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Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ? [Georgia & Charlie]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Dim 26 Avr - 20:23

Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?@Georgia R. HarrisCharlie


18 février 2004

Moins de quarante-huit heures se sont écoulées depuis cette étrange soirée, suspendue entre un sourire, un regard et une part de pizza. Et depuis, mes pensées sont restées rivées à ces instants, à ces rires partagés, ces confidences blottis sur le canapé d'Olivier. À ces secondes suspendues au fil de ses lèvres, son souffle sur les miennes... Merlin, j'ai eu quinze ans à nouveau, ce soir-là. Et je ne peux m'empêcher de me demander ce qui serait advenu si nos amis n'avaient choisi ce moment précis pour rentrer de leur soirée romantique. Oh, ce regard avant qu'elle ne transplane, cette douceur sur ma joue, cette adresse tout juste murmurée avant de disparaître.
Olivier et Nicole m'ont trouvé là, le nez au vent, les yeux dans le vague à fixer leur cabanon de jardin devant lequel elle s'était trouvé la seconde précédente. Heureusement, à la faveur de la nuit, leurs esprits encore absorbés par le temps passés ensemble à se reconquérir, ils ont attribué ma fascination soudain pour leur coin d'herbe à mon habitude des grands espaces et sont partis se coucher sans imaginer le moins du monde qu'à peine un instant plus tôt, Georgia était là, si proche... Heureusement ou non, d'ailleurs. L'une de ses dernières phrases, avant de filer, n'a cessé de faire réfléchir depuis. A-t-elle cru que mon mouvement de fuite à leur arrivée tenait d'une volonté de leur cacher sa présence ? Que je n'assumais pas ce qui a failli advenir... Nom d'un dragon, il faut que j'arrête de me voiler la face sans oser mettre des mots dessus. S'ils n'avaient pas transplané à ce moment précis, je l'aurais prise dans mes bras, sans faux semblant et je l'aurais embrassée sans plus attendre. Voilà ce que j'aurais fait et Godric sait combien j'en mourrais d'envie !

Mais cette après-midi, loin du cadre confortable qui s'était peu à peu installé lundi soir, qu'en sera-t-il ? Torse nu devant le miroir de la salle de bain, je ne parviens pas à discipliner mes pensées affolées de cette perspective. Avec prudence, je fais rouler mon épaule droite, étirant le muscle encore endolori des traitements extrêmes subis hier. L'encre noire se distingue à peine sous le rouge irrité de mon épiderme et chaque mouvement me tire une grimace douloureuse. Rien d'anormal, selon Josiah, pourvu que j'applique à la lettre les consignes qu'il m'a fournies en même temps qu'une crème à appliquer plusieurs fois par jour et à recouvrir d'une étrange matière moldue. Sang dragon, tomber sur Josiah en plein Chemin de Traverse, la coïncidence était complètement improbable. Pas désagréable, cela dit. Les souvenirs évoqués sont de ceux que l'on oublie sans doute jamais. Et tant qu'à faire cette folie en marquant ma peau, je suis heureux de l'avoir fait entre des mains amies, à parler du passé pour me distraire de cette douleur lancinante qui n'a pas manqué de revenir plus tard. Il ne me reste qu'à espérer que la pommade calmera un peu l'inflammation pour les heures à venir... J'entends d'ici résonner le rire de Georgia si mes prouesses tout à l'heure ne se montrent pas à la hauteur des louanges qu'en a chanté Olivier. Et par Godric, si joli soit son rire, je suis encore bien trop compétiteur lui laisser la moindre chance de l'emporter.
Quelle heure est-il d'ailleurs ? Dans le lointain, une église me répond et je retiens un juron. Rahat! Déjà quinze heures. Qu'avait-elle dit, la jolie Poursuiveuse, avant de s'enfuir dans les étoiles ? « Ne sois pas en retard, tu veux ? » Il est quinze heures, mon pansement n'est pas fait, je ne suis pas habillé, et de ce que j'ai regardé ce matin, le parc où elle m'a donné rendez-vous se trouve à dix minutes de marche du point le plus proche où je puisse transplaner... Je vais faire mon possible, princesse !

Il est approximativement l'heure dite quand je pénètre dans l'enceinte du petit square, ma cape noire voletant dans le sillage de mes pas, le balai désillusionné flottant à quelques centimètres derrière moi pour ne pas attirer l'attention des rares moldus venus profiter d'un timide rayon de soleil. C'est un vieux Brossdur emprunté à Olivier qu'il utilisait à Poudlard, de la même génération que le mien, mais avec une sale tendance à virer à droite, dans mes souvenirs de sessions de nos sessions de vol communes. À croire qu'il ne savait tourner autour de ses foutus anneaux que dans un seul sens à l'époque ! Enfin, il fera bien l'affaire.
Des yeux, je cherche sa chevelure blonde et à la seule idée de l'apercevoir bientôt, mon cœur s'accélère battement après battement. Je me sens aussi gauche et ridicule qu'à l'époque où Eleanor Finch-Fletchey m'avait proposé de l'accompagner chez Mrs Piedodu à la prochaine sortie à Pré-au-Lard... À la différence notable que j'étais bien plus intéressé par le chocolat chaud que par la concernée, contrairement à aujourd'hui où voler n'a jamais été aussi accessoire.
Je finis par la retrouver au détour d'une allée, assise sur un banc, bras et jambes croisées, une moue pincée. Merlin, quelque chose me dit qu'il n'est sans doute plus tout à fait 15h30... Je m'arrête devant elle, lui adressant mon plus grand sourire, creusant mes joues d'une mine supposément désolée. « J'imagine qu'il n'est pas tout à fait 15h30, c'est ça ? » La ponctualité n'est définitivement pas dans mes qualités principales – mes anciens professeurs en témoigneraient certainement – et les dragons n'étant généralement pas à la minute près, mes quelques efforts d'adolescent se sont évanouis comme neige au soleil. Espérant que malgré son regard un rien courroucé, elle ne m'en tienne pas rigueur, je lui tends une main gantée pour l'aider à se relever. « Alors, où m'emmènes-tu ? »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Dim 26 Avr - 21:49
Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?
Georgia Harris & @Charles Weasley
Avant toi - Calogero

Février 2004

Le début de journée s'est déroulée d'une lenteur abominable. Ou peut-être d'un rythme trop effréné, finalement. Elle ne s’en rappelle pas grand chose, trop occupée à penser à des yeux trop pétillants. Heureusement, la matinée était dédiée aux entraînements individuels, et personne d’autre que son coach n’avait eu à supporter ses yeux dans le vague, son air déconcentré. Elle lui avait fait un petit sourire désolé, en fin de session, quand des prunelles grognonnes se sont posées sur elle, un sourire qui la rendait bien vite pardonnée. Il a été mis au courant, lui aussi, pour les révélations quant à sa situation, et si Georgia commence à se dire que cela fait un peu trop de monde, à force, qui connaît ce qu’elle voulait garder pour elle, elle doit avouer que c’est bien plus aisé qu’il le sache. D’un côté, ça a certainement permis d’excuser ses pensées dans tous les sens de ce matin.

Oh, s’il savait que ses vertiges des derniers mois étaient les dernières de ses préoccupations, ce jour-là. Peut-être est-ce d’avoir passé la soirée à murmurer toutes ses confidences au creux de l’oreille dévouée de Charlie, qu’elle n’a pas eu un noeud dans l’estomac en retournant s’entraîner, le lendemain matin. Peut-être est-ce aussi parce que la condition n’est pas si terrible qu’elle se l’imagine. Toujours est-il qu’elle s’est envolée sans soucis, et les papillons qui lui tournaient dans le ventre des presques baisers avec le dragonnier semblaient s’être mis à danser la valse quand elle a pris la voie des airs. Double dose de bonheur. Et cette bonne humeur éclatante a continué, toute la journée, toute la soirée, tirant des airs méfiants à ses colocataires, jusqu’à ce matin encore, où son sourire ravissait quiconque passait auprès d’elle.

Sauf son coach, donc, désespéré par son manque d’attention flagrant. « Georgia, take five, on refait cinq séries de cinquante quand tu seras revenue parmi nous, » souffle-t-il avec agacement, en la congédiant du doigt. Elle ne rougit pas, se contente de plisser le nez, faussement navrée, et souffle qu’elle va se concentrer, promis juré. Alors elle essaie, une bonne demie-heure au moins, mais il est bientôt quinze heures, et ses pensées sont de plus en plus affolées. Elle lui avait dit quinze heures trente, elle ne peut pas se permettre d’être elle en retard à ce rendez-vous posé. Elle s’acharne, des jetés, des portés, quelques abdos, une dizaines de séries de fentes, quelques poids, et puis elle s’écroule sur le tapis, le souffle court. « Je peux filer, c’est bon ? » Il est quinze heures moins cinq, et il faut encore qu’elle se douche, s’habille, et transplane pour Kensington. Quelle idée, de vouloir l’entraîner autant. Comme si son coach cherchait à lui montrer tout ce qu’elle peut faire, au sol, vous voyez, ce n’est pas si grave. Et, d’un geste magique, moue agacée, il la libère enfin. Georgia le bénit d’un grand sourire et d’une étreinte ravie.

