AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Éternel paradoxe - ft. Mona
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Invité

avatar
Invité
Mar 25 Fév - 4:19


Éternel paradoxe

04.02.04 § ft. Ramona Yaxley § 764 mots

◊ ◊ ◊

Rangez vos regards de réprimandes et vos grandes leçons ; je sais bien qu’il est tard. Trop tard pour être hors du dortoir, du  moins. Inutile de me faire la morale si je reconnais déjà mes torts, alors laissez-moi me balader tranquille. Parce que voyez-vous, certains soirs, il m’est impossible de rester dans les cachots. Je n’y arrive pas. J’ai l’impression que le foyer va m’avaler, que ma chambre veut m'emprisonner, que mes collègues sont tous des traitres aux masques convaincants. Ça m’arrive de moins en moins, ces épisodes de panique, mais ils sont toujours là. Ils frappent alors que je m’y attend le moins, m’étouffent lorsque je crois enfin arriver à reprendre mon souffle. C’est la faute à Rosier, tout ça. C’est la faute à Granger. Le monde tremble sous mes pieds ; mon monde. Il s’effondre, alors que j’essaie de rester en équilibre sur les débris. Lorsque m'assaillent mes angoisses de leurs scénarios aussi tragiques que rocambolesques, je n’ai pas le choix de sortir. Il me faut prendre l’air, souffler un coup. Redessiner la réalité en retrouvant mes repères.

Je sais que je sonne dramatique. J’en ai bien conscience, et c’est principalement pour cette raison que je ne parle plus de ma blessure. Le vide qu’il a laissé, je le garde pour moi. Ils ne comprennent pas, les autres, ce que ça fait que de se faire voler son futur. Certains ambitionnent quant à un métier, d’autres face à un accomplissement grandiose. Mais mon rêve à moi, il est tout simple. Il est doux. Mon rêve, c’est lui, ou un autre. C’est quelqu’un. Quelqu’un pour qui je serais plus qu’une épouse. Je veux être une alliée, une partenaire, une égale qui connaît sa place. Je veux être cette pièce indispensable d’une famille unie, ce pouvoir qui règne sous le toit. Je veux être cette autrice fantôme, qui réfléchit avec son mari aux solutions possibles des problèmes qu’il rencontre, et le regarder fièrement étaler le plan que nous avons monté tous les deux. Ensemble. Je veux accomplir ce dont pourquoi on m’a élevée. Pourquoi cela semble-t-il être trop demandé ?

Les couloirs me font du bien. Mon plan initial était d’atteindre la cour, mais je ne sais pas si ce sera vraiment nécessaire. Déjà, mes pensées semblent retrouver leur place dans mon esprit. Le monde me paraît plus clair. La rationalité revient à pas de souris, mais je la sens qui cherche à s’installer dans un coin de ma tête. Je vérifie à gauche, à droite, avant de m’engager dans un nouveau couloir, et je fonce. Mon peignoir bien attaché autour de ma taille, les cheveux relevés sur cette tête qui pense trop, j’ai probablement l’air bien pathétique. Et lorsque la silhouette diaphane s’émane du mur, mon sursaut ne fait qu’ajouter une couche au ridicule. Il me fixe, le fantôme aux sourcils froncés, tandis que je ne fais que reculer un pied. « Eh bien, eh bien, mademoiselle Carrow… C’est qu’il se fait bien tard pour vous voir rôder ainsi... » Je relève le menton tandis qu’il tourne lentement autour de moi. « Oui, je suis au courant, que je lâche. Mais aux vues des circonstances actuelles— » « Les circonstances ? Ne me dites pas que vous êtes toujours à pleurer votre homme ! Vous êtes d’un pathétisme ! N’avez-vous toujours pas saisi que l’amour est un calvaire ? » Je sens ma tête s’enfoncer entre mes épaules alors qu’il me déballe son sermon. « Non, je— » « Enfin, regardez moi ! qu’il poursuit avec colère, me tendant ses bras enchaînés en guise de preuve. Je suis un esclave de l’amour ! » Je baisse les yeux, gardant malgré tout ma tête haute, et essaie de rattraper l’affaire. S’il continue de beugler ainsi, quelqu’un l’entendra, et ce sera la déboulade d’ennuis pour moi. « Ce n’est pas ce que j’insinuais, sire. » Il s’arrête alors. Je sais bien que son ego est flatté à chaque mention de ce titre qu’il arborait autrefois, et je ne peux m’empêcher de sourire face à ma victoire. Pourtant, dès qu’il ouvre la bouche, mon rictus s’efface. « Bien sûr que non, mademoiselle Carrow, ce n’est pas ce que vous insinuiez. Alors, je me demande ; quel coup nous préparez vous ? Ne croyez vous pas que votre famille ait suffisamment fait de dégâts comme cela ? »

(c) oxymort

Invité

avatar
Invité
Jeu 5 Mar - 19:13
Les paupières lourdes d'un manque de sommeil accumulé, Mona piquait du nez dans les cuisines du château. Elle était passée par là pour prendre un café au lait, une petite habitude qui lui permettait de prolonger ses rondes nocturnes. A cette heure-ci, normalement, l'accès aux cuisines était fermé, même interdit. Mais au fil de ses longues heures de surveillance, la blonde avait sympathisé avec une elfe de maison, Flaza, qui trimait aux fourneaux brûlants de Poudlard depuis presque un siècle, maintenant. A vrai dire, elle aimait traîner un peu sur son horaire pour rester ici, à bavarder, à écouter toutes ses histoires sur les anciens élèves, professeurs, directeurs. C'était comme recevoir un cours d'Histoire de la Magie, mais en moins soporifique. Pas que le cours du professeur Yeabow soit terrible en soi, disons simplement que ça n'était pas sa matière préférée, voilà tout. De sa petite voix aigüe, Flaza lança, rassurante :

« - Allons, miss Yaxley, vous êtes encore jeune, il ne faut pas vous tourmenter autant. Vous réussirez ce que vous voulez, avec des notes pareilles ! »

Une petite moue qui tordit sa bouche en un rictus incertain, c'était la seule réponse qu'elle était capable de donner. Mona ne parlait pas vraiment de ses projets d'avenir, et elle redoutait qu'on lui pose la question. Une Yaxley qui visait le poste d'Auror, il y avait de quoi faire rire tout le monde, même les squelettes décharnés de tous les cimetières du Royaume-Uni. La gorgée de café au lait la réchauffa de l'intérieur, et elle remercia l'elfe qui bâtit des oreilles avec joie. Parfois, elle se demandait si l'être magique acceptait de passer autant de temps avec elle à cause de son nom, ou si elle l'appréciait sincèrement, au-delà de ce genre de considération. Mais finalement, Flaza n'était jamais obligée de rester tard, bien après la fin de son service, pour bavasser avec une étudiante parmi tant d'autres. La Blairelle nettoya sa tasse et la remercia, avant de quitter les lieux pour se remettre à arpenter les longs couloirs - normalement - déserts.

Le lointain écho de voix lui indiquait tout le contraire, cependant. En se rapprochant prudemment, elle distingua qu'il y en avait deux, et dans l'une d'elles, les nuances éthérées caractéristiques des trépassés qui avaient élu domicile à l'école de magie. Ce bruit de chaîne qui vous glaçait le sang, ça ne pouvait être que le Baron qui s'amusait à tourmenter une pauvre âme bien malchanceuse. Elle avait toujours fait en sorte de le croiser le moins possible, tant il lui était insupportable. Son visage émacié, ses yeux vides, cette tâche sombre sur son pourpoint… Et cette histoire affreuse qu'on murmurait sur sa mort, sur son crime… Il valait mieux éviter de croiser la route du Baron Sanglant. Rien qu'à son nom, ça relevait du bon sens. Peu importait l'élève pris entre ses griffes translucides, la préfète était bien décidée à faire diversion. On parlerait du respect des règles après. Derrière un mur, elle fit mine d'arriver en courant, essoufflée, échevelée :

