AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Ilithyia Moirae Carrow ¬ purpose
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: Fiches présentation

Aller à la page : 1, 2  Suivant

Invité

avatar
Invité
Dim 12 Jan - 20:11

Ilithyia Moirae Carrow
PLUME DE PHÉNIX
Nom Carrow. Hôte d’une réputation indéniable, mon patronyme m’attire une variété de regards. Des yeux envieurs aux airs de dédain, je crois avoir reçu toutes les expressions que le visage humain se voit capable de produire.
; Prénoms Ilithyia. Porteur d’une grâce que l’on espérait me voir arborer, annonciateur d’un destin tout tracé avant même que je ne vienne au monde. Mère le justifie avec maladresse, prétendant que ce choix attirerait la chance dans mon devoir. Mais, en toute honnêteté, ses raisons me sont bien égales ; il sonne divinement bien. Moirae était pour me permettre, selon mon père, de « choisir mon avenir sans oublier d’où je viens. » ; Âge Dix-sept automnes, qui défilent les uns après les autres sans que je ne les vois vraiment passer. ; Date de naissance 13 octobre 1986, dans une salle de Sainte-Mangouste. Père raconte que c’est lui qui a insisté à ce que je ne vienne pas au monde entre les quatre murs de la chambre de mes parents. Il désirait pouvoir accourir aux côtés de Mère le moment venu, alors qu’elle aurait préféré donner naissance en toute intimité.
; Lieu de naissance Voir plus haut, et portez mieux attention ! ; Signe astrologique Balance, symbole à la fois d’équilibre et de paradoxes.
; Nationalité Anglaise, de tous les côtés. Il faudrait parcourir des générations de généalogie pour espérer trouver un ancêtre d’origine différente.
; Statut Civil Dois-je vraiment le préciser ? Célibataire, pour l'instant. ; Préférences sexuelles Je marierai un homme, alors à quoi bon me questionner inutilement.
; Statut du sang Pur, depuis toujours. S’il en a déjà été autrement, l’erreur a été tûe avec une efficacité magistrale. ; Tradition L’Ordre d’Hermès, comme tous ceux venus avant moi. ; Baguette  Bois d’Orme, Plume de Phénix, 27 cm, rigide. Je me la suis procurée avec Mère l’été de mes onze ans, sachant pourtant bien que Poudlard ne m'accueillerait que plus tard.  ; Patronus Un paon. La surprise n’était que feinte, en toute honnêteté ; je m’attendais bien à un animal misant sur ses apparences. ; Dons Aucun. ; Pouvoirs Aucun. ; Particularités Hum. Ne cherchez pas à me faire avaler des sucres raffinés, la réponse sera non. Aussi, je ne supporte pas la chaleur… est-ce important ?
Activité Professionnelle, études, métier, autre Sixième année à Poudlard. Plus que deux ans à hocher la tête machinalement lorsqu’un professeur ouvre la bouche, à m’empêcher de dormir pour un énième devoir sans intérêt, à prétendre que mes jours ne sont pas perdus pour des activités futiles. Deux avant avant de faire une différence, une vraie.
CARACTÈRE / ANECDOTES
Trait de caractère Je crois que l’on peut me définir comme quelqu’un de  Pragmatique ; j’ai horreur de perdre trop de temps à philosopher sur les bienfaits et les inconvénients possibles d’une action. Faisons le et voyons le reste plus tard. Oh, ne vous détrompez pas ; je crois avoir une  Logique plutôt aiguisée, et être assez Rusée pour ne pas me mettre les pieds dans les plats inutilement. Cependant, Ma patience a ses limites, alors les débats éternels.  sont très peu pour moi. Paradoxal, tout de même, pour une jeune femme à qui l’on vante le Don de l’éloquence. Je n’ai par contre aucun mérite ; Mère m’a appris très vite que les mots étaient une arme redoutable.