« À demain ! Promis, je serai plus sage ! »

Cela, bien évidemment, si son coeur a cessé de s’emballer, et ses pensées de faire le tour de son cerveau. Elle n’a fait que revoir, depuis, à peine ferme-t-elle les yeux, le corps de Charlie si proche d’elle, ses doigts sur sa nuque, leurs lèvres qui auraient pu se frôler. Ah, Merlin, qui auraient dû se frôler. Ils étaient restés sages comme des adolescents à un premier rencard – et c’est là que Georgia s’interrompt, à chaque fois, se maudissant. Évidemment, qu’ils sont restés sages – ce n’était pas un rencard. Ça ne l’a jamais été, c’était un bureau des pleurs, une soirée de plaintes, un instant suspendu auprès d’une âme trop chaleureuse voulant bien lui offrir quelques temps de répit. Et il en fait de même, aujourd’hui, à lui dédier ces heures d’après-midi, pour voler. Alors, si elle imagine bien que Charlie n’aurait pas détourné la tête, si ses lèvres s’étaient abandonnées aux siennes, elle ne peut que songer combien il n’en a pas forcément l’envie qu’elle a. Le tumulte dans son coeur ne fait que lui rappeler combien ça la démange, elle, pourtant.

Elle s’est attendue à recevoir un courrier, pour lui annoncer qu’il était occupé, finalement, milles excuses. Elle a beau s’être imaginée lire dans ses yeux qu’il lui proposait ce moment de vol par vraie sincérité, que le trouble qui l’a pris quand ils se sont touchés était aussi présent chez lui ce soir-là, Georgia n’a pas pu s’empêcher de douter. Sa réaction, à l’arrivée d’Olivier, leurs différences, l’improbabilité de la chose – quel besoin de s’embourber dans une situation pareille ? Elle se miroitait des choses, toujours trop prompte à vouloir garder pour elle ce qu’elle voyait briller – et ce moment de tendresse brillait des plus forts dans sa tête. Pour Charlie, seulement, il en est forcément tout autre. On le lui a toujours dit, sur lui, de toute façon : c’est un homme gentil. Il ne faut pas qu’elle confonde cette gentillesse avec une affection plus… intime, dont elle aimerait profiter.

Ses nattes claquent dans son dos lorsqu’elle quitte l’espace d’entraînement à pas énergétiques. Rien ne sert de se perdre dans des suppositions – ils vont se revoir, de toute façon, et elle verra bien à la rudesse ou non de ses gestes ce qu’il a en tête. Merlin, s’il ne veut vraiment la voir que pour voler… Secouant la tête, Georgia saisit son balai d’une poigne ferme, pénètre dans la zone de transplanage et, d’un geste, disparaît, sa cape verte voltigeant derrière elle.

Le coeur battant, elle arrive dans une cabane aux airs abandonnés, dans un coin du square. Pour tout oeil non magique, une légère confusion prendra le regard, qui ne se doutera pas qu’apparaîssent parfois des sorciers dans ce mètre-carré particulier. Invisibilisant son balai, elle le fait flotter près d’elle, ses sneakers couinant sur la terre froide et sèche sous ses pieds. En quelques pas, elle a rejoint un banc, à la gauche du square, un des seuls dans le petit carré d’herbe et de jeux. Elle adresse un regard peu amène à un joggeur qui lui fait un sourire, préférant jeter un coup d’oeil à la montre à son poignet. Il est quinze heure vingt huit, et elle est parfaitement en avance.

Ce qui n’est, visiblement, pas le cas de Charlie Weasley. Qui n’a même pas la décence d’être à l’heure, apparemment. Sourcils froncés, elle croise les jambes, et resserre les bras sur sa poitrine, pour qu’aucun espace ne permette au vent de s’engouffrer sous sa cape. Elle lui a pourtant bien demandé d’être à l’heure, par Merlin. Une demande, une seule et – peut-être que cela veut dire qu’il ne vient pas, alors ? Peut-être qu’il va vraiment le lui poser, ce lapin honnis ? Lèvres pincées, elle ferme brièvement, très brièvement les yeux, pesant le pour et le contre. D’habitude, elle ne serait pas restée. À quinze heures trente et une minutes, elle aurait tourné les talons, avec un long soupir agacé. D’habitude, seulement, elle ne raconte pas les maux qui l’accable au premier rouquin venu. D’habitude, aussi, elle ne rit pas aussi franchement avec quelqu’un, ne sent pas son coeur s’emballer d’une façon si… sincère. Alors, peut-être, pour une fois, juste une fois, elle peut patienter.

Quelques minutes. Pas plus. Juste assez pour lui donner une chance. Juste assez pour laisser le bonheur à son coeur de s’emballer en le voyant arriver vers elle. Parce qu’il va venir, c’est obligé. Bon sang, Georgia Harris ne se demande pas si il va venir. Qu’elle reprenne un peu de sa confiance, enfin. Ses doigts, qui pianotent sur son bras, trahissent l’agacement qu’elle se voue. Doigts qui se figent en le voyant, enfin, apparaître devant elle. Il a une longue cape noire qui le couvre, ses boucles rousses un peu plus ordonnées que le soir où elle l’a prise au dépourvu, sans ce pull tricoté main dans lequel elle l’a aperçu la toute première fois, non, juste là, avec son sourire éclatant, son air désolé. Elle n’y croit pas une seule seconde, à cette mimique d’excuse, et son regard est un tant soit peu agacé.

« Pas tout à fait, non, » ronchonne-t-elle, acceptant tout de même la main qu’il lui tend, se redressant d’un geste souple.

Ses doigts se glissent dans les siens, et elle maintient le contact, tandis que son autre main vient lisser sa cape.

« Là-bas, déjà, » souffle-t-elle quand même, en le guidant vers la cabane d’où elle était arrivée.

En quelques pas, son balai flottant toujours à ses côtés, ils arrivent dans la zone de transplanage. Elle lâche les doigts de Charlie, pour attraper sa baguette, et redonne visibilité à son balai, le serrant dans sa main droite. De la gauche, elle saisit à nouveau celle du rouquin, l’interrogeant du regard. « Je peux y aller ?, » demande-t-elle. Elle croit lire un assentiment, alors elle ferme les yeux, concentrée, visualisant les trois D. Elle est encore obligée de le faire, surtout pour les transplanages à deux, ne voulant pas prendre de risque.

Heureusement, quand ils arrivent au plein milieu d’un champ, le vent venant claquer contre leurs corps, elle libère son balai de sa poigne, et il flotte à quelques centimètres du sol. Avec un grand sourire, elle fait un petit tour sur elle-même, pour englober d’un geste les étendues vertes, quelques peu glacées, qui les entourent. Oh, ça n’a rien de mirobolant, ce ne sont que des étendues qui s’enchaînent, mais c’est tout de même un concentré d’air frais, loin des pollutions de Londres, et surtout, un terrain de jeu parfait pour enchaîner des figures sans préoccupations. Ils ont de la chance, il ne neige pas, ne pleut pas, seul un vent glacial les secoue.

« Ça ne vaut clairement pas tes montagnes, je ne veux pas de comparaison, mais c’est notre petit bol d’air frais, pour voler sans regards curieux. »

Elle revient vers lui, tête levée. Elle n’a que très rarement été debout face à lui, réalise Georgia, ou du moins jamais totalement en mesure de constater leurs tailles. Un sourire étire ses lèvres en remarquant que, malgré ses longues jambes, il lui faut quand même relever un peu le menton pour le regarder. Se retenant de l’observer trop longuement, ses yeux se faufilant sur les traits de son visage, la commissure de ses lèvres – effleurée, par Merlin –, elle détourne la tête, s'éclaircissant la voix.

« Ça a été, après, avec Olivier ? »

Elle le sait déjà, parce que son coéquipier ne lui a rien dit. Il n’aurait pas manqué une occasion de lui parler de Charlie, assurément. Pourtant, c’est tout ce qui lui est venu, là, pour oublier ses pensées. Oh, lui demander comment il va, si cela fait longtemps qu’il a volé, s’il aime l’endroit, tant de questions plus évidentes à poser ! Forcément, ça aurait été trop lui demander que d’y penser, pauvre Georgia. Sa main gauche vient saisir son balai, essuyant d’un geste distrait les quelques tâches qui constellent la gravure sur le manche. Elle n’aurait peut-être pas dû prendre son éclair de feu, pour faire une session de voltige comme celle-ci. Elle est censée s’entraîner, pour de vrai, ce n’est pas faux, mais de là à mettre Charlie face à un balai dernier cri, assurant un confort et une aisance absolue, il y a de quoi rire. Relevant les yeux vers lui, elle ajoute dans un sourire :

« Il n’a pas trouvé ça trop étrange, que tu lui prennes un balai ? »

Elle espère que son coeur sera plus sage, quand elle s’envolera dans les airs, sinon ce n’est pas son mal de la lévitation qui la plaquera au sol, songe-t-elle avec une grimace, alors que le simple fait de recroiser son regard la laisse trop pétillante. Elle peine presque à le réaliser, finalement : Charlie est bien là, balai en main, face à elle, pour s’adonner à une session de vol. Charlie, et ses grandes fossettes. Charlie, qui la rend bien trop niaise, par tous les saints.

