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C'est l'éclipse totale au dehors [Georgia & Charlie]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Invité

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Invité
Dim 8 Nov - 23:37


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson en guest

23 mai 2004



Pardonne-moi.
Combien de fois ai-je répété ces mots, inlassablement, comme si leur persistance à ses oreilles me donnait davantage de chances de la voir se plier à ma prière ? J'en ai perdu le compte. Pas assez, apparemment. Ses mains glissent entre nous, m'écartant sans toutefois me rejeter tout à fait. Faut-il y voir un signe positif ? N'est-ce qu'une question de temps, avant qu'elle ne me jette mes affaires au visage en me sommant de déguerpir ? Étourdi, désemparé, je reste là. Suspendu à ses lèvres, à ses gestes, à toute forme de réaction quelle qu'elle soit. Pourvu qu'elle ne me foute pas à la porte…
De mon torse, ses mains montent à mon visage et je voudrais tant lire de la tendresse ici… Mais n'est-ce pas moi qui me berce d'illusions ? Les mots semblent la bousculer, se presser sur ses lèvres sans trouver leur chemin vers la sortie – et comment l'en blâmer ? Alors j'attends, encore. Incertain, immobile. De son chuchotement tremblant, je ne comprends que son incertitude, sa peur.

Et finalement, tout éclate. Ces larmes énormes qui roulent le long de son visage, baignant ses joues, son cou. Dévalant le long d'un mèche échappée, insouciantes de la détresse qu'elles témoignent. Oh, comme je voudrais les effacer d'un revers du pouce, les chasser de ses trop jolis yeux. Mais elle ne m'en laisse pas le temps, dans cette supplique désespérée qui brise mon cœur en mille éclats tranchants. Ne me quitte pas. Oh Georgia…
Déjà, elle continue. Elle me promet son silence, sa discrétion. Elle me dit qu'elle comprend, qu'elle ne prendra pas de place. Qu'elle veut seulement une chance de rester là, près de moi. Sans interférer, ni s'imposer. Qu'elle sait combien tout cela compte pour moi. Qu'elle… Qu'elle quoi ? Les mots se fanent, exsangues. Mais elle achève sur ce dernier, sur cette prière qui achève de me mettre à genoux. Mes jambes tiennent encore pourtant, mais à grand peine, ce rôle qui leur est dévolu. Et celles de ma douce ne semblent guère plus vaillantes. Alors, doucement, mes paumes montent aux siennes, les détachent à regrets de mon visage pour l'entraîner doucement vers ce lit où, si peu de temps auparavant, nous riions ensemble. Et je me rassieds, elle à côté de moi. Ma paume abandonne les siennes pour monter vers sa joue, repoussant délicatement cette mèche blonde collée de ses larmes.

« Georgia, non… Non, non, non, non, non. Ne me supplie pas, tu n'as pas à faire ça ! Jamais ! Ce n'est pas… » À mon tour de repasser sur l'échafaud, de chercher que dire. Comment le dire. Dans tout le chaos de mes pensées, de cette situation insensée, je n'ai qu'une certitude. Qu'une évidence, et elle a les couleurs de ses yeux humides. Non, deux évidences. Et peut-être, au fond, est-ce par là qu'il faut commencer. « Aliénor et moi… C'est quelqu'un que j'aime beaucoup, pour qui j'ai de l'affection. Et oui, nous avons des points communs, des centres d'intérêt similaires. Mais… Elle et moi, c'était un accident. Enfin, pas un accident à proprement parler… » Merlin, non. Quelle que soit la quantité de Pur-Feu impliquée ce soir-là, j'étais encore parfaitement conscient de mes faits et gestes au moment où nos lèvres se sont jointes. Et n'eussent été les conséquences désastreuses qui nous confrontent aujourd'hui, cette nuit ne serait demeurée qu'un agréable interlude sans suite. Mais à partir dans ces précisions, je la sens déjà se raidir. À raison, est-il possible d'être plus maladroit ? Dans un profond soupir, je repousse en arrière mes indociles boucles rousses. « Ce que j'essaye de dire c'est… que je n'ai pas de sentiments pour elle. Rien d'autre que de l'amitié. Et… oui, j'ai toujours rêvé de fonder une famille, bien sûr. Mais pas… pas comme ça. Pas si vite. » Et plus important encore… « Pas avec elle. »

Lorsque j'imaginais cette famille future, jamais je ne l'ai imaginée ainsi. Dans mon regard, dans mes espoirs, il y avait de l'amour, tellement d'amour. À partager, à donner. Un couple solide, de ceux qui font les contes et les grandes histoires. C'était naïf sans doute, improbable peut-être. Vain, si je me fie à la colère qui déchire désormais mes parents, pourtant modèle conjugal entre tous jusqu'à l'année passée. Mais jamais, jamais ainsi.
Pour autant, je ne m'imagine pas – plus – fuir mes responsabilités, s'il advenait que cet enfant soit vraiment le mien. Sans sacrifier ma vie pour autant dans une histoire sans lendemain. Sans nous sacrifier. Parce qu'elle est là, mon évidence première. « Georgia, regarde-moi. » D'un geste doux, je relève son menton, cherche ses yeux, désespérément. Balbutiant. « Je ne veux pas te quitter, Georgia. Je ne veux pas te perdre. Je ne peux pas te perdre. » C'est tout, Charlie ? Tout ce que tu trouves à lui dire ? Que tu ne peux pas la perdre, comme on ne peut pas perdre sa baguette, comme on ne peut pas perdre ses clefs ? Allons, il y a plus, non ? Sur le bout de ta langue, sur la courbe de tes lèvres que tu voudrais tant rendre aux siennes. Tu les sens, tu les ressens ces trois mots qui flottent entre vous. Ineffables et pourtant si présents… Oh, je sais bien qu'ils sont de ceux qui effrayent, qu'il faut du courage pour oser les penser, et plus encore pour les offrir. Je sais qu'ils t'ont cruellement blessés, la dernière fois que tu as eu la force de les exprimer – et que seul un éclat de rire t'a répondu. Mais Georgia n'est pas Ana. Et surtout… ils en valent la peine, non ? Elle en vaut la peine.
Sois un lion, Charlie.

