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[flashback] De quel bois sommes nous fait ? 〉Malachy J. Lyons
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sam 26 Oct - 23:43


De quel bois sommes nous fait ?
Ain't got no love, ain't got no name Hey, what have I got? Why am I alive , anyway? Yeah, what have I got Nobody can take away? - Nina Simone Ain't got no
Il en faut du ridicule pour vouloir marcher dans les propres pas de son enfance. D’une les empreintes sont bien trop petites. De deux tout se ressemble… A peu près. Comme un léger décalage dans la matrice. Un faux raccord. Une image qu’on aurait trop étirée en voulant la redimensionner à ses souvenirs. Et puis ce goût, ce goût d’avant, à peine perçu sur le bout de la langue. Si fugace qu’il a la saveur du croissant au beurre une heure après l’avoir mangé. Les vitres, les sièges, rien n’a changé. A croire que ce train est plus coriace que toute la flotte moldue de King’s Cross réunie. Mais quelle idée… Qu’espérait-il en montant de nouveau dans la locomotive écarlate ? Qu’espérait-il sinon de la nostalgie et du chagrin ? Il déchire un paquet de bertie crochue et en goba deux tout en mâchonnant la dernière. C’est la technique qu’il avait utilisée pour faire croire qu’il tombait toujours sur les bonnes, ou les mauvaises quand il le pariait. Une saveur du bout de la langue, et on choisit parmi les trois. Les statistiques font le reste. Merde, même ce putain de sachet… Innovation tout de même, il est installé derrière la salle des machines. Savant mélange de mécanique à vapeur et de magie.

En parlant de fumée, un mince filet s’échappe de sa manche au même moment. Il étire son bras et tourne le poignet. Le cadran de sa montre crachote de petits nuages gris qui s’organisent, se changent en de minuscules oiseaux qui volètent autour de lui et entrouvrent le bec. Vif, Dennis souffle pour arrêter la sonnerie. Il sait qu’il est en retard. La faute au Poudlard Express. Mc Cowl va encore lui faire les gros yeux mais il a besoin de lui, alors Dennis s’en fout. C’est même avec un plaisir malsain qu’il prendra le temps de nettoyer une 2e fois son matériel. Mc Cowl est le journaliste en vogue à la Gazette en ce moment. Et en vogue signifie que monsieur ne prend que les sujets croustillants, les sujets à polémique, les unes où il ensorcelle juste avant l’imprimerie son nom pour que le regard y soit automatiquement attiré. Alors bien sûr, quand il a su qu’un loup garou allait enseigner à Poudlard, son sang n’a fait qu’un tour. Il se rappelle les derniers mots qu’il lui a balancé avant de se donner rendez-vous à Poudlard.

« Et essaie de lui faire montrer les crocs hein, sans figure de style, capish ? » Les crocs. S’il avait su qu’il en avait à l’époque, il aurait réfléchi à deux fois avant de truquer son pari. La famille Lyons lui était alors inconnue. Il était là comme des centaines d’autres. A penser tenter sa chance. Il avait pris l’habitude de la tenter cette garce hésitante. Avec des femmes, des deals, des échappées. Il avait tant perdu qu’il courrait après des possessions futiles et passagères. Puis il les usait ou les dépensait à la minute et n’en  exhortait aucun plaisir. Sa bouche se tordit cependant en un sourire en coin à ce souvenir. Si lui n’avait rien oublié, pas sûr que le sieur Lyons ait gravé dans sa mémoire cette rixe fugace. Bien qu’il ne lui tenait aucune rigueur de la courte cicatrice qui ornait son arcade sourcilière depuis quelques mois, il avait une raison plus profonde de lui en vouloir aujourd’hui. En échos à ses pensées la locomotive s’immobilisa dans un soupir. A la sortie du wagon, une chape de plomb s’abattit sur ses épaules. Dennis ne laissa rien paraître et releva le col de son manteau pour remonter l’allée menant au château. Des images l’assaillirent brutalement. Une chevelure rousse près du lac, le flash d’un appareil photo au détour d’un couloir. Il verrouilla sèchement son cœur, incapable d’en soutenir davantage. Les yeux fixes, levant un monde ouaté autour de lui il fut conduit jusqu’au bureau de Malachy Lyons. Immobile devant la porte, il entendit clairement le journaliste de la gazette dégobiller ses sempiternelles questions. Avalant l’air d’une longue bouffée, son poing s’abattit trois fois. Il faillit reprendre son élan mécanique mais la porte se déroba, ouverte. Malgré l’hiver annoncé le ciel était d’un bleu tranquille, et le soleil bas inondait la pièce d’une lumière faite pour l’image.

« Crivey ! On ne t’attendait plus ! De toute façon nous étions si occupés, le temps est passé à une vitesse ! »
A voir la tête du professeur d’histoire de la magie, il y avait deux versions à ce récit. Dennis salua brièvement l'interviewé d'un signe de tête.

« Laisse moi encore quelques minutes. » Le regard fouineur et la mine réjouie de Mc Cowl n’annonçaient rien de bon et ce dernier reprit place dans le fauteuil faisant face à Malachy.

« Encore quelques questions Mr Lyons. » reprit le journaliste sans plus un regard à Dennis. « Vous m’avez parlé de votre passion de l’enseignement. Au vu de votre nature, ne pensez-vous pas que la sécurité des élèves de Poudlard vaut plus que ce plaisir qu’est le vôtre ?»

La façon dont il appuya certains mots fit plisser le regard cyan du jeune sorcier. Lentement il s’avança dans la pièce, posant son matériel sur une table basse derrière le journaliste de la Gazette, de façon à observer les réactions du jeune professeur face à lui. Dennis sortir son appareil photo, puis ses pellicules, le regard en coin. Malachy n’avait pas beaucoup changé depuis leur dernière rencontre. Toujours cette confiance sereine et ce bouillonnement maitrisé émanant de lui. Il savait cependant jusqu’où allait cette sérénité affichée, et s’il l’avait vu parer des coups ajustés, qu’en serait-il de ces mots trempés de venin ?

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Sam 2 Nov - 20:12




De quel bois sommes nous faits ?
Un samedi matin, au mois de novembre 2002, jour 12 du Cycle Lunaire.

