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In nominem Safiae (pv Josiah)
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
pictures : In nominem Safiae (pv Josiah) 200405051035524820
Sam 18 Avr - 22:15
IN NOMINEM SAFIAE
@A. Josiah N'Da
Un hibou. C’est comme ça que tout a commencé poliment. Monsieur Zahab a écrit à Monsieur N’Da pour lui demander un rendez-vous afin de prendre de vive voix des renseignements pour un tatouage moldu. Rien d'exaltant, à priori, pour le tatoueur, mais celui-ci a eu tout de même la gentillesse de ne pas laisser lettre morte son message, comme ont pu le faire d'autres tatoueurs plus dédaigneux... Et c'est ainsi que Josiah N'Da passa la première étape du plan impitoyable de sélection mis en place par Djouqed pour offrir à sa fille un service de qualité et une discrétion impeccable pour ce qui sera peut-être, si elle tient de sa mère, le premier d'une longue série de tatouages autres que ses marques rituelles. Il n’a pas précisé son prénom, il n’a pas précisé que la personne à tatouer est sa fille de quinze ans, il n’a pas non plus précisé qu’ils sont euthanatoi. Il a seulement demandé poliment un rendez-vous d’affaires, si possible hors de ses heures de travail en journée. C’est donc vers dix-sept heures, l'heure convenue avec son hôte, que Djouqed arrive à proximité de Voodoo’s Child, le salon de tatouage installé sur le Chemin de Traverse qu’on dit assez réputé dans le milieu. Il paraît que le tatoueur, non content d’avoir un sacré coup d’aiguille, est aussi capable de créer des tatouages aux effets magiques pour peu qu’ils soient convenablement entretenus par l’homme.

En tant qu’Euthanatos, Djouqed est naturellement tout à fait attentif à trier sur le volet les candidats qui auront peut-être l’insigne honneur ne serait-ce que de poser les yeux sur sa fille, @SAFIA ZAHAB, sans parler d’y poser les aiguilles. En temps normal, il aurait confié Safia aux bons soins d’une de ses tantes qui aurait pu s’occuper de la tatouer dans le plus pur respect des traditions familiales. De par le monde, les Euthanatoi ont tous développé leurs propres petits trucs pour protéger le secret de leur magie : cacher leurs tatouages, les faire sur les parties les plus protégées et les moins accessibles du corps, porter un glamour… Chez les Zahab, on a choisi de les exposer au grand jour, noyés dans d’autres tatouages qui n’ont aucune valeur sinon celle de cacher l’arbre au milieu de la forêt. Hakim, son père adoptif, est ainsi tatoué de la tête au pied. Et ceux qui, comme Djouqed, portent peu de tatouages sont généralement ceux qui sont assez confiants ou redoutables pour n’avoir pas à se dissimuler. Ceux qui sont faibles ou plus craintif ont tendance à s’orner tout le corps pour mieux induire en erreur leurs adversaires. Djouqed, lui, n’a qu’un seul tatouage rituel. Il court sur sa main droite et son avant-bras droit. Par souci de symétrie, il a fait reproduire à l’identique le motif sur sa main et son bras gauche, puis s’est fendu, après un pari perdu, d’un tatouage en cyrillique sur la gorge. Inutile de dire que la belle qui a réussi à lui faire perdre son pari, il l’a courtisée jusqu’à ce qu’elle lui fasse l’insigne honneur de devenir sa première épouse, Dana.

Il est sorti de l’ambassade, Djouqed, avec sa nonchalance coutumière. Costume moldu impeccablement coupé, il porte une chemise de soie corail sous un costume crème rehaussé de fils d’or. Il arbore aux oreilles, à la cloison nasale, à la lèvre inférieure, ses bijoux habituels et porte, sous la chemise, un pectoral de plaques d’or sur lesquelles sont gravés des serpents entremêlés qui brille sous son col entrouvert. Aucun bracelet, aucune bague, le serpent qu’il avait pris l’habitude de porter à l’index veille désormais sur la main d’un autre depuis quelques jours. Personne ne peut ignorer sa richesse, personne ne peut ignorer ses tatouages, et personne ne peut ignorer que cet étrange bonhomme que l’on voit désormais de temps en temps sur le Chemin de Traverse, pousse la porte du salon de tatouage avant d’y pénétrer.

Il regarde autour de lui, détaille du coin de l’oeil la décoration de l’endroit, analyse le lieu à la recherche de la moindre faute de goût et n’en trouve aucune pour lui sauter immédiatement au visage. C’est un bon point pour l’enseigne. Il s’approche du comptoir où une personne semble l’attendre. Il se présente poliment.

« Bonsoir. C’est pour un rendez-vous au nom de Zahab, s’il vous plaît. »

595mots

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : In nominem Safiae (pv Josiah) Voodoo-ppl
Dim 26 Avr - 19:36




In nominem Safiae
Josiah avait reçu une lettre suffisamment simple pour qu’elle attise sa curiosité. Arrivée par hibou, elle était forcément sorcière, et pourtant, le client réclamait un tatouage moldu. Sans plus de détail, simplement un horaire préféré, après les heures d’office, et puis un nom, Monsieur Zahab. Patronyme arabe sans aucun doute, comme il y en avait peu dans le monde magique anglais. Impossible de refuser, donc, même si ça faisait plus de trois ans qu’il n’avait pas tatoué une pièce non-magique, et qu’il ne pensait pas recommencer cet ouvrage de sitôt. C’est qu’il se cherchait des choses à faire, il chercher à s’occuper pour éviter à tout prix son appartement. Alors pourquoi pas ? Il pourrait perfectionner sa technique, ainsi.
Quand le client poussa la porte de la boutique, Josiah lui accorda un regard rapide, plongé dans son carnet de moleskine dans lequel il relisait ses notes. Ce qu’il vit toutefois, dans cette milliseconde, suffit à attiser sa curiosité, alors que le client se présentait, énonçant son nom. Un « bonjour monsieur, soyez le bienvenu chez Voodoo’s Child », salut ordinaire qu’il adressait au tout-venant, s’échappa distraitement des lèvres de l’enfant du Vaudou alors qu’il réhaussait le crâne pour l’examiner un peu plus. C’est qu’il voulait être certain de ce qu’il a vu. Un costume couleur crème sur une peau brune, une chemise corail qui semblait avoir des reflets brillants. De la soie, identifia-t-il alors que leurs regards se croisaient. Un sourire satisfait, et même un peu impressionné, se dessina sur les lèvres du tatoueur alors qu’il fermait son carnet pour l’attraper dans une main. Autour du cou de son client, un monceau de bijoux, de plaques dorées qui s’assortissaient avec les coutures de sa veste, qui semblaient réhaussées d’un fil d’or. Sublime. Ses yeux étaient barrés de khôl, et ce fut ce qui le distingua. C’était un égyptien, et sûrement celui-même dont Nasiya lui avait annoncé l’arrivée, quelques jours plus tôt. Josiah regrettait désormais de n’avoir écouté que d’une oreille ce que son idiot de compagnon lui avait dit à son propos. Il était même incapable de se rappeler de sa profession, seulement qu’ils s’étaient croisés au bar de Fawley … Quelque chose d’important, diplomate, quelque chose comme ça.
Josiah ne put s’empêcher de jeter un œil à son propre reflet, dans l’immense miroir qui occupait tout un pan de son mur. C’est qu’il avait bien fait, ce matin-là, de ne pas porter de guenilles. Il était repassé chez lui après trois jours passés à la boutique, et en avait profité pour récupérer quelques sapes. Cela faisait trois jours qu’il apparaissait sur le Chemin de Traverse vêtu du même t-shirt noir et du même pantalon en tissu wax, la faute à son idiot d’amant qui n’était pas foutu de lui dire ce qu’il avait envie d’entendre. Il était rentré chez eux, ce matin-là, en se jurant que ça irait. Qu’il laisserait tomber, qu’il le verrait en train de dormir, ses traits détendus, et que ça lui permettrait de tout oublier. Il s’était imaginé s’asseoir, là, sur la banquette devant leur lit, et le peindre alors qu’il dormait. C’est qu’il le voyait faire des efforts, en plus. Il le voyait torturé, tentant de savoir ce qui rendait l’humeur de son Aimé aussi massacrante. Mais l’Aimé avait sa fierté, et elle avait été largement meurtrie. Et quand il était rentré, loin du songe qu’il s’était imaginé, il avait vu Nasiya en train de bosser, une mandragore au bec, et ça avait suffit à relancer la flamme du ressentiment. Toute cette affaire, c’était la faute à ces drogues qui s’immisçaient dans son crâne et qui lui défonçaient la mémoire. Josiah avait ainsi monté les escaliers jusqu’à leur appartement quatre à quatre, avait enfourné quelques costumes et une cape dans un sac, et avait prétexté quelques gros clients et ainsi, une nouvelle absence. Il s’était douché et habillé dans son arrière-boutique, et maintenant qu’il voyait son reflet, il aurait rêvé qu’une de ses sœurs lui natte quelques tresses. Il portait un boubou rouge sang aux motifs crème, qui descendait jusqu’à la mi-cuisse, et dont le décolleté révélait son torse aux quelques frisottis poilus, mais surtout, ses nombreux tatouages, uniques bijoux qu’il portait. Voir toutefois pincé sur le nez de son client quelque boucle onéreuse lui faisait envie … En guise de pantalon, une pièce moldue, fluide, d’une matière pétrolière qui imitait le satin mais qui se lavait bien plus facilement. Josiah se mouva hors de son comptoir à pas de panthère, faisant toutefois claquer derrière lui ses mules en cuir tressé. Il tourna la pancarte pour qu’elle indique la fermeture de son échoppe, et d’un coup de poignet, il vint fermer les longs rideaux en tissu wax de ses fenêtres pour en occulter la vue. A en juger la bête qui se tenait face à lui, ils en auraient pour un moment. D’un geste de la main de laquelle s’échappa quelques malheureuses étincelles orangées, Josiah indiqua l’un des sièges qui se tenait face au miroir. « Installez-vous je vous en prie, monsieur Zahab. » Il tira vers lui un tabouret, ou plutôt une percussion traditionnelle d’Afrique de l’Ouest qu’il utilisait en guise de tabouret. Dans sa main, il tenait toujours son carnet de moleskine, prêt à dessiner ce que sa discussion avec son client lui inspirerait. Il hésita un moment à mentionner leur connaissance commune, mais si cet homme avait déployé tant d’efforts pour se faire discret, mieux valait le laisser dans l’illusion de la méconnaissance. Ce ne fut toutefois qu’au moment où ils s’assirent tous les deux, quand Josiah pu poser son regard sur sa peau comme il aimait le faire, qu’il les remarqua. Il n’était pas rare que ses clients rentrent dans sa boutique déjà tatoués, souvent par d’autres, parfois par lui. Mr Zahab comptait parmi ceux-ci, mais il fallait voir les pièces qu’il arborait. Deux massifs entrelacs d’épaisses courbures sur ses mains, qui semblaient remonter se cacher sous sa veste de costume, et sur son cou, quelques lettres d’un alphabet cyrillique. Un large sourire vint écarter les joues du Béninois, ravi du spectacle. C’était un travail d’orfèvre qu’il voyait là, sans aucun doute. Il s’exclama, quelques sous-tons rieurs dans la voix : « C’est que Legba m’amène une bien belle bête, par tous les dieux, qu’ai-je fait pour mériter cela ? J’étais hypnotisé par vos frippes, mon ami, mais c’est qu’elles ne valent pas ce que vous avez sur les bras ! Par Legba, mais qui vous a peint ça, et pourquoi allez vous chercher bonheur ailleurs puisque ce sont deux œuvres qui paraissent parfaitement bien exécutées ? » Josiah avait envie de lui prendre les bras, et de venir sentir sa peau, de venir sentir sa magie. C’est que ça suintait, il pouvait presque la sentir, de là où il se tenait. Alors qu’il les regardait de plus près, toutefois, il nota quelques différences de faction. « Ou sont-ce déjà deux artistes, qui vous ont tatoué ça ? Quel talent, j’ai rarement vu ça ! »
Rarement, mais c’était déjà arrivé. Josiah ne parvenait pas encore à identifier il avait vu pareilles pièces, ce qu’il avait lu sur elles, mais ça lui reviendrait. En attendant, il n’avait qu’à poser quelques questions : « Et surtout, monsieur Zahab, dites-moi tout : que puis-je faire pour vous ? »

