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EVENT #21 | Le chant du cygne
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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Dim 20 Déc - 22:47
Le chant du CygneEvent Poudlard
Une journée ordinaire s’écoule à Poudlard. C’est pas si souvent. Les examens des élèves sont désormais achevés. A l’exception des cinquième et septième années évalués par les examinateurs du Ministère pour leurs BUSEs et leurs ASPICs, tous les autres seront corrigés au cours de l’été par leurs professeurs habituels qui ploient désormais sous les piles de copies d’examen. Pendant l’été, les hibou s’envoleront, apporter à chacun leurs résultats scolaires et leurs lettres de passage dans les années supérieures. Les étés ne sont jamais calmes pour les enseignants.

Ce soir là, au dîner, tout le monde profite d’un répit bien mérité. L’année scolaire touche à son terme, et il ne reste guère plus que quelques temps d’été pour profiter de l’Écosse avant deux longs mois de vacances qui verront les peaux se tanner et les souvenirs des cours se faire lointains, trop lointains. S’il y a encore quelques obligations – cours, clubs – pour ces dernières semaines, tout cela n’a plus vraiment d’importance pour la plupart des élèves : ils contemplent seulement la perspective de retrouver leurs foyers, leurs proches, leurs familles, leurs petites habitudes. Il y a bien quelques élèves pour être moroses : leurs amis vont leur manquer, leur famille n’a rien d’une famille modèle, Poudlard est leur havre. C’est l’estomac noué que Severus Rogue contemple ce moment si particulier pour eux. Pour lui. Lorsqu’il était lui-même élève à Poudlard, les dernières semaines avant le départ étaient une longue et lente agonie. Ce soir, au contraire. Son agonie prend fin. Ses yeux effleurent les silhouettes de ses Serpentards.

Les septième années sont les derniers à l’avoir connu dans les tourments de la guerre. Malgré lui, Severus reste attaché à cette maison plus qu’à tout autre, parce qu’il sait les tourments que les verts ont pu subir ces dernières années. Mais l’essentiel du Grand Hall, ce soir, est rempli d’enfants et d’adolescents pour qui la guerre n’est qu’un fantôme morbide. Trop jeunes pour avoir assisté à la Bataille de Poudlard. Trop jeunes pour avoir combattu, mais certainement pas trop jeunes pour porter en eux les cicatrices d’un traumatisme collectif. Et Merlin sait qu’elles sont profondes. Il continue de balayer la salle du regard, les phalanges refermées sur sa coupe. Bientôt, dans quelques jours, on annoncera la victoire d’une maison. Quelle ironie que Poufsouffle soit en tête pour le moment, songe-t-il. Sa dernière fin d’année à Poudlard, et c’est un hall jaune qu’il emportera dans ses souvenirs… pff ! Son agacement s’éteint aussi rapidement qu’il s’était embrasé lorsqu’il contemple la petite Almasdottir dans la foule. Une victoire sans doute méritée à moins d’une remontée spectaculaire d’autres maisons.

« Vous paraissez bien tendu, Severus »

La voix de Minerva se fraye un chemin jusqu’à lui. La lionne est assise à ses côtés. Tendu, il l’est. Mais il ne peut plus reculer. Le conseil des parents d’élèves lui a donné le feu vert pour l’annonce. Une annonce gardée secrète autant que faire ce peut : le Directeur a insisté. Première démission d’un directeur de Poudlard au cours des derniers siècles d’existence de l’école. Il y a eu des renvois, des suspensions, des morts. L’image d’Albus chutant de la tour d’astronomie fait naître un frisson sur son échine. Une décharge d’adrénaline. Il est temps. L’homme se lève. Sa coupe tinte. Le silence se fait.

