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EVENT #17 | Serpents sifflent sur vos têtes
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Jeu 18 Juin - 1:03
Serpents sifflent sur vos têtesEvent Insurrection


L’Enchanteresse s’est faite attendre, trop longtemps diraient certains. Depuis le concert du 18 janvier, peu de sorciers ont eu le privilège de s’entretenir avec la maîtresse des Terres de Feu. Pourtant, nombreux étaient ceux qui auraient voulu susurrer à son oreille leur indignation ou leur admiration. Les sympathisants des Insurgés ont gardé pour eux leurs questions, leurs espoirs et leurs inquiétudes. Mais leur attente arrive à son terme.

Les invitations ont couru dans toute la Grande Bretagne, transmise par les Malefoy eux-mêmes ou tout Insurgé désirant inviter une de ses connaissances. Exceptionnellement, les portails de feu ont été ouverts à tous les sorciers munis du précieux carton d’invitation édité en autant d’exemplaires que nécessaire. Près d’une centaine de convives sont attendus ce samedi. Les Malefoy ont vu les choses en grand.

Dans les jardins du manoir, un immense chapiteau a été monté, somptueusement décoré. A l’intérieur, une dizaine de tables sont dressées, illuminées de bougies scintillant de mille feux sous le plafond ensorcelé. Dans les cuisines du manoir, les elfes de maison s’affairent depuis de longues heures. Tout est prêt pour que chaque convive se sente comme un invité de marque. Alors, quand les premiers pénètrent le domaine Malefoy, leurs yeux s’écarquillent les leurs regards pétillent.

Tous les grands noms de l’Insurrection ont répondu présent : la famille Selwyn, la famille Nott, plusieurs membres de la famille Weasley, les Ollivander, les Beurk, une partie des Shacklebolt, des Slughorn, des Greengrass, des Yeabow, des Barjow, des Goyle… Plusieurs commerçants du chemin de Traverse sont là, quelques juges du Magenmagot. Arrivés un peu après les premiers invités, plusieurs membres du groupe Reißen ont fait le déplacement. On reconnaît Engel Bauer malgré son visage amaigri que la semaine passée chez lui depuis son retour d’Azkaban n’est pas parvenue à cacher. Il semble vouloir éviter de se faire remarquer.

L’apéritif permet à tous de se retrouver. Les banalités s’échangent comme les quelques appréhensions. Tous attendent que l’Enchanteresse prenne la parole comme tout le monde s’y attend. Les elfes de maison servent les entrées. Les grandes tables bruissent sous les coups de fourchettes, se vident. Et alors que les assiettes finissent d’être débarrassées, tous entendent soudain le tintement aigu d’une fourchette sur le côté d’un verre. Frissons dévalent les échines. Les murmures s’évanouissent et tous se tournent vers la table surélevée au fond du chapiteau où Narcissa Black-Malefoy, splendide dans sa robe noire, s’est redressée. Son regard passe un instant sur tous les convives rassemblés dans un silence presque religieux.
- Chers amis, merci de nous avoir fait l’honneur de répondre à notre invitation. Une soirée comme celle-ci ne pouvait se concevoir sans la présence de chacun de vous et c’est une joie immense pour mon fils et moi de vous présenter ce que votre soutien et votre confiance ont permis d’accomplir. Ce soir, mes amis, les Terres de Feu embrasent jusqu’aux confins de l’Angleterre. Ce soir, le Ministère tremble devant l’ennemi que nous devenons et cette victoire n’est que la première de toutes celles qui jalonneront notre chemin.
Des applaudissements s’élèvent, accentuant le sourire de Lady Malefoy qui reprend d’une voix chaleureuse :
- Aujourd’hui, l’Insurrection peut fièrement se dresser comme une terre d’accueil, de prestige et d’avenir. C’est, non sans émotion, que je souhaite remettre les clés de la première maison construite sur notre domaine à une amie qui m’est chère et sur laquelle je sais pouvoir compter : Molly Weasley.  
Les mains claquent de nouveau alors que Molly Weasley se lève, non sans une certaine timidité, pour rejoindre l’estrade et recevoir une clé forte de symbole de la part de Narcissa. L’Enchanteresse lui offre un sourire resplendissant et l’embrasse sur les deux joues, glissant quelques mots tendres à son oreille avant que Molly ne s’échappe, peu à l’aise au milieu de l’attention. Mais Lady Malefoy reprend vite la parole, attirant de nouveau tous les regards vers elle.
- Cette maison n’est que la première des centaines qui la suivront. Bientôt, les tentes ne seront plus qu’un lointain souvenir pour chacun de nous. Une dizaine d’habitations sont à présent terminées et mises à dispositions des premières familles à nous avoir rejoint. Mais là n’est pas la seule réussite que nous fêtons aujourd’hui. En effet, je suis heureuse de vous annoncer que la construction de notre première école vient de s’achever sur le domaine Selwyn et qu’un centre de santé ouvre également ses portes dès demain sur notre domaine, un premier pas vers l’auto-suffisance que nous visons que dont nous n’avons jamais tant approché.  
Les chuchotements admiratifs s’élèvent des tables alors que plusieurs sorciers acclament l’Enchanteresse. La liesse se lit sur les visages. Les Terres de Feu s’élèvent comme les Malefoy l’avaient promis. Il faut que Narcissa lève délicatement la main pour que l’agitation se tarisse.
- Oui, nous méritons de nous enorgueillir ce soir. Nous méritons de nous féliciter. Mais ne soyons pas naïfs, mes amis, car l’ennemi gronde toujours au-delà de nos frontières et ses griffes s’aiguisent en miroir des nôtres.  
Brusquement, la liesse retombe comme si un froid mordant s’était infiltré sous le chapiteau. Tous gardent le regard rivé sur l’Enchanteresse, pendus à ses lèvres.
- Des informations nous sont parvenues d’un fidèle travaillant au Département de la Justice Magique et je ne vous mentirai pas sur la gravité de la situation qui s’annonce. Je vous le dis donc avec toute la brusquerie dont je ne peux vous garder : le gouvernement souhaite remettre en question le droit de nos Lords à siéger au Magenmagot.
Sidération dans l’assemblée. Aristocrates et sympathisants deviennent blafards. Certains s’offusquent à leur table et Narcissa laisse la nouvelle peser un moment sur les épaules de ses invités avant de reprendre.
- Nous nous attendions à pareil outrage car voilà des années déjà que nous subissons les attaques de plus en plus violentes de l’Elu. Notre intervention sur le parvis de Gringotts a fait entendre notre voix. Mais après la parole doit venir l’action. Je vous le demande alors, amis des Insurgés : êtes-vous prêts à répondre aussi fermement que notre Ministre semble l’exiger ?  




Cet event est ouvert à tous les soutiens et sympathisants de l’Insurrection, qu’ils soient ou non résidents sur les Terres de Feu. Tous ont pu rejoindre le manoir Malefoy par un portail de feu sur invitation de l’Enchanteresse ou d’un autre membre de l’Insurrection et ont droit à la parole pour faire leurs doléances ou défendre leurs positions. Le Conseil se réunira le lendemain pour voter selon les propositions ressorties lors de la soirée.

La réunion se tient le samedi 20 mars, jour de la nouvelle lune, à partir de 19 heures.

Comme de coutume dans les events, chaque joueur peut répondre sans tour de jeu particulier. Les MJ peuvent intervenir à certains moments de l’intrigue. En cas d’action susceptible de bouleverser le cours de l’intrigue (attaque, défense, action de grande envergure, tentative de fuite, poursuite), merci de recouvrir aux services des MJ via le sujet des demandes.


Viviane Goyle-Lestrange

Viviane Goyle-Lestrange
MEMBRE
hiboux : 75
Ven 19 Juin - 14:12
Heureusement que tu es assise, les jambes croisées, une flûte intouchée à la main dans une pose impeccablement étudiée, sinon, tu aurais certainement défailli en entendant le nombre de conneries que la bouche impeccablement rehaussée de rouge de l’enchanteresse est capable de débiter à la seconde. Tu y es accoutumée, pourtant, tu ne devrais plus t’offusquer de tout cela, mais… rien à faire, tu n’arrives pas à cesser de t’émerveiller : l’habitude ne fait pas tout, de toute évidence. Tu t’es toujours dit, dans chacune de ces réunions, que si le monde de la magie était un jour dirigé entièrement par cette élite de sang– N’était-ce pas prévisible, Madame Malefoy ? Après tout, les Lords ayant choisi de se rattacher au mouvement séparatiste des Terres de Feu ne sont plus sous la juridiction du Ministère, pourquoi seraient-ils encore habiletés à décider de l’avenir du reste de la communauté magique de Grande Bretagne quand ils s’en sont eux-même coupés ? pur, tout serait foutu. Tu le vois, tu le contemples tandis que l’Enchanteresse discute paisiblement avec un petit cercle à l’apéritif. Tu gardes la pose, un sourire souple sur la bouche, hochant la tête poliment par intermittence, offrant un mot ou deux quand on te le demande. Mais c’est tout. Et c’est déjà assez. Tu es devenue experte à ce petit jeu-là. De même qu’à celui de ravaler un frisson dès que l’on t’appelle « Lady Lestrange », ce qu’aux yeux de ces puristes tu es à ton corps défendant. Au moins n’as-tu pas la pression que certaines jeunes épouses peuvent subir. « C’est pour quand, l’héritier ? » Ton mari en prison, au moins, ça aide à cet égard.

L’apéritif fini, tu as renoué avec les uns et les autres et tu as l’occasion d’enfin t’abîmer dans la contemplation des environs. Les choses semblent se dérouler sans accroc. Toi, la femme mariée dont le mari est en taule, on te plaint, on te parle, on t’adule, parfois. Tu es un symbole, tu te conduis en tant que tel. Tu polis ton image, irrésistible dans cette robe de soie noire de bonne facture, un rien vintage. Tu as autour du cou une rangée de perles, un symbole que l’on offre généralement aux femmes pour leur premier enfant… Bon, en ce qui te concerne, c’est un de tes achats dans une boutique d’occasion moldue. Tu les as fait expertiser… Tu l’as eu, finalement, ce premier enfant : une maîtrise en potions à vingt-cinq ans, ce n’est pas rien, après tout.

Puis vient le moment où Narcissa prend la parole. Tout le monde est suspendu à ses lèvres. Tu n’es pas si loin d’elle, assise avec la famille puisque tu es, effectivement, indirectement de la famille de Narcissa par alliance. Sa tarée de sœur a épousé un Lestrange. Comme toi. Et la voilà qui se lance dans un discours pour annoncer l’avancée des choses en Terre de Feu. Oh, comme tu rêves de tout faire flamber ici. Mais non, la pyromanie n’est, paraît-il, pas une solution pour une dame bien née. Alors peut-être te contenteras-tu d’un empoisonnement, qui sait. Alors que l’on applaudit Molly Weasley, tu portes ton verre à tes lèvres pour arracher une gorgée de champagne. Tu contemples leur ruine. Car il paraît qu’un animal blessé à mort se débat toujours plus fort. Est-ce ce que font ces sangs purs ? Ils se débattent en attendant leur ruine.

Tu poses ton verre lorsque la nouvelle suivante tombe. Ces idiots privés de siège au Magenmagot. Evidemment que c’est une excellente nouvelle ! Cela devrait faire réfléchir à deux fois les imbéciles s’engageant contre Potter. Bien joué, p’tit gars, penses-tu. Tu observes autour de toi les réactions des gens, et en particulier celles des Lord siégeant au Magenmagot. Qu’en pensent @Theodore Nott ou @Drago L. Malefoy ? Tu rêves de voir passer sur leurs visages le doute… mais tu supposes que tu ne le verras pas. Tant pis. Il suffit parfois d’une phrase bien placée. D’une vérité qui n’est pas bonne à dire.

– N’était-ce pas prévisible, Madame Malefoy ? Après tout, les Lords ayant choisi de se rattacher au mouvement séparatiste des Terres de Feu ne sont plus sous la juridiction du Ministère, pourquoi seraient-ils encore habiletés à décider de l’avenir du reste de la communauté magique de Grande Bretagne quand ils s’en sont eux-même coupés ?

Et tu savoures cette gorgée de champagne, un demi-sourire sur les lèvres, grisée de ta prise de parole. C’est la première fois que tu oses. C’est la première fois que tu critiques ouvertement, que tu  affrontes ouvertement celle qui joue à la Lady mais n’est qu’une Dame. Il est peut-être temps que son hégémonie touche à sa fin de même que ce mensonge que tu berces depuis la fin de la guerre.Tu n’es plus cette petite Viviane que l’on offre en cadeau à un taré échappé de prison. Tu es Lady Lestrange. Tu es Maître Viviane Goyle-Lestrange. Même s’il est récent, même s’il éclot à peine, il serait temps que tous se souviennent que tu as plus de statut social qu’une partie d’entre eux.

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
MODÉRATRICE
hiboux : 165
pictures : EVENT #17 | Serpents sifflent sur vos têtes Tumblr_p43y0x3ANF1qflmllo3_500
Mar 23 Juin - 18:28

FAWLEY
Nigel

Commun

Les serpents sifflent




Ton regard passe de l’Enchanteresse à ce brin de jeune fille, un sourire moqueur taillant son chemin sur tes lèvres. Cet énième dîner en compagnie du gratin de sangs-purs et d’insurgés, tu t’en serais bien passé. L'événement est, malheureusement, bien trop idéal pour faire certaines déclarations, et tu n’as pu te désister. Alors tu te tiens là, cravate nouée soigneusement, main resserrée sur ton digestif. L’alcool, cette fois, est presque aussi plaisant que le spectacle que ces deux femmes semblent déterminées à te donner. D’une part, ta sacrée cousine, qui resserre sa poigne sur son camp d’insurgés, promettant si franchement un état capable de vivre en toute indépendante.

Tu as presque soupiré, pendant son discours, lassé par cette chimère dans laquelle elle se complait. Vous étiez, quoi, une dizaine de famille ? Aucune de complète, et beaucoup à moitié engagée. Les Conseils sont une farce, chaque famille offrant simplement toujours plus d’argent pour construire les quelques maisons et quelques infrastructures des Terres, et vous vous contentiez surtout d’hocher la tête aux propositions que les Malfoy ou les Selwynn auront, ce mois-ci. Quel avenir, que cette société ? Quand leurs fonds ne seront plus, comment feront-ils ? Quand leur Lords ne trôneront plus au Magenmagot, quel pouvoir leur restera-t-il ? Est-ce vraiment cela, qu’ils souhaitent ? Est-ce dans cette voie-là qu’ils comptent s’engager, parce que la Lady Malefoy l’aura souhaité ?

La réponse de la Lestrange a claqué, alors, pleine de mépris et de justesse. Ton regard a aussitôt cherché le sien, pétillant de joie. Voilà, voilà des femmes comme il te faut. Voilà une gamine qui plaira à Moira. Confronter les gens à leurs bêtises : et leur offrir sur un plateau d’argent une toute nouvelle alternative, évidemment. Le regard fermé de ton père, qui trône à tes côtés, la main posée sur celles frêles de ta mère, semble toutefois t’inciter à ne pas t’en mêler. Pauvre père, s’il savait. Tu ne les as pas prévenus, aucun des deux – tu n’as qu’à peine envoyé un courrier à @Melchior C. Fawley pour le prévenir de ce qui se tramait, après tout – mais ils sauront bien assez vite. Il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même, d'avoir préféré abandonner son trône de dirigeant sur ces terres, de te donner ainsi tout pouvoir sur votre avenir.

Quand @Moira A. Oaks est venue dans ton bar, il y a plus d’un mois de cela, les talons martelant le sol, les poings serrés par la colère, sa réponse a enfin fusé. Allons-y Nigel, créons cet avenir ensemble. Oh, comme ton sang s’est enflammé, comme tu aurais pu la serrer contre toi. Tu n’en as rien fait, pourtant, tout aussi remonté qu’elle : et tu as hoché la tête, gravement. Vous allez vous lancer. Depuis, vous avez discuté, vous avez réfléchi. Vous avez contacté quelques personnes, ça et là. Et tu lui as annoncé : Moira, il est temps. Alors, cher Nigel, il est temps. Vas-y.

Tu adresses un regard en coin à @Yolanda Yeabow, que tu as convié à venir ce soir-là. Elle n’aime plus trop venir à ces réceptions, depuis que Poudlard part en vrille, mais tu l’as priée d’être là, ce soir. Il faut qu’elle soit là, pour apprendre en même temps qu’eux. Tu espères ne pas avoir à subir la colère de ta fidèle amie, entouré par tous ces autres coincés bien plus énervés qu’elle. Un sourire fin déforme tes lèvres, encore, alors que tu te redresses, faisant cliqueter ta cuillère sur ton verre, toi aussi. Le regard de ton père te suit, de plus en plus noir, et un élan d’adrénaline te remonte la colonne vertébrale. D’un pas tranquille, tu remontes l’allée de la réception, pour venir te rapprocher de l’Enchanteresse et de la petite Viviane. Yeux pétillants, tu lui adresses un hochement de tête respectueux, levant ton verre à sa santé.

- Amis, notre chère magister a bien raison : de quel droit trônons-nous encore au Magenmagot, quand nous clamons si fièrement notre indépendance ? Nous voulons nos terres, nos écoles, nos familles, nos pouvoirs : nous voulons créer notre bulle protégée, en abandonnant tous nos privilèges, en quittant nos terres. Mes amis, enfin, ce n’est pas une rébellion que nous faisons ; c’est un abandon. Quel pied de nez faisons-nous réellement au Ministre, terré dans nos contrées, à frémir de leurs offensives, à craindre qu’ils nous retirent nos statuts de Lord ? Est-ce vraiment cet avenir-là que nous souhaitons ?

Tu secoues la tête, une moue faussement attristée aux lèvres. Les regards ne te quittent pas, alors que certains se mettent déjà à murmurer. Tu es un Fawley, tu es insurgé, que fais-tu à critiquer ainsi ce que nous nous allions si durement pour construire ? sembles-tu lire, dans chacune de leurs prunelles. Alors tu cherches celles qui sont un peu plus tes alliées, puisant dans l’assurance éphémère qui semble avoir pris la jeune Lestrange, pour venir à nouveau confronter ces regards noirs.