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HRP : fan du titre que tu nous as trouvé !

Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
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Dim 26 Avr - 23:58
IN NOMINEM SAFIAE
@A. Josiah N'Da
Tandis qu’il laisse son regard fureter sur l’endroit, Djouqed note que celui-ci amasse son lot de bons points en matière de décoration, de propreté, de soin apporté à son atmosphère. Il se dégage du lieu une certaine harmonie apaisante, exotique, propre, nette, claire. L’ambassadeur sait immédiatement qu’il tient un bon candidat pour les tatouages de sa fille. L’homme qu’il peut voir derrière le comptoir, le nez plongé dans un carnet paraît tout aussi respectable, bien habillé, professionnel. L’Euthanatos, comme nombre d’autres de ses congénères apprécie la netteté et la propreté clinique, presque déshumanisante des lieux bien tenus. Il y a, dans la propreté et le raffinement quelque chose d’enchanteur, de civilisateur, si propre à mettre à distance les violences inhérentes à leur tradition. C’est la mort, la ruine, la décrépitude contre laquelle ils peuvent se battre quelques instants par le pouvoir rassurant des petits détails exquis d’une maison bien tenue, d’un homme propre sur lui-même, attentif aux moindres subtilités du monde et de sa mise. Le garçon qui se tient devant lui fait donc forte impression.

Djouqed le regarde paisiblement faire, fermer son office et les rideaux, plongeant la pièce dans une ambiance plus intimiste, il observe les tatouages sur le corps de son vis à vis, curieux. Du bel ouvrage des rares parcelles qu’il peut voir de là où il est. Il laisse donc son vis à vis faire son petit office, et obtempère avec un sourire lorsqu’il est invité à s’installer sur l’un des sièges de la boutique. Il joint les mains sur ses genoux et laisse à Josiah N’Da le soin d’ouvrir le bal des questions et remarques. C’est sa façon d’évaluer son vis à vis, et le moins qu’il puisse avouer, c’est qu’il est immédiatement convaincu de tenir devant lui une pépite.

« C’est que Legba m’amène une bien belle bête, par tous les dieux, qu’ai-je fait pour mériter cela ? J’étais hypnotisé par vos frippes, mon ami, mais c’est qu’elles ne valent pas ce que vous avez sur les bras ! Par Legba, mais qui vous a peint ça, et pourquoi allez vous chercher bonheur ailleurs puisque ce sont deux œuvres qui paraissent parfaitement bien exécutées ? »

L’homme est intéressé par ses mains, Djouqed le remarque tout de suite. Il le voit se pencher un peu, comme pour mieux voir les arabesques ornées. Djouqed libère ses doigts les uns des autres pour poser à plat, sur ses genoux, ses mains, et les livrer à l’examen scrupuleux de Josiah. Il l’observe, le tatoueur. Il voit ses yeux briller d’excitation et entend la pointe d’admiration facétieuse dans la voix du bonhomme. C’est cependant lorsque Josiah lui pose la question suivante que Djouqed décide que ce sera lui. Lui et personne d’autre qui tatouera sa fille.

« Ou sont-ce déjà deux artistes, qui vous ont tatoué ça ? Quel talent, j’ai rarement vu ça ! »

Un sourire en coin flotte sur les lèvres de Djouqed.

« Et surtout, monsieur Zahab, dites-moi tout : que puis-je faire pour vous ? »

« Je dois dire que vous parvenez à me faire forte impression, monsieur N’Da. Vous êtes le premier de vos congénères à remarquer que mes deux mains n’ont pas été tatouées par le même artiste. »

La main gauche est l’oeuvre de l’une de ses sœurs adoptives, l’aînée des Zahab. Une femme magnifique désormais âgée, plus âgée que Djouqed, aux mains fripées couvertes de tatouages. L’artisane de la famille qui tatoue à l’aiguille de bois et de papyrus avec une si grande précision qu’on la dit capable de reproduire tout motif né du Rituel. Djouqed était l’une de ses premières œuvres, il y a de cela trente neuf années. Et bien qu’il y ait eu, depuis, quelques retouches sur le tatouage tant la zone des mains est fragile, ceux-ci défient le temps avec obstination.

Il lui tend la main gauche.

« Ce tatouage est l’oeuvre de ma sœur, restée au Caire. Il s’agit d’une copie à main levée de l’autre main, comme vous pouvez le constater, qui ne doit ses quelques défauts qu’au jeune âge de ma sœur lorsqu’elle me tatoua, elle était encore en apprentissage auprès de notre mère, et je fus l’une de ses premières œuvres. Et c’est précisément pour cela que je viens vous voir. »

Le sourire de Djouqed est rayonnant. Il lui faut à présent amener l’objet exact de sa demande.

« Pour réaliser une copie la plus fidèle, la plus parfaite possible d’un tatouage déjà existant.. »

Un silence enveloppe la pièce. Djouqed laisse sa main entre celles de Josiah un temps avant de la récupérer en douceur. Sa main droite n’a pas quitté sa cuisse, et le sang versé pour conquérir ces arabesques pulse délicatement à la surface de sa peau. Les deux tatouages ont vieilli à peu près au même rythme, quoi que le focus n’ait jamais quitté la peau de Djouqed lorsque la copie a nécessité, déjà, plusieurs interventions de son aînée.

« Que savez-vous des Euthanatoi, Monsieur N’Da ? »

Le pouce droit court sur les arabesques de la première phalange de l’indexe de la même main, caresse envoûtante sur le focus. Il lève la main de sa cuisse à hauteur de regard et plonge les yeux dans ceux de Josiah pour tenter d’analyser les sentiments qui ne manqueront pas de déferler dans ces prunelles pour l’heure absorbées par le travail de son aînée.

« Que savez-vous de la façon dont nous obtenons nos premiers tatouages ? »


Avant de formuler sa requête, une requête si subversive qu’elle ne manquera pas de choquer l’homme, sans doute, Djouqed veut jauger son vis à vis. Il cherche à le destabiliser, à le choquer un peu, peut-être, à la bousculer, tout du moins. Il veut voir ses réactions. Jamais il n’est allé aussi loin qu’avec Josiah dans les entretiens. Il est entré dans les autres boutiques, a échangé à peine trois mots avec les propriétaires. Aucun n’a su qu’il était euthanatos, certains n’ont même pas su qu’il était sorcier… Mais cette fois-ci, Djouqed a un excellent feeling.

1008mots

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
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Mer 6 Mai - 18:47




In nominem Safiae
Il semblait à Josiah qu’il faisait bonne impression sur l’égyptien, ce qui le satisfaisait. Il devrait faire attention à ne pas sortir tout son jeu tout de suite, puisque ce monsieur Zahab semblait sous-entendre qu’il n’était pas le premier tatoueur magique qu’il avait rencontré sur le territoire anglais. Qui d’autre, alors ? Quel vil confrère n’avait pas été suffisamment doué à son goût ? Son adversaire sur l’allée des Embrumes, Markus Scarrs ? Ou Abigail, peut-être ? ça lui donnerait une bonne occasion de lui écrire, as-tu vu passer un égyptien dans ton échoppe, Abby ? finalement, c’est moi qu’il a choisi ! Il se l’imaginait déjà. Parce que finalement, il se le jurait, Zahab et ses sublimes pièces seraient siennes. Il serait son client.
Cela faisait près de quinze ans que Josiah avait choisi ce métier, et il en avait encore peu, des clients. D’abord parce qu’il avait passé beaucoup de temps à apprendre, partout dans le monde, son Art. Quand il était gamin déjà, dans son village, puis à Uagadou, et puis, après, sur chacun des continents, auprès de dizaines d’artistes. Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai, puisqu’il lui restait un continent à visiter, et pas des moindres en matière d’Histoire du tatouage : l’Océanie. Il ne s’était installé dans un salon qu’en janvier 96, à Londres, et ce n’était qu’à ce moment-là qu’il avait pu commencer à tatouer plus régulièrement. Des moldus, par centaines, pour faire ses armes, dans le salon d’Abby. Et puis, finalement, des sorciers. Très peu, et toujours selon une règle qui était la seconde raison de sa clientèle restreinte : celle du mérite. A l’avis de Josiah, le tatouage magique n’était pas un acte anodin. Il avait commencé à tatouer pendant la guerre, et s’était vite rendu compte qu’il ne pouvait pas laisser n’importe qui passer sous son aiguille. Qu’il s’agisse de glisser un gri-gri, une amulette, sous la peau d’un client, qu’on lui demande de modifier les corps en les gorgeant de magie, ou de constituer à ses clients un nouveau focus comme ce qui semblait orner les bras de Zahab, ce n’était pas un privilège qui pouvait être offert à tous, et surtout pas aux hommes et aux femmes en proie aux esprits malicieux. Son récent voyage au Mexique n’avait fait que confirmer cela. Pareil héritage historique, culturel, magique, glissé sous la peau se méritait, et ce qu’importe la rémunération qui pouvait venir derrière.

Pour Mr. Zahab toutefois, pareil service semblait inné, inerrant à sa personne, impossible à refuser. Josiah le regardait avec attention, analysant chaque détail de son être. Il était jeune. Une trentaine d’année, peut-être quarante, au grand maximum. Et pourtant, son assurance témoignait d’autre chose. Il imposait le respect, cet homme qui semblait avoir son âge. Il racontait comment sa sœur avait tatoué sur son bras gauche et à main levée la copie conforme de ce qui était représenté sur son bras droit. Il pressentait ce qui allait arriver, pressentait ce que l’égyptien allait lui annoncer, mais ne souhaitait se le formuler avant que lui-même ne le fasse. Il voulait se garder la surprise. Zahab lui exposa le tatouage qu’il lui demandait. Une autre copie. Mais une copie de quoi ? Allez-y, Mr. Zahab, dites-le : une copie de quoi ? « Que savez-vous des Euthanatoi, Monsieur N’Da ? Que savez-vous de la façon dont nous obtenons nos premiers tatouages ? » Un sourire fendit de visage du tatoueur, presque surpris de ce qu’il entendait. Presque, parce qu’évidemment, quand l’on pratiquait l’Art du Tatouage magique, l’on entendait évidemment parler des Euthanatoï. Il en avait aussi croisé, quelques fois, pendant sa carrière. Il avait pu un peu discuter avec certains d’entre eux. Et bien sûr, il avait bouquiné, beaucoup, sur cette tradition. Il aurait aimé dire que leurs pratiques étaient fondamentalement différentes. Sauf pour le meurtre initiatique, ça n’était pas vraiment le cas. Et c’était précisément ce point là que Zahab avait choisi pour briser la glace. Josiah martelât un peu le corps de la percussion sur laquelle il était assis, cherchant ses mots. C’est que la question du mérite lui revenait en l’esprit. Quel était le mérite d’un meurtrier ? Il répondit d’une voix manifestement plus solennelle. « Par le sang, Mr. Zahab. Et plus que la magie sacrificielle que je peux parfois pratiquer, il s’agit pour votre tradition du meurtre d’un Homme, qui vous permet ensuite de créer ce focus. » Il pointa du bout de ses doigts son bras droit. Il n’eut pas envie d’en dire plus, toutefois, ni de poser de question. C’est-à-dire que le principe de cette magie, en réalité, il le connaissait. La magie du sang était très puissante, il lui était arrivé, à de nombreuses reprises, de tuer des animaux pour arriver à ses fins. Sur la cheville, il avait tatoué une lettre N et s’était servi pour le faire du cœur qui battait encore d’une antilope africaine, le sitatunga. Il n’avait toutefois jamais jugé nécessaire d’utiliser le cœur d’un homme, comme le faisaient les traditionnels euthanatoï. Plus que ça même, comme ça ne faisait pas partie de sa culture, il ne l’avait jamais même envisagé. Il eut envie, toutefois, d’examiner la pièce. De sentir son focus contre le sien, situé au creux de ses paumes. « Je peux ? » fit-il, avec tout le sérieux du monde. L’Euthanatos lui tendit ses bras. De ses paumes chaudes, il examina l’encre. Peau contre peau, une certaine friction se fit quand leurs deux focii entrèrent en contact. Zahab aussi, avait dû le sentir. Fascinant. Proprement fascinant. Il passa en revue un bras, puis l’autre, avec toute l’attention du monde. Ça dura un moment, quelques minutes silencieuses. A mesure que les secondes passaient, un sourire apparaissait à nouveaux sur les lèvres du tatoueur. C’est que son esprit fourmillait, quasiment littéralement, de questions. Finalement, et sans lâcher les bras de l’égyptien, Josiah prit une bouffée d’air avant de questionner, un air malicieux accroché au regard. « Monsieur Zahab, je peux vous demander autre chose ? Ce tatouage, sur votre bras gauche. Celui qui n’est pas votre focus » – il laissa glisser son auriculaire avec douceur le long de sa peau, analysant surtout les contours des arabesques de son bras gauche. Votre sœur a fait un travail sublime, sans aucun doute, il faudra que vous nous présentiez. Mais je crois que vous me cachez encore quelque chose, monsieur Zahab. Les contours sont flous. L’encre a pris une certaine couleur, et je peux voir ses différentes retouches. L’œuvre a une trentaine d’années, au moins. » C’était bien différent sur le tatouage euthanatos, qui se conservait par magie, et qui ainsi, semblait avoir été fait la veille tant il était net et sombre.   «  Je connais mal la magie des euthanatoï, Monsieur Zahab, mais je suis presque certain que vos tatouages ne sont pas des élixirs de jouvence. Je comprends mal comment un homme qui semble âgé d’une trentaine d’années peut porter sur la peau un tatouage au moins aussi vieux que lui. » Là encore, il avait des pistes. Mais il voulait se garder la surprise. Encore une, Legba, s’il te plaît, encore une surprise.  