Moment exactement parfait pour donner une interview, n’est-ce pas ? Aucune idée, à vrai dire, puisque c’était la première fois que, justement, Malachy donnait une interview. Quelle drôle de proposition, au premier abord. « On a envie de vous interroger au sujet de votre nouveau poste de professeur d’histoire de la magie sorcière et moldue », qu’on lui avait dit. Mais oui, bien sûr. A d’autres ! Tu veux rencontrer le loup-garou qui rôde à Poudlard, hein ? Si Malachy avait répondu au journaliste quelques paragraphes bien plus cordiaux que cette réplique-là, l’intention y était. Toutefois, le refus n’avait pas été envisageable. Il avait déployé trop de temps et d’énergie à plaider pour un meilleur traitement des loups-garous dans le monde magique, s’était appliqué à mener le train des recensés en exposant sa famille publiquement, il n’était pas prêt à ralentir le rythme maintenant qu’il était devenu le premier professeur de Poudlard embauché malgré sa lycanthropie – et pas cachant sa lycanthropie, n’oublions pas bien sûr Remus Lupin.
Le cruel manque de médias dans le monde magique était ce qui l’avait finalement poussé à accepter de répondre aux questions du journaliste de la Gazette du Sorcier, mais c’était aussi ce qui l’inquiétait. Ce quotidien était lu par une immense majorité de sorciers, ce qui permettrait à Malachy d’avoir son portrait lu et diffusé dans toutes les chaumières, et malheureusement, c’était aussi un journal sensationnaliste qui faisait en sorte de plaire à tout le monde, et du même coup, de ne déplaire à personne. Il frissonnait à l’idée d’entendre crisser une plume à papotte qui déformerait ses mots sur un parchemin, et en même temps, il trépignait d’impatience. Il avait même ordonné un peu son bureau, c’est dire. L’interview devait s’assortir de quelques photos, il avait donc soigneusement choisi sa tenue – même s’il admettait ne jamais pouvoir avoir autant d’élégance que le Professeur McGonagall. Il avait fallu lui demander son avis, d’ailleurs, et pour ça aussi, il s’était fringué. Une veste en tweed, rien que ça. Elle avait souri en le voyant arriver, et lui avait tendu un biscuit. Il était certain qu’elle l’adorait déjà. Pas certain qu’elle ait été véritablement ravie de la perspective de laisser entrer d’un journaliste dans son école, mais elle avait su y voir des avantages, et Malachy était ressorti de là avec une autorisation.
Revenons à nos louveteaux, voulez-vous ? Malachy avait donc accueilli le journaliste, un certain McCowle, dans son bureau, fraichement rapporté par un concierge qui tirait la tronche. L’écossais, lui, était tout bonnement emballé par la situation, ce qui ne manquait pas d’inquiéter notre professeur, qui avait pourtant presque travaillé ses réponses. Presque. Il avait téléphoné à sa sœur, qui l’avait engueulé à distance, et avait testé sur elle ses arguments. Elle avait une répartie assez efficace, mais il n’était pas certain que le journaliste se positionnerait exactement comme elle. Pas certain du tout, même. Les premières questions avaient été banales, des présentations, sommes toutes, mais on voyait là que McCowle était doué dans ce qu’il faisait : il mettait à l’aise son grand méchant loup pour que celui-ci tende patte blanche et lui laisse entrevoir toutes ses belles dents. Les questions s’étaient faites plus pièges, plus tendancieuses, plus l’interview avançait, tant est si bien que Malachy se sentit tout à fait soulagé quand la porte de son bureau toqua trois fois – ou plutôt, qu’on toqua trois fois à sa porte.

Le photographe entra dans la pièce et Malachy mis quelques instants à le remettre. Il en fut certainement un peu troublé face au journaliste qui toutefois n’avait rien remarqué, trop occupé par ses questions provocatrices. Dennis Crivey était donc le patronyme du sombre idiot qui était venu tenter de truquer un pari lancé par un Lyons. Pis encore, il était celui qui avait voulu assener des coups de poings à un loup-garou, et ça, c’était vraiment très drôle. Le bougon lui adressa à peine un regard, mais cela suffit à égayer à nouveau notre professeur qui s’en retourna à son interview avec un plus large sourire, découvrant ses canines pointues. La question du journaliste fut entendue d’une oreille tandis qu’il reluquait le nouvel arrivant, qui, il en était certain, était arrivé en retard parce qu’il n’avait aucune envie de foutre une patte chez celui qui l’avait vu dans une situation inconfortable quelques mois auparavant. Qu’avait demandé McCowle, déjà ? Ah oui. Quelque chose sur la sécurité des élèves par rapport à sa nature de Loup-Garou. Le regard vert d’eau du Lyons retrouva celui du journaliste, auquel il répondit avec tranquillité : « Vous savez Mr McCowle, il n’est pas question ici de bénéfice personnel, contrairement à ce que vous sous-entendez. Je suis tout à fait passionné par mon métier, et je me rends aussi tout à fait compte du danger que peut représenter un lycanthrope non camisolé pour des êtres humains. Et il va sans dire, Mr McCowle, que je suis tout à fait camisolé, et que je ne fais pas ce métier uniquement par plaisir personnel. » Il fallait commencer par là, par répondre à la question, de façon simple et nette, sans laisser de place à la plume pour inventer des mots qu’il n’aurait pas dit. Il poursuivit, engagé par le journaliste à le faire : « Mais à mon avis, il est très important pour le monde sorcier, après la crise qu’il vient de vivre, de trouver une nouvelle unité, et d’accueillir parmi ses rangs ceux qui en ont été exclus pendant des millénaires. Poudlard a toujours été cheffe de file dans ce domaine, je ne vous apprends rien quand je vous rappelle qu’elle accueillait des élèves nés-moldus dès sa création au dixième siècle. Il me semble qu’il est important qu’un millénaire plus tard, elle puisse accueillir à la fois les élèves lycanthropes mais aussi des professeurs, vous ne trouvez pas ? » Une petite leçon d’Histoire menée par un professeur d’Histoire, on pouvait s’y attendre, n’est-ce pas ? Sans attendre la réplique du journaliste, il poursuivit son monologue : « Parmi les lecteurs de la Gazette, Mr McCowle, il y a aussi des loups-garous. Parmi les élèves de Poudlard aussi. Les accepter, nous accepter, c’est aussi les protéger eux de la mauvaise réputation que nous portons depuis des millénaires, alors que nous ne sommes pas plus meurtriers que certains sorciers pourtant dépourvus de crocs. »

Reprenant son souffle, Malachy s’assit sur son bureau, et laissa son regard l’amener à nouveau vers le jeune Crivey qui tripatouillait son appareil photo. Une vieille chose, bien loin du numérique qu’avaient eu la bonne idée d’inventer les moldus. « Et bien je vous remercie, Mr. Lyons, je crois que tout est dans la plume ! », se satisfaisait le journaliste en jetant un œil attentif à ses notes. Malachy lui sourit et le remercia chaleureusement à son tour, en lui serrant la patte. « J’envoie ça à l’édition, et puis je laisse notre jeune Crivey vous emmener vers ce qu’il sait faire de mieux, c’est lui l’expert ! L’article devrait être prêt pour la semaine prochaine. » Autrement dit, Malachy se leurrait s’il espérait pouvoir le relire avant sa publication. Alea Jacta Est, certainement. Ce n’était que son poste et la réputation de toute la communauté lycane qui était en jeu, après tout. « Il y a toujours moyen d’aller chiper quelques miettes dans les cuisines de ce Château, je suppose ? » Malachy cru à une question rhétorique, mais le sorcier semblait attendre sérieusement une réponse. « Je ne sais pas de quoi vous parlez, Mr McCowle, mais j’oserais vous rappeler que je n’étais pas scolarisé ici, adolescent, puisque les miens n’y étaient pas encore autorisés. Si les cuisines sont accessibles à cette heure-ci, je vous dirais d’aller vous-même vérifier, vous connaissez sans doute mieux le Château que moi ! ». Plus les minutes passaient, plus l’écossais révélait sa bêtise de Chaperon Rouge, mais ça n’était pas véritablement étonnant de la part d’un journaliste de la Gazette. Alors qu’il rassemblait ses affaires pour quitter les lieux, Malachy retrouva la figure du rouquin. Lui, s’il avait l’air un peu désabusé, laissait apparaître dans son regard une certaine intelligence. « On s’y met, Monsieur Crivey ? »


