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De gros bobos | pv. Engel Bauer
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Engel Bauer

Engel Bauer
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 860
pictures : De gros bobos | pv. Engel Bauer - Page 2 Tumblr_o875a2WxoW1v3qeuyo3_640
Dim 7 Juin - 17:14
De gros bobos
ft. @Uriel J. Lewis


Fin janvier 2004

L’atmosphère légère apaise les dernières douleurs que je sens encore dans mon épaule. Le rire de Xaver emplit le studio de sa mélodie rocailleuse et je me laisse dorloter par le médicomage, prenant garde à ne plisser qu’à peine les yeux quand il lance un epiksey sur mes plaies. Je ne voudrais surtout pas donner aux gars une autre raison de me chambrer.

Les gestes d’Uriel sont sûrs et appliqués. En quelques minutes, tout est réglé et je pose sur lui un regard reconnaissant alors qu’il annonce avoir terminé. Sa dernière vanne fait éclater de rire le reste des musiciens alors que je lance d’une voix faussement offusquée :
- Hé ! Tu vas pas t’y mettre toi aussi !
Mais mon sourire ne laisse aucun doute quant à l’amusement qui est le mien à le voir enfin se permettre ce genre de choses avec moi. Uriel est un gars que j’aime bien et je suis content de le sentir plus à l’aise au fil du temps. Je ne sais pas si nous serons jamais aussi proches lui et moi qu’il semble l’être avec Andreas, mais j’aimerais qu’il ne doute pas, au moins, de l’estime que je lui porte et du respect qu’il m’inspire.

C’est ce même respect qui me fait adopter un timbre plus grave pour lui poser cette question, confier cette inquiétude de savoir Uriel peut-être mal à l’aise au milieu du groupe, forcé de se tenir là par loyauté envers Andreas alors qu’il aimerait se tenir loin de Reißen et de toute la réputation qui accompagne le groupe. Je ne mentirai pas : je suis toujours plus rassuré quand c’est lui qui vient s’occuper de nos pépins de santé. Il est calme, compétent et avec une discrétion rare chez les gens qui nous croisent qui fait qu’il ne demande jamais à savoir plus que ce dont il a besoin et que rien de ce que nous lui avons dit n’a jamais été divulgué à notre connaissance. C’est un garçon réglo, digne de confiance. Alors je ne veux pas le laisser dans une situation qui ne lui conviendrait pas mais qu’il serait trop bienveillant pour refuser.

Pourtant, à la seconde ou ma question franchit la barrière de mes lèvres, je sens Uriel se tendre comme si je lui avais lancé la pire des insultes. Attentif, sans toutefois me démonter, j’explique ce que je veux dire, la vraie interrogation qui se cache derrière cette question très directe. Mais la réponse du médicomage est implacable, donnée de façon si brusque qu’elle ne peut naître que d’un choc absolu. Surpris, je me sens soudain très con alors qu’aucun doute ne semble jamais avoir effleuré l’infirmier. Sans un mot, je l’écoute alors que le reste des gars est occupé ailleurs. Chaque phrase ressemble à une gifle en pleine gueule. Je ne trouve même pas les mots pour lui répondre. Chaque syllabe résonne comme une évidence dans la bouche de l’infirmier et pourtant je sais d’où m’est venu cette question et ce besoin de lui dire qu’il n’avait aucun devoir de se trouver là. Il me rétorque son obligation morale en premier. Puis sa loyauté envers Andreas, bien sûr. Mais c’est sa dernière phrase qui me frappe le plus fort.

« Vous êtes des mecs bien… »

Je cligne des yeux, soufflé par sa réponse. Si peu de gens, sorciers ou moldus, semblent nous considérer ainsi, d’une façon si pure, depuis des années… Nous ne sommes pour beaucoup que les fauteurs de trouble, les extrémistes, les rockeurs débridés qui bousculent les bons pères de familles et crient trop fort. Pas des « mecs bien ». Et pourtant, je ne vois aucun mensonge dans le regard de l’infirmier, une honnêteté si brutale qu’elle me bouleverse et me laisse de longues secondes absolument figé, incapable de réagir.

Ce n’est que lorsqu’il me renvoie à l’interprétation la plus crue de mes paroles que je retrouve un semblant de contrôle sur mes sens et je m’empresse de lui répondre malgré le sourire taquin qui vient adoucir la fermeté de ses derniers mots :
- Excuse-moi, Uriel, c’est pas ce que je voulais dire. Je ne voulais pas te blesser. C’est juste que… je ne voudrais pas que tu t’obliges à venir ici si t’es pas à l’aise avec l’idée. T’es un gars que je respecte et ça me ferait chier que tu te retrouves dans un conflit de loyauté pour un truc aussi con. Tu sais qu’on pourrait se débrouiller autrement, même si je t’avoue que c’est toujours rassurant de savoir que c’est toi qui t’occupes de ce genre d’emmerdes. Mais si ça pose le moindre problème, je veux juste te dire que je comprendrais si tu préférais te tenir éloigné du groupe… surtout en ce moment.

Mes yeux restent posés sur lui alors qu’il termine de ranger ses affaires. Je suis rassuré de voir qu’il n’a pas l’air fâché. C’est un gars que j’aime bien et ça m’évite en plus de me prendre une mandale de la part d’Andreas s’il apprenait que je l’avais vexé. Pourtant, j’éprouve encore le besoin d’expliquer les raisons de mes inquiétudes.
- Tu sais ? Toute cette morale, cette éthique… Tout le monde n’y est pas si attaché, même chez les médecins. Et je peux te dire que depuis le temps qu’on s’amuse à provoquer le monde, on a eu l’occasion de s’en rendre compte plus d’une fois.
Je ne cherche nullement à le mettre en porte-à-faux, mais bien plus à lui montrer que malgré tout ce qu’il pense, son professionnalisme est une qualité rare qui le rend d’autant plus estimable.
- Dès qu’on mêle la politique à tout le reste, les choses deviennent bien plus compliquées. Je ne suis même pas sûr que tous agissent bien consciemment. Mais on voit les différences dans les regards, dans les réactions, dans les attentions… C’est souvent plus froid, plus expéditif, quel que soit le milieu. Il a été difficile de trouver un agent capable de nous suivre dans tout ce qu’on voulait entreprendre. C’est la même chose chaque fois qu’on cherche un photographe pour un shooting, un graphiste pour une couverture d’album ou un producteur pas trop frileux. Avec le temps, on a fini par trouver une bonne équipe, des gens de confiance, toujours dispo, et qui voient plus loin que nos gueulantes et les images dérangeantes de nos clips, qui se foutent de nos positions politiques parce que ça les regarde pas et qu’ils sont juste là pour faire leur boulot, le faire bien. C’est ce que tu fais quand t’es là. Mais je t’assure que c’est pas une généralité. Alors je veux te remercier pour ça.
J’inspire passant une main sur ma nuque encore trop tendue avant de revenir croiser le regard de l’infirmier.
- Mais je sais aussi qu’on n’est pas jugé que sur ses actes dans ce monde et que les fréquentations sont des arguments bien pratiques quand on veut flinguer quelqu’un. Je sais qu’on n’est pas des potes évident à assumer. Je ne serais pas surpris d’entendre qu’on t’a déjà fait chier sur le fait que tu nous connais et que t’es pote avec plusieurs d’entre nous même si j’espère vraiment que ça t’es pas arrivé et que ça t’arrivera jamais. Mais si un jour tu te prends ces remarques dans la gueule, que tu sens qu’elles deviennent difficiles à supporter ou qu’elles te font du tort, il faudra pas que t’hésites à nous le dire et à prendre des distances si t’en as besoin. On n’est pas cons au point de ne pas être conscients de ce qu’il se passe autour de nous et il est hors de question que tu sois discrédité ou grillé où que ce soit parce que t’as eu le malheur d’accrocher avec plusieurs d’entre nous. T’as que 27 ans. T’as toute une vie qui commence, une carrière à construire. Faut pas qu’on soit un obstacle sur ta route, surtout pour des putain d’histoires d’épaules déboîtées. Je te l’ai dit : on pourra se débrouiller. Faut jamais que tu te sentes obligé de venir.
Je plonge dans son regard une longue seconde avant que le coin de mes lèvres ne s’étire en un sourire.
- Mais tant que ça ne pose pas de souci, ce sera toujours un plaisir de te voir.

Je pose une main sur son épaule et y laisse une pression amicale, les yeux toujours dans les siens, avant de l’utiliser comme appui pour me relever. Immédiatement, Andreas fait un pas rapide vers moi pour s’assurer que je ne me rétame pas sur le plancher. Je grogne avec un sourire :
- Ca va ! Je suis pas sur le point de m’effondrer ! Je peux marcher.
Il garde les mains en parade quelques secondes encore avant d’être pleinement convaincu et de me laisser de l’air. J’agite un peu les doigts de ma main droite pour réveiller mes muscles et faire passer les fourmillements qui m’agacent encore sous la peau. La douleur a presque disparu même si je crains qu’elle ne revienne une fois que les médicaments d’Uriel auront cessé de faire effet.

Je me tourne alors vers le médicomage et lui demande avec un air amical :
- Tu veux rester un peu avec nous maintenant que t’es là ou tu as d’autres urgences à gérer ? T’es peut-être d’astreinte, d’ailleurs. Je voudrais pas te bloquer si t’as des trucs à faire. Mais si tu veux, on doit avoir une bouteille de vodka dans un coin du studio.
Et avant qu’il ne m’en fasse la remarque, j’ajoute :
- Promis, moi je tournerai à l’eau.

roller coaster

(1596 mots)

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
pictures : De gros bobos | pv. Engel Bauer - Page 2 5145235480824587a34264859401580e
Jeu 3 Sep - 9:47



De gros bobos
Tu vois une sorte de choc passer sur le visage d’Engel. Sur celui d’autres membres du groupe, peut-être. Mais c’est Engel qui a posé la question, c’est donc lui que tu regardes en lui répondant. Tu le vois se tendre quand tu parles, se détendre quand tu le chambres. Tu esquisses un sourire en le voyant s’ébrouer et sortir de sa torpeur pour te répondre. Et il en a des choses à répondre. Un vrai moulin à paroles. Tu supposes que la soirée doit enfin le gagner et qu’il a besoin de se délier la langue. Des patients qui parlent après avoir été soulagés d’apprendre qu’ils n’allaient ni crever tout de suite, ni souffrir le martyr, tu n’as que ça à l’hôpital. C’est fou ce qu’on peut badder quand on a mal. Tu le sais. La souffrance est quelque chose d’intime, de si intime qu’il n’y a rien d’étonnant à ce qu’on se fasse une montagne pour un petit bobo. Il faut dire que sa vie est quelque chose auquel on est si viscéralement attaché qu’il est difficile de ne pas céder à une terreur primaire lorsqu’on la pense menacée. Tu ne fais pas exception à la règle, toi aussi tu baddes lorsque tu te crois en danger.

Est-ce que c’est pour ça qu’il te raconte des conneries ? Tu sens bien qu’il verbalise ses propres craintes de te voir t’éloigner plutôt qu’il n’exprime un souhait propre. Tu sens bien que toute cette affaire l’ébranle peut-être plus qu’il ne veut bien l’admettre. Tu l’entends déblatérer un discours qui ressemble étrangement à celui de ton père. Tu ne peux pas t’empêcher de faire la remarque lorsqu’il insiste sur ton âge et ta vie à venir.

– T’es sûr que tu n’as pas été brieffé par mon père pour me dire tout ça ?

Tu as un sourire plus franc, et tu hoches la tête gravement. Tu reprends la parole plus lentement.

– Peu de monde sait que je suis pote avec vous, mon père, mes plus proches amis. Aucun d’entre eux ne m’a jamais fait chier. Il faut dire que ma vie privé a tendance à le rester au boulot. Il est certain que vous et moi n’avons sans doute pas totalement les mêmes visions du monde, ou expériences, ou univers, mais honnêtement, je m’en fous. On ne peut pas plaire à tout le monde, tu sais : je suis certain qu’on peut me reprocher plein de trucs. Que ma mère est une née moldue, que j’ai été à Serpentard, que j’ai jamais connu mon père… Qu’est-ce que tu veux que je dise à ça ? C’est des trucs que j’ai pas choisi et dont on me tient rigueur parfois. Alors mes potes, je les choisis, et j’emmerde ceux à qui ça va pas. Ne t’en fais pas pour ma carrière, va : écouter du métal n’est pas encore un crime.

Tu étouffes un bâillement. La fatigue de la journée commence à te rattraper de même que l’heure avancée à laquelle Andreas t’a appelé. Lorsque Engel te propose de rester, tu secoues la tête.

- Désolé, Engel, une autre fois. Je reprends mon service dans cinq heures, je vais aller me coucher pour avoir au moins un peu de sommeil avant la reprise. Mais si jamais t’as un autre gros bobo à faire soigner, hésite pas à m’appeler ! 

Tu fais le tour des gars pour leur dire au revoir avant de reprendre la route vers ton domicile et ton lit. Ton père t’attend, tu le rassures, tu lui rappelle le serment d’hyppocrate quand il fronce les sourcils. Tu ne veux pas qu’il s’inquiète. D’ailleurs, il est rassuré que tu ne sois pas allé courir les bars avec des rockeurs peu recommandables. Et tu sais que le lendemain, une nouvelle journée commencera.

code by EXORDIUM. | 661 mots





PS : tellement désolé pour te répondre cent ans après. Est-ce qu’on se cale un rp post-libération de taule avec Engel ? Surtout que maintenant, la filiation d’Uriel est connue ? :smi7:
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