« Je t'aime. »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : C'est l'éclipse totale au dehors [Georgia & Charlie] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Lun 9 Nov - 1:11
C'est l'éclipse totale au dehors
Georgia Harris & @Charles Weasley
@P. Pandora Parkinson en guest

L'éclipse - Calogero
Est-ce que votre amour est mort
Ou n'était ce qu'un météore


Mai 2004
La honte se mélange à la détresse, toutes deux lui empoignant le ventre, la rendant malade à en tomber. Il n'y a que les mains de Charlie, venues saisir les siennes et les éloignant de son visage, qui la maintiennent ancrée. Ses sanglots se transforment en hoquet, son souffle l'abandonnant : elle ne s'est jamais sentie aussi vulnérable, jamais trouvée aussi sotte. Elle sent Charlie qui s'éloigne, et l'angoisse lui remonte à la gorge, alors elle resserre ses mains sur les siennes. Il ne va pas loin, pourtant, il les guide juste vers le lit, à deux pas d'ici, pour qu'enfin leurs jambes cessent de trembler. Georgia suffoque, l'entendant à peine répéter sans fin ce 'non' plein de douleur. Elle ne sait même pas s'il lui dit non, non, je ne resterai pas, ou non, je ne t'abandonnerai pas. Elle sait juste qu'elle a mal au cœur, mal aux poumons, et qu'elle n'a plus pleuré ainsi depuis la guerre, au moins. C'est la fatigue, c'est l'ampleur de la révélation- Charlie, père ! -, c'est la peur de le perdre, alors qu'elle trouvait à peine une vie digne d'être projetée. C'est la fatigue, surtout, cherche-t-elle à se justifier, ses ongles se plantant dans sa chair. Georgia tente de respirer, d'abord par le nez, depuis le ventre, profondément, comme lui avait expliqué sa thérapeute, il y a plusieurs années, mais elle n'arrive à rien, son souffle est toujours aussi court. Elle ne pleure plus, toutefois, la douleur des griffures dans ses paumes empêchant toute larme. Il lui parle, elle doit l'écouter, comprendre pourquoi ses yeux brillent d'autant d'inquiétude. Il lui dit qu'il qu'Aliénor n'est qu'une amie, un accident. Non, pas un accident - et ses mots la font suffoquer davantage, ses dents se plantant dans ses lèvres. S'il ne l'avait pas rencontrée, alors, il n'y aurait eu aucune vague à cette nouveauté dans la vie de Charlie. Il aurait été père, avec cette Aliénor, qu'il appréciait tant, et c'est tout. Son rouquin cherche à la rassurer, pourtant, elle peut l'entendre dans ses mots, mais semble incapable de le saisir. Une famille, pas si vite, pas avec elle. Mais c'est ça, maintenant, qui se passe. C'est dans le présent, dans le réel, et ça inclue Aliénor. Il ne comprend pas, ou peut-être se borne-t-il à ne pas comprendre. Comment arrivera-t-il à avoir un enfant sans chercher à lui offrir cette vie de famille amoureuse et sereine à laquelle il tient tant ? Se pardonnera-t-il de n'avoir pas même essayé ? Tout cela pour elle, pour la simple Georgia Harris, qu'il n'était même pas sûre d'apprécier encore dans trois mois ?

Georgia secoue la tête, elle ne peut faire que cela, alors qu'elle cherche les mots pour lui expliquer. Charlie, Charlie, peut-être ne l'aimes tu pas, peut-être n'est-ce pas la bonne, mais comment ne pas essayer ? Georgia n'a jamais cru aux belles relations, elle n'a jamais vu l'ombre d'un mariage heureux : combien elle trouve beau, alors, cette envie d'un couple beau, solide et aimant, qui ressort tant des discours de Charlie. Quand il parlait de ses parents, dont il regrettait tant l'union parfaite, quand il parlait de Bill, de son épouse, de leurs petites, de combien la famille importait. Georgia aime les siens, mais elle n'a jamais cru en l'histoire parfaite. Elle ne peut pas priver Charlie de la sienne ; elle ne peut que se contenter de celle qu'elle mérite, l'histoire effritée, l'amante aimée entre temps. Elle le ferait, s'il l'acceptait, jusqu'à la naissance, au moins, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus le choix, le temps de s'abreuver encore un peu de sa douceur, de collecter toute une vie d'amour, pour survivre à la rudesse des relations à venir. Quelques mois de plus, Charlie, c'est tout ce qu'elle demanderait, avant de le rendre à l'autre, de lui laisser toute chance de chercher à fonder cette famille heureuse.

Elle n'arrive pas à lui dire, pourtant, ses yeux verts perdus dans le vide, sa bouche desséchée. Ses larmes ont arrêté de couler, son souffle s'est calmée, Georgia semble vidée. Sa tête tourne sans résistance, quand Charlie vient saisir son menton. Elle ne l'avait pas entendu l'appeler, l'intimer à le regarder. Il plonge ses yeux dans les siens, et déjà son rythme cardiaque s'affole à nouveau, son regard la confrontant à sa situation. Qu'elle doit être pathétique, à le supplier ainsi. Il ne doit savoir comment le lui dire, comment agir. Il prend mille précautions, la manipulant comme un joyau, une pierre précieuse prête à se fissurer au moindre accroc, et ça la rend d'autant plus malheureuse. Elle aimerait qu'il la malmène, que ses gestes soient moins doux, qu'il lui fasse comprendre qu'elle le rendait fou, qu'elle devait cesser d'être aussi idiote.

Ce n'est pas ce qu'il lui dit, seulement. Et ses mots la font se tendre, secouer la tête plus encore. Non, non, ne les dis pas. Charlie, pitié, ne rend pas ça plus compliqué. Dis moi simplement comme je suis folle, à vouloir te garder, quand une vie meilleure s'offre à toi. Dis moi que je suis pitoyable, à m'accrocher comme cela.

Il lui dit je t'aime.

Les trois mots tombent entre eux, presque soufflés, et pourtant si lourds, si puissants. Georgia relève brusquement les cils, veut détourner la tête, mais il tient son visage entre ses doigts, caressant sa peau. Il l'aime. Il ne peut pas la perdre, ne veut pas la perdre. Il l'aime. La jeune femme secoue la tête, encore, et les larmes accrochées à ses cils perlent sur ses joues. Ses doigts remontent vers le cou du dragonnier, se glissent dans sa nuque, alors qu'elle ne le quitte pas des yeux.

- Charlie, souffle-t-elle alors, la voix rauque, plus perdue que jamais.

Charlie, mon amour, veut-elle lui murmurer. Elle n'y arrive pas, ses doigts se crispant dans son dos, son cœur s'affolant. Il l'aime. Elle, Georgia Harris. Elle pourrait en rire, tellement ces mots l'auraient fait gronder de bonheur, quelques jours plus tôt. Elle aurait détourné le regard, fait une moue gênée avant de l'embrasser du bout des lèvres, sur le nez, sur les tempes, partout, avant de souffler un je t'aime aussi. Elle ne peut rien faire de tout cela, cette fois, tant elle n'estime pas les mériter. Elle finit par rire, quand même, un sursaut de rire désespéré, pour ne pas pleurer :

- Oh, Charlie, c'est moi qui t'aime, tu ne comprends pas. Tu ne peux pas me dire cela, tu ne peux pas me le dire maintenant, quand ça ne pourra pas durer, entre nous. Pourras-tu encore me dire je t'aime, quand ton enfant sera là, et que tu ne pourras pas lui offrir cette vie de famille aimante dont tu rêves, sans même avoir essayé ? Me le pardonneras-tu réellement ?

Georgia ferme les yeux, brièvement, le corps tremblant alors qu'elle laisse ses bras retomber et qu'elle s'éloigne de lui.

- Je ne te veux pas loin de moi, je ne peux pas t'avoir loin de moi, mais j'ai déjà trop honte de ce que je te force à dire et à abandonner pour moi. Bon sang, je suis si amoureuse de toi, j'en deviens folle. Tu réalises, Charlie ? Ce n'est pas possible, ce n'est pas sain, c'est...

Elle s'interrompt, la détresse la prenant à la gorge.

- Ne me quitte pas, pas maintenant, pas tout de suite, mais ne me dis pas je t'aime quand ces mots te pèseront trop, dans quelques mois. Laisse-moi plutôt te les dire, moi, pour que tu ne m'abandonnes pas. C'est tout ce que je veux de toi.

Georgia caresse sa joue, alors, les doigts tremblants, prête à murmurer une fois encore qu'elle l'aime déjà trop, quand les alarmes de la maison se déclenchent.

1261mots + 6h
:copyright: Eden Memories

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Lun 9 Nov - 12:49


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson en guest

23 mai 2004



Ça y est. Je l'ai dit.
Ces trois mots qui vibraient pourtant comme une évidence depuis quelque temps, que j'avais failli lui confier déjà lors de son séjour en Roumanie. Je me souviens de cette soirée, près du feu, après le match amical disputé avec les autres dragonniers. Nous étions bien, là, enlacés l'un contre l'autre, un tronc pour seul dossier. La nuit était belle, avec ses étoiles à perte de vue, la température encore douce. Et partout autour de nous, tout n'était que chants, danses et rires. Et nous étions là, ensemble, les yeux dans les yeux. Si bien, si heureux que j'ai senti mon cœur vibrer au rythme des accords de guitare. C'est à cet instant précis, je crois, que j'ai compris, que pour récente qu'elle soit, notre relation n'avait plus rien d'anodin pour moi. J'aurais pu lui dire à ce moment-là, j'aurais peut-être dû. Mais c'était trop tôt, ai-je songé, trop rapide. Et surtout... surtout, il y avait de l'autre côté du feu, une paire d'yeux noirs lourdement posée sur nous. Ces mêmes yeux qui s'étaient fait rieurs, quelques années plus tôt, quand j'avais osé leur confier ces trois mots. Mais enfin Charlie, nous deux ce n'est que du sexe. Rien de plus. Alors réitérer l'aveu de mes sentiments, en la sachant non loin... Non, et puis c'est trop tôt, a répété ma lâcheté, bien heureuse d'avoir trouvé pareille excuse.

Les choses auraient-elle été différentes, si j'avais eu le courage, ce soir-là ? Oh ma douce Georgia, le croirais-tu, l'accepterais-tu davantage ? Car même si tu les répètes – et Godric, cette flèche est aussi douce que terrible – je sens bien que tu n'oses pas l'entendre, pas plus que je n'osais les dire. Pourquoi donc ? Est-ce donc si improbable, inacceptable à tes yeux ? Qu'ont-ils fait, qu'ont-ils dit, ces autres pour que tu te retrouves à me supplier ainsi de t'accorder quelques miettes de relation, quand tu la mérites pleine et entière ? À nouveau, je sens une vague de colère monter en moi, mais c'est à elle de parler. Aussi je me tais, la mâchoire crispée de retenir le moindre commentaire et le regard un peu plus ombrageux qu'à l'ordinaire sous un sourcil froncé. Seule ma tête ne me dissimuler mon désaccord face à cette trop longue prière qu'elle m'adresse, oscillant de gauche à droite sans discontinuer.

Lorsqu'enfin elle s'interrompt, mon refus fuse, immédiat. « Non. Ce n'est pas fini, d'accord. Ce n'est pas fini. Ce ne sera pas fini… » Plus tard. Dans quelques mois. Quand ce bébé sera né et que nous saurons, enfin, qui en est le père. Mais je n'ai pas le temps d'achever cette pensée, moins encore de la formuler. Une alarme stridente retentit. Étaient-elles à prendre au sens littéral, ces cinq minutes dont j'avais presque oublié toute notion ? Par réflexe, je saute sur mes pieds, rejoignant la fenêtre dont j'écarte le rideau pour sonder la rue assombrie en quête d'une anomalie. D'un quelconque signe d'activité suspecte. Mais il n'y a rien. Rien qu'un homme qui monte le perron pour frapper à la porte sans intention manifeste de la dégonder. Je lâche un soupir de soulagement mêlé d'un rire imperceptible, revenant m'asseoir près de Georgia. « Navré Princesse, certains réflexes ont la vie dure. » Même six ans plus tard. Redouter une mauvaise nouvelle quand apparaît un patronus matériel, par exemple. S'inquiéter pour ses proches en apercevant un nuage trop semblable à la marque des ténèbres… Ou craindre de trouver un peloton de Mangemorts sur le pas de la porte quand des alarmes résonnent. Mais la guerre est terminée – officiellement, du moins. Et jusqu'à preuve du contraire, personne n'a jamais vu les partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom frapper poliment et attendre qu'on vienne leur ouvrir.