2003 mots
:copyright: Eden Memories

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Lun 27 Avr - 15:51

Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?@Georgia R. HarrisCharlie


18 février 2004

Cette moue pincée, les cheveux tirés en arrière et ce regard presque assassin, je retrouve en Georgia beaucoup plus de la furie de notre première rencontre que de la jeune femme touchante et vulnérable que j'ai découvert lundi soir. Je me retiens de hausser un sourcil, qu'importent une ou deux minutes de retard ? Sans doute est-il préférable de ne pas relever, je ne tiens pas à recevoir une diatribe sur la ponctualité. Ni ma mère, ni mes professeurs n'ont réussi à améliorer ma lamentable notion du temps alors j'ai bien peur d'être un cas désespéré.
Son agacement n'est sans doute pas évanoui, mais elle accepte ma main pour se relever, m'entraînant un peu plus loin, sa paume toujours au creux de la mienne. Je dissimule un sourire un coin, lui emboîtant le pas sans mot dire. La porte du cabanon de bois se referme derrière nous dans un claquement discret. Suivant son exemple, je lève le sortilège de désillusion pour empoigner le bois du Brossdur, lui rendant bien volontiers ma main pour lui laisser le loisir de nous faire transplaner à l'endroit de son choix.

Ma tête se met à tourner, mon ventre se tord et je rouvre les yeux sur une vaste plaine verdoyante, balayée de vent et des quelques rayons timides du soleil hivernal. Abandonnant sa main, j'avance de quelques pas dans l'herbe soyeuse, inspirant à plein poumons l'air pur après quatre jours de pollution londonienne – Merlin, je ne m'habituerai jamais aux odeurs citadines ! Je prends quelques secondes pour m'étirer face à la brise pour chasser la nausée légère de notre arrivée. Malgré des années de permis et des centaines de transferts réussis sans désartibulation, l'opération me rend toujours un peu vaseux à l'atterrissage. Et mieux vaut passer les non moins nombreux incidents qui me valent de débarquer tous les quatre matins chez Pavel avec un bout de peau manquant, pour y faire face à une Magda à l'air féroce, flacon de dictame à la main. Fort heureusement, les brûlures font un excellent office à cacher ces cicatrices moins valeureuses...
La voix de Georgia vient résonner à mes oreilles et je me tourne vers elle, sans retenir un rire clair. « Tu sembles oublier que je suis anglais avant tout ! Ces landes... c'est là que j'ai grandi. Et appris à voler ! » Si belles soient mes montagnes escarpées, je garde un amour tout particulier pour ces immenses étendues où la lumière se joue d'un ciel uniformément gris pour déposer son halo doré sur une herbe éternellement verte. Et la force que l'on en tire... de se sentir si petit et si grand en même temps au milieu d'une telle étendue ! Il semble effectivement peu probable qu'un curieux nous repère dans ce lieu isolé. Sans même y penser, j'agite toutefois ma baguette, puisant dans ma magie pour gronder un « Repello molduum! », devenu un réflexe à force d'en user aux abords de la réserve. Sans doute n'est-ce pas nécessaire – si elle vient souvent ici, l'endroit doit être sûr. Mais deux précautions valent mieux qu'une, et je veux pouvoir profiter de ces heures sans me demander si un moldu ne finira pas sa balade champêtre dans les parages.

Est-ce qu'il y a comme une pointe d'aigreur dans sa voix, à la mention d'Olivier ? Ou est-ce moi qui me fait des idées ? Je lâche des yeux le paysage pour revenir à elle, rassuré d'apercevoir le sourire léger sur ses lèvres. Le mien se met au diapason et je hausse les épaules. « Ils étaient trop dans leur bulle pour remarquer quoi que ce soit ! Il n'ont même pas remarqué qu'il restait des serviettes en papier sur la table basse. C'est moi qui les ai retrouvées en allant récupérer ma baguette. » Y compris celle qui était devenue une boule informe entre ses doigts angoissés.
Quant au lendemain soir, pendant le repas, la conversation s'est bien davantage concentrée sur leur échappée de la veille et sur mon expérience de l'après-midi. Il y avait suffisamment à dire sur le tatouage, la douleur, la coïncidence d'avoir retrouvé Josiah (même si je me suis abstenu de leur révéler la nature exacte de cette relation), pour s'attarder sur ma soirée supposément solitaire de la veille. J'hésite à ajouter un mot sur cette fin en queue de sirène, ce départ précipité... M'assurer qu'elle sait que je n'ai agi que dans le but de la préserver de leur curiosité  mais avant que je ne réussisse à formuler une phrase correcte, elle m'interroge encore. « Non, c'est assez fréquent que je lui emprunte cette antiquité pour aller voler avec Ginny. » Je jette un coup d’œil affectueux au vieux Brossdur, que je choisis systématiquement bien qu'il ne soit définitivement pas le plus performant de la collection d'Olivier. Une habitude qui pourrait franchement me désavantager aujourd'hui... Mes yeux d'ancien joueur ont reconnu le manche de son Éclair de Feu dès l'instant où elle a levé le sortilège d'invisibilité. « Je vois d'ailleurs qu'on ne va pas jouer dans la même cour... » Je tends les doigts vers le bois verni, effleurant ses initiales gravées d'or. Pour avoir testé la première version il y a quoi... dix ans de ça ? Je ne peux qu'imaginer les prouesses de ce modèle plus récent.
D'un geste tranquille, je détache l'agrafe de ma cape. Je glisse derrière elle pour procéder de même, cherchant du regard un endroit où les abandonner, loin de la furie du vent. Un rocher, à proximité, semble pouvoir faire l'affaire et je l'y dépose, marmonne un « Incarcerem. » avant de glisser ma baguette sous les liens venus enserrer nos vêtements pour les accrocher étroitement à la pierre. Je tends la main vers le Brossdur qui vient se plaquer aussitôt à ma paume, avant de lui lancer un sourire radieux. « Mais je te rassure, même sur cette antiquité, je suis sûr d'avoir de meilleurs réflexes que toi ! » Et frappant du pied, je m'envole dans un éclat de rire, savourant la gifle du vent sur mon visage, sans pour autant quitter le ciel des yeux, attentif à son décollage... et un éventuel malaise.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Lun 27 Avr - 19:09
Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?
Georgia Harris & @Charles Weasley
Avant toi - Calogero

Février 2004

Un rire vient accompagner son petit tour sur elle-même, épousant de ses gestes l’étendue d’herbe. C’est celui de Charlie, qui lui tombe dans l’oreille. Elle hausse les épaules, bien obligée d’admettre qu’à force, elle en aurait presque oublié qu’il a grandi en plein dans des champs de ce genre. Difficile, de toute façon, d’être anglais et de ne pas en avoir été entouré. Si la ville-dortoir où elle était née n’était pas des plus jolies ou des plus animées, à quelques miles enfants et adolescents pouvaient se retrouver plongés dans des champs, à se faufiler dans les blés, se rouler dans l’herbe, et en fumer un peu. Ses frères faisaient des parties de football, détruisant de leurs talons les mottes de terre, tandis qu’elle essayait tant bien que mal de se mêler à leur jeu. Ils n’y allaient pas souvent – ou peut-être qu’ils ne l’emmenaient pas souvent, elle ne sait pas trop, mais les quelques fois où elle y mettait les pieds, le contraste de la nature, de l’air pur, loin des têtes embrumées et malheureuses de son quartier, lui gonflait le coeur. Peut-être est-ce pour cela qu’elle aime encore trop venir ici, toute aussi enthousiaste que la première fois qu’on lui a révélé l’endroit. Ça doit dater de ses toutes premières semaines à Londres, avec Flaquemare, où elle se plaignait de ne plus pouvoir voltiger dans les vallées galloises, comme elle le faisait de son temps chez les Harpies. Aussitôt, leurs yeux s’étaient éclairés, et on l’avait amené dans leur petit coin de paradis, comme ils disaient. Des ares de terrain libre, peut-être quelques troupeaux de moutons ça et là, quelque part perdu dans les terres du North Wessex. Ça ne valait pas Snowdonia, mais c’était tout de même un pur délice. Et à en voir le visage apaisé de Charlie, il apprécie tout autant qu’elle ce moment d’air frais, en bon anglais.

Du regard, elle suit son geste alors qu’il lance un sortilège de repousse-moldu, et un hochement de tête lui échappe. Elle n’y a pas songé, tellement elle a l’habitude de ne voir personne ici. Elle ne sait plus si l’endroit est protégé par l’équipe, ou si ses co-équipiers partent du même principe qu’elle, mais il faudra peut-être qu’elle soit plus attentive à l’avenir. Elle souffle un merci en s’approchant à nouveau de lui, ses pensées divaguent. Si ses yeux se perdent sur son visage quelques instants, elle détourne le regard en l’interrogeant sur Olivier, sa réaction, sachant pourtant très bien ce qu’il en était. Un sourire lui échappe pourtant à sa réponse, imaginant sans peine la plénitude dans laquelle devait être plongé son ami en rentrant d’une journée en tête-à-tête avec sa compagne. Charlie avait tant eu raison de les chasser, ils méritaient un moment à ne penser qu’à eux. Elle plisse le nez, rieuse, en visualisant Charlie qui tombe sur les serviettes abandonnées, seules testament de cette soirée improvisée. Difficile d’expliquer comment elles sont apparues, comment Charlie se serait retrouvé à aller manger moldu, qui plus est une pizza, sans révéler sa présence.

Ses yeux se perdent sur le balai à ses côtés, sourire toujours aux lèvres, ses réflexions lui apportant une nouvelle question. Un Brossdur, elle l’a tout de suite remarqué. Elle se souvient qu’Olivier volait à dos de Brossdur, à Poudlard, de toute façon, comme la plupart d’entre eux. Sauf ces plaies de Serpentard, évidemment, avec leur sacré Nimbus 2000, et Potter qui faisait des voltiges à rendre envieux tout joueur avec son Éclair de Feu. Quand elle avait pu en recevoir un, elle aussi, pour la première fois, Georgia pourrait jurer qu’elle avait senti quelque chose. Une décharge, un lien, un frisson, elle ne sait pas, mais un contact direct avec son précieux. L’abandonner chez Olivier, pendant la guerre, avait été un crève-coeur – difficile de faire autrement, toutefois. Et même si, à force, il commence à vieillir, il reste un des meilleurs, sinon le meilleur, sur le marché. Ses yeux suivent les doigts de Charlie, qui viennent effleurer les gravures qu’elle nettoyait juste avant. Un sourire tendre lui échappe et elle souffle :

« Difficile de rivaliser avec mon beau précieux. Tu ne rigolais pas, en plus, en appelant le tien une antiquité, mon dieu, je suis certaine d’avoir vu Olivier dessus à Poudlard ! »

Les doigts de Charlie glissent du manche, pour aller enlever d’un geste sa cape noire. Elle s’apprête à suivre le mouvement, mais déjà il s’est glissé contre elle, venant défaire le vêtement vert de ses épaules. Elle se tend, surprise par la facilité du geste, peine à balbutier un merci, et le suit du regard alors qu’il réunit leurs habits pour les protéger de liens. En quelques pas, elle se faufile à ses côtés, glissant sa baguette sous le tas comme il l’a fait. Si elle accroche habituellement un étui au manche de son balai, elle l’a oubliée dans sa chambre ce matin, et n’a pas eu le temps d’y refaire un crochet. Elle devrait être en sécurité, toutefois, contre celle de Charlie. Retournant la tête dans sa direction, un sourire railleur vient tirer ses lèvres quand il lui assure que son antiquité ne l’empêchera pas d’avoir de meilleurs réflexes. Elle lève les yeux au ciel, mais n’a pas le temps de répliquer, déjà son pied tape contre le sol et il s’est envolé sur un éclat de rire.

Georgia le suit des yeux, sachant fortement combien son regard devait pétiller de le voir ainsi dans les airs, son rire glissant sur le vent. Elle tend les doigts à son tour, et son Éclair de Feu se fond contre sa main. Une grosse inspiration, alors qu’elle va taper le sol. La dernière fois qu’elle a mis les pieds ici, elle s’est à peine envolée de quelques centimètres qu’il lui a fallu redescendre au sol, la tête lui tournant, la nausée menaçante. Et si depuis, tout s’est presque bien passé, elle regrette de ne pouvoir qu’associer ce souvenir à ce lieu, maintenant confrontée au geste qui a tout déclenché. Elle déglutit, reportant son regard sur Charlie, cherchant dans son éclat de bonheur de quoi oublier ces doutes soudains. À son tour, elle tape du pied, et l’Éclair de Feu fuse.

Georgia garde les yeux droit devant elle, s’efforçant à respirer par la bouche, son corps un peu trop tendu. La seule bile qui lui remonte dans la gorge, seulement, est celle qu’elle s’est elle-même créée à trop s’inquiéter. Son balai fait une drôle de virée sur la gauche quand sa main dominante prend le dessus, et elle retient son souffle. Allez, Georgia, ne fais pas l’imbécile. Son aisance lui revient peu à peu, son corps se décrispant, et un air plus rassuré fond sur son visage, alors qu’elle prend de la vitesse pour rejoindre, en quelques secondes, le niveau de Charlie. Si des rougeurs trahissent son embarras face à ces secondes de décalage, elle tente un air détaché, ses yeux plongeant dans les siens.

« Ça fait longtemps que je n’ai plus volé avec un amateur, » souffle-t-elle, s’approchant davantage pour qu’il l’entende clairement, « tu veux commencer par une session d’échauffement ? »

Elle lâche le manche d’une main, venant la glisser dans la poche de son survêtement. Elle en ressort une balle miniature, qu’elle balance dans les airs.

« Je n’ai pas pu prendre de vif d’or, » s’excuse-t-elle d’un sourire, les yeux suivant le mouvement du souafle miniaturisé. Au contact du vent, ou de l’espace libre qui s’offre à lui, le souafle reprend une taille normale d’un bruit retentissant. Elle le rattrape avec agilité, poursuivant sa phrase : « Mais ce souafle est ensorcelé pour nous offrir de quoi pimenter un peu tout cela, si tu veux. »

Georgia illustre ses propos en relâchant la balle vers le sol, le laissant chuter à une vitesse faramineuse, et plongeant aussitôt pour le rejoindre. Comme mû d’une force propre, il zigzague pourtant dans tous les sens, plus proche de l’attitude folle d’un cognard que de la balle sans pouvoir qu’est d’ordinaire un souafle. Gagnant de la vitesse, la jeune poursuiveuse étend son bras, et fait un looping arrière en venant récupérer la balle au creux de sa paume. Un sourire éclatant lui illumine le visage, son souffle un peu précipité, alors qu’elle se retrouve à nouveau près de Charlie. Elle a les yeux qui brillent, peut-être du vent, peut-être de l’excitation qui la prend toujours dans ces moments-là, et peut-être aussi d’avoir réussi à faire cela, ici, sans que cela ne la mette mal. Georgia ne cherche même pas à singer un air innocent. Frémissante, elle lance le souafle vers Charlie, pétillante de défi.

« Tu te laisses tenter ? Ou c’est peut-être trop intense, comme échauffement ? »

Et ses lèvres qui se relèvent, mutine. Enfin, si elle ne peut même pas en profiter pour lui glisser quelques taquineries, à quoi bon avoir accepté de l’inviter pour sa session de vol ! Vu le nombre de fois où il lui a assuré qu’il vole encore toujours très bien, merci bien, il ne peut lui en vouloir de chercher à vérifier cela, non ?


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Mer 29 Avr - 1:37

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18 février 2004

Oh par Merlin, que c'est bon de s'envoler. De voir s'éloigner le paysage, comme une photographie à peine animée, d'aller jouer avec les nuées. Effrayer ce rapace qui filait sur un courant chaud, s'en défaire pour plonger, remonter... Après quatre jours à rester cloué au sol, les pieds trop fermement, trop tristement ancrés sur la terre ferme, c'est une telle libération que j'en éclate de rire. À force de passer la moitié de ma vie en l'air, voler m'est devenu aussi essentiel que de respirer. Qu'importe que ce soit sur un balai ayant connu la première guerre. Le terme d'antiquité n'est pas usurpé, il s'en est passé du temps depuis les débuts d'Olivier devant les anneaux. Le manche est éraflé, piqueté d'échardes, les brins trop secs, la direction incertaine. Mais qu'importe pourvu que je puisse profiter de cette ivresse immédiate de n'être plus exilé sur le sol au milieu des huées. L'idée même me fait frissonner, ramène mon attention sur ce petit bout de femme qui s'en inquiète et s'élance à son tour, malgré un décollage maladroit qui me fait hausser un sourcil. Je n'ai que le temps d'amorcer un virage en épingle, tout prêt à plonger si elle venait à tomber. Mais après une seconde incertaine, elle se rétablit et file vers moi. Son ton provocateur me fait hausser un sourcil et je me mordille la lèvre pour retenir la boutade qui me vient. Je lui ferai bien remarquer que l'amateur semble déjà mieux maîtriser ses décollages que la professionnelle... mais compte tenu des circonstances, je vais lui éviter le trait d'humour. Pour l'instant.