Leur regard se croisèrent. Définitivement, il devait s’acheter de l’eye-liner.

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Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
pictures : In nominem Safiae (pv Josiah) 200405051035524820
Dim 24 Mai - 17:23
IN NOMINEM SAFIAE
@A. Josiah N'Da
Il y a de ces gens dont on sait immédiatement qu’ils sont les bons. Josiah N’Da est de ceux là, Djouqed en a l’intime conviction. L’ambassadeur le voit tour à tour s’extasier et réfléchir, s’embraser d’ardeur pour son travail et se reprendre. Il ne devine que trop l’excitation que peut représenter quelqu’un comme lui pour un homme de son métier. Alors Djouqed se laisse patiemment observer et jauger. Il n’est pas homme à se hâter, et il faut dire que la rencontre est source d’un certain amusement. Il attend la réponse de Josiah, il sait qu’elle sera déterminante : non pas pour son niveau de connaissances sur les euthanatoi, cela n’a aucune importance véritable, mais pour sa tolérance. Et la réponse tombe, pleinement satisfaisante.

« Par le sang, Mr. Zahab. Et plus que la magie sacrificielle que je peux parfois pratiquer, il s’agit pour votre tradition du meurtre d’un Homme, qui vous permet ensuite de créer ce focus. »

Djouqed hoche gravement la tête. Une bonne réponse sans mine horrifiée peinte sur le visage. Bien. Un bon début. Il le voit brûler de poser la question juste avant de se lancer à l’eau.

« Je peux ? »

L’ambassadeur lui tend la main, franchement amusé, maintenant. Josiah ressemble à un enfant dans une confiserie. Ses yeux brillent, même s’il s’efforce de rester professionnel, et c’est tout à l’honneur de son vis à vis. De bonne grâce, Djouqed le laisse s’emparer de sa paume, s’approcher du dos de sa main. Il devine le fantôme d’un souffle sur son bras lorsque Josiah se penche pour mieux voir les tatouages. Et il perçoit la lente pulsation du coeur et de la magie de son vis à vis. Ce n’est pas un euthanatos, il l’aurait su si ça avait été le cas. Et l’autre l’aurait su aussi. Personne ne peut véritablement ignorer qui est Djouqed dans la communauté euthanatos. Il y en a qui l’apprécient, d’autres qui le détestent, mais chacun sait qu’il est là pour mettre à genoux l’Ordre d’Hermès d’une façon ou d’une autre en forçant ses membres à tolérer la plus sulfureuse des traditions.

Djouqed s’attend donc à beaucoup de choses : des questions sur sa tradition, un sursaut de peur, ou d’angoisse. Il y a tant de façon d’agir et de réagir que l’homme sait qu’il ne pourra toutes les envisager. Pourtant, une fois encore, la réaction de son vis à vis est une agréable surprise : Josiah ne semble pas effrayé. A dire vrai, il semble plutôt intrigué, quelque chose semble avoir capté son attention. L’ambassadeur ne peut s’empêcher de se demander ce que ça peut être. L’examen dure un peu plus longtemps que ce à quoi il s’attendait. Le tatoueur passe d’une main à l’autre, d’un bras à l’autre comme pour étudier le travail de sa parente… Et puis la question tombe, une surprise.