Je suis Fière de mes racines, fière de ce que nous étions et tout aussi fière de ce que nous deviendrons. Depuis la Bataille, le monde dort. Père me répète constamment combien il s’agit d’un grand honneur pour moi d’un jour être une actrice principale dans le processus de réveil de la population. Il s’ambitionne parfois même à prétendre que les fiançailles rompues sont une bénédiction. Que, sans l’événement, mes idées auraient moins de grandeur. Je crois, par contre, qu’il oublie combien je me sens seule depuis. Je crois qu’il ignore toutes ces nuits où,  Angoissée face à ce futur nouveau que l’on m’a imposé, j’étouffais mes larmes dans mon oreiller. Pourtant, je suis de caractère social ; j’ai un certain cercle. Mais mes Valeurs traditionalistes souffrent du retournement de situation qui m’a frappée, et je tente de m’y adapter tous les jours. Je joue par contre assez bien la comédie, portant les  Mensonges sur mon visage comme une seconde peau. Il n’y a que ma famille et mes amis proches qui peuvent m’écouter jacasser sans craindre que je ne leur passe un savon ; ils ont mon Honnêteté et ma Loyauté toutes entières. Quant aux autres...
CURRICULUM VITAE

01.05.98 - Résidence familiale
Je me souviendrai toujours de cette soirée-là, où Père avait ordonné à nos quelques domestiques de nous préparer un grand banquet. Nous n’étions que tous les trois : lui, Mère et moi. Pourtant, la table débordait de mets les plus alléchants les uns que les autres, comblant chaque recoin d’un plat différent. Je n’ai pas souvenir, même lors des célébrations familiales majeures ou des réceptions de Noël, que notre maison ait déjà accueilli un aussi beau festin.

La veille, il avait annoncé au dîner que l’heure était venue, et tout le personnel avait été mis au courant. Je n’avais pas compris grand chose à ses paroles, ni n’avait osé poser de questions. J’avais attendu patiemment, en silence, tel que Mère me l’avait appris. Attendu que l’on m’éclaire, que l’on me joigne à l’excitation. Mes yeux trahissaient probablement mes interrogations, car Père avait étiré ses minces lèvres en ce sourire qui lui est si propre. Je l'avais laissé m’atteindre, cette bienveillance qui provenait de l’autre extrémité de la table. De cette politesse réservée que Mère m’avait enseigné à maîtriser, je lui avais répondu d’un petit signe de tête. Il me fallait lui faire confiance ; Père avait toujours été un grand maître des secrets. Mais, pour une fois, il me laisserait en percer un. Il me fallait simplement m’armer de patience… chose qui m’était encore plus inconnue à onze ans qu’aujourd’hui.

Mais l’attente en avait valut la peine. L’anticipation de la surprise ne l’avait rendue que plus délicieuse. Mère, d’humeur tout aussi festive que Père, m’avait exceptionnellement autorisée à me gaver sans contrôler mes portions. Je me souviens de cette sensation étrange de ventre gonflé, si gonflé… Comme s’il allait exploser sous le trop plein de nourriture. Rien de particulièrement agréable, ni de bien spécial pour les porcs de ce monde. Pourtant, pour moi, c’était une véritable découverte. Un honneur que m’offrait ma mère, en ce soir de grande occasion. Et alors que l’on m’apportait mon dessert, j’avais tenté de pousser la fantaisie à son maximum, de défier les limites que je m’efforçais de respecter pour ne jamais les décevoir. Je m’entend encore leur demander, de ma voix à cette époque toujours fluette : « Dites, Père… qu’est-ce qu’on fête ? »

Les yeux de Mère s’étaient rués vers moi, m’assaillant de ces reproches que je craignais tant, que je crains toujours. Mais Père, lui, s’était contenté de sourire et m’avait répondu, de sa voix tendre :    « L’ascension de notre Seigneur, ma chérie. »
31.03.99 - Résidence de Ramona Yaxley
Je ne sais pas quelle aurait été ma relation avec Mona, si Poudlard en ruines ne nous avait pas forcées à nous unir.

Avec les Yaxley, c’est toujours un peu compliqué. Mère refuse de me raconter quoi que ce soit sur son père, sur ses frères. Dès que je m’aventure à lui lancer une question, elle balaie l’air de sa main gracile pour m’interrompre. Jamais je ne termine mon interrogation. Toujours, elle me répond la même chose, utilisant ce ton distant qu’elle ne réserve qu’aux sujets sensibles : Ma famille, c’est vous. Et, chaque fois, elle s’efforce de me sourire. Elle n’a pas cette même gaieté que Père, lorsque ses lèvres s’étirent, mais je sais combien elle essaie. Déjà, petite, j’avais remarqué ce voile de tristesse qui masquait ses yeux, lorsque le sujet venait à surgir. Les adultes se persuadent que les enfants ne comprennent rien aux sous-entendus, qu’ils n’arrivent pas à lire ce qui n’est pas écrit. Pourtant, je ne crois pas déchiffrer aussi bien ma mère maintenant qu’auparavant. En vieillissant, l’esprit se met à tourner et tourner, cherchant toujours une meilleure explication que celle se trouvant devant nos yeux. On se censure, on rature, on réessaie. Alors que, petite, je voyais les émotions telles qu’elles étaient : crues, simples.

Mais, après la Bataille, Mère n’a eu d’autre choix que d’avaler son honneur et de recontacter sa famille. Poudlard était fermée ; ma rentrée, ruinée. Même si l’on m’avait appris tôt qu’il m’était inutile de me questionner sur un choix de métier, mes parents avaient toujours insisté sur l’importance de l’éducation. Ainsi, hors de question que cette première année soit perdue. Et, Mona, cette cousine que je n’avais vu auparavant qu’à d’exceptionnelles occasions, se trouvait dans le même bateau.

Il fut déterminé que nous suivrerions le même tuteur, un maître renommé. Toutes les deux, ensemble, à la demeure des Yaxley. Après les journées de leçons, Mère en profitait pour m’enseigner l’art de tenir la maison. C’était donc magie le matin, entretien le soir. De temps à autres, la mère de Mona, Calixte Bones, se permettait d’intervenir dans nos apprentissages, ajoutant des touches de ses propres connaissance.

Elles étaient plaisantes, ces journées à apprendre. Une atmosphère bien différente de Poudlard, qu’elles avaient. De temps en temps, la maman de Mona ajoutait à nos leçons des récits de ses traditions, des informations que l’on ne nous enseignait pas habituellement. Je crois aussi en avoir appris plus sur les loups-garous dans leur salon qu’en salle de classe. Elle avait cette façon de parler de sa magie, de raconter ses transformations… Cette passion qui l’animait, je l’admirais. Jamais, par contre, je ne racontais ces passages à Mère lorsque, le soir, elle complétait mes apprentissages avec un peu de broderie ou de cuisine. Déjà que de Calixte était de sang-mêlé, s’il fallait que Mère apprenne qu’elle me racontait ouvertement ses nuits en forêt… Ou, pire encore, qu’elle sache que, parfois, je suivais les enseignements seule car Mona devait se préparer avec sa mère pour la soirée qui les attendait… Alors, c’était notre petit secret, à toutes les trois.

Mais lorsque, enfin, Poudlard m’ouvrit ses portes, je dû les franchir seule. Je me souviens que, durant toute cette année, je ne pouvais m’empêcher de penser à ma cousine, lorsque la lueur pâle de la pleine lune caressait mon dortoir.
16.07.00 - Résidence familiale
C’était un Rosier. Bien entendu, il avait un prénom, mais j’ai fait le choix de l’oublier. Son visage aussi, maintenant, m’est flou. Pourtant, je me souviens de cette journée de juillet très clairement. Nous étions d’abord tous à la table, ses parents, mes parents. Lui, moi. Il y a eu des discussions, des questions et des réponses, mais je ne les écoutais que d’une oreille distraite. Plutôt, je l’observais, lui. Je l’avais déjà croisé au collège, lui avait jeté des regards de loin avec le même intérêt que j’accordais à tous les passants. Je me souviens avoir été surprise d’apprendre qu’il était Rosier ; j’avais ce drôle de préjugé que la famille n’était remplie que de mystérieux ténébreux aux cheveux d’encre. Lui, il avait ces boucles blondes indomptables, qu’il avait visiblement tenté de maîtriser pour la journée. Il avait ces yeux plus verts que les plaines, ces taches de rousseur qui ne naissaient que sous les rayons de l’été.

Nous n’étions pas stupide, ni l’un ni l’autre. Nous savions bien pourquoi nous étions face-à-face, thé à la main, chaperons de chaque côté. J’avais treize ans, il en avait dix-sept. Je me tenais droite, digne, comme pour lui prouver que je saurais être à la hauteur de ses attentes. Lui, il avait le regard voilé, l’esprit embrumé. Je me doutais bien que tous n’étaient pas aussi excités que moi, le jour de leurs fiançailles, mais le voir si éteint m’avait blessée. Nous étions des partenaires, désormais. Chasser son humeur morose devenait ma responsabilité. Alors, une fois certaine que les adultes ne m’accordaient aucune attention, je m’étais permise de lui sourire. Rien que des petites lèvres étirées, rien de bien grandiose ; mais ça lui avait suffit à se détendre. À me faire confiance.

