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Au-delà de nos différences [Georgia]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Lun 6 Avr - 18:43

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Ma petite sœur me connaît par cœur.
Un peu trop même... Sans quoi, je ne me serais pas retrouvé là, dans les couloirs  du stade, à plus d'une demi-heure du coup d'envoi. Ok, j'avais une petite quinzaine de minutes de retard sur l'horaire qu'elle m'avait communiqué. La faute de notre petite Dominique qui a trouvé le moyen de me faire comprendre tout le mal qu'elle pensait de ma tenue à grands coups de purée d'épinards... Autant pour mes efforts vestimentaires ! On me dira que donner son repas à ma nièce à cinq minutes de l'heure du départ n'étais pas la meilleure idée qui soit. Mais comment voulez-vous que je résiste à cette petite bouille aux bras tendus vers moi ? Résultat, un changement en catastrophe, une chemise confiée aux bons soins de ma belle-sœur et un rien de retard. Tout ça pour découvrir que le match ne commençait en réalité qu'à 19 heures et que ma satanée frangine (Gin', je te retiens !) a jugé bon de me prévoir une heure de décalage horaire.

Enfin, rester dans une tribune VIP pendant une éternité à attendre... Très peu pour moi. Alors après avoir déposé mon blouson de cuir sur le dossier d'un siège, je me suis carapaté. L'avantage d'avoir gardé quelques contacts dans le milieu, c'est que je n'ai eu aucune difficulté à passer de l'autre côté de la barrière. Toute cette agitation me fait sourire, me renvoie quinze ans en arrière. Ah, retrouver l'ambiance des matchs, cette atmosphère un peu fébrile qui précède l'entrée sur le terrain. Et puis l'adrénaline pure dans les veines, quand on prend son envol, l'enjeu de la victoire, la rage de se dépasser, même pour un match amical. Surtout pour un match « amical » contre Serpentard.
L'espace d'un instant, j'en regretterais presque ma décision de ne pas poursuivre vers une carrière de joueur professionnel. Un bruit de pas, derrière moi, attire mon attention. Vêtues de leurs robes noires et blanches, les Pies de Montrose se dirigent vers leur vestiaire. D'un pas conquérant, assuré, les joueurs arpentent le couloir avec leur démarche un peu ridicule, qui semble clamer « Écartez-vous, bande de moldus. On est pas venus là pour enfiler des dragées ». L'un d'eux, particulièrement, manque me faire éclater de rire, à balancer sa batte d'une épaule à l'autre, comme s'il hésitait entre un sourire séducteur et une mine patibulaire. Obligeamment, je m'écarte pour leur laisser le passage, dissimulant mon sourire dans le col de mon pull.
Heureusement qu'ils sont passés, tiens. Histoire de me rappeler à temps que je n'aurais jamais supporté ni les paillettes, ni de côtoyer ce genre d'individu au quotidien. Et puis soyons sincères, rien que pour la tête de Dubois le jour où je lui ai confirmé que j'avais refusé toutes les équipes de la ligue ou presque... Oh par Merlin, on aurait cru qu'il venait d'avaler un un paquet entier de Suçacides !

L'air de rien, j'emboîte le pas à l'équipe (oh ma Gin', tu as intérêt à voler dans les plumes de ces têtes de piafs !). Si leur vestiaire est par-là, celui des Harpies aussi. Et puisque le commentateur vient d'annoncer le début du match dans dix minutes, j'ai juste le temps d'essayer de retrouver ma frangine pour l'encourager avant son entrée en scène.
Et effectivement, je ne tarde pas à tomber sur une porte ornée de leur serre dorée. Fermée, évidemment. Peu importe, je peux bien attendre quelques minutes sans me mettre en retard pour le coup d'envoi. Quelqu'un finira bien par l'ouvrir, quand leur capitaine aura fini son discours.

Affalé contre le mur qui jouxte la porte , je tire machinalement sur le fil de laine beige qui dépasse de l'une de mes manches. Faute de chemise (Dominique Weasley, tu as beau être l'amour de ma vie, tu es pire qu'un lutin de Cornouailles !), je me suis rabattu sur mon dernier pull propre. Une création incomparable de la maison Weasley, que Maman m'avait tricoté après mon départ de Poudlard, de minuscules dragons de toutes les couleurs entourant l'immense C brodé. Pas vraiment ce que j'avais prévu de mettre pour aller encourager Ginny, mais peu importe. Au contraire, j'entends d'ici son éclat de rire quand elle le verra !
Un mouvement, sur ma droite. La porte s'ouvre, laissant passage à une queue de cheval blonde. Saisissant l'occasion, je me penche pour jeter un oeil par l'encadrement, cherchant à repérer la chevelure de feu de ma cadette au milieu de cette marée de vert foncé.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Mar 7 Avr - 1:59
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Lèvres pincées, Georgia plaque sèchement ses cheveux sur son crâne, relevant sa longue chevelure blonde en une queue de chevale adroitement nouée. Elle l’entortille autour de son index, une fois, deux fois, pour lui donner un semblant de relief, et la laisse retomber ; elle aurait dû venir lui frapper la nuque, mais deux doigts agiles l’attrapent d’un geste, tiraillant gentiment dessus.

Andrew est de bonne humeur, ce soir.

Il est déjà vêtu pour le match, sa robe noire et blanche lui retombant sur les épaules, lui marquant parfaitement les pectoraux. Le regard de la blonde s’y perd, quelques secondes, et un rire secoue Andrew. Il relâche ses cheveux, lui attrape le menton, et dépose fébrilement un baiser sur ses lèvres, où un gloss discret est apposé. Il grimace et se lèche les lèvres. Georgia fait remonter ses doigts jusqu’à sa bouche, l’effleurant délicatement pour en effacer toutes traces de leurs baisers. Ses yeux pétillent presque, aujourd’hui, soulagée qu’il soit aussi bonhomme. Elle a accepté de venir le voir publiquement, aujourd’hui, jouer depuis les tribunes. Elle a accepté uniquement parce que les Pies jouent contre les Harpies, et qu’elle peut facilement expliquer sa présence ici par mille autres façons que de dire qu’elle est là pour lui.

Ces trois mots la mettent en horreur, de toute façon. Là pour lui. Elle est là pour elle avant tout. Pour profiter de ce week-end sans match, premier de la saison, où elle peut enfin renouer avec le gratin qui l’invite, ça et là, à des brunchs, des promotions, des inaugurations, et des matchs amicaux. Alors, l’occasion de se faufiler dans les tribunes d’aujourd’hui, et de montrer à tous les médias qu’elle regarde le match de ses rivaux et anciennes collègues, c’est une opportunité à ne pas rater. Entre ceux qui y verront l’assurance qu’elle est toujours proche des Harpies, et ceux plus sportifs qui verront là une opportunité d’analyser l’ennemi, toutes sortes de gossips se répandront qui l’empêcheront de devoir décider quoique ce soit quant à Andrew dès maintenant.

Ils ont commencé à se tourner autour il y a quelques semaines, après un weekend de fêtes entre joueurs professionnels, dans les hauteurs écossaises, cachés aux yeux du monde, à échanger rires et cocktails. Leurs mains se sont faufilés sur le corps de l’un et de l’autre, et Georgia a profité de ce nouvel amant avec un délice particulier. Il est bien joli, avec sa tête de bellâtre, et s’il a quelques défauts - bon, énormément - il a toutefois l’avantage d’être quelqu’un de bon à côtoyer. Il est trop tôt, toutefois, pour s’afficher ensemble. Alors, dix huit heures trente sonnant, elle se décale, quitte ses bras, et repousse ses caresses. File, lui murmure-t-elle, sourire amusé aux lèvres. Il va être en retard, à trop traîner, son équipe l’attend. Et Georgia, il lui reste quelques petits mots à glisser.

Son corps trop grand de batteur se détourne enfin, se faufilant dans un couloir au loin pour rejoindre les siens, et la jeune femme soupire. Elle passe une main sur son visage, tapote ses joues, vérifie ses ongles, replace son haut correctement. Ses talons martèlent le carrelage des couloirs backstages alors qu’elle se dirige, sans hésitation aucune, vers les vestiaires des Harpies. Elle se trouvait, il y a quelques semaines, à leur place, dans ce même stade, toute ruisselante de sueur, le sourire extatique des vainqueurs aux lèvres. Si, au fond d’elle, elle aimerait que ses anciennes co-équipières aient la même chance ce soir, elle se souvient de l’habitude d’Andrew d’être un peu plus indélicat avec elle, quand il est grognon, et, pire, encore perdant. Quand son poing frappe trois coups forts sur la porte des vestiaires, ce n’est pas avec un souhait de victoire pour les vertes et ors qu’elle le fait.

Son sourire est aussitôt étincelant quand la porte s’ouvre, révélant le visage curieux des joueuses. Personne ne frappe, d’ordinaire, rentrant avec facilité, sans pudeur. Les visages s’éclairent, parmi les anciennes, qui reconnaissent Georgia, et ce sont plusieurs minutes de retrouvailles, de rires discrets, et d’encouragements qui s’échangent. Elle se faufile vers Ginevra, son ancienne acolyte du trio de poursuiveuses, et sa voix est, pour la première fois, plus sincère lorsqu’elle lui souhaite un bon match, espérant qu’elle y prendra plaisir. Bien vite, pourtant, il lui faut se retirer, la capitaine lui adressant le sourire calme et sérieux des gens qui aimeraient reprendre le contrôle. Avec un dernier sourire pour les joueuses, Georgia fait claquer ses talons vers la porte, l’ouvrant sans trop de discrétion.

Une tache rousse, à l’extérieur des vestiaires, lui attire le regard, et elle pivote la tête, sourcil haussé. L’homme – puisque la tâche rousse se révèle être de type masculin – ne semble lui accorder aucune attention, les prunelles immédiatement tournées vers l’intérieur du vestiaire. Georgia fronce les sourcils et claque de la langue, aussitôt agacée. Des comme lui, elle en connaît par centaines. Des fans, souvents, des imbéciles avec le cerveau relié aux bourses, souvent, qui s’estiment dans leur bon droit de venir papillonner près des vestiaires, parce que, vous comprenez, ils ont payé, ils sont fan de la première heure, ils ne font que regarder.

Georgia passe une main sur sa robe bleu foncé, lissant un pli invisible, pesant le pour ou le contre. Sans aucun doute, si c’était un fan abruti, il la reconnaîtrait également. Dans un sens, mieux valait qu’il l’observe elle, toute vêtue, que les quelques joueuses encore en train de sauter dans leur robe de joueuse. De l’autre, si elle se faisait trop sèche, son nom se retrouverait en une du tabloïd préféré des garces de ce pays, clamant combien Georgia Harris était une vipère double face.

Quelques secondes seulement se sont écoulées, mais un poids lui tombe sur les tempes, la menaçant d’une migraine violente, comme si elle se trouvait là depuis des heures. Elle le dévisage, de haut en bas, plissant du nez devant son pull en laine, tricoté main, son air un peu dans tous les sens. Puis, finalement, elle se racle la gorge, venant tapoter son épaule. Un sourire surfait, les yeux glacials, elle minaude :

« Vous ne voulez pas un peu d’aide, peut-être, pour mater ? »

Tant pis, pour le tabloïd.

1030 mots
:copyright: Eden Memories

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Mar 7 Avr - 18:53

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Elle est belle, ma Ginny, dans sa robe vert bouteille – Godric m'en sois témoin, je n'aurais jamais dit un truc pareil quand elle était encore à Poudlard. Je ne suis sans doute pas objectif, mais après tout ce que nous avons traversé, les épreuves qu'elle a enduré, je suis fier de la voir ainsi sérieuse et concentrée. Si adulte, quand je me fais l'impression de n'être toujours qu'un éternel gamin qui rêvait de voir des dragons.

J'esquisse un peu, prêt à lui faire signe, mais le contact de doigts fins sur mon épaule me font tourner la tête. Tiens, la queue de cheval blonde. Qui m'adresse une moue si méprisante, engoncée dans sa robe et ses manières, qu'on la croirait sortie d'une page mode de Sorcière Hebdo. Enfin, pour ce que j'en imagine, n'ayant jamais ouvert cette feuille de chou que Maman apprécie tant. En même temps, je pense même n'avoir jamais vu quelqu'un avec ce genre de truc sur le dos, à part peut-être pour le mariage de Bill et Fleur. Autant dire que ça fait un bail. D'où sort cette fille ? (Oui, du vestiaire des Harpies, je sais). Non, mais sérieusement, qu'est-ce qu'elle fait dans les couloirs du stade, à me fusiller si bien de son regard de Basilic, que je manque un instant de lui rire au nez. Heureusement, mes parents m'ont inculqué un minimum de savoir vivre, et je me mordille la lèvre inférieure, retenant à grand pleine mon hilarité.

Cela dit, l'envie de rire me passe, en comprenant ce qu'elle sous-entend. « Pour mater » ? À mon tour de hausser un sourcil et de la dévisager, le visage plus grave. Mater les joueuses des Harpies ? D'accord, je ne suis pas naïf au point de penser que ça ne leur arrive jamais... Mais soyons francs : je préférerais passer devant une dragonne en train de couver plutôt que de m'y risquer. Les batteuses savent leur affaire et j'aurais trop peur de me prendre un cognard mal placé ! Blague à part, si les joueuses n'étaient toujours pas prêtes à dix minutes du début de match, ça n'augurerait rien de bon pour la rencontre à venir. J'en sais quelque chose. Se pointer dans les vestiaires au dernier moment, pas la meilleure idée qu'on puisse avoir. Par Godric, je pense l'avoir entendu toute ma scolarité cette histoire de maillot à l'envers. Alors oui, j'espère bien qu'il n'y a plus rien à mater depuis longtemps !
Enfin, quelque chose me souffle que Princesse ici présente n'apprécierait pas ce genre de réponse. Cela dit, même si je ne suis généralement pas un grand chevalier de la cause masculine (faut dire ce qui est, il y a quand même un paquet de Doxys toxiques dans nos rang), ce serait bien que la demoiselle redescende une seconde de son piédestal. Retenant un brin mon sourire railleur, je lui rétorque : « Du calme, Princesse. Un homme qui s'aventure dans le coin n'a pas forcément de mauvaises intentions. Je venais juste encourager ma sœur avant son envol.»

Cela dit, puisqu'elle est là et qu'elle m'offre si gentiment son aide... Peut-être pourrait-elle effectivement se rendre utile ? Pas sûr que ce soit tout à fait ce qu'elle avait en tête mais hé ! Qui ne tente rien n'a rien. Histoire de ne pas m'attirer davantage son courroux (vraiment, je m'attendrais presque à ce qu'elle me lâche un beau jet de flamme là. Rien à envier à Norberta !), je fais un pas en arrière, lève les paumes dans un geste d'apaisement. « Là, tu vois ? Je ne regarde plus. Alors peut-être que tu pourrais aller la chercher pour moi ? C'est le numéro 6. Ginny Weasley. »
Et là, si elle ne me croit pas malgré l'accord évident de nos tignasses auburn, je ne sais pas ce qu'il faudrait. Je me recale plus confortablement contre le mur, bras croisés. Mais il y a cette expression si pincée, cette attitude mains sur les hanches comme si j'étais le pire des criminels d'Azkaban... Et c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher d'ajouter : « Je ne voudrais surtout pas me retrouver à mater ma petite sœur non intentionnellement. »
Ah, savoir s'arrêter à temps, Charlie. Savoir s'arrêter. On parie qu'elle m'envoie sur un Filet du Diable ? Allez, on parie. 10 contre 1 sur la Princesse.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Mar 7 Avr - 20:58
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Si ses yeux qui la dévisagent, et le mordillement de sa lèvre, comme pour retenir un rire, ne l’ont pas déjà fait fulminer, c’est le mot qui lui échappe, sans même qu’il ne donne l’impression d’y réfléchir, qui fait remonter la moutarde au nez de Georgia. Son regard, si possible, se fait plus froid encore, et sa main chute de l’épaule qu’elle a tapoté pour venir se poser, agacée, sur sa hanche. Pour qui se prend-il, cet inconnu, à l’appeler Princesse ? Même Andrew ne se risque pas à l’affubler d’un surnom pareil, ayant la décence d’aller plus loin que de l’imaginer Reine Caprice dans ses robes et ses atours. Elle s’apprête à mordre, remontée, les yeux colériques, quand il ajoute qu’il n’a pas de mauvaises intentions. Pour un peu, un rire sarcastique lui échapperait. Bien sûr, oui, et puis quoi encore ? Ah, oui, évidemment – il connaissait quelqu’un. Sa soeur. Ses sourcils se froncent, ses lèvres figées cette fois en un sourire railleur.

« Bien sûr, et vous êtes cousin de l’entraîneuse, et beau-frère du manager, aussi, tant qu’à faire ? »

Il s’acharne pourtant à se défendre, reculant d’un pas. Georgia se crispe en le voyant lever les mains, s’attendant au pire – mais il les maintient relevées, comme pour prouver son innocence. Ses sourcils se froncent et un air suspect vient effacer son expression railleuse. Les lèvres serrées, elle le dévisage un long instant alors qu’il assure être le frère de Ginny Weasley - le numéro 6. Elle observe sa tignasse rousse, les fossettes qui creusent son visage, bien que son sourire soit des plus moqueurs, et le nez qui se redresse, comme celui de son ancienne coéquipière. Soit, peut-être bien qu’il était relié à la Weasley.