« Monsieur Zahab, je peux vous demander autre chose ? Ce tatouage, sur votre bras gauche. Celui qui n’est pas votre focus Votre sœur a fait un travail sublime, sans aucun doute, il faudra que vous nous présentiez. Mais je crois que vous me cachez encore quelque chose, monsieur Zahab. Les contours sont flous. L’encre a pris une certaine couleur, et je peux voir ses différentes retouches. L’œuvre a une trentaine d’années, au moins.  Je connais mal la magie des euthanatoï, Monsieur Zahab, mais je suis presque certain que vos tatouages ne sont pas des élixirs de jouvence. Je comprends mal comment un homme qui semble âgé d’une trentaine d’années peut porter sur la peau un tatouage au moins aussi vieux que lui. »

Quelque chose s’ébranle dans la contenance de Djouqed. Peu de monde a l’oeil aussi affûté et l’esprit aussi vif que Josiah. Il s’en étonne. Il était confiant, les retouches sur ses tatouages, hors focus, sont fréquentes pour effacer au maximum le vieillissement naturel de la forêt cachant l’arbre. Mais il semblerait qu’on ne la fasse pas à ce tatoueur là, et qu’il ait vu au travers des broussailles. Un sourire amusé flotte sur ses lèvres.

« Vous êtes observateur, Monsieur N’Da, et vous semblez savoir assez de ce métier. Les apparences sont parfois trompeuses, je présume qu'il faut avoir un peu d'oeil pour le remarquer… Mais pour vous répondre : ma mère n’était pas humaine, je suppose que j’ai pris d’elle le fait que les ravages du temps sur mon corps soient peu visibles. Les tatouages n’ont rien à voir avec mon aspect. »

En douceur, l’euthanatos retire ses mains de l’étreinte des paumes de Josiah pour les reposer sur ses genoux, au repos. Paisibles. Que risque-t-il sinon d'essuyer un refus ou de faire face à une demande exhorbitante?

« Si nous parlions affaires, monsieur N’Da ? Vous devez avoir deviné, à présent, l’usage des tatouages que je porte : ils me permettent de rendre plus acceptables socialement mon focus en le dissimulant au milieu d’autres ornements… Un des membres de ma famille désire avoir recours au même procédé pour que son focus attire moins l’attention. Pensez-vous cela envisageable ? »


818 mots

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : In nominem Safiae (pv Josiah) Voodoo-ppl
Dim 14 Juin - 16:45




In nominem Safiae
Josiah avait acquis une pratique de sa magie proche de celle des euthanatoï sans avoir besoin de drainer la magie au cœur d’un meurtre originel. Sa magie s’était construite sur plusieurs strates, s’était saisie de divers foci, avant qu’il ne choisisse finalement de venir tatouer, au creux de ses paumes, deux disques d’encre. Mais de ce que Josiah en savait, l’euthanatos de naissance ne se réclamait pas meurtrier, pas nécessairement, en tous cas. Il disait œuvrer, au travers de l’influence de sa tradition, pour le bon fonctionnement du monde. Josiah en avait discuté régulièrement avec son voisin d’échoppe, @Rhys M. Price, qui se réclamait de cette tradition. Il semblait au béninois qu’il y avait à la tradition euthanatique plus qu’un simple médium pour la magie. Il s’agissait d’un mode de pensée, auquel il fallait avant tout adhérer. Le meurtre ne fait pas l’euthanatos, et le tatouage non plus. D’ailleurs, Josiah savait que certains praticiens avaient adopté l’usage de la baguette, moins remarquable, évidemment. Certains autres ne tuaient jamais plus après leur première fois. Il ne suffirait donc pas à Josiah de tuer un homme pour se réclamer de cette tradition, tout comme il ne lui suffirait pas de pratiquer sa magie par les disques dans ses mains pour y appartenir. Price semblait se définir comme un protecteur de l’équilibre du monde, quoi que cela signifie. La question était désormais : comment est-ce que Mr. Zahab se décrivait-il ? Comme un meurtrier, ou comme quelqu’un qui permettrait à la Terre de continuer à tourner ? Josiah était loin de partager cette crainte qu’un jour, le monde s’effondrerait, ou qu’un jour, la société sorcière se verrait détruite par une influence plus grande qu’elle. Il s’y refusait depuis la guerre, il ne voulait pas tomber dans la paranoïa de certains sorciers aux idéaux de grandeur infinis, persuadés qu’ils mourraient aux mains de sorciers impurs, ou pire, selon leurs dires, d’êtres non-magiques. Peut-être avait-il toutefois le luxe de penser ainsi spécialement parce que certains hôtes terrestres garantissaient cette stabilité pour lui ?

Zahab, ainsi, faisait-il partie de ceux-ci ? Josiah adorait l’idée d’être protégé par cette créature en costume crème réhaussé de fils d’or, qui lui glissait comme si de rien qu’il devait son apparente jeunesse à l’influence du sang de sa mère, qui n’était pas humaine. Qu’était-ce, alors ? Sang de Vélane, ou d’être Nagin ? Josiah était prêt à parier sur le sang serpentin, mais il sentait ne pas pouvoir pousser plus loin l’interrogatoire. Le client voulait parler business, désormais. Grand bien lui fasse. Josiah croisa ses jambes, faisant claquer ses mules contre son talon nu pour masquer son impatience. Zahab expliqua alors sa demande : il s’agissait d’un membre de sa famille qui, comme lui, devait dissimuler le focus euthanatos parmi d’autres focii, pour le rendre invisible aux yeux inavertis de la société. L’homme voulait savoir si c’était envisageable. « ça l’est, Mr. Zahab », répondit Josiah sans hésiter. Après tout, il ne s’agissait là que d’un jeu de pensées, et bien sûr pouvait-il y songer. Pour passer au-delà de la pensée, toutefois, et rentrer dans le champ de l’action, il lui faudrait plus d’informations. Zahab ne pouvait s’en tenir à cela. « Je l’ai déjà fait, en realité. » Josiah se leva, poussa sur ses pattes félines pour passer derrière son comptoir. Du bout des doigts, il fit disparaître l’enchantement qui protégeait son étagère des mains intruses, et en tira l’un de ses carnets de moleskine. Il en parcouru les pages rapidement, Duchesse, son Fléreur, apparaissant depuis l’arrière-boutique, filant hors du rideau de wax qui séparait les deux espaces. Elle vint, fière, se poster près de son maître, jetant elle aussi un regard aux croquis que Josiah avait un jour tracé pour ce fameux Price. « La question, Mr. Zahab, est plutôt de savoir s’il est correct, éthiquement, que je m’y emploie. M’autorisez vous à exprimer franchement ce que j’en pense ? Je vous autoriserai en échange à me reprendre, si j’osais dire quelque chose de proprement erroné sur votre tradition. » Josiah referma le carnet, l’enfourna à nouveau dans l’étagère, un parmi tant d’autres, avant de récupérer celui qu’il avait entamé pour le premier trimestre de 2004, qui traînait sur le comptoir. Il se rapprocha à nouveau du client, Duchesse entre ses pattes. Elle avait dû renifler quelque chose. Finalement rassis près de Zahab, il ouvrit son carnet sur une page blanche, marqua la date de son crayon gras, et commença à griffonner, de mémoire, le bras, la main, et les volutes qu’il avait examiné sur l’euthanatos. Ça l’aiderait à se concentrer. « L’idée, c’est que je ne veux pas aider un meurtrier dans son ouvrage. Je le dis ainsi, monsieur Zahab, parce que c’est ainsi que je conçois la prise d’une vie par une autre vie. A mon œil, peut-être inaverti, c’est un meurtre. La première fois, la deuxième, ou la millième fois, c’en est toujours un. Et puis, je suis bien incapable de tracer la ligne entre le bien et le mal, entre l’équilibre et le déséquilibre. Ainsi, je serai bien incapable de me rassurer en me disant ne t’inquiète pas, Jo, ton tatouage est entre les mains de quelqu’un qui tue pour que le monde puisse continuer de tourner. Je n’en sais rien, et vous m’accorderez que l’ouvrage des euthanatoï est bien trop secret pour que je puisse véritablement le comprendre. » Il se tut un instant, gorgeant du bout des doigts les dessins gras qu’il venait de tracer sur son cahier pour que ceux-ci prennent vie. Les torsades semblaient battre au gré d’un rythme cardiaque. Il releva les yeux un instant vers son client, un peu effrayé de ce qu’il osait formuler. « Je refuse de voir ma magie associée à cet acte, c’est une question éthique régie par le fait que je ne connais pas vos intentions, Mr. Zahab, ni celles du parent que vous souhaitez manifestement protéger par mon intermède. » La Fléreur se glissait désormais entre les pattes du client, franchement intéressée. « Concrètement, ça ne veut pas dire que je me refuse tout à fait à vous aider. D’ailleurs, je passe par tous ces détours pour vous dire finalement que je n’ai aucun problème à imiter l’œuvre de votre sœur, et reproduire avec précision, mais de façon proprement non-magique, le produit de la magie de sang sur votre parent. Si toutefois vous aviez vu les tatouages que je propose, je vous le dis dès maintenant : point de focus. Un peu de magie, pourquoi pas, quelque chose d’esthétique, qui détourne l’attention, comme vous le dites bien, je le ferai. Rien toutefois qui ne permette d’aider à tuer. Et bien sûr, cette ligne-là, c’est moi qui la trace. »

Josiah était passé par mille détours pour finalement accepter. Zahab ne s’était pas permis de lui demander de tracer sur la peau de son parent un tatouage démesurément puissant, loin de là, d’ailleurs. Il fallait toutefois se montrer attentif, avec certains clients, en leur proposant un cadre strict. L’idée était de s’assurer de ne pas leur laisser croquer ne serait-ce qu’un doigt, au risque qu’ils n’avalent toute la main avec.

« C’est Nagin, n’est-ce pas, le sang ? Duchesse aime me ramener des couleuvres-des-marais, quand nous voyageons à la Nouvelle-Orléans. »

Duchesse était passionnée par l’invité, qu’elle dévorait de son regard jaune.

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