L’entente n’a pas pris deux heures avant d’être officialisée. Ils étaient restés pour dîner, et nos mères nous avaient forcés à nous balader dans les jardins. Pour faire connaissance, qu’elles disaient, loin des regards des parents. On savait tous les deux que ce n’était qu’un prétexte pour finaliser les papiers, mais n’avons pas cherché à débattre. Nous avons marché en silence plusieurs minutes, sa gouvernante nous suivant à quelques mètres derrières. Puis, il avait tenté de briser la gêne avec une petite question, une petite blague, un petit compliment. Rien de bien profond, mais j’y répondais en riaint. À chaque nouvelle phrase, je sentais la pression qui nous tombait dessus s’alléger, jusqu’à ce qu’elle ne fasse que caresser nos épaules. Puis, il s’était arrêté, mentionnant qu’il avait quelque chose pour moi.

Je peux encore sentir ses doigts qui effleuraient ma peau, lorsqu’il m’avait passé une chaîne délicate autour du cou. En pendentif, une bague de diamants aux allures victoriennes. Il m’avait demandé de l’attendre, qu’il lui fallait encore un moment pour tout accepter, qu’il me la passerait au doigt le moment venu, mais qu’il me la confiait quand même, pour patienter. Comme une promesse. Et j’avais hoché la tête en souriant, déjà impatiente d’entamer mon trousseau.

18.07.01 - Magenmagot

« Nous reconnaissons Corban Dellonius Yaxley coupable et le condamnons à la perpétuité dans la prison pour sorcier de haute sécurité, Azkaban. »

J’en avais très peu à faire, du grand-père Yaxley. Je ne le voyais que, quoi ? Deux fois par an ? Trois, lorsqu’une réunion d’urgence s’imposait ? Et encore ; chaque fois que l’on se rendait au village, je passais bien plus de temps avec mes cousines que les adultes. Alors, le voir chuter comme ça… Bof. Je savais, bien sûr, que la rentrée à Poudlard serait éprouvante ; si l'existence de Corban Yaxley ne m’importait peu, beaucoup suivaient son procès avec une attention religieuse. Et, au collège, peu cherchent à connaître une personne au-delà de son patronyme. Moi, ça irait ; le nom de mon père me protégeait de celui de ma mère. Mais pour Mona, pour Mad’... Je savais que ce serait compliqué. Je les avais cherché dans l’assistance, et nos regards s’étaient croisés à maintes reprises. Par contre, lorsque le verdict est tombé, c’était ma mère que j’observais. J’appréhendais sa réaction, de voir son père tomber. Je sais que, si ça avait été le mien qui s’était trouvé à la place de Corban, je serais morte d’angoisse. Mais, elle, elle était de marbre. Indéchiffrable, isolée dans son monde. Elle serrait la main de mon père, mais avait les yeux fixés sur le sien. Ce n’est que lorsque le jugement a tombé que ses épaules s’étaient relâchées. Elle avait lâché une expiration saccadée, presque comme si elle s’était étranglée. Et, lentement, ses lèvres s’étaient étirées. Jamais je n’avais vu de sourire si fier, si satisfait. De la gorge de ma mère, je pouvais entendre un rire qui tentait de se frayer un chemin, mais elle l’étouffait en écrasant la main de Père.

L’arrivée des détraqueurs avait tout de suite brisé cette attention que j’accordais à ma mère, me forçant à détourner le regard vers cette aura glaciale qui se faufilait dans la salle d'audience. Mais elle… Elle. Elle s’était plaquée la bouche pour empêcher un éclat d’hilarité de jaillir de sa bouche, mais je pouvais l’entendre ricaner entre ses dents.
Je suis même assez convaincue avoir perçu, entre deux inspirations, le mot « Justice » s’échapper de ses lèvres.

24.12.01 - Résidence familiale

« Dites, Mère ? » Ses yeux concentrés ne s’étaient pas détournés de sa broderie. « Qu’y a-t-il, Ilithyia ? » J’avais joint mes mains derrière mon dos, agrippant ma jupe de mousseline pour étouffer ma nervosité. « Pourquoi… pourquoi Père ne nous rejoint-il pas ? » Elle s’était arrêté un instant, ses doigts de fée agrippant toujours fermement son aiguille. Ses yeux s’étaient perdus quelques instants, alors que sa poitrine s’était soulevée sous une inspiration forte. Puis, elle avait repris son travail comme si jamais elle ne s’était arrêtée. « Parce qu’il est occupé, ma fille, me répondait sa voix distante. Ne le sais-tu pas ? » À mon tour, j’avais baissé la tête, mordillant ma lèvre inférieure. Père était toujours occupé. Les rares occasions où il ne l’était pas, il m’accordait tout son temps ; mais ces moments étaient rares. Encore plus depuis la tombée de notre Seigneur. « Oui… avais-je répondu, déçue. Oui, je le sais. » Aucune réaction de son côté. C’était comme si je n’avais rien dit, comme si je n’existais pas. Incapable de soutenir son attitude distante plus longtemps, je m’étais agenouillée devant elle, mes mains posées sur ces genoux qui accueillaient aussi sa broderie. Enfin, elle avait daigné détourner les yeux de ses fils et ses dentelles et m’avait accordé son air sévère. « Bon. Qu’est-ce qui te tracasse ? »

J’avais soupiré longuement, cherchant un peu à accentuer l’aspect dramatique de mon mécontentement. « C’est que… C’est Noël, Mère. Et il n’est pas là. » Ses épaules s’étaient relâchées et, dans un rare moment de vulnérabilité, elle avait courbé son dos pour approcher son visage du mien. Contre ses cuisses, l’ornement en création reposait toujours. « Je sais, Ilithyia. » L’espace d’un instant, j’avais cru déceler aussi chez elle une forme de mélancolie, mais elle l’avait chassé avant qu’elle n’ait la chance de s’installer. « Mais ton père a un travail très important ; sans lui, ses patients seraient perdus. » J’avais fait la moue, incertaine de comprendre. Père est un psychomage à Sainte-Mangouste. Évidemment, lorsqu’il se présente à l’hôpital, il est évident que les malades lui accordent une dépendance accrue. Pourtant, ce soir-là — et bien d’autres auparavant —, il voyait cet homme dans son bureau, à la maison. « Mais… s’il n’est plus à Sainte-Mangouste, c’est qu’il est guérit, son patient, non ? » Mère avait incliné la tête en claquant la langue. « Oui… et non. Il y a des gens qui, une fois en meilleure santé, retrouvent leur famille, leurs amis. Mais pour d’autres… rien ne les attend. Ils n’ont pas de raison vers laquelle se tourner pour continuer à avancer. Ton père… il leur offre cette raison. Il… » Elle avait relevé la tête. Ses yeux, tout à l’heure froids, étaient soudainement pleins d’admiration. « Il sauve les âmes en perdition. » J’avais froncé les sourcils, toujours confuse. « Comment ? » Sa patience atteignait sa limite. Je pouvais sentir ses doigts se crisper contre son cercle à broder comme s’ils se serraient contre mes bras. Elle prit tout de même la peine de me répondre sèchement, les yeux à nouveaux destinés à son art : « En leur donnant une cause, ma fille. Maintenant, cesse d’y penser. Donne-moi plutôt ton avis. » Elle avait tourné son travail, me présentait ses heures de dure labeur. Sur le mouchoir de soie immaculée, les couloirs de l'écusson des Rosier ressortaient d’une beauté royale. « C’est parfait, Mère ! m’étais-je exclamée, ravie. Merci beaucoup ! » À nouveau, elle m’avait regardé, le visage cette fois adouci par un sourire bienveillant. Maternel. « Joyeux Noël, Ilithyia. »

05.01.02 - Résidence familiale

Ce jour là m’est… tellement flou. J’ai mémoire de le voir arriver avec ses parents, alors qu’aucune visite n’était prévue. Comme une belle imbécile, j’avais cru qu’ils venaient nous souhaiter une heureuse année, qu’ils venaient offrir leurs voeux à cette famille qui se joindrait bientôt à la leur. Je me souviens de l’air grave de son père, du visage triste de sa mère ; de ses sourcils à lui, froncés sous une culpabilité que je ne comprenais pas encore. Mais, surtout, de son sourire léger, sincère, libre. On était sorti dans le jardin, à sa demande. Sans la gouvernante, cette fois. Sans personne. Juste lui et moi, pour ce que je ne savais pas encore être la dernière fois. Il avait parlé de combien il m’appréciait, de combien son affection pour moi grandissait à chaque visite. Que lorsqu’il m’apercevait, dans les vastes couloirs de Poudlard, il avait toujours cette envie de me protéger, de me mettre à l’abris de ce monde qui tombait sans sens. Puis, il avait migré le sujet vers Mrs Granger, vers un décret, vers nos fiançailles… et je ne l’entendais plus. Il parlait, et parlait et parlait, sans jamais ne fermer sa grande gueule, mais je n’écoutais plus. Je voyais s’agiter ces lèvres que je croyais avoir le privilège d’embrasser pour la première fois à peine quelques minutes plus tôt, mais elles ne produisaient aucun son. Il n’y avait qu’un bourdonnement incessant, que le sang qui tapait contre mes tympans. Je ne sais plus ce qui s’est passé, par la suite. Je ne me souviens pas de ce que je lui ai dit, si seulement je lui ai répliqué quelque chose. Je ne sais plus si j’ai bougé, si je l’ai touché, caressé, poussé, serré, giflé. Je ne sais pas si seules quelques secondes se sont écoulées, ou bien des centaines d’heures. Je ne sais plus. Tout ce dont je me souviens, c’est d’avoir finalement vu surgir au loin la silhouette de mon père, droit dans l’entrebâillure de la porte. Il m’est apparu comme un ange, un sauveur. Et… j’ai couru. J’ai couru vers lui, malgré mes jambes qui tremblaient comme le roseau sous les vents d’automne. J’ai couru vers lui, comme si je devais fuir un monstre qui cherchait à me saisir, à me détruire. J’ai couru vers lui comme une forcenée, comme si ma vie en dépendait. J’ai couru comme je n’avais jamais couru, et avait terminé mon parcours dans ses bras ouverts.

Mère s’était occupé de chasser les Rosier, alors que Père m’avait portée jusqu’à ma chambre. J’aurais pu marcher, j’en étais capable. Un coeur brisé et une rivière de larmes n’étaient pas suffisants pour me priver de mes jambes. Mais c’était lui, de son instinct paternel, je suppose, qui m’avait prise comme une fillette. Et je m’étais accrochée à lui, le nez enfoui dans ce cou que n’avais pas approché depuis l’enfance. Lorsqu’il m’avait déposée sur mon lit, il était resté à mes côtés. Agenouillé près de moi, il caressait mes cheveux d’une main et séchait mes larmes incessantes de l’autre. « Ça va, ma Lily… avait-il murmuré de sa voix tendre. Ça va. » J’avais vivement secoué ma tête. « Non ! que j’avais beuglé de ma bouche pâteuse. Non, ça va pas ! Je suis finie, Père ! Finie ! » Jamais je n’avais haussé le ton avec mes parents, principalement par peur des représailles. Pourtant, son visage ne s’était même pas durci. « Et pourquoi ça, ma fille ? » J’avais relevé mes yeux hideusement rougis par la douleur, et lui avait accordé un regard à la fois désespéré et dépassé. « Parce qu’on est une petite lignée ! que je m’étais exclamée, la mort dans l’âme. Je suis pas un bon parti, Père ! Personne voudra de moi, c’est terminé ! » Il avait pris quelques instants, cherchant ses mots, probablement. Puis, il avait appuyé son menton contre le matelas, les sourcils arqués sous une tristesse marquée. « Mais, mon enfant… Tu as plus de valeur qu’un arrangement de mariage. Ta vie ne se limite pas à un union. Tu es intelligente, tu as le potentiel de faire tout ce que tu veux… » J’avais reniflé bruyamment. « Mais… Mère m’a toujours dit— » « Que le plus beau métier que puisses exercer une femme est celui d’épouse, celui de mère… n’est-ce pas ? avait-il récité avec une voix faussement aiguë. » J’avais souri doucement face à son imitation douteuse, et hoché la tête d’un mouvement lent. « Elle n’a pas nécessairement tort. Mais pas tout à fait raison non plus. Rien… » Il s’était humecté les lèvres, réfléchissant à toute vitesse. Il avait cette manie, de regarder tout autour de lui en léchant brièvement sa babine lorsque sa tête s’activait. « Rien ne t’empêche d’être épouse, mère et travailleuse. » Je m’étais redressée, intriguée. « Pour l’instant, tu dois vivre ta peine. C’est normal. Mais, dans quelques jours, tu retournes au collège, et tu devras te montrer forte. Les plans ont changé ; bon, ça arrive. Il faut t’adapter, ma Lily. Le monde ne te sera pas toujours offert sur un plateau d’argent, comme te sont présentés tes repas à la maison. Il y a des moments où la chance et les circonstances suffisent ; d’autres où tu dois te battre. » J’avais hoché la tête à nouveau, absorbant ses paroles, mais ne répondis rien. Nous étions restés là, silencieux, pendant de longues minutes, avant qu’il ne me demande s’il pouvait quitter pour rejoindre un patient. Je lui avais assuré que ça irait ; le simple fait qu’il me demandait la permission de quitter mon chevet avait suffit à mettre un peu de baume sur mon coeur. Mais, lorsqu’il s'apprêtait à passer la porte, j’avais lâché, presque par réflexe : « Père ? » Il s’était retourné, les lèvres étirées. « Oui, Lily ? » Je m’étais assise sur mon lit, et je me souviens parfaitement avoir posé une main contre ma poitrine. « J’ai… j’ai l’impression qu’on m’a arraché mon coeur. Qu’on m’a volé une partie de… moi. Son décret, à la Granger, c’est… pas juste. Il m’a tout pris. » Mon père avait porté son index à ses lèvres et hoché lentement la tête, avant de laisser échapper un léger rire entre ses dents. « Alors, reprend ce qui t’appartient, ma fille. »

09.09.02 - Poudlard

Je m’étais permise la fin de ma troisième année pour prendre du mieux, du temps pour moi. Ne pas penser au futur, ne pas réfléchir aux conséquences. Juste… faire de mon mieux et espérer très, très fort que ce serait suffisant.

Ce ne l’était pas. Mes notes aux contrôles de fin d’année avaient de quoi faire pleurer n’importe quel parent. À quelques exceptions près, mon relevé était joliment décoré d’une composition harmonieuse de D, de P et de A. Un seul Troll, cependant, avait eu l’honneur de se payer une place sur mon bulletin : la divination. Mad’ n’était pas très fière de mon piètre résultat en cette matière ; Mona s’était chargé de me réprimander pour tout le reste. L’été tout entier, j’avais comblé ce vide qui occupait encore mon coeur, qui l’occupe toujours, avec des pages et des pages de manuscrits. J’avais enchaîné révision sur révision, dans l’objectif de commencer ma quatrième année avec autre chose qu’un déficit. Et, lors de mes nuits d’insomnies, lorsque je n’arrivais pas à effacer son visage de mes rêves, de mes cauchemars, je réfléchissais. Je pensais aux possibilités. Je me questionnais quant aux moyens à ma disposition, aux objectifs que je devais me donner. Si je voulais changer les choses, je devais être prudente, discrète, logique. Il me fallait remonter dans la hiérarchie, regagner cette place que m’aurait si facilement offert le mariage.

J’avais décidé de me rapprocher du fils Carrow, de celui qui avait le pouvoir de m’élever là où je voulais voler. Je ne suis pas certaine de lui faire entièrement confiance, et je suis convaincue que c’est réciproque… mais nous avons progressé. Plus qu’un moyen, plus qu’un outil, je crois qu’il devient… un allié. Peut-être.

Mes notes, je m’en suis chargé dès le début de l’année. Avec un plaisir beaucoup trop marqué, Mona m’avait offert de son temps pour préparer nos BUSEs ensemble. Madalina s’était jointe à nous, et nous avions bon espoir qu’ensemble, il y avait de la lumière à l’horizon. Enfin, je ne me souciais pas vraiment de leur sort ; elles avaient toujours excellé. Et, grâce à leur aide, je m’en suis sortie aussi.

Je ne sais pas encore tout à fait ce que je compte faire, plus tard. La seule chose dont je suis convaincue est que, après Poudlard, ce sera le Ministère qui m’ouvrira ses portes. Attaquer de front, ça ne marche jamais, Père me le répète. Un coup d’oeil à Corban Yaxley suffit pour comprendre de quoi il parle. L’injustice, il faut la guérir de l’intérieur. Petit à petit, à force d’efforts et de patience. Et je serai aux premières loges pour déguster la chute de Potter lorsque, enfin, le peuple se réveillera.  

