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There is a vortex of fate around all of us ✶ Georgia
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Invité
Dim 19 Avr - 3:46

There is a vortex of fate around all of us
Georgia & Mara

« Growing with each and every one of our choices, drawing our destinies in closer. »
Il faut croire qu'il m'est impossible de ne jamais revenir à ces sujets qui m'attristent. Je n'en veux pas à Georgia puisqu'elle ne savait pas. Elle était même probablement sûre que ma réponse serait tout l'opposé de celle que je lui ai fournie. Il y a pourtant la disparition de Cedric qui m'a affectée et qui a affecté tous les pouffsoufle cette année-là, si ce n'est tout Poudlard. Son nom apparaissait également dans la liste des victimes. Mais évidemment, c'est la décès de ma mère qui m'a le plus affectée. C'est ma mère, celle qui m'a élevée, chérie et aimée du plus profond d'elle-même. Elle me répétait si souvent être fière de moi et pourtant, j'étais une véritable tête brûlée, toujours à chercher le conflit avec elle pour la moindre petite chose. Mon père, lui, restait neutre dans ces moments-là et je crois que tous les deux, nous regrettons ces petites choses, regrettons de ne pas avoir plus souvent fait savoir à l'autre à quel point on l'aime. A-t-on retenu la leçon avec mon père ? Non. Depuis mon retour d'Ilvermorny, on ne se voit que très peu. Il m'a fallu à peine un mois avant de quitter l'Irlande pour aller m'installer dans le cœur de Londres. J'ai préféré un petit taudis hyper cher et peu confortable à ma grande maison en bord de mer. Et pourtant, qu'est-ce que cette maison me manque.

« Je sais bien que tu ne savais pas, je ne l'ai pas crié sur tous les toits... »

Ginny sait. Dennis sait. Mon père sait. Et maintenant, tout Londres le sait. Je pose ma main sur celle qu'elle dépose sur mon bras, à la recherche du moindre signe d'affection possible. C'est pour ça que Jack est un réel bonheur. Il sait quand ça va pas, et il est là pour moi. Aucun homme ne peut se targuer d'être à la hauteur de mon Jack ! Je souris à Georgia lorsqu'elle me pose des questions sur ma mère. Parler de cette femme que j'admire est toujours un plaisir, bien que ce soit devenu un plaisir assez douloureux.

« Navdeep. Navdeep Lochlainn. Elle portait fièrement le nom de mon père, fière de ce mélange des cultures dans lequel j'ai baigné toute ma vie. Bien que née en Irlande, ses parents sont indiens, ils ne parlent d'ailleurs que très peu l'anglais encore aujourd'hui. Sorcière née-moldue ayant épousé un homme issu de la tradition verbena. Un drôle de mélange, mes parents, je t'avoue que leur amour a toujours été un mystère ! »

Mon père n'a jamais été très bavard à propos de ses sentiments, encore moins depuis la mort de ma mère. Je sais qu'il a un grand cœur, je sais qu'il m'aime, qu'il aime ma mère, mais je sais surtout qu'il est bien silencieux.

« C'était une femme qui aimait la vie, qui était des plus tolérantes, douée en tout – ou presque. Elle était infirmière à Ste Mangouste, véritablement passionnée par son métier et par le don de soi. Je n'ai jamais connu une femme plus généreuse et plus rayonnante. »

Une honte. Ces mangemorts devraient avoir honte d'avoir ôté la vie d'une personne aussi belle. Puis je mets un terme à ces mots, j'ai besoin de me changer les idées et je présente mes excuses à mon amie, car ce n'est pas pour cela que je suis venue, je ne voulais pas détériorer l'ambiance.

« Je sais bien, Geo', mais continuer de ressasser le passé est vraiment mauvais, à force. »

Et je sais de quoi je parle ! Elle ne se fait pas vraiment prier pour changer de sujet, à vrai dire, et ça ne m'étonne pas de mon amie. Elle propose alors un jeu, le genre de jeu assez étrange et surtout qui est plus compliqué qu'il n'y paraît. Trois choses qui me rendent heureuse. Le bonheur est si subjectif et si mouvant. Le bonheur se transcrit dans de si nombreuses formes que c'est difficile de le définir. Je pourrais dire une chose que mon prochain ne considérerait pas comme une source de bonheur. Mais selon les définitions de l'ancienne Serdaigle, il n'y a pas de petit bonheur. Alors je commence avec Jack, mon Jack. Il est vraiment l'être que je chéris le plus aujourd'hui, il est l'épaule – ou plutôt le pelage – sur lequel je peux me reposer. Oh que j'ai hâte de rentrer et de le retrouver. Lorsque Georgia prétend avoir pensé que je parlais d'un amoureux, je ne peux m'empêcher de rire.

« Eh, on n'en est pas très loin hein ! Il me fait des câlins, il me supporte jour et nuit. Un vrai petit ami. Mais bon, tu sais bien que le jour où je parviendrai à faire durer une relation, il faudra se demander si la fin du monde n'est pas proche ! »

Ce n'est pas faute d'avoir essayer, mais je me lasse, je m'ennuie, j'ai besoin de changement, de diversité. Alors j'opte plutôt pour des relations éphémères. C'est atroce, car une part de moi voudrait trouver une moitié, mais c'est si compliqué et si frustrant. Elle évoque alors le chat de Pandora. Alors là, peut-être que finalement je pourrais bien m'entendre avec cette Serpentard ! Fléreur, chat, j'adore tout ce qui est félin, c'est plus fort que moi.

« Hm. Je te comprends. Quand j'ai perdu Citrouille, j'étais dévastée. Puis j'ai rencontré Jack. Même s'il ne peut pas remplacer Citrouille, il comble un vide. Tu te rappelles de Citrouille ? »

Mon chat roux tellement insupportable qui me suivait presque partout quand j'étais à Poudlard. Il fallait le piéger avec de la nourriture pour qu'il ne vienne pas sur le terrain de Quidditch pendant les matchs. A croire que c'était un chient au physique félin tant il était collé à moi constamment.

Je triche un peu et retourne la question à Georgia car je ne parviens pas à penser à d'autres choses qui me rendent heureuse. Non, en effet, le tac-o-tac est loin d'être une chose évidente. Je suis pourtant du genre spontanée, mais là, vraiment, je ne parviens pas à savoir ce qui me rend vraiment heureuse. Elle me répond alors avoir acheté du chocolat et rien que d'énoncer ce mot me met déjà l'eau à la bouche.

« Tu sais très bien que je ne peux pas dire non, même si je ne voudrais pas abuser... »

Moi qui essaye de faire attention, je finis toujours par craquer. C'est déjà difficile de travailler avec vue sur la boutique de Florian Fortarome, mais c'est un bonheur de ne pas avoir l'équivalent de Honeydukes à disposition. Par la barbe de Merlin, qu'est-ce que je deviendrais si c'était le cas ?

Son deuxième point de bonheur, c'est Pandora. Surprenante réponse, mais adorable à la fois. C'est bien qu'elle ait trouvé une colocataire avec qui ça se passe plutôt bien et qu'elle vient à citer dans ces choses qui la rendent heureuse. Mais elle n'a pas oublié qu'il me reste deux points à éclaircir.

« J'ai bien cru que t'allais oublier ! »

Je me penche en avant, appuyant mes coudes sur mes cuisses pour soutenir ma tête, devenant songeuse.

« Il y a bien ce pancakes que j'ai cuisinés hier matin... C'était un délice, je crois que je devrais faire ça plus souvent ! »

Histoire de bien faire attention à ce que je mange, oui. La cohérence me manque parfois.

« Quant à la dernière chose, c'est vraiment difficile... »

Ce n'est certainement pas cette lettre envoyée par monsieur Manchabalé tous les mois pour me rappeler que je dois prendre une décision concernant les Crécerelles, non, certainement pas. Mes pensées se dirigent de nouveau vers mon père, je suppose qu'il s'agit alors de ce qui me rend heureuse.

« Mon père est de retour d'un séminaire entre verbenae. Il ne m'avait pas donné de nouvelles depuis des semaines, et là, il m'a enfin annoncé son retour à Howth. J'étais soulagée quand je l'ai appris. »

Qu'aurait-il pu lui arriver honnêtement ? C'est peut-être simplement qu'il me manque. Je devrais vraiment songer à aller le voir, mais je dois régler deux-trois petites choses avant de sauter le pas.

« Je ne pensais pas que son simple retour en Irlande serait quelque chose qui me rendrait particulièrement heureuse, mais je ne vois rien d'autre pour le moment... »

C'est vraiment compliqué ce jeu, pourtant il paraît que le bonheur est fait de tous petits riens. Il faut malgré tout les trouver, ces tous petits riens.