Peu importe donc, cette visite n'a sans doute rien à voir avec nous. Je reprends les mains de Georgia entre les miennes, découvrant avec un froncement de sourcil les griffures qu'elles s'est infligées. Délicatement, je récupère la pierre bleutée, mal taillée, pour la déposer un peu plus loin avant d'embrasser tendrement les rougeurs superficielles qui tranchent tant sur sa peau blême. « Georgia, je t'en prie. Arrête. Ne dis pas ce genre de choses. Je n'abandonne rien, je ne renonce à rien. Si cet enfant est de moi… Je l'assumerai. Je serai là pour lui et j'espère que je l'aimerai de toutes mes forces. Mais ça ne signifie pas autre chose. Il n'y a rien qui existe entre Aliénor et moi, sinon de l'amitié et ce n'est pas ce que je veux. » Probablement pas ce qu'elle veut non plus, d'ailleurs. « Je te veux, toi. Avec moi. Te perdre, d'une manière ou d'une autre… Ça, ce serait renoncer. Et je m'y refuse catégoriquement. » Mes mains sont remontées à son visage, dont elles caressent chaque centimètre de peau, chaque courbe, se perdant dans ses mèches de cheveux. Et enfin, pour la première fois depuis que j'ai mis les pieds ici ce soir, j'ose enfin poser mes lèvres sur elle, embrassant tendrement son front. « On fera avec ce bébé, puisqu'il le faut. S'il le faut. Mais je te veux, toi. Avant tout. »

Je pourrais continuer longtemps, je crois, à la rassurer, à cajoler, à tenter de la convaincre que oui, je l'aime et qu'il est hors de question que notre histoire s'achève ainsi. Mais quelques coups légers au battant de la porte nous interrompent, et celle-ci s'entrouvre sur un visage encadré de mèches colorées. « Georgia, dear? Excuse-moi de te déranger, je viens de rentrer et il y a... Enfin, Pandora a besoin de nous en bas. Tu peux descendre ? C'est un peu urgent. » Un regard à mon encontre, et elle ajoute sèchement. « J'imagine qu'il peut descendre aussi. » Hibou reçu, je ne suis pas davantage le bienvenu aux yeux de cette colocataire que de la première. Sans attendre de réponse, Adriene – je suppose – a déjà disparu, et je ramène mon regard vers ma jolie poursuiveuse, qui semble plus perdue que jamais. « On en reparle juste après ? »

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Lun 9 Nov - 21:08

C'est l'eclipse totale au dehors
- 23 mai 2004 -
@Charles Weasley, @P. Pandora Parkinson & @Georgia R. Harris




Il n’y a pas âme qui vive dans cette artère aux façades proprettes qui s’alignent sagement. Ce n’est pas dû au hasard, mais bien aux sortilèges que Grint a mis en place autour de la rue, pour boucler la zone et éviter les curieux. Le colosse est posté à quelques mètres de là, consultant négligemment une ancienne affichette collée sur le tronc d’un lampadaire, tandis que Damocles enjambe les quelques marches du perron de l’immeuble blanc. Lorsque l’alarme concernant l’utilisation d’un portoloin illégal depuis la Roumanie avait été donnée, ils étaient arrivés trop tard pour appréhender le voyageur audacieux. Mais les services du Ministère ont plus d’un tour dans leur sac, et ils avaient fini par retrouver la trace de celui qu’ils cherchaient, ici, dans cet immeuble.
Damocles voit Grint lever brièvement les yeux vers les fenêtres de l’étage, puis hocher la tête, imperceptiblement. Bien. Trois coups secs à la porte, puis l’attente. Quand enfin on ouvre, il a la surprise de voir apparaître le visage de Pandora Parkinson à travers l’ouverture. Un bref instant, ses sourcils se froncent. Parkinson ne l’aime pas. Il se demande même si elle ne va pas lui claquer la porte au nez. Alors, il sort son insigne de brigadier et lui montre, dans l’éventualité infime où elle penserait qu’il s’agit là d’une visite de courtoisie. Tout de même, il réunit toute l’amabilité dont il est capable un soir de travail, lorsqu’on l’expédie débusquer quelqu’un sans vraiment lui dire qui. C’est à dire peu. « Bonsoir, miss Parkinson. Ravi de vous voir. Je peux entrer ? » Elle n’est pas ravie, elle, il jurerait le lire dans ses yeux. Il n’est pas tout à fait sincère de toute façon, leur dernière entrevue s’étant mal terminée. Mais au moins, elle n’est pas idiote cette fois.

Au milieu du salon, il examine les lieux, un peu surpris par la décoration hétéroclite. Il a directement exclu Parkinson de la liste de ceux qu’il recherche. Elle n’aurait pas commis l’idiotie d’aller directement chez elle après avoir utilisé un portoloin illégal, ni de le laisser entrer comme ça si cela avait été le cas. « Je cherche quelqu’un qui a utilisé portoloin illégal il y a une quinzaine de minutes. Il y a quelqu’un d’autre ici ? » finit-il par demander. Il sait que oui, ils ont vu presque toutes les lumières allumées, et Grint a vu du monde l’observer depuis l’une des fenêtres à l’étage. « Si oui, je vous serai reconnaissant de leur demander de nous rejoindre. Et inutile d’essayer de transplaner, je dis ça comme ça. » Au cas où. Ça ne lui plaît pas d’être ici, à faire semblant d'être poli, et il voudrait en finir rapidement. Tout en se demandant quel joncheruine a bien pu piquer Parkinson pour qu’elle décide d’héberger entre ses murs un globe-trotter clandestin. Et quel autre pour qu’elle se coupe les cheveux comme ça.

512 mots

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 425
pictures :
C'est l'éclipse totale au dehors [Georgia & Charlie] - Page 2 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Mer 11 Nov - 22:58




