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Escapades roumaines (ft. Grand Weasley)
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Sam 11 Avr - 21:40
ESCAPADES ROUMAINES

Tenter une traversée de l’Europe en Eclair de Feu, ça se fait. C’est débile, ça prend des plombes, mais ça se fait. Tenter la même traversée en Nimbus 2000, ça confine à la stupidité. Cela fait douze heures que je suis parti, sur un coup de tête, balai en main, claquant la porte derrière chez moi en lançant un « je vais prendre l’air. » Depuis la bataille de Poudlard, Nicole et moi avons filé le parfait amour entrecoupé de saisons d’orages. Nous nous aimons, la chose est indiscutable, mais la vie que je mène n’est pas celle qu’elle voudrait me voir mener. Elle, ses aspirations, c’est le mariage, la vie tranquille, normale. Moi, bien que je dédaigne le feu des projecteurs aussi souvent que je le puis, j’aime l’ivresse du vol, des matchs, et si je devais pousser un tout petit peu plus l’introspection je devrais bien reconnaître que toute l’attention dont je fais l’objet est flatteuse. flatteuse ! Ha ! Évidemment, avec des aspirations si contraire, comment pouvais-je espérer que notre histoire se déroule aussi placidement qu’un jour d’été ?

Une dispute. Encore. Elles ne sont pas si fréquentes que cela, mais lorsqu’elles assombrissent les cieux de tempête, c’est à chaque fois un peu de mon coeur qu’elle foudroie de ses remarques acerbes. Je sais qu’elle rêve de me voir ranger le balai, ou du moins raccrocher les sorties officielles, je sais qu’il lui arrive de trembler lorsqu’elle voit une de ces créatures élégamment mise dans les soirées m’approcher. Et elle n’a pas l’ombre d’une raison de craindre : mon coeur lui est acquis depuis nos années à Poudlard, ces tendres scintillement de jeunesse de la cinquième à la septième année où je n’eus d’yeux que pour la batteuse des Pouffsouffles.

Cette fois, cependant, je n’ai pensé qu’après avoir agi. Bien après. Manteau sur le dos, mains frigorifiées à travers les gants sur le manche du balai, je le pousse, je le pousse au coeur de la tempête. Le vieux nimbus crachote dans les nuages glaçants et le jour se lève à l’horizon. En dessous de moi, la mer. Sur le manche de mon balai, une boussole dont la vitre a gelé. Les gouttes de condensation se sont faites cristaux. Et malgré les lunettes qui protègent mes yeux, je sens sur mes cils des perles de glaces à chaque fois que je cligne de l’œil. Ce voyage, c’est la première fois que je le fais par de tels moyens. Rallier la Roumanie, je l’ai fait en portoloin, en navette, en permis cheminette international, mais jamais en balai. Dix heures avec un éclair de feu, qu’ils disent. Le vieux coucou au manche d’if n’en est certainement pas un et il tremble dans la tempête. J’ai eu beau jeter un impevius sur mes vêtements et mes lunettes de vol pour repousser l’eau, je n’en suis pas moins frigorifié, et mes doigts sont transis. En contrebas, c’est la tempête, l’anarchie. Je devine les nuages au dessus desquels je vole, une masse sombre, noire, tourmentée. Je n’ai que peu de visibilité, et s’il n’y avait la boussole, je n’arriverais certainement pas à retrouver mon chemin.

Mais les nuages se délitent progressivement, à mesure que j’avance. L’air se fait moins glacial, la tourmente s’éloigne. J’amorce une descente. L’orage se calme, les cieux s’éclaircissent, redeviennent bleus. Les dernières volutes de brume s’accrochent aux brindilles de mon balai, au sillage de ma cape et s’éteignent dans le pâle azur matinal, et enfin, à l’horizon, je le devine. Forêts, clairières, petit lac. Les points de repères habituels. J’approche. Nous avons eu l’occasion de voler dans les hauteurs avec Charlie, très haut, trop haut parfois. Il faut dire qu’il est rare que nous ne tapions pas de petit tour en balai lorsque nous nous retrouvons. Ce qui nous a uni, en premier lieu, c’est le Quidditch, l’appel des hauteurs, du sport, du risque… Comme ce fameux premier match où j’ai pris un cognard en pleine tête à la septième minute du jeu… C’est éreinté, la boussole et le bonhomme fatigué que j’amorce la descente. Il est tôt, neuf heures, peut-être. Connaissant Charlie, il doit déjà être occupé avec ses dragons depuis l’aurore. J’atterris à bonne distance de la maison, ne voulant pas réveiller d’éventuels sortilèges de protection. Balai à la main, lunettes de vol relevées sur le sommet du crâne, j’ai les jambes qui flageollent, les muscles qui crient grâce. Le petit chalet n’est pas loin, la forêt non plus. Le lieu est perdu, reculé, loin de tout. Le vol a calmé mes ardeurs et je me dis, pour la première fois depuis que j’ai claqué la porte de chez moi, que Nicole doit être morte de trouille… elle a probablement du contacter l’équipe de Quidditch bien que c’était jour de repos aujourd’hui. Elle a probablement du alerter mes parents, les siens. Je m’attends déjà à faire la une demain. Un joueur de Flaquemare se dispute avec sa copine et disparaît vingt-quatre heures. Qu’est-il allé faire en Roumanie ? J'entends déjà @Georgia R. Harris gueuler...



C’est vrai qu’un appel de cheminette international, même avec la paperasse que ça demande, ça aurait tout de même été plus simple.

Mais bon, je suis là, j’avance d’un pas lent, malhabile. Je me sens rouillé, comme si je n’avais pas marché depuis douze heures. Oh wait. Je lance un tempus du bout de la baguette. Il est en fait dix heures. J’ai volé… quoi ? Quelle heure était-il quand j’ai décollé ? Quinze heures. j’ai volé quinze heures. La dangerosité de ma conduite me frappe en pleine gueule. J’aurais vraiment pu me crasher dans la tempête que j’ai essuyé à la frontière allemande et qui m’a suivi jusqu’en Hongrie… Entre la fatigue et les conditions météo… Je vais finir par croire Nicole qui ne cesse de me dire combien les Gryffondor sont frondeurs et stupides, parfois. Je pousse un soupir, je toque à la porte de Charlie. Personne, sans grande surprise. Alors je m’installe sur son perron, le balai posé contre une poutre. J’attends, j’attends. Les paupières papillonnent. Il finira bien par rentrer, je suppose.

Et le sommeil m’emporte.

1013 mots

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Lun 13 Avr - 2:15

Escapades roumaines@Olivier W. DuboisCharlie


7 février 2004

La nuit est tombée sur les montagnes depuis plusieurs heures déjà. Nichée sous le pin centenaire, la maisonnette a vu ses lumières s'éteindre, une à une. L'activité de son propriétaire laisser place au silence, au calme. Ne restent que le vent, qui secoue les épines du vieil arbre, le cri discret des chouettes en éveil et les ronflements légers d'un dormeur profondément endormi. À ces échos nocturnes vient s'ajouter le bruissement discret de pas sur la couche neigeuse, les brins d'herbe gelés crissant sous la semelle épaisse des bottes de cuir. Sans la moindre hésitation, la silhouette s'avance, gravit les trois marches menant à la terrasse couverte sans éveiller les sortilèges de protection, avant de frapper puissamment contre le lourd battant de bois.

Du fond de mes couvertures, je m'éveille en sursaut, cherchant ma baguette à tâton. Mes doigts vagabondent, rencontrent enfin la douce chaleur de la fine branche de chêne blanc posée à même le sol. « Lumos ! » Mon murmure se perd dans de nouveaux coups à la porte.
« Charlie ? Charlie, c'est moi ! Norberta a commencé sa ponte, ça se présente mal. Jörg est devenu comme fou, il a essayé de l'attaquer. On a besoin de tout le monde sur le terrain. Rapid! »  Ma tête échevelée, mal réveillée, s'est encadrée dans le chambranle, et de vaseux, mon regard s'est fait mortellement sérieux au fil des explications. « Entendu. Je vous rejoins. » À peine le temps de sauter dans mes vêtements, d'empoigner mon Brossdur et je me précipite à sa suite.

*
*     *

La nuit a été éreintante.
Onze heures de lutte acharnée contre un dragon de dix mètres d'envergure, déchaîné, crachant des jets de flammes à des mètres à la ronde. Sa réaction est proprement incompréhensible. D'ordinaire, nos mâles n'accordent que peu d'importance aux rejetons qui peuplent les nids perchés à flanc de montagne. Disons même qu'ils se désintéressent franchement des femelles, après avoir obtenu ce qu'ils voulaient. Mais depuis leur accouplement, Jörg n'a cessé de rôder autour de Noberta, se montrant irascible et agressif, d'où notre attention accrue. D'après Cosmin, il se pourrait qu'il pressente l'arrivée de futurs mâles dominants qui pourraient venir disputer sa suprématie... Mais je ne suis pas convaincu par cette hypothèse. Malgré leur promiscuité, nos dragons ne forment pas une meute et n'en adoptent pas le fonctionnement hiérarchique.  
Bien sûr, nous aurions pu l'assommer purement et simplement, mais sitôt réveillé, il se serait empressé de vouloir retrouver sa femelle, réduisant nos efforts à néant. Nous avons donc veillé, l'avons accompagné, calmé, tout en gardant un œil sur Noberta qui nous a pondu trois magnifiques œufs. Et aux premières lueurs du jour, enfin, il a semblé avoir abandonné ses velléités infanticides. Suffisamment pour qu'une partie de l'équipe puisse se permettre de prendre un peu de repos, bien nécessaire.  

Pavel a écopé d'une sale brûlure à l'épaule, et Ana y a sacrifié sa nouvelle cape. Ignifugée, heureusement, sans quoi il ne serait probablement pas resté grand chose d'elle... Ce qui m'a rappelé que je ferais bien de profiter de mon prochain retour en Angleterre pour sauter le pas et prendre rendez-vous pour ce tatouage magique que m'a offert Percy à Noël. Une protection supplémentaire ne serait clairement pas du luxe. Pour cette fois, j'ai eu de la chance et si mon visage est couvert de suie, ce n'est que de m'être jeté de justesse derrière un rocher bientôt carbonisé. Je suis épuisé, crasseux, suant, les cheveux noircis de cendre, tenant à peine sur le manche de mon balai dans les bourrasques matinales. Et tandis que j'amorce la descente, je ne rêve que d'une chose : un bain chaud et plusieurs heures de sommeil avant de ne retourner voir mes protégés ce soir. À moins que je ne me contente d'un débarbouillage rapide pour mieux aller m'écrouler sur mon matelas...

Tout à mon programme, les yeux plus cernés que Trelawney derrière ses lunettes, je ne réalise pas tout de suite qu'il y a quelque chose, devant ma porte. Ce n'est qu'en atterrissant en douceur devant le porche que j'aperçois la forme prostrée à même le sol. Sourcils froncés, je grimpe les marches, mon Brossdur retournant de lui-même dans la remise à bois attenante à la maison. Les doigts serrés sur le manche de ma baguette, je m'accroupis à côté de l'inconnu... et retiens un juron.

Olivier ?
Mais qu'est-ce qu'il fout là ? Mes yeux scrutent les alentours, cherchant des indices, une explication quelconque. Et ils me sautent aux yeux : sa cape encore détrempée, ses joues livides, son balai, appuyé contre une poutre de la terrasse... Une minute, son balai ? Aucun doute possible, c'est bien son Nimbus soigneusement entretenu qui est posé là, moins fringant qu'à l'ordinaire, comme s'il venait d'essuyer une tempête et... Oh par les balloches de Merlin ! Dites-moi qu'il n'a pas fait ce que je pense... « Dubois, espèce de tête de troll ! »
Depuis combien de temps est-il là, dehors dans l'hiver glacial de Roumanie ? Mon majeur et mon index glissent sous son écharpe, le long de sa jugulaire, cherchent son pouls, ralenti par un début d'hypothermie. Un nouveau juron passe mes dents serrées. Il faut impérativement que je l'emmène à l'intérieur, qu'il se réchauffe. D'un geste brusque de ma baguette, j'ouvre en grand la porte. Mais pour le faire entrer, il va me falloir un peu d'aide. Ce n'est pas le genre de gabarit qu'on transporte facilement et je suis trop crevé pour de grandes démonstrations magiques.
Je le secoue sans ménagement, guettant une réaction de sa part. « Olivier, triple goule, réveille-toi ! RÉVEILLE-TOI, foutu scrout à pétard ! » Mais ni mes imprécations, ni les secousses ne semblent lui faire le moindre effet. Agacé, je repousse une mèche rebelle de mon front, étalant encore un peu plus la suie sur mon visage. Ce que je m'apprête à faire ne m'enchante pas, mais au vu des circonstances, je n'ai pas tellement de choix. Une gifle retentissante vient enflammer sa joue dans un hurlement. « RÉVEILLE-TOI, par Godric ! » Merlin m'en soit témoin, cet ahuri a intérêt d'avoir une solide explication à me fournir concernant son arrivée subite dans de telles conditions...
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