Elle sort un souafle, avec un tel regard de défi que je sens la flamme de la compétition courir dans mes veines. « Allons-y pour un entraînement. » Et si ma voix ne lui dit pas suffisamment combien j'ai l'intention de lui en mettre plein la vue, mes yeux ne laissent aucun doute sur mes intentions. Joignant le geste à la parole, elle m'offre une petite démonstration de vol, glissant sur les nuées avec aisance. Aussi confortablement installé que possible, je l'observe bras croisés, admirant son piqué, sa pointe de vitesse, son agilité, ses tresses virevoltant derrière elle, la chute de ses reins... Elle revient dans un sourire éclatant, et je sens la commissure de mes lèvres se relever mais son regard narquois a tôt fait d'éteindre toute velléité d'applaudissements ou de félicitations. Il va falloir un peu plus d'humilité pour que j'ai envie de reconnaître ton talent, princesse.
Aussi n'a-t-elle droit qu'à un haussement d'épaules nonchalant, assorti d'une moue désabusée. « Si tu ne peux pas faire mieux, je pense pouvoir tenir le... » Elle me prend au dépourvu, lançant le souafle avant même que je n'ai fini ma phrase. Avec ce foutu Brossdur, ma première impulsion me déporte du mauvais côté. Je tire brusquement sur le manche, bifurquant sans le moindre état d'âme pour le bois fatigué et mes doigts se referment de justesse sur la balle, dans une roulade qui dissimule mal combien j'ai été proche de la laisser tomber. Soulagé de n'avoir pas failli devant elle – et à peine envolé qui plus est – je lui adresse un visage faussement vexé, le regard accusateur. Alors c'est comme ça qu'elle veut jouer... Très bien.
Mais elle oublie une chose. Je ne suis pas seulement le grand frère de Ginny ou le pote d'Olivier. Je suis aussi et avant tout le deuxième d'une fratrie de sept et le premier des cinq Weasley à avoir intégré l'équipe de Gryffondor. Ce qui n'est pas un hasard. Chassés de l'intérieur par Maman, c'est balai à la main que nous avons grandi, entre les pommiers et autres arbres fruitiers, à se lancer des défis toujours plus fous, toujours plus inaccessibles, mais qu'il fallait bien réussir. D'abord pour ne pas perdre la face – hors de question de me faire battre par mes cadets – mais aussi et surtout éviter les bombardages de pommes pourries qui jonchaient le sol du verger. Projectiles idéaux pour sanctionner les fautes et les défis manqués, qui nous voyaient revenir crasseux, les cheveux emmêlés, les mains collantes de sucre et les vêtements tachés, tout droits catapultés dans le bac à lessive et nous dans la baignoire.

Alors jouons, ma belle Georgia. D'un geste fluide, je lui renvoie le souafle... n'attendant qu'une fraction de seconde pour me lancer dans une pointe de vitesse, fonçant vers elle à toute allure. Ce Brossdur est une valeur sûre, et malgré ses défauts directionnels, je maîtrise parfaitement son accélération... et son freinage, rattrapant le souafle sur le fil de ses doigts tendus, à peine effleurés. L'inertie m'emporte encore un peu, et ces quelques centimètres nous placent au corps à corps, mon genou contre le sien, son visage à un souffle. Si proche que je sens sa respiration sur mes lèvres, son odeur de savon fleurie et de cirage mêlés me chatouiller les narines. Une fossette creuse ma joue, animée par ce sourire en coin joueur qu'elle a fait naître en se voulant compétitrice. Mon murmure se laisse porter par la brise, vibrant de l'envie d'en découdre. « Un entraînement, d'accord. Mais ça manque d'enjeu, non ? » Je sais que je suis trop proche pour lui dire ces mots, que les réminiscences de la soirée de lundi sont trop fraîches pour ne pas m'évoquer de plus tendres enjeux. Mais malgré cette suggestion aux allures de défis, je maîtrise si mal les règles du jeu... Par Godric, j'en tremble presque, cramponné au manche du balai, à attendre sa réponse, son bon vouloir.
Comme j'ai envie de savourer ce moment de jeu, de vol avec elle. Loin de tout, loin de tous. Juste elle et moi, et le ciel à portée de nos doigts.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Mer 29 Avr - 4:38
Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?
Georgia Harris & @Charles Weasley
Avant toi - Calogero

Février 2004

C’est parti, mon beau, songe Georgia, pétillante. Elle est plantée devant lui, grand sourire aux lèvres, le souafle semblant tomber entre eux à une lenteur folle. C’est un de ces moments au ralenti, où le slow motion permet d’illustrer la lueur compétitive dans les yeux du rouquin, celle bien trop rieuse dans les prunelles de la poursuiveuse, et le frémissement du corps du dragonnier, réalisant quelques secondes trop tard que la balle est déjà partie. Elle n’a pas joué très réglo, peut-être – mais un match est rarement organisé, rarement prévisible, et le souafle peut vous passer sous le nez à n’importe quel instant. Il faut bien savoir plonger pour le récupérer, non ?

Un rire clair lui échappe alors que Charlie plonge aussitôt, sa phrase restant en suspens dans les airs. Elle ne le quitte pas des yeux, quand il fait une embardée sur le côté, ses sourcils se fronçant quelques secondes, s’imaginant lui avoir transmis son soucis de démarrage, ou pire peut-être, qu’il se soit retrouvé sur le balai qu’il ne fallait pas monter. L’élan est un peu laborieux, mais il se rattrape bien vite et, si la prise en main du souafle n’est pas des plus glorieuses, la balle se retrouve tout de même contre sa paume, son looping maîtrisé. Le regard qu’il lui lance, mélange d’air scandalisé, accusateur, et bien trop compétiteur, la fait frémir d’enthousiasme, et elle ne peut retenir le sourire qui lui dévore le visage. « Pas si facile, hmm ? » souffle-t-elle, ne le lâchant pas des yeux.

La jolie poursuiveuse n’avait pas prévu, toutefois, les prochains gestes du dragonnier. Surprise, elle observe le souafle s’élancer dans les airs, suivant une courbe parfaite, et il lui faut quelques milli-secondes pour lâcher un juron et tendre les doigts. Quel fourbe ! Main vers l’avant, elle se tend sur son balai, effleure le souafle, va l’attraper, un soulagement la remplissant déjà, mais – non. Sa peau ne fait que frôler les gants de Charlie, qui est déjà devant elle, main sur la balle, freinage parfait. Souffle coupé, Georgia est bien obligée de lâcher un soupir d’appréciation. Elle n’a qu’à peine remarqué son envolée contrôlée, trop occupée à grimacer de ce coup en traître, et à tenter de le rattraper. Elle va râler, tout de même, gronder que ce n’est pas du jeu – tant bien même a-t-elle été tout aussi retorse quelques instants plus tôt, mais on ne retiendra évidemment pas cela. Le geste de Charlie n’est pas terminé, pourtant, porté sur quelques centimètres encore par la force du mouvement. Leurs genoux cognent l’un contre l’autre, sa tête se retrouve bien trop proche de la sienne. Elle déglutit, yeux vrillés dans les siens, réalisant peu à peu leur proximité. Elle peut sentir son souffle, la chaleur qui émane de son corps, ses lèvres qui sont si proches, trop proches, et tous ses muscles sont tendus, crispés vers lui. Il suffirait d’un mouvement, un geste minime, pour que leurs lèvres se frôlent, qu’elles se découvrent enfin. Elle inspire, difficilement, alors qu’un sourire en coin se révèle sur les traits de Charlie, qu’une fossette se créée, et Georgia le dévore des yeux.

Elle a plutôt l’habitude d’être celle qui est suivie du regard, Georgia, les yeux des curieux se fondant sur ses traits doux, son nez tout droit, ses lèvres remontées, le creux de son menton, et se perdant inévitablement dans ses prunelles vertes. Cette fois, pourtant, c’est elle qui suit la courbe de son visage, la démarcation de sa mâchoire, c’est elle qui savoure l’éclat dans ses yeux clairs, et cette fossette, cette fichue fossette. Ses lèvres frémissent de tension contenue, quand il murmure ces quelques mots, l’attirant encore plus loin dans la compétition.
Elle n’est pas une parieuse, Georgia. Oh, le goût de la compétition, l’adrénaline de la rivalité, les taquineries lancées à tout va – elle en raffole. Le pari, pourtant, ce n’est pas ce qui la motive. Les gains qu’ils peuvent offrir, les Lyons le lui ont bien prouvé, il est facile de les prendre. Tout pari a sa face obscure, pourtant, et la jeune femme n’est jamais à l’aise à l’idée d’en lancer. Face à lui, seulement, à leurs corps si proches, la proposition qui relance, enfin, cette tension qui lui avait noué les muscles lors de la soirée de l’avant-veille, Georgia ne peut pas faire semblant. Elle sait qu’elle va accepter, qu’elle ne peut qu’accepter, et qu’il lui faut une idée. Elle pourrait fondre sur lui, le déstabiliser d’un baiser, et reprendre le souafle entre ses mains, pour lui enlever le jeu du crâne. Elle le pourrait, oui, pourtant son corps reste droit, maintenant cette distance insupportable, ces quelques centimètres d’écart.

Sur ses traits, se reflètent le même air joueur qui se lit sur ceux du rouquin. Joueur, et tendu. Chez elle, en tout cas, très certainement tendu. Elle pèse le pour et le contre, fait le tour des options. Il lui tend une opportunité, là, sommes toutes. À être si proche, à avoir la voix si chargée. Où se l’imagine-t-elle, encore ? Elle frémit, de tout ce qu’elle pourrait lui dire. Ça manque d’enjeu, oui. Quelle réponse attend-il ? Une récompense, certainement. La tête lui tourne presque de tout ce que ses pensées affolées aimeraient lui proposer. Elle a tant d’idées, tant d’envies, que cela se court circuite, et elle doit expirer, tremblante. Alors, seulement, Georgia entrouvre la bouche et s’humecte les lèvres.

« Qu’est-ce que tu mises, alors ? »

Et, d’une pression du poignet sur le manche, son balai penche légèrement en avant. Son genou glisse contre le sien, se perd entre ses jambes, alors que son torse accompagne le mouvement du balai. Elle penche la tête sur le côté, toujours aussi proche, mais déviant de ses lèvres pour venir frôler sa joue de la sienne, et laisser ses lèvres se faufiler jusqu'à son oreille. Elle a le souffle court, les mains serrées sur son balai, le bout du nez chatouillé par les boucles folles de Charlie, l’odeur de ses cheveux l’envahissant de plein fouet.

« Fais ton jeu, Charles, » murmure-t-elle, juste dans le creux de son oreille, la voix un peu trop grave, le rythme de son coeur prenant un tempo bien plus lent, feignant une tranquillité suspecte. Au moindre geste, à la moindre décision, elle le sait, ce sera une envolée déroutante. Pour l’instant, elle arrive encore à se redresser, lentement, pour venir darder à nouveau son regard sur l’ancien attrapeur, ses lèvres relevées en un sourire enjôleur dévoilant à peine son trouble. Joue donc, Charlie, la belle Georgia te laisse choisir la première mise.


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Mer 29 Avr - 14:52

Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?@Georgia R. HarrisCharlie


18 février 2004

Oh ce sourire, cette étincelle dans ses yeux. Cette mèche échappée d'une natte, qui volette furieusement devant son front nacré. Qu'elle est belle, Merlin tout puissant. Aussi belle et lumineuse qu'un vif d'or aux ailes délicates. Et si proche... À portée de souffle, à portée de lèvres. N'est-ce pas pour cette exacte raison que je me suis tant approché, niffleur impénitent cherchant l'or qui émane de ses prunelles vertes ? N'est-ce pas exactement cela que j'espère, qu'elle se penche, par Godric ? Qu'elle me mette au défi de le faire ? Ou mieux encore, qu'elle ose ce premier pas ? Que le jeu se fasse plus tendancieux, abandonnant l'innocence d'une simple session de vol amicale.
Je crois lire la même envie dans son regard, juste avant qu'elle ne s'avance, pour venir glisser quelques mots à mon oreille et... Oh, que je sois dévoré vivant par un Magyar, mon prénom chante sur sa langue, dans tout sa force si souvent balayée par mes proches d'un Charlie rieur. D'ordinaire, je préfère mon surnom à la solennité de ce Charles qu'elle me souffle. Mais son murmure enfle dans mes veines, fracasse mon cœur contre mes côtes avec la violence des flammes qui dévorent la forêt. Peut-elle lire l'envie qui flambe dans mes yeux, apercevoir le frisson qui me saisit, et cette promesse ardente – ou est-ce un avertissement ? – sur mon visage ? Sang dragon, si je ne me retenais pas... Mais si puissant soit le désir d'enfin cueillir ses lèvres, je n'ai pas encore perdu tout sens commun, ni toute prudence. Et céder à la pulsion brûlante qui gronde dans mes veines serait un penchant des plus dangereux, suspendus à plus de cinq mètres du sol, sans baguette pour amortir une chute. Car c'est ce qui nous pend au nez. Une chute lente et délicieuse. Irréversible.
Charlie, mon gars, si tu ne veux pas céder à la tentation périlleuse de l'embrasser, là, tout de suite, maintenant, tu ferais bien de démarrer.

La petite voix de la raison, quasiment étouffée son mon crâne en effervescence, parvient toutefois à faire résonner son avertissement dans un sourire troublé, je m'arrache de cette tendre proximité. Un virage pour revenir me placer près d'elle, coude à coude cette fois, une distance raisonnable entre nos deux corps prêts à l'effort. Machinalement, je lance le souafle, le rattrape, avant de lui proposer une première mise. Oh, pas d'argent non. Ce serait trop trivial, trop vulgaire – et je n'en ai pas à dépenser dans ce genre de pari. Non, il faudrait trouver quelque chose de plus intéressant. Mon sourire s'élargit, associé à l'idée qui fleurit.
Avec mes frères, il s'agissait généralement de bêtises, de corvées à refiler... Le perdant devait dégnomer le jardin ; aller frapper à la porte de notre voisine, la vieille Mrs. Potdebeure ; s'aventurer dans l'atelier de Papa pour y emprunter n'importe quel gadget moldu ; dérober un paquet de biscuit pour l'équipe sans se faire attraper par Maman... Ou pire : s'engager à embrasser la tante Murielle à la prochaine réunion de famille ! Du moins, jusqu'au jour où les jumeaux ont fait exploser une Bombabouse sous sa chaise pour éviter de remplir leur gage... Après cet incident qui a bien failli leur coûter cher (je ne conseille à personne de mettre en colère la tante Muriel !), l'idée a fusé de se rabattre sur des idées moins négatives. Je ne sais plus de qui elle est venue. Je crois me souvenir que la suggestion est venue des plus petits, un peu désemparés devant nos inspirations toujours plus extrêmes (et terrorisés à l'idée de devoir un jour faire face à la tante Muriel dans toute sa fureur !) : faire des surprises. Pas des farces, mais des petites attentions. Autant dire que ça nous avait paru complètement saugrenu. Mais pour éviter que les oreilles de Ron ne restent définitivement couleur pimentine (elles avaient une tendance fâcheuse à rougir dès qu'il devait s'y coller), on avait fini par accepter, au grand désespoir de Fred et George.
Alors pour les beaux yeux de Georgia, il est temps de ressusciter cette tradition. Sans cesser de jouer avec la balle, je me tourne vers elle. « L'enjeu... c'est une surprise. N'importe laquelle. Objectif : attraper le souafle avant l'autre. Cinq lancers, trois points gagnants. Ce devrait être un jeu d'enfant pour une Poursuiveuse de ton envergure. » Et non moins pour un Attrapeur, habitué à s'emparer de la plus insaisissable du bout des doigts. Mais si je n'ai rien perdu de mon aisance sur un balai, mes réflexes sont sans doute moins précis que ceux d'une Poursuiveuse habituée à jongler au milieu des obstacles, enchaînant passes et lancers avec ses coéquipières. « Et comme je suis beau joueur... » Sur une ultime récupération, je lui lance le souafle sans malice, m'inclinant à demi. « ... à toi l'honneur, princesse. » Que l'on ne m'accuse pas de vouloir fausser les lancers, je l'aurai à la loyale, foi de Gryffondor !

Un à un, je fais doucement craquer mes doigts, réchauffe mes muscles encore froids, étire ma nuque, mes bras. Le tiraillement sur mon biceps me tire une grimace – nom d'un petit dragon, je l'avais déjà oublié, lui ! Josiah ne m'a pas indiqué le Quidditch en contre-indication dans les jours à venir... Et j'ose espérer qu'il n'a pas simplement omis de me le préciser. Hors de question que ma belle Poursuiveuse bénéficie du moindre traitement de faveur. Cela dit, je doute qu'un quelconque avertissement ait réussi à me dissuader de venir cette après-midi, taquiner les cieux à ses côtés. Je lui adresse un sourire rassurant. Et un rien frondeur. « Quand tu veux ! » Les deux mains serrées sur le manche, près à démarrer au quart de tour, je ne la lâche pas des yeux, aussi attentif à ses gestes qu'aux jeux du soleil sur sa peau.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Jeu 30 Avr - 18:24
Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?
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Avant toi - Calogero

Février 2004

Il ne bouge pas, toujours aussi crispé, toujours aussi loin. Elle s’est pourtant imaginée que ces quelques mots susurrés l’auraient fait basculer – il ne fait que la regarder, pourtant. Que la regarder, vraiment ? Il y a au fond de ses prunelles une chaleur qui ne peut que la renverser, la faire se tendre vers lui, encore un peu plus, juste un peu. Quand il se déplace enfin, pourtant, ce n’est pas pour répondre à cette passion assourdissante, mais pour s’éloigner d’elle. Elle ne peut qu’observer le ciel face à elle, dégagé de la vue hypnotisante des lèvres de Charlie, et c’est comme si tout son souffle lui revenait. Elle inspire profondément, déglutit, reprend une position plus confortable sur son balai. Par tous les dieux, dans quels états ils se seraient mis, à s’embrasser là, sur des balais, si hauts dans le ciel. Ça ne serait pas son premier baiser dans les airs, enfin, mais la force du regard de Charlie et la chair de poule qui remontait le long de la nuque de Georgia, elle ne pouvait pas promettre qu’ils n’auraient pas fini bien embêtés, coincés par leur situation. Alors, elle inspire, une respiration, une expiration, et la tête qui se secoue pour reprendre contenance. Il revient se placer à côté d’elle, à une distance respectable cette fois, jouant avec le souafle.

Georgia attend, curieuse, tête tournée vers lui, suivant le geste de ses mains. Elle prend le temps, finalement, d’observer réellement ce rival improvisé. Le souafle semble s’élever un peu plus à chaque lancé, lui retombant pourtant toujours parfaitement dans les paumes. Sa posture est correcte, il semble toujours aussi à l’aise sur un balai, et ses jongleries ne cessent toujours pas. La poursuiveuse détend ses jambes, passe une main sur son visage, reléguant les mèches folles, échappées de ses nattes, derrière ses oreilles. Elle ne sait pas pourquoi il réfléchit autant, s’étant imaginée que la mise était toute trouvée. Le vent qui claque sur eux, heureusement, lui rougit suffisamment les joues pour que ses idées n’en soient pas dévoilées. Elle remercie le ciel qu’il se retourne enfin vers elle, sourire aux lèvres, pour lui lancer son idée.

« Une surprise ? » répète-t-elle, sourcils haussés. Comment ça, une surprise ? Qu’est-ce qu’il attend ? Elle n’a pas le temps de l’interroger plus, déjà il poursuit, n’importe laquelle – elle veut bien, mais de quel genre ? C’est très peu clair, comme consignes, ça la déstabilise. Il ne fait que cela, ce sacré Charlie, la dérouter à chaque instant. Elle signe son assentiment, toutefois, au jeu qu’il lui décrit, et lève les yeux au ciel devant sa taquinerie. Évidemment, que ce sera un jeu d’enfant. Elle est joueuse, que diable. Et ce ne sont pas ses fossettes qui la déstabiliseront, cette fois. « Je ne te ferai pas l’affront d’y aller doucement, rassure-toi, » souffle-t-elle, sourire effronté aux lèvres. La gestuelle de Charlie s’interrompt alors, lui laissant d’un geste souple le souafle. Son sourire frémit, incontrôlable, face à ce princesse trop jovial. Elle gronde, pour la peine, un « ne m’appelle pas princesse », récupérant avec aisance le souafle entre ses mains. Soupesant la balle légère entre ses doigts, elle se tourne vers lui, pour ajouter : « Je lance, et on part à trois. » Ses yeux sont tranquilles, presque autant que son sourire, défaits de la chaleur qui les animait jusqu’alors, quand il l’invite à se lancer.

Aussi, d’un mouvement de tête, elle lui fait signe que c’est parti, son coude se détendant, libérant le souafle dans les airs. Il fait une drôle de voltige, fusant droite gauche, et le trois du compte à rebours de la jeune femme claque à peine dans l’air quand leur balai fusent à sa poursuite. Elle a un cran de décalage sur Charlie, ses épaules sont plus avancées que les siennes – et, par Merlin, elle a raté la pique du souafle, tente un tonneau pour reprendre la bonne direction, mais Charlie a le sourire des gagnants. Il remonte vers elle, souafle en main, et elle fronce le nez, mécontente. Elle gronde presque que ce n’était que la chance de l’amateur, ou qu’il l’avait perturbée, à l’appeler princesse, que c’était déloyal, mais ce serait bien trop enfantin, comme réaction, et c’est avec un roulement d’oeil et un air des plus déterminés qu’elle reprend position à ses côtés. Ses yeux ne quittent pas Charlie, son esprit se vidant peu à peu. Quitte à voler, aujourd’hui, autant voler bien. Autant s’entraîner, pour de vrai. Il n’apprécierait pas qu’elle le prenne à la légère, toute façon, et si elle ne l’a pas fait le coup d’avant, elle ne peut tout de même pas se permettre de perdre deux fois d’affilée. Décrispant son corps, Georgia fait s’élancer son éclair de feu à toute allure, à la poursuite du second souafle, et un petit salto de joie vient célébrer sa main qui se referme, d’une facilité déconcertante, sur la balle. Elle se tourne vers Charlie, yeux pétillants, sourire aux lèvres, et leurs lancers s’enchaînent. Le suivant est plus tendu – ils se retrouvent face à face, encore, doigts sur la balle au même instant, et ne doivent qu’à leur réflexe de ne pas s’être étalés l’un sur l’autre. Un rire la secoue, alors qu’elle souffle un « évitons de se mettre au sol, tout de même, », en allant retrouver sa position. « Celui-là ne compte pas, je relance ! » Et elle relance, donc, le souafle repartant dans une vrille des plus compliquées, qu’elle suit avec concentration, yeux focalisés dessus. Virevolte et ligne droite s’enchaînent, mais cette fois sa vitesse est plus forte, mieux contrôlée, et le souafle est sien. « Deux-un, » s’exclame-t-elle, glissant des yeux pétillants vers lui. Il enchaîne, déjà, et portée par l’adrénaline, elle glisse dans les airs, plongeant vers le sol pour suivre la balle qui fonce en direction de la terre. À quelques pieds du sol, Georgia redresse son balai pour venir attraper d’un geste vif le souafle. Elle le serre contre elle, un éclat de joie lui échappant, alors qu’elle ralentit sa vitesse pour atterrir. Elle rejoint le sol, d’un saut dynamique, et se tourne vers Charlie, le visage illuminé.

« C’était trop bon ! » souffle-t-elle, le corps encore tremblant du plaisir de la voltige. Faisant un pas vers lui, à peine descendu de balai, elle s’élance pour l’étreindre, les joues rosies par le froid, les doigts bleus, mais l’air bien trop heureux. Ce n’est pas un coéquipier, habitué à ses contacts, mais que voulez-vous, elle est bien trop tactile, cette sacrée Georgia, et son corps s’est déjà glissé contre Charlie, s’abreuvant de sa chaleur, pour une étreinte des plus rapides. Lorsqu’elle s’éloigne, ses mains glissent sur ses bras, frémissante encore des soubresauts du vol. Elle vrille ses yeux dans les siens, laissant libre court à son sourire, qui dévore ses joues. « Alors, ça te va, je tiens la route ? » Et ses mains, qui viennent glisser sur les siennes.


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Jeu 30 Avr - 23:04

Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?@Georgia R. HarrisCharlie


18 février 2004

Elle gronde, la jolie Georgia, de m'entendre utiliser ce surnom qui lui sied pourtant à merveille. Mon rire répond à sa moue courroucée, mon sourire en couverture. Ne m'en veut pas princesse, de ce qualificatif qui te colle pourtant si bien à la peau. Lance plutôt ce souafle, que mes pensées se recentrent sur la raison de notre présence ici, étouffant le feu qui m'envahit chaque fois que je pose les yeux sur toi.

Un hochement de tête, un geste du bras, un compte à rebours et le duel est lancé. Le Brossdur file à la poursuite de la balle, mes yeux rivés au moindre de ses détours, au plus infime changement de direction. Comme ce plongeon inattendu que je reproduis dans l'instant. Nul besoin d'y penser, ni d'y réfléchir. Où il ira, j'irai, réflexe d'Attrapeur trop habitué à imiter les errances versatiles du vif d'or autour du terrain. Mon balai au maximum de ses capacités, j'étends le bras, et mes doigts se referment, victorieux. À mon tour, donc, de le remettre en jeu. Cette fois, c'est elle qui file comme l'éclair qu'elle chevauche, utilisant toute la puissance de son balai de course face auquel le vieux coucou que je chevauche n'a pas l'ombre de chance. Beau joueur, je salue la prouesse d'un hochement de tête appréciateur. Respect, princesse. Mais déjà, elle se remet en place pour une troisième passe. Dans ce tête à tête qui manque de nous mettre à terre, nos doigts avides s'effleurent avant que je ne remonte en piqué pour nous éviter la collision. Tandis qu'elle se repositionne, je fais doucement rouler les muscles de mon épaule, rageurs d'avoir été tant sollicités par la poigne de fer appliquée au manche de bois pour cette remontée en chandelle brutale. Une douleur sourde se diffuse dans mon bras, trahie par une grimace. Pas insupportable, loin de là, mais certes désagréable. Je sens le léger déséquilibre qu'elle fait peser sur mon côté droit, refusant toutefois de m'en préoccuper. Au contraire, mon sourire vient répondre à Georgia qui neutralise ce point discutable. Si elle n'est pas nécessaire, l'intention est belle. « Un partout, donc. » Mais ce quatrième lancer ne me laisse aucune chance de réussite. La brûlure sous ma peau s'impose trop et avant que je n'ai eu le temps de réagir, elle s'empare du précieux dans une vrille magnifique, applaudie des deux mains. Le souafle s'envole encore, en direction du sol après une embardée. Une fois encore, l'éclair de feu et sa cavalière démontrent leur extraordinaire vitesse et je n'ai que le temps de la rejoindre qu'elle est déjà au sol.