- C’est une belle idée, ma chère cousine, et j’ai d’abord souhaité te soutenir, car c’est ce que nous savons faire de mieux, entre familles de sang noble. Loyauté, et soutien. Arrive un temps, toutefois, où cette loyauté se doit d’apprendre à raisonner. Est-ce la meilleure des situations ? Est-ce le futur dans lequel je m’imagine évoluer ? Une vie, opposée à la société où nous trônions jusqu’alors, terrée dans ce nouvel état que nous cherchons tant bien que mal à lancer ? Oh, nous avons célébré de beaux succès, il n’y a pas de doutes. Mais combien de morts, pour ces succès ? Combien de honte, pour ces quelques moments de gloire ? Combien de familles brisées ?

Ton regard cherche les Weasley, pèse longuement sur eux, et retombe sur @Drago L. Malefoy, ce jeune chef de famille, à la femme assassinée, à la belle-soeur disparue des terres. Tu secoues la tête, soupirant sincèrement, cette fois.

- C’est d’une société fière, dont j’ai envie. D’une société unie. Une où nous trônons encore au Magenmagot, sans doutes aucuns, et où nous créons, avec l’ensemble du monde magique, un espace où nous pouvons évoluer sainement. C’est pourquoi, ma chère Narcissa, le clan Fawley se retire des Terres de Feu.

Ton père se crispe, au loin, alors que ta mère cherche ton regard, déboussolée. Ton sourire est immense, cette fois.

- Le clan Fawley retire ses terres, et tout soutien monétaire. Il dédiera cela à un futur porteur d’espoir, plutôt qu’à un avenir réducteur. Une coalition, mes amis, voilà ce que je vous propose, allié à l’une des plus fières figures de notre Ministère. Vous saurez, en temps voulu. Et vous serez la bienvenue, chères familles, afin de construire ensemble une société où vous n’aurez pas à craindre pour vos statuts de Lord, grondes-tu, concluant ton monologue d’un verre dressé vers les tables, trinquant à leur santé.

D’un cul sec, tu termines son contenu et fais claquer ton verre devant Narcissa. Avec un sourire triste, tu lui murmures :

- J’aurais aimé pouvoir continuer à te soutenir, chère cousine. C’est devenu impossible.

Tête tournée vers @Viviane Goyle-Lestrange, tu la sondes du regard, soufflant :

- Si vous souhaitez discuter de cela, très chère, nos boutiques ne sont pas très éloignées l’une de l’autre. Vous semblez être pleine de bon sens, cela pourrait nous être utile.

Puis, claquant des talons, de longues enjambées te mènent vers ta table, où Yolanda et tes parents sont encore assis, soufflés. Sourire narquois, tu tends ton bras à ta mère, et souffles :

- Nous devrions y aller, je ne pense pas être longtemps la bienvenue.

Derrière, les familles grondent. Plus bas, certaines murmurent. Déjà, le message trace son chemin.


ft. @"insurgés", 1220 mots

Invité

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Invité
Mer 24 Juin - 11:30


SERPENTS SIFFLENT SUR VOS TÊTESC’est le moment.
Tu ne pensais pas que ça viendrait si vite. Mais c’est le moment d’agir. Tu le sens. Un souffle te porte. Tu as entendu la voix dissonante s’élever, @Viviane Goyle-Lestrange, tu savais que d’autres viendraient. Ça n’a pas manqué. @Nigel A. Fawley s’est engouffré dans la brèche et d’autres après lui viendront.

C’est le moment.
C’est maintenant qu’il faut agir. Tu claques sur la table ton verre. Le cristal tremble. Par chance il est incassable. Tu te lèves, à la droite de Narcissa Black-Malefoy. Tu toises l’assemblée.

« Monsieur Fawley, avant de partir avec les vôtres, je vous prie de rester pour un ultime vote dans cette assemblée dans laquelle vous avez une dernière fois droit de cité. Je partage votre vision, et, bien que je sois encore jeune, je suis le Lord de la famille Malefoy. » Tu te tournes vers ta mère, tu la toises. « C’est moi, mère, et non vous qui me soumets ux séances du Magemagot ces derniers mois. Ce sont mes propositions politiques et non les vôtres qui ont souffert de vos actions. C’est ma légitimité dans ce gouvernement que cette scission a ébranlée et non la vôtre. Si nous voulons freiner les décisions déplorables du gouvernement Potter et restaurer la place de l’aristocratie en Grande Bretagne qui fut si mise à mal par les récentes guerres, nous devons conserver nos sièges au gouvernement et notre influence. Nous devons faire front, nous devons convaincre les gens. Cette scission sur les terres de feu existe depuis 2002. Cela fait un an et demi, presque deux ans. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous n’avons jamais été aussi faibles qu’à l’heure actuelle. Je vous ai laissé tenter votre rêve, mère, mais nous devenons aujourd’hui revenir à la réalité. »

C’est une prise de pouvoir, qui se joue. Tu montres les dents. Enfin, pour Astoria. Pour elle, juste pour elle. Vous aviez des espoirs pour le monde de la magie. Elle te soutenait. Tu la soutenais. Vous auriez ébranlé toutes cette aristocratie poussiéreuse et lui aurez rendu son lustre d’antan.

« J’appelle ici, et maintenant, à un vote. Vous le savez, chacun peut solliciter lors d’une assemblée sur les terres de feu, un vote. Toutes les décisions que nous prenons sont collégiales. Toutes les actions que nous faisons sont de concert. Alors j’en appelle à un vote et je vous demande de réfléchir attentivement au futur que vous désirez. Ma proposition est la suivante : je vous propose la dissolution des Terres de Feu, le retour en Grande Bretagne la tête haute. Potter veut nous exclure, montrons lui que nous avons, plus que jamais, notre place. Je vous propose d’annoncer au monde que Narcissa Black-Malefoy se retire de la politique et que son fils rattache au Ministère les terres Malefoy. Je vous propose que nous prenions les rênes de notre chute, que nous ne nous laissions pas étouffer par les menaces de Potter et que nous lui coupions l’herbe sous le pied. Il veut nous chasser ? Nous siégerons et nous feront entendre nos voix. Il veut questionner notre légitimité ? Nous questionnerons la sienne : nous questionnerons les motivations qui l’ont fait fonder sa réserve magique. Nous questionnerons son code des êtres magiques qui asservit plus encore les elfes de maison en les attachant à un lieu sans possibilité de les en voir partir. Nous militerons pour notre place dans la société en offrant une image jeune de l’aristocratie : nous questionnerons la censure qu’a subi le groupe Reissen, nous questionnerons les méthodes de ce directeur de Poudlard qui chasse nos enfants pour avoir participé à un projet artistique et nous remettrons de l’ordre dans ce monde de la magie que pervertit chaque jour un peu plus la culture moldue et le laxisme d’un gouvernement incompétent qui ne sait rien des valeurs qui font la grandeur de notre monde ! »

Tu as la main qui tremble mais ta voix ne vacille pas. Tu es debout, tu toises de ta superbe l’assemblée. Au fond de ton coeur, Astoria est là. Elle irradie sa chaleur, sa douceur, sa prévenance. Ta mère t’a élevée, mais tu dois, à présent, voler de tes propres ailes. Lorsque tu reprends la parole, tu sens tes yeux s’embuer un peu. Mais ta voix demeure ferme. Cette fois-ci, ce n’est plus un jeu. Tu entres en guerre contre Potter et contre tous ceux qui se mettront sur ton chemin, ta mère comprise. « C’est pour Astoria, c’est pour le fils que nous devions avoir que je construirai un monde meilleur, mère, avec ou sans votre aide. Avec ou sans votre consentement. Si cette assemblée le veut, il sera temps de vous retirer, mère, et de profiter du calme de la vie civile. » Et tu te tais. Enfin. Conscient que tu viens de déclencher une guerre... Ou peut-être est-ce Viviane qui l'a fait en disant tout haut ce que tu pensais déjà. Car tu l'as vu vaciller, ton pouvoir, au Magemagot. Cela fait trop longtemps que tu fais profil bas alors que tu as des choses à proposer pour restaurer la grandeur de vos dynasties. Trop longtemps que tu es dans l'ombre d'une reine déchue.


801 mots
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Viviane Goyle-Lestrange

Viviane Goyle-Lestrange
MEMBRE
hiboux : 75
Mer 24 Juin - 12:11
Tu ne t’attendais pas à mettre le feu aux poudres aussi vite et aussi bien, mais maintenant que tu l’as fait, tu es plus que satisfaite de voir la tournure des événements. Le démantèlement des Terres de Feu… l’assujettissement des derniers fuyards à la justice. Tu en rêves. C’est ta mission. Une de tes missions avec la perspective du divorce. Tu entends la voix de Nigel Fawley s’élever, tu le vois prendre position. Tu le connais mal, il est bien plus vieux que toi. Mais c’est un sang pur, un aristocrate, un ancien avocat, aussi, te semble-t-il. Tu t’efforces de rester maîtresse de toi-même. Tu sais que c’est un moment important. Il se passe quelque chose. Tu le vois. Nigel Fawley fait un petit discours bouffi d’orgueil et claque la porte. Un schisme. Parfait, ça fragilise le camp de tes ennemis. Tu en as le coeur qui bondit dans la poitrine. Tu essaies de penser à un truc déprimant pour garder un visage neutre… A quoi pourrais-tu penser ? Ah oui. Ton mari est toujours en vie. Un frisson te parcoure le dos.

