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True friends are never apart ☽ Damocles
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Mer 29 Juil - 7:03

True friends are never apart
Damocles & Aedrian

« Maybe in distance but never in heart. »
C'est un sentiment vraiment étrange que de retrouver un ami après quinze années. Pas cinq, pas dix, mais bel et bien quinze années. Je me suis souvent demandé ce que ça ferait de retrouver Damocles. Est-ce que je le reconnaîtrais, ou est-ce que lui même saurait dire que cette chevelure rousse est la mienne ? Est-ce que tout resterait inchangé ? Est-ce que l'on reprendrait pile là où on s'était arrêté comme si l'on avait lancé un sort pour figer le temps ? J'ai eu peur pendant bien longtemps que nos retrouvailles ne se passent pas du tout comme elles se sont finalement passées. J'ai eu peur, parce que Damocles a toujours été ce seul et unique ami qui a toujours vraiment compté dans ma vie. C'est fou de se dire qu'une seule personne peut nous changer, nous guider, nous faire rire, nous supporter, et tout cela, sans l'ombre même d'un sentiment amoureux, simplement une amitié, une fraternité. Je suis heureux, et pas simplement parce que plusieurs verres de très bon whisky coulent dans mes veines, mais parce qu'à ce jour, je n'aurais pu espérer plus belle rencontre, ou plutôt ; re-rencontre.


Il me rassure comme si nous nous étions vus hier, comme s'il connaissait déjà ma nouvelle vie sur le bout des doigts. L'héritage de mon père est un vieux souvenir oublié. Il me hantera à jamais, mais aux yeux du reste du monde, il semblerait que je n'ai pas trop de souci à me faire. Surtout lui qui travaille au ministère, il est bien placé pour me faire comprendre que le cas de mon père est bel et bien oublié depuis bien longtemps. On aurait pu croire que la dernière guerre aurait fait remonter ces souvenirs, mais il faut croire que ma mère a été bien assez intelligente à la mort de mon père pour que mes frères et moi n'ayons pas de souci à nous faire.Ne pas avoir ce poids sur les épaules est un soulagement.


Je tente de convaincre mon ami de faire comme moi, de partir un moment du Royaume Uni. Je me dis que ça pourrait lui faire du bien, même si au fond, l'idée que nous soyons de nouveau séparés m'angoisse un peu. Et s'il ne partait que pour un an mais qu'il nous fallait quinze nouvelles années pour nous revoir ? Non, non, cette fois-ci, je ne laisserai pas les choses se passer ainsi. Nous étions jeunes et un peu trop confiant envers notre amitié. Si on a eu raison, finalement, c'est un coup de chance. De toute manière, l'idée ne semble pas enchanter Damocles. Il y a toujours eu ces différences entre nous, ces différences qui ont fait notre complémentarité et qui ont été le ciment de notre amitié. Et pour lui, la conception des vacances est bien différente de la mienne, mais ça fait tout de même rêver. J'aimerais avoir le courage de ne rien faire, mais je suis le genre de personne qui angoisse facilement à l'idée de gâcher du temps précieux en ne faisant pas quelque chose de productif.


« Les créatures monstrueuses, comme tu dis, se trouvent partout autour de toi. Et ce ne sont pas forcément celles que tu crois. »


Les sorciers, et les moldus également, ont tendance à être bien plus monstrueux que les animaux et autres créatures. Mais ça, c'est un sujet sur lequel je pourrais m'étaler pendant des heures, sauf que pour l'instant, je n'ai pas l'intention de perdre mon temps à parler de cela. Non, je préfère parler de mon envie de trouver une moitié. Je ne cherche pas activement, mais il y a cette partie de moi qui aimerait vraiment que cette moitié se présente un jour ou l'autre. Selon mon meilleur ami, chercher n'est de toute manière pas la solution. Il paraît que le hasard fait généralement bien les choses. Cela explique peut-être pourquoi après tout ce temps je suis encore seul. La bonne personne ne s'est pas présentée à moi, ou bien je l'ai totalement ignorée. Avec mon grand-père qui voulait me fiancer à l'époque, je sais que je suis peut-être passé à côté de cette personne si particulière. Elle aurait peut-être été une moitié extraordinaire. Mais avec des Si, j'aurais un œuf de dragon dans ma poche.