« - Baron, bonsoir ! Excusez-moi de vous déranger mais… Peeves s'amuse encore à faire sauter les robinets des toilettes des filles, au sixième étage. Si vous pouviez le convaincre d'arrêter… Je n'voudrais pas réveiller le Directeur, vous comprenez. Et visiblement son coup de théâtre réussit, car, furieux après cette bourrique d'esprit frappeur, il fusa en direction du plafond à la vitesse de l'éclair. Le Baron adorait tyranniser Peeves, tout le monde le savait. Alors ses yeux se posèrent sur le visage hébété de sa cousine, en robe de chambre. Un petit sourire en coin se dessina sur sa bouche : Viens, on va retourner vers les cuisines. Il n'ira jamais nous chercher là-bas ; le Moine est très territorial et… il sait se faire respecter. Pendant qu'elles marchaient, elle ne put s'empêcher de lui demander : C'est pas ton genre de traîner après le couvre-feu… Quelque chose ne va pas ? »

Invité

avatar
Invité
Lun 30 Mar - 21:57


Éternel paradoxe

04.02.04 § ft. Ramona Yaxley § 537 mots

◊ ◊ ◊

Elle est apparue un peu comme un ange. Je ne sais pas si c’est la fatigue qui déforme ses cheveux blonds en aura de sainteté, mais Mona a tout d’un sauveur divin. D’un coup de phrase, elle convainc le Baron de s’éloigner, et il disparaît en rechignant. Je laisse retomber ces mains qui s’étaient serrées contre ma poitrine par réflexe. Ma tête s’abaisse, victime de la honte. Comment lui expliquer ce que je fabrique dans les couloirs à cette heure ?

Je me contente de hocher la tête lorsqu’elle m’invite vers les cuisine, et la suit en gardant une petite distance derrière elle. Je me dis que si on nous trouve, le fait de marcher après la préfète peut offrir une bonne impression. Comme si le fait de reconnaître mon infériorité dans la situation jouerait en ma faveur. Je n’en sais rien. Je suis déboussolée. Ce silence, qui n’est que interrompu par nos pas, augmente le malaise. Mais je ne sais pas que dire, que faire. Je me contente de la suivre, presque piteuse, vers ce repère qu’elle nous offre. C’est finalement elle qui décide de rompre le silence, de sa voix que je sais inquiète.

Face à sa question, je ne peux m’empêcher de lâcher un petit rire sournois, alors que se glisse de mes lèvres :  « Ah ! Ça, c’est parce que je ne me fais jamais prendre. » Mais le sourire qui étire ma bouche s’évapore doucement, alors que je réalise que je ne pourrai pas éviter le sujet pour toujours. Je n’en ai parlé ni à mes parents, ni à mes amies, ni à mes cousines. Ces épisodes d’insomnie, ces crises d’angoisse qui m’étouffent lorsque la nuit tombe… elles sont miennes. J’en suis gênée, j’en suis victime. Et je ne veux pas embêter personne avec ce problème… Il ne regarde pas les autres. Pourtant, ça fait quelques années maintenant que je lutte contre lui plusieurs fois par semaine, visiblement en vain. Peut-être que de le partager à une personne ne me ferait pas de mal ? Mais comment aborder le sujet…