Tu restes imperturbable quand @Nigel A. Fawley s’adresse à toi, te contentant d’une petite inclination de la tête. Peut-être. Peut-être iras-tu voir ce qu’il a à te proposer pour mieux détruire son entreprise. Tu n’as aucune envie de laisser un seul sang pur échapper à ton courroux. Lui, comme les autres, payeront. Tu te feras un plaisir de faire rouler leurs têtes sous le couperet de la Justice… métaphoriquement, évidemment… Quoi que. Pour certains d’entre eux… Narcissa Malefoy, par exemple, ou Drago…

Quand il se lève, @Drago L. Malefoy, tu es estomaquée. Tu t’es attendue à beaucoup de choses, mais certainement pas à ça. Tu étais sûre qu’il piquerait une crise, qu’il tempêterait. Qu’il soutiendrait sa mère comme il a semblé toujours le faire au cours de ces dernières années. Il semblerait que non. Il semblerait que tu aies été mauvais juge de caractère. Tu l’écoutes. Attentivement. Tu te demandes à quel point ça les intéresserait, au Ministère, de savoir ce qui se trame ici-bas. Tu devrais peut-être faire un courrier au Ministre… Ou à Erin. Elle, peut-être, saurait qui contacter.

Elle est médusée de voir ce qui se passe sous ses yeux, la Lady Lestrange. Jamais, dans tes rêves les plus fous tu ne te serais pensée être le papillon dont le battement d’ailes déclenche un ouragan. Et pourtant, c’est là, c’est devant toi, c’est en train d’arriver. Le début de ta vengeance est en marche. Tu as ébranlé ce qui paraissait un colosse. Ses pieds sont d’argile. De sable. Il va tomber. Peut-être vas-tu assister, en direct, là, maintenant, à la chute de l’un de tes ennemis. Tu ne détestes pas personnellement Narcissa Malefoy. C’est juste ce qu’elle incarne. Les sangs purs sont comme un poisson qui se débat en étouffant sur le rivage. Toi ? Tu es dans leurs rangs de naissance, mais tu te battras pour les achever. Tous. D’une manière ou d’une autre. Tu saperas leur pouvoir, leur influence. Tu empoisonneras s’il le faut. Ils t’ont regardée, à peine adulte, te marier à un monstre. Ils n’ont pas bronché, pas un seul, pendant que tu vivais deux années d’enfer. Il paieront.

Lorsque le silence se fait, tu réagis simplement.

– Je suis d’accord. Votons. Je soutiens Lord Drago Malefoy.

Ta voix est paisible alors qu'en toi, ça bouillonne. Tu fais à nouveau le premier pas, tu surfes sur la tempête.  

6h
500 +

PS : tu m'as fait recommencer mon post, Drago, j'allais répondre mais tu m'as prise de vitesse... Mais je regrette rien ! Tu es génial  :smi40:

Engel Bauer

Engel Bauer
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 860
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Mer 24 Juin - 13:08
Serpents sifflent sur vos têtes

ft. Les Insurgés


20 mars 2004

Tremblement de terre.
C’est un tsunami qui s’abat sur les Terres de Feu, des torrents qui engloutissent l’ardeur de ses habitants et les espoirs de l’Enchanteresse. Invité comme mes comparses à rejoindre la grande réception en l’honneur des succès de l’Insurrection, je ne pensais pas être témoin d’un tel déchirement et mon échine se tend sur le dossier de ma chaise comme en préparation de prochains coups.

A côté de moi, Allan, Zven et Xaver m’ont accompagné : les trois sangs purs du groupe. Andreas et Jeremiah ont préféré se tenir à l’écart après leur séjour à Azkaban. Je sais que leurs deux semaines au trou les ont secoués. Mais même le mois entier que j’ai passé derrière les barreaux ne peut me permettre d’éviter pareille réunion. Après tout, je suis celui qui a engagé Reißen aux côtés des Insurgés. Tout le gratin conservateur de Grande Bretagne s’est réuni dans les jardins des Malefoy. Mais alors que Narcissa pensait y fêter ses triomphes, ce sont trois poignards qui viennent coup sur coup se planter dans son dos.

Celui de la gamine ne me fait ni chaud ni froid. Il m’inspire même un certain dédain. Je ne la connais pas et n’aime pas son attitude. Elle se permet trop facilement d’ouvrir sa jolie bouche pour cracher son venin. Je suis même surpris que personne ne l’ait encore faite taire. Après tout, elle doit bien avoir un père, un frère ou un mari dans l’assemblée, non ? Une telle effronterie a rarement fait bon ménage avec l’ascendant masculin des familles de sang pur. Je m’attends à ce qu’elle se fasse voler dans les plumes d’une minute à l’autre.

L’intervention de Nigel, en revanche, est un coup de poing en plein ventre. Sidéré, je le regarde acter sa rupture avec l’Enchanteresse, retirer ses soutiens aux Malefoy et inviter tous les déçus de l’Insurrection à le suivre. J’arrête de respirer. Mon cœur se déchire, blessé entre le discours de cet homme que j’estime et à qui je fais confiance et le souvenir de cette impression terrible qui ne m’a pas lâché pendant les quatre semaines que j’ai passées à Azkaban : celle d’avoir été abandonné par celle à qui j’ai juré fidélité. Car je suis allé en prison pour Narcissa Malefoy. J’ai subi une peine plus lourde que toutes celles que nous avions prévues. Ce concert ne devait être qu’un coup d’éclat. Jamais nous ne nous étions attendus à pareilles conséquences. Et elle n’a rien fait pour les contrer. Rien. Elle m’a laissé pourrir dans ma cellule, ne s’est fendue que d’un petit papier balancé dans un journal, une critique laissée évidemment lettre morte sans qu’elle ne se lance dans aucune action concrète. Mon incarcération aurait dû faire scandale, mettre le feu à cette putain de capitale. Mais elle n’a fait que s’offusquer poliment dans les colonnes de la Gazette, comme si cela pouvait avoir un quelconque pouvoir. Elle m’a laissé à Azkaban et je ne l’ai pas oublié.

Oh ! Elle est venue me voir, c’est vrai. Elle m’a rendu visite une fois, avec tous les risques que cela comportait, m’a confié quelques paroles doucereuses pour m’assurer de son soutien, du fait qu’elle ne m’oubliait pas au fond de ma cellule. J’y ai cru de toutes mes forces… Mais le temps a passé et mon amertume n’a fait que grandir à mesure que j’ai vu mon sacrifice oublié.

Alors je la regarde, bien droite à la table d’honneur, pendant que @Nigel A. Fawley achève son discours et je sens mon cœur pulser méchamment comme si je me satisfaisais de ce qui lui arrivait. C’est une vengeance par procuration, acide, sournoise, qui luit dans mon regard sans que je ne prononce un mot.

A côté de moi, Xaver se tend bien davantage. Le chanteur a un amour fanatique pour l’Enchanteresse, plus poussé encore que le mien. La voir attaquée l’enrage mais il tient encore sa langue, conscient qu’au milieu de ces Anglais bien nés nous ne sommes que des étrangers bien utiles qui n’ont aucun pouvoir de décision. Zven fronce les sourcils. Toute l’assemblée se demande où cela va bien pouvoir mener.

Mais c’est l’héritier lui-même qui assène le coup de grâce.

La stupéfaction passe sur l’ensemble des tables. Plus personne ne murmure. Tous ont le regard rivé sur @Drago L. Malefoy et une nouvelle certitude brutalement plantée dans le cœur : cette nuit est celle d’une scission définitive dans les rangs des Insurgés.

Figé sur ma chaise, les yeux brillant d’une surprise invincible, j’écoute le fils Malefoy avec l’impression franche de l’entendre pour la première fois. L’héritier déploie ses ailes, évinçant sa mère avec un aplomb que peu de gens ici s’attendaient sûrement à trouver. Celui qu’on appelait « Lord » par tradition plus que par respect du titre se dévoile dans toute sa fermeté et je me retrouve frappé par la puissance de ses mots. Comme un écho à mes propres déceptions, je me vois irrémédiablement attiré par l’alternative qu’il dessine, peut-être par la seule idée de ne plus servir directement celle que j’ai vu m’abandonner. Oh ! Je ne suis pas naïf : Drago Malefoy ne m’a jamais porté la moindre attention et je ne pense pas que cela changera avec sa nouvelle emprise. Mais quitte à suivre quelqu’un, je crois être bien plus capable de le suivre lui désormais.