« Pardonnez-moi d’interrompre le dîner, mais il y a une annonce que je me dois de faire à présent. »

Les regards se posent sur le Directeur. Certains redoutent déjà le pire : la dernière fois qu’il a fait une annonce, un prof a perdu son emploi et deux élèves ont été renvoyés. Minerva McGonagall fronce les sourcils. Severus paraissait soucieux ces dernières semaines, mais elle n’est pas parvenue à lui tirer les vers du nez. Les enseignants comme les élèves attendent de savoir quelle nouvelle catastrophe va s’abattre sur l’école. Le sang bat aux tempes de l’ancien espion : des années à mentir à tort et à travers, à survivre à deux guerres, et voilà qu’il panique lorsqu’il s’agit d’annoncer le moment où il prend enfin en main son destin. Quelle ironie. Comment le faire ? Que dire ? Comment l’annoncer ? Il se jette à l’eau avec toute la maladresse qui peut parfois le caractériser dans les rapports sociaux. De toute façon, il n’a jamais été fait pour ces conneries qu’on appelle diplomatie et relations humaines !

« C’est non sans une certaine appréhension que je me tiens devant vous ce soir : élèves, collègues, amis de longue date, parfois. »

Son œil papillonne vers Minerva qui le connaît depuis ses onze ans.

« J’ai fait le choix de quitter mes fonctions au sein de l’établissement à compter de la fin de ce mois de juin. De nouveaux directeurs, sous-directeurs, directeurs de maison seront nommés au cours de l’été. Bien que ce ne soit pas de ma seule décision, j’ai soumis la candidature du professeur McGonagall à la direction de Poudlard et ne doute pas que cette proposition sera acceptée par le comité des parents d’élèves qui se réunit en ce moment même pour prendre cette décision. »

La surprise est totale. Presque totale. Dans la foule, une petite première année de Poufsouffle sait. Il est manifeste, cependant, que la principale intéressée, Minerva, n’était pas au courant des manigances de Severus. Pas plus que le reste du corps enseignant. L’ancien Directeur reporte son attention sur les étudiants.

« Soyez tous et toutes assurés que cela n’empêchera en rien vos copies d’être notées par vos enseignants et examinateurs ni n’entravera votre retour ici, l’an prochain pour ceux qui auraient réussi à passer dans l’année supérieure. J’ai à coeur de remercier ce soir chacun d’entre vous, collègues et élèves, pour ces dernières années passées ici à Poudlard. Ce fut un véritable honneur que d’être professeur, directeur de Serpentard et Directeur de cette école dans des temps parfois bien sombres. Je vous remercie de votre attention. »

La tête est inclinée, le corps ployé dans une esquisse de révérence. Le coeur bat à tout rompre et le sang palpite jusque dans ses tempes. Le directeur se rassoit dans un silence. Une tempête à naître.




Cet event a lieu le 18 juin 2004 au dîner, deux semaines après la pleine lune. Sont invités tous les élèves et membres du personnel de Poudlard. Comme de coutume, vous pouvez répondre dans l'ordre de votre choix et faire appel, si vous le désirez, aux Maîtres du jeu pour toute action déterminante. Bon jeu !