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Dim 24 Nov - 18:45


De quel bois sommes nous fait ?
Ain't got no love, ain't got no name Hey, what have I got? Why am I alive , anyway? Yeah, what have I got Nobody can take away? - Nina Simone Ain't got no
Un court instant leurs regards s’étaient soupesés. Reconnaît, reconnaît pas ? Impossible à dire pour le moment. Dennis se concentra. Objectifs, chiffons, pinceaux, il ordonna son matériel et débuta ses tests routiniers en respirant un bon coup. Un bourdonnement sourd occulta soudainement ses basses fréquences. Tapotant sa tempe il stoppa son action et posa ses mains à plat sur la table. Juste histoire de reprendre un souffle qu’il avait trop longtemps tenu à l’écart. L’odeur des lieux lui parvenait par bouffée, intolérable. Sa bouche s’entrouvrit et il cligna lentement ses yeux pâles, trois fois. La voix du professeur Lyons lui parvenait par vague, et il s’obligea à se concentrer sur cette voix, sans attache avec son passé.

C’était un homme de lettres à n’en pas douter. Les mots lui venaient avec une apparente facilité, et son argumentaire, sans doute travaillé, filait comme une pelote sans accro. Dennis aurait été incapable de sortir ce genre de phrase. Un tic facial, un bruit de bouche ou un silence faisaient plus partis de son vocabulaire que les formules de liaison et politesse. Sur le contenu il ne jugeait pas, se contentant d’observer la main de son collègue venir chatouiller son col de chemise. A n’en pas douter le lycanthrope venait de conclure à ses fins l’interview, et ce n’était pas du goût du journaliste. Beau joueur cependant McCowle, se rattraperait sans doute par l’écrit. Après tout, il était connu pour être l’un des dignes aficionados de la célèbre Rita Skeeter. Calepin rangé et poignée de main effectuée, il quitta les lieux après une tape sur l’épaule du jeune homme.

Dennis sentit le regard lupin du professeur se tourner vers lui, et il hocha du menton à sa question, enclenchant son discours magnéto.

« Je ne fais ni retouche, ni maquillage. Si vous souhaitez vous changer, ou vous refaire une beauté, c’est le moment ».

Un très léger sourire éclaira son visage buté. A n’en point douter Mr. Lyons avait déjà prévu le coup. Sa tenue était impeccable. Enfin, pour qui veut se donner l’image d’un professeur d’histoire de la magie à Poudlard supposait-il. Il poursuivit, faisant toujours mine de ne pas reconnaître leur passif commun.

« Les photos capturent une image de 3 à 5 secondes selon le dosage de traitement. Pour vous mettre à l’aise, nous pouvons commencer par des prises classiques à votre bureau. »

Alors que ce dernier prenait place, un lointain souvenir chatouilla la mémoire du garçon. Il tenta de chasser la brume, ferma aux trois quart un rideau du bout de sa baguette, arma son appareil, régla sa position de façon à capter la lumière et flash ! A la place de Malachy Lyons se tenait un homme si âgé que ses yeux perçaient à peine à travers ses triples paupières. Si lui ne devait pas voir grand chose, Dennis ne pouvait pas prétendre à beaucoup mieux. D’une parce que sa taille lui permettait à peine d’atteindre le haut du bureau juché sur l’estrade, de deux parce que Mr Binns, professeur d’histoire de la magie, était un ectoplasme. Un fantôme de Poudlard qui avait continué à donner des cours même après sa mort. Il avait convoqué le jeune Crivey un jour de plein soleil tant et si bien que le jeune sorcier avait l’impression de parler à une chaise complètement vide. Encore une histoire de punition sur la guerre des gobelins. Le souvenir s’estompa sous la faible fumée de l’appareil.

« Il y avait une estrade ici avant … » murmura Dennis d’un air absent.


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Mar 24 Déc - 11:54




De quel bois sommes nous faits ?
Un samedi matin, au mois de novembre 2002, jour 12 du Cycle Lunaire.

L’idée que ses mots puissent être tordus était certainement ce qui effrayait le plus Malachy. Il pourrait en souffrir les conséquences depuis différents partis. Sa famille serait la première à sortir les crocs, Luaine en tête de file, lui reprochant de ne pas avoir fait les choses exactement comme elle, elle les aurait faites. Pourtant, elle faisait partie de ceux qui voulaient le plus se mêler au reste de la communauté sorcière, dans sa famille. Mais elle aimait que cela soit fait selon ses idées propres, selon sa façon de faire. Elle était infernale, et ferait s’abattre une pluie de reproches sur sa gueule si cette affaire ne tournait pas comme elle l’avait voulu. Ses chefs risqueraient aussi de ne pas être contents, que leur toute nouvelle recrue leur fasse de la mauvaise publicité, et même s’il avait obtenu l’autorisation de donner cette interview, cela ne le garantissait pas de ne pas être renvoyé si jamais les choses tournaient mal. Et puis, il y avait les parents d’élèves, et plus généralement, les sorciers, qui l’attendaient au tournant, qui espérait sa première connerie. Venait-il de s’offrir en pâture aux intolérants ? Cela dépendrait certainement du parti pris que choisirait la Gazette pour la rédaction de l’article, en espérant que la Plume à Papotte de McCowle soit moins acerbe que celle de Skeeter. Les dés étaient jetés, de toute façon, et peut-être se rattraperait-il avec la photo. Il n’avait pas une sale gueule, après tout, malgré ses traits lupins.

Le photographe, justement, lâcha ses premiers mots. « Je ne fais ni retouche, ni maquillage. Si vous souhaitez vous changer, ou vous refaire une beauté, c’est le moment ». Malachy, presque vexé, laissa son dos se décoller du bureau sur lequel il s’était appuyé pour aller chercher son reflet dans une vitre en verre soufflé. Se refaire une beauté ? De quoi le photographe pouvait-il donc parler ? Une mèche folle lui échappait-il ? Certainement, mais cela faisait son charme, à ce que racontaient les nanas, tout du moins. Alors qu’il replaçait ses ondulations et pinçait ses joues pour les faire rosir, Crivey ajoutait quelques détails sur le fonctionnement de son appareil. Malachy ne l’écoutait pas vraiment. Il enlevait quelques grains de poussière de sa veste en velours noir, s’assurait que les boutons nacrés de sa chemise tachetée brillaient bien. « Je vous ferai remarquer, monsieur le parieur fou, que j’apparais ici sous mon meilleur jour ! » Sans trop en dire, Malachy avait choisi de glisser au photographe qu’il l’avait reconnu. Peut-être que l’inverse ne tiendrait pas, peut-être Crivey avait-il oublié cette nuit alcoolisée. Cette remarque sur les paris tomberait ainsi peut-être à l’eau, mais finalement, Malachy ne risquait pas grand-chose. « On ne fait pas mieux qu’un milieu de cycle, en matière d’apparence ! Je ne suis pas encore trop poilu ou trop cerné. Vous croyez que je ne plairai pas aux lecteurs ? » Cette dernière question, il la glissa sur un ton un peu humoristique. Avec un plus de sérieux toutefois, il ajouta : « Je ne tiens pas à leur faire plus peur que ce que ma nature ne provoque pas déjà chez eux. Mes cicatrices sont bien cachées par toutes ces sapes. » De profondes lacérations barraient en effet son corps nu. Les crocs de son frère aîné marquaient son épaule. Des blessures magiques, qui ne disparaitraient pas avec de la magie, aussi réparatrice soit-elle. Peut-être plus simplement, avec le temps, s’atténueraient-elles, si elles n’étaient pas ravivées par de nouvelles blessures, ce qui, vu la nature de son mal, risquait d’arriver.

Malachy se plaça à nouveau devant son bureau alors que Crivey fermait les rideaux et plaçait son appareil. Sans qu’il y soit trop préparé … Flash ! Malachy releva le crâne, capta la lentille, étonné, avant de lâcher un sourire crispé. Par Judas, le jeune bougre était un peu taciturne, à ne pas le prévenir ! Qu’était-il sensé faire, pendant trois longues secondes ! C’était infini ! Il avait déjà eu le temps de mater la lentille, ses pieds, et un bouquin qui trônait dans sa bibliothèque que ces trois secondes ne semblaient pas encore terminées ! Il aurait pu lui donner quelques pistes, quelques suggestions, ce n’était pas comme si les loups étaient habitués à se donner en spectacle. Alors qu’il ouvrait la gueule, les trois secondes enfin terminées, il fut coupé dans son élan par un Crivey perdu dans ses pensées.   « Il y avait une estrade ici avant … » Malachy suivit son regard, qui se perdait dans la pièce. Que croyait-il voir, que croyait-il retrouver ? La salle de classe du réputé professeur Binns ? Il n’osa pas interrompre ce moment de réflexion avant de laisser passer quelques secondes qui firent naître en lui un certain malaise. Bizarre, ce Crivey. C’était une impression qu’il s’était déjà faite à son propos, il y a quelques mois, mais dont n’arrivait pas plus à saisir l’essence aujourd’hui. Il lui était apparu dans une certaine détresse, à Manchester. Une détresse qui ne ressemblait pas à celle qu’arborent d’ordinaire ceux qui perdent des paris, aussi enivrés puissent-ils être. La même détresse que Malachy retrouvait à présent sur ses traits, alors que naissait visiblement en lui un souvenir d’enfance. Cherchant à l’atteindre, peut-être même à le récupérer du songe dans lequel il semblait plongé, Malachy tenta : « Vous avez connu le Professeur Binns ? N’était-il pas extraordinaire ? J’aurais tant aimé le connaître, l’avoir en professeur. Je suis en pleine étude de son œuvre, il a écrit des choses fantastiques sur la Guerre des Gobelins ! ». Il ne connaissait pas encore la réputation du fantôme à Poudlard, réputation qui le décrivait comme une créature absolument barbante, qui l’avait peut-être même mené jusqu’à être remplacé par @Yolanda Yeabow. Il ne connaissait de lui que son brio, le pensait au contraire plutôt légendaire, dans l’école. Un fantôme enseignant, n’est-ce pas une idée géniale ? Les loups sont connus pour être des créatures plutôt naïves, comme le suggère l’œuvre de La Fontaine. Malachy n’échappait pas à la règle.

Se plaçant cette fois-ci derrière son bureau, il attrapa une plume, fit mine d’écrire sur un parchemin, avant de lever le crâne et de fixer l’objectif, un air sérieux sur la face. Un flash l’avait illuminé à nouveau. Il sentait qu’il pourrait se prendre au jeu, l’exercice devenait déjà plus facile. Une autre photographie près de sa bibliothèque, un livre de Binns en main, puis un autre, de Bathilda Tourdesac. Et pour souligner la nature de son cours, qui portait à la fois sur la magie sorcière et la magie moldue, il mit aussi en avant la biographie d’Hitler écrite par Ian Kershaw, sur laquelle il fit mine de prendre des notes.

Le regard de détresse du photographe, qu'il n'arrivait pas à saisir, fut éclairé par la pensée qu'il accorda au dictateur allemand. Il avait l'impression de l'avoir déjà vu, dans d'autres regards, épuisés et vaincus par un autre Grand Méchant Loup. Que lui était-il arrivé ?

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Ven 3 Avr - 20:24


De quel bois sommes nous fait ?
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A peine avait-il rappelé ses conditions qu’il vit le lupin professeur se hâter à la recherche de son reflet, examinant avec un intérêt non feint sa propre personne. Arquant un sourcil et retenant mal son sourire, Dennis retira le cache de son appareil, emboita ses pellicules et releva les yeux sur cet homme qui quelques mois auparavant, lui avait collé une baigne monumentale en pleine face sans se soucier du lustre de ses boutons de manchette. A peine la pensée lui avait-elle traversée l’esprit que le dénommé Lyons lâcha sa remarque. L’étui de l’appareil lui en glissa des mains et il ne dû son rattrapage qu’à ses bons réflexes, se pliant à demi pour accrocher la lanière d’une main. * Merde ! ça sait lire dans les pensées les loups garous ?? Mais non impossible... La capacité de sentir une chaussette puante dans le dortoir de la tour griffondor peut-être mais la télépathie… Ah chut, arrête de penser. *
Dennis se redressa lentement, évitant soigneusement de croiser le regard de son interlocuteur le temps de se recomposer une face présentable et de laisser s’estomper le fard de ses joues. Il l’avait donc reconnu. Sûrement dès l’instant même où il était entré dans son bureau. Et il avait attendu ce moment précis pour le lui rappeler. Clever wolf. Le jeune sorcier n’était pas du genre à faire dans la dentelle, encore moins un calculateur aguerri comme semblait l’être le nouveau professeur de Poudlard. Mais à tord ou à raison, la fuite ne faisait pas parti de son vocabulaire. Le blondinet passa l’appareil autour de son cou dans un raclement de gorge. Il releva des prunelles prudentes sur le sieur Lyons et lâcha avec un léger regard frondeur.
« Vous êtes … bien… En tout cas vous d’vez êtes le plus présentable de vos frères. Comment va le nez du dernier ? » A tous les coups un petit tour d’episkey et l’histoire était réglée, mais il supposait sans trop de mal que l’ego du loup garou en avait pris un coup. Il savait qu’il s’exposait à un retour de bâton bien senti mais Malachy était réellement le plus calme du clan Lyons. C’est lui qui avait séparé les deux sorciers à la suite du pari truqué de Dennis à Manchester. Lui encore qui avait apaisé les discussions et escorté fermement le né moldu jusqu’à la sortie, pour son propre bien. La frayeur passée, le jeune sorcier avait même ressenti ce plaisir pur inscrit dans ses gènes face au danger surmonté. On ne survit pas à une bagarre avec un loup garou tous les jours après tout. C’est pourquoi il haussa simplement les épaules à la dernière remarque de Malachy sur ses cicatrices. Du haut de ses 11 ans, il aurait adoré avoir pour professeur, un véritable loup garou. Et vu le gène de curiosité particulièrement développé des Crivey, va savoir si ce n’était pas le professeur Malachy qui aurait eu peur de ce gamin pot d’colle.