La petite brune de tout  à l’heure ne perd pas de temps et lance déjà un vote sans même attendre les réactions du reste de l’assemblée.
- Pour qui elle se prend, celle-là ? grommelle Xaver dans un allemand incisif. On n’apprend plus aux gamines à rester à leur place dans ce putain de pays ?
Sa colère gronde. Je sens déjà les pulsions violentes s’emparer de lui alors qu’il voit Narcissa Malefoy en très mauvaise posture. Mais le reste du groupe reste de marbre, enfermé dans sa position de spectateur et trop abasourdi pour prendre le risque de se positionner encore. Nous attendons les réactions des autres, celle de Narcissa et de tous les Lords qui ont choisi de la suivre au commencement des Terres de Feu. Et je regarde Nigel, celui qui m’a toujours aidé à naviguer dans ce monde, comme s’il était mon seul repère dans le chaos qui s’est emparé du domaine Malefoy.



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(1043 mots)

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Mer 24 Juin - 17:39

Serpents sifflent sur vos têtes
- 20 mars 2004 -



Il ne manquait plus qu’un petit vent d’insurrection contraire pour parfaire la soirée. Le discours de Narcissa lui fait froncer les sourcils et pianoter nerveusement du doigt sur la table, tandis qu’il tente d’ignorer les remarques persiflantes de @P. Pandora Parkinson à ses côtés. S’il ne regrette pas de l’avoir conviée à cette réception, il préfère quand ses commentaires se limitent à sa plume acérée. Il aimerait pouvoir se sentir aussi désinvolte face aux informations de l’Enchanteresse, mais le doute fait son chemin dans son esprit. Pansy a raison. Ils sont peu présents à être véritablement concernés par cette menace, lui et @Drago L. Malefoy. Deux enfants, presque, et pourtant dans une lourde situation qu’aucun autre ici ne peut comprendre. Alors pourquoi se permettent-ils d’élever la voix ? Pourquoi cette pauvre @Viviane Goyle-Lestrange se lève-t-elle, parlant au nom de tous, cette petite épouse souillée et meurtrie ? La colère, mère de toutes les erreurs, vibre dans sa voix, sans autre intérêt autre que celui d’énoncer l’évidence même. Il n’y a pas d’idée dans son discours, pas de solution proposée, pas d’avancement. Ce n’est que la réaction à chaud d’une gamine énervée, à peine sang-pur et sans statut.

Quand @Nigel A. Fawley prend la parole, il en est tout autre. L’un des soutiens premiers de Narcissa Malefoy, insurgé notoire, et pourtant… Theodore se redresse, abasourdi par ce qu’il entend. Il abandonne, non, il bifurque. Une coalition, une troisième voie ouverte par cet homme qui les invite à les suivre. Comme il est tentant de s’y jeter pour se dérober à l’influence de ces Malefoy. Mais il y a encore trop d’inconnues dans cette équation. Retrouveront-ils leur ancien statut dans ce monde sorcier qui ne les reconnaît plus ? Il est facile pour Fawley de se retirer, mais pour Theodore, cela signifie la ruine. Partir fauché mais la tête haute, ou vivre confortablement et servile ? Et qui est cette figure du Ministère dont il parle et dont l’influence est telle qu’elle pourrait s’opposer au Ministre ?

Et quand l’héritier Malefoy se lève à son tour pour prendre la parole, son discours fait à Theodore l’effet d’une gifle glacée. Il sait que depuis quelques temps les idées du fils ne suivent plus celle de la mère, mais l’entendre énoncé haut et fort face à l’assemblée présente concrétise brutalement la chose. Theodore ne peut retenir un sourire narquois lorsque l’héritier sermonne sa mère comme un père discipline son enfant. L’expression de Narcissa vaut tout l’or de Gringotts, mais Malefoy ne semble pas s’en émouvoir, et creuse un peu plus le gouffre qui s’est creusé entre les rangs des insurgés. Theodore fixe Drago Malefoy, approbation muette dans le regard. Brièvement, il se souvient des adolescents perdus et terrifiés qu’ils ont été un jour et dont toutes les gestes étaient mû par l’empreinte de leurs parents. Alors, ils s’étaient soutenus.

Pourtant, quand Malefoy propose un vote, les dents de Theodore se serrent. Un vote ? Ici, maintenant, à main levée. Theodore jette un regard sur l’assemblée présente, sur la Lestrange qui réagit immédiatement, sur l’air sidéré des Weasley, sur Pansy. La journaliste doit jubiler, à voir ainsi les voix s’élever les unes après les autres.

Un silence suit l’intervention de la Lestrange, alors Theodore se lève. Cela fait plusieurs mois qu’il siège au conseil des Terres de Feu et qu’il assiste à chacune de leurs réunions avec assiduité, et pourtant, jamais encore il n’a pris la parole, se contentant d’écouter attentivement. Mais ce soir, il ne peut plus se permettre d’être simple spectateur. Il est Lord de la famille Nott, et malgré son âge, il sait que ce qu’il dira aura de l’importance, peu importe que l’on soit d’accord avec lui ou non. C’est les épaules droites, la tête haute et la voix basse et calme qu’il s’adresse à Drago Malefoy, ignorant délibérément Narcissa.

« Un vote ? Pourquoi cette assemblée, dont la moitié n’est pas concernée, devrait-elle voter ? Je n’ai aucun crédit à accorder à la voix de femmes dont le discours serait tout autre si leurs maris n’étaient pas en prison, ou à celle de bêtes curieuses venues ce soir avec le simple désir de voir enfin éclater la discorde. Pourquoi imposer à tous le choix d’un petit nombre ?Que ceux qui veulent suivre suivent, et que ceux qui veulent rester restent. »

Il marque une pause, peu habitué aux regards fixés sur lui, avant de reprendre, un peu plus assuré.

« Nous sommes nombreux à avoir rejoint l’insurrection sans vraie conviction, poussés par les mesures prises par le gouvernement de Potter. Au nom de ce en quoi je crois, j’aimerais pouvoir assurer à Lord Malefoy et Monsieur Fawley que je leur apporterai volontiers mon soutien dans leur entreprise, mais pour l’instant, ces projets ne me semblent rien de plus que des mots séduisants servis à des esprits en proie au doute et prêts à s’accrocher à n’importe quelle parcelle d’espoir qu’on pourrait leur tendre. Ma question est donc la suivante. Que comptez-vous faire ? Quels soutiens avez-vous, quel plan d’action voudriez-vous suivre ? Comment pouvez-vous nous assurer de la réussite de cette opération, et que ceux qui décideront de vous suivre s’en sortiront indemnes ? Vous sollicitez des familles déjà morcelées et affaiblies, sans leur donner en retour la moindre garantie. »

Prudence, Theodore. Il sait que sa position ne tient qu’à un fil, peu importe le camp dans lequel il se trouve, mais il sent au fond de lui bouillir l’excitation. Quitter les Terres de Feu, voir enfin d’effacer l’air suffisant de Narcissa et de Potter, les laisser tous les deux s’entretuer tout en construisant un monde à part où enfin il aurait une place.

1012 mots

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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EVENT #17 | Serpents sifflent sur vos têtes 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Mer 24 Juin - 22:06




Serpents Sifflent Sur vos Têtes
EVENT #17
« Elle et toi êtes les seuls concernés par son joli discours. »

C’est ce qu’elle glisse à l’oreille de @Theodore Nott, sifflante vipère qui caresse de ses doigts vernis son collier de perles. Elle n’est plus la bienvenue, sur les Terres de Feu, et pourtant elle est là, conviée par son ancien compagnon de fuite, à écouter la Mère Malefoy se plaindre. Elle a fait les comptes, pour son article, publié le mois dernier. Les Nott et les Malefoy sont les deux seules familles insurgées encore autorisées à voter au Magenmagot. Les choses seraient différentes si, justement, les femmes pouvaient se voir donner des droits avec leur titre de Lady. Les Carrow, les Avery, les Yaxley, sûrement doivent ils avoir des femmes terrées quelque part sur les Terres de Feu, prête à représenter les intérêts de leur famille respective si on le leur proposait. Mais ça n’est pas le cas, alors la Mère Malefoy chouine, comme toujours, pour ses intérêts propres.
Puisqu’elle ne veut pas être trop provoquante, elle n’a ni calepin, ni plume à papote. On ne la confondra pas avec Rita Skeeter, ce soir. Elle écoute attentivement, se penchant parfois vers Théodore pour quelque commentaire. Son visage est dur et fermé, les rides de son jeune front apparaissent clairement. Elle a envie de lui dire, mais elle s’en garde. Ce n’est pas sa faute, à lui, si elle, elle est légère, face à l’effondrement qui est en train d’avoir lieu sous leurs yeux. @"Vivane Goyle-Lestrange" vient nourrir par son discours la presse à scandale, mais elle, elle a l’impression de flotter. Elle n’a rien mangé depuis la veille au soir, il faut dire, et le costume vert émeraude qu’elle porte a été taillé pour un homme. Plus que ça, toutefois, rien de tout cela ne la concerne, elle. Elle n’a aucun capital dans les Terres de Feu, aucun époux qui voudrait l’y tirer, aucune ex-belle-mère à devoir continuer de subir. Peu lui importe, si les deux votes Insurgés sont virés du Magenmagot. Et si le culot de l’épouse Lestrange est louable, que vaut-il, face à une Malefoy à laquelle on accorde la toute-puissance ?