« Et ne crois pas que je t'ai oubliée ! Tu as parlé du chocolat, de Pandora... Et la troisième chose alors ? C'est la plus difficile, je te l'accorde, mais du coup je suis vraiment curieuse. »

Rien de plus excitant que ce genre de petite challenge pour apprendre à mieux connaître la personne que l'on a en face de soi. Je connais Georgia, et pourtant j'en découvre encore aujourd'hui à son sujet. Ce serait si ennuyeux, la vie, si l'on savait déjà tout à propos de tout et tout le monde.
(c) DΛNDELION


1600 mots

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
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Mer 22 Avr - 3:23
There is a vortex of fate around us
Georgia Harris & @Mara Lochlainn
With a little help from my friends - The Beatles


février 2004

Sa main est retombée sur la sienne, semblant se ressourcer quelques instants dans ce contact chaleureux, et Georgia sent sa gorge se serrer. Elle bondit des fois à pieds joints dans des sujets qu'il faudrait éviter, et si sa facilité à parler aux gens lui permet une empathie réelle, ça ne change en rien que les moments en sont quelques peu gênants. Chargés, tout du moins. Mara ne semble pas trop déstabilisée, ou agacée par les questions qui lui échappent, tenant à coeur d'en savoir plus sur la femme qu'a perdu son amie. Elle ne parle jamais de ses parents, Georgia, elle ne saurait pas comment poser les mots sur eux, mais parfois, elle aimerait pouvoir partager les souvenirs avec son père, ceux plus tendres dont elle se souvient malgré les années rances qui ont suivi. Alors peut-être que cette perte lui brise encore le coeur, à Mara  aujourd'hui et tous les jours, mais peut-être que souffler quelques mots à Georgia sur sa mère lui fera du bien. Ne serait-ce que pour entretenir l'existence qu'elle a eu. Et les mots qu'elle lui lâche semblent effectivement pleins de tendresses, pleins de force ; un air ému vient secouer les traits de la poursuiveuse, qui resserre sa poigne sur le bras de son amie. Elle ne pense pas lui avoir jamais demandé toute son histoire, à sa belle rivale. C'était bien plus facile de se lancer des taquineries à la figure, de moquer les performances, de se voler autour, d'échapper à ses cognards avec une allégresse réelle, et puis de lui tomber dans les bras après les matchs, bras autour des épaules, avec un air dépité si la défaite l'avait prise, ou un air des plus glorieux et fort assuré. Au milieu de tout cela, vraiment, comment caser des questions plus intimes, des paroles plus profondes ?

Elle a envie de lui demander si elle parle indien, elle aussi, elle veut lui poser des questions sur cette culture, sur les Verbena - qu'est-ce donc que cela, encore ? Elle n'a jamais entendu ce mot, Georgia, alors elle tique, elle n'aime pas savoir, c'est obligé, tous les sorciers le savent, ça ne fait que montrer qu'elle ni connaît rien, qu'elle n'est pas d'ici. Elle ne demande rien, pourtant, se contentant d'un sourire tendre devant cette histoire d'amour, apparemment improbable. Elle ne dit rien non plus, quand Mara continue d'une voix plus bouleversée peut-être. Sa mère infirmière, franche et généreuse. Que lui dire, face à cela ? Quels mots sont suffisamment forts, suffisamment sincères, pour montrer combien elle est touchée par ce qu'elle dévoile ? Georgia ne la quitte pas des yeux, la voix un peu cassée, hésitante :

« Je suis sincèrement désolée. Elle avait l'air d'être quelqu'un de merveilleux. »

Elle hésite, ne sait pas quoi dire d'autres, lui assure qu'elle peut se confier à elle, dès que besoin se fait sentir. Mara la rassure, et pose quelques limites d'un même temps ; pas besoin d'en parler, pas tout le temps, ça n'aide pas. Elle hoche la tête, alors, et un temps semble peser avant qu'une idée ne lui revienne.

Bien vite, l'ambiance est moins gauche, moins triste, quelques rires leur échappent. Quelle idée, d'appeler son animal Jack. D'où est-ce que ça lui vient ce nom, même ? Secouant la tête, Georgia a un sourire d'imaginer Mara casée avec quelqu'un. Les compagnons n'ont jamais trop duré près d'elle, elle non plus. Peut-être qu'elles ne les aiment pas assez, comparés à leur balai et leurs doux terrains, songe la jeune femme, toujours rieuse.

« De toute façon, tu dois prendre soin de toi d'abord ! On laisse passer pour Jack, mais si tu te trouves un beau, ça a de quoi dévorer les neurones, et tu ne sera pas de retour sur un balai avant quinze ans, » gronde la jolie blonde, faussement menaçante, risette venant médire son doigt pointé.

Yeux levés au ciel, elle claque presque de la langue en entendant Mara parler de son chat. L'ancien, de chat. Citrouille, lui rappelle-t-elle son nom. Elle ne savait pas qu'il était mort - lui aussi, tiens. Elle ne se tient au courant de rien, Georgia. Quelle triste amie. Secouant la tête, elle grimace :

« Je m'en souviens oui, même si je t'avoue que ce bougre m'a toujours compliqué la vie. Il vous mettait presque en retard pour les matchs, tu te rends compte ? Ça me rendait folle. Même s'il était peut-être un peu attachant, à te suivre partout comme ça, » admet-elle avec un petit sourire en coin.

L'idée du chocolat fait gronder leurs deux estomacs et, son sourire se fondant en un petit rire, Georgia la fait patienter quelques secondes, attrapant sa baguette. D'un accio maîtrisé, elle fait venir son chocolat à elle et gronde de plaisir. Cassant deux gros carrés dans la tablette, elle lui en tend un en pétillant des yeux.

« Mmh, bonne idée les pancakes. Je n'en fais quasiment jamais, ils ne sont jamais aussi bons qu'à Poudlard, » souffle-t-elle, son agacement bien vite effacé par la douceur amère du chocolat orangé.

Mara réfléchit à son troisième point, et Georgia patiente, croquant avec gourmandise dans son carré. D'un geste elle renvoie le reste dans la cuisine, sachant combien elle est capable de tout déguster à l'instant. Sourcils froncés, Georgia entend la batteuse lui parler de son père, de son séminaire entre verbenae, encore ce mot. Distraitement, elle essuie un bout de chocolat tachant son doigt d'un geste des lèvres, hochant la tête lorsqu'elle dit être rassurée qu'il soit rentré.

« Ça pèse toujours de ne pas savoir où sont les gens qui comptent, et de ne pas savoir comment ils vont, surtout ! C'est rassurant que tout aille bien, en tout cas. » Puis, quand même trop curieuse, elle ajoute : « tu me disais, un séminaire de quoi ? Verba-...? Tu as utilisé le mot tout à l'heure aussi, mais je ne suis pas sûre de comprendre… »

Déjà elle la relance sur ses propres réponses, tirant une petite grimace désemparée à la joueuse. Si elle a retourné une fois encore la discussion sur Mara, c'est qu'elle en a aucune idée. Songeuse, son regard se perd un peu dans le vide, alors qu'elle fait le point sur sa semaine, sur sa vie. Qu'est-ce qui l'a rendue heureuse, ces derniers temps ?

« Je… avec Flaquemare on s'en sort bien cette saison ? Non, c'est un peu nul comme réponse, c'est trop général, » souffle-t-elle, croquant dans son dernier bout de chocolat. Elle se redresse, avec un petit air agacé : « Ça ne se passe pas si fort d'ailleurs, côté vol, en ce moment, alors autant dire que ce n'est pas du tout ma réponse, même. Disons plutôt… Ah oui ! Tu te souviens d'Andrew ? Le batteur des Pies ? On s'est un peu fréquentés, mais c'est un bel abruti, et je restais un peu par facilité, tu sais, ne pas être seule, ne pas être…. Bref, un petit con auquel je passais tout, mais c'est fini ! Et je n'y ai presque pas pensé, ces derniers temps. C'est une forme de petit bonheur, ça, non ? » s'enquiert-elle, ses yeux dévisageant déjà Mara à la recherche de toute validation.

Elle fait tournoyer le bout de sa queue de cheval entre ses doigts, s'étirant les épaules d'un geste. Une bonne chose de faite, que cela. Elle manquera peut-être de craquer, une ou deux fois encore, à ses yeux trop bleus, sa mâchoire définie, son sourire railleur, la manière dont leur corps s'épousent si bien… peut-être, encore une fois, mais ce sera tout, promis. Elle ne cherche plus rien, l'ignore consciemment. Il était trop lunatique, cet Andrew, trop en retard, trop agacé, trop agaçant.

« Bon, » conclut-elle, « je ne suis pas sûre que nos trois petits bonheurs suffisent à compenser tout ce qu'il se passe mais… c'est déjà ça, non ? »

Et un sourire, un peu plus allégé que celui offert à sa vieille amie, finalement, lorsqu'elle est arrivée. Un poids en moins sur les épaules, s'étant allégée, probablement, de tous ces mots confiés.


1305 mots
:copyright: Eden Memories

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Mer 22 Avr - 8:46

There is a vortex of fate around all of us
Georgia & Mara

« Growing with each and every one of our choices, drawing our destinies in closer. »
Je ne peux nier la douleur que provoque tous ces souvenirs concernant ma mère. Pourtant, d'une certaine manière, parler d'elle, me remémorer toutes ces choses positives qu'elle a apporté à ma vie, ça a le don de réchauffer mon cœur. J'ai beau être la genre de personne à toujours parler, à toujours me venter de ce dont je suis fière, parler de ma famille a toujours été en quelque sorte tabou. Pourquoi ? Je ne le sais pas vraiment. Je suis fière de mes parents, de mes deux parents, mais j'ai toujours considéré qu'ils devaient rester dans l'ordre du privé. Je découvre pourtant une certaine fierté dans mes mots. Je suis fière de ma mère, fière de sa nature, fière de ce qu'elle a accompli et de la façon dont elle m'a éduquée. Je pourrais parler d'elle pendant des heures, maintenant que j'y pense. Peut-être parce que je n'ai pas assez parlé d'elle durant toutes ces années. Je préfère y mettre un terme, même si repenser à elle réchauffe légèrement mon cœur, je vais finir par verser de nouveaux ces larmes que j'avais pourtant réussi à sécher.

Le mot employé par Georgia est juste. Merveilleuse, c'est ce qu'elle était. Je lui souris tendrement lorsqu'elle dit être désolée.

« Tu n'as pas à l'être, Geo'. Tu n'y es pour rien. »

Le ton change, le sujet avec. Je ne sais pas si la méthode de mon amie rivale fonctionnera, si ça me permettra de ne plus penser à toutes ces choses négatives, mais j'accepte volontiers de me prêter au jeu, même si l'aspect spontané de la chose m'échappe légèrement et j'essaie, tant bien que mal, de contourner cette règle qui complique beaucoup trop la chose. Je parle de Jack et j'aurais dû me douter que ce prénom aurait tendance à porter à confusion dans mes conversations. Jack, ce prénom si humain pour un fléreur, on m'avait mise en garde. Si je l'ai choisi, c'était juste pour rester dans la continuité de Citrouille. Jack'O'lantern, ces fameuses citrouilles illuminées au moment de la fête de Samhain, seulement le mot était beaucoup trop long pour un petit animal tel que mon fléreur, alors je me suis arrêtée à Jack. Mais à défaut d'avoir une relation stable avec un homme, Jack fait bel et bien office de compagnon, alors la confusion m'amuse d'autant plus. A ma remarque concernant ma difficulté à conserver une relation durable avec un homme, ma rivale semble dire que je dois d'abord penser à moi. Sa théorie pourrait tenir la route, mais elle devrait pourtant savoir qu'il faut plus qu'un homme pour me dire comment guider ma vie. Je ris malgré tout à cette idée.

« C'est vrai que les hommes ont cette manière de nous retourner le cerveau ! Ce serait une excuse valable, tu penses, pour justifier le temps que je mets à retourner sur le terrain ? »

Si tel est le cas, je ferais mieux de me trouver quelqu'un le temps d'être vraiment prête. Je repense encore à cette série de lettre que l'on m'envoie tous les mois depuis mon accident. La dernière en date me donnait une date limite pour donner une réponse claire. La décision semble être assez évidente, je ne remonterai pas sur un balai et ne réintégrerai pas les Crécerelles pour cette saison. Alors pourquoi je ne parviens pas à avoir le courage pour répondre à cette lettre et leur dire noir sur blanc ?

« Il était très attachant, oui, mais je te l'accorde, une vraie plaie. Jack a au moins le mérite d'être un peu moins collant ! »

Assez parlé de ces boules de poils qui sont pire que les hommes et qui occupent davantage mes conversations que le Quidditch ces derniers temps. Est-ce qu'il y a un espoir pour que je trouve le courage de reprendre mon balai en main ? Il faut croire qu'après les boules de poils, les sujets de conversation qui me rend toujours on ne peut plus heureuse sont ceux qui a trait à la nourriture. Entre le chocolat de Georgia et mes pancakes, si je ne me mets pas quelque chose rapidement sous la dent, je risque d'être frustrée jusqu'à ce que je rentre chez moi. Je patiente alors qu'elle fait venir le chocolat jusqu'à nous, me donnant alors un carré. C'est ça qui soude une amitié, le partage d'une tablette de chocolat, rien de plus.

« Je ne pense pas que les miens soient meilleurs que ceux de Poudlard, ils en sont même très loin, mais c'est toujours un petit plaisir d'en déguster sans avoir à retourner de nombreuses années en arrière ! Rah, je me souviens quand je me levais le matin, je sentais l'odeur des pancakes jusque dans mon dortoir. C'était ça l'avantage d'avoir notre salle commune juste à côté des cuisines, un vrai plaisir chaque matin ! »

On se moquait souvent de nous pour avoir nos quartiers dans les cachots, mais être juste à côté des cuisines nous a valu de nombreuses tentatives d'escapades nocturnes. Je ne me souviens pas avoir réussi une seule fois, mais ça en valait la peine, vraiment.

Il me reste finalement un point et il se trouve que mon père remplit ce troisième petit bonheur. Un soulagement, pour être plus précise, mais je suppose que ça fait malgré tout mon bonheur d'une certaine manière. Georgia approuve ce point, précisant que c'est rassurant de savoir que tout va bien, avant de me questionner sur la tradition de mon père.

« Mon père est de tradition verbenae. Tu n'en as jamais entendu parler ? Comment t'expliquer sans t'ennuyer avec les détails... C'est une tradition qui remonte à de nombreuses générations, chez les sorciers Irlandais, notamment. C'est un sorcier, comme toi et moi, il n'a juste pas la même manière de pratiquer la magie. »

Devoir expliquer la tradition de mon père alors que moi même ai toujours été élevée différemment de ce qu'il aurait voulu. Je sais ce qu'il est, je sais en quoi il croit, mais je ne pourrais donner tous les détails à Georgia.

« Il descend des druides celtes, sa façon de pratiquer la magie et ses croyances provenant de là. Il n'a pas étudié à Poudlard et n'utilise pas de baguette comme toi et moi, ni comme ma mère. Il utilise des oghams, c'est un peu similaire aux runes, bien que la différence soit bien trop complexe à expliquer, là, maintenant. Il vénère différents dieux affiliés à la nature. »

Je ne pensais pas que la culture de mon père était aussi inconnue aux yeux des sorciers ayant eu une éducation comme moi ou ma mère.

« J'ai moi-même mon set d'oghams que je n'ai malheureusement que très peu utilisé dans ma vie, ayant suivi une éducation comme celle de ma mère, à Poudlard, usant plus souvent de ma baguette que de mes oghams. Mon père a toujours été un peu amer à l'idée que j'ai été élevée comme ça... »

Et j'aimerais réparer ça. Je ne considère pas le fait d'être allée à Poudlard comme une erreur, mais j'aurais aimé être plus investie dans ce que mon père voulait me transmettre. Lorsque l'on m'écoute, on pourrait croire que toute ma vie, je n'ai eu d'yeux que pour ma mère. Ce qui est faux, c'est juste que c'était plus simple de se tourner vers elle tant elle était plus démonstrative d'affection que mon père. Il a toujours passé énormément de temps avec le groupe de Verbenae de l'Est Irlandais, alors la question a fini par ne plus se poser quand il a fallu faire un choix. Je voulais aller à Poudlard.

Je n'oublie pas pour autant qu'il reste une chose positive que Georgia doit partager avec moi. On ne me trompe pas aussi facilement ! Elle évoque d'abord Flaquemare avant de se raviser. Je pensais qu'il n'y avait pas de mauvaise réponse, mais j'écoute attentivement ce qu'elle a d'autre à me dire. Elle précise alors que ça ne se passe pas très fort niveau vol. Je fronce les sourcils, surprise par cette déclaration, mais je ne dis rien ne voulant pas la couper dans son élan. Elle évoque donc Andrew, je me souviens effectivement du garçon. Elle se félicite donc de ne pas avoir trop pensé à lui récemment malgré la rupture.

« Alors, premièrement, je sais que tu m'admire énormément Georgia, mais ce n'est pas parce que j'ai du mal à remonter sur un balai que tu dois essayer de faire comme moi ! Crois-moi, un cognard pris de plein fouet dans le flanc, c'est pas fun. »

Je tente de garder un air sérieux, mais en réalité, je suis assez inquiète par sa déclaration. Je passe pourtant au sujet Andrew, la félicitant alors pour cet exploit. Il est vrai qu'il est toujours difficile de se détacher des pensées pour un garçon, surtout quand ils ont tendance à être des imbéciles.

« Je ne savais pas que vous aviez eu une histoire, mais je ne peux que te féliciter pour non seulement ne pas avoir trop pensé à lui ces derniers temps, mais aussi pour l'avoir largué. Entre nous, je ne l'ai croisé que deux trois fois, mais il avait bien l'air d'un abruti fini. Je pense, à mon humble avis, que tu ne peux que trouver mieux ! »

Il y a toujours mieux que celui que l'on quitte. Toujours. J'ai toujours trouvé mieux, mais jamais assez bien pour que je sois tentée de rester plus longtemps, ça c'est une autre histoire.

« Plus sérieusement, qu'est-ce que tu veux dire par ça ne va pas très fort côté vol ? Tu veux en parler ? »

S'il y a bien une personne qui peut la comprendre sur ce point, c'est bien moi. Peut-être qu'elle pourrait d'ailleurs être la meilleure personne pour comprendre que mon problème ne réside pas dans ma capacité physique et musculaire pour voler de nouveau, mais bien mentalement. J'ignore quelle est la nature de son problème, mais étrangement, je suis certaine que si elle accepte de m'en parler, je pourrai alors lui confier ce que je ressens moi aussi sans risquer que l'on me dise que ce n'est rien et que je dois y mettre du mien.

« Effectivement, c'est déjà un bon début. Je songerai à ce petit jeu quand je serai complètement à plat la prochaine fois. Finalement, c'est plutôt intéressant de chercher à savoir quelles petites choses me rendent heureuse. »

Avec tout ça, j'oublie au moins toutes les choses négatives qui rendent le monde magique assez difficile à vivre en ce moment. J'apprécie même de passer un véritable moment d'amitié avec Georgia. Il faut savoir que ces dernières années nous avons principalement partagé des moments joyeux et festifs, de victoire ou de défaites bien acceptées. Ces fêtes me manquent.

« Je devrais aller fêter les victoires des Flaquemare de temps en temps avec toi, ça me manque un peu malgré tout. Bon, je risque de faire parler la presse en agissant ainsi, mais qu'est-ce qu'une apparition à une petite fête à côté de ce qui risque de faire couler de l'encre d'ici quelques semaines... »

Et voilà, c'est dit... J'en ai parlé à Dennis mais j'avoue être restée silencieuse avec le reste de mes amis à ce sujet. Il ne me reste que très peu de temps avant que l'officialisation de mon retrait de l'équipe ne soit annoncé. Je ne me vois pas, en deux semaines, retourner sur un balai, alors réintégrer l'équipe ? Le message a été clair, au premier mars, ce sera terminé. Après tout, la saison se termine bientôt, et j'aurai tout le temps de me préparer pour les prochaines sélections. Mes yeux rivés sur ma tasse de café vide, je n'ose même pas regarder Georgia en face. Tout le monde s'attend à cette nouvelle, mais tout le monde va me maudire pour ça malgré tout.

« On m'a donné une date limite pour réintégrer mon équipe. Autant te dire que je ne serai jamais prête pour la date en question. Je vais perdre ma place chez les Crécerelles, au moins pour cette saison. »

Place que j'aurais dû perdre depuis plusieurs mois. J'ai égoïstement décidé de retarder l'échéance et répété que je reviendrai bientôt, gardant ma place de titulaire et laissant au rang de remplaçant celui qui a joué tous les matchs à ma place. Sauf qu'en Octobre, ni même en Novembre, j'ignorais encore que ça me prendrait autant de temps.
(c) DΛNDELION


2178 mots

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
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Ven 24 Avr - 17:56
There is a vortex of fate around us
Georgia Harris & @Mara Lochlainn
With a little help from my friends - The Beatles


février 2004

Est-ce qu'un coup de foudre peut justifier de ne pas aller sur le terrain ? Georgia fronce les sourcils, une moue dubitative se révélant sur ses traits. Elle ne veut pas l'encourager, il ne manquerait plus qu'elle dise que Georgia Harris l'a poussée à se trouver un amant pour ne pas reprendre le Quidditch. Pour un peu, ce sera vu comme une technique de rivale. Pourtant s'il savait combien la jeune femme donnerait pour retrouver sa rivale, justement. Elle aime tellement ces moments de tension, sur le terrain, avec ceux qu'elle sait des plus doués et contre qui elle adore se déchaîner. Alors, elle secoue la tête, l'air de dire à son interlocutrice que c'est une de ses pires idées.

« Je te veux en face de moi au plus tôt, hors de question que tu te trouves un beau ! »

Elle gronde presque, la belle, et déjà la discussion s'oriente sur plus tranquille : les beaux matous. Enfin, Jack, elle ne peut que le deviner. Citrouille n'était pas trop mal, mais qu'est-ce qu'il était casse-pied, ce pauvre chat, à la suivre partout. Ce qu'elle aime bien, avec Saturne, c'est que la bestiole est indépendante. En tout cas, elle ne dépend pas d'elle. Elle vient lui gratouiller entre les oreilles quand besoin est, et c'est tout. Le chocolat craque sous leurs dents quand Mara tombe dans un élan de nostalgie, à se remémorer leur salle commune proche des cuisines. La poursuiveuse grimace, jetant un regard tendu au bout de chocolat entre ses doigts. Elle en prend du noir, toujours, pour limiter les dégâts. On retombe vite dans ses travers, au moindre sursaut négatif dans les pensées. Dans ces années-là, à Poudlard, elle n'ose pas bien imaginer ce qu'elle serait devenue si elle avait constamment été proche d'une source sans fin de nourriture. Secouant la tête, un sourire fin lui échappe.

« Vous saviez comment y accéder, vous ? C'est une des secrets qui rendaient fous mes camarades. Tiens, c'est bien quelque chose qui ne me manque pas ça, de me prendre la tête pour devoir rentrer chez moi, » souffle-t-elle au souvenir des énigmes lancées pour pouvoir pénétrer dans la salle commune.

Pas qu'elle n'y soit pas douée, la plupart du temps, il s'agissait tout de même de logique et Georgia n'en est pas dépourvue, mais il faut avouer que c'est un concept à part, quand même, que de prendre plaisir tous les jours, plusieurs fois par jour, pendant sept longues années, à retourner les mots de leur aigle rusé. Ses pensées sont bien vite détournées par les dernières phrases de son amie, qui titillent un peu de sa curiosité. Verbenae, c'est bien cela ? Mot inconnu au bataillon. Elle secoue la tête, pour confirmer à son amie qu'elle n'en connait effectivement rien. Elle n'a pas le souvenir d'avoir entendu parler de cela à Poudlard, mais peut-être que cela avait eu lieu pendant une des options ? Georgia avait suivi les cours de divination, fascinée par le fait qu'ils arrivent à deviner les choses dans l'avenir dans les feuilles de thé et des boules de cristal. Tout ce qu'elle s'imaginait de la sorcellerie, finalement, reposait bien sur ce fantastique là, alors comment s'empêcher de s'y plonger avec grande passion ? Elle n'est pas très douée, évidemment, le sixième œil n'apparaît pas à quiconque, mais elle a gardé le réflexe d'avoir quelques cristaux ça et là dans sa chambre pour se recentrer, puiser dans les forces supérieures. Bref, plein de nouveautés, mais jamais elle n'avait entendu parler des verbenae. Les yeux écarquillés, elle écoute Mara lui révéler que son père n'a jamais été à Poudlard et n'utilisait pas de baguette.

« Ça alors, je ne savais même pas que c'était possible ! Ils sont nombreux à ne pas aller à Poudlard ? Comment ça se fait que tu y aies été toi ?, » s'interroge-t-elle, un peu dépassée par toutes ces informations.

Il faudra qu'elle en discute avec Pandora, elle en sait probablement plus qu'elle sur le sujet, c'est obligé. Des utilisations de la magie différente, par Merlin. Comme si ce n'était pas déjà assez compliqué. Elle lui répond de suite, expliquant qu'elle possédait elle aussi ces sortes de runes, des oghams, apparemment. Curieuse, elle observe Mara, tentant de se la représenter avec autre chose qu'une baguette magique. Ça la dépasse complètement et, en même temps, que sait-elle vraiment de ce monde ? Elle a envie de lui poser mille questions, la jeune sorcière, mais Mara conclut sur le fait que son père est assez amer qu'elle n'en sache pas plus, et se demande si c'est une bonne idée de pousser davantage. Entre cela, et les questions sur sa mère, ça fait beaucoup de limites repoussées. L'ancienne Poufsouffle préfère d'ailleurs la renvoyer au dernier point positif qu'elle doit lui donner.

Ses pensées font le tour de son cerveau, à la recherche de bonnes informations à lui donner. Flaquemare ? Elle n'a pas réussi à s'envoler, aujourd'hui, alors difficile de dire que c'est un bon souvenir. Andrew, alors qu'elle a presque réussi à chasser de sa vie. Georgia secoue la tête, rire amusé aux lèvres, quand Mara la tacle gentiment sur ses problèmes de vol, comme elle les a appelé. Bien sûr, tout s'explique, elle ne cherche qu'à l'imiter. Tout s'éclaire donc ! Elle ne renchérit pas pourtant, parce que Mara la félicite déjà d'avoir envoyé au loin cet abruti fini, tel que sa rivale le décrit. Un rire étouffé lui échappe, et elle détourne le regard. C'est un abruti, c'est vrai. Ça l'attriste presque de lui avoir donné autant de temps de sa vie.

« J'espère aussi, je t'avoue, ça me ferait du bien, quelqu'un de bien dans ma vie. » Soupir envieux, alors qu'elle reprend : « enfin, comme on disait, yeux sur le terrain, etc. »

Mara y revient, justement, sur le terrain, et surtout sur les petits problèmes qu'elle a évoqué. Un boule gonfle aussitôt dans sa gorge et elle détourne les yeux. Inspirant profondément, elle se place plus confortablement dans le canapé, réfléchissant à ce qu'elle souhaite dire et comment le dire. Pour l'instant, ce n'est rien de grave. Quelques moments étranges, dans les six derniers mois, et puis ce qu'il s'est passé ce matin. Ce n'est rien. Alors, rassurante, elle repousse au loin les idées désastreuses qui se faufilent, et tente un sourire.

« Franchement, ce n'est rien de grave. Je crois que je suis un peu stressée en ce moment et je ne prends plus autant de plaisir à voler. Je vais vite me recentrer, ne t'en fais pas. Et si ça ne s'arrange pas, je t'en parlerai aussitôt, promis. »

Promesse qu'elle oubliera, seulement, le jour où on lui posera un mot sur ce petit mal. Ça lui reviendra à l'esprit, quand la panique sera redescendue, et qu'elle sera en mesure de se tourner vers Mara, à la recherche d'une main rassurante. Sûrement qu'elle comprendra, elle, cette peur de ne plus pouvoir remonter. Un frisson lui échappe, et elle préfère renvoyer la jeune femme à leur petit jeu, flattant ses mérites. Un sourire doux lui échappe, et elle souffle :

« Si tu le fais pense à m'envoyer un petit mot, on arrivera peut-être à se parler plus souvent comme ça ! »

Mara semble nostalgique des moments passés ensemble aussi, se rappelant des fêtes de victoires et défaites. Les yeux pétillants, elle s'apprête à lui assurer qu'elle l'invitera à la prochaine, tant pis pour les râleurs, tant pis pour la presse, mais la jeune femme a un ton bien trop sombre sur la fin de sa phrase. Sourcil haussé, Georgia lâche aussitôt :

« Comment ça, qu'est-ce qui se passe ? »

Et, catastrophe, la réponse tombe. Mara ne va pas pouvoir réintégrer les Crécerelles à temps. Un frisson remonte l'échine de Georgia, et elle attrape aussitôt les mains de Mara, les serrant fort.

« Oh mince, Mara, quand l'as-tu appris ? Ça tombe si tôt que cela ? »

Mille scénarios lui tournent en-tête. La jeune femme est guérie physiquement, sinon l'équipe n'insisterait pas pour qu'elle revienne sous une certaine date limite. C'est dans le mental que ça coince. Comment peut-elle l'aider ? Est-ce même ce qu'elle souhaite, ne plus retourner sur un balai ? Ne plus participer à des matchs ? Désemparée, Georgia inspire profondément avant de tenter :

« Tu n'y arrives pas du tout ? Je sais que c'est facile à dire, mais plus tu retarderas de t'y confronter plus ça sera compliqué, darling… tu as essayé d'y aller avec quelqu'un ? Avec moi, si tu veux, je prends un après-midi quand tu veux. »

Puis, réalisant que ce n'est peut-être pas la meilleure façon de l'encourager, elle reprend, la voix un peu hésitante :

« J'espère que tu sais que t'absenter une saison ne gâche pas toutes tes chances, en tout cas. Ça te laisse le temps de te recentrer et de revenir plus forte. Que ce soit à Crécerelles ou ailleurs, tu trouveras une place, sois-en sûre. »

Elle ne sait pas sur quoi elle se base pour lui promettre ça, la Georgia, mais ça lui paraît être l'évidence même. Mara ne peut pas ne jamais retrouver d'équipe, ne jamais retrouver le chemin du ciel, ne jamais faire fuser les cognards à une vitesse folle au travers du terrain, déstabilisant à chaque coup même le meilleur des adversaires. Impossible.

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Ven 24 Avr - 22:43

There is a vortex of fate around all of us
Georgia & Mara

« Growing with each and every one of our choices, drawing our destinies in closer. »
« Vos désirs sont des ordres, madame ! »

Dis-je en riant. Je ne compte de toute manière pas me trouver qui que ce soit. Ce n'est pas le moment, je ne me sens pas prête à changer mes habitudes et à faire des efforts pour qui que ce soit. Quand l'envie est là mais pas la volonté, hein... Évidemment ma question était ironique, je ne cherche pas à me trouver des excuses bidons pour justifier mon absence du terrain. J'aimerais promettre à mon amie que mon retour est pour bientôt, mais je déteste faire des promesses que je ne peux pas tenir. Je déteste tellement cette incertitude quant à mon futur, c'est frustrant et énervant.

Vient alors un énorme élan de nostalgie. Ce que j'adorais être à Poudlard et ce que j'adorais ma maison. Poufsouffle était vraiment la maison qu'il me fallait même si le choixpeau a pas mal hésité à cette époque. Je n'ai aucun regret et si le choixpeau devait me tester une nouvelle fois, il ferait de nouveau le même choix, j'en suis certaine. Georgia me demande si on savait comment accéder aux cuisines. Quelle question !

« Si on savait comment y accéder ? Evidemment ! C'est un secret que tout Poufsouffle détient. En revanche, arriver à nos fins... C'est une toute autre histoire. Enfin, certains y sont parvenus sans se faire choper, va savoir comment. »

Je me souvient d'Aura que je ne pouvais pas supporter à l'époque. Nouvelle à Poudlard, hautaine comme pas possible et qui était parvenue à s'infiltrer dans les cuisines après de nombreux échecs de mon côté. Comment aimer cette fille ? Aujourd'hui, l'eau a coulé sous les ponts. Avec Aura, on s'entend super bien, mais c'était juste inimaginable à l'époque. Comme quoi l'environnement fait tout. Georgia sous entend alors qu'elle n'est pas mécontente de ne plus avoir à répondre à des énigmes pour rentrer dans sa salle commune.

« C'est vrai que pour nous aussi c'était une galère. J'ai eu du mal à me rappeler quel tonneau était le bon et de choper le bon rythme pour toquer. On ne pouvait pas juste avoir un mot de passe tout simple ? »

Toute cette époque est révolue. Maintenant je vis dans un studio dans le cœur de Londres qui est bien plus simple d'accès, pour moi du moins. De toute manière, ce n'est pas comme s'il y avait quoique ce soit d'intéressant à venir voler chez moi, alors les sécurités hors-normes, très peu pour moi.

Je me perds alors dans toute une explication sur les traditions de mon père, tentant de me référer au mieux à ce que j'ai appris de lui. Je ne suis pas la mieux placée pour expliquer tous les détails à Georgia, mais j'imagine que ça suffira pour qu'elle se fasse une petite idée de sa manière de pratiquer la magie. Elle semble vraiment surprise. J'ai baigné dans les deux cultures, inégalement mais malgré tout, alors j'ai toujours cru que les verbenae étaient assez connus surtout dans le monde des sorciers.

« Je t'avoue que je n'en ai jamais croisé quand j'étais à Poudlard. Les verbenae sont très peu nombreux, à vrai dire... C'est une tradition qui se perd. »

Et c'est pour ça que j'aimerais pouvoir rattraper mon retard à ce niveau-là, pour avoir la chance de transmettre cette tradition à ma descendance si un jour j'en ai une. Je veux leur donner le choix.

« J'ai étudié à Poudlard parce que ma mère le voulait. J'ai eu le choix, mais je t'avoue qu'entre rester avec mon père et juste mon père, ou aller apprendre à devenir une sorcière comme ma mère entourée de potentiels amis, le choix était vite fait. »

Sans Poudlard, je n'aurais pas fait de Quidditch. Et ça, mon père ne peut pas me le reprocher, car verbenae ou pas, il est un grand fan de ce sport.

On revient aux points positifs de Georgia et je ne peux m'empêcher de relever ce qu'elle dit concernant ses petits soucis de vol. Je crois que ce qu'un joueur de Quidditch peut comprendre, c'est la peur de ne plus pouvoir voler ou la peur d'avoir des difficultés à pratiquer le vol. Je la taquine, même si en réalité, il y a une véritable inquiétude au fond de moi. Le sujet change de nouveau pour en venir à Andrew et en revenir à ces hommes et ces relations compliquées qu'on semble collectionner elle et moi.

« Tu finiras par trouver, t'es une personne bien Georgia ! »

A moins qu'elle ne cache une double personnalité tueuse en série, je ne vois pas pourquoi elle ne trouverait pas de moitié. A moins de prendre la décision de se concentrer sur le Quidditch à jamais, mais ça, c'est une autre histoire. Quand on a envie, on finit toujours par obtenir ce que l'on veut. Je reviens finalement au fait que ça ne se passe si bien côté vol, pour reprendre les propos de Georgia. Je sais que je touche une corde sensible, mais je suis inquiète. En rigoler ne suffit plus et faire l'autruche est beaucoup trop fatigant. Elle m'explique donc être stressée et ne plus prendre autant de plaisir à voler. Bon, ça pourrait être pire et ça me rassure en un sens.

« Bon, si ce n'est que ça, tant mieux. Et je compte sur toi pour me dire quand ça ne va pas. Je ne sais pas si je pourrai t'aider, mais au moins je te soutiendrai, t'as ma parole. »

Est-ce que je suis douée pour toujours revenir aux sujets qui fâchent ? Il semblerait que oui. Et je sais que même en essayant de trouver un sujet plus joyeux, je vais réussir à ruiner l'ambiance une nouvelle fois. Je parle donc de ces soirées après les matchs qui me manquent. J'aime faire la fête, je crois que c'est quelque chose que l'on ne peut pas me retirer. Je songe réellement à remettre les pieds dans ce genre d'endroit, même si mon équipe insiste pour que je me tienne loin de tout ça tant que je ne serai pas de nouveau sur mon balai. C'est ainsi que je lâche le morceau, ce que je retiens depuis janvier.

La réaction de Georgia est prévisible, mais parvient à tirer un sourire timide de mes lèvres. Il y a vraiment ce lien de rivalité qui est indestructible entre nous. Je ne veux pas la tourmenter plus longtemps et lui donne toutes les informations qui sont en ma possession.

« Depuis mon accident je reçois tous les mois une lettre me demandant où j'en suis et me demandant une date de retour. Je n'y ai jamais répondu précisément car même si j'ai guéri physiquement, je ne me suis jamais sentie prête. Et en janvier, j'ai reçu la même lettre spécifiant cette fois-ci que j'avais jusqu'au 1er mars pour donner une réponse positive ou non, sinon quoi je perdrais ma place de titulaire chez les Crécerelles. »

Moins d'un mois, c'est juste impossible. Il me faudrait m'entraîner de nouveau et arriver comme un cheveu sur la soupe, ce n'est pas raisonnable. Si je reviens sur le terrain, on m'a bien fait comprendre que c'était pour rattraper la catastrophe de cette saison.

« Je sais bien Geo'... Et je pense que je suis prise dans une spirale dont il est difficile de se défaire. Tous les matins je me lève plus tôt que prévu et je perds au moins une heure devant mon placard où sont rangées toutes mes affaires de Quidditch. J'essaye, mais je n'y arrive pas. »

Evidemment, j'apprécierais d'essayer avec Georgia, mais c'est même le simple fait de toucher un balai, ou du moins, mon balai. Quand je suis en boutique, je n'ai aucun mal à conseiller les clients, à toucher à l'équipement, mais une fois chez moi, il n'y a plus personne, je me sens vide et j'ai peur.

« Je repense à ce cognard. Ce n'est pas le premier qui me fait des frayeurs comme ça, mais j'arrive pas à me sortir de la tête le moment de l'accident. A quoi bon retourner sur le terrain si je ne suis pas capable d'éviter les cognards ? »

Les mots qui suivent me rassurent et me font sourire. C'est exactement ce que j'essaie de me dire pour me débarrasser de ce stress plus que pesant. J'ai le temps, rien ne presse, contrairement à ce que l'on veut me faire croire depuis le début.

« Je sais, je le sais parfaitement, mais... Tout le monde me met la pression, tout le monde me demande de retourner sur le terrain comme on demanderait à une femme mariée de pondre un gosse ! Je ne veux pas me brusquer parce que je sais qu'il me faudra plus qu'un mois avant de réintégrer l'équipe à partir du moment où j'aurais réussi à remonter sur mon balai. Je sais que renoncer à cette saison ne veut pas dire renoncer à ma carrière, mais tu sais, les investissements que l'équipe a fait sur moi, et d'autres organismes, ils me mettent tellement la pression... Ils ne veulent pas juste me revoir sur un balai, ils veulent que je revienne comme j'étais avant mon accident et que je fasse gagner les Crécerelles. »

Beaucoup trop d'attente sur mes petites épaules de batteuse. Je regrette le temps où je jouais au Quidditch pour le plaisir. Mon poing est serré si fort que mes ongles me font mal, mais je suis si énervée contre toutes ces personnes qui ont besoin de moi juste pour quelques poignées de gallions d'or.

« Je reviendrai, un jour. Et je te promets que le jour où je suis prête à remonter sur un balai, je ferai appel à toi. »

Qui de mieux que ma rivale pour m'aider à me remettre en selle ? Mon regard se perd alors au dehors, regardant au travers de la fenêtre. Je fronce les sourcils, surprise du spectacle que la nature m'offre à cet instant précis.

« C'est moi ou il neige en plein mois de Février ? »
(c) DΛNDELION


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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
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Dim 26 Avr - 2:25
There is a vortex of fate around us
Georgia Harris & @Mara Lochlainn
With a little help from my friends - The Beatles


février 2004

Alors comme cela, tous les Poufsouffles savent y accéder, aux cuisines ? À part la vue absolument magnifique qu’ils avaient depuis la tour des Serdaigles, difficile de dire que leur maison possédait un atout magique. Au moins, ils ne vivaient pas sous le lac, songe la jeune poursuiveuse, avec une pensée moqueuse pour sa colocataire. Un rire lui échappe quand Mara lui révèle que savoir y accéder ne voulait pas dire réussir à le faire. Finalement, ce n’est pas si mal, de ne rien avoir de particulièrement tentant : elle n’ose même pas imaginer la frustration de ne pouvoir y entrer. L’odeur de la cuisine fraîche, des pains chauds, des pancakes dorés – Merlin, quelle horrible torture. Les yeux toujours pétillants, elle hoche la tête avec entrain quand Mara lance qu’elles auraient bien mérité un mot de passe tout simple. Elle ne savait pas que les Poufsouffles avaient ce système étrange sur les tonneaux, mais elle se souvient de sa jalousie devant un de ses anciens copains, beau Gryffondor aux yeux clairs, qui entrait et sortait de sa salle commune sur un simple mot balancé. Quelle frustration !

Les rires s’ensuivent, les souvenirs remontent, et l’interrogation pointe. Se pliant au jeu, Mara lui explique ce qui lui échappe, ce mot de verbenae lui étant totalement inconnu. Sourcils froncés, elle tente de se le représenter, mais c’est un peu trop obscur pour elle. L’idée de dieux celtes, de magie sans baguette – avec des oghams. Quel mot étrange. Enfin, pour ce qu’elle connaît de ce monde. Il y a une quinzaine d’années, si on lui avait dit que des gens utilisaient des baguettes pour faire de la magie, de la vraie, elle n’y aurait pas cru non plus. Arrivée à Poudlard, c’était déjà bien assez compliqué de se retrouver plongée dans un monde si autre, alors de faire attention à ce que chacun pratiquait… Mara semble dire qu’ils ne sont pas présents à Poudlard, en plus, comment même aurait-elle pu connaître leur existence ? Alors Georgia hausse les épaules, un peu dépassée. Elle ne semble pas l’avoir regrettée, cette décision de rejoindre Poudlard, finalement, et ça rassure la jeune femme. Si elle détient un set d'… oghams, c’est bien ça ?, elle doit pouvoir continuer à s’entraîner par elle-même si elle y tient vraiment, en plus, s’imagine Georgia.

S’entraîner toute seule, oui, comme ce qu’elle doit se forcer à faire, pour ses petits soucis de vol. Quel euphémisme, quand elle y pense. Elle n’est pas très honnête, Georgia, mais c’est difficile de l’être, comme cela, prise au dépourvu par cette jeune femme qu’elle a si peu vu ces derniers temps. Lui annoncer quelque chose d’aussi risqué, sans qu’elle n’ait pris le temps d’y penser elle-même, c’est un peu compliqué. Alors elle lui explique que ce n’est rien, ce n’est que du stress. Elle ne sait même pas si c’est plus que cela, finalement, autant ne pas s’engager plus. La gentillesse de Mara, tout de suite, sa sincérité, vient tirer un sourire franc à l’ancienne Serdaigle, qui la remercie d’un signe de tête.

« Ne t’inquiète pas, je sais que je peux compter sur toi. Merci, vraiment. »

Toute inquiétude qui lui tournait en tête, focalisée sur elle-même, disparaît aussitôt que Mara lui annonce la révélation de la semaine – peut-être même du mois. Elle lui serre aussitôt les mains, se sentant bien bête avec ses micros-soucis, et l’angoisse lui gonfle le coeur. Sa pauvre Mara, mise dos au mur comme cela. Elle grimace, désemparée face à l’ultimatum. Le premier mars… c’est bien trop proche. À voir les traits de sa rivale, le ton de voix défaitiste, ce n’est pas du tout envisageable. Si les blessures physiques ne dépendent que du bon vouloir de leurs corps, celles mentales sont bien plus ardues à surpasser…

Georgia soupire, et tente de l’encourager comme elle peut. Elle l’imagine, tous les matins, plantée devant son matériel, et incapable de s’en saisir. Ça la transit d’horreur, de s’imaginer à sa place. Est-ce qu’elle sera dans la même situation, dans quelques semaines, quelques mois ? L’idée lui glace le sang. Quand elle s’exclame que ça ne sert à rien de retourner sur le terrain si c’est pour avoir peur des cognards, Georgia réagit enfin, tirée de son air désemparé. Elle lui souffle, avec une certitude qu’elle puise d’on ne sait où, qu’elle retrouvera toujours sa place sur un terrain, peu importe sous quel dossard. Avec une grimace, la jeune femme entend les arguments de son amie, et n’ose pas imaginer la pression sous laquelle elle doit être.

Elle a une pensée pour Malachy, et tous ces sacrés Lyons, qui doivent se mordre les doigts d’avoir une joueuse à terre. Obligé qu’ils aient du chiffre sur elle, Mara n’était pas trop mal, tout de même. Elle s’imagine blessée, hors de l’équipe, et combien cela rendrait fou Ciaran s’il ne pouvait la faire remonter sur le balai. Ciaran, et Malachy, et même Jude. Frisson. Non, vraiment, la pression que doit subir Mara doit être monstrueuse. Que lui dire face à cela ? Elle a les poings serrés, la tension est palpable. Se mordillant la lèvre, Georgia hésite puis murmure :

« Je sais qu’ils doivent tous te presser, tous te dire combien tu serais mieux dans les airs, mais tu as raison, tu sais ? Il faut que tu reviennes sereine, confiante, sinon tu stagneras, et ça te rendra encore plus folle. Alors prends le temps de te guérir, là-dedans, » ajoute-t-elle, en tapotant sur ses tempes, avec un sourire triste, « et moi, je serai là, pour te mettre la pâtée à ton retour, comme au bon vieux temps. »

Ses lèvres sont plus taquines, cette fois, pour épargner à Mara trop d’élans apitoyés. Elle n’aimerait pas les vivre, alors elle préfère ne pas les faire subir. Surprise par le constat de la batteuse, Georgia fronce les sourcils, cherchant à suivre son chemin de pensée. Ses yeux se perdent sur l’extérieur, que Mara regarde avec un semblant de désespoir. Ah, bon sang, il neige vraiment. Une moue boudeuse vient aussitôt se fondre sur ses lèvres, et elle se redresse d’un geste. Autant elle aime s’envoler dans les airs, et voir les flocons lui tomber sur le nez, autant un entraînement rude comme ils peuvent le vivre en milieu de saison, par ce temps-là, non merci.

« Bon dieu, j’ai espéré que ça ne nous retombe pas dessus. » Puis, avec un regard concerné pour Mara, elle ajoute : « Ça va aller, pour rentrer ? Il y a un bus, en face de la maison, assez central – mais tu pourras aussi transplaner d’ici, si tu veux, les permissions doivent te le permettre, » suggère-t-elle.

Ses yeux sont déjà revenus se poser sur l’extérieur, où les pavés londoniens se voient peu à peu couverts de flacons blancs. Elle se sentait mieux, maintenant, le coeur un peu plus apaisé d’avoir discuté avec Mara, même si rien n’était totalement éclairci, et ses habitudes auraient voulu qu’elle aille courir, ce soir, pour libérer toute la tension dans son corps. Cette neige, malheureuse, lui donne plutôt envie de lancer une camomille, et de se terrer sous une couette. Rare, pour la Georgia, mais aujourd’hui est un de ces jours trop particuliers, de toute façon.

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Dim 26 Avr - 4:15

There is a vortex of fate around all of us
Georgia & Mara

« Growing with each and every one of our choices, drawing our destinies in closer. »
Je ne me rends pas compte à quel point le temps passe vite. J'étais venue dans l'optique de livrer le colis à Georgia et d'en profiter pour prendre de ses nouvelles, mais je n'avais pas imaginé que l'on en viendrait à avoir une discussion aussi profonde. C'est là que je me rends compte qu'il y a énormément de choses que certaines personnes qui m'entourent ne savent pas. Je n'ai rien à cacher, mais peut-être suis-je un peu trop secrète. J'aime que l'on ait une bonne image de moi, généralement. J'aime être la fille amusante et souriante, la fille forte et utile dans son équipe de Quidditch. Mon image a pas mal changé ces derniers mois même si je suis toujours la même personne. Peut-être mon moral est tel que je ressens le besoin de me confier sur certaines choses.

Mes pensées se perdent sur les choses qu'il me reste à faire avant de rentrer. J'ai complètement oublié d'acheter de quoi manger, de faire le ménage, d'acheter de quoi nourrir Jack également. Même en ne voyant que très peu de monde et même si mes journées sont bien moins trépidantes qu'avant, j'ai l'impression d'être constamment overbookée. Un vrai emploi du temps de ministre !

Je finis par avouer à mon amie ce petit secret que je gardais pour moi. Cette lettre et cette date limite après laquelle j'aurais perdu mon statut officiel de titulaire. C'est stupide de faire durer les choses, je sais que je devrais leur dire maintenant que je ne reviendrai pas pour la saison, mais j'ai un infime espoir au fond de moi d'être victime d'un miracle. Qui sait ? Et puis ce n'est pas comme si j'avais l'impression de toujours faire partie de l'équipe. C'est comme si mes collègues avaient peur de me demander comment je vais, comme s'ils m'avaient déjà enterrée pour laisser la place à mon remplaçant. Les seuls joueurs qui m'ont supportés jouent dans des équipes adverses, à savoir Georgia et Ginny. Ça ne donne pas vraiment envie de retourner chez les Crécerelles pour le moment. J'ai perdu ma place le jour où ce cognard m'a frappé de plein fouet.

Je suis étonnée d'entendre Georgia me dire que j'ai raison d'agir comme je le fais. Je la regarde avec des yeux ronds, étonnée. Peut-être que j'en avais besoin, que l'on me dise ce que je veux entendre plutôt que ce dont je redoute.

« Oui. Je ne vois vraiment pas l'intérêt de revenir alors que je ne suis pas prête. On ne veut pas me revoir juste pour la gloire de ma personne, mais ils voudront des résultats. Et ces résultats, même si je remonte sur un balai demain, je ne serai pas en mesure de les leur fournir. »

La dernière phrase de l'ancienne Serdaigle me fait sourire.

« Me mettre la pâtée, et puis quoi encore ? Quand je reviendrai, ne t'attends pas à ce que je te fasse un cadeau. Je serai plus déterminée que jamais. »

Même si envoyer un cognard droit sur quelqu'un risque d'être compliqué lorsque l'on sait à quel point c'est douloureux et que ça peut détruire un bout de vie. Je ne vois plus les choses de la même manière, mais j'imagine que ça passera. Quand j'y pense, malgré tout, je ne vois pas mon futur loin d'un terrain de Quidditch, mais il s'agit-là d'un futur plus lointain que proche.

Je constate finalement qu'il neige dehors. Tout sauf ça... J'aime la neige, là n'est pas le problème, j'ai même de très bons souvenirs de Poudlard et Pré-au-Lard sous la neige, et ils font partie des meilleurs souvenirs que je possède. Mais la neige à Londres, une neige qui ne tient presque pas, qui se transforme en gadoue et qui bouche la circulation des transports en commun... C'est juste un cauchemar éveillé.

« J'ai repéré l'arrêt de bus en venant, je pense que ça devrait aller si je ne tarde pas trop. J'ai encore tout un tas de choses à faire en plus, et Jack risque de me faire la misère si je ne lui donne pas à manger à l'heure ! »

Je me lève du sofa qui est si confortable que j'aurais pu y prendre racine. C'était un moment agréable et presque inespéré après une journée aussi fade. Il y a eu des hauts et des bas, mais la preuve que notre amitié est toujours là.

« Merci pour le café et merci pour le temps que tu m'as accordé. Il faut vraiment que l'on se voit plus souvent. Passe le bonjour à ton équipe et... à Pandora, du coup. Je ne pense pas qu'elle se souvienne de moi, mais sait-on jamais ! »

Si je n'avais pas toutes ces courses à faire avant de rentrer et si je n'avais pas toujours autant de mal avec le transplanage, tout serait plié en quelques secondes, mais la réalité est tout autre, malheureusement. Je me dirige vers la porte tout enfilant mon manteau, mon bonne et mes gants qui étaient heureusement dans mon sac.

« Oh, et s'il y a la moindre erreur sur la commande ou si tu as besoin d'autre chose à la boutique, fais-le moi savoir. Bonne chance pour ton prochain match et profite bien de ta soirée ! »

Je salue Georgia et quitte le domicile des Parkinson. Peut-être que finalement, après le premier mars, je serai enfin libre d'aller voir des matchs sans que l'on me questionne outre mesure. Peut-être qu'on me laissera enfin tranquille au moins durant un temps. Quand viendra la saison des sélections, je sais que ça me pendra au nez, mais d'ici là, j'ose espérer que je serai d'attaque pour réintégrer mon équipe. Ou qui sait, peut-être qu'il sera temps pour moi de rejoindre une nouvelle équipe qui aura plus à m'offrir. Je fais des plans sur la comète, mais peut-être que plus aucun sélectionneur ne voudra de moi. Si j'étais d'accord avec Georgia sur le fait que rien n'était vraiment terminé, il y a tout de même une partie de moi consciente de la réalité du business qu'est le Quidditch.

Mon bus arrive à peine sortie de chez Georgia. Est-ce que c'est bon signe ?
(c) DΛNDELION


1108 mots

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : There is a vortex of fate around all of us ✶ Georgia - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Dim 26 Avr - 18:25
There is a vortex of fate around us
Georgia Harris & @Mara Lochlainn
With a little help from my friends - The Beatles


février 2004

À ses yeux qui s’écarquillent, il est clair que Mara ne s’attendait pas à ce que la poursuiveuse aille dans son sens. Qu’aurait-elle pu lui dire, pourtant ? Qu’elle est lâche, de ne pas remonter ? Que les autres savent mieux qu’elle ce qu’elle doit faire ? Ce serait odieux de sa part, et elle n’en pense pas un mot. Georgia, dieu soit loué, n’a jamais été blessée comme Mara l’a été, mais elle a déjà pris suffisamment de cognards, de coups de balais, et de bleus pour savoir que ça cogne dans la tête, à force. Elle n’ose imaginer, à plus grande échelle, combien il faut de force pour s’y remettre. Elle est différente de Mara, pourtant, elle le sait, elle préfère le croire, peut-être, qu’elle remonterait aussitôt, trop attirée par le bois du balai sous ses doigts pour s’y refuser trop longtemps, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne peut pas comprendre, compatir, et savoir lui dire qu’elle est de son côté. Au moins une, au milieu de tous ces gens, toutes ces pressions.

Elle n’ose pas imaginer les tribunes, aussi, qui pleuvront sur la pauvre Mara, si elle devait remonter plus vite qu’elle ne souhaite, et que le niveau ne suit pas. Que ce soit des lignes compatissantes, pleines de pitié, ou des mots balancés sans être mâchés, plein de fiel et de moquerie, les médias risquent de ne pas être sympathiques. Elles ne se leurrent pas, les deux joueuses : impossible que Mara revienne au haut de sa forme, et change la dynamique de l’équipe, son palmarès, en pleine milieu de saison. Elle se veut rassurante, Georgia, pourtant, confiante en l’avenir. Parce qu’elle sera là, face à elle, prête à lui en mettre plein les yeux. Un sourire révèle ses dents, et elle accepte avec un haussement d’épaules le défi lancé par son amie.

« J’ai hâte de voir ça, darling. »

Bien plus hâte, en tout cas, que de voir le monticule de blanc qui recouvrent les trottoirs de leur ville. Les pavés ont déjà presque disparus, mais elles savent toutes deux que la neige ne tiendra probablement pas, et transformera simplement les rues en une horreur glissante. Soupirant, elle espère que Pandora n’est pas sur le chemin, ayant quelque fois l’enthousiasme fou de rentrer à pieds. Elle reporte son attention sur Mara, hoche la tête quand elle lui indique qu’elle ne va pas tarder, plein de choses encore à accomplir. Elle l’a un peu gardée à elle plus longtemps que prévu, l’ancienne Serdaigle, toute enchantée de retrouver ainsi une tête amie.

« Ah, il est déjà si tard, » souffle-t-elle d’une grimace. « Je t’ai retenue plus que je ne le pensais, désolée ! Bon courage pour tes courses. »

Mara la rassure pourtant, la remerciant de l’avoir accueillie. Quelques heures partagées, quelques mots échangés, le souvenir de leur amitié à peine effleuré. Un sourire doux accompagne les mots de Georgia, alors qu’elle guide son amie vers l’entrée :

« Je transmets, évidemment. Je ne sais pas si elle se souviendra, je t’avoue, mais c’est gentil de penser à elle ! Et je te rassure, c’était un plaisir de t’avoir. Tu reviens quand tu veux, avec ou sans colis ! »

La mention du colis lui fait relever la tête de son sac, où elle cherchait de quoi se couvrir les mains, pour ne pas trop se prendre de plein fouet le froid extérieur. Avec un rire, Georgia lui assure qu’elle lui dira, bien sûr, pas de soucis.

« Merci pour le match, je penserai à toi en rendant leur batteuse folle de rage ! Je t’enverrai un mot pour la prochaine soirée, je compte sur toi pour venir – ça te fera du bien de te changer les idées, » lâche-t-elle à nouveau, alors qu’elle serre son amie contre elle. « Fais attention à toi en rentrant ! »

Et, hôte attentive, elle observe Mara se faufiler hors de leur maison, rejoindre les pavés londoniens sur un dernier geste de main, et reprendre le cours de sa vie. Fermant la porte derrière elle, Georgia attrape le colis au pied de l’escalier, montant d’un pas las à l’étage. Attrapant sa baguette, elle révèle le kit d’entretien qu’elle a commandé, vérifie que les gravures à son nom sont bien réalisées et, avec un air satisfait, secoue la main pour qu’il aille rejoindre le reste de ses affaires de sport, au sous-sol. Plantée au milieu du salon, elle hésite à se faufiler à nouveau sous le plaid, se refusant à penser qu’il faudrait aller courir, sous cette neige odieuse, et préfère remonter encore d’un étage, poussant la porte de sa chambre. Le silence est omniprésent, Mara partie, la catapultant à nouveau dans sa solitude et ses pensées. Elle ne songe qu’à son amie, confrontée à la fin de sa saison avec une violence inouïe, pas entièrement remise de son accident, et tous les jolis souvenirs échangés ne parviennent pas à atténuer l’angoisse que cette nouvelle a provoqué en elle. C’est trop facile, de s’y projeter aussi, et elle veut s’y refuser le plus longtemps possible. Qu’est-ce que c’est, de ne pas avoir réussi à s’envoler à une occasion, quand Mara pourrait ne plus jamais s’élever ?

Lorsque la porte s’ouvre, en bas, et qu’elle entend claquer les pas de Pandora – forcément, les talons, c’est elle, pas Adriene –, un long soupir prend Georgia, qui claque ses joues des mains. Déjà, elle se faufile pour la retrouver, à la recherche d’une compagnie, de toute activité qui la détourne de ces questionnements sans fins. Elle lui racontera avec un rire qu’une Poufsouffle est passée – Mara Lochlainn, elle la connaissait ? Et Pandora lui répondra probablement non, elle tient à ce que sa théorie soit correcte. Elle lui dira ce qui lui arrive, la décision qu’elle a prise, en lui faisant promettre de le garder pour elle, cette fois, pas d’exclusivité, pas de scoop, simples discussions entre amies. Elle ne pouvait pas garder cela pour elle, tu comprends, Pando ! Et elles se laisseront tomber dans le canapé, songeuses, discutant de cette décision, des retombées, et de tout autre sujet de la journée. De tout, sauf de ce qui mine le ventre de Georgia. C’est mieux ainsi.

Terminé

1027 mots
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