La semaine bourgeonnait sur un premier jour émietté. Winnie se régalait d’une matinée exemptée de cours, comme chaque lundi de ce mois-ci. L’ébauche de cette semaine s’esquissait douillette, papillonnant dans l’accalmie matutinale. Winnie s’imprégnait du calme ambiant, l’écho de sa foulée diffusé dans la gorge cintrée du couloir. La croûte fraîchement cassée s’engloutissait déjà dans une lambine digestion, divulguant l’esquisse d’un replet hypogastre. Elle tapotait gentiment la coquette rondeur, récoltant de ses tripailles un disgracieux grondement.
‘pfiouh J’ai mangé trop de croissants’ La gourmandise était pourtant le vice inhérent à son amie bâfreuse (
@Remy Nott), mais l’exhibition des papelardes lippées au petit-déjeuner avait eu raison d’elle. Elle avait fait bombance sans la moindre frugalité. Guère accoutumée au saccharose, elle soupçonnait déjà un malaise intestinal en perspective.
‘Eh bien heureusement que je n’ai pas cours…Bienfait Winnie ! ça t’apprendra à faire la gourmande’ Sa caillette n’était pas éduquée à l’intempérance gastrolâtre, à contrario de Remy qui se distinguait amplement dans ‘ce’ domaine. S’il y en avait eu un Aspic, elle aurait assurément obtenu la note optimale.
C’était donc avec la bedaine taquinée de coliques qu’elle rôdaillait coitement dans les couloirs. L’agitation d’une furtive fraîcheur, venant sans doute d’une quelconque porte entrebâillée, caressait sa couenne dans un chatouilleux frisson. Ajustant plus soigneusement son écharpe autour de l’échine, la crinière andrinople froissée dans son entortillage, elle dissipait ainsi la frileuse ondulation. La sensation d’avoir négliger quelque chose agaçait copieusement sa caboche.
Ses talons l’avaient finalement acculée dans la devanture de la bibliothèque, la conscience enlisée dans moult cogitations. Elle s’émouvait déjà, enthousiaste de grignoter quelques palpitants savoirs. Lorsqu’elle n’épuisait pas ses heures libres au Quidditch, elle les repaissait dans le climat décontracté de l’alcôve, poudreuse d’omniscience.
Nul organisme ne dodelinait dans l’enceinte où régnait en majesté l’accalmie. Où se clapissait donc Madame Stanford ?
Prédisposée à fourrer sa truffe dans la section des potions, dans l’idée de potasser ses aspics, l’embryon d’une probable mauvaise idée sourdait de son esprit. Elle savait maintenant ce qu’elle avait oublié. La permission qu’elle devait faire parapher par un de ses professeurs pour se mêler à l’ambiance occulte de la réserve s’était dévoyée dans l’inadvertance
. ‘Bravo Winnie’ Tête de linotte qu’elle était.
Rongée par une copieuse cagnardise, elle n’avait nulle envie de faire demi-tour et briguait furieusement un livre en particulier.
Les potions des grands pouvoirs. Elle avait pu en apprécier quelques chuintements parmi les plus assidus de ses camarades.
Point de couardise n’émouvait sa conscience alors qu’elle se hasardait sans tambour ni trompette dans la nébuleuse enceinte. Ce puisard de mystère avait toujours froissé sa curiosité. Une œillade diligente se perdait subrepticement par-dessus son épaulette, inspectant sur la moindre présence importune. Toujours pas de madame Stanford à l’horizon. ‘
C’est parti !’Avec la discrétion d’une araignée, la maraude se diluait dans la gorge engourdie. Les pas se prétendaient silencieux, l’engouement prudent. Les prunelles furetaient parmi les étagères, défleurissant avec instance l’épiderme de chaque livre, vétuste pour moult d'entre eux.
« Je ne vous dérange pas trop, miss Carrow »OupsLa gorge déglutissait péniblement, contrariée d’avoir été prise la main dans le sec. Elle osait un clignement vers la bibliothécaire, la commissure élaguée d’un sourire contrit.
« Bonjour madame Stanford. Ce n’est pas ce que vous croyez ! » L’effort était vain.
« Enfin, si, c’est bien ce que vous croyez… » Bredouillait-elle, la lèvre inférieure taquinée par d’anxieuses canines.
« J’avais bien en tête de venir avec une attestation signée par un de mes professeurs, mais j’avais la tête dans les choux, - plutôt rouges parce-que je n’aime pas les autres, ce matin et donc, euh me voilà les mains vides… » L’écho frileux transgressait la barrière de ses lèvres, les pointes piétinant fébrilement le sol.
« Je me sens maintenant un peu bête d’avoir eu la prétention de pouvoir m’y glisser en cachette… » D’ordinaire gorgée d’outrecuidance, l’ombre d’un embarras flottait sur sa conscience.
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