Ilithyia Moirae Carrow ¬ purpose Sy4o

FT. Odeya Rush ; Peudonyme Sha  :smi7:  ; Âge Fraîchement 20 ans ! ; Comment as-tu trouvé le forum ? C'est finalement sur PRD qu'on vous a trouvé ! ; Un petit mot à ajouter ? Merci pour toute votre aide durant notre processus d'inscription, j'ai hâte de vous voir en jeu !  :canardsev:  ; Ta fréquence de connexion Je passe tous les jours, mais la fréquence de RP varie vraiment selon les devoirs  :smi41:  




Dossier scolaire
POUDLARD


SERPENTARD
6E ANNÉE
CLUB D'ÉCHECS


BUSES & ASPICS
Cours suivis : Sortilèges ; Métamorphose ; DCFM ; Sciences Moldues ; Histoire de la Magie ; Arts Occultes ; Astronomie
Résultats aux BUSE : si déjà passées (pour les élèves de 6e et 7e année)
- Sortilèges – O
- Métamorphose – E
- Potions – A
- Botanique – P
- Défense contre les Forces du Mal – O
- Sciences Moldues – E
- Histoire de la magie – O
- Astronomie – E
- Arithmancie – /
- Divination – T
- Etude des Runes et des Oghams – /
- Soin aux créatures magiques – /

Invité

avatar
Invité
Dim 12 Jan - 20:14
SHA TU ES BELLE JTM

:smi17:

Invité

avatar
Invité
Dim 12 Jan - 20:24
Bah nan mais alors, tu les accumules ! D'abord, tu t'appelles Ilithyia, un prénom pour lequel j'ai une véritable tendresse, et ensuite, ton deuxième prénom c'est Moirae ? Je crois que @Moira A. Oaks et moi allons tomber à la renverse :smi19: Par ailleurs, je ne connaissais pas cette Odeya, on dirait la petite soeur de Mila Kunis Surprised

Avec tout cela, je te souhaite officiellement la bienvenue sur The Enchanteress :smi46: N'hésite pas à nous harceler de question, encore plus que c'est déjà le cas, je crois que tu l'auras compris : nous aimons cela.


En attendant, bon courage pour la rédaction :smi19:

Invité

avatar
Invité
Dim 12 Jan - 20:40
Ma cousiiiiiiiine :smi7:

Bienvenue, toi ! J'ai trop hâte de lire toute ta fiche, le début est déjà trop cool :smi19: Et tu es du bon côté politique ! Enfin des gens biens sur ce forum, vive Narcissa :smi7:

Plus sérieusement, je suis à ta disposition pour papoter lien et pour rp quand tu seras validée :smi8:

Aleesha E. Fawley

Aleesha E. Fawley
MEMBRE
hiboux : 345
Dim 12 Jan - 21:45
Officiellement, bienvenue sur le forum :smi82: J'ai super hâte de découvrir votre trio :smi7:

Et nan ! @Edgard D. Carrow, Harry Potter, c'est le meilleur :smi40:

Invité

avatar
Invité
Dim 12 Jan - 22:27
Une Carrow, ça s'agrandit toujours plus :smi6:
Bienvenue parmi nous petit moustique :leuv:

Invité

avatar
Invité
Lun 13 Jan - 8:34
welcome here :smi60:

je ne connaissais pas du tout la bouille de ton personnage, mais c'est un excellent choix :smi49:

bon courage pour la rédaction de ta fiche :smi40:

Invité

avatar
Invité
Lun 13 Jan - 9:35
Quel choix de famille =D
Quelle allégeance =D

Bienvenue à toi sur le forum =D Si tu as la moindre question, n'hésite pas à harceler le staff (comme tu le fais déjà, c'est parfait =D) On est là pour ça !

Engel Bauer

Engel Bauer
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 860
pictures : Ilithyia Moirae Carrow ¬ purpose Tumblr_o875a2WxoW1v3qeuyo3_640
Lun 13 Jan - 13:39
Le tag de @Malachy J. Lyons est clairement bienvenu car rien que la lecture des noms choisis pour ton personnage me ramène des années en arrière avec une très douce nostalgie ! :smi40:

Bienvenue, @Ilithyia M. Carrow ! Nous avons définitivement certains goûts en commun et plusieurs allusions dans ta fiche me ravissent déjà !

Hâte de voir la suite de son histoire et de découvrir toutes les subtilités de votre trio infernal ! Neutral

Si tu as besoin de quoi que ce soit, comme l'ont déjà dit mes collègues, la porte du staff t'est grande ouverte ! :smi96:

Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
hiboux : 467
pictures : Ilithyia Moirae Carrow ¬ purpose Ed8b52550214f71a86510011cbe0e9df5a75f2c2
Lun 13 Jan - 13:40
Oulah je plussoie Mal, c'est une vraie minimoys de Milo Kunis ! Elle est belle tout plein, hâte de voir ce que son histoire va nous révéler. Bienvenue à toi la belle !

Contenu sponsorisé

Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum