses la plume au loin et sors ta baguette. Un reparo , un evanesco et il n’y paraît plus. Tu pousses un soupir avant de te remettre au travail. Pourquoi faut-il que les constitutions du Monde Magique soient aussi compliquées et contradictoires ? Pourquoi n’y a-t-il pas un endroit soulignant « les sangs purs gouvernent, que le bas peuple aille se faire mettre » ? Ce serait trop évident naturellement. Non, il te faut chercher, chercher encore toutes les failles de la politique de Potter pour les exposer au Magenmagot. Il y en a plusieurs qui devraient évidemment faire tiquer tout le monde : le titre Black, pour commencer… Et puis cette réserve magique ! N’y a-t-il que toi qui trouve que cela sent l’armée parallèle ? Mais tu es Lord, et tu vis sur les terres de feu… ta position n’est pas très enviable… A vrai dire, tu n’as pas compris le geste de ta mère : elle a voulu faire pression, évidemment… mais se rend-elle compte que le mouvement n’a pas été suivi par tous les Lords… qu’en fait il n’a été que très peu suivi, ce qui vous place dans une position faible ? Quelle légitimité as-tu à siéger à un gouvernement de terres qui ne sont plus les tiennes ? C’est presque surprenant que Potter n’en ait pas profité pour déchoir vos familles de leurs titres et prérogatives. C’est ce que tu aurais fait, immédiatement, pour couper court à la rebellions. Ah ça, si Potter avait eu deux sous de jugeote, vous seriez bien dans la merde.

Tandis que tu te prends la tête entre les mains, tu sens quelque chose de magie autour de toi. Une alarme résonne dans ta magie. Quelqu’un est entré sur tes terres. En tant que Lord, tu es aussi capable d’exercer un certain contrôle sur les protections magiques de tes terres. Évidemment, ta mère t’a demander à ce que tu l’ajoutes dans la gestion des protections, et tu l’as fait… Comme tu le regrettes, désormais, de lui avoir laissé autant de pouvoir sur les terres Malefoy. Tu perçois l’alarme, en tous cas. Tu te lèves, passes dans le salon. Ta mère aussi l’a senti. « Je vais aller voir ce qu’il en est, mère, ne vous dérangez pas. C’est sans doute peu de chose, encore un journaliste qui a voulu venir fouiner. » C’est déjà arrivé plusieurs fois. Tu attrapes ton manteau et transplane jusqu’au nord de ton domaine. C’est de là que l’alarme vient. Une côte venteuse, en bordure de la forêt interdite, à l’extrême nord de vos possessions. Autant dire le coin le plus paumé des terres Malefoy. Un endroit parfait pour quiconque voudrait entrer illégalement sur ton domaine. Quelqu’un qui connaîtrait l’endroit, évidemment… Quelqu’un a du ramener sur vos terres une personne non autorisée, et cela t’inquiète. Ce ne devrait même pas être possible à moins que ces gens aient suffisamment de sang Malefoy dans les veines. Des cousins ? Qui n’est pas autorisé dans les cercles familiaux suffisamment proches pour ne pas être rejetés ? Le frère Slughorn revenu à la raison, peut-être ? Oui, c’est peut-être ce @Damocles Slughorn dont tu as entendu parler.

Tu marches rapidement, tu vois des silhouettes au loin. Le vent te fait pleurer les yeux, et ce n’est que lorsque tu devines l’une des silhouettes à genoux, tenue en joue, que tu sors ta baguette, sur le qui vive. Tu te mets à courir. Le vent porte des voix. Tu reconnais le timbre de ton père. Ton sang ne fait qu’un tour. Ton père est prostré, à genoux devant un visage que tu ne peux oublier. @Uriel J. Lewis. Et il est entré sur tes terres sans être rejeté par les barrières. Pour toi, cela suffit à prouver la culpabilité de ton père. Tu te souviens de lui, Lewis. Tu te souviens de ce prétendu né moldu moqué à Serpentard. Même s’il était plus vieux que toi, toi aussi tu l’a pris de haut ce blondinet à l’air trop doux. De toute façon, ce n’était manifestement pas un vrai serpentard : il était toujours fourré avec des élèves d’autres maison. Tu captures la fin de sa tirade en arrivant sur son côté. Même sa voix, bordel, même sa voix ressemble aux vôtres.