Pandora est naïve, certainement, quand elle croit que Narcissa a la même influence que celle qu’elle a un jour eue sur ses troupes. Peut-être est-ce à cause de son propre rapport avec elle, ou des dernières soirées passées avec @Daphné S. Greengrass, peut-être lui accorde-t-elle trop d’importance. Mais elle est désarçonnée, largement, quand @Nigel A. Fawley entame son discours. Comment ça, il se retire ? Agrippa, mais Parkinson, Greengrass, et Fawley en moins, qu’arrive-t-il à l’Enchanteresse, et qu’en est-il de son influence d’autrefois ? Dans son petit sac posé à côté d’elle, Pandora tire une cigarette, qu’elle allume en se demandant qui est cette femme d’influence dont parle Fawley, et avec laquelle il s’est uni. Quelle drôle d’idée, d’annoncer ça, comme ça, songe-t-elle. Il lui faut un directeur de campagne pour l’aider, c’est trop irrationnel, de faire ça comme ça. Au rythme où les journalistes travaillent, son plan paraîtra dans les journaux avant qu’il ait le temps de dire Leviosa, et tout le monde se sera construit son avis sur cette coalition avant même qu’elle n’ait pu naître des cendres de l’Insurrection. A quoi bon cacher tout cela en se terrant dans son bar pour ensuite balancer les éléments les plus importants au milieu de la réunion la plus vipérine qu’il soit ? A moins que la Gazette du lendemain ne soit déjà prête … Rita Skeeter aurait-elle a eu l’info la première, ou @Ernest C. Fawley qui, comme toujours, trime dans l’ombre ? Pandora semble atterrir, ses pieds chaussés de tennis en cuir blanc touchant finalement la pierre. Au bon moment, certainement, puisque c’est au tour de @Drago L. Malefoy de se lancer dans un discours.

Et là encore, elle est naïve. Elle croit qu’il va défendre sa mère, sa douce Mère Malefoy. Au contraire, il lui assène la gifle du siècle. Par Agrippa, faites que Skeeter soit là, quelque part, dans la foule, pour enregistrer le discours de sa plume acerbe, il n’y a qu’elle, pour rendre ça convenablement, avec tout le théâtralisme du moment. Quel outrage, laver son linge sale en public, comme ça. Les lèvres peintes de rouge de Pandora sont entrouvertes, elle laisse sa cigarette se consumer sans la voir. Il faut dire qu’elle est hypnotisée, Draco a cette influence sur elle depuis l’enfance, malheureusement. Elle ne sort de sa torpeur qu’en sentant le regard de Théodore posé sur elle. Sa main qui tient sa cigarette vient effleurer la sienne, une demi-seconde, juste le temps de croiser son regard. C’est trop risqué, pour lui. Que Narcissa veuille contrer la décision du Ministre de virer les voix insurgées du Ministère, passe encore. Une petite manifestation sur la voix publique, un petit discours devant le Ministère, ça ferait joli. Mais l’effondrement des Terres de Feu sera sa ruine, alors qu’il vient d’y débourser le peu de pécules qu’il lui reste pour construire quoi, déjà ? Une maison pour Molly Weasley ? Pandora veut rire, mais le regard sombre de son ami l’en empêche. C’est trop grave.  C’est trop grave, et puis Draco, comme toujours, dit les mots de trop. Il évoque Astoria, et Pandora se crispe sur son mégot. De quel droit ? Elle quitte alors le blond du regard pour tenter de trouver dans la foule sa douce Daphné. Si Narcissa a reçu un poignard dans le dos, ce soir, elle a dû en recevoir un autre dans le cœur. Il est doué, pour ça, Draco. Des poignards dans le dos et dans le cœur.

Pandora n’a pas le temps de trouver Daphné – mais où est-elle, par Agrippa ?! – que déjà, Lady Lestrange vote. Ça la fait sourire, bien malgré elle. Mariée à Rabastan Lestrange, associée à Narcissa Black, et désormais, suiveuse de Draco Malefoy. Pour les premiers, ce n’était pas un choix. Pour Draco … L’on choisit bien son bourreau, n’est-ce pas ? Et puis soudain, elle la repère, la blonde vaporeuse. Elle est là-bas, de l’autre côté de la pièce, son expression est indéchiffrable. Pandora tremble un peu, elle veut la rejoindre et songe à se lever, mais Théodore le fait avant elle, et soudainement, elle ne peut plus rien faire. Elle est là grâce à lui, et c’est à son tour de se pourfendre dans un discours. Mesuré et prudent, à son image, en somme, et Pandora est coincée. Malgré ses baskets et le fait qu’elle ne porte pas de soutien-gorge sous son caraco de soie crème, elle n’est pas aussi émancipée qu’elle ne le souhaiterait, et l’étiquette la raccroche à sa chaise. Elle ne doit pas faire souffrir l’image de l’homme qu’elle accompagne, et Théodore, malgré son entêtement à l’appeler Pansy, est un ami. Alors est ne bouge pas, et elle se concentre pour l’écouter, regard rivé vers lui.

Viviane Goyle-Lestrange n’a aucun avis à donner, elle n’est même pas Insurgée, pas vraiment, en tous cas, au mieux va-t-elle sur les Terres de Feu pour y boire le thé. Que ce soit ici ou au Magenmagot, sa voix n’a aucune importance, aucun poids. Théodore le souligne, et Pandora ne peut qu’acquiescer à ses mots amers. En revanche, elle ne peut s’empêcher de se sentir visée par ceux qu’il accuse ensuite, ces « bêtes curieuses venues ce soir avec le simple désir de voir enfin éclater la discorde », comme il dit. C’est lui qui l’a invitée-là, pourtant. Peut-elle interpréter autrement son propos, ses mots visent-ils quelqu’un d’autre ? A-t-elle dit quelque chose qu’il ne fallait pas, fait quelque chose qu’elle n’aurait pas dû ? Pandora secoue le crâne, elle est blessée par son ami, et se penche alors vers son sac, duquel elle sort, finalement, son calepin et sa plume-à-papote. Il veut du spectacle, il va en avoir. L’objet s’enchante alors qu’elle le chatouille, et tous ses mots sont enregistrés, tels quels, sur le papier.

Et alors qu’il exige des explications aux uns et aux autres, alors qu’il réclame à Nigel Fawley le nom de sa partenaire, et à Draco Malefoy des garanties, tous verront leurs réponses gravées de son encre verte, prêts à sortir dans le journal qui aura le culot de les publier.

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Daphné S. Greengrass

Daphné S. Greengrass
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Mer 24 Juin - 23:13


les serpents sifflent sur vos têtes

The sacrifices of God are a broken spirit ; a broken and contrite heart, O God, thou wilt not despise. Psal. li. 17

◊ ◊ ◊



Jamais l’Enchantresse ne lui avait envoyé autant de courrier. La lettre du mois dernier, où sa signature sans bavure trônait en narguant toujours autant les prunelles courroucées de l’héritière Greengrass, reposait à présent auprès d’un carton d’invitation des plus soignés, la conviant à un dîner. Un dîner, oui, au coeur même des Terres de feu, celles-là même qu’elle avait quitté sans plus hésiter, alors que Narcissa et Drago croupissaient encore en cellule, accusés de tentative d’assassint. On l’y conviait aujourd’hui, de cette même signature élégante, en souvenir des douces années d’alliance. Daphné aurait pu cracher sur l’invitation, si elle n’était pas aussi soignée. Cela ne se faisait pas, et son sang n’était pas encore assez boueux pour qu’elle ne se laisse aller ainsi.

Il fulminait, toutefois, et la rage qui y pulsait l’avait poussée à s’y rendre, pour enfin tout déverser. Elle réajustait d’un geste agacé le col montant de sa robe pâle, sachant pertinemment qu’aucun mot n’échappera de ses lèvres pincées. Daphné ne parlait pas non, elle enrageait intérieurement, et déversait seulement son fiel au creux de l’oreille attentive qu’avait su être Pandora. Alors ce soir, elle y allait pour se taire, observer, et voir comment leur monde continuait de tourner sans elle. Elle y allait, aussi, fièrement vêtue, la chevelure d’une blondeur éclatante nouée de manière délicate, pour parader aux yeux de ses ragoteurs bien trop prompts à moquer sa potentielle folie, l’hermitage dans lequel ils l’estimaient être tombée. Si elle avait failli, les premiers mois, si ses forces s’étaient écroulées, Daphné se savait plus forte, plus incandescente, ce soir. Sa présence, peut-être, l’avait aidée. Ou celle de Dieu, qu’en savait-elle.

Elle y était, alors, les ongles manucurés reposant soigneusement sur son avant-bras, observant de haut tous les invités qui dévoraient l’Enchanteresse du regard. Elle observait @Drago L. Malefoy, qui dînait sans mot dire à ses côtés, elle observait @Viviane Goyle-Lestrange, qui sirotait sa flûte de champagne, elle méprisait cette rouquine, à l’allure gauche, qui embrassait chaque joue de l’Enchanteresse avec émotion. Que de spectacle, que de paraître. Ils jouaient aux clans unis, à une famille soudée. Oubliaient-ils celles qu’ils détruisaient ? Celles qu’ils assassinaient ? La bile remontait le long du gosier de la soeur Greengrass, qui détourna les yeux. Elle inspira, profondément, adressa un sourire distrait, trop froid pour encourager la discussion, à la femme qui se tenait près d’elle. Elle avait accepté l’invitation oui, refusant toutefois de siéger à la table des Malefoy, où elle aurait eu sa place. L’idée lui renversait l’estomac – oh, elle aurait adoré, pourtant, cette chère Enchanteresse, qu’elle soit si proche de son fils à marier.

Non, elle siégeait simplement à l’écart, à une table mineure, libre d’observer sans mot dire. Maître mot de sa soirée.

Elle n’avait pas pressenti la suite des évènements, toutefois. L’assiette pleine devant elle, intouchée, disparaissait à peine que le discours de Narcissa finissait de vibrer contre leurs verres de cristal. Leurs statuts de Lord, vilement dérobés – voilà ce qu’elle clamait, cette pauvre illuminée. Aussitôt, la brune à sa table voulut se faire remarquer, et le regard froid de Daphné retomba sur elle. Ses lèvres s’ourlèrent, signe discret d’un mépris démesuré. Pour qui se prenait-elle, à s’exprimer ainsi, pauvre femme d’un mangemort en prison. S’imaginait-elle mériter quoi que ce soit ? Voulait-elle peut-être qu’on la plaigne ? Qu’on félicite cette prise de parole, ces poignards lancés vivement sur l’Enchanteresse, alors même qu’elle continuait de la faire s’asseoir à sa table, protection minimale s’il en est ? Daphné resserra sa poigne, observant finement les réactions du clan Malefoy, lui faisant face.

Les réactions ne vinrent pas de cette tablée, pourtant – ce fut le fils Fawley, qui avait mainte fois dîné parmi les amis de son père, bien que de vingt ans son aîné. Ses yeux reposèrent sur Lord Fawley, qui trônait à ses côtés, cherchant sur son visage des signes annonciateurs de ce que le fils, ancien avocat, lâcherait. Elle n’y décela rien, toutefois, et dut être attentive aux propos que tenait Nigel Fawley, plein d’une fougue que certains nommerait orgueil. Son nez se plissa, ses doigts relâchant la pression sur le verre qu’elle tenait en main, alors qu’il parlait futur glorieux, espoir fondé sur un esprit sain, un peuple uni. Allons bon, rien que cela. Elle aimerait se laisser convaincre, toute occasion de s’éloigner avec fracas de la poigne terrible des Malefoy bien trop douce et rare pour ne pas l’envisager. Elle ne dit toujours rien, pourtant, car son enthousiasme était trop plein de failles, et ses promesses cachaient quelques secrets qu’il ne paraissait pas vouloir encore révéler pleinement. Qui donc est cet allié ? Que peut-il leur promettre ? Pourquoi s’en aller, déjà, en ayant lâché si peu d’informations ?

C’est à ce moment-là, seulement, que le clan Malefoy tressaillit. C’est Drago Malefoy, qui s’éleva, et ce furent ses mots, qui assassinèrent durement la marâtre. Un rire échappa aussitôt à Daphné, un rire presque fou, qui fit sursauter sa voisine, trop bas pourtant pour alerter le reste des convives. Un rire qui lui resserra vite la gorge, et la laissa presque à s’étouffer. Elle toussa, mettant une main discrète devant ses lèvres, et tout rire s’évanouit aussitôt en entendant la fin des propos de Drago. Ses yeux furent ombrageux, alors qu’elle redressait le torse, le fusillant du regard. Comment osait-il sortir l’argument d’Astoria ? Un monde meilleur, avec ou sans sa mère, alors qu’il avait si honteusement fait s’écrouler au sol sa propre femme, pour ce même monde auquel ils rêvaient ?

Daphné se serait redressée, et aurait balancé verre sur table, si elle n’était pas si bien élevée. Elle demeura simplement figée sur sa chaise, son regard tristement fixé sur lui. Comment osaient-ils, tous. Comment osait-elle, encore, celle-là, cette imbécile qui suivait Drago Malefoy ? Était-elle sotte ? Était-elle aveugle ? Ne voyait-elle pas comme il ne faisait que répéter, vilement, les promesses de sa mère, les détournant habilement, pour convaincre ceux moins convaincus ? N’entendait-elle pas le vide de ses propositions, l’espoir basé sur une mort qu’il avait provoqué, bon sang !

Le teint trop pâle, ce fut presque dans un flou total que Daphné vit le reste des invités se mettre à réagir, derrière elle des jurons en allemand fuser, devant elle, @Theodore Nott qui se redressait, qui osait parler, enfin. Elle songea à son courrier, à lui aussi, trônant sur sa table de nuit, auquel elle devait encore répondre, renouant peu à peu avec cet homme si important à sa vie. Il parlait, alors même qu’il avait toujours craint cela, d’être sous les regards des gens, alors qu’ils s’étaient brouillés, parce qu’elle l’engageait à partir, lui aussi, à accepter sa main tendue. Pas d’aide, non, il n’en voulait pas – mais il parlait, ce soir, il confrontait tout ceux qui lançaient des idées folles, trop pleines de chimères. Donnez des faits, donnez des preuves, donnez une envie tangible de vous suivre, semblait-il clâmer.

L’héritière Greengrass l’écoutait, le coeur battant la chamade, la tête lui tournant trop fort. Elle savait qu’elle n’avait pas son mot à dire – elle ne l’avait jamais eu. Elle n’était que la soeur Greengrass, l’éplorée, qui voyait une fois encore le nom de sa soeur brandi dans les airs, dans l’espoir de réunir les peuples. Elle détourna les yeux de ces hommes, de cette brune qui pensait avoir une place entre eux, elle détourna les yeux et chercha, les doigts tremblant, le seul regard qui calmait son âme, entre tous ces monstres. Là-bas, deux tables plus loin – elle avait sorti sa plume, son carnet. Évidemment. Elle travaillait, maintenant, elle écrivait. Pandora. Il fallait qu’elle la regarde, que leurs regards se croisent, pour que son souffle se relâche enfin. Pour qu’elle trouve un semblant de paix, dans ce tumulte d’hommes déchaînés.

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Melchior C. Fawley

Melchior C. Fawley
MEMBRE
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Jeu 25 Juin - 1:06

Serpents sifflent sur vos têtes
Je fais tourner entre mes doigts mon verre de jus de citrouille en admirant le décor dans lequel Narcissa nous reçoit. Au moins, elle n’a pas organisé ça un dimanche, cette fois-ci. Je n’ai pas revenue ma nièce, ni aucun des siens depuis le soir du concert – je n’étais pas revenu ici depuis. J’ai presque été surpris de me voir inviter, ce soir, après les derniers évènements, après le procès. Mais je ne doute pas que la blonde se doute de combien je suis contrarié de la sentence que j’ai moi-même prononcé, combien j’ai l’impression désagréable d’avoir été utilisé pour des buts politiques que je ne partage pas… En tout cas, c’est précisément ces sentiments qui m’ont conduits à accepter de faire le déplacement – sans quoi j’aurais bien laissé Nigel se charger de leur annoncer la nouvelle lui-même sans risquer de croiser les victimes de cette parodie de justice dont j’ai été le bras. Mais je suis venu. Peut-être faudra-t-il que je prenne un instant pour aller lui parler ? A quoi bon ? Pour lui dire quoi ? ‘Vous êtes bien un criminel, un idiot, mais j’aurais préféré que la cours que je présidais ne vous envoie pas à Azkaban ?’ Je ne peux pas vraiment faire cela… Ma nièce vient faire son spectacle pour me sortir des mes pensées, et j’essaie de me forcer à rester impassible et à ne pas laisser une grimace tordre mon visage. « Nous méritons de nous enorgueillir ce soir » Instinctivement, je porte une main à la croix à mon cou. L’orgueil est un péché capital – et les orgueilleux sont nombreux ce soir. Moi le premier, c’est sans doute celui avec lequel je lutte encore le plus, encore aujourd’hui – mais je n’en tire aucune fierté. Bien sûr, c’est une figure de style ici, mais pas uniquement. Il n’y a qu’à voir le faste de la réception. Il n’y a qu’à la voir, elle, en général. Il n’y a qu’à les entendre. Une réussite, ces premières maisons, des coups portés contre eux… Ils me fatiguent.

Je m’étais promis de choisir un camp, et de le faire avant l’anniversaire de la mort d’Edna. Je me sens incroyablement las, incroyablement idiot d’avoir un jour envisagé sérieusement de soutenir cette folie. Je ne peux pourtant pas je crois soutenir Potter – l’instrumentalisation de la Justice que j’ai rendue m’en a passé l’envie, si la perte d’une partie de mes privilèges n’avait pas suffi. Mon regard va à Nigel, et je me surprends à sourire pour la première fois depuis le début de la soirée. Qui aurait cru que ce serait de lui que viendrait la voie du milieu ? Lui et Moira… J’éprouve une certaine fierté de constater qu’une telle proposition émane au moins en partie d’un Fawley. Pourtant, c’est une autre voix qui s’élève avant la sienne, et je reconnais la jeune @Viviane Goyle-Lestrange qui prend la parole. Je me pince les lèvres. Ce qu’elle dit est plus que juste. Refuser l’autorité du Ministère, ce devrait être aussi renoncer d’y faire entendre sa voix. Mais ma chère nièce et ses proches veulent le beurre et l’argent du beurre… @Nigel A. Fawley se lève pour prendre la parole, et je me redresse pour l’écouter parler. Quel dommage, tout de même, qu’il ait abandonné sa carrière d’avocat… C’est qu’il a du charisme, qu’il parle bien. Lord Nigel Fawley. Aujourd’hui, cela me paraît être une perceptive plus que réjouissante, de le voir un jour hériter de ma charge. Il dit ’le clan Fawley’ et je fais tourner ma chevalière autour de mon doigt en souriant. Il ne parle que de lui et son père, bien sûr, il y en aura peut-être d’autres qui portent notre nom qui resteront ici – mais je me réjouis d’avance de m’associer à ce clan là. Pourtant alors qu’il revient dans notre direction et s’adresse à @Yolanda Yeabow, le jeune @Drago L. Malefoy l’interpelle. « C’est moi, mère, et non vous qui me soumets aux séances du Magemagot ces derniers mois. Ce sont mes propositions politiques et non les vôtres qui ont souffert de vos actions. C’est ma légitimité dans ce gouvernement que cette scission a ébranlée et non la vôtre. » Il me faut beaucoup de volonté pour garder mon sang froid. Mon neveu ne siège pas en tant que Lord, moi si. On m’a poussé à rendre une justice que je n’approuvais pas, j’ai vu une partie de mes privilèges disparaître tout autant que lui, mon pouvoir politique amoindri, tout autant que le sien – et je ne suis pas un insurgé, moi. Je me mords les lèvres.

« Je vous propose la dissolution des Terres de Feu. » Celle-là, je ne l’avais pas vu venir. J’écarquille les yeux, surpris. Déjà, des murmures se font entendre partout dans l’assemblée. Je m’arrête, et il me faut un instant à parcourir les visages alentours pour m’assurer que je ne suis pas fou, qu’il a bien dit cela. Et bien, ça, pour une surprise. Je me sens presque mal pour ma nièce, à présent. Au milieu des visages surpris, je reconnais les traits de Molly Weasley. Ce n’est pas si simple, jeune homme… Je l’écoute finir, et lancer une dernière pique à sa mère. La jeune Viviane soutient sa proposition, et je soupire doucement. Déjà, une autre voix se fait entendre, je reconnais le jeune @Theodore Nott (c’est qu’ils doivent avoir peu ou prou le même âge, ces deux-là) qui s’oppose à l’idée. Au moins, ils n’ont pas tous complètement perdu la raison…

Je me lève, et debout je m’appuie sur ma canne. Mes geste sont lents, tranquilles. « S’il vous plaît, messieurs dames. » Ma voix est calme, profonde, et gorgée de magie. Je veux être particulièrement convaincant, persuasif. « Mes amis… » Mon regard s’arrête un bref instant sur Nigel et je lui adresse un sourire. « Quel spectacle, comme toujours… Il se dit beaucoup de choses, depuis tout à l’heure. Il s’est toujours dit beaucoup de choses, par ici, n’est-ce pas ? Te souviens-tu, ma chère Narcissa, de ta lettre ouverte qui invitait les gens à te rejoindre ici, avant qu’il y ait cette école, ces maisons ? Quels étaient les mots exacts ? ‘Par la présente, Monsieur le ministre, nous déclarons notre indépendance : nous renonçons à la protection du Ministère et refusons désormais toute intervention dans nos affaires. Nous retirons nos biens du domaine géré par les autorités magiques, et nos patrimoines financiers de la juridiction de Gringotts.’ L’instant où vous avez accepté ça, vous aviez perdu vos titres. Bien sûr, la question ne se pose qu’aujourd’hui, mais c’était écrit à ce moment-là. Et si vous aviez eu un minimum d’intégrité, un sous de bon sens, vous auriez essayé d’organiser autre chose, autrement, et de vraiment sortir de ce système que vous fustigiez – et dont vous vous êtes proclamés indépendants en refusant pourtant d’aller au bout de votre projet. Comment peux-tu prétendre t’enorgueillir de quoique ce soit ma chère nièce ? Un an et demi que tu as réuni ici certains des plus grands sorciers britanniques, et vous n’avez construit qu’une dizaine de maison, et tu ne distribues les clefs qu’aujourd’hui. Un an et demi que tu prêches la paix en organisant la guerre. Un an et demi que tu prétends vouloir rompre avec le monde magique sous contrôle du Ministère, mais que tu continues de considérer comme une attaque lorsqu’ils répliquent sur leur territoire. Pourquoi siéger au Magenmagot, si vous restez ici ? Pour voter des lois dont vous vous êtes libérés ? Pour rendre une justice qui ne vous concerne plus ? Pour avoir votre mot à dire dans l’éducation des jeunes sorciers, alors que vous venez de créer une école pour cela ? Tu as promis une terre d’accueil, un lieu de paix, un lieu où les traditions ne seraient pas oubliées. N’est-il pas plus l’heure de vouloir le défendre que de courir après ce à quoi tu as renoncé pour l’avoir ? L’heure de le faire grandir, d’en faire un phare dans la nuit ? Est-ce que c’est bien ce projet que sont venus défendre ceux qui se sont installés sur ces terres ? Une guerre civile qui ne dit pas son nom, pour des choses qui pourraient ne plus les concerner ? Une querelle d’orgueilleux... » Je me tourne vers Viviane. « Vous avez parfaitement raison de pointer que c’est la profession de foi de ces terres qui permettent cette action du Ministère. Mais vous auriez tort, magister, d’applaudir ainsi mon petit neveu. Cela n’a rien d’une réflexion mûrement réfléchie, sa proposition. Qu’il le veuille ou non, ça n’est pas qu’une question de noblesse, de titres. La grande majorité des personnes présentes ce soir ne sont pas Lords. Il y a neuf titres insurgés, neuf – dont seulement deux peuvent être portés par des Lord, celui du jeune Drago ici présent et celui de Nott qui vient de s’exprimer. Et combien sommes nous, ce soir ? Mrs Weasley, à qui Narcissa vient de remettre, avec une fierté complètement déplacée, la clef de la première des demeures construites, que feras-tu d’elle, Drago ? Tu la renverras dans son ancienne maison dont elle ne peut plus payer les taxes, auprès de ceux de ses proches qui n’ont pas voulu la suivre ici ? Que comptes-tu dire aux étudiants de Poudlard que leurs positions politiques ont fait exclure de l’établissement ? Navré, vous vous êtes trompés, ma place au Magenmagot est en danger il est temps que cela cesse ? Certaines personnes n’ont pas la capacité de retourner vivre leur vie d’avant, pourquoi le feraient-ils, pour que tu puisses, toi ? Autant, je ne peux pas défendre cette insurrection, pas après les derniers mois qui viennent de s’écouler – pas plus que je peux défendre Potter d’ailleurs. Autant si ce qui la fait s’écrouler c’est la peur que tu as de perdre ton titre, tu mérites d’en être déchu dans tous les cas. » Je marque une pause, et ma main droite monte à la croix autour de mon cou. « Je ne pense pas être concerné par le vote que semble vouloir Drago. Mais les choses ne pourront éternellement rester blanches ou noires. Vous ne pouvez pas dissoudre l’insurrection ainsi, ou continuer à vouloir vous tenir séparés du Ministère tout en demandant une place dans ses plus hautes instances. Mais Nigel l’a évoqué tout à l’heure. Il existe une troisième voie. » Je me tourne vers le jeune Theodore et lui adresse un sourire poli. « Il n’existe aucune assurance de réussite, Lord Nott. Jamais, pour aucun être mortel. Si c’est ce qu’on vous a fait croire pour que vous rejoigniez ces terres de feu, on vous a menti. Vous voilà, un an et demi plus tard, vous n’êtes pas vraiment indépendant, votre titre est en danger, l’insurrection n’a fait construire qu’une dizaine de maison et proclame déjà être près de l’auto-suffisance alors qu’il n’en est rien. Sinon, nous ne serions pas réunis aujourd’hui à parler du Magenmagot. Mais il existe des personnes qui pensent que la défense de nos traditions ne doit pas passer par seulement quelques coups d’éclats systématiquement ternis, qu’il n’est nul besoin de donner l’occasion au Ministère de créer des martyres. Des personnes qui pensent que la position des Terre de feu est intenable, parce que oui, si vous restez ici, vous perdrez vos droits à siéger, votre possibilité de vous défendre. Des personnes qui ne veulent pas précipiter le monde magique dans une guerre civile.  Des personnes qui aspirent à une paix durable, qui veulent miser sur la loyauté et le soutien. » Je fais tourner ma canne entre mes doigts, un bref instant songeur. Nigel ne m’en a pas dit beaucoup plus, dans sa lettre – et rien que je ne voudrais laisser tomber dans l’oreille de journalistes ou de curieux. Je reconnais la jeune Parkinson, dans un coin, et notre rencontre du mois dernier me revient à l’esprit. Autant de titres qui pourraient être tenus par des femmes. Autant de soutiens potentiels. Je lève un sourcil alors que me vient une idée qu’il faut que je pense à souffler à l’oreille de Moira. « Et nous nous donnerons les moyens de nous faire entendre. »

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