Sauf que, d’avoir joué avec elle, Georgia la connaît un peu, la famille. Ils étaient parmi les premiers à venir la voir au stade, les yeux pétillants de fierté comme elle ne l’a rarement vu. Peu à peu, ils ont été moins nombreux, moins pétillants – et les déchirures familiales ont même eu quelques petites coupures dans tels ou tels sous-journaux. Lui, par contre, impossible de s’en souvenir. Son air plus baraqué, cette allure d’homme qui ne vit pas dans des costumes ou des farces et attrapes – elle n’arrive pas à le replacer. Ses yeux s’agrandissent légèrement alors que le déclic se fait.

Charlie Weasley.

Ce foutu Charlie.

Et, alors que la réalisation lui tombe dessus – il renchérit, les bras croisés, goguenard, avec sa blague sur le fait de ne pas vouloir mater sa propre soeur. Les lèvres de Georgia se desserre, et alors qu’elle lui offre son plus beau regard méprisant, elle lâche :

« Vous êtes bien différent de ce qu’on a pu me dire de vous. »

Pour un peu, la déception suinte de sa voix. Presque arrogant, à la prendre pour une quiche, à la tutoyer, à l’envoyer balader ainsi. Loin de l’image de héros du sport, héros de la simplicité, que lui ont tant décrit Olivier et Ginny – parce que même son ancienne numéro 6 s’est sentie obligée de lui faire les éloges de son grand-frère. Charles Weasley, cet élève de septième année, qui voltigeait dans le ciel avec la grâce de ceux que toutes les équipes veulent, alors qu’elle n’était qu’une petite nouvelle à Poudlard, les yeux brillants, s’habituant encore à tout ce monde nouveau qui se révélait à elle. Charles Weasley, cette figure, bon Dieu, cette idole, dont Olivier lui parlait incessamment, lui assurant que Charlie aurait fait cela, que Charlie l’aurait entraîné comme ceci, que Charlie ceci, Charlie cela. Il paraissait, à travers les mots enthousiastes d’Olivier, et ceux remplis d’affection de la Weasley, être un homme des plus attachants, des plus simples à vivre et, surtout, passionnant. Ce qu’elle a sous les yeux, ce soir, c’est un homme habillé d’un pull qui date d’au moins quinze ans, dont le sourire moqueur n’a d’égal que le pétillement hilare des prunelles, et qui préfère l’envoyer faire la messagère pour lui, plutôt que de prendre son mal en patience. Un homme, surtout, qui l’a appelé Princesse, l’ironie suintant de chaque pore, à peine son regard posé sur elle. C’est cela, vraiment, qu’elle est censée admirer ?

Lèvres toujours pincées, Georgia hésite à se détourner sans plus un mot, l’abandonnant dans son sarcasme, mais elle ne peut s’en empêcher. L’agacement gonflant sa voix, son accent du Nord ressort avec force lorsqu’elle susurre :

« Pour avoir joué avec votre soeur, je doute qu’elle apprécie que vous interrompiez là maintenant, le moment d’union et d’adrénaline qui se créé pendant le discours de la capitaine. Vous n’êtes pas, je crois, sans connaître les rituels de sportifs, alors plutôt que de m’utiliser comme un vulgaire pigeon voyageur, vous pouvez peut-être prendre votre mal en patience, et attendre qu’elle sorte d’elle-même, comme une grande fille ? » Et, levant les yeux au ciel, elle rajoute : « La prochaine fois, sinon, apprenez à mieux organiser votre temps. »

Elle laisse ses mains retomber de ses hanches, concluant sa tirade d’un sourire, presque poli, et ajoute :

«Maintenant, si vous le voulez bien, les loges m’attendent. Vous saurez retrouver votre chemin sans glisser un regard par chaque porte entrouverte, Monsieur Weasley ? »

Ses doigts viennent jouer avec la ceinture de tissu qui resserre la robe sur ses hanches, tirant dessus d’un geste agacé et refaisant sèchement la boucle du noeud qui tenait le tout. Elle ne sait pas si c’est son sang de pouilleuse de Newcastle qui fait qu’elle ne tombe que sur de machos abrutis, symptomatiques des branquignoles qui traînent dans les quartiers de sa ville, mais entre certains comportements d’Andrew, et le spectacle qu’elle se tape à l’instant, Georgia est prête à faire mille et uns sacrifices pour changer de karma. Elle donne réputation, maison, et même le chat magnifique qui traîne dans leurs pattes chez Pando et elle, pour que, d’un claquement de doigts, sa chance se rééquilibre autrement. Soirée tranquille, qu’elle s’imaginait. Toujours un lourd pour changer la donne. Si elle s’attendait à ce que ce lourd, de tous ceux sur Terre, soit Charles Weasley, ça…

1004 mots
:copyright: Eden Memories

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Mer 8 Avr - 0:55

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Le cousin de l'entraîneuse ? Ma foi, ce ne serait pas totalement impossible. Pour un peu qu'elle ait du sang pur (eurk, je ne pensais jamais prononcer une phrase pareille...) à un quelconque degré, il y a de grandes chances pour qu'on soit, disons... cousins à la 15ème génération ? Mais puisque sa question n'appelle aucune réponse, je m'évite la peine de répondre. Et surtout... c'est une chose d'avoir ce genre de pensées nauséabondes, c'en est une autre de les dire à haute et intelligible voix. Hors de question que j'aille balancer ce genre de remarque vaseuse à quelqu'un dont je ne connais même pas le nom.

La demoiselle semble au moins cet avantage sur moi. Ce qui ne manque pas de me faire hausser à nouveau un sourcil. Intrigué cette fois. D'accord, elle connaît mon nom de famille et l'énorme C affiché sur mon pull est un second indice, mais de là à sauter si vite aux conclusions... Sa répartie ne manque pas d'arriver, cinglante. « Déçue », hin ? Il y a quelque chose qui me dérange dans ce terme, dans sa phrase, mais je ne parviens pas à mettre le doigts dessus. Ce vouvoiement, pour commencer. Par les caleçons de Merlin, j'oublie combien les anglais peuvent être coincés... Dans ma campagne roumaine, on a le bon goût de s'épargner ce genre de fioritures. Les jolies tournures de phrases bien maniérées, on les donne à manger aux fléreurs, c'est par nos actes qu'on exprime gratitude et respect. Alors que cette lady en herbe vienne me reprendre du haut de ses dix centimètres de talons aiguilles... Mais non, malgré cette réprimande sur fond d'un subtil « je te vouvoie pour te rappeler qu'on a pas gardé les éruptifs ensemble », ce n'est pas ça qui me dérange le plus. Non, c'est cette notion de déception... Parce que ça implique un peu trop de choses à mon goût : 1. qu'elle ait entendu parler de moi ; 2. suffisamment pour savoir qui je suis ; 3. en assez bien, pour pouvoir être déçue. Et moi qui aime si fort mon anonymat, je me retrouve comme un con, mal à l'aise avec chacun de ces trois postulats. C'est plus fort que moi, je n'aime pas décevoir. Même une princesse hautaine qui me prend pour le dernier des trolls.

Pas si princesse que ça, cela dit, si j'en juge par ce fond d'accent qui transperce ses belles manières. Malgré sa jolie robe cousue de gallions, elle n'est pas née dans la soie, j'en mettrais mon Brossdur à couper. Et au moins, j'ai quelques éléments de réponse. Une co-équipière de Ginny, donc. Enfin, ex-coéquipière, visiblement. Ne me reste plus qu'à récupérer ma petite sœur pour lui demander d'arrêter de faire mon éloge à ses amies. Encore que là non plus, tout ne colle pas. Je connais suffisamment ma cadette pour savoir que ce n'est pas spécialement son genre, d'aller vanter les mérites de sa ribambelle de frères.
Cette réflexion m'accompagne, déposant une ombre de sérieux sur mon visage, m'évitant de réagir aux deux nouvelles remarques acerbes qu'elle me décoche avec plus de hargne qu'un botruc défendant son arbre. Mais sa virulence ne me fait plus rire. Elle veut être désagréable ? Je la laisse gagner. Les conflits, les joutes acides, ce n'est pas mon domaine. Alors je reste là, bras croisés, une expression indéchiffrable dans le regard.

Fort heureusement, un éclat de rire familier vient interrompre sa tirade. Une trille joyeuse, qui accompagne la sortie en fanfare des Harpies. Son Nimbus à la main, prête pour la bataille, le sourire de ma Ginny est si grand qu'il efface aussitôt ces cinq dernières minutes désagréables. Et il est contagieux, creusant mes joues d'un même élan qui fait pétiller mes yeux. Un petit geste vers mon pull, comme pour lui dire « je savais que tu apprécierais ! » et je n'ai que le temps de la serrer dans mes bras avant qu'elle ne rejoigne son équipe à grands pas.
Ce qui me laisse tout juste le temps de rejoindre la tribune. Plus de queue de cheval blonde à l'horizon. Ce n'est pas plus mal. À grandes enjambées, je remonte les escaliers en direction des gradins couverts, désormais plein de fans de tous âges et tous horizons.
La bonne nouvelle, c'est que mon siège du premier rang est toujours libre, mon blouson encore posé sur le dossier. La moins bonne... c'est qu'une chevelure blonde reconnaissable occupe le siège voisin. Avec un rien de réticence, je rejoins ma place. Et pour éviter d'avoir la sensation de passer tout le match à côté d'une acromentule furieuse, je lâche dans un profond soupir : « Écoute... Je suis désolé, si j'ai été indélicat. Charles Weasley. Enfin, Charlie. Et tu es... ? » Le ton est doux, semblable à celui que j'utilise pour calmer mes dragonnes en colère. Mais avec tutoiement, il y a des limites aux efforts que je suis prêt à faire. Même pour une simili-lady.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Mer 8 Avr - 3:45
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003
Tout sourire railleur a disparu du visage du roux qui lui fait face, qui se contente de l’observer avec l’air de ceux qui réfléchissent. Georgia tousse, alors qu’il croise les bras, sans mot dire. Il ne répond rien, et son silence la déroute. Elle n’a pas l’habitude de gens qui lui font face, sans rien rétorquer à ses réparties. Que ce soit des yeux furibonds, des rires moqueurs, des moues désolées, Georgia tire toujours une réaction. Lui, le regard sombre, ne lui révèle rien, et ça la déboussole.

Elle tire à nouveau sur les bouts de sa ceinture qui pendouillent, faisant de nouveau un noeud, puis un autre, ses lèvres figés dans un sourire des plus gênants. Les lèvres semblent coincées dans une mimique polie des plus incongrues, et toute sa fureur est comme essoufflée, rendue bête par l’apathie de l’homme au pull tricoté. Elle déglutit, détourne le regard et laisse un minuscule soupir lui échapper. Inutile de rester plantée là, s’il s’est décidé à l’ignorer, elle ne va pas creuser davantage son humiliation.

La porte voltige, à sa droite, et s’ouvre grand sur les sourires radieux des joueuses déchaînées. Le regard de Georgia se perd sur elles, quelques secondes, et elle se trouve idiote, à se déchaîner contre un pauvre inconnu, ayant plongé tête la première dans ses quelques réparties. Ce soir, elle est là pour profiter d’un match qui s’annonçait très bon, les deux équipes ayant été excellentes en ce début de saison. Elle sait que Jonathan, un des assistants de son coach, est présent dans les tribunes aussi, prêt à écrire sur parchemin toutes les failles des équipes rivales. Autant mettre un terme à ce moment gênant, tirer un trait sur ce Charlie Weasley – qu’est-ce qu’elle ne l’a jamais senti, ce nom qui monopolisait les mots d’Olivier ! – et rejoindre une figure connue.

Georgia profite de ce qu’il soit en pleine étreinte avec sa soeur pour détourner les talons, ses échasses claquant sur le carrelage alors qu’elle se faufile, avec un sourire encourageant pour les joueurs et joueuses qu’elle croise, vers les tribunes. Quelle idée a-t-elle eu de lui sauter au visage, avec ces accusations de pervers ? L’inquiétude commence à remonter, remplaçant peu à peu la fureur qui avait réussi à s’insérer à sa place. Qu’est-ce qui lui assure que Weasley ne va pas demander son nom à sa soeur, et s’arranger pour lui créer des histoires ? À son silence, à son refus de prendre part aux remarques brûlantes, Charles Weasley ne donne pas l’impression d’être de ceux qui se prennent au jeu des ragots. Toute confiance, pourtant, a longtemps quitté l’esprit de Georgia, qui se contente de mordiller nerveusement son ongle du pouce. Elle inspire profondément, fait un court détour vers la salle de bain où, d’un geste de baguette, elle se vaporise le visage.

Ça devient insupportable, cette manie de se prendre la tête. Il faut qu’elle respire – voilà, comme cela, inspirer, expirer, cesser de paniquer. Ce n’est pas parce qu’elle travaille dur pour avoir une image rêvée, une image qui l’éloigne de son statut de Miss jamais totalement à sa place dans ce monde, qui lui donne un sentiment de protection, que tous les petits écarts qu’elle fait ruineront toute sa stabilité. Ce parler froid, cet envoyage sur les roses, ce n’est pas catastrophique.

Tout va bien.

Et son sourire, toujours, reprend place sur son visage.

Ses jambes se croisent élégamment alors qu’elle laisse son dos retomber contre le dossier du siège, en premier rang des tribunes. Elle ne sait pas si elle doit sa position privilégiée aux Harpies ou à Andrew, mais ses yeux brillent d’excitation. Elle a beau faire semblant, nouvelle petite reine, d’être habituée aux robes coûteuses et aux tickets offerts, son corps bondit toujours dans sa poitrine d’un plaisir inégalé quand elle se retrouve dans des situations pareilles. Ce n’est qu’un pauvre match de saison, rien de déterminant outre mesure, aucune finale dans le plus beau des stades – mais c’est tout de même ses fesses à elle, posées en tribune privilégiée, entourée de passionnés de sports. Elle a le sang qui vibre, presque, qui pulse d’enthousiasme.

Elle se tourne vers John, deux rangs derrière elle, qui a déjà sorti ses petits feuillets, où le nom des joueurs et de chaque remplaçant est écrit en pattes de mouches illisibles, suivi de leur numéro, rôle, atout et défauts révélés lors des matchs précédents. À quel point ont-ils évolué, depuis ? Georgia tend les doigts vers lui, proposant de prendre quelques centimètres de parchemin pour y coucher quelques notes. John éclate de rire et secoue la tête avec hâte. Hors de question qu’elle touche à ses aides précieuses et puis, les joueuses comme elle, c’est inutile au possible pour des prises de notes ! Elle fronce les sourcils, sa langue claquant son agacement, mais déjà il se reprend : il la connaît, à force, et dans cinq minutes, même pas, la plume sera délaissée, ses yeux focalisés sur les souaffles et à la recherche de l’attrapeur. Elle ne prendra aucune note, elle s’excitera simplement sur son siège. Ses lèvres se relèvent, assumant dans un sourire innocent ce qu’il vient de lui décrire dans un rire. Alors que, d’un geste, il l’invite à se retourner, pour profiter du match qui ne va tarder à commencer, Georgia se détourne sur un dernier sourire, tranquille cette fois.

Tout en replaçant discrètement sa robe, qui s’était étrangement coincée entre ses jambes pendant ses gesticulations avec John, Georgia darde un regard attentif vers les tours d’où les joueurs allaient s’envoler. Du pianotement distrait sur son genou, son impatience est perceptible. Elle ne remarque qu’à peine l’individu qui prend place à ses côtés, soulevant la veste qui y était posée pour la replacer correctement sur le dossier. Son bref coup d’oeil finit par lui monter au cerveau, et elle reporte à nouveau ses yeux vers le rouquin qui, à la tête qu’il fait, a réalisé la même chose qu’elle. Ses paupières se ferment, de brèves secondes, et ses lèvres déjà se serrent, son enthousiasme sabordé de moitié.

De toutes les chaises dans ses tribunes, le siège à côté d’elle, vraiment ?

Le corps crispé, elle l’observe étendre les jambes, semblant peser des pours et des contres avant de soupirer profondément. Elle préfère détourner les yeux, mettant un point d’honneur à l’ignorer et passer un bon moment tout de même – le match va bientôt commencer, bon sang. Son soupir, toutefois, n’est pas là pour l’agacer, comme le prouvent les quelques mots qu’il prononce ensuite, d’une voix presque délicate.

Si elle tente de rester les yeux braqués sur l’espace des joueurs, attendant sans relâche leur entrée, Georgia ne peut s’en empêcher. Ce changement d’attitude la fait se questionner, et elle ne peut pas faire comme si de rien n’était. Sa tête penche sur le côté, alors qu’elle lui accorde ces quelques mots. « Georgia. Georgia Harris. » Et, mordillant inconsciemment ses lèvres, elle finit par ravaler sa dignité, ayant trop retrouvé dans les inflexions de sa voix celle de tous ses frères quand ils revenaient vers elle, penauds de l’avoir fait sortir de ses gonds, et conscients que seul un peu de tranquillité et de normalité la ferait se calmer.

« J’ai peut-être aussi été trop… virulente, » conclut-elle avec une petite grimace, faute d’autres termes. Elle hésite quelques instants puis, presque à mi-voix : « Ce n’est pas rare d’avoir des tentatives un peu louches, près des vestiaires. La prochaine fois, essayez peut-être de ne pas… traîner, comme cela, pour vous éviter de mauvaises surprises. » Puis, plus fort, un semblant de sourire dans la voix, elle pointe son pull de l'index : « J’admets que j’aurais dû le réaliser, pourtant ; Ginny se réfugiait dans le même genre de pulls, après les matchs. »

Un rire lui échappe presque, avant que la réalité de la situation ne la rattrape. Elle a presque insulté le frère de Ginevra, impertinente, et maintenant, elle se laissait presque aller à de tendres moments de nostalgie avec cette même personne, parce qu’il avait eu la grandeur d’âme de faire le premier pas poli. Elle détourne les yeux, embêtée d’avoir plongé si facilement, et retient un soupir. Qu’est-ce qu’il a, ce Charlie, pour qu’elle perde ses moyens comme cela ? Elle décroise les jambes, et reporte son regard sur lui, revêtant à nouveau ce sourire figé.

« Je ne vais pas plus vous… t’embêter, » se corrige-t-elle, supposant qu’il ne lui en voudra pas d’abandonner le vouvoiement huppé, vu les circonstances, et sa propre façon de parler. « La soirée devrait t’être plus plaisante, » reprend-elle plutôt, alors qu’une brise d’air vient soulever ses mèches dans tous les sens, « les Harpies sont déchaînées, cette saison. »

Son regard se perd sur le visage de Charlie, toujours un peu déboussolée de le savoir, lui, là face à elle. La jeune poursuiveuse inspire profondément et, son sourire se faisant un brin plus sincère, elle ajoute simplement :

« Vous… Tu ne regrettes jamais de ne pas être sur le terrain, toi aussi ? »

Pourquoi Diable Georgia s’est-elle retrouvée à lui poser cela, les yeux rivés sur lui ? Elle serait incapable de le dire. La question s’est pourtant déroulée avec facilité sur sa langue, tombant dans l’oreille de Charlie sans hésitation possible. Au fond d’elle, il y a peut-être cette gamine de onze ans, qui le regarde faire des feintes et des saltos dans les airs à une vitesse qui ferait s’évanouir toute mère, et cette gamine de douze, treize, quatorze ans, qui roule les yeux devant l’énième énumération des faits d’armes de l’attrapeur le plus jeune de l’histoire Poudlard – après Harry Potter, maintenant, que ce garçon était doué. Il y a cette envie, certaine, que cette personne dont elle a tant admiré le talent pour le Quidditch, en refusant toujours de se l’avouer, ne soit pas qu’un imbécile agaçant vilipendé au détour d’un vestiaire. Il y a ce besoin de savoir, inavoué, pourquoi cet homme si talentueux, si idolâtré, traîne dans les vestiaires, et non pas sur le terrain, où tout le monde l’aurait vu briller. Alors la question lui échappe, ses joues rosissant presque de sa naïveté.


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Jeu 9 Avr - 1:12

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Georgia Harris, hein ?
Effectivement, c'est un nom qui revenait dans les lettres de Ginny, il y a quelques années. Je n'ai pas souvenir qu'elle ait détaillé outre mesure, une co-équipière comme les autres. Pourtant, j'ai comme l'impression qu'il me manque des éléments, mais ma mémoire de joncheruine ne parvient pas à raccrocher les morceaux. Peu importe, ça me reviendra sans doute au moment opportun. Ou pas. Mais si je reste concentré là-dessus sans lui répondre, je risque de passer encore pour le dernier troll des cavernes. Et puisqu'un semblant de paix se profile, autant le préserver. « Enchanté ! Effectivement, il me semble avoir déjà entendu parler de toi... » Par la tignasse de Godric, pourvu qu'elle ne me demande pas si c'était en bien ou en mal, je n'en sais rien !
D'un petit mouvement de tête, je laisse glisser ce qui ressemblerait presque à des excuses. C'est déjà oublié. Et puis, même si ce genre de pensée ne m'aurait jamais traversé l'esprit, j'admets que ma présence dans les couloirs avait de quoi dérouter. Allez, sans rancune Princesse.

Alors comme ça, Ginny terminait ses matchs dans l'un de nos pulls ? L'image me tirer un large sourire. Quand je vais raconter ça à Maman... À peine cette pensée esquissée, mon sourire disparaît. Maman adorerait savoir ça. Mais Maman ne veut plus entendre parler de moi. La dernière lettre que je lui ai envoyé m'est revenue intacte. Mon regard sombre se perd sur le terrain, fuyant loin des disputes et rancœurs familiales. Là-bas, en haut des tours, les équipes viennent d'apparaître. Leurs capitaines de dos, sans doute à prodiguer derniers conseils et encouragements. Malgré la distance, la longue chevelure rousse de Ginny s'enflamme sous un rayon de soleil. Dernier signe de l'imminence du coup d'envoi, ce « Sonorus » qui emplit le stade. Je me recale dans mon siège, croise le regard de ma voisine qui semble troublée et je me maudis intérieurement. Qu'est-ce qu'on avait dit, sur le fait de ne pas se perdre dans ses pensées en l'ignorant superbement ? Gêné qu'elle puisse me considérer comme un malotru (encore une fois), je repousse mes boucles rousses en arrière, lui adresse une mimique désolée. « Non, non ! Tu ne m'embêtes pas. Désolée, j'étais... j'étais distrait. » Fort heureusement, l'enthousiasme revient plus aisément sur un sujet aussi léger et passionnant que le Quidditch, et mon sourire avec. « Ça... Leurs résultats parlent d'eux-mêmes. Trois victoires sur les quatre derniers matchs, et une défaite pour cause de blessure. Je n'aimerais pas être à la place des Pies, ce soir ! »

Elle me dévisage avec tant d'attention que je finis par m'en sentir gêné. Mes yeux se détournent à l'instant même où elle me livre sa question. Mais comme pour m'éviter de répondre, le coup de sifflet retentit dans les airs, accompagné de l'envol magnifique des quatorze joueurs que le commentateur n'a que le temps de nommer. « Le numéro 6 - Weasley », ces quatre mots me renvoient instantanément quinze ans en arrière. Pas le même numéro (j'ai toujours été le deuxième, dans ma fratrie comme au Quidditch), mais le même nom, la même ferveur.
Une poignée de secondes plus tard, les Cognards sont libérés, le Souaffle prend son envol. Sans même y réfléchir, je m'avance jusqu'à l'extrême bord de mon siège, scrutant le terrain sans ciller, tout entier concentré. Vingt secondes. Aucun signe de lui. Quarante. Il est là - ah, non ce n'est que le reflet d'une paire de Multiplettes. Une minute. Toujours rien. Une minute vingt et le voici, à portée de l'arbitre, dissimulé dans l'ombre de son balai. Avec un sourire ravi, je me réinstalle contre mon dossier, les yeux toujours rivés sur cette petite balle qui volette follement du bout de ses ailes minuscules. « Trouvé ! » Il faudra bien que je le lâche, cela dit. Ne serait-ce que pour admirer les prouesses de ma cadette dont le nom résonne une fois de plus dans le stade. Premier but pour les Harpies !

Applaudissant à tout rompre, je me tourne vers ma voisine pour lui partager ma fierté, sans oublier pour autant la question qu'elle m'a posé. Et doucement, avec un regard entendu que ne peuvent comprendre que ceux qui connaissent cette ivresse des airs, je hoche la tête. « Si, bien sûr. Dans des moments comme celui-là où j'aimerais partager leur adrénaline, leur euphorie. » Et pas plus tard qu'il y a vingt minutes, d'ailleurs. Jusqu'à ce qu'un banc de joueurs trop sûrs de leur valeur ne me fasse redescendre sur terre. « Mais après, je me rappelle que je n'aurais jamais supporté tout le reste. La célébrité, les journalistes, les questions indiscrètes... Ce que j'aime, c'est jouer au Quidditch, pas prendre la pose pour des magazines et des sponsors. Et l'un ne pouvant pas aller sans l'autre... » Je hausse les épaules. « J'ai fait ce choix en toute connaissance de cause et fait la paix avec ma décision depuis longtemps. Alors non, aucun regret. » Par Merlin, sacré discours. Ce n'est pas dans mes habitudes, d'être aussi bavard.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Jeu 9 Avr - 4:09
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003
Il a un sourire, mais ses yeux semblent se perdre au loin. Elle se fige, replaçant sa robe, soudainement pincée. Elle a peur d’avoir dit la phrase en trop, d’avoir lâché la sympathie inutile, qui continuerait inutilement ce semblant de politesse qu’ils ont réussi à tisser. Elle observe, au loin, les équipes qui apparaissent, de chaque côté du terrain, fiers dans leurs robes colorés. Elle aperçoit, déjà, les gestes intimidateurs d’Andrew et son coéquipier batteur, faisant voltiger leurs outils de droite à gauche. Elle décroise les jambes, profitant des deux trois minutes qu’ils leur restent avant le coup de sifflet pour lui souhaiter, dans un tutoiement balbutiant, un bon match – et, si les dieux du quidditch leur offrait de garder leur chance, une victoire vert et or. Ses yeux viennent croiser les siens, pourtant, et leurs prunelles noisettes retrouvent un tant soit peu de pétillement. Il s’excuse, ses doigts venant repousser ses cheveux vers l’arrière, son visage lui offrant un air contrit ; les pupilles de Georgia suivent, attirées comme un papillon vers la lumière, le geste de sa main, où morsures et petites coupures se distinguent, dans la masse rousse de ses boucles. Elles papillonnent, des mèches auburns, à la trace rouge sur ses doigts, aux fossettes qui se creusent soudainement dans ses joues, quand il s’enthousiasme sur les résultats de l’équipe de sa soeur.

Elle relève les lèvres, enthousiaste, et hoche doucement la tête. Il ne va pas faire bon d’être joueur des Pies, ce soir, c’est certain. Georgia a beau tenter de se persuader qu’avec la bonne humeur d’Andrew et la fougue des Pies, ils ont un peu de chance de l’emporter, c’est peut-être davantage des voeux pieux, dans l’espoir d’avoir une soirée tranquille. Les Harpies ont été très bonnes, de quoi presque lui faire regretter d’avoir quitté leurs bancs. Presque, toutefois, songe-t-elle alors qu’un rictus amusé vient soulever ses pommettes.

« Profitez-en, je compte bien inverser la tendance le weekend prochain. »

Elle veut bien être gentille, Georgia, et venir soutenir de loin l'homme qui partage son lit, ces dernières semaines, et envoyer des encouragements aux femmes qui ont porté sa carrière, au tout début, mais elle reste une joueuse rivale, merci bien, une joueuse prête à les mettre au sol dès que l'occasion se présentera. Si les Harpies ont un trop grand écart de points sur les Pies, cela leur donnera beaucoup trop de points d’avance dans le classement, et avec leur saison déjà très bonne, il n’est pas question de les voir filer vers la première place sans en découdre un peu. Les résultats de son équipe, et ses performances personnelles, sont déjà suivies par les tous premiers sélectionneurs, pour le Mondial, qui vont assidûment suivre les têtes phares du milieu pendant ces longues prochaines saisons. Impossible de ne pas se démener devant les Harpies, et de ne pas achever les Pies de Montrose, lors de leurs futures rencontres. Elle mise, comme tous les autres, une bonnes place dans la tête des entraîneurs nationaux.

Il y a un rire, après cette remarque, quelques instants suspendus, et puis sa question qui tombe, comme un cheveu sur la soupe.  Elle lui a échappé, à Georgia, cette petite question, à nouveau hésitante dans son tutoiement, perdue dans un langage à moitié apaisé, à moitié engoncé ; et la gêne de ne pas avoir su contrôler cet élan de curiosité ne fait que se décupler lorsqu’elle se retrouve coupée court par le coup de sifflet retentissant, signalant le début de match. Aussitôt, le stade se fait endiablé, et les joueurs s’envolent en choeur. Si Donna était là, elle lèverait les yeux au ciel. C’est bien le don de sa petite soeur, ça, de poser des questions aux instants les moins appropriés. La jeune poursuiveuse lâche, d’un ton précipité, trop bas pour être entendu au milieu de ce tumulte de début de jeu, un “bon match” sincère, avant de se détourner, ses doigts serrés sur son genou. Elle se retrouve bête, avec cette question d’enfant, qu’il a dû entendre mille et une fois, maintenant confrontée au fait, qu’en plus, elle n’en aura jamais la réponse.

Retenant un soupir, Georgia force ses muscles à se relâcher, redirigeant toute son attention vers les voltiges des joueurs, qui se mettent rapidement en position. En quelques secondes