J'abandonne le Brossdur à son freinage, sautant au sol à ses côtés. Sa victoire est éclatante, méritée et digne d'éloges. Car si la différence de matériel et l'inconfort de ce tatouage frais sur mon épiderme ont amoindri ma performance, il n'en reste pas moins qu'elle a superbement volé, princesse des cieux glissant au milieu des nuages. Mais avant que je n'ouvre la bouche pour l'en féliciter, elle accourt vers moi, m'enserre de ses bras fins...
Et mon cœur cesse de battre.
Suspendu, le temps. Immobile, mon corps rivé au sien, mon torse plaqué au sien, ma tête affleurant ses cheveux. Le souafle qu'elle a lâché dans son enthousiasme, nos balais à la dérive, le merle dérangé par nos jeux. Plus rien n'existe. Rien d'autre qu'elle et moi. Elle surtout. L'étincelle qui illumine ses yeux, l'éclat de son cou. La douceur de ses mèches dorées, la chaleur qu'elle dégage et me consume. Que n'ai-je un retourneur de temps, pour interrompre ce moment délicieux qui me laisse démuni, sans un souffle.
Car le temps reprend son cours, ennemi insidieux de tant de douceur irréelle. Ses mains glissent le long de mes bras. S'enfuient, déjà. Et Godric, je n'y tiens plus. Comment imaginer qu'elle puisse s'éloigner ? Mes doigts s'accrochent aux siens, la ramènent à moi avec sans doute plus de brusquerie que je ne l'aurais voulu. Mais c'est avec une infinie douceur que mes lèvres s'emparent enfin des siennes. Et dans ce baiser dérobé, le souffle court de l'avoir tant espéré, s'insufflent toute l'émotion, toute la passion que m'inspire ce petit bout de femme pétillant.  

Combien de secondes, combien d'heures avant que je n'abandonne à regrets ses lèvres délicieuses, soumis à la pression de mes poumons criant à l'aide ? Jamais je ne me suis senti moins Gryffondor qu'en cet instant où ma lâcheté semble courir dans mes veines avec tant de violence que je n'ose poser les yeux sur elle. De ma bouche esclave de la sienne, un grondement sourd s'échappe. « Pardonne-moi... » Pardonne-moi, ô ma tendre, ma si douce Georgia, d'avoir ainsi cédé à cette folle tentation qui me hante depuis ton départ. Pardonne ma maladresse, cet élan irrépressible qui n'a d'autre alibi que le feu ardent que tu distilles en mon âme, regard après regard, sourire après sourire. Pardonne-moi d'avoir profité de cet instant d'euphorie pour céder à la pulsion ou pardonne-moi de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Pardonne tout ce qu'il y a à pardonner mais je t'en prie, je t'en conjure.
Laisse-moi t'embrasser encore.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
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Ven 1 Mai - 1:32
Avant toi c'était quoi, sinon un préambule ?
Georgia Harris & @Charles Weasley
Avant toi - Calogero

Février 2004

Ses doigts ont glissé sur ses bras, s’éloignant d’un geste fluide, sa phrase lâchée dans un souffle. Un rire lui reste aux bords des lèvres, bien trop prêt à exploser entre eux, à les rendre sourds de sa joie. Il ne quitte pas sa bouche, pourtant, d’autres lèvres, inconnues, si désirées, car trop longtemps regardées, viennent dérober les siennes. Il lui a attrapé les mains, alors que ses doigts s’échappaient déjà, et l’a ramenée près de lui. Son geste, trop brusque pour la douceur des gestes qu’il lui a témoigné jusqu’alors, ne fait que réchauffer son sang, culbuter son coeur. Elle sent la pression qui le prend, le désespoir à l’idée que leur corps s’éloignent, encore – alors elle se laisse aller, souffle court. La douceur de son baiser, qui vient prendre ses lèvres, la fait se fondre contre lui plus encore. Ses mains quittent les siennes, glissent jusqu’à sa nuque, yeux fermés. Il ne dure que quelques secondes, pourtant, ou peut-être de longs instants, pas assez pourtant pour que ses doigts se fondent dans ses cheveux, que ses lèvres découvrent toute la douceur des siennes. Il ne dure que juste assez pour que son coeur s’emballe, et qu’elle demeure bête, une fois relâchée, à ne pas le quitter des yeux. Elle observe son nez, ses pommettes, ses lèvres, toujours ses lèvres, les yeux qui brillent du même éclat qu’elle, oh, comme elle l’espère. Georgia espère que ses prunelles lui montrent, comme elle est bouleversée, comme cette délicatesse l’a renversée. Elle aurait pu se crisper, de la rudesse de son geste, s’attendre à un baiser où les dents s’entrechoquent, où le corps se démènent – et peut-être l’aurait-elle moins aimé, peut-être l’aurait-elle associé aux autres, à tous les autres qui lui dévoraient la bouche sans penser à son corps.

Lui – il est doux. Il est tendre, il est fort, et elle ne peut pas le quitter des yeux. Déjà, ses doigts qui sont toujours figés sur sa nuque veulent reprendre leur danse, veulent se faufiler dans ses boucles et, enfin, le garder contre elle. Il gronde, pourtant, l’air désemparé, comme s’il cherchait à s’éloigner, et un poids tombe dans l’estomac de Georgia. Elle secoue la tête, déjà, affolée à l’idée ce qu’il pourrait penser, des regrets qui pourraient l’assommer. Non, Charlie, pitié – ne dis rien. Elle s’est ouverte à toi, jeune ami – ne dis rien. Il dit, pourtant, il prononce ces mots, ce grondement, toujours, qui lui fait secouer la tête plus encore. Pardonne-moi ? Pardonne-moi de quoi, pauvre fou ? De ses lèvres si tendres, des gestes si doux ? De la vulnérabilité, qui émane de chaque pore de sa peau ? Elle secoue la tête, Georgia, encore et encore, crispant ses doigts sur son cou. Elle ferme les yeux, de brèves secondes, se mordant les lèvres, avant de souffler : « Non, stop, ne dis pas ça. » Elle le répète, encore, à mi-voix, ne dis pas ça, ses doigts quittant sa nuque pour venir effleurer son visage, attraper ses joues.

Il n’a pas le droit, de lui dire cela, après un baiser pareil. Il n’a pas le droit, de la rendre si fragile, de lui tourmenter le coeur, de faire se lancer tant de farandoles dans le creux de son ventre, et de lui dire pardon. Pardon d’avoir osé ? N’a-t-il pas vu, tous ces regards qu’elle lui lançait, incapable même de les contrôler ? Elle n’avait pu que le dévorer, chaque moment passé ensemble, tant bien même tout les séparait. Pardon de l’avoir fait ? Pardon d’avoir été tenté ? Parce qu’il n’en avait pas vraiment envie, peut-être ? Parce qu’elle n’était que Georgia – que l’amie par alliance. Elle approche son visage, ses doigts tremblant sur le sien, et veut lui souffler qu’elle ne veut rien entendre, qu’il n’a pas le droit de s’excuser, qu’elle ne peut pas entendre ça, pas maintenant, pas après tout ça.

Elle effleure ses lèvres, furtive, alors qu’un « ne t’arrête pas, pas là, pas maintenant, tu ne peux pas » lui échappe à contre-coeur. Elle aurait aimé être forte, être plus digne, se détourner de cet homme qui doutait, qui n’osait même pas croiser son regard, mais sa chaleur pulse encore sous ses paumes, et elle se sait bien trop conquise. Si vite, si fort. Il y a de ces hommes, qui vous capturent – en un mot, un sourire, une furie. Alors elle se penche, à nouveau, pressante, pour lui dévorer les lèvres. Embrasse-moi, Charlie. Embrasse-la, de toutes tes forces. Comme elle le fait, hissée sur la pointe des pieds, pour pouvoir dévorer les lèvres du dragonnier avec plus de force, un souffle tremblant lui échappant. Sa langue glisse sur sa lèvre inférieure, alors qu’une de ses mains glisse dans son dos, se crispant contre lui. Embrasse-la, Charlie. Parce qu’elle n’attend que ça, parce qu’elle a bien trop craqué.

Et quand elle s’éloigne, enfin, la respiration hachée, le corps tremblant, Georgia garde les yeux fermés, de longues secondes, leurs lèvres encore trop proches. Elle ne sait pas comment lui dire – ou quoi même lui dire. Elle sait juste qu’elle veut recommencer, encore, jusqu’à ce que leurs lèvres n’aient plus à se découvrir, que ses doigts sachent la faire frissonner d’un geste, qu’elle n’ait qu’à se glisser contre lui pour qu’il la couve de tendresse. Elle rouvre les paupières, ses prunelles brillantes se révélant, et elle balbutie, moins maîtresse d’elle-même qu’elle ne l’a jamais été, depuis Charlie. « S’il te plaît, ne regrette pas. S’il te plaît. » Les mots lui ont échappé, et Georgia sent son coeur se tordre, à attendre sa réponse.

927 mots
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