total eclipse of the heart
Georgia a l’air poussée par Weasley dans une détresse particulière, que sa colocataire n’aime pas voir dans son regard. Celle-ci toutefois n'a pu faire autrement que détourner le regard et s’en retourner à ses appartements, derrière sa machine à écrire.
Une bougie flambe désormais sur son bureau, et Pandora se demande ce qu’ils se disent, là-haut, dans la chambre pleine de cristaux de la poursuiveuse. Elle aimerait être meilleure en métamorphose et savoir manier l’animagie, elle aimerait être un oiseau moqueur sur le rebord de sa fenêtre, elle aimerait observer leur interaction, s’assurer que Georgia n’est plus triste. Ça fait longtemps, elle, qu’elle n’a plus pleuré pour un garçon ; près de huit ans, quelque chose comme ça. Elle se souvient toutefois de la douleur, pinçante, du rejet. Il a toutefois semblé à Pandora, dans les quelques minutes où elle les a vus interagir, que Charlie Weasley doit être incapable de la froideur que Draco lui a parfois – souvent – fait subir, à elle. Tant mieux, sans doute, pour Georgia. Elle s’est souvent dit que les échanges amoureux ne sont pas censés ressembler à ça, à ce qu’elle et Draco avaient. Quelle sotte avait-elle pu être, adolescente. Mais est-ce que ça ressemble, alors, à ce que partagent Georgia et ce Weasley ? Agrippa, mais pourquoi ne peut-elle pas être sur le rebord de cette fenêtre, plutôt que là, dans sa chambre, à regarder la nuit tomber ?
Pandora claque sa langue ; elle n’a rien écrit, ce soir, et se questionne désormais sur les relations amoureuses. Où ces pensées peuvent-elles donc la mener ? Certainement pas à écrire un article, et probablement pas plus à s’envisager en couple. Cette pensée la fait frissonner ; elle n’a plus songé à cette perspective depuis le décès de son père, avec lequel sont morts les espoirs de faire perpétuer le grand nom de la famille Parkinson. Parce que c’est ce que cela signifie, pour elle, d’être en couple. Trouver un mari, de son rang, de son sang, avec lequel elle aurait une progéniture. Mais de toute façon, puisqu'elle n'est qu'une femme, son nom ne sera pas transmis. Quelle utilité, alors ? Pandora frissonne quand ça sonne, à nouveau, à sa porte.

C’est la même danse. Elle se lève, pense à qui cela peut bien être – Adriene aurait-elle encore oublié ses clefs ? – et passe une main dans sa frange avant d’ouvrir. Quelle merveilleuse idée a-t-elle eue de ne pas l’enlever ; c’est à cela, qu’elle songe, quand elle croise le regard, sur son perron, de Damocles Slughorn. Il est déjà en train de pincer son épingle de brigadier, alors que Pandora en est encore à se demander qui est l’autre bougre qui l’accompagne. C’est qu’elle a du mal à se concentrer sur la scène tant elle lui en rappelle une autre. Slughorn, chez elle, à la surveiller, c’est bien suffisant pour pousser à sa conscience le souvenir des heures sombres de l’après-guerre. Il a toutefois l’air au moins aussi surpris qu’elle de la trouver là, ce n’est donc pas elle qu’il doit chercher. C’est lui qui entame la conversation, et les oreilles de Pandora grincent quand elle l’entend l’appeler Miss, et qu’il lui demande s’il peut rentrer chez elle. C’est sans attendre sa réponse toutefois qu’il s’engouffre dans son salon avec l’ombre qui lui sert de partenaire, alors qu’elle souffle, derrière lui : « C’est Lady Parkinson, et je vous en prie, rentrez-donc chez moi », ça ne sera pas la première fois, manque-t-elle d’ajouter, alors que les deux hommes sont déjà en train d’examiner son intérieur et que la nausée lui monte à la gorge.

Elle reste silencieuse, derrière eux, comme figée, la mâchoire serrée, n’entendant pas le cynisme du brigadier qui lui intime de ne pas transplaner. Pourquoi transplanerait-elle ? Est-elle sotte ? L’a-t-elle déjà tenté, quand elle était sous son joug ? Elle n’en a pas le souvenir. C’est Adriene, justement, qui vient briser le silence, car c’est à son tour de passer la porte d’entrée dans le grand fracas de son énorme trousseau de clefs qui s’abat contre la serrure. Agrippa, ce sont-ils tous passés le mot, pour arriver au même moment ? Alors qu’elle contourne les brigadiers, les yeux écarquillés face à la scène, Pandora lui chuchote d’aller chercher Georgia. Elle ne mentionne pas l’intrus dans la chambre de la blonde, pas devant les uniformes. Après tout, si lui veut transplaner, ce n’est pas elle qui va l’en empêcher. S’il est suffisamment idiot pour utiliser des portoloins illégaux et se faire repérer, sans doute le sera-t-il tout autant pour fuir encore un peu plus longtemps les forces de l’ordre.

Elle ne dit rien, pas un mot, aux brigadiers. Elle détaille, toutefois, l’allure des deux hommes, bras croisés contre sa poitrine. Alors qu’elle en arrive au point où elle doit désormais détailler le visage de Slughorn, et ainsi, croiser son regard, elle entend des pas dans les escaliers, et tourne le crâne. Adriene tient Georgia par la taille. On ne voit pas bien, car il fait sombre, désormais, dans la maison, mais derrière elles se détache la figure du Weasley, qui, manifestement, n’a pas transplané.

Pandora ne le laisse pas apparaître, mais elle est exaspérée. Elle fulmine, même. Ce sombre idiot a ramené sur son porche two coppers, comme diraient les moldus, à la façon d’un chien qui traînerait derrière-lui toutes ses puces, et ceux-ci se sont permis de venir envahir son salon. Pandora songe aussi au fait qu’elle va devoir faire le ménage dans toute la pièce pour faire disparaître toute trace de leur apparition à peine seront-ils partis, au risque de ne pouvoir dormir. Georgia, derrière elle, a l’air absolument sonnée, si bien qu’elle a l’impression que si Adriene ne la soutenait pas, elle s’effondrerait.

Toute la scène est pathétique. Slughorn et cet autre brigadier qui se sont déplacés, à deux, pour attraper ce Weasley maigrelet, comme s’il représentait la moindre menace. Ne voient-ils pas qu’il est inoffensif ? Certes, il qui traficote des portoloins illégaux, mais n’ont-ils pas de plus grands malfrats à attraper ? Ce rat de Weasley habite dans les carpates, elle s’en est souvenue, une fois revenue dans sa chambre. Il a voulu rendre visite à sa copine, lui briser le cœur au passage, et tenter de le recoller dans la foulée, parce que ça l’amuse, sans doute, mais tout cela ne mérite pas la descente de deux hommes en capes imperméables et aux allures réactionnaires. Eux aussi étaient pathétiques, à caresser leurs insignes déjà lustrés par la graisse de leurs doigts poisseux comme si c’était leur bien le plus précieux. Comme si ce bout de métal disait quelque chose de leur dignité ou de leur valeur. Et ne parlons pas d’elle, qui, il y a quelques minutes encore, était dans sa chambre, plume de paon caressant le bout de ses lèvres, éclairée par la seule lumière de ses bougies, à se demander si c’était vraiment ça, l’Amour ?  

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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : C'est l'éclipse totale au dehors [Georgia & Charlie] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Jeu 12 Nov - 0:10
C'est l'éclipse totale au dehors
Georgia Harris & @Charles Weasley
@P. Pandora Parkinson et @Damocles Slughorn en guest

L'éclipse - Calogero
Est-ce que votre amour est mort
Ou n'était ce qu'un météore


Mai 2004
Ce ne sera pas la fin, promet Charlie. Ils continueront de se voir, alors ? Ses mains attraperont les siennes, encore et encore, pour la rassurer sans fin alors qu'elle s'émeut trop facilement, à chaque instant ? Ils passeront des après-midis avec l'autre femme, et l'enfant qu'ils ont eu ensemble ? Georgia ne peut s'imaginer cela, aussi fort le souhaite-t-elle. Sa tête lui tourne trop, de toute façon, pour que la moindre projection cohérente ne lui vienne. L'alarme stridente qui retentit, inhabituelle, si peu entendue au 47 rue Gonzales, fait bondir Georgia. Charlie n'est pas en reste, sautant aussitôt près de la fenêtre, le regard attentif. Elle le suit des yeux, perturbée, alors qu'il revient vers elle, lâchant ce Princesse comme si de rien n'était. Il a l'air rassuré par ce qu'il a vu dehors, alors que la jeune femme veut déjà rebondir : ce n'est pas normal, cette alarme, il doit se passer quelque chose. Elle va pour se lever, mais Charlie a déjà repris ses mains entre les siennes.

Il fait de son mieux, le rouquin, pour consoler la figure perdue de la jeune poursuiveuse. Il pourrait lui dire tous les mots du monde, toutefois, rien ne saurait mettre de l'ordre dans ses pensées. Elle ne peut que l'écouter, trop faible pour le contredire, alors qu'il lui promet qu'être avec elle, ce n'était renoncer à rien. Georgia se mord les lèvres, regard vrillé vers leurs mains liées. Fait-il exprès de ne pas comprendre ? Ou bien est-ce elle qui ne peut voir le monde qu'en noir, ce soir ? Elle ferme les yeux, Georgia, laissant un soupir lui échapper lorsque les mains de Charlie viennent caresser sa peau et s'abandonnent dans ses cheveux. Son corps se tend, dans l'attente, renouant avec autant de bonheur que d'angoisse avec ce contact chaleureux, qui lui a tant manqué. Les lèvres du dragonnier viennent embrasser son front d'une délicatesse folle, et un frisson lui remonte le dos. Georgia attrape les pans de sa veste, l'attire vers elle, veut embrasser ses lèvres, tout lui pardonner, tout oublier, ne plus y penser, mais il rajoute cette dernière phrase, qui lui fait tourner la tête plus encore. On fera avec ce bébé, puisqu'il le faut, lui promet-il.

À son frisson, à la crispation dans son corps, Georgia est bien obligée de s'écouter, pourtant. Elle est bien forcée de comprendre pourquoi tout rejeter sur Charlie, pourquoi vouloir le persuader que cette vie brisée ne lui irait pas, à lui. C'est elle, qui ne peut pas. Elle ne peut pas faire avec ce bébé, cette autre femme. Elle ne veut que Charlie, à elle toute seule. Merlin, quelle horrible personne est-elle, réalise Georgia. La jeune femme ne veut pas qu'il la quitte, elle se tiendra dans l'ombre, promis, seulement elle ne pouvait lui faire ce mal-là, elle ne peut lui imposer le sacrifice de sa vie de famille idéalisée. Quelles excuses ! Quel beau prétexte ! Georgia ne peut pas, elle, se projeter dans cette vie de famille à plusieurs, c'est là le seul écueil. Elle ne peut pas faire avec ce bébé, comme il le lui murmure. Il n'y a qu'une phrase honnête, finalement, dans tout ce que son cerveau confus a réussi à dire à Charlie ce soir : elle ne mérite pas son amour.

- Je ne peux pas, souffle Georgia à l'instant où la porte de sa chambre s'ouvre, un peu en panique.

C'est Adriene, enfin rentrée, qui a l'air des plus embêtées. Il faut qu'elle descende, c'est Pandora qui a besoin d'elle, et Georgia se rappelle cette alarme stridente, qu'elle a réussi à oublier, sotte qu'elle est. Charlie se tourne vers elle, lui dit qu'ils en reparleront juste après — il ne doit pas avoir entendu, alors. Georgia sent son estomac faire un salto alors que ses pensées se font de plus en plus paniquées. Elle ne peut pas, mais elle ne veut pas être sans lui non plus. Elle ne veut pas en parler après, Georgia, elle a trop peur de ce qu'elle pourrait dire, de ce qui pourrait sortir. La jeune femme ne veut pas qu'il sache, jamais, combien elle est égoïste, combien elle ne le mérite pas. Sans répondre, elle se relève du lit, glisse ses mains dans la poche avant de son sweat-shirt. Elle vacille un peu, son épaule cogne contre le bras de Charlie, qui passe une main dans son dos.

Adriene les attend au salon du premier, l'air agité. Elle fait des signes de mains, pour qu'ils se pressent davantage, murmurant que c'est d'un silence mortel, en bas, elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Sa main vient attraper le bras de Georgia, l'attirant contre elle et délogeant au passage la main tranquille du grand rouquin. L'artiste glisse un bras autour des hanches de la sportive, lui murmure un "all good ?" inquiété, et Georgia secoue la tête. Elles descendent les marches, Charlie derrière les deux femmes. La poursuiveuse relève un sourcil en voyant tout ce monde dans son salon, son teint devenant de plus en plus pâle. Que font des brigadiers chez elle ? Elle ne peut pas se permettre le moindre scandale, pas maintenant, pas à quelques semaines, sinon jours, des sélections européennes. Pour qui sont-ils ici ? Pire encore, qui sait qu'ils sont ici ?

Adriene la guide près de Pandora, qui a les bras croisés. Georgia déglutit, sachant pertinement que son amie était à deux doigts d'exploser. Ses mains quittent le confort de sa poche pour venir attraper le tissu de sa robe, tirant dessus comme une enfant cherchant à se faire pardonner. Elle a les yeux rouges, l'air blâfard, et aimerait juste comprendre ce qu'il se passe. Son regard trouve celui de Charlie, qui semble faire une grimace désabusée. Sourcils froncés, Georgia s'apprête à interroger les deux hommes, mais le plus grand des deux intervient déjà :

- Bon, mes demoiselles, j'imagine qu'on ne vient pas pour vos minois et que c'est à ce Monsieur qu'on doit le portoloin illégal ? À moins qu'une de vous ne soit ramenée de Roumanie, hmm ? gronde-t-il en dévisageant la peau pâle et les cheveux rouges d'Adriene.

Cette dernière claque de la langue, prête à rétorquer aussitôt, mais le brigadier ne lui laisse pas de temps, pointant la baguette vers Charlie Weasley :

- Monsieur, la trace d'un portoloin illégal utilisé dans la dernière vingtaine de minutes nous a mené jusqu'ici. La zone est cadrillée, des renforts peuvent être là dans la seconde d'un moindre geste de baguette, aussi vous serez bien aimable de collaborer efficacement. Vivez-vous ici ?

- Il ne vit pas là, non, répond à sa place Adriene, un sourcil moqueur haussé.

Georgia, évidemment, s'est sentie faiblir plus encore en entendant le discours du brigadier. Cet imbécile de dragonnier ! Oh, merlin, comment Charlie peut-il être aussi bête ! Venir chez elle, directement depuis un portoloin illégal ? Pourquoi même a-t-il un portoloin illégal ? Elle est riche, par tous les saints, elle lui en paie des milliers si ça lui chante ! Plutôt que de lui ramener les bloody coppers dans son salon ! Ses doigts se resserrent sur le vêtement de Pandora alors qu'elle fusille son bêta d'amant du regard. Bon sang, plus d'une semaine à l'ignorer, et il se décide à revenir en fanfare, évidemment. Qu-a-t-elle fait au bon dieu pour mériter ça ?

- Il va être dans de gros soucis ?, souffle-t-elle tout de même, le coeur serré, en se tournant vers le second brigadier, bien plus discret. Tu connais un avocat, toi, non ? rajoute Georgia en se tournant vers Pandora. Le gars dans les journaux, là, ton affaire de coalition, balbutie la jeune femme, le cerveau tournant à mille à l'heure.

Son regard se reporte à nouveau sur Charlie, cherchant à voir comment il se sent. Elle n'arrive pas à le lire, toutefois, les pensées trop dans tous les sens pour être un tant soi peu clairvoyante. Georgia ne voit que l'air goguenard du brigadier, trop heureux d'avoir enfin attrapé le merdeux, et la porte entrouverte, d'où n'importe quel paparazzi avait pu voir entrer deux brigadiers chez elle. Adriene, levant les yeux au ciel, souffle un "je viens d'arriver, je ne suis témoin de rien" avant de glisse derrière Pandora pour dévaler les marches vers le sous-sol, abandonnant purement et simplement la scène. Georgia pourrait laisser échapper un rire nerveux, si les autres n'étaient pas si tendus. Oh, bon sang, mais quelle journée. La poursuiveuse voulait simplement rentrer chez elle, après une journée trop longue, trop compliquée, et manger mille et une bêtises blottie dans les bras de ses colocs. Est-ce vraiment trop demander ?

1512 mots + 6h
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Ven 13 Nov - 11:42


C'est l'éclipse totale au dehors

@Georgia R. Harris
avec @P. Pandora Parkinson & @Damocles Slughorn en guests

23 mai 2004



A-t-elle ajouté quelque chose ?
Je n'en suis pas certain. La porte s'est ouverte avec tant d'énergie qu'elle s'en est accaparée mes sens, encore aux aguets de cette alarme retentissante. Même mes mains l'ont abandonnée, indécises, glissant sur sa joue pour une dernière caresse. Il faudrait descendre, donc, et le ton ressemble moins bien à une invitation qu'à un ordre exécutable sans délai. Une part de moi se braque à cette idée – qu'y a-t-il donc de si urgent que nous ne puissions pas terminer notre conversation ? Mais au vu de l'hostilité évidente d'Adriene comme de Pandora, l'une comme l'autre semblant s'être données le mot pour être aussi aimables que des détraqueurs à mon encontre… Sans doute vaut-il mieux lui emboîter le pas et remettre ce moment à plus tard.
Avant de me lever toutefois, je jette un coup d'œil à Georgia et mon cœur se serre. Elle semble si fragile, si désemparée… Merlin, comme je voudrais pouvoir la prendre dans mes bras, m'allonger avec elle, la serrer tout contre mon torse, lui caresser les cheveux en répétant encore et encore que je l'aime, que nous y arriverons, déposer mes lèvres sur son front et la serrer plus fort encore. Mais le temps nous manque. Déjà elle se lève, ma courageuse Georgia et tout ce que je peux faire, c'est glisser une main que j'espère forte dans le creux de son dos, comme un encouragement si vite dissipé par la poigne implacable de sa colocataire qui l'attire à elle pour descendre le second escalier.
Tout ce que je peux faire, c'est la regarder. Georgia vacillant un rien sur les marches. Georgia, les mains enfoncées dans ce pull immense, indubitablement masculin, sur lequel j'ai refusé de m'interroger. Georgia qui rejoint Pandora, s'agrippe à elle. Georgia, enfin, qui me fusille du regard à l'écho de cette voix qui résonne dans la pièce et me fait finalement tourner les yeux vers les nouveaux venus. Des Brigadiers.
Et merde.

Nom d'un petit dragon, ce foutu Portoloin a-t-il vraiment été repéré dès sa première utilisation ? Au temps pour nos précautions ! Il va falloir que je dise à Olivier de revoir ses BUSEs en matière de sortilèges de protection… Et les miens, par la même occasion. Cela dit, toute déception mise à part de voir ainsi notre stratagème réduit à néant, j'aime autant que cette histoire tombe dans mon chaudron plutôt que dans le sien. Même si l'instant n'aurait pu être moins opportun.
« Bah je pense qu'on va vous embarquer au Ministère, alors. Histoire de ne pas déranger plus longtemps ces demoiselles. » Dans un geste d'apaisement, je lève doucement les paumes à l'adresse des Brigadiers, le ton conciliant pour répéter les dires d'Adriene, déjà disparue vers ce qui doit être le sous-sol « Je ne vis pas ici, en effet, et ce Portoloin était bien le mien. Je vous accompagne, accordez-moi seulement une minute. » Sans leur concéder davantage d'attention, je me dirige tout droit vers Georgia dont je reprends délicatement les mains dans les miens, au grand damne sans doute de Pandora, qui m'espèrerait hors de chez elle au plus vite. « Georgia, écoute-moi… » « Non, mais ça va aller, là ? Vous croyez qu'on a que ça à foutre ? On vous embarque. Sans attendre. » 

Mes yeux se ferment sur un profond soupir. Les prémisses de colère ressentis tout à l'heure reviennent de plus belle. Du bout des doigts, je frôle le cuir de mon blouson, cherchant à discerner la bosse caractéristique de ma baguette rangée dans sa poche intérieure – jamais dans celles du pantalon, s'il y a une leçon que j'ai retenu de Fol-Œil, c'est bien celle-ci ! Sa présence me rassure, sans que j'ai l'intention de m'en servir. N'est pas Dumbledore qui veut, Percy m'a tant de fois raconté cette scène, sa disparition au nez et à la barbe d'une délégation d'aurors que j'ai l'impression d'y avoir assisté… Mais ici, tenter de résister serait absurde, d'autant que je me sais coupable. Je les accompagnerai au Ministère sans rechigner, puisqu'il le faut. Mais toute bonne volonté à ses limites. Par la barbe de Godric, je n'ai pas survécu à une guerre, aux missions de l'Ordre, à la Bataille de Poudlard et aux crocs de nos dragons pour accepter d'être traité en dangereux criminel pour un motif aussi absurde qu'un Portoloin illégal – que je serai d'ailleurs allé faire référencer s'il était autorisé d'en installer entre pays !
Ma voix gronde en réponse, se fait plus rauque. « J'ai dit une minute, Brigadier. Je n'ai pas l'intention d'opposer de résistance, et je vous suivrai sans faire d'histoire. Dans une minute. » Je n'ai pas daigné tourner le regard vers lui, trop entier concentré sur Georgia dont les mains tremblent entre les miennes, mais je n'en discerne pas moins un mouvement dans mon champ de vision qui me fait tourner la tête aussitôt arrêté par la main de son collègue. Je remercie ce dernier d'un bref hochement de tête avant d'en revenir à ma jolie Poursuiveuse qui tremble comme un parchemin.

Il va falloir couper court, avant que leur patience ne s'érode, aussi je me lance, dans un murmure hâtif qu'elle seule – et Pandora, peut-être – peut entendre. « Je suis désolé pour ça… Et pour le reste. Je ne voulais pas te laisser une journée de plus sans nouvelles et… Enfin, quoi qu'il en soit, tout ira bien, d'accord ? Tout ira bien. On va trouver comment gérer ça, on va s'en sortir. Ensemble. Pour le moment, il va falloir que j'y aille… Mais je reviens te voir dès que cette histoire est réglée. Ici, au stade, ailleurs, comme tu préfères. On y arrivera, c'est promis. » Je crois – j'espère – lire un assentiment dans son regard, avant de la serrer dans mes bras, chuchotant un dernier « Je t'aime. » à son oreille, abandonnant une dernière caresse le long de sa joue avant de me tourner vers les Brigadiers. « Je vous suis, messieurs. » Je leur emboîte le pas pour franchir le seuil, avant que leur transplanage d'escorte ne m'emmène tout droit au Ministère, pour une longue nuit dans les bureaux de la Justice Magique.
Longue et bien moins douce que celle que j'espérais passer ce soir.


RP TERMINÉ

Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Ven 13 Nov - 22:41
Intervention MJJUGEMENT DE CHARLIE
échec de justesse | @Charles Weasley était pourtant un homme patient. Devant un brigadier aussi lent que Grint, toutefois, il devenait parfois compliqué de préserver toutes ses bonnes manières. Il n'avait pas le choix, cependant, et n'eut pas plus le droit de dire quoique ce soit quand on lui posa les fesses dans une cellule du Ministère, en attendant que l'avocat assigné d'office n'arrive.

Christopher Waltz était un homme tout ce qu'il y a de plus commun, les cheveux grisonnant, la moustache fine, et les lunettes au bout du nez. Il se tenait bien droit, et hochait la tête à chaque mot que disait Charlie. L'affaire serait vite expédiée, de toutes les façons, jugeait Waltz. Weasley en était à sa première offense, il n'avait commis pour seul crime que d'avoir activé un portoloin non-déclaré, venait pour raison touristique — il rajouterait la valeur sentimentale selon le juge choisi pour l'affaire, car cela ne prendrait pas sur Mlle Brown, vous comprenez Mr. Weasley ? — et n'avait aucun antécédant. Non, aucun, car il s'agissait après tout d'un homme exemplaire, travaillant dans la même réserve depuis plus de dix ans, représentant même son secteur dans le monde entier. Et puis, n'oubliez pas, messieurs mesdames les jurés, il est après tout de la famille Weasley, et nous ne pouvons tout de même pas concevoir qu'un proche de notre cher Ministre serait à la tête d'un réseau de trafics de portoloins, enfin bon !

Peut-être était-ce la passion de Waltz, le bon sens de son argumentaire, ou la bonhommie des juges, le cas Weasley fut bien vite expédié. Le lendemain matin, dès 9H30, Charlie pouvait signer ses papiers de décharge. L'audience, en petit comité avec le juge et son avocat, n'avait pas nécessité de mener l'affaire plus haut en justice. Après tout, comme le répétait si bien Waltz, Charlie était un homme exemplaire.

- Vous vous en sortez bien, vous voyez ? Vous pourrez effectuer le paiement de votre amende par prélèvement direct en signant ce papier, que nous enverrons à Gringotts ou la banque de votre choix. Ce sera 400 mornilles, tout rond. Et pour les travaux d'intérêt général, ma foi, vous disposez de trois mois pour déclarer vos 20 heures au Ministère.

Il lui tendit alors un petit flyer, où s'affichaient notamment les noms d'une dizaine d'associations pratiquant la thérapie animale sur les rescapés de guerre, ou les réserves en besoin de main fortes.

- N'oubliez pas, vous pouvez aussi comptabiliser votre présence à des congrès magizoologistes en tant que représentant britannique comme heures d'utilité publique. Vous trouverez bien un créneau pour les effectuer, hmm ? Et, évidemment, pas de récidive ! Achetez-vous donc un portoloin officiel, Monsieur Weasley.

Sur cette douce réprimande, Christopher Waltz serra la main de Charlie. Et maintenant, dossier numéro 73746, défense d'un trafiquant de botrucs. Passionnant !

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