Mais ce temps était révolu. Un peu trop vite, comme pour couper court aux souvenirs qui menaçaient, Dennis appuya sur le déclencheur de l’appareil photo. Mais trop tard. Là devant lui se tenait M. Binns, fantôme de son passé, agrippant la moindre cellule grise attachée à sa mémoire. Heureusement pour lui, Malachy l’en arracha d’une voix énergique et un bref éclat de rire qui surprit jusqu’à Dennis lui échappa. « ça se voit que nous n’avez jamais assisté à ses cours ! On faisait des paris quand la classe avait lieu après manger sur le nombre de personne qui pioncerait au bout de 30 minutes. Il a peut-être écrit des bouquins géniaux mais il a oublié depuis longtemps ce qu’était qu’être un professeur. Je pense sincèrement que vous avez retenu plus de choses en un livre de lui que moi en 2 ans d’études ici. » Il n’en dit pas plus, peu désireux de s’appesantir sur le sujet.

Ils enchainèrent et Dennis qui n’était pas un fan des portraits dû bien admettre qu’un certain naturel se dégageait du loup garou. A l’aise jusqu’à faire croire qu’il était réellement plongé dans une étude ou en pleine recherche d’un traité commun. Dennis n’avait qu’à l’orienter sur la position de son buste, de ses mains, de son menton pour qu’il rectifie naturellement le tir. Alors que Malachy cherchait un nouveau livre dans sa bibliothèque, Dennis s’approcha d’une des grandes fenêtres pour venir tirer à demi le rideau et regarder par delà. Son œil habitué au détail accrocha la silhouette lourde de McCowl filant sur le pont de Poudlard. Ce même pont qu’il avait traversé en arrivant, celui là même que son frère avait emprunté, vivant dans un sens, et mort dans l’autre. Un frisson malsain picora son échine et il entrouvrit la bouche, laissant s’échapper un souffle discret qui dénoua sa gorge. L’entrée aux cuisines avait dû être refusée à cet ingrat journaliste car McCowl s’éloignait d’un pas mauvais, et il s’était écoulé bien trop peu de temps pour que son estomac soit contenté. Les fêtes approchaient, et à n’en pas douter, les elfes de maison avaient d’autres chats à fouetter. Dennis avait même entendu dire que depuis les lois promulguées par Hermione Granger, la condition des elfes avait grandement évoluée, Poudlard en précurseur cela allait de soi. McCowl avait dû oublier ce point car en plissant les yeux, le jeune sorcier fut presque persuadé de discerner dans la chevelure claire du journaliste, des restes de porridge grumeleux.

Alors qu’il se tournait de nouveau vers le professeur d’histoire de la magie pour quelques clichés supplémentaires, il repéra enfin l’intitulé de l’ouvrage choisi et porta à son œil l’appareil photo pour cacher sa circonspection. Après quelques prises, il ne put s’empêcher de pointer l’ouvrage du doigt.

« J’ai jamais été très attentif en cours d’histoire de la magie. Pour moi c’était un tas de machins qui s’étaient passés il y a très longtemps et qui ne m’aidait pas du tout à savoir ce que j’allais faire plus tard… » Il marqua une pause, presque ironique.
« Maintenant je me demande comment on écrira la nôtre… comment les professeurs comme vous la décriront, et est-ce qu’il y aura des élèves assez cons pour s’endormir dessus. »

Du haut de ses vingt le sorcier regarda l’homme loup à son bureau de ses yeux clairs et durs. Pour sûr on avait sans doute fait mieux en matière d’approche pour mettre un l’aise quelqu’un pendant une séance photos. Dennis dû se le dire aussi car il tapota maladroitement le haut de son objectif et passa une main sur sa mâchoire.
«  Pardon je… oubliez ce que je viens de dire… Nous pouvons faire quelques clichés en extérieur… si vous avez encore du temps à m’accorder.  Sinon je pense avoir assez de matière à présenter à la Gazette pour votre article. »
Et sincèrement, Dennis se disait qu’écourter cette séance vaudrait mieux pour eux d’eux. Il était d’une compagnie aussi chatoyante qu’un veracrasse et l’idée de continuer à se balader dans Poudlard lui donner d’avance la nausée.

[mille désolée pour cette réponse qui arrive très tard, j'espère que tu as toujours envie de continuer cette super interview introspectives de nos deux loulous :smi72: ]


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Jeu 9 Avr - 20:25




De quel bois sommes nous faits ?
Un samedi matin, au mois de novembre 2002, jour 12 du Cycle Lunaire.

Malachy se souvenait bien de la scène, mieux sûrement que le jeune photographe qui avait à ce moment-là déjà plusieurs bières dans le nez. De tous les bars de Manchester, Dennis Crivey avait sans-doute choisi celui avec la réputation la plus sulfureuse. On pouvait atterrir au Lyon’s Den par hasard, Malachy doutait toutefois que ça en eut été le cas pour Dennis Crivey, quand il en avait poussé les portes ce jour-là. Sans doute avait-il entendu parler de ce bar dont les murs et le plafond étaient tapissés de maillots dédicacés, et où les paris à la cote la plus haute de tout Manchester pouvaient se tenir. La préméditation était incertaine, restait toutefois que retrouvé parmi les parieurs de la brasserie, il ne s’était pas gardé de vouloir, du bout de sa baguette, changer les chiffres du tableau noir accroché derrière le comptoir, à mesure que le match diffusé sur grand écran avançait. Quelques Confusio seraient bien suffisants, avait-il dû penser. Quelques coups de poings dans sa gueule le seraient aussi, avait juré Malachy alors qu’il séparait son petit frère enragé du corps de Dennis. « Il a compris, je pense », avait-il ainsi avancé alors qu’il lui retenait les bras. A Faolán de rétorquer : « Mais il m’a cassé le nez ! », et là-dessus, Ciarán avait pris le relais. Qu’il ne se plaigne pas, ou ce seraient deux cuillers de Poussos, fissa.
Dennis demanda justement à Malachy des nouvelles du nez de son frère, ce à quoi le loup-garou n’osa pas lui répondre qu’entre un nez cassé et un coup de griffes un soir de Pleine Lune, Faolán choisirait sans doute de se faire casser le nez encore et encore. « Ça va, il n’est pas rancunier. Et puis, ça n’était ni son premier ni son dernier nez cassé ! » se contenta-t-il de répondre, se gardant aussi de commenter les compliments que lui avait fait le photographe. Le rose qui lui était monté aux joues avait sûrement été bien suffisant à cet égard.

La séance était lancée, et l’exercice était bien plus difficile que Malachy ne l’avait escompté. Il avait hâte de le raconter à sa sœur, toutefois. Ça allait lui hérisser le poil que d’apprendre qu’il avait parlé de sa nature dans un journal aussi public que la Gazette, et en même temps … la publicité ne ferait pas de mal à la famille, et elle finirait par y trouver son compte. Les flashs n’avaient donc cessé de crépiter, alors que Malachy tentait de trouver des postures à tenir pendant les deux secondes qui tourneraient sur les photos magiques. Pourquoi fallait-il toujours que les sorciers se compliquent la tâche, se demandait-il ! Les photos moldues, absolument immobiles, était tout aussi efficaces.
Malachy, pour occuper un peu l’espace qui se faisait silencieux, commença à s’extasier sur le professeur Binns, qu’il n’avait pas encore croisé alors qu’on disait que son spectre hantait encore le château, bien qu’il ait été remplacé par @Yolanda Yeabow. Dennis eut l’air nettement moins emballé que lui, et se décrivit comme un gamin qui n’avait jamais été très intéressé par l’Histoire. Il s’agissait là de quelque chose de tout à fait inimaginable pour Malachy. L’apprentissage de l’Histoire ne pouvait pas être pénible, à moins que … – à moins que celui qui la racontât fut ennuyeux. S’imaginer Cuthbert Binns comme quelqu’un de barbant au point qu’il en désintéressât les élèves de sa matière lui était toutefois tout à fait impossible à considérer. Une autre explication s’offrit toutefois à lui, alors que Dennis poursuivait son propos. Ce garçon était définitivement mélancolique. En plus de ses airs s’ajoutaient maintenant ses paroles : « Maintenant je me demande comment on écrira la nôtre… comment les professeurs comme vous la décriront, et est-ce qu’il y aura des élèves assez cons pour s’endormir dessus. » Malachy ne sut bien quoi répondre, particulièrement troublé par ses mots. Quelle Histoire ? Que craignait-il, précisément ? Qu’avait-il vécu pour s’inquiéter qu’on puisse considérer ça si ennuyeux qu’on puisse littéralement s’endormir dessus ? Qu’avait-il peur que les jeunes générations oublient ? Alors qu’il s’apprêtait à lui demander, Dennis le pria d’oublier son propos, manifestement gêné d’avoir pu l’avancer. Il proposa la poursuite de la séance à l’extérieur, précisant toutefois qu’ils pourraient s’en arrêter là. Malachy répondit, un sourire aux lèvres, tentant d’adoucir l’atmosphère : « Vous allez tout m’envoyer, de toute façon ? Et si ça ne paraît pas dans la Gazette, je pourrai les garder pour moi ? » Dans ce cas-là, il aimait l’idée d’en prendre un peu plus, dans le parc du Château par exemple. Ça lui ferait des souvenirs. Emporté par l’idée, et souhaitant surtout s’extirper de cette ambiance brumeuse, Malachy fit un signe du bras au photographe, avant d’ajouter : « Allons-y pour quelques photos dehors, alors ». Il lui emboîta le pas pour filer vers l’extérieur. Il leur faudrait prendre quelques escaliers mouvants avant d’atteindre le Parc. A Malachy, donc, de trouver un sujet de discussion ; se tournant finalement vers le jeune homme, il demanda, cherchant à le comprendre un peu mieux. « De quelle Histoire tu parlais tout à l’heure, Crivey ? – il adapta son langage de sorte à ce que la discussion fût plus détendue, moins professionnelle. Peut-être aiderait-ce à ce qu’il se sente plus à l’aise. Alors que l'escalier arrivait pour les récupérer, il ajouta : « T’as quoi, vingt-piges, Crivey ? Tu parlais de la guerre, c’est ça ? Tu l’as vécu, tu l’as faite ? Tu crois que les enfants pourraient s’endormir quand on racontera le massacre de centaines d’innocents au prix de la pureté du sang ? Tu crois qu’on va oublier ? » Pour Malachy, c’était une perspective impossible à imaginer. Mais peut-être était-il trop naïf, peut-être que Dennis était plus réaliste que lui. Peut-être son travail de Professeur d'Histoire pour les plus jeunes enfants du monde magique se révélerait être beaucoup plus important qu'une simple affaire de pied de nez au gouvernement, qu'une simple volonté de faire du bruit en posant devant le Château de Poudlard sans masquer son identité Lupine.

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Sam 18 Avr - 18:57


De quel bois sommes nous fait ?
Ain't got no love, ain't got no name Hey, what have I got? Why am I alive , anyway? Yeah, what have I got Nobody can take away? - Nina Simone Ain't got no
Evidemment, les Lyons avaient dû subir bien plus qu’un simple nez cassé au cours des derniers cycles lunaires. Mais de toute évidence, le fait d’être aguerri à la souffrance n’avait fait que nourrir l’ego de certains d’entres eux. Dennis se rappelait clairement le début de ce milieu d’après midi. Fauché comme les blés et le sens de la morale au fond des chaussettes, il avait tenté le tout pour le tout. Un bar côté, réputé pour ses paris fous et son ambiance avinée du monde moldu. Par.Fait. Il n’avait rien à perdre de toute façon et se disait que la plupart des gars autour de lui non plus. Quand il avait commandé sa première pinte, un homme assis autour d’une table surélevée d’une estrade lui avait crié de loin.

« Hey toi l’ptit poulain, t’es sûr que t’es en âge de boire ? T’veux pas du lait plutôt chaton ? » Malgré sa tête de blondinet et ses yeux clairs, Dennis n’avait rien d’un ange. Des traits saillants, une carrure de boxer, petit mais costaud en somme et son œil mauvais avait répondu pour lui. Ce à quoi toute la tablée s’était mis à trembler en s’esclaffant. Deux whisky et trois pintes plus tard, Dennis était prêt sans un remord à effacer le sourire farceur de ces dindons gloussants, ça et un ptit sort de volatilors. Il avait discrètement sorti sa baguette et avait truqué les chiffres. Maladroitement. Grossièrement. Quelle ne fut pas sa surprise de voir l’homme assis en bout de tablée se lever et se diriger vers lui, en furie.
« Tu crois qu’tu peux utiliser la magie dans MON bar, sous MON NEZ ? » lui avait-il soufflé au creux de son oreille. Et vous connaissez la suite. Si Dennis était donc reconnaissant à Malachy de l’avoir sorti de ce mauvais pas, il ne regrettait aucune de ses actions. Tête de lard, un jour… Bien sûr il avait refusé d’aller à Ste Mangouste pour des blessures aussi superficielles et s’était essayé à certains sortilèges de guérison. Avec moyennement de réussite il va s’en dire, on ne s’invente pas médicomage en un jour, tant et si bien qu’il gardait une fine cicatrice à l’arcade sourcilière, un souvenir.

Des souvenirs il en avait des tas, mais aucun concernant l’histoire de la magie. A peine se rappelait-il que les géants avaient décimé leur propre race et qu’il avait trouvé ça couillon à l’époque. Heureusement le professeur flaira le vinaigre et accepta le changement de sujet d’un signe de tête ravi. Posant quelques instants son appareil photo pour délasser ses doigts et son cou, Dennis retira les pellicules qu’il plaça avec soin dans de petites boites noires qui trouvèrent leur place dans les renflements de son sac. Il vérifia par la même, la bonne prise de la poudre sur l’argentique et parut satisfait. Le jeune homme aurait préféré que le loup garou écourte leur interview, mais il aurait dû se douter qu’au vu de son physique avantageux et du cinéma qu’il lui avait fait en début de séance, le Lyons se plairait finalement à jouer sous son objectif. Ou bien… ou bien quoi ? Sa discussion lui plaisait ? Ridicule.

« Vous pourrez les garder bien sûr. A condition de ne pas les revendre sans mon autorisation… c’est ce qui est marqué dans le contrat. Pour la Gazette je ne leur enverrais que celles que vous aurez d’abord validées. Il faut être prudent avec eux. Vous ferez la Une. C’est du croustillant qu’ils veulent à ce niveau là. Le journaliste qui vous a interviewé… s’il n’a pas eu ce qu’il voulait dans vos réponses … il essayera de se rattraper sur les photos. Des dents trop grandes, un regard trop insistant. Mais pas de soucis de ce côté là, je vous couvre. J’ai un croc contre ce type. »  Il ne cherchait pas à l’inquiéter. D’ailleurs Malachy devait sûrement savoir où il mettait les pattes en se frottant à la Gazette et se serait sûrement un très bon article. Mais il préférait parer les éventuels coups en douce du milieu. Et il était prêt à appuyé le professeur dans son rôle de précurseur.

Attrapant sa sacoche, il passa la lanière autour de son cou et laissa son appareil reposer sur son torse alors qu’ils quittaient le bureau. Quand il était arrivé sur les coups des 9h, le château était encore relativement calme. A présent c’était la joyeuse cohue d’un samedi matin, une fourmilière oisive. Plus détendus que dans la semaine, les élèves grimpaient les escaliers quatre à quatre ou les dévalaient sous le regard noir des préfets. Les uniformes étaient un peu moins bien repassés, les livres avaient libéré les bras. Dennis sentit son cœur s’emballer et sa vision s’embruma. Lui qui n’avait jamais dépassé les épaules de ses camarades de classe observait à présent cette marée de têtes blondes autour de lui. Un vertige le prit et il dû s’arrêter au chambranle de la porte quelques secondes pour retrouver l’équilibre. Le tutoiement du professeur derrière lui l’obligea à avancer, à feinter la décontraction. Qu’est-ce qu’il avait dit ? Il ne savait même pas. Dans son cerveau c’était le chaos. Voir Poudlard s’animer sous ses yeux à mesure qu’ils avançaient était pire, bien pire que de l’avoir traversé figé. Les visages se superposèrent à d’autres, et une transpiration malsaine commença à couvrir son front. Passant une main sur son visage, Dennis desserra un col imaginaire et se concentra sur la voix de Malachy derrière lui. Il mit un moment à comprendre ce que lui disait le professeur d’Histoire alors qu’ils montaient la première marche de l’escalier mouvant. Mais quand il comprit… Stupide, il avait été stupide. Pourquoi avait-il déblatéré sur ce sujet comme un philosophe de pacotille ? Le jeune sorcier essaya d’avaler sa salive, d’ouvrir la bouche « Je dois… »  Ses jambes flageolèrent sous lui et son corps se mit à trembler imperceptiblement. « Je dois sortir… » . Il porta la main à sa poitrine où son cœur semblait jouer la fanfare du siècle et se pencha en avant, agrippant la rambarde de l’escalier qui en bougeant, lui fit perdre les derniers repères qui lui restaient encore. Plus il essayait de retenir la crise naissante et plus sa respiration lui paraissait douloureuse. Le sifflement rauque de son souffle lui parvint, comme émanant de quelqu’un d’autre que lui. Il porta de nouveau la main à son front frappant de ses phalanges ce crâne obstiné à le voir sombrer. «Résiste, résiste »  se souffla t-il à lui même. Il pensa aux pilules dans son sac. Mais le peu de lucidité qui lui restait lui intima de ne pas sortir ce genre de marchandises en plein milieu de l’école.

Tentant de redresser la tête, il vit passer les prunelles inquiètes de Malachy dans un nuage et son regard accrocha les tableaux des murs, des natures mortes, des paysages. Ses yeux clairs montèrent l’étage et croisèrent le regard d’une dame aux formes généreuses entourée de taffetas rose qui se redressa dans son cadre, ses petits yeux fixés sur lui. «Mais ce n’serait pas le petit Dennis que j’aperçois là bas ? Dennis…hum… Crivey c’est ça ! Je n’oublie jamais un visage. Jamais… Deeeeeniiiis. » et son chant érailla les couloirs, griffa la pierre froide, percuta les murs en échos, encore et encore. Sa vision s’effrita et il tomba lourdement à genoux, sentant à peine la lame de la marche frapper durement ses chairs. Mains crispées autour de ses tempes bourdonnantes le jeune garçon sembla se figer, telle une statue de marbre. Seule une onde de convulsions brèves animaient encore le roc de sa carcasse.


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Dim 26 Avr - 2:24




De quel bois sommes nous faits ?
Un samedi matin, au mois de novembre 2002, jour 12 du Cycle Lunaire.

Malachy était doté d’une certaine insensibilité. Plus précisément, on lui reprochait souvent de parler trop vite, de ne pas tourner sept fois sans langue dans sa gueule, et ainsi, de manquer de tact. Sans doute avait-il entendu le nom Crivey auparavant. Plus le temps avançait avec ce môme, plus il était certain d’avoir déjà croisé son patronyme – mais où ? Impossible de s’en souvenir, même s’il s’en approchait dangereusement quand il mentionnait la guerre. Le grand-frère de Dennis, Colin, y avait été assassiné. Il ne l’avait pas connu, mais sans doute l’avait-il croisé pendant la Grande Bataille. Peut-être aussi avait-il vu son nom parmi les listes gravées sur les monuments commémoratifs. Impossible toutefois de s’en rappeler, Dennis n’était dans son crâne que ce môme à la tête brûlée sans aucun doute bon héritier de Godric Gryffondor, mais certainement pas une âme en peine qui se baladait avec l’appareil photo de son défunt frère autour du cou. Il avait remarqué pourtant son air mélancolique, et en réponse à celui-ci, il s’était agité comme il le faisait bien quand il était confronté à ce genre de comportements. Il avait parlé vite, avait fait ses photos avec un entrain particulier, et quand Dennis lui avait proposé de poursuivre dans le parc, il avait sauté sur ses pattes pour filer. Sortir, prendre l’air, et entraîner la mélancolie dans son sillage.

C’est souvent ce qu’il se passe quand on grandit avec un parent profondément dépressif. On s’applique à l’agiter, parce qu’on sent la mort, et qu’on tente d’y insuffler de la vie. Alors quand on est un louveteau, on erre entre les pattes de sa mère, on la tire par le bras pour l’attirer jouer dehors, pour qu’elle voit la lumière du Soleil, et on lui ouvre ses volets quand elle a passé plus de trois jours enfermée dans sa chambre. On lui apporte des sucreries quand elle s’affame aux veilles de Pleines Lunes tant elle ne les supporte plus, et surtout, le plus important, on ne la contredit jamais. Oui maman, toujours oui maman. Dire non serait trop compliqué : et si on était à la source d’un conflit et qu’elle mourrait ? Car tel était le risque. Qu’elle meure.
Même si elle ne disait pas littéralement je vais me suicider, la mort était dans l’air. Malachy avait grandi avec une mère qui restait des jours allongée dans son lit, volets fermés, à ne parler à personne, à s’affamer. Tuilelaith n’avait pas besoin de le dire pour qu’on le comprenne : dans ces moments-là, elle se laissait mourir. Et Malachy croyait que c’était à lui de la tenir en vie. Bien sûr, ça ne se faisait pas de façon aussi évidente, c’était bien plus inconscient. Mais l’image était proche de la réalité : un jeune loup qui remue la queue pour que sa louve de mère garde les yeux ouverts. Il avait ainsi gardé de l’enfance une grande facilité à noter cette mélancolie chez d’autres êtres. Face à celle-ci, il réagissait sensiblement de la même façon, comme il l’avait fait avec Dennis. Il l’avait agité, l’avait questionné, avait parlé trop vite. Et puis Dennis était tombé, Malachy avait lu l’angoisse dans son regard, et s’était pétrifié. Ramené dix ans en arrière, à l’état de louveteau. Dennis avait pourtant tenté de prévenir la crise d’angoisse, il avait dit qu’il fallait qu’il rebrousse chemin, qui reparte en arrière, mais Malachy était déjà loin devant, un escalier mouvant d’écart entre le photographe et lui. C’est que cette mélancolie lui était particulièrement angoissant, elle lui évoquait de douloureux souvenirs dont il préférait s’écarter le plus possible. Et souvent, quand on jongle avec ses propres angoisses, on tente de les inverser, de les balancer, avec de la manie. Un état d’agitation élevé. Il croyait y être parvenu. Il croyait avoir éloigné ce qui l’angoissait, chez Dennis. Ils avaient ri, ensemble, tout à l’heure, quand Dennis avait dit qu’il avait un croc contre le journaliste, et que Malachy avait souligné combien il s’agissait d’une expression lupine. S’il avait ri, c’est que tout allait bien, n’est-ce pas ? Alors Malachy s’était reposé sur ce sentiment. Il avait calmé l’allure, et il lui avait posé cette foutue question. Il lui avait demandé s’il avait fait la guerre, et puis il avait entendu la voix de Dennis se tordre, alors il avait filé. Il avait dévalé les escaliers, jusqu’à ce qu’il entende la Grosse Dame chanter, et le bruit sourd de quelqu’un qui chute. Quand il était enfant, quand sa mère faisait une de ses grosses crises, comme on les appelait, Malachy était poussé au deuxième plan. Il devait filer dans sa chambre, papa et grand-papa s’occupaient d’elle, maintenant. Il n’avait plus le droit de la voir, pendant des semaines, parfois. Il n'avait jamais été confronté à ce moment-là. Qu’est-ce qu’il fallait qu’il fasse, maintenant ? Mais que devait-il faire ?
La Grosse Dame continuait de hurler, ou de chanter, et quelques enfants s’étaient rameutés. Malachy était remonté, il avait rejoint Dennis. Il avait demandé aux enfants de s’éloigner, en aboyant un peu. Il n’avait pas encore osé accorder plus d’un demi-regard au photographe. Pourtant, il savait ce qui lui arrivait, il en était sûr. Il n’avait pas hésité, pas même un quart de seconde, il avait vu ça trop de fois. Mais que devait-il faire, maintenant ? Il avait fait sa part du boulot, il avait montré toute sa manie, il s’était agité, et pourtant, Dennis s’était quand même effondré. Il fallait que quelqu’un vienne, que quelqu’un les sorte de là. Et cette Grosse Dame, qui n’arrêtait pas de chanter ! Malachy sorti sa baguette. Il y avait quelques sortilèges qu’il connaissait bien. Ceux qu’il avait lancés des dizaines, peut-être même des centaines de fois pendant la guerre, avec @Erin McAllister, pour protéger des lieux, pour les rendre invisibles et silencieux. Il savait le faire, même sous des conditions de stress extrême. Alors il demanda une dernière fois aux enfants de s’écarter, et il leva la baguette au-dessus de son crâne. Bientôt, la portion d’escalier sur laquelle Dennis s'était recroquevillé était protégée par un enchantement protecteur qui ne laissait passer que des bruits très feutrés, et les enfants ne pouvaient pas se précipiter sur les marches au risque de se confronter à une fine barrière invisible. Si Malachy avait été plus sûr de lui, il les aurait rendus invisibles. Mais sa main tremblait un peu, et au moins, ces deux sortilèges tenaient. Les enfants de leur côté avaient fini par se désintéresser de la scène, et par filer en usant d’autres escaliers.

Malachy, gardant sa baguette près de lui, avait fini par s’asseoir à côté de Dennis. Il avait ramené ses genoux vers son torse, et avait laissé poser sa tête dessus, comme un enfant fatigué l'aurait fait. Il ne savait pas combien de minutes s’étaient écoulées, mais il n’avait encore rien dit. De toute façon, il ne voulait plus rien dire, maintenant. Être là lui demandait déjà un effort surhumain. Il se faisait violence, poussait le louveteau qu’il était encore loin de sa zone de confort. S’il s’était écouté, il aurait laissé Dennis sur les marches, et aurait filé dans sa chambre, la queue entre les jambes, comme il avait appris à le faire. Mais il était resté, il avait protégé Dennis comme il avait pu, et puis il avait attendu.
Attendu que ça passe, attendu que la crise se termine, pour pouvoir revenir à ce qu'il connaissait. Comme il l'avait fait avec sa mère, inlassablement, toute son enfance. Il s'était agité de plus en plus, au rythme où elle, de son côté, se faisait de plus en plus immobile. Puis quand ils arrivaient au bout de ce qu'ils pouvaient tous les deux tolérer, on l'intimait de se faire silencieux, et de filer. Et enfin, après tout ça, sa mère sortait de sa torpeur, et le rythme reprenait.

Parfois, il avait même droit à une chocogrenouille pour se féliciter. Il en avait quelques unes, dans ses poches. Il en sortit une première, qu'il enfourna dans sa bouche. La seconde, il la posa près du garçon, sur la marche. C'était tout ce qu'il saurait faire.

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HRP : Je suis désolée, ça n’avance pas beaucoup, mais là, je ne voulais pas jouer pour toi, ça aurait été trop powergaming. Par ailleurs, j’ai lu ça : "Colin" est la version anglicisée du nom gaélique "Cailean" ou "Coileain" signifiant "petit morveux" ou "jeune lion". ; je vais caner. jeune Lion :smi19:

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