es toilettes à côté de l’infirmerie viennent d’en voir des vertes. Le maigre repas du professeur de potions a passé de son estomac aux égouts. Heureusement, personne pour s’en rendre compte. Personne pour constater que l’âme de cet ancien mangemort est plus tendre qu’il ne le laisse croire. Quand il le pourra, il déversera ses états d’âme dans une longue à sa chère Milie. Il est possible que les habitants de Pré-au-Lard soient déjà au courant des tourments qui viennent de se dérouler au château.
Encore un peu pâle, Regulus Black retourne en direction de l’infirmerie pour s’enquérir de la présence du professeur Wilson, le directeur de la maison Serdaigle. Miss Quinn est une de ses élèves, et il est de son devoir d’être auprès d’elle et d’accueillir les parents. Même si « accueillir » n’est certainement pas le terme le plus approprié. Rien de bon ne les attend à l’infirmerie de l’école, ils n’y rencontreront que douleur et chagrin. La guerre entre deux idéologies vient de faire une innocente victime. Pendant ce temps, la cible désignée, Potter, est indemne, pendant que son ennemi court dans la nature sans paraître inquiété.
L’idée qui a été émise qu’il s’agisse des exactions de quelqu’un déjà infiltré dans l’école glace le sang du père de famille. Le coupable traîne donc sagement près des élèves… de sa fille… de son fils. Son coeur manque un battement, la peur fige son sang. Sa vision se trouble et un sentiment terrible le submerge : à la fois culpabilité et colère. Incapable d’avoir pu correctement protéger sa fille alors qu’il est devenu professeur pour cette raison, et colère contre celui qui a manqué d’ajouter le nom d’Edwa à sa liste de victimes collatérales.
Comme un pantin qui marche par automatisme, ses pas le mènent aux portes de l’infirmerie. Il manque de peu de percuter la svelte silhouette qui en fait le siège, le visage aussi pâle et inquiet que lui. L’air de famille n’a jamais paru aussi évident, malgré la sombre tignasse de l’un et la blondeur lumineuse de l’autre. Leurs yeux se rencontrent, il faut un certain temps au cerveau de Regulus pour percuter.
- Edwa… marmonne-t’il enfin comme se réveillant d’un mauvais rêve.
Il passe une main tremblante dans ses cheveux bruns, quelques mèches encore humide après avoir passé un peu d’eau sur son visage. En réalité, il aurait voulu plonger entièrement la tête sous l’eau, mais la capacité du lavabo ne l’y autorisait pas.
Il réalise que son enfant est encore sous le choc : pâle, figée, ses yeux sont humides. Le cherche-t’elle ? Ou vient-elle prendre des nouvelles de Meadow Quinn ? Qu’importe ! La contempler, la savoir sauve empli le professeur d’un intense sentiment de soulagement qui a effet salvateur sur son moral : Ses joues reprennent une coloration aimable et il s’empresse de la prendre dans ses bras. Elle va bien !
Il avait promit que le père ne supplanterait pas le professeur entre les murs de l’école. Mais après cette épreuve, il peut bien faire une entorse. Sa voix tremble :
- Tu vois, ma chérie. C’était de cela que je voulais te protéger. Pardon… pardon de n’avoir pu éloigner le danger. Si ça avait été toi…
Il aurait certainement sombré dans une dangereuse folie. Les Black sont malheureusement promptes à y céder et ils n’en deviennent que plus terribles, et dangereux. Même les meilleurs se montrent effroyablement hargneux.
Edwa et son frère ne sont pas prêts pour se confronter à l’horreur d’une guerre. L’aperçue que sa fille vient d’avoir n’est en fait qu’une toute petite partie de ce dont est capable un être humain qui a abandonné toute valeur, laissé son humanité de côté. Regulus a renoncé à être ce genre de personne. Mais il les connaît. Et il sait à quel point il a raison de craindre pour sa famille.
- Comment vas-tu ?
Il lâche enfin sa fille, à nouveau capable d’aligner des pensées cohérentes. Elle va bien, se répète-t’il pour se rassurer et renvoyer dans les profondeurs de sa conscience les images horribles qu’il garde encore des plaies de Miss Quinn. Les mains d’Edwa sont intactes. Il subit quelques cruelles secondes où il a partagé les angoisses des parents de Meadow Quinn.
Que va dire Milena ? Il songe à sa femme qui doit se faire un sang d’encre, rongée par l’incertitude. Il va lui écrire, vite. Ne serait-ce que quelques petites lignes écrites dans la précipitation, quelques mots pour lui assurer que les enfants vont bien et que personne de la famille n’a été blessé.