« Un jour probablement, oui. »


Le temps change une personne, c'est un fait indéniable, et je le constate à ce jour, non pas parce que Damocles semble être capable de laisser pousser du poil au menton mais surtout par sa capacité à tenir plus fortement l'alcool. Cela me fait sourire, parce que je suis du genre à tenir bien trop à l'alcool, alors quand mon meilleur ami s'écroule après seulement deux verres, c'est un peu frustrant. Est-ce que c'est ça, devenir adulte ? Avoir une meilleure résistance face à l'alcool ? Non, j'imagine que c'est juste le hasard qui fait bien les choses, et je ne vais pas me plaindre de pouvoir déguster davantage de whisky en compagnie de mon meilleur ami.


Je me retrouve finalement dans une situation plus ou moins embarrassantes, parce que cette soirée n'aurait pas été la même sans un moment gênant. Cette serveuse qui semble me regarder du coin de l'oeil, j'ai pour challenge d'aller lui parler. Moi, presque trente-cinq ans, je n'ai plus l'habitude de ce genre de jeux mais je reste persuadé que je m'en sortirai sans problème. Mon cerveau tente alors de se diviser en deux : une partie continue de suivre la conversation avec l'ancien Serdaigle, et trinque avec lui, tandis que l'autre partie réfléchit à la manière d'aborder cette jeune femme sans avoir l'air d'un homme lourd et insistant. Difficile de totalement se concentrer lorsqu'on se met à parler de l'Ecosse et de nos familles respectives. Les rapports que l'on entretient avec nos familles sont bien différents, mais ça ne nous a jamais empêché de considérer l'autre comme un frère à part entière, et pas simplement juste pour faire de l'autre un ami amélioré. Le lien que nous avons toujours entretenu était, et demeure, de l'ordre fraternel, au même titre que Brandon et Christian.


La soirée passe à une allure incroyable. Je me perds un peu dans les mots échangés avec Damocles et finalement, je me souviens que j'ai un défi à relever. Je ne suis pas une poule mouillée et encore moins un lâche, alors peu importe le résultat, je me donne un coup de pied au derrière pour aller parler à la jeune femme. Il est vrai qu'elle est jolie, alors qu'est-ce que j'ai à perdre. Que mon ami emploie des mots gaéliques ce soir semble me booster, mais finalement, je m'emmêle les pinceaux. Il faut croire que je n'étais vraiment pas prêt pour ce genre de défi. Je reviens bredouille et complètement honteux, mais ça n'empêche pas mon ami d'éclater de rire. Évidemment qu'il rit, le contraire m'aurait bien étonné.


« Roh, ça va... J'aimerais bien t'y voir tiens. »


Tout est une bonne occasion pour se moquer l'un de l'autre. Et il a raison, j'ai intérêt à ne pas avoir la main légère sur le pourboire, elle mérite bien cela. Je mets la faute sur le petit chaton, histoire de détendre l'atmosphère, mais il faut croire que mon ami s'est déjà attaché à lui et le défend bec et ongles.


« Nul avec les filles ? Hé, ho ! Toi aussi t'étais nul, d'abord. »


Est-ce que j'ai l'impression de redevenir un adolescent quand je suis aux côtés de Damocles ? Totalement. Je crois que c'est un effet inévitable. J'ai beau être un homme que l'on considère généralement comme mature, aux côtés de certaines personnes, je deviens quelqu'un d'autre. C'est incontrôlable, mais je ne suis pas le seul. Sauf que cette fois, cette échec me dépite vraiment. Être nul pour séduire une femme quand on a vingt ans, c'est courant, mais à presque trente-cinq ans, c'est un peu triste. Il a les bons mots. Il y en aura d'autres – ou au moins une autre – et je vais pouvoir boire autant que je veux. Mh. Ruiner Damocles après quinze ans ? Ça me semble être un plan parfait. La bouteille arrive finalement avec une certaine violence. Oups. Elle ne l'a vraiment pas bien pris, et je peux le comprendre parfaitement. Je dois passer pour un véritable abruti.


La soirée se poursuit jusqu'à ce que la bouteille soit vide. On se raconte des souvenirs partagés ou non, on fait des plans sur la comète, on se jure de ne plus jamais se séparer, même si je pense que l'alcool fait un peu trop parler mon ami. Et cette soirée dans son imperfection et ses petits accidents, se veut finalement être la meilleure soirée que j'ai passée depuis bien longtemps. Qui aurait cru qu'un chien et un chaton auraient pu provoquer un tel miracle ?
(c) DΛNDELION


1559 mots
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