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Jeu 24 Déc - 13:21

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Le Chant du Cygne

- 18.06.2004

L’année touche à sa fin.
Je ne suis pas certain de ce que cela m’inspire, de ce que je ressens face à ce constat. La fin de l’année – de ma première année en tant que professeur de Poudlard, en tant que directeur des Serdaigles aussi. Les premiers étudiants envoyés aux examens terminaux, BUSEs et ASPICs, qui finissent cette partie de leur cursus, les premières septièmes années que je vois depuis la table des professeurs et que je ne reverrai sans doute plus. Je ne veux pas oublier les visages de cette promotion symbolique. Et puis aussi, ma propre excitation, mes propres angoisses… Ai-je été un bon professeur ? Auront-ils de bons résultats ? Ont-ils appris quelque chose vraiment, pas juste retenu pour les notes, est-ce que j’ai réussi à les intéresser ? Est-ce que j’ai été suffisamment à l’écoute de mes étudiants, suffisamment dur ou juste, suffisamment présent ? Qu’est-ce que je pourrai faire de mieux, l’an prochain ? L’an prochain… Mon regard glisse sur mes appartements que j’avais commencé à vider à la main, avant que l’un de mes collègues ne me rappelle l’existence du sortilège de failamalle (combien de pénibles déménagements ou préparations pour les voyages aurais-je pu m’éviter en y pensant plus souvent à celui-là ?). Cela va me faire étrange, de ne plus être là – cela va faire étrange à Turing surtout j’imagine, que j’ai adopté au début de l’année et qui n’a connu que le château. Je me demande s’il se fera à la maison mitoyenne de mon père, à l’appartement d’Erin et à la compagnie de Suil... Mais ce n’est pas comme quand j’étais étudiant, je n’ai pas l’impression que ce soient des vacances qui m’attendent. Déjà, je dois en avoir pour deux semaines, peut-être deux semaines et demi, de copies à corriger, et puis il y a les recherches au Ministère, il faut que je trouve le temps d’aller voir mon grand-père à New York pour évoquer avec lui mon projet de devenir propriétaire et voir s’il accepterait de m’aider financièrement, que je prenne du temps avec et pour Erin, que je vois si je peux l’aider à y voir plus clair, que je l’accompagne dans sa reconversion si elle veut bien de mon aide… Erin… C’est peut-être le plus gros changement depuis mon adolescence – ce n’est pas chez mes parents que je vais poser mes valises quand il sera l’heure de quitter Poudlard, mais chez elle. Pour ne pas la laisser seule – pour ne pas être seul, loin d’elle. Erin… Je souris pour moi-même alors que je me répète son prénom, alors que me revient son odeur, la texture de ses cheveux, la douceur de sa peau… Que j’ai tremblé pour elle, de la voir dans cette chambre d’hôpital, de me sentir si impuissant, si incapable. Ma jolie Erin, plus courageuse que je ne le serai jamais – je n’aurai pas osé lui conseiller de démissionner, mais je dois bien admettre que c’est un poids qui s’est ôté de ma poitrine quand elle a commencé à en parler, quand elle m’a dit avoir rendu son insigne. Je m’en moquais pas mal, des traditions, en tant que né moldu cela n’avait pas beaucoup d’importance pour moi – mais ce qu’ils lui ont fait, ces slogans que la presse a rapporté alors que certains de mes étudiants non hermétiques sont parmi les personnes les plus extraordinaires de ce château… Cela me met en colère. Cela me terrifie, aussi, je crois. Je sais ce que les hermétiques au sang pur sont prêts à faire subir à ceux qui sont différents, et à ceux qui protègent cette adversité qu’ils méprisent… Je ne veux pas ça pour mes proches. Turin vient se frotter contre mon pantalon gris à pince, et je me penche pour le caresser – je crois qu’il me rappelle que c’est l’heure de manger.

L’ambiance est plus détendue dans la Grande Salle que ces dernières semaines, les examens sont enfin terminés, les enfants sont libérés d’un poids. J’essaie de me souvenir, ce que c’était pour moi cette période à leur âge. J’étais un excellent élève, je travaillais dur, j’étais anxieux sans être non plus particulièrement inquiet de l’issue des examens – mais je crois que c’était tout de même une libération. J’allais pouvoir rentrer chez moi, voir mes parents, jouer aux jeux vidéo, inviter Lizzie à la maison ou aller chez elle – mentir à mes cousins, à mes grands-parents, m’inventer une vie pour l’année… Mon regard cherche ceux des aigles que je sais né moldus, et je me demande comment ils envisagent cet été… Je sais combien d’entre nous se détournent du monde moldu pour mieux s’intégrer à la communauté magique – moi, j’en étais incapable. Je souris à l’un des visages que je croise, avant de me tourner vers un collègue à ma gauche qui me dit que les repas du château vont lui manquer. Je ris, mais je n’ai pas le temps de lui répondre – au centre, Rogue vient de se lever. Il fait tinter son verre, et je me retourne vers lui. « Pardonnez-moi d’interrompre le dîner, mais il y a une annonce que je me dois de faire à présent. »

Mes sourcils se froncent. Au vu des évènements de ces derniers mois à Poudlard, je crois que je peux légitimement m’inquiéter quand un discours du directeur commence ainsi. Tous les visages sont tournés vers lui, même Turing derrière moi a l’air de le fixer maintenant… « C’est non sans une certaine appréhension que je me tiens devant vous ce soir : élèves, collègues, amis de longue date, parfois. J’ai fait le choix de quitter mes fonctions au sein de l’établissement à compter de la fin de ce mois de juin. » Ma mâchoire m’en tomberait presque, et je fais un effort extrême pour rester droit sur ma chaise et silencieux. Je l’écoute à peine alors qu’il parle des nominations à venir, des examens… Je cherche le regard de Minerva, d’Hekate, des collègues ayant signé le TUSH. Quelqu’un savait-il ? Pas Minerva en tout cas, à la tête qu’elle affiche. Ce n’est pas ça que nous voulions, et je me surprends à ressentir une culpabilité certaine tout d’un coup. Rogue ne sera à Poudlard ? J’ai l’impression que c’est un pan de mon existence entier qui vient de s’écrouler – Severus hors de Poudlard, ça me semble si improbable, presque impossible. J’en ai eu, des choses à lui reprocher ces derniers mois, et les discours et récits d’Erin, de Lizzie sur la façon dont elles avaient vécu ses cours me reviennent en mémoire… Mais quand même, une démission ? Cela ne s’est pas vu depuis… Je ne sais même pas depuis quand ! Il se rassoit, et le silence qui s’étend à présent dans la Grande Salle me paraît assourdissant.

Event - 1 124 mots
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Helios A. Carrow

Helios A. Carrow
MEMBRE
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Jeu 24 Déc - 15:05

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le chant du cygne

- 18.06.2004

« Carrow, t’es au courant qu’on a fini les examens ? »
Lord Soleil acquiesce, sans relever la tête de son manuel de potions. Oui, oui, c’est terminé, c’est enfin terminé. Il a l’impression de s’en être plutôt bien sorti, ses heures de travail et d’études ayant finalement payées – et c’est sans parler de la divination. Mais ce n’est pas exactement une raison pour se laisser aller – du travail, il lui en reste. Il n’est pas comme eux, son ambition ne s’arrête pas à réussir ou échouer aux BUSE – il veut plus, il voit plus grand. Son journal est couvert des notes prises après les examens, des questions pour lesquelles il a eu des doutes, des réponses qui lui ont semblé difficiles à trouver. Autant de lacunes qu’il lui faut combler pendant les vacances, alors qu’il n’aura pas le droit de faire de la magie. Ou l’aura-t-il ? Il veut passer du temps sur les Terres de Feu, il est déçu que l’école ait brûlé il y a quelques temps, il n’aurait pas dit non à quelques heures de travail bien entouré pendant la période estivale… Mais si les Terres de Feu ne sont plus rattachées au Ministère, est-ce qu’on pourrait l’y autoriser à s’entraîner ? Il posera la question – ça ne coûtera rien. Il relit les pages des potions qu’il avait travaillé mais sur lesquelles il n’est pas tombé à l’épreuve pratique, se demande lesquelles il aura le temps de refaire avant la fin de l’année scolaire, pour ne pas perdre la main… Son camarade soupire. « Aller, viens manger Helios, tu feras ça plus tard. » Le jeune homme relève la tête vers l’autre serpent, tout prêt à décliner la proposition : il n’a pas faim de toute façon, jamais il n’aura pris le poids qu’il voulait pour son anniversaire, ça ne fait plus partie de ses objectifs – alors pourquoi perdre ce temps précieux ? l a f i n d u n e è r e Il se secoue. La voix ne répétera pas, alors il attrape immédiatement son carnet pour noter. Qu’est-ce que cela signifie, exactement ? Son dernier tirage au tarot noté là comptait la roue de la fortune à l’endroit : un symbole de changement et de transformation. Il fronce les sourcils – qu’est-ce qui change ? C’est à son tour de soupirer, en glissant dans son sac débordant encore de ses manuels le carnet et celui qu’il était en train d’étudier. « J’arrive. » Il est épuisé, de ne pas comprendre.

Les discussions autour de la table sont plutôt légères – ici on se plaint de l’examen d’Histoire de la Magie. « Ce n’était pas si difficile. » Il siffle, entre ses dents, et reçoit en réaction un coup de coude dans les côtes de la personne à sa droite qui éclate de rire. « Parle pour toi, t’es à moitié Serdaigle, ou peut-être Pouffsouffle, vu le temps que tu peux passer sur les bouquins. » Helios écarquille les yeux à l’attention de son camarade – c’est une discussion qui lui rappelle vaguement le discours tenu par le Choipeau dans sa tête il y a quelques années. Il n’a pourtant pas hésité à l’envoyer dans la maison des verts-argent. « Je suis plus Serpentard que toi O’Neil. » Quelques ricanements autour d’eux – c’est pourtant difficilement réfutable. Il est ambitieux et rusé, le jeune Carrow, en plus d’être issu d’une famille pour chacun fait sa scolarité chez les serpents depuis presque toujours. On échange alors sur les projets pour les vacances, qui ici ira aux Terres de Feu, se verra-t-on cet été… Rapidement, cela glisse sur les matières à prendre en options pour les ASPIC. Le visage d’Helios se tord d’une grimace. « J’aurai aimé prendre Arts Obscurs, mais il faut réussir en Etudes des moldus, et sans ça je ne suis même pas certain qu’on me laisserait ce choix. » Quelqu’un souffle : on dit sciences moldues maintenant, et se fait transpercer de plusieurs regards noirs. On n’a pas exactement le temps de continuer d’en débattre, à la table des professeurs, Rogue se lève. « Pardonnez-moi d’interrompre le dîner, mais il y a une annonce que je me dois de faire à présent. »

Helios tourne son regard vert sombre vers le directeur, les sourcils hauts. Que va-t-il dire maintenant ? Quel genre d’annonce a-t-il à faire ? Il se surprend presque à trembler, un instant. D’autres renvois peut-être ? Le cours du sang-de-bourbe obligatoire jusqu’en septième année ? « C’est non sans une certaine appréhension que je me tiens devant vous ce soir : élèves, collègues, amis de longue date, parfois. J’ai fait le choix de quitter mes fonctions au sein de l’établissement à compter de la fin de ce mois de juin. De nouveaux directeurs, sous-directeurs, directeurs de maison seront nommés au cours de l’été. Bien que ce ne soit pas de ma seule décision, j’ai soumis la candidature du professeur McGonagall à la direction de Poudlard et ne doute pas que cette proposition sera acceptée par le comité des parents d’élèves qui se réunit en ce moment même pour prendre cette décision. » Oh. Il ne s’attendait certainement pas à ça – pas plus que ses camarades à ses côtés, pas plus même que la vieille McGonagall qui lance à Rogue un regard dont il n’arrive pas à saisir le sentiment – est-elle déçue, choquée, triste, heureuse ? Impossible de le dire. « Soyez tous et toutes assurés que cela n’empêchera en rien vos copies d’être notées par vos enseignants et examinateurs ni n’entravera votre retour ici, l’an prochain pour ceux qui auraient réussi à passer dans l’année supérieure. J’ai à coeur de remercier ce soir chacun d’entre vous, collègues et élèves, pour ces dernières années passées ici à Poudlard. Ce fut un véritable honneur que d’être professeur, directeur de Serpentard et Directeur de cette école dans des temps parfois bien sombres. Je vous remercie de votre attention. » Rogue démissionne. Merde. Il a envie de rire, il faut qu’il mette sa main devant sa bouche pour réprimer le ricanement qu’il sent monter dans sa gorge. Enfin ! Enfin ce traître, cet idiot s’en va, laisse sa place. Alors certes, à l’autre vieille harpie, mais celle-là à au moins le mérite d’être droit dans ses bottes et dans ses positions, de ne pas faire la girouette tous les quatre matins. Il s’en va… Il retourne à l’anonymat qu’il mérite – puisqu’il n’a même pas eu le bon goût de mourir jusque-là. Il devrait peut-être regretter un directeur favorable aux Serpentards, regretter que Poudlard tombe parfaitement ainsi aux mains du Ministère – mais c’est comme s’il assistait à une victoire de l’adversité sur cet homme. Rogue, que même son père admirait, Rogue le traître, le perfide génie, s’en va. Il le regarde esquisser une sorte de petite révérence avant de se rasseoir dans le silence causé par son annonce. Lord Soleil a un sourire mesquin, alors que le premier il commence à applaudir. Et bien quoi, ça ne se fait pas, d’applaudir un ancien directeur qui a tant fait pour Poudlard ? D’autres clappements se joignent aux siens, bien moins ironiques – mais cela lui fait étrangement chaud au cœur de savoir que son mépris a devancé la gratitude des idiots qui se joignent à lui.


Event - 1 195 mots
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Ven 25 Déc - 20:05




Le chant du cygne
event #21
Un vendredi soir du mois de juin 2004, jour 15 du Cycle Lunaire.

Malachy riait. Des grands éclats de rire résonnaient dans son coin de tablée. Deux semaines après la Lune, il n’avait que ça à faire. Il était bien dans ses baskets, Poudlard semblait s’être apaisée, les examens étaient terminés, les louveteaux étaient rentrés chez eux pour la dernière fois de l’année scolaire, et reviendraient pour une dernière semaine de classe avant la Cérémonie de la Coupe des Quatre Maisons. Il rentrerait chez lui pour la prochaine Lune, qui aurait lieu aux premiers jours de juillet, et laisserait ainsi Poudlard derrière lui pour l’été. D’ici là, la Coupe d’Europe aurait déjà été bien entamée, et il pourrait sans doute se rendre à quelques matches. Y rejoindre ses frères, sa sœur, peut-être y inviter une jeune femme (@Mara Lochlainn), aux meilleures places, si cela lui plaisait. Ça serait facile. Tranquille, même. Comme ce dîner dans la Grande Salle : tranquille. Ordinaire.

Et puis, Malachy rit beaucoup moins. Severus Rogue entama un discours en faisant tinter sa coupe. Il n’était pas homme à s’étendre dans des messages joyeux, et ce fut sans doute ce qui inquiéta le plus notre loup. Il ne lui en ainsi fallut pas plus pour sentir son cœur ralentir au point qu’il n’était plus certain de le sentir battre dans sa poitrine. Qu’était-ce, encore ? Cette année n’avait-elle pas été suffisamment éprouvante ? Fallait-il y rajouter encore quelque chose, à une dizaine de jours à peine de la fin des classes ? Le professeur d’Histoire magique et moldue sentit les regards de ses voisins se poser sur lui, passant d’une tête à l’autre. Ils se regardaient, tous, comme si l’un d’eux allait pouvoir faire un commentaire avant même que le Directeur ait fini sa déclamation. Lui ne pouvait échanger ces regards. Il était hypnotisé. Pris par le moindre mouvement que pouvait faire son Patron. Comme quand on regarde les flammes danser dans une cheminée et qu’on ne saurait en détourner le regard. Il suivait jusqu’à ses sourcils se hausser, le chiffon de sa cape onduler. Il y avait quelque chose d’important à ce moment, Malachy le sentait dans sa carne.

« J’ai fait le choix de quitter mes fonctions au sein de l’établissement à compter de la fin de ce mois de juin ». Malachy frissonna. Un écho étonné résonna dans la Grande Salle. Des voix hallucinées s’élevèrent dans des hoquets, dans des aspirations, dans des mots qu’on ne peut retenir et qu’on arrête d’un mouvement de la main. Le regard du loup ne quittait toujours pas celui de son maître. Impossible ? Comment ? Pourquoi ? Et puis surtout : et après, et après, avait-il envie de japper ? « J’ai soumis la candidature du professeur McGonagall à la direction de Poudlard » Il fallut ces mots pour que les yeux du loup quittent enfin ceux du Directeur pour aller chercher ceux qu’il envisageait déjà comme appartenant à la nouvelle Directrice du Château Poudlard. Il ne fut pas le seul, il sembla que toute la foule regardait désormais le Professeur McGonagall. Ils étaient tous ahuris, sans doute, mais pas autant qu’elle, qui avait une candeur véritablement étonnée dans l’œil. Elle ne savait pas.

Malachy, toutefois, y reconnut quelque chose de nouveau. Une identité qu’il lui assigna, elle n’eut pas le choix, pas plus qu’elle n’avait pu décider de la nomination que lui imposait Severus Rogue en démissionnant.

C’était elle, sa Patronne, désormais.

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Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
hiboux : 385
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Mar 16 Mar - 23:03
La purée de patate douce a-t-elle toujours eut cette saveur de... cendres ? Il fut un temps où Eirian s'empiffrait devant les mets se présentant à porté d'yeux et de bouches. Un plaisir coupable d'une enfant qui connaissait la pauvreté et la privation. Même si la famine n'avait pas touché - et par chance - sa famille, elle savait que chaque mornille dépensée était rudement calculée et qu'un achat pouvait entraîner la disparition d'une autre nécessité. Bien que le village s'auto-suffisait en grande partie le long de l'année, il ne fallait pas se mentir, certaines denrées ne pouvaient être produites et les visites au Chemin de Traverse se retrouvaient être capitales. Alors que dire, que faire, quand à chaque repas, la nourriture se retrouvait là, devant vous, par magie et que vous avez le droit de manger et vous servir autant que vous le désirez ? Avec autant de saveur qui lui furent inconnus ! He bien la fillette profitait, à chaque bouchée, comme la dernière. Malgré toute le manque de confort que lui apportaient ces moments de rassemblements, toujours seule, à cette table ridiculement trop grande, elle aimait manger. Savourer. Juste, profiter.

Alors pourquoi aujourd'hui, aucun mets n'émoustillait son palais ? Peut-être que ces derniers jours étaient d'une morosité sans égal. Parce qu'une terrible nouvelle lui avait retiré toute saveur dans la bouche. Elle a oublié le saveur du pain, le bruissement des arbres, et la caresse du vent. Tout si fade. Si morose. Alors l'enfant pousse son assiette désuet. Il n'y avait que le nécessaire dans son estomac. Juste de quoi tenir. Juste de quoi se tenir debout et réfléchir. Parce que ces derniers jours, elle réfléchissait. Bien plus. Des réflexions sur son avenir ici. Sur son envie de subir encore une nouvelle année, pour sa mère, pour son hommage, pour devenir une véritable sorcière... mais sans la présence de cet être, son pilier, son mentor et sa source de courage. N'était-ce pas pourtant ce qu'elle avait fini par souhaiter ; devenir mi-sorcière, mi-verbena, aux grands pouvoir de concoction de potions ? Eirian avait cru à ce rêve. À cette illusion. Elle avait même commencé à le bercer avec une envie particulière. Mais le chemin s'est affaissé sous ses pieds. Le courage s'est envolé. L'envie, le désir, n'y étaient plus. L'enfant ne voulait plus que le réconfort de sa maisonnette au fond des bois. Une fourrure sur ses épaules. Une bonne de tasse de thé fumante entre ses mains. La chaleur du feu crépitant dans la cheminé. Ici, il faisait si froid.

Et le Directeur se déploya de toute sa grandeur. Le claquement de sa cape sinistre accroche le regard de l'enfant et une amertume lui saisit violemment la gorge. Ça se serre tellement dans sa poitrine. C'était à un point que cela devenait douloureux. L'envie de vomir, le coeur qui bat trop fort contre la poitrine, alors que Severus demandait un peu d'attention pour faire une annonce. La seule et terrible annonce. Alors l'enfant, en sentant presque son souffle lui manquer, croise ses bras sur la table et y pose sa tête. Essayer de se calmer, allant jusqu'à fermer les yeux. Voilà, juste écouter. Écouter encore ces terribles mots qui ont ébranlé son existence d'apprentie sorcière. Se revoir à la serre quand les paroles lui manquèrent de la mettre à genoux. Il partait. Loin de cette école. Loin de cette école qui ne le méritait pas en réalité. Et ce n'était pas si grave, d'ailleurs, un tel départ, parce qu'une incroyable femme, qu'est Minerva Mcgonagall, reprendra le flambeau, la place derrière le bureau. Et même que la vie continuera puisque tous pourront reprendre tranquillement leur scolarité l'année qui suit.

Alors pourquoi Eirian avait si mal à la poitrine ? Une évidence qui la frappe. Des paroles de papy Orwenn. C'est lorsque nous perdons quelque chose qu'on comprend son importance. Severus était important pour Eirian. Eirian lui avait fait une place dans son petit coeur. Lui, terrible Directeur si amère et si lasse, elle l'avait aimé d'une tendresse et affection d'apprentie à Mentor. D'amie à ami. Lui qui devait l'accompagner dans sa nouvelle vie de petite Sorcière Verbena préparant d'obscurs potions dans sa forêt. Disparut. Envolé. Ses bras se resserrent. La bulle de silence éclate. Elle ne comprend pas tout de suite les sons qui s'en suivent. Des applaudissements ? Comment cela peut-être possible ? Et le tonnerre se fit lorsqu'elle leva la tête.

Une nausée saisissante dans les tripes. Qu'une bandes de faux-cul. Ils applaudissaient comme un hommage, le remercier des ses années de services. La Verbena avait envie de vomir cette purée de patate douce à la saveur de cendre. Parce que sous ses yeux, cette soirée la hantait, se mêlait au présent. Là, à cette place, il y a plusieurs semaines de cela, Severus marchant entre les tables sous les sifflements et hululements méprisants des élèves. Il avait marché, la tête haute, alors qu'un flot de haine et de mépris s'étaient déversés dans son dos. Et le voilà à présent sous un flot d'applaudissement. Ils les dégouttaient. Tous autant qu'ils étaient. Comment sa mère avait put être des leurs ? Comment Eirian pouvait partager la même lignée magique qu'eux ? Ho comment elle voulait se lever de table, de cracher sur leur visage, mais la petite blaireautin ne dit rien. Parce qu'en plus de la dégoût, de la colère, il y avait une incroyable lassitude. Blasée. Même plus surprise par tant de véhémences. C'était là ce qu'elle avait alors appris à connaître : l'hypocrisie de l'Ordre d'Hermès.

Et la jeune Verbena eut un sourire mauvais qui ourla le coin de ses lèvres face à un tel spectacle de désolation. Par respect de Severus, Eirian ne se lèvera pas de table pour s'éloigner de leurs présences nuisibles. Elle ne se joindra même pas au rythme des applaudissements dont le timbre sonnait comme la plus magistrales des ingratitudes. Alors elle referma les yeux, la tête sur ses bras et attendit que cette soirée ne soit plus que lointain souvenir...

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