Il passe ses mains sur le corps de sa fille bien-aimée. Pas de sang, pas de cri de douleur. Indemne. Physiquement du moins. C’est son mental qui l’inquiète un peu plus. Elle a été le témoin directe de quelque chose d’atroce. Et une camarade d’école ne reviendra pas de sitôt au vu de ses blessures et de son traumatisme. Et la chose aurait l’attaquer elle.
- Edwa…
Ce n’est qu’un murmure, un souffle. La tension s’apaise, mais elle ne le rend pas moins anxieux. Quand il en aura terminé avec Edwa, il sautera sur son fils pour savoir où il était et comment il se porte. Avec un peu de chance, il était loin de tout ça.
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L’idée qui a été émise qu’il s’agisse des exactions de quelqu’un déjà infiltré dans l’école glace le sang du père de famille. Le coupable traîne donc sagement près des élèves… de sa fille… de son fils. Son coeur manque un battement, la peur fige son sang. Sa vision se trouble et un sentiment terrible le submerge : à la fois culpabilité et colère. Incapable d’avoir pu correctement protéger sa fille alors qu’il est devenu professeur pour cette raison, et colère contre celui qui a manqué d’ajouter le nom d’Edwa à sa liste de victimes collatérales.
Comme un pantin qui marche par automatisme, ses pas le mènent aux portes de l’infirmerie. Il manque de peu de percuter la svelte silhouette qui en fait le siège, le visage aussi pâle et inquiet que lui. L’air de famille n’a jamais paru aussi évident, malgré la sombre tignasse de l’un et la blondeur lumineuse de l’autre. Leurs yeux se rencontrent, il faut un certain temps au cerveau de Regulus pour percuter.
- Edwa… marmonne-t’il enfin comme se réveillant d’un mauvais rêve.
Il passe une main tremblante dans ses cheveux bruns, quelques mèches encore humide après avoir passé un peu d’eau sur son visage. En réalité, il aurait voulu plonger entièrement la tête sous l’eau, mais la capacité du lavabo ne l’y autorisait pas.
Il réalise que son enfant est encore sous le choc : pâle, figée, ses yeux sont humides. Le cherche-t’elle ? Ou vient-elle prendre des nouvelles de Meadow Quinn ? Qu’importe ! La contempler, la savoir sauve empli le professeur d’un intense sentiment de soulagement qui a effet salvateur sur son moral : Ses joues reprennent une coloration aimable et il s’empresse de la prendre dans ses bras. Elle va bien !
Il avait promit que le père ne supplanterait pas le professeur entre les murs de l’école. Mais après cette épreuve, il peut bien faire une entorse. Sa voix tremble :
- Tu vois, ma chérie. C’était de cela que je voulais te protéger. Pardon… pardon de n’avoir pu éloigner le danger. Si ça avait été toi…
Il aurait certainement sombré dans une dangereuse folie. Les Black sont malheureusement promptes à y céder et ils n’en deviennent que plus terribles, et dangereux. Même les meilleurs se montrent effroyablement hargneux.
Edwa et son frère ne sont pas prêts pour se confronter à l’horreur d’une guerre. L’aperçue que sa fille vient d’avoir n’est en fait qu’une toute petite partie de ce dont est capable un être humain qui a abandonné toute valeur, laissé son humanité de côté. Regulus a renoncé à être ce genre de personne. Mais il les connaît. Et il sait à quel point il a raison de craindre pour sa famille.
- Comment vas-tu ?
Il lâche enfin sa fille, à nouveau capable d’aligner des pensées cohérentes. Elle va bien, se répète-t’il pour se rassurer et renvoyer dans les profondeurs de sa conscience les images horribles qu’il garde encore des plaies de Miss Quinn. Les mains d’Edwa sont intactes. Il subit quelques cruelles secondes où il a partagé les angoisses des parents de Meadow Quinn.
Que va dire Milena ? Il songe à sa femme qui doit se faire un sang d’encre, rongée par l’incertitude. Il va lui écrire, vite. Ne serait-ce que quelques petites lignes écrites dans la précipitation, quelques mots pour lui assurer que les enfants vont bien et que personne de la famille n’a été blessé.
Il passe ses mains sur le corps de sa fille bien-aimée. Pas de sang, pas de cri de douleur. Indemne. Physiquement du moins. C’est son mental qui l’inquiète un peu plus. Elle a été le témoin directe de quelque chose d’atroce. Et une camarade d’école ne reviendra pas de sitôt au vu de ses blessures et de son traumatisme. Et la chose aurait l’attaquer elle.
- Edwa…
Ce n’est qu’un murmure, un souffle. La tension s’apaise, mais elle ne le rend pas moins anxieux. Quand il en aura terminé avec Edwa, il sautera sur son fils pour savoir où il était et comment il se porte. Avec un peu de chance, il était loin de tout ça.
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