« … demi frère quand il saura que son père n’est qu’une chiffe molle qui a été incapable de faire quoi que ce soit au cours de sa vie sinon ramper et s’agenouiller ? Devant le Ministère, devant Tom Jedusor et maintenant devant le bâtard qu’il a eu avec une née moldue ? Il le sait, votre parfait petit prince, qu’il a été à l’école en même temps que celui dont la simple existence menace son statut ? Je ne suis pas un abruti, Malefoy : je sais très bien que votre repentir ne vaudra rien tant qu’il ne sera pas étayé par des actes. Mais je suis certain que vous préférez ramper devant un nouveau bourreau en vous voilant la face plutôt que de faire ce que la morale vous commanderait de faire… Enfin, s’il vous en reste. » Tu frissonnes en l'entendant parler et lève la baguette jusqu’à son crâne et lui parle avec autant de dédain que tu en es capable (ce qui n’est pas peu dire). « Il te dirait, Lewis que les bâtards n’ont aucun droit de prétendre à s’élever au dessus de leur répugnante condition. Baisse ta baguette. »

Tu te tiens prêt. Tu n’es peut-être pas un duelliste hors paires, et tu n’as aucune idée du niveau que peut avoir cette répugnante lavette devant toi, mais tu ne tiens pas à le découvrir à tes dépends. Un seul geste brusque, un seul, et tu l’envoies ad patres. Tu es résolu. Cette fois-ci, contrairement à cette année là… au sommet de la tour d’astronomie… Le visage de Dumbledore flashe devant tes yeux. Tu te concentres, tu l’ignores. Le tremblement de ta main cesse. Tu es résolu, tu dois être résolu. Tu as la preuve qu’il est bien du sang Malefoy, sinon les barrières du domaines ne l’auraient jamais laissé passé. C’est un problème. Un énorme problème. Ce connard est plus vieux que toi. S’il trouve le moyen d’être reconnu légitimement, il deviendra Lord. Tu ne peux le permettre. Tu ne laisseras pas un bâtard souiller tes terres. « Lâche la baguette de mon père et vas-t-en. Tu n’as rien à faire sur mes terres. »Tes terres.

1519 mots
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NB : si jamais il y a des trucs inexacts sur les terres Malefoy, hésitez pas :smi62:

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Mer 9 Sep - 11:03


LA PRUNELLE DE SES YEUX
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

Chaque mot est une sentence. Chaque phrase résonne dans les azurs, aiguillon tenace, implacable. La ruine des Malefoy est manifeste depuis tant et tant d’années. Chant du Cygne à peine empêché par l’opiniâtreté des membres de cette aristocratie moribonde. Peut-être est-il venu le temps de l’enthropie, le moment où tout se délite jusqu’à effacer même le nom des monarques et des souverains. Combien ont disparu dans les abysses du temps ? Combien pour ne laisser à la postérité qu’un nom, écorné dans une archive que plus personne ne consulte ? Il ne se berce ni d’illusion ni d’aveuglement. Décillées, les prunelles du Patriarche déchu.

Les phrases se forment, acerbes. Lames tranchantes que nulle supplique ne pourra émousser. Il est monarque, Uriel. Monarque à la place du père, à la place du fils légitime. Sait-il combien il ressemble à Abraxas Malefoy lorsque la glace emprisonne l’iris d’une froideur résolue ? Peut-être mieux vaut-il n’en piper mot. Mais il est fier. Lucius. Son crime a peut-être offert au monde le chemin de sa rédemption. Il est fier de n’en avoir jamais rien su. Si sa main avait coupée une telle vie par peur pour son héritier, quelle folie aurait-ce été. La dynastie aurait été sevrée de son meilleur maillon. La baguette lui a échappée des mains. Ce n’est rien. Il est déjà incliné devant le juge de sa vie et prêt à franchir le Styx. « Uriel. » Un murmure coupé par une voix qui reflète l’arrogance du père. Drago.

Si certain de lui. Un défi jeté à son demi-frère. Une hargne qui se fait miroir de celle qu’il affichait jadis en permanence. Qu’a-t-il fait de son fils ? Une erreur s’ajoute à l’autre, aggrave son cas et lui retourne l’estomac. La branche pourrie du rameau familial s’est-elle enfoncée si profondément dans les ténèbres qu’elle ne discerne plus même sa propre noirceur ? La tête tournoie un peu pendant que le cadet crache son venin avec toute la fougue de la jeunesse. Les genoux se déploient, le corps se redresse. Il pose la main, le père, sur celle de son fils et baisse son bras. « Laisse-le. C’est moi qui l’ai amené ici. » Il sent le bras de son fils résister et appuie plus fort. « Range ta baguette, Drago. » Sa voix a l’aridité glaciale qu’il avait coutume d’utiliser quand il dispensait ses ordres et son sarcasme à qui voulait l’entendre. Un ordre. Déchu, il ordonne encore. Que peut-il faire d’autre lorsqu’il voit ses fils se déchirer et que, pour la première fois, il prend la mesure de la profondeur de son échec. Peu peuvent faire le bilan de leur vie avec clairvoyance et comprendre qu’ils n’ont jamais agi pour un bien. Chacun de ses choix a fait naître le chaos. Et ses fils se déchirent. « Laisse ton frère, Drago. » Qu’importe sa baguette. Il n’en a pas besoin. Et Uriel Lewis est un homme meilleur qu’il ne sera jamais. Il sait qu’il la lui rendra. Aveuglement. Il n’est plus à une déconvenue près.
code by bat'phanie

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
pictures : La prunelle de ses yeux | Uriel 5145235480824587a34264859401580e
Jeu 17 Sep - 10:57



LA PRUNELLE DE SES YEUX

Tu restes là, droit. La main tremblante, le bras agité des soubresauts de ta colère. Tu le regardes, cet homme que tu voudrais tuer. Pas comme ça. Il est brisé. Quelle gloire y a-t-il à achever un homme à terre ? Quelle satisfaction tirer d’une vengeance si aisée ? La respiration s’est faite sifflante. Tu aimerais tellement ne pas avoir de scrupule à cueillir sa vie et l’envoyer ad patres une fin misérable pour un homme qui a vécu misérablement dans le luxe matériel et l’indigence morale. Mais tes élans sont coupés nets par l’arrivée un nouveau protagoniste. Drago Malefoy. Tu es presque surpris de le revoir enfin. Était-ce prévu par son père ? Non. Il ne te semble pas que ça soit le cas. Tu vois la surprise passer dans leurs regards. Tu entends la voix bouffie d’arrogance de ton cadet. Ce petit cancrelat prétentieux. Tu n’as jamais pu supporter sa suffisance et tu fais partie de ceux qui auraient aimé le voir déchu de son prestige. Il est là, devant toi, à jouer son petit chef. Tu ne peux que jurer de lui faire payer l’indignité de son nom. Tu le toises, tu le jauges, tu ne trembles pas quand il lève sa baguette vers toi. Tu as le sang qui pulse dans tes veines, l’adrénaline qui t’électrise. Tu es prêt à dévorer le monde s’il le faut. Tu le toises, et tu vois finalement Lucius Malefoy ce chien se redresser et empêcher son clébard de gamin d’agir. Tu les regardes. Risibles. Toi qui a été élevé dans la foi et la charité, tu te découvres des élans meurtriers, des pulsions de haine et de condescendance. Tu les regardes, ces deux insectes grouillants qui se débattent dans l’étendue viride de la plaine.

Le vent se lève.
Tu les toises. Encore et encore. Incapable de savoir par où commencer. Tu ignores résolument Drago pour te concentrer sur Lucius.

– Vous savez ce qu’il vous reste à faire, Malefoy, si vous voulez tant que cela racheter vos crimes. Tenez mon cher petit frère en laisse et réfléchissez à vos options.

Tu les regardes et tu résistes à l’envie de briser la baguette de Lucius Malefoy entre tes mains. Mais tu la jettes au sol comme si elle t’avait brûlé les doigts. Tu le reverras. D’une façon ou d’une autre, tu le sais, tu le reverras. Et tu espères que ça sera le jour où il sera traduit devant une cour de justice. En attendant, tu as résisté. Tu as tenu bon. Tu ne l’as pas tué. Tes mains sont encore vierges de son sang et il t’en a coûté. La fureur meurtrière a répondu au carcan de ton éducation. Devant lui, tu serais prêt à oublier tous tes principes pour devenir un monstre. Un vrai. De ceux qui déchirent la chair et lacèrent les os. Tu aurais pu le faire. Tu le sais. Tu aurais pu le faire et le regretter toute ta vie durant.

Tu gardes ta baguette en main, tu jauges les deux hommes devant toi. Si tu es vraiment du sang Malefoy, peut-être peux-tu… Tu te concentres pour transplaner et t’échapper de ce guêpier. Crac. Te voici de retour dans cette ruelle moldue d’où l’on t’a arraché.

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PS : tellement désolé pour le retard

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