Je sais bien que c’est ridicule. Mes fiançailles ont été rompues il y a longtemps, maintenant. Et je dois apprendre à laisser cet épisode derrière moi, à avancer vers le futur prometteur que nous présente Lady Malefoy. Pourtant… « Bon, en fait, c’est que… Certains soirs, je n’arrive pas à dormir, du tout. » Mes mains se glissent dans les douces poches de mon peignoir, tandis que je rejette vers l’arrière ma chevelure envahissante d’un coup de tête. « Ce n’est pas que, de temps en temps, j’ai du mal à trouver le sommeil. Non. Vraiment, très souvent, c’est impossible pour moi. J’ai des épisodes plusieurs fois par semaines, où mes pensées… Elles tournent, tu vois ? Elles tournent et tournent, et même les idées les plus absurdes se mettent à faire du sens. » Je ne sais pas vraiment comment décrire ces moments, alors je tente du mieux que je peux d’au moins exprimer ce qu’ils me font ressentir. « Comme si les scénarios où rien ne va sont les seuls qui me semblent valides. Et ça me hante à un tel point que je n’arrive pas à fermer l’oeil. Alors je… je sors. »

(c) oxymort

Invité

avatar
Invité
Dim 5 Avr - 18:10
La réponse pour le moins dans un registre de l'humour la surprit ; Mona affichait toujours une expression soucieuse, la tentative de diversion de sa cousine ayant échoué. Elle n'était pas tout à fait dupe, ni n'avait envie de l'être, tout simplement parce que ça n'était pas dans sa nature. La jeune louve, peut-être à cause de sa moitié animale, laissait souvent son instinct la guider quant à l'attitude de ses proches - et des moins proches, d'ailleurs. Il était rare qu'elle se trompe dans ses interprétations, même si elle était loin de pouvoir se targuer d'avoir saisit toute la complexité de la nature humaine. Surtout pas à seize ans, qui plus est. Mais elle n'ajouta rien, laissant le silence et son langage corporel comme seules réactions pour Lily. Elle avait remarqué combien il était plus aisé d'occulter les maux derrière des faux sourires, de repousser à plus tard les conversations intimes et douloureuses qu'on finit inexorablement par avoir avec soi-même. Alors c'était peut-être pour ça, que les gens cherchaient des oreilles attentives, des coeurs compatissants, et de se faire amis à mesure de confidences. Et même si elles avaient leurs différends, jamais la Yaxley ne refuserait de recueillir celles de la Carrow.

Et quand elle eut alors le courage de s'épancher, la blonde ne fût pas plus avancée. Enfin, si, elle comprenait bien que sa cousine n'était pas dans son état normal. Mais tout ce qu'elle lui dépeignait demeurait, malgré tout, très abstrait. Non pas qu'elle n'avait aucune connaissance du sentiment étouffant d'angoisse ou de se sentir submergé par elle, mais il devait bien y avoir une raison à tout cela. Ca ne naissait pas de rien, comme ça, pour le plaisir de déstructurer. Au détour d'un couloir, tout proche de sa salle commune, elle souleva une lourde tapisserie et invita la brune à se faufiler dans l'étroit passage taillé dans la pierre ; elles débouchèrent dans une petite alcôve circulaire, éclairée par la lueur dansante de bougies fixées au mur. Deux fauteuils molletonnés et râpés par endroits trônaient, prenant quasiment toute la place de cette pièce cachée. D'un coup de baguette, la préfète fit chauffer la bouilloire qui siffla doucement, avant de disposer sur une table branlante un choix relativement impressionnant de thé divers. Pour compléter le tout, elle déposa deux tasses dépareillées et laissa Lily se servir où allait sa préférence. Mona s'installa en tailleur dans le fauteuil le plus à gauche et chuchota :

« - Pas mal, hein ? Son regard pétillant parcourut l'endroit. C'est la préfète-en-chef qui m'a amenée ici l'année dernière ; on peut rester postés près de la salle commune pour surveiller. Mais bon, il faut quand même marcher un peu dans le reste du château, sinon, je suis sûre que Rogue… De l'amertume traînait dans sa voix, mais elle se reprit, le Directeur - il condamnerait ce petit trou de paradis. En faisant tremper un sachet de verveine-citron, elle relança la conversation : Pourquoi tu n'arrives pas à dormir ? Tu pourrais en parler à l'infirmière… Elle pourrait t'aider. »

534 mots

Contenu sponsorisé

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum