AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Sous les étoiles de l'Écosse - Erin McAllister
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Aller à la page : Précédent  1, 2

Invité

avatar
Invité
Dim 23 Aoû - 17:42
🌢 Sous les étoiles de l'Écosse
Dans la nuit du 26 au 27 février 2004,
Dans un petit village sorcier perdu en Écosse,
Demeure des grands-parents de Erin McAllister,
(Faim qui titille - 8/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Mais il fallait bien tenir le cap, au milieu de vos célibats et aventures sans lendemain. La référence ne manqua pas de lui tirer une expression amusée, déchirant un peu de son sourire au profit d'une grimace. Effectivement, il avait été le célibataire attitré du groupe. À l'époque, ses travaux pesaient lourd sur son énergie et celle dont il avait fini par s'éprendre ne le lui rendait pas. Las, il s'en était accommodé sans se plaindre. Après tout, le malheur des uns faisait le bonheur des autres : le temps qu'il gagnait en n'ayant pas de vie sentimentale était donc dédié au bien commun. Avec le recul, Henry comprenait mieux cette décision prise contre son propre cœur. Ce genre de renoncement aidait néanmoins à construire un monde meilleur... Même s'il lui en coûtait personnellement d'être seul.

L'insouciance de cette période lui semblait désormais lointaine. Mieux valait toutefois en tirer le positif, pour ne pas assombrir l'ambiance chaleureuse des lieux. « Nous étions incorrigibles, je l'admets. » Il n'eût toutefois pas le temps de s’appesantir là-dessus. La voix d'Erin reprenait le flambeau de celle de sa grand-mère avec vivacité. Oui, exactement, elle était vive. Dynamique.

À la mention des plantes et du professeur de botanique, le regard du vampire scintilla d'une nostalgie évidente. Aussi flamboyante que la chevelure de ses deux interlocutrices. L'immortel ressentait une émotion très douce en songeant à cet héritage qu'ils avaient laissé là-bas, en toute conscience ou non. Et, de manière très étrange, il y voyait même une filiation discrète entre ceux qu'ils avaient été et les élèves d'aujourd'hui. Les circonstances et le contexte avaient évolué, sans modifier profondément ces traits qu'ils possédaient en commun. L'amour des plantes et des autres. Il aurait aimé rajouter aussi de soi, mais ce n'était déjà pas vrai pour lui … Et il craignait que ce ne soit pas mieux, tragiquement, pour les plus jeunes générations.

Les yeux de l'immortel adressèrent un léger regard à Jane, retrouvant toujours un peu de sérénité à l'observer. Elle était un roc qui traversait les âges ; une vraie force de la nature à laquelle se raccrocher. Sa jeune interlocutrice avait de la chance de l'avoir. Tout comme lui. Encore. Infiniment. Le 'toujours' ne fonctionnait pas, hélas. À défaut, la présence de sa vieille amie était précieuse.

Leurs souvenirs étaient aussi précieux.

Les pâles iris glissèrent de nouveau vers Erin. Ce qu'ils partageaient, cette nuit en Écosse, avait une valeur incommensurable. Henry ne s'en rendait pas toujours compte, tant il était absorbé par ses obligations ou ses ruminations muettes. Là, pourtant, il voyait danser entre eux tous ces fils qui liaient les existences et rapprochaient les âmes. Elle y est toujours ! Et, au milieu de ces filigranes argentés qui outrepassaient les distances et le temps, il imaginait la table sans difficulté.

Il écouta attentivement toutes les descriptions et les questions de la jeune femme. La faim, qui se rappelait à lui de temps en temps, lui paraissait toujours dangereuse mais contenue par toute l'énergie qui se dégageait de leur discussion. Et lorsque Jane se leva, marquant son départ pour quelques heures de repos, l'ancien né-moldu acquiesça avec beaucoup de douceur. « Je t'attendrai. Nous aurons le temps de discuter avant mon départ. En attendant, je te souhaite une bonne nuit. » Une dernière fois, il lui serra la main. Puis il se concentra. Il n'avait pas oublié. Ce ne serait pas facile.

« Je dois vous avouer, Erin, que je suis soulagé. Non seulement tout semble encore y être, mais avec des aménagements accueillants. » Il se passa une main gantée dans les cheveux, troublé par ce bon augure. « J'imagine notre salle commune respirer la douceur et le confort... Et je me sens si fier que notre maison soit un refuge jusque dans ses meubles. » Ses doigts s'immobilisèrent, égayés par la rumeur de l'hydromel. « Nul doute que nous aurions aussi aimé que ce soit de l'alcool, malheureusement les rumeurs ne sont souvent que des fantasmes. Le plus souvent, pas toujours, en effet. »

Les émotions qui glissaient successivement en lui restaient bien sages. « Le fauteuil ? Mmmh. De mémoire, il avait une couverture épaisse et ocre en notre temps. Elle servait un peu à cacher son état... J'imagine que, dans les décennies suivantes, nous avons du avoir quelques couturiers enthousiastes chez Poufsouffle. C'est une bonne chose, notez, de faire du neuf avec du vieux. » Il marqua une courte pause. « J'aime l'idée que nous soyons capable de nous réinventer en permanence. Permettez-moi, d'ailleurs, une interrogation en retour. Avez-vous aimé vos années chez Poufsouffle ? »
CODAGE PAR AMATIS - 768 mots


HRP : Ça marche complètement ! Merciii beaucoup :smi62:

Invité

avatar
Invité
Dim 23 Aoû - 20:16
Sous les étoiles de l'Écosse@Henry MilfordErin


26 février 2004

Le départ de ta grand-mère – bien que prévisible au vu de la courses des aiguilles sur l'horloge du salon – te laisse étrangement dépourvue. Sans sa présence bienveillante, l'instant te semble moins naturel, sans que tu parviennes tout à fait à comprendre pourquoi. Est-ce ce regard, échangé avec son ami avant qu'elle ne quitte la pièce ? Ou un simple malaise passager, somme toute compréhensible à te retrouver ainsi en tête à tête avec un quasi-inconnu ? La discussion, pourtant, poursuit son cours sans heurt et Henry semble sincèrement réjoui de cet héritage laissé à votre génération et à celles qui suivront.
Tu n'avais jamais songé à votre salle commune en ces termes. À tes yeux, elle était l'œuvre  de votre fondatrice.Tu lui attribuais volontiers tout le crédit de ce lieu dédié à l'étude et au bien-être, sans vraiment penser aux générations d'étudiants et de professeurs vous ayant précédés sur ces parquets vernis, dans ces fauteuils et lits moelleux. Pourtant, chacun et chacune des élèves répartis là au fil des siècle a laissé l'empreinte de son passage. Qu'il s'agisse d'une table bricolée avec les moyens du bord, d'un fauteuil raccommodé, d'une nouvelle plante sur les étagères, d'une marque au bas d'une boiserie... L'idée qu'elle vous appartienne à tous te séduit, trouvant si facilement écho avec ce sentiment d'appartenance qui a résonné en toi tout au long de tes années d'école.

Les pensées de Henry ont-elles suivi le même fil que les tiennes ? Comment expliquer autrement cette question qui semble si bien leur faire écho ? Pourtant, malgré toute l'évidence que pourrait revêtir ta réponse, tu ne la formules pas tout de suite. Avisant le plateau toujours posé entre vous, tes mains s'emparent de la bouteille de lait dont tu verses une rasade dans ta tasse, agrémentée d'une généreuse cuillerée de miel. Ta boisson réchauffée d'un discret sortilège, tu attrapes également un biscuit que tu portes à tes lèvres pour en croquer le coin.
Si tu as aimé tes années à Poufsouffle ? Oh douce Helga... Dix années plus tard, avec tout le recul possible, tu dirais à qui veut l'entendre qu'elles ont été les plus belles de ta vie, sans hésitation aucune. Bien plus qu'un dortoir où passer tes nuits, c'est un foyer, des valeurs, une confiance et une camaraderie que t'a offert le Choixpeau ce soir-là, alors que tu tremblais sur le tabouret de bois. Oh, tout n'était pas rose tous les jours et chez Poufsouffle comme partout ailleurs, il y avait des disputes, des désaccords, des mesquineries et des rancœurs. Mais aucune de ces ombres ne ternissent tes souvenirs de Poudlard.

Pourtant, étrangement, tu ne parviens pas à le formuler ainsi à Henry. Trop intime ? Trop exagéré ? Trop déplacé, vis à vis d'un homme qui a vécu de si longues années et bien plus de tragédies, à commencer par ces deux guerres moldues qui ont marqué les livres d'histoire ? Ce n'est qu'une fois ton shortbread disparu et une gorgée de lait chaud plus tard que tu réponds enfin dans un soupir léger. « Énormément, oui. » Et les premiers retours paniqués adressés à Adele au détour des couloirs témoignent pourtant que cela ne coulait pas de source !
Tu te réinstalles plus confortablement sur le canapé, les jambes repliées sous tes fesses – Merlin, il faudrait un jour que tu perdes cette habitude, tu sais d'avance que tes chevilles seront envahies de fourmillements quand tu te relèveras –, une nouvelle gorgée pensive avant de continuer. « Je crois que je n'aurais jamais pu me sentir aussi à l'aise dans aucune autre maison. J'ai pourtant d'excellents amis dans chacune et je connais leurs qualités respectives mais... Je ne sais pas, parfois j'ai l'impression que Poufsouffle n'attendait que moi. C'est un peu étrange, dit comme ça... Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. » Tu hésites, cherches une manière de reformuler ce sentiment diffus, avant de baisser les bras pour lui renvoyer le Souaffle. « Et vous ? » À vrai dire, ses témoignages t'ont déjà assurée de sa réponse, mais tu préfères recentrer la discussion sur lui. Il est toujours tellement plus simple de parler des autres.

Invité

avatar
Invité
Lun 24 Aoû - 10:28
🌢 Sous les étoiles de l'Écosse
Dans la nuit du 26 au 27 février 2004,
Dans un petit village sorcier perdu en Écosse,
Demeure des grands-parents de Erin McAllister,
(Faim qui titille - 8/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Malgré sa tentative d'interrogation, un drôle de silence s'installa entre eux. En soi, ce n'était pas tant une surprise en dépit de sa bonne volonté. Il restait un vampire à qui l'on faisait la conversation dans un salon sorcier. Il y avait vraiment de quoi être décontenancé lorsque l'on n'était pas coutumier du fait.

D'autant que les immortels de son genre ne profitaient pas particulièrement d'une bonne réputation. À raison, évidemment, il ne le remettait pas en cause.

Alors, sans plus un mot, Henry laissa le temps à Erin de trouver les siens. Il n'était pas pressé de toute façon ; les secondes qui s'étiolaient progressivement ne changeaient rien à son éternité. Sa nature le rendait intouchable par les années et, à force de cumuler les décennies, sa patience s'était drastiquement renforcée.

Une expression de politesse sur le visage, il ne souhaitait pas non plus l'effrayer maintenant qu'ils étaient seuls, il l'observa se servir en boisson. Les pâles iris du vampire suivaient avec un intérêt renouvelé les gestes de son interlocutrice du moment. Il aurait aimé être en capacité de savourer le même breuvage qu'elle, pour le plaisir de la nostalgie et du partage. Seulement, lorsqu'il pensait à boire, ce n'était définitivement ni du thé ni du lait qui venaient à son esprit.

Henry restait donc là, les mains de nouveau croisées sur ses cuisses, à détailler la petite-fille de Jane. En d'autres circonstances, il se serait senti de trop et probablement un brin déstabilisant dans son immobilisme prononcé... Était-ce le cas, d'ailleurs ? En attendant la réponse, son attention glissa vers les décorations de la pièce. Faisant mine de s'y intéresser – et finissant même par le faire, il y avait tant de souvenirs ici qui chatouillaient son cœur inerte – pour donner un peu d'air métaphorique à la jeune femme.

Énormément, oui. Lorsqu'ils tombèrent enfin, ces mots espérés, le vampire fit un délicat mouvement de la tête. Une sorte d’acquiescement rassuré. Montrant, de manière muette, qu'il l'écoutait attentivement. Poufsouffle n'attendait que moi. Une esquisse égayée revint sur son visage affable. Il comprenait la sensation, celle de se sentir chez soi sans être capable de le justifier. D'être à sa place.

Un tel sentiment d'appartenance lui manquait, parfois. Ses semblables étaient plus des prédateurs, généralement, que des camarades. Et, même si Andreja et Clavel veillaient toujours sur lui, Henry y voyait surtout un moyen de lui éviter des tracas qui impacteraient directement le clan devant la Camarilla. La notion de famille était présente, oui, mais avec un sens très différent et pas forcément bienveillant.

L'amitié sincère de Jane, bien que mortelle, s'en rapprochait davantage.

De nouveau, il acquiesça bien tranquillement. Et vous ? « Je vois totalement. Et, si cela peut vous rassurer, nous ne sommes pas obligé de nommer cette impression. Le plus important, c'est qu'elle ait existé et que l'on puisse y chercher encore de la force. » Il lui semblait que c'était une bonne réponse. Au plus proche de ce qu'il ressentait au fond de sa chair froide. « Quant à moi, j'ai adoré mes années là-bas. Les conditions étaient forcément différentes, mais j'en garde des souvenirs précieux. » Une image de baguette, éphémère et réconfortante, traversa son esprit. « Le genre de souvenirs qui nous permettent de lancer un patronus incorporel, mais un patronus tout de même. Ce sont des périodes aussi douces qui ouvrent la voie à des événements plus heureux. » Il songea à l'amitié de Ian et à tout ce qu'elle avait produit de positif autour d'eux : dont sa rousse interlocutrice, installée en face de lui.

L'éternité privait, hélas, de cette filiation du sang. Au moins, celle du cœur était encore possible. « En parlant de patronus, vous êtes brigadière, n'est-ce pas ? Je n'ai jamais été capable d'en lancer un seul de qui soit corporel … Et, vous vous en doutez, il n'est plus possible pour moi de le faire désormais. Permettez-moi une curiosité, est-ce que vous l'avez étudié dans votre formation ? Est-il vraiment si difficile d'en produire un ? » Il se tut un instant, réfléchissant. La suite pourrait être périlleuse. Sur un ton volontairement plus léger : « Je suppose, corrigez-moi cas échéant, que vous avez aussi aimé la botanique. Vous me parliez même d'un professeur. Je m'interroge ... Comment était le corps professoral avec vous ? »
CODAGE PAR AMATIS - 719 mots

Invité

avatar
Invité
Lun 24 Aoû - 20:52
Sous les étoiles de l'Écosse@Henry MilfordErin


26 février 2004

Au fond, ton manque soudain de loquacité tient moins d’une quelconque méfiance envers l’immortel – quelle que soit sa condition, tu as toute confiance en ceux qui sont autorisés à passer cette porte – qu’en l’absence de Jane. Ta grand-mère, comme ta cousine ou, dans une moindre mesure, certains de tes amis, ont cette extraordinaire capacité à faire ressortir le meilleur de toi, en atténuant notamment cette trop grande timidité qui te paralyse parfois au contact d’inconnus. Alors, par ces quelques minutes chapardées sous l’excuse de te préparer une seconde boisson, tu prends le temps de rassembler les morceaux entre la timide, la Poufsouffle fière de parler de sa maison et la jeune femme pleine d’entrain que tu sais être en compagnie des tiens.
Et il t’est plus facile de te détendre à nouveau, maintenant que la conversation se reconcentre sur Henry, plutôt que sur toi, te laissant toute à ta pudeur. Aussi tu l’écoutes te confirmer son amour de votre environnement jaune et noir avec un intérêt non feint. Le répit, toutefois, est de courte durée.

Un Patronus, hein ? Sans aucun doute l’un des sortilèges les plus complexes que tu aies eu à apprendre pour espérer intégrer les Aurors. Merlin est témoin des innombrables heures d’entraînement passées à t’épuiser sur ta baguette qui ne daignait cracher qu’une brume argentée volatile, sitôt disparue. Et un jour enfin, le déclic t’était venu au souvenir de cette première transformation réussie. Oh, tu t’en souviens si bien ! Tu étais ici même, dans le jardinet arrière, saturée de toutes les bonnes ondes émanant de cette maison qui représente le plus doux des foyers à tes yeux. Quelques jours plus tôt, tu t’étais évadée parmi les arbres, découvrant émerveillée cette forme d’écureuil qui te collait si bien aux pattes, cette queue en panache merveilleusement équilibrée qui s’étendait fièrement derrière toi quand tu planais d’arbre en arbre. Était-ce l’écho du bonheur profond t’ayant envahie ? Le surplus de confiance en toi occasionné par cette réussite inespérée ? Toujours est-il qu’il te revenait, cet écureuil, petit animal de lumière gambadant autour de toi, chassant de sa vélocité d’imaginaires détraqueurs.
Puis la guerre était passée par là… emportant Loane dans son sillage. Et ton Patronus s’est étiolé. Jusqu’à disparaître tout à fait en avril, après cet ultime drame qui a marqué ta chair en profondeur. D’instinct, tes yeux se perdent vers cette maudite photographie trônant encore sur l’âtre, dans un cadre voisin de la fratrie d’Adele. Là, encadrée de Sebastian et toi, ta petite soeur semble te sourire avec cette infinie douceur qui la caractérisait. Une étincelle de rage embuée de larmes passe furtivement dans tes prunelles, mais les yeux que tu reposes sur Henry sont secs. « Très difficile. » De toutes ces pensées, tu ne lui en confieras pas davantage. Tu ne veux pas. Tu ne peux pas. Le sujet est trop difficile, trop douloureux.

Fort heureusement, il semble s’en contenter, déviant la conversation sur ta relation aux professeurs de Poudlard. La transition est inattendue et tu hausses un sourcil intrigué. Mais soit ! Au moins n’as-tu aucune réticence à parler de cela. « À vrai dire, j’aimais plus la botanique qu’elle ne m’aimait. Les matières manuelles de façon générale. J’étais… Je suis un peu trop maladroite pour elles ! » Ton sourire revenu porte une trace d’amusement, au souvenir des pots cassés, des sacs d’engrais renversés sous l’œil relativement exaspéré de Mrs Chourave, pourtant parfaitement consciente que tu faisais les plus grands efforts pour ne rien détruire à chaque passage en serre. « Mais globalement, les professeurs ne m’en tenaient pas rigueur. Sans doute parce qu’ils voyaient bien que j’étais travailleuse et volontaire. Même si mes notes n’étaient pas toujours à la hauteur de leurs attentes, ils savaient que j’étais attentive en classe, rarement dispersée. Ce n’était déjà pas si mal. Il n’y en a qu’un à qui cela ne suffisait absolument pas. » La seule mention de cette chauve-souris géante te hérisse un brin, mais tu apaises ton agacement par une longue gorgée de lait chaud avant de reprendre, le ton léger. « Mais à vrai dire, je ne connais guère d’élèves sorti d’une autre maison que Serpentard qui ait réellement apprécié avoir Severus Rogue comme professeur. »

Invité

avatar
Invité
Jeu 27 Aoû - 15:26
🌢 Sous les étoiles de l'Écosse
Dans la nuit du 26 au 27 février 2004,
Dans un petit village sorcier perdu en Écosse,
Demeure des grands-parents de Erin McAllister,
(Faim qui titille - 8/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Très difficile. Il n'était pas capable de lire dans les pensées – Dieu l'en préserve, même – mais ces deux mots lâchés du bout des lèvres étaient suffisamment évocateurs. Pour ce qu'il savait de la situation, ce n'était pas une réponse très surprenante. Bien au contraire. Seulement, il regrettait de s'être laissé emporter par le fil de ses réflexions. Évidemment que produire un patronus était un art complexe, seulement maîtrisé par les plus doués ou les gardiens de la paix sorcière. Ce fait était connu de tous.

Pourtant il s'interrogeait, encore, sur ce qui enflammait l'âme de force et de grandeur à cet instant précis. Quelle image se présentait à soi, pleine de cette puissance lumineuse ? Qu'est-ce qu'elle disait sur l'inconscient du sorcier ? Sur ses mécanismes, ses failles et ses espoirs ? Il y avait là tout un questionnement psychomagique qu'il brûlait, au fond, de savoir. Lui d'ordinaire si peu passionné – en apparence ou selon les autres – s'intriguait sincèrement à ce sujet.

Henry ne se voyait toutefois pas y revenir. Il savait pertinemment que le bonheur d'un moment oublié pouvait être lié à d'autres, plus lancinants. La vie n'était jamais un long fleuve tranquille. Quant au sortilège du patronus, il touchait à des sphères trop personnelles. Sa curiosité n'apporterait rien de bon, surtout en ayant en mémoire la lettre de Jane. Non, définitivement. Il ne prenait pas le meilleur chemin en évoquant, de front, ce point précis.

Par chance, le léger ébranlement qu'il avait deviné dans l'air sembla se détendre dès la seconde suivante. Son autre question avait été si soudaine – du moins, pas pour lui – qu'elle paraissait avoir attiré la conversation vers un cadre plus délicat. Ce n'était pas particulièrement un stratagème – quel horrible mot guerrier, d'ailleurs – mais une habitude qu'il avait pris à force de côtoyer ses semblables. Un instinct de survie, en quelque sorte.

À vrai dire. La remarque provoqua une expression compatissante chez le vampire. Il était amusant pour lui d'imaginer la maladresse de la jeune femme ; mais l'immortel ne voulait pas laisser croire qu'il se moquait de ce trait. Il trouvait celui-ci plutôt attendrissant, pour être honnête. Mais mieux valait faire montre de compréhension. Il n'était pas ici pour la heurter et encore moins pour la vexer.

Idéalement, il souhaitait lui montrer qu'il était fiable. C'était un bon moyen d'ouvrir la porte, bien plus tard, à des confessions et à un support sincère. Après, bien sûr qu'il y aurait des ratés en chemin. Il n'était pas parfait malgré toute sa bienveillance, et entre ce qu'il pensait, ce qu'il disait, ce qu'elle entendait … Il pouvait y avoir un monde. À lui, cependant, de reconnaître ses ratés et de s'en excuser cas échéant.

Les professeurs ne m'en tenaient pas rigueur. Henry acquiesça, les mains toujours croisées sur ses cuisses. Il était soulagé de l'apprendre. Surtout que cette mentalité lui permettait d'envisager un corps professoral beaucoup plus bienveillant qu'à son époque. Il n'y en a qu'un à qui cela ne suffisait absolument pas. Ah ? Un sourcil se haussa nettement chez lui, étonné. Il s'agissait vraisemblablement d'une exception. Peut-être que cet enseignant pratiquait une autre forme de pédagogie. C'était possible, après tout.

Severus Rogue. Ah. AH. Les doigts du vampire s'agitèrent un instant. « Oh. » Une infime exclamation de surprise lui échappa. Il ne s'attendait certainement pas à parler de- « Vous avez eu Severus Rogue … En potion, n'est-ce pas ? » C'était logique, pourtant. À force d'échanger sur Poudlard, ils étaient bien obligés d'y évoquer aussi son directeur actuel. Lui-même ancien professeur de l'école. « De ce que je comprends, il était très exigeant avec vous, Erin. J'en suis navré …  » Il se redressa un peu pour reprendre contenance. « J'espère que cela n'a pas été trop difficile, avec lui, pendant votre scolarité. Après tout, il s'agit déjà d'une période très anxiogène, de mémoire … De ma très très vieille mémoire, en tout cas. »
CODAGE PAR AMATIS - 661 mots

Invité

avatar
Invité
Sam 29 Aoû - 22:30
Sous les étoiles de l'Écosse@Henry MilfordErin


26 février 2004

Ta maladresse. Un trait de famille, à en croire ta grand-mère. Un autre point commun avec ce grand-père que tu as si peu connu et dont elle aime à dire qu'il aurait été capable de se couper avec son propre couteau à beurre, toujours avec ce sourire si doux qui illumine son visage chaque fois qu'elle évoque son défunt mari. Mais si tu aimes à penser à cette filiation, il faut avouer que tu te serais bien passée de cet héritage qui a brisé plus d'objets que tu ne saurais en compter, martelé ta peau de tant et tant de bleus aux origines aussi obscures que diverses. Et qui ne manque jamais de se rappeler à ton bon souvenir, généralement aux moments les moins opportuns. Tant et si bien qu'Adele a fini par ensorceler l'intégralité de votre vaisselle pour tenter d'allonger sa durée de vie...
Autant dire qu'un certain nombre de matières n'ont pas tardé à devenir compliquées... La botanique ? Une catastrophe. Les cours de vol ? Épaule démise à ton premier cours, après un vol planné remarqué à travers la fenêtre du bureau du professeur de Défense contre les Forces du Mal de l'époque. Les soins aux créatures magiques ? Sans commentaire. Mais tous ces cours avaient en commun des professeurs bienveillants et compréhensifs, même la vieille Gobeplanche avec son ton acerbe. Mais en potions... Oh Merlin. S'il n'y avait pas eu Adele, sans doute y aurait-il eu plus de T encore, de chaudrons renversés et de fioles en morceaux. Elle s'était révélée bien plus pédagogue que votre professeur, t'encourageant à faire et refaire encore et encore ces maudites potions jusqu'à obtenir des mixtures de qualité acceptable. Ses efforts n'avaient pas été vains, puisque tu avais finalement réussi à accéder aux classes supérieures suite à cet Optimal arraché de haute lutte durant tes BUSES, et qui t'assurait de pouvoir continuer vers l'objectif de carrière que tu t'étais fixée. Grâce à elle, oui. Et à tes efforts acharnés, sans doute aussi. Mais certes pas à cette larve de véracrasse gluante dont ton vis-à-vis tente d'adoucir les méfaits à ton encontre avec toute la délicatesse du monde, ce qui te tire un sourire un peu las.

« Pardonnez-moi, Mr Milford, mais l’exigence n'a rien à voir là-dedans. Nombre de nos professeurs l'étaient, nous poussaient dans nos retranchements pour nous pousser au maximum de nos capacités. Ce n'était pas son cas. Mais rassurez-vous, il y a longtemps que je suis passée outre. » Ou pas, souffle une petite voix face à la colère muette qui continue de t'animer au souvenir de ces injustices. Vite chassée d'une nouvelle gorgée, tu te réinstalles plus confortablement contre ton dossier, déplaçant un coussin malencontreux pour y être plus à ton aise, avant de reprendre, pensive. « À vrai dire... Je n'ai pas ce souvenir. Vous-Savez-Qui avait été défait quelques années auparavant et si les cicatrices du monde magique étaient sans doute bien présentes, j'étais trop jeune pour en avoir conscience. Mais Poudlard... Poudlard n'était pas anxiogène. C'était... un havre de paix. » Une paix toute relative, faite de cris d'enfants, d'apprentissages et de courses dans les couloirs, mais une paix tout de même en comparaison du manoir familial où tu étais perpétuellement sur le qui-vive. Mais malgré le sous-entendu léger de tes derniers mots, tu ne tiens pas à t'appesantir sur ce sujet si rarement abordé, comme une part de ton enfance que tu aimerais simplement effacer. En outre, il serait étonnant que Jane n'ait jamais confié à un si vieil ami tout l'agacement qu'elle pouvait ressentir à l'égard de son fils devenu si prompt au jugement et à embrasser des idéologies contraires à tout ce que Ian et elle lui avaient enseigné. Car s'ils n'en avait jamais trop fait étalages, les opinions de tes parents étaient bien arrêtées, et seule la prudence les avait retenu d'en parler librement – ou la lâcheté, selon toi. L'école, en t'accueillant, t'avait permis d'échapper à tout ceci, Helga en soit louée. Mais pour autant, cachée dans ta chambre d'enfant ou derrière les murs séculaires du château, sans doute n'avais-tu pas vu toute l'angoisse d'un monde sorcier qui retrouvait à peine son souffle. « Cela dit... Votre mémoire est sans doute bien plus fiable que la mienne sur le sujet. » Ton sourire se fait encourageant, désireux sans aucun doute d'en entendre plus sur sa propre vision de la guerre qui s'était jouée et de la période de calme lui ayant succédé après que le mage noir ait disparu par cette nuit d'octobre 91 où il avait tenté de détruire toute la famille Potter.

Invité

avatar
Invité
Mer 2 Sep - 15:54
🌢 Sous les étoiles de l'Écosse
Dans la nuit du 26 au 27 février 2004,
Dans un petit village sorcier perdu en Écosse,
Demeure des grands-parents de Erin McAllister,
(Faim qui titille - 8/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Pardonnez-moi. Les doigts du vampire s'était immobilisés vivement, comme neutralisés par la voix de la jeune femme. L'exigence n'a rien à voir là-dedans. Il ne pouvait que comprendre ce qu'elle soulignait d'un ton calme et las. Il aurait aimé que Severus Rogue puisse être apprécié – et surtout accepté – tel que lui le voyait – où pensait le voir – derrière son armature glacée. De la même manière qu'il aurait aimé, sans surprise, que Erin puisse profiter d'une scolarité toute en délicatesse. C'était un souhait incorrigible et complètement déconnecté de la réalité, il le savait également très bien : les difficultés permettaient d'évoluer et de mieux se connaître. Une vie sans affres était juste impossible.

Pourtant, oui, il aurait aimé une situation différente. Il y a longtemps que je suis passée outre. La colère avait été présente à une époque, en elle, face à l'injustice d'un enseignant. C'est ce qu'il comprenait de cette phrase. Pour autant, il ne la jugeait pas : ce n'était pas son rôle, déjà, et il y avait de la guérison à tirer d'une reconnaissance de sa propre douleur. « J'en reste néanmoins désolé, sincèrement, pour vous. » Aussi lointaine et guérie qu'était aujourd'hui la plaie. En l'état, il lui semblait pertinent de s'absoudre des fautes d'un autre. Cela ne réhabilitait en rien lesdites erreurs, mais au moins faisait-il montre d'empathie.

Un havre de paix. L'immortel avait acquiescé, toujours avec cette même politesse. Il songeait, parallèlement, que l'anxiété de sa propre adolescence était plutôt liée à son statut de né-moldu qu'aux tensions du monde magique. Il se rappelait, même, que les déboires émotionnels et les incompréhensions vivaces de la croissance avaient été éreintantes au même titre que le respect tacite de la domination des aristocrates sorciers.

Ou peut-être qu'il avait été tout simplement un jeune homme trop craintif pour son propre bien.

Votre mémoire est sans doute bien plus fiable que la mienne sur le sujet. Mince. Ses doigts gantés s'agitèrent un bref instant avant de se recroiser, cette fois-ci sous son menton. « Il est vrai que Poudlard se dressait déjà comme un refuge peu touché par les tensions extérieures. Et j'y étais moi-même élève quelques années avant les exactions de Grindelwald et même bien avant la naissance de Celui-dont-on-ne-prononce-plus-le-Nom. » Une drôle d'esquisse vint bercer les lèvres du vampire. Juste l'espace de quelques risibles secondes. « Personnellement, c'est bien après Poudlard que j'ai ressenti les dangers de ce monde. Et, il va sans dire, que le siècle passé a été tout particulièrement mouvementé. »

Il se tut, un peu déstabilisé par le sourire de sa rousse interlocutrice. « Malheureusement, je suis obligé de vous décevoir. Je n'ai que peu vécu les drames du monde magique, nous vivions trop en décalage de la société sorcière. À l'époque, les vampires étaient encore plus reclus dans leurs repaires et ceux qui se mêlaient à l'agitation n'étaient pas alliés … Avec le bon côté. Vous connaissez sans doute quelques histoires peu flatteuses là-dessus. Quant à moi, j'ai été obligé d'être encore plus discret que de coutume. Tout au plus, je me souviens assez des rares patients que j'avais au début des années quatre-vingt et qui ont fêté dignement la première disparition du mage noir. » Toutefois, les sourcils du vampire commencèrent à se froncer légèrement, soucieux. Maintenant qu'il en parlait... Des souvenirs oubliés remontaient dans un coin de son crâne. « Je crois... Que cette période était tout aussi sombre pour moi que les autres. Pour des raisons différentes, certes, mais même en essayant de vivre en-dehors de la société, celle-ci nous touche finalement dans ses malheurs. Je... Je me souviens avoir été obligé de sauver des sorciers, lorsque le conflit faisait encore rage. Malgré toute ma prudence, je me suis retrouvé dedans... Comme quoi, rien ne nous protège de l'horreur de la guerre. Ni l'éternité, ni la discrétion. » Des visages. Des sensations. Ce n'était pas de bons souvenirs. Il tenta un trait d'humour. « Mes soucis d'adolescent timide et amouraché de sa préfète-en-cheffe me paraissent bien pâle en comparaison. » Ses mains s'étaient raidies. « Si cela peut vous rassurer, d'une certaine manière, les conflits moldus n'étaient pas en reste... La première guerre m'en est témoin. »
CODAGE PAR AMATIS - 703 mots

Invité

avatar
Invité
Jeu 3 Sep - 20:40
Sous les étoiles de l'Écosse@Henry MilfordErin


26 février 2004

C’est à peine un sourire, un haussement d’épaules léger qui répond à la mine navrée de Henry. C’est du passé, semble suggérer ton visage paisible. En outre… il serait vain d’espérer une scolarité sans le moindre accroc, sans difficulté aucune. Vain, et pas forcément mieux pour autant. En réalité, comme chacun de tes condisciples, tu as connu ton lot de chagrin, de doutes, de problèmes pendant ces années-là. L’essentiel c’est qu’aucun n’ait marqué l’adulte que tu es devenue, maintenant que le recul estompe les petits tracas de ce quotidien d’adolescente. Et même la morgue de Severus Rogue ne t’atteint plus vraiment. D’autant que son acharnement et ses brimades suscitaient parmi vous empathie et soutien, les uns trouvant toujours moyen de chaparder un biscuit pour rasséréner les seconds.
Quoi qu’il en soit, tes déboires en potions sont de l’histoire ancienne. Et même tes efforts acharnés pour ne pas systématiquement brûler le contenu de ton chaudron ne sont plus d’actualité, puisque tes rêves d’intégrer les Aurors sont nuls et non avenus. Dorénavant, toute ta maîtrise des liquides en tous genres se limite à mélanger du lait et du miel – ou du chocolat, soyons fous ! – et à obtenir la température parfaite pour déguster l’ensemble. Un talent que Helga Poufsouffle elle-même n’aurait pas renié !

La mémoire de ton aîné semble bien plus précise que la tienne concernant les événements qui ont secoué le monde magique, et pour cause ! Tu n’avais que quatre ou cinq ans, à la fin de la première guerre. Pourtant, les drames n’avaient pas épargné les tiens – à commencer par Ian lui-même, pris dans l’explosion du parlement écossais moldu organisée par les partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom alors que n’étais encore qu’un bambin faisant à peine ses premiers pas. Des années durant, tu avais peiné à rassembler les fils de la réalité, entre ta mère qui haussait les épaules pour montrer tout le peu d’importance qu’elle accordait à l’affaire et ton père qui se contentait de dire qu’il avait été victime des moldus. Il avait fallu des années pour que tu trouves le courage de questionner ta grand-mère, craignant de raviver pour elle de trop douloureux souvenirs. Et elle t’avait raconté, sa voix empreinte d’émotion. Elle t’avait expliqué que passant par là, il avait aperçu deux hommes encapuchonnés qu’il avait aussitôt identifié et qu’il s’était précipité à l’intérieur pour tenter d’en faire sortir les dizaines de moldus qui s’y trouvaient. En vain. L’imposant bâtiment s’était écroulé sur lui-même, piégeant dans ses décombres les corps de ses victimes. Cette conversation, un soir d’été alors que tu n’avais que seize ans, constituait la première fois où tu avais réellement pris la mesure de ce par quoi était passé le monde sorcier. Et si curieuse sois-tu, la perspective d’en apprendre davantage te pétrifiait à l’époque. Trop de morts, trop de douleurs.
Alors qu’aujourd’hui, c’est une oreille sincèrement attentive que tu portes aux souvenirs de votre hôte, de sa vision déformée par une vie de claustration et de rejet. Le même que subissaient alors toutes les créatures magiques. À ton tour, tu voudrais t’excuser de ces discriminations qu’il a dû affronter, bien que tu n’y sois pour rien. Mais avant que l’occasion ne t’en soit donnée, il bifurque avec douceur sur ses souvenirs d’adolescent, dans une pointe d’humour qui te tire un sourire. Vite disparu, toutefois, devant la gravité de son aveu.

Tu n’as qu’une seconde d’hésitation avant de secouer la tête. « À vrai dire… Je ne trouve pas cela rassurant, non. Je préfèrerais penser que les moldus sont mieux que nous. Il y a quelque chose d’effrayant à penser que les hommes poursuivent toujours les mêmes guerres, les mêmes violences, quelles que soient leurs armes... » Magie pour les uns, armes à feu pour les autres. La finalité étant toujours la même : le pouvoir, sous quelque forme qu’il se présente. Et les victimes… trop nombreuses. « Vous ne trouvez pas ? »

Invité

avatar
Invité
Sam 5 Sep - 14:49
🌢 Sous les étoiles de l'Écosse
Dans la nuit du 26 au 27 février 2004,
Dans un petit village sorcier perdu en Écosse,
Demeure des grands-parents de Erin McAllister,
(Faim qui titille - 8/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Au fil des décennies, les souvenirs du vampire s'étaient progressivement fragmentés. Certes, il s'était tenu en marge des grands événements pour ne pas trop polluer son crâne, mais son esprit avait continué à accumuler des connaissances utiles et des faits parfois anodins. Convoquer ces bribes du passé n'était pas une mince affaire ; encore moins lorsqu'elles étaient teintées de frayeur et de cauchemars.

Plus il y songeait, plus il s'en rendait douloureusement compte. Il n'avait pas vraiment oublié, dans le fond. Il ne pouvait juste pas convoquer l'intégralité de sa mémoire en une fraction de seconde. Il lui fallait un petit peu plus de temps. Juste un petit peu.

Les yeux pâles de l'immortel glissèrent jusqu'à ses propres mains, toujours tendues. Ses phalanges blafardes ne tremblaient pas, mais elles restaient jointes en une prière muette. En une espérance à laquelle il s'était si fermement accroché depuis le siècle dernier. Je ne trouve pas cela rassurant. Alors même que les doutes s'étaient également immiscés dans ses veines inertes. Car Erin avait raison : il n'y avait rien de rassurant à constater des errances communes.

Pourtant, malgré les horreurs proférées aussi bien par les sorciers que les moldus, il y avait de l'espoir. Fragile. Minuscule. Mais bel et bien là. Toujours les mêmes guerres. Le regard de Henry quitta sa fuite momentanée pour se poser sur le visage de sa jeune interlocutrice. Les mêmes violences, quelles que soient leurs armes. Il connaissait cette réflexion. Il l'avait eu, aussi, il y a bien cinquante ans.

Il aurait aimé que la réalité soit plus simple. Que les moldus puissent être tous plus tolérants. Malheureusement, les sociétés non-magiques étaient aussi imparfaites et vacillantes que celles du monde magique.

Et même face à cette vérité, il avait foi en un avenir meilleur. Parce que les âmes nobles – et elles existaient, il n'en doutait pas une seconde – naissaient de ces troubles. Parce qu'il y avait de la force à tirer des défauts pour les dépasser et en faire des qualités. Parce que la lumière existait tout simplement en présence de l'ombre.

Vous ne trouvez pas ? Le vampire afficha une expression un peu plus douce qu'auparavant, tout en détaillant les traits de la jeune femme. « De prime abord, il est vrai que c'est une perception un peu sombre. Pour être honnête, il y a même de quoi s'effrayer de notre monde : qui ne se ferait pas du mauvais sang en imaginant que les moldus et les sorciers peuvent partager la même passion pour l'infamie ? » Il marqua une pause, plus rassurante qu’inquiète. « Pourtant, dès que l'on creuse un peu... Il est aisé de comprendre que nous avons aussi des accointances desquelles naissent du bon. » Il avait beau ne pas sourire, ses iris d'un bleu céruléen trahissaient cette fois-ci une quiétude délicate. Une tranquillité qui le surprenait lui-même un peu, en comparaison des minutes passées.

Sans doute grâce à l'espoir qu'il ressentait au milieu de ce chaos innommable. « Je pense qu'il est important de souligner cette part de lumière. Certes, je pourrais vous raconter la brutalité de la première guerre mondiale ou la violence des mangemorts, maintenant que les images me reviennent, mais il y aurait du mensonge à dire qu'il n'y avait plus que du mal en ce monde. Ce n'était pas le cas. J'ai connu des sorciers qui se sont battus pour des moldus. J'ai connu des moldus qui ont protégés leurs parents sorciers. J'ai vu des avancées se faire, en silence, conjointement. » Les sourcils se arquèrent vers le haut. « J'ai vu des êtres, tout simplement, qui se voulaient du bien. C'est un fait tout aussi important à mes yeux que le reste. Nous avons tant tendance à nous attacher aux mauvais souvenirs, moi inclus, qu'il nous arrive bien vite d'oublier qu'ils ne sont qu'un pan de notre existence. Ils restent douloureux, néanmoins, et ils cohabitent toujours avec nos plus belles parcelles de lumière. »

Il songea un instant à toutes ces barrières qu'ils s'imposaient. « Alors, en effet, ce n'est pas rassurant. Mais je vous prie de croire qu'il existe un espoir, Erin. Si vous voulez, j'ai même quelques exemples à vous citer. Sauf si vous en avez vous-même et que vous souhaitez les partager. »
CODAGE PAR AMATIS - 710 mots

Invité

avatar
Invité
Dim 6 Sep - 11:08
Sous les étoiles de l'Écosse@Henry MilfordErin


26 février 2004

Le discours de Henry se veut serein, porteur d’espoir. Et dans sa voix si douce, si posée, il y a tant de certitude que tu te surprends à vouloir y croire aussi. Pourtant… Pourtant, le monde semble si sombre. Si malveillant, où que tu portes ton regard. Est-ce pour ça, au fond, que tu n’as pas voulu, que tu n’as pas pu te remettre d’aplomb depuis la fin de la guerre ? Parce que tu avais ce sentiment terrible que tous tes efforts pour accéder au bonheur et améliorer le monde qui t’entoure seraient vains, quoi qu’il advienne ? Parce que la fureur des hommes te semble si immense, si prégnante qu’elle en devient inaliénable aux volontés individuelles d’avancer dans le bon sens ? C’est une pensée bien triste, éminemment fataliste, mais qui pourrait bien porter l’empreinte d’un début de réponse.

Depuis ta discussion avec @Malachy J. Lyons, tu es restée absorbée par cet aveu murmuré à mi-voix, ce constat presque infamant. J’ai oublié comment rêver. Pour la première fois de toutes ces années, tu as enfin mis des mots sur cette distance prise avec la vie, cette survie devenue ton quotidien sans que tu cherches davantage. Et comme un verrou débloqué au faîte de ton esprit, la pensée s’est faite porte ouverte à de si nombreuses questions dont tu ne trouves pas la réponse. Pourquoi ? Évidemment, bien que cette première ne soit pas la plus complexe à résoudre en apparence : la guerre. Pourtant, ta discussion avec le vampire semble t’ouvrir une nouvelle clef de compréhension. Parce que tu te sens impuissante à améliorer le cours de choses et qu’il est plus facile de détourner le regard que de s’engager. Parce tu avais vraiment peur, si peur de souffrir encore ? C’est une forme de lâcheté, peut-être, à plus forte raison quand tu sais qu’agir ne peut qu’aiguiser la conviction de faire pour le mieux en dépit des difficultés, même quand les conséquences en sont dramatiques.
Oui, il est là le point culminant. Agir plutôt que réagir. Et par ce simple constat, tu approches de la seconde question, bien plus délicate à appréhender… Comment ? Là encore, le recul de l’immortel se révèle précieux, confirmant ce que tu commences à réaliser. Voir la part d’ombre parmi les ténèbres. La bonté dans la brutalité, l’espoir dans la noirceur. Et comme il a raison, Merlin tout puissant ! Si pleinement, que tu ne peux que lui murmurer. « Vous avez raison… » Ta voix s’est faite pensive, avant qu’un hochement de tête plus décidé ne l’accompagne. « Vous avez raison, je l’ai vu. »

Il te faut bien trois gorgées de lait et un nouveau shortbread pour parvenir à en dire davantage. « Vous avez raison. Lorsque j’ai rejoint l’Ordre du Phénix, pendant la guerre… » Ce n’est pas forcément le genre d'allégeance qui se confie au premier venu, mais tu ne doutes pas que ta grand-mère ait eu l’occasion de partager avec son vieil ami les tourments et inquiétudes dans lesquels l’avait plongé l’engagement de deux de ses petites filles. « C’était davantage par colère que par conviction. Je ne m’attendais à rien. Et j’ai découvert… J’ai découvert des gens parmi l’élite de la société sorcière, des aurors, de hauts employés du Ministère. Mais aussi et surtout des rebuts, des rejetés. Des criminels supposés, des loup-garous, jusqu’à un elfe de maison… Des gens que la communauté sorcière avait traqués, mis au banc de sa société et qu’elle aurait exécutés sans l’ombre d’un doute ou d’un remords ! Et tous travaillaient main dans la main, mettaient tout en oeuvre pour lutter contre Vous-Savez-Qui, qui étaient prêts à donner jusqu’à leur vie pour assurer des lendemains meilleurs à ceux-là même qui les méprisaient. Ils sont… » Tu t’interromps, le présent, malheureusement, n’est pas le temps adéquat pour mentionner nombre d’entre eux. « Ils étaient la plus belle leçon que j’ai jamais reçu. » Que n’as-tu été capable de le comprendre plus tôt ? Tu l’as ressenti, bien sûr, en retrouvant à leur contact le sens du combat et de l’entraide que tu cherchais tant en intégrant le département de la Justice Magique, et qui s’était évaporé lorsque vous aviez été mis au service de cette idéologie nauséabonde, à devoir procéder aux arrestations et injustices perpétrées envers les nés-moldus. Tu le pressentais, oui, mais sans jamais l’avoir mis en mot.
« Il est triste, sans doute, que je ne l’ai jamais vraiment réalisé avant aujourd’hui. » Et triste, ta voix l’est, à la pensée du temps perdu dans les brumes de ce que tu ne sais pas nommer, ce mal si connu des psychologues moldus.  

Contenu sponsorisé

Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum