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Nightcall - Aliénor S. MacMillan
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Ven 21 Aoû - 9:55
🌢 Nightcall
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2004,
Couloir de l'hopital Sainte-Mangouste en direction du secrétariat,
Pour quelques dossiers de psychomagie sous une musique de circonstance,
(Faim qui titille - 7/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

La dernière séance avait été éprouvante, tant pour le patient que pour le vampire. Le sujet qu'ils avaient abordé était douloureux et, malgré tout l'effort qu'ils mettaient conjointement à détricoter les nœuds du problème actuel, la souffrance engendrée était déchirante. La plaie psychologique était encore à vif, plus de quinze ans après les faits. Peut-être que le sorcier n'avait jamais fait le deuil, finalement, et que d'évoquer toutes les violentes émotions qui couraient sous la surface calme de son visage … Oui, c'est cela, son interlocuteur était fragilisé. Tremblant. En proie au chaos des souvenirs, des regrets et des 'et si'.

Une fois n'est pas coutume, l'immortel avait décidé d'évoquer ses capacités particulières. Son patient le connaissait depuis plusieurs mois et ils se voyaient environ une fois par semaine. Ils étaient dans un cadre thérapeutique rassurant et maîtrisé. Certes, Henry ne s'était pas préparé à cette éventualité – utiliser ses pouvoirs – pour leur rencontre du jour. Il s'était légèrement fourvoyé.

Alors, oui, il avait proposé au sorcier de l'apaiser pour qu'il puisse retrouver un niveau d'anxiété acceptable au moment de quitter le cabinet. Évitant, ainsi, de malheureux accidents en chemin par faute d'inattention et de troubles déchirants. L'hésitation avait été palpable pendant d'interminables secondes : jusqu'à une acceptation orale suffisamment nette pour qu'il ne puisse pas en douter davantage.

Le vampire avait alors usé de son propre sang et de son troisième œil.

Maintenant ? Il se sentait épuisé, à juste titre, et aussi légèrement affamé. Ce n'était pas une bonne chose et il en avait bien conscience. Il avait mal anticipé ses séances du jour et, surtout, il avait souhaité trop bien faire. Sauf qu'il ne s'était pas initialement nourri en conséquence. Un rapide regard vers la flasque enchantée, dissimulée au-dessus du cœur – inerte –  à l'intérieur de sa veste lie de vin et assez peu remplie, lui indiqua qu'elle servirait surtout en cas d'urgence. La prendre maintenant ne lui offrait aucune garantie, si ce n'est de la frustration de ne pas en tirer assez. Mieux valait la sortir au moment opportun. Probablement qu'un soupir lasse et frustré lui aurait échappé en présence d'un souffle régulier. Il devait encore se rendre à Sainte-Mangouste pour des papiers – Uriel n'étant pas disponible cette nuit – ce qui ne le rassurait pas plus.

Pourtant il le fit, espérant régler l'affaire rapidement en y incluant le moins de risque possible. Fondamentalement, ce n'était pas très responsable de sa part, même s'il se contrôlait encore. La faim titillait néanmoins le fond de sa gorge. D'un pas mesuré, trahissant une langueur propre à sa condition, il était entré par la porte qu'on lui avait indiqué il y a des semaines de cela. Une entrée très secondaire, loin de l'agitation et de l'hémoglobine. Il n'était question que d'un dossier à rendre et d'un dossier à prendre au secrétariat, en prévision des séances de la nuit prochaine. Malheureusement, le printemps à venir commençait déjà à lui voler de précieuses minutes. Il n'avait pas le choix de le faire maintenant, au risque de chambouler son programme des prochaines nuitées et surtout sa visite chez Andreja.

Et s'il ne se rendait pas chez Andreja … Il ne pourrait pas remplir sa flasque. Ce serait pire.

Il devait rester concentré. Il s'enfonça dans un couloir, documents serrés sous le bras, jusqu'à apercevoir une silhouette non loin. Au pire, un chaperon de fortune ferait l'affaire. Il n'était question que d'une dizaine de minutes. Objectivement, dix minutes, ce n'était rien. Mais il s'effrayait tellement de céder ou de manquer de maîtrise. La Bête était si aisément dangereuse. « Mes excuses et bonsoir à vous. » Sa voix, plus calme et maniérée qu'il ne l'était réellement à cet instant, avait soudainement troublé la quiétude des lieux.
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Ven 21 Aoû - 22:11

Nightcall ft. @Henry Milford

C’est ta semaine de nuit. T’as jamais trop aimé ça, le travail nocturne. Faut changer de rythme, l’ambiance est pas la même, c’est souvent beaucoup plus calme. C’est en journée que la majorité des accidents se passent, en général, la nuit, tout le monde dort. Bien sûr, il y a des exceptions, comme l’espèce de pingouin qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de faire la chasse au doxy dans sa maison sans antidote à porter de main, et en visant aussi bien qu’un stormtrooper. Autant dire que quand il s’est pointé avec des morsures un peu partout, dont des endroits assez improbables, il faisait pas trop le malin. Et tu ne t’es pas gêné pour le sermonner sur son imprudence. Au moins, il aura appris la leçon. L’air de rien, c’est pas agréable comme morsure, et quand y’en a plusieurs, ça peut devenir dangereux. Heureusement pour lui, il a rappliqué bien vite à l’hôpital.

Mais en dehors de cet énergumène, la nuit s’annonce plutôt calme. T’as déjà fait le tour de tes patients, assez peu nombreux à l’heure actuelle - trois au total, un qui s’est fait attaquer par un hippogriffe, une réaction allergique à une piqûre de Billywig, et une inhalation de gaz de Horglup. Que des blessures évitables, si les gens prenaient un peu la peine de se renseigner avant de s’approcher de créatures magiques. Toujours est-il que par chance pour eux, ce sont des choses qui se soignent, assez facilement au demeurant, et ils seront sur pieds d’ici un jour ou deux.

Toi, en attendant, il faut que tu t’occupes. T’as quelques dossier à remplir, et un article à terminer. Les premiers sont éclusés en l’espace d’une petite demi-heure. L’article, en revanche, c’est plus pointu. D’autant plus que tu commences à t’endormir sur ton parchemin, ce qui n’arrange pas tes affaires. Jusqu’à présent, t’as jamais eu de problème à rester éveillée la nuit lorsque tu est en service. Mais depuis quelques semaines, ça devient un parcours du combattant. Est-ce l’âge, est-ce la grossesse ? Sans doute un peu des deux. Le fait que t’ais plus de mal à dormir, de manière générale, ne fait rien pour aider. Il existe bien des potions, qui pourrait soit t’aider à dormir, soit t’aider à rester éveillée la nuit, mais dans ton état, c’est plutôt déconseillé. Les joies d’être enceinte. T’avais oublié, tiens, à quel point c’était contraignant. Et puis, t’avais quinze ans de moins la dernière fois, ça joue.

Après une énième rature due à ton incapacité à tenir ta plume correctement, tu décides de bouger un peu. Te dégourdir les pattes en attendant ce moment où la fatigue va se résorber, comme à chaque fois. Les dossiers que tu as remplis juste avant sont une excuse parfaite. Après tout, ils ne vont pas se rendre tout seuls au secrétariat. Bien sûr, il y aurait toujours la possibilité de les ensorceler pour que justement, ils y aillent tout seuls, mais en l’occurrence, c’est pas le but. Dossiers sous le bras, tu te diriges d’un pas tranquille vers ta destination, quand une voix s’élève près de toi, te faisant sursauter. « Mes excuses et bonsoir à vous. » N’ayant pas pu te retenir de faire un bond, une partie de tes dossiers t’ont echappé pour venir s’écraser sur le lino. “La vache, la trouille !” Tu n’as pas pu t’empêcher de t’exclamer, avant de te reprendre. “Bonsoir ! Désolée, vous m’avez effrayée, je n’avais vu personne dans le couloir.” Tu te penches pour ramasser ce qui est tombé, dans l’espoir que les battements de ton coeur redeviennent à peu près normaux rapidement. “Est-ce que je peux vous aider ?”
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Sam 22 Aoû - 11:20
🌢 Nightcall
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2004,
Couloir de l'hopital Sainte-Mangouste en direction du secrétariat,
En compagnie de @Aliénor S. MacMillan,
Pour quelques dossiers de psychomagie sous une musique de circonstance,
(Faim qui titille - 7/14 Jauge de Rötschreck)

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Le vampire profita de ce petit intervalle de temps pour se rapprocher encore de quelques pas aériens et discrets, qui témoignaient silencieusement de sa nature légèrement intemporelle. Insaisissable, en apparence, dans le flot des événements. Semblable, même, à ces fantômes évanescents dont on ne percevait plus tellement la présence par faute de mutisme en périphérie du champ de vision.

À la seconde où il vit la silhouette – la sorcière, plus exactement – sursauter, l'immortel se surprit lui-même par sa furtivité imprévue. Il s'interrogea sur l'instant, en quelques infimes secondes qui n'avaient pas de prise sur lui, sur sa trop grande concentration. Et sur l'éventualité, très incertaine, qu'il finisse effectivement par devenir un spectre à force de passer entre les mailles pourtant si resserrées de Chronos.

Quelque part, il était déjà un revenant. Un maudit. On ne pouvait pas cumuler deux damnations devant l’Éternel. Pas vrai ?

Le moment suivant, des dossiers volèrent – tout du moins quelques uns – dans le couloir sous la stupéfaction générale. Henry n'avait pas besoin de se concentrer pour deviner les émotions qui vibraient dans l'espace autour d'eux. L'instinct de survie s'était montré réactif, instillant de la peur et de l'adrénaline au creux du cœur battant de la femme non loin. Une réaction somme toute logique, compte tenu de l'heure et du silence de sa propre présence. De son vivant, il n'aurait pas été plus vaillant à la place de sa rencontre nocturne.

La vache, la trouille. La formulation était amusante à entendre. Il s'était attendu à des références plus cocasses : un demiguise en tête. Mais l'image qui s'imposait désormais à lui, sous la forme d'un bovin aux sabots couverts d'une mousse anti-bruit, avait ce petit quelque chose de désopilant. Après la frayeur, l'amusement était une bonne manière de réduire l'anxiété et l'inconfort de la situation. Non, vraiment, il y avait bien assez de place pour une vache de plus dans ce couloir.

Les sourcils du vampire commencèrent à s'arquer délicatement, trahissant une excuse d'abord silencieuse. Vous m'avez effrayée. Effectivement. Il comprenait la politesse derrière le regret formulé en première intention, sans pour autant être à l'aise avec cette idée que son interlocutrice soit en faute. À dire vrai, elle était plutôt la victime accidentelle de ses déplacements feutrés. Ne fréquentant peu – voire pas, honnêtement – de vivants en dehors du cadre professionnel, Henry en oubliait toutes les subtilités de l'existence et leurs limites.

En la voyant se pencher pour récupérer ses affaires éparpillées au sol, le vampire ne parvint pas à se retenir. Il vint lui porter secours dans sa quête de papiers, tel qu'il l'aurait fait pour n'importe qui d'autre. Il aurait été détestable, de sa part, de ne pas réagir et de la laisser se débrouiller. Seulement, en se rapprochant, ses sens redoublèrent d'intérêt à son grand désespoir. Les échos emballés du cœur arrivèrent à sa conscience et la soif, tapie dans l'ombre, revint titiller ses pensées. Mordillant d'un appétit dangereux le fond de sa gorge, infiniment sèche maintenant qu'il y songeait. Se concentrer : il devait se concentrer sur les dossiers. Ses mains gantées, dissimulant le froid de sa chair, aidèrent à assembler les pages et documents.

Ce n'était pas une tâche aisée, surtout quand les yeux pâles de l'immortel remontèrent du sol vers le le visage de la sorcière. La Bête rôdait, vive et intéressée, dans l'attente du moindre écart de sa part. Il ferait tout son possible pour ne pas lui en laisser le loisir, surtout qu'il avait déjà connu des faims plus exécrables à endurer. « Je suis vraiment navré, je ne souhaitais pas vous faire peur. » Déjà, il pouvait se raccrocher à leur temporalité en remettant les événements dans l'ordre. C'était sa faute à lui. Il ne pouvait que s'absoudre sincèrement. « Je crois avoir besoin de votre aide, effectivement, si vous avez quelques minutes. » Faute de pouvoir soupirer – il ne respirait pas – ou de vouloir se forcer à le faire, Henry se pinça brièvement les lèvres d'une gêne évidente. « Je dois remettre un dossier traité aujourd'hui au secrétariat des pathologies de psychomagie et, dans le même temps, retirer celui que je dois compulser pour demain. Je n'ai pas l'habitude de venir ici, surtout seul. Est-ce que vous pourriez m'accompagner ? » Il marqua une pause, son visage très pâle reprenant une expression plus quiète. « Permettez-moi de m'identifier, pour vous rassurer. Je suis le docteur Milford, psychomage. Je crois que mon nom est renseigné dans le service concerné, j'interviens en renfort de manière sporadique dans l'établissement. »
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Mer 26 Aoû - 15:55

Nightcall ft. @Henry Milford

Encore heureux, qu’il ne voulait pas te faire peur. Ce genre de blagues à tendance à te mettre de travers, surtout au milieu de la nuit. La dernière fois que quelqu’un a essayé - l’ex de ta soeur, à une réunion de famille - il s’est pris ton poing dans la tronche. Heureusement, dans le cas présent, t’es pas en état de frapper qui que ce soit, et t’as tendance à éviter les sorts violents au boulot. “Y’a pas de mal, j’ai tellement pas l’habitude de croiser du monde que je ne fais plus vraiment attention.” Si on ajoute à ça ta fatigue, c’est sûr que tu risquais pas de remarquer quoi que ce soit. D’ordinaire, tes sens sont bien plus affutés. Il faut dire aussi que l’homme a fait montre d’une furtivité peu commune. Dans ces grands couloirs déserts, le moindre pas résonne, et pourtant, tu n’as rien entendu. Au moins, tu es parfaitement réveillée maintenant. La surprise, en mettant tous tes sens en alerte, a permis à ton cerveau de se sortir de la torpeur dans laquelle il s’enfonçait inexorablement. Tu aurais préféré une méthode plus douce, sans aucun doute, mais tu ne peux nier que ça a été efficace. Pendant qu’il t’aide à ramasser, tu en profite pour jeter un oeil sur la cause de tout ça. Son visage pâle t’es parfaitement inconnu. T’en croises du monde ici, et tu as une assez bonne mémoire visuelle, mais lui, tu ne l’as jamais vu. Il n’a pas l’air bien méchant, au contraire, ce qui te rassure un peu. Théoriquement, il y a peu de chances de tomber sur un psychopathe dans les couloirs de l’hôpital, mais on ne sait jamais.

Sa manière de s’exprimer semble un peu désuète, mais il reste parfaitement aimable en te demandant de l’aider. “Alors là, le temps, ce n’est pas ce qui me manque à cette heure-ci, je devrais pouvoir vous accorder un peu de temps, si ce dont vous avez besoin est à ma portée.” Surtout si ça peut te permettre de te changer un peu les idées et d’éviter de retomber dans la fatigue. Une fois les dossiers ramassés - heureusement, tu n’as pas eu trop de mal à les remettre dans l’ordre - tu te relèves, histoire de retrouver une posture à peu près digne. C’est pas que l’idée d’être à quatre pattes par terre en présence d’un inconnu te rebute, mais tout de même … pas au travail ! Enfin, passons. “Le service des pathologies de psychomagie ? Ca ne me fait pas un gros détour, je peux vous accompagner sans soucis. J’allais justement déposer des dossiers au secrétariat de mon service.” C’est pas un coin où tu te rends souvent, les deux domaines étant très distinct, mais tu as déjà eu l’occasion, à une ou deux reprises, de travailler avec eux. Te rendant compte que tu ignore encore l’identité de ton interlocuteur - à priori pas un de tes collègues, vu qu’il n’a pas l’habitude des lieux ; ou alors un nouveau peut-être, il a parlé de dossiers - tu t'apprêtes à lui demander qui il est (on ne sait jamais, ça peut servir). Mais avant même que la question ne passe tes lèvres, il y répond. Ca explique effectivement que tu ne l’ai jamais vu. Le nom t’es vaguement familier, t’as du le voir passer dans une note d’information ou quelque chose du style. “Enchanté M. Milford. Aliénor MacMillan, guérisseur en chef du service des blessures magiques par créatures vivantes.” Pfiou, c’est long comme titre. Limite pompeux. Au moins ça a le mérite d’expliquer clairement quel est ton métier. “J’ignorais que les psychomages travaillent de nuit également … Vous dites que vous ne venez pas souvent ici, ça fait longtemps que vous donnez un coup de main ici ?”
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Ven 28 Aoû - 11:24
🌢 Nightcall
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2004,
Couloir de l'hopital Sainte-Mangouste en direction du secrétariat,
En compagnie de @Aliénor S. MacMillan,
Pour quelques dossiers de psychomagie sous une musique de circonstance,
(Faim qui titille - 7/14 Jauge de Rötschreck)

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Y'a pas de mal. Il songea, brièvement, que cette constatation était un peu fragile. Elle ne mentait pas, heureusement : mais elle était aveugle au danger qu'il représentait. Celle liée à sa nature, certes, mais surtout à sa faim actuelle. Elle n'était pas si terrible – il le remarquait une nouvelle fois, bien calmement – et pourtant il s'en défiait avec toutes les précautions du monde. La moindre faille pouvait toujours être exploitée par cette Bête sauvage et violente qui l'habitait.

Loin de l'apparence savamment lissée qui le caractérisait. Une raison de plus de ne pas se faire confiance.

Henry dirigea son pâle regard ailleurs, cherchant à distraire la soif qui roulait au fond de sa gorge. Il porta alors son attention vers les murs simples et immaculés, par exemple, ou encore vers le couloir désert. Tout en continuant à l'aider. C'est vrai qu'il y avait peu de monde à cette heure tardive. Ni un seul bruit notable, si ce n'était la respiration de la sorcière à côté de lui. Et il l'entendait très précisément, d'ailleurs, sans avoir besoin de se concentrer tant lui-même était d'un silence de mort. Sans surprise.

Le temps, ce n'est pas ce qui me manque à cette heure-ci. Alors que ses yeux s'étaient accrochés à un tableau stipulant les mesures d'urgence, au loin, cette remarque le troubla légèrement. Dans la bouche d'une vivante, il la trouvait étrangement déconcertante. Oh, il se fit violence pour ne pas sourire de gêne et trahir un peu plus de sa particularité désobligeante. Ni dévoiler davantage la douce amertume qui étreignait ses pensées. Il avait bien l'éternité, techniquement, pour trouver ce service. Mais ce n'était pas un point très plaisant à vivre et encore moins à raconter.

On démarrait mieux une conversation en discutant des urgences cocasses du jour plutôt que de l'immortalité.

Un mouvement proche lui fit comprendre qu'ils étaient arrivés au bout de leur récupération de papiers. Le vampire attendit sagement que son interlocutrice fut relevée pour faire de même. Il en profita même pour épousseter soigneusement ses mains gantées. Non pas que le sol était sale et poussiéreux – c'était plutôt tout le contraire, il s'agissait de Sainte-Mangouste ! – mais une certaine nervosité subsistait dans ses nerfs.

Il devait impérativement rationaliser. D'une voix lente, quoiqu'un peu tendue, il lui adressa quelques mots : « Je vous remercie, c'est aimable de m'aider. » L'anxiété était une fausse alliée dans cette situation, il le savait parfaitement. D'autant plus qu'il avait vraiment géré des instants plus délicats que celui-ci. Il était en capacité de tenir les dix prochaines minutes. Et même bien davantage, puisqu'il n'était ni blessé ni complètement affamé. Alors pourquoi se sentait-il cerné par la crainte d'échouer ?

Peut-être car ils étaient seuls, justement, dans un couloir inconnu, silencieux et perdu dans la nuit. Peut-être, également, car il existait un risque, même infime et contrôlé, de céder à l'ignominie contre laquelle il luttait depuis des décennies. Peut-être, finalement, car elle était blonde et qu'elle rappelait probablement Rosalie à son inconscient.

Indubitablement, il était fatigué. Par réflexe, l'une de ses mains vint frotter le haut de son nez puis l'arcade sourcilière droite. Cherchant sans doute un moyen de se concentrer sur sa tâche première. Le service des pathologies de psychomagie. Henry s'accroche à la voix de sa rencontre nocturne. Il acquiesça, reconnaissant, à ses propos suivants. Ils gonflaient et occupaient l'air aux alentours en une conversation somme toute saine et rassurante. Guérisseur en chef du service des blessures magiques par créature vivantes. Oh. L'information lui donna suffisamment à réfléchir pour qu'il retrouva soudain contenance. « De même, je suis enchanté madame MacMillan. » Elle était guérisseuse en chef. La tension dans sa chair diminua nettement, tant il se sentait soulagé d'apprendre qu'elle était en position de force par rapport à lui. « Permettez-moi une petite interrogation, par manque d'habitude : puis-je vous appeler madame la guérisseuse en cheffe ? Ou préférez-vous l'intégralité du titre ? » Si jamais le pire devait arriver, elle serait capable de réagir. N'est-ce pas ? Il devait y croire. Cette éventualité l'apaisait tout autant qu'elle agaçait la Bête. « Quant à moi, je viens prêter main forte à l’hôpital depuis février de cette année. Comme vous pouvez le deviner, je ne suis pas présent depuis très longtemps et je travaille majoritairement dans mon cabinet plutôt qu'ici. »

L'immortel s'autorisa un rapide coup d’œil vers le visage de ladite Aliénor. « Et, à ma connaissance, je dois bien être le seul à travailler continuellement de nuit. Cela dit, je crois savoir que certains confrères effectuent très ponctuellement des permanences nocturnes. » Il se tut un instant, hésitant. « On ne sait jamais ce qu'il peut arriver aujourd'hui, malheureusement, et il est bon d'avoir des psychomages à portée de main au cas où. » Puis il resserra ses propres documents sous son bras. « Le monde ne nous facilite pas la tâche, hélas. Vous le savez aussi bien que moi. Quoi qu'il en soit, je vous laisse ouvrir la marche. Vous semblez à l'aise ici, vous y travaillez depuis plusieurs années ? »
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Sam 29 Aoû - 19:46

Nightcall ft. @Henry Milford


Vos échanges transpercent le silence qui régnait dans le long couloir. C’est tout juste si vos paroles ne résonnent pas contre les murs blanc, ornés de rares tableaux, dont les protagonistes sont pour la plupart endormis. Au loin, on peut entendre le faible écho de pas venus d’un autre couloir. Sans doute quelqu’un qui, comme toi, cherche à s’occuper l’esprit en attendant d’avoir quelque chose à faire. C’est moche à dire, mais les soirées comme ça, ou le calme est de mise, tu en viens presque à espérer que quelqu’un va se blesser, histoire qu’il y ai un peu d’action. Mais c’est rarement comme ça que ça marche. Alors tu te contentes d’une rencontre fortuite avec un “collègue” encore inconnu, pour meubler ta nuit. Collègue fort sympathique au demeurant, bien qu’il y ait quelque chose chez lui qui t’interpelle, sans que tu parvienne à savoir quoi.

Lorsqu’il te remercie de ton amabilité, tu retiens un sourire. C’est assez rare que les gens te qualifie d’aimable. Oh, tu n’es pas désagréable, loin s’en faut, mais tu as un côté distant qui font que les gens te trouve froide. Polie, oui, mais pas nécessairement aimable. Il faut croire qu’il y a des exceptions. “Je vous en prie, je ne vais tout de même pas vous laisser errer dans ses couloirs pour le reste de la nuit.” Tu te rappelles à tes débuts, combien il avait été difficile d’apprendre à se repérer dans ce grand bâtiment. Tu ne souhaites ça à personne. La question qu’il te pose ensuite te prends par surprise, et manque de te faire éclater de rire. Personne encore ne lui avait demandé cela, ça paraît tellement … désuet. “Ouh là, personne ne m’appelle comme ça, ça serait bien trop long ! Mme MacMillan, ça suffit amplement. Voir même simplement mon prénom, c’est un privilège que j’accorde généralement à me collègues, et il semble donc que vous en fassiez partie.” Tu t’y es habitué, à force, mais au début, te faire appeler Mme MacMillan, ça te faisait bizarre. C’est comme ça que tout le monde appelle ta mère, tu avais toujours l’impression que les gens s’adressaient à elle et non pas à toi.

Le fait qu’il ne travaille pour l’hôpital que depuis quelques semaines au plus expliquent aisément son ignorance des lieux, tout comme le fait que tu ne l’ai encore jamais croisé. Surtout s’il travaille toujours de nuit quand toi, ça t’arrive tout juste quelques jours par mois. “Vous avez raison, il peut se passer tellement de choses, les accidents ne s’arrêtent malheureusement pas lorsque la nuit tombe.” Ca serait bien trop simple … Et puis pour toi ça ne changerait rien, ça ne t’empêcherai pas de devoir travailler de nuit. Même sans nouveaux patients, il faut bien s’occuper de ceux qui sont déjà là. “Mais c’est bon à savoir, pour le cas hypothétique où un de mes patients auraient besoin d’un psychomage au milieu de la nuit.” Ce qui ne t’es encore jamais arrivé, mais ce n’est pas une possibilité si absurde que ça non plus. Après tout, certaines blessures causées par les créatures magiques sont du domaines de l’esprit plus que du corps …

Après une ultime vérification, histoire de t’assurer que tous les documents ont biens retrouvé leur place dans leur dossier d’origine, et que ton interlocuteur t’ait fait signe de passer devant, tu reprends le chemin que tu suivais au départ. “Oh oui, je fais partie des anciennes ici ! En comptant mon apprentissage, ça fait plus de vingt ans que je travaille ici.” Merlin que le temps file! Et il s’en est passé des choses depuis tes débuts. Mais tu préfères ne pas trop y penser, surtout au milieu de la nuit, alors tu poursuis la conversation. “Si je peux me permettre de vous demander, qu’est ce qui vous a poussé à venir donner un coup de main ici ? J’imagine que vous devez déjà avoir bien de quoi faire avec votre cabinet …”

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Mar 1 Sep - 19:09
🌢 Nightcall
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2004,
Couloir de l'hopital Sainte-Mangouste en direction du secrétariat,
En compagnie de @Aliénor S. MacMillan,
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Je ne vais tout de même pas vous laisser errer dans ses couloirs pour le reste de la nuit. L'idée de rester coincé ici jusqu'à l'aube ne l'enchantait pas particulièrement. Outre la problématique de l'astre solaire, ce dernier étant d'ailleurs fort satisfait de retrouver des auspices printanières, il y avait toujours cette autre terrible préoccupation. La faim. Non, définitivement, pour sa sécurité et surtout celle des autres, il avait tout intérêt à ne pas finir cloîtré dans les allées de Sainte-Mangouste.

L'affaire finirait sans doute dans les faits divers de la Gazette du Sorcier, avec nombre de détails glauques et déroutants. Rien que d'y songer Henry éprouva un haut-le-cœur émotionnel. Certes, il ne pouvait pas vraiment souffrir d'un si faible malaise physique – si ce n'était cette satanée soif – mais les réactions avaient parfois tendance à subsister de manière immatérielle chez les immortels. Comme un reliquat d'instinct fantomatique.

Bref, il était incommodé par cette éventualité sordide. Heureusement, la voix de sa blonde interlocutrice lui permit de rester concentré sur leur discussion. Elle se faisait donc appeler madame MacMillan. Maintenant qu'elle le soulignait, c'est vrai que l'intégralité de son titre pouvait représenter un certain effort à fournir. Aussi bien pour les patients que pour les collègues qu'ils avaient en commun. Pourtant, le vampire y voyait également une marque de respect nécessaire à prononcer. Si le titre en imposait, ce n'était pas sans raisons. La fonction de guérisseuse en cheffe impliquait des responsabilités, des connaissances et surtout des compétences clés pour gérer des situations variées.

Peut-être avait-il, effectivement, une vision un peu trop dépassée de leurs rôles respectifs. Probablement, aussi, qu'il s'était trop enfermé dans le sien à force d'être le docteur Milford plutôt que Henry.

Simplement mon prénom. « Aliénor, donc. » Il avait incliné le visage, avec politesse et douceur, pour renouveler ses remerciements silencieux. Quoi qu'il pourrait se passer, désormais, Aliénor serait en capacité de réagir. Elle pourrait le maîtriser. Il s'efforçait de s'en convaincre pour amoindrir l'anxiété qui roulait au creux de sa tête.

Oh, il ne devait pas lâcher sa concentration pour autant. Il restait, malgré toutes ses failles, la première barrière tangible contre la Bête. Il peut se passer tellement de choses. Sans doute qu'à cet instant, elle n'avait pas idée à quel point cette simple phrase résonnait violemment en Henry. Que ce soit vis-à-vis de sa nature vampirique ou des catastrophes extérieurs. Le psychomage songea, brièvement, qu'ils étaient obligés de rester perpétuellement sur leurs gardes. Ils ne savaient pas quand ils devraient faire face à une nouvelle escalade de violence – mais tout allait bien, n'est-ce pas, sous le gouvernement de Potter ? La guerre ne pouvait pas menacer de nouveau le Royaume-Uni, c'était impossible – et encore moins quand ils devraient cesser de tergiverser pour se dédier entièrement à autrui.

Exactement. La solitude ou l'ennui poussaient le vampire à de longues introspections, mais elles seraient vites reléguées au second plan dès qu'il faudrait agir. C'était le cœur de leur métier, même si lui et Aliénor agissaient désormais sur des pans différents. Connectés, néanmoins. « Effectivement, n'hésitez pas si vous avez besoin de mes compétences. Je suis là pour ça. » Et, même s'il préféra ne pas le préciser, il était presque toujours disponible. La faute à l'éternité.

L'immortel attendit quelques instants, pour laisser un peu d'avance à son interlocutrice, puis il lui emboîta sereinement le pas. Toujours aussi discret et aérien dans ses mouvements. Un peu tendu, également, au fond. Il n'était pas particulièrement à l'aise d'être dans le dos de la sorcière, ses yeux pâles glissant régulièrement vers ses cheveux blonds ou vers le profil de son visage. Elle était en position de force, ici. Pourquoi se sentait-il aussi prédateur, alors ? Il détestait cette pensée.

Je fais partie des anciennes ici. Il acquiesça de nouveau. Vingt ans que je travaille ici. À l'échelle d'une vie mortelle, deux décennies correspondaient à un magnifique chapitre. Mais que devait-il en penser, lui ? Que représentaient vingt ans pour quelqu'un qui en avait pas loin d'une centaine de plus, à cinq ans près ? Qu'avait-il fait, aussi, pendant tout ce temps ? Tandis qu'elle sauvait des vies à l’hôpital, même pendant la guerre ? Il se sentait étrangement mal à l'aise. La confiance qui l'avait renforcée auparavant s'étiola légèrement derrière la façade lisse et blafarde de ses traits.

Et il n'était pas au bout de ses surprises. Qu'est-ce qui vous a poussé à venir donner un coup de main ici ? De son vivant, Henry se serait étouffé de gêne. À présent, une grimace évidente déforma la ligne de ses lèvres. Il était clairement embarrassé. Plusieurs réponses se bousculaient au fond de sa gorge. Plusieurs vérités, aussi : il mentait mal, il n'aimait pas mentir et il n'avait pas le droit de mentir. Tant pis, il aurait aimé se voiler la face encore quelques secondes et être traité normalement. « Et bien, pour être honnête avec vous, Aliénor … J'ai attendu que les circonstances soient favorables, personnellement et professionnellement, pour profiter de la promulgation du nouveau codes des Êtres Magiques. » Il marqua une courte pause, toujours aussi troublé.

« Vous savez, celui sur lequel a travaillé madame Granger. » Les documents qu'il portait contre lui semblaient soudain peser l'équivalent d'un dragonnet. « Je n'avais pas le droit de travailler auprès des sorciers avant son application, du fait de ma nature vampirique. Et même après, je me suis senti obligé de préparer tout un dossier pour être accepté. Que ce soit pour avoir mon propre cabinet ou pour venir, effectivement, à Sainte-Mangouste. » D'un dragonnet très bien nourri par sa mère, plus exactement. « En voyant cette avancée, il y a deux ans, j'ai eu envie de me rendre utile au monde magique. Je pense que nous avons beaucoup à gagner, collectivement, en coopérant. De plus, je crois sincèrement que nous gagnerons à soigner notre société de ses maux en faisant preuve d'écoute et de bienveillance. »

Il se mordit les lèvres un instant avant de se reprendre, tentant vainement – et surtout très visiblement – de relancer la conversation. « Est-ce aussi votre amour des autres qui vous a dirigé vers la carrière de médicomage ? »
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Jeu 3 Sep - 16:27

Nightcall ft. @Henry Milford

Tu n’as pas eu souvent affaire à quelqu’un d’aussi impassible. D’ordinaire, la majorité des gens sont comme des livres ouverts : tout est inscrit sur leur visage. Les principales exceptions étant naturellement les occlumens les plus doués. Tu ignores si c’est le cas de ton interlocuteur, toujours est-il qu’il n’est pas très expressif. Si on ajoute à cela son parlé très propre et ses manières très polies, il est difficile de le cerner, ce qui te chicote un peu. Mais du reste, il est en tout point agréable, et la discussion est relativement aisée. “Puis-je me permettre de vous appeler Henry, ou préférez vous docteur Milford ?” Tu ne voudrais pas paraître présomptueuse ou impolie en employant son prénom si cela ne lui convient pas. La conversation semblait ralentir, mais ta dernière question n’a pas manqué de la relancer. Et de manière assez surprenante. Tu ne t’attendais franchement pas à voir le code des Êtres magiques débarquer dans la conversation.

Le nouveau code des Êtres magiques. Evidemment que tu vois de quoi il parle. Tu as suivi cette histoire avec grand intérêt, et un certain degré d’approbation. Ce changement de législation avait fait les gros titres pendant plusieurs jours après sa promulgation, et avait causé bien du remou dans la société sorcière. Toi t’étais plutôt pour, dans l’ensemble. Si dans ta vie tu as côtoyé de nombreuses créatures magiques, tu n’as pas beaucoup fréquenté d’êtres magiques, du moins pas de proche. Comme tout le monde, t’as croisé de gobelins, comme presque toutes les familles de sang purs, la tienne avait un elfe de maison quand tu étais plus jeune, tu as déjà apperçu des centaures … Sans être particulièrement militante, tu n’as jamais vraiment compris que les sorciers leur refuse un véritable statut. Bien entendu, tu conçois que les gens puisse craindre les vampires et les lycanthrope. Ce genre de peur est malheureusement ancré dans les esprits. De ton côté, les loups-garous, tu ne les crains pas vraiment. Tu en as déjà soigné suffisamment pour être passé outre ce genre de préjugés. Quant aux vampires, ma foi … tu n’en as jamais vu, ce qui contribue finalement à les rendre assez peu menaçant dans ton esprit.

“Oui, je vois …” Forcément, tu te doutes un peu de ce qui va suivre. Il ne faut pas être un génie pour comprendre que si cette loi l’a affecté personnellement, c’est que logiquement, il est directement concerné. Le fait qu’il soit vampire, en revanche, te laisse sans voix. En y repensant, tu aurais pu t’en douter, après tout, cela explique le fait qu’il ne travaille que la nuit. Mais il faut croire que ton cerveau est encore bien embrumé par le sommeil. “Eh bien …” Tu t’arrêtes un instant, ne sachant finalement pas trop quoi dire. “Je dois bien avouer que je ne m’attendais certainement pas à croiser un vampire aujourd’hui. Encore moins dans un hôpital, d’ailleurs.” C’est même la dernière créature que tu penserais voir dans un lieu ou le sang est finalement possiblement présent un peu partout, bien que sans doute moins que dans un établissement moldu. L’espace d’un instant, tu te demande si c’est véritablement une bonne idée, avant de te reprendre. Après tout, si la direction de l’hôpital a jugé bon de l’employer, c’est qu’il n’y a pas de risques. “Vous avez raison, il est idiot de se passer des talents ou de l’’expertise de quelqu’un en raison d’un quelconque sentiment de supériorité.”

Tu es d’ailleurs surprise qu’il t’ai avoué sa nature aussi rapidement, la loi est encore récente et les opinions difficile à changer. Mais avant que tu n’ai pu t’avancer sur ce terrain, il s’est empressé de changer de sujet, et pour le coup, son inconfort est assez visible. “D’une certaine manière, oui. Mais pour être exacte, c’est plutôt mon amour des créatures magiques que celui des humains.” Parce que si tu es parfaitement honnête, entre les humains et le animaux … Disons qu’à l’exception de quelques rares personnes, tu es plus à l’aise en présence d’animaux, qu’en présence d’autres personnes. Toi et les relations humaines, ça a toujours fait quinze, même si tu t’es amélioré depuis que tu travailles en contact permanent avec les gens. “J’ai longtemps pensé devenir magizoologiste, mais quand il a fallu choisir ma voie, j’ai ressenti le besoin d’une utilité plus … concrète, disons. Finalement, j’ai trouvé le moyen d’allier les deux, et ça me convient parfaitement.” Il t’arrive, parfois, de regretter ce choix, après une journée éprouvante, mais c’est rare, et ça ne dure jamais bien longtemps. La satisfaction que t’apporte ton métier contrebalance très vite ces vagues regrets. “Et donc, qu’est-ce qui vous a attiré vers la psychomagie ? Pour tout vous dire, c’est un domaine encore assez obscur pour moi …”

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Ven 4 Sep - 17:15
🌢 Nightcall
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2004,
Couloir de l'hopital Sainte-Mangouste en direction du secrétariat,
En compagnie de @Aliénor S. MacMillan,
Pour quelques dossiers de psychomagie sous une musique de circonstance,
(Faim qui titille - 7/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

« Oh, par souci d'équité entre nous, vous pouvez m'appeler Henry. » C'était étrange, d'ailleurs, puisque Henry existait peu voire pas dans ses occupations professionnelles. Le docteur Milford était tellement plus approprié. Tellement plus performant et dévoué en étant un outil pour le bien commun plutôt qu'un individu.

Oui, je vois- Il s'était préparé à plusieurs éventualités négatives. Plus par lassitude que par crainte, quoi qu'il s'en peinait de manière un peu surprenante. Probablement car il était agréable, pour une fois, d'être traité sans arrières pensées. Rares étaient les mortels à le faire, d'ailleurs. Ce qui expliquait son attachement envers eux, lorsqu'ils avaient l'occasion de dépasser ses appréhensions distantes. Jane en était un bon exemple, même si elle vivait malheureusement assez loin de Londres et que, surtout, elle avait eu le privilège de le connaître de son vivant.

Pourtant, la réaction de sa blonde interlocutrice prenait plutôt les couleurs de la tempérance. Cela le déstabilisa légèrement. Il s'était accommodé au rejet, au fil des décennies, jusqu'à même comprendre ce réflexe de survie face à un prédateur. À un autre terrifiant – et c'est ce qu'il était, dans le fond, un monstre – dont on pouvait difficilement prévoir les actes. Même s'il s'efforçait d'être doux et de ne jamais céder une once de terrain à la Bête … Il restait dangereux. Après tout, il suffisait d'une fois pour que l'équilibre bascule du contrôle à l'horreur.

Je ne m'attendais certainement pas à croiser un vampire aujourd'hui. Il était si gêné, derrière son maintien très droit et poli. Naturellement, il avait envie de s'excuser d'être présent. Son existence même était une aberration devant l’Éternel et les cycles paisibles de la vie. Les regrets se bloquèrent néanmoins dans sa gorge. Vous avez raison. Derrière la voix de la guérisseuse en cheffe, Henry semblait entendre celle de Lord Fawley. Lointaine mais assurée.

Il y avait du bon en lui, malgré tout, tant il cherchait à se dédier aux autres. Peut-être que tout n'était pas perdu.

Cet espoir injecta un peu de douceur dans ses pensées inquiètes. C'est plutôt mon amour des créatures magiques. Sa tentative de changer de sujet avait été une réussite, en dépit de l'évidence de son malaise. Peut-être qu'il y avait du bon, également, en Aliénor MacMillan. De la tolérance, plus exactement. « Oh, vous m'en voyez sincèrement surpris. » Un trait bien précieux en ces temps compliqués. « Cela dit, elles ont autant besoin d'amour que les êtres humains et magiques. Et c'est tout à votre honneur d'avoir autant d'empathie. » Le vampire n'exagérait pas l'impression qu'elle lui faisait. Bien au contraire, il se montrait d'une sincérité désarmante maintenant qu'il constatait que sa propre nature n'était pas tant sujet à détestation. Avec elle, en tout cas.

« Vous avez de quoi être fière, aujourd'hui, d'être parvenue à allier ces deux passions. La médicomagie et la magizoologie ne sont pas des domaines aisés à appréhender, encore moins à associer … Compte tenu des décennies que nous venons de traverser. » Il ne pouvait pas vraiment dire 'vivre', ce serait étrange pour lui. Quant à l'association de ces deux branches du vivant, il se questionnait maintenant en silence sur d'autres points. Est-ce qu'elle avait rencontré des difficultés, à s'intéresser aussi franchement aux créatures magiques ? La courte – mais insupportable – résurgence du Seigneur des Ténèbres avait dû être une période terrible.

Qu'est-ce qui vous a attiré vers la psychomagie ? « Pour rester totalement honnête avec vous, j'ai été médecin avant d'être psychomage. J'ai travaillé pour les moldus jusqu'au début des années vingt. Mon changement de nature m'a empêché de poursuivre cette voie. » Il se sentait obligé de préciser cette information avant de pouvoir réellement lui répondre. « À l'époque, je me fascinais déjà pour la complexité de l'esprit. Je me demandais... S'il était possible de rendre ce monde meilleur en aidant nos pairs à se sentir mieux. À s'aimer et à aimer les autres. » C'est vrai que de l'extérieur, on pourrait croire à du dépit : il n'en était pourtant rien. « Les premières années en tant que vampire, nous les vivons loin de toute société afin de ne représenter aucun danger. J'ai profité de ce temps pour me former à la psychomagie. Les décennies se sont écoulées, j'ai gagné en connaissance et en confiance. Techniquement, je ne peux plus faire d'actes médicaux qui impliqueraient du sang … Mais je voulais continuer à être un guérisseur. J'en suis un, de fait, mais j'aide mes patients à réparer leurs âmes plutôt que leurs chairs. C'est différent, mais je me sens utile et le fait d'être vampire m'aide à avoir du temps pour eux. »

Ce choix s'était révélé être le bon. Mais ses comparses immortels ne s'étaient pas tous engagés dans la bonne direction. Maintenant qu'il y réfléchissait, une question lui brûlait amèrement le fond de la conscience. « Permettez-moi une nouvelle interrogation, Aliénor. Comment était-ce, à Sainte-Mangouste, pendant la guerre ? Est-ce que... Des sorciers ont souffert de mes semblables ? »
CODAGE PAR AMATIS - 833 mots

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Dim 6 Sep - 16:12

Nightcall ft. @Henry Milford

Il a l’air surpris de ta réaction. Ce qui toi ne t’étonnes pas vraiment … Les sorciers ne sont pas connus pour être les personnes les plus ouvertes d’esprit, même si heureusement, les mentalités évoluent. Mais il n’empêche que de faire parti de ceux qui ont longtemps été considérés comme des parias et des dangers pour la société, ce n’est toujours pas simple à l’heure actuelle. Pourtant, tu as devant toi la preuve que cet ostracisme n’est basé que sur des préjugés erronés et malsains. Ca te désole, mais ne te surprends pas. Il faut du temps pour changer les mentalités. Il en est de même pour les créatures, d’ailleurs. “Elles ont autant besoin d'amour que les êtres humains et magiques” C’est exactement ça. “Tout à fait, et je désespère de le faire comprendre à mes concitoyens … Les idées reçues ont la peau dure” Tu n’est pas seule dans ce combat là, combat commencé il y a déjà bien longtemps par le fameux Norbert Dragonneau. On aurait pu croire qu’en près d’un siècle, ses idées auraient fait plus de chemin que ça … Mais puisque ce n’est pas le cas, il faut continuer sans relâche à essayer d’éduquer les sorciers.

Tu te surprends à rougir légèrement à ses compliments. Ce n’est pas souvent que quelqu’un réalise les difficultés de ton métier. Si toutes les branches de la médicomagie sont de fait complexes, il est vrai que la tienne l’est particulièrement, de par la nécessité de comprendre les êtres vivants à l’origine des blessures pour pouvoir les soigner. “Ce n’est pas simple, en effet, mais tellement passionnant ! Je pense que je ne m’en lasserai jamais.” Après tout, tu allie ta passion des créatures à ton besoin d’utilité, tout en ayant la possibilité de continuer à apprendre de nouvelles choses en permanence. Tu n’aurais pas pu rêver mieux, malgré les difficultés que cela engendre. Et quand il te parle de son parcours, tu ne peux t’empêcher de penser que pour lui non plus, ça n’a pas dû être évident. Et c’est particulièrement altruiste d’avoir tout fait pour pouvoir continuer son métier d’une manière ou d’une autre. “Je vous admire d’avoir choisi de continuer votre métier malgré tout, c’est très courageux, j’imagine que ça n’a pas toujours été évident pour vous non plus.”

Sa question suivante te plonge dans un tout autre univers. La guerre … Tu préfèrerais ne pas y repenser. Ce fut une période sombre et compliquée, pour toi comme pour beaucoup d’autres. Mais sa question est légitime, et tu ne vois pas de raison de ne pas lui répondre. “C’était … difficile. On a vu beaucoup de choses qu’on préférerait tous oublier, beaucoup de brutalité. Mais j’imagine que c’est l’une des caractéristiques de la guerre …” Ton regard se perds un instant dans le vide. Tu te souviens des heures passées à courir dans tous les sens, sans pouvoir prendre un instant de répit, de l’ambiance lourde et pesante, de la souffrance qui dégoulinait presque des murs, de toutes ces vies gâchées, de tout ceux que tu n’as pas pu sauver … Encore aujourd’hui, ça te hante parfois. “Je ne peux pas vous mentir, c’est arrivé. Mais sur l’ensemble des patients que j’ai eu pendant cette sombre période, ça ne représente qu’assez peu. D’autres créatures et êtres magiques ont été bien plus destructeurs que vos semblables …” Les lycanthropes, notamment, ont été beaucoup plus meurtriers. Bien entendu, tous n’étaient pas dans le camp du mal. Mais ils étaient nombreux, et menés par le plus sanguinaire d’entre eux, raison pour laquelle ils sont parvenus à faire des dégâts considérables. “Et en réalité, qu’on veuille l’admettre ou pas, les êtres magiques qui ont été les plus meurtriers pendant cette guerre, et bien, ce sont les sorciers, sans aucune comparaison possible.” On peut croire ce qu’on veut sur la dangerosité de ceux qui sont différents des sorciers lambda, ou des créatures magiques, mais les sorciers, ceux qui se croient tellement supérieurs en tout point, ne sont pas mieux. Ils sont même pires. “Je suppose que vous comptez parmi vos patients quelques personnes traumatisées par cette sombre période ?” Toi tu sais soigner la chair, le résultat est immédiat. Mais les blessures de l’âme sont sans doute plus longue à guérir. Si toi même tu en fait encore parfois des cauchemar, tu n’oses pas imaginer ce qu’il en est de ceux qui l’ont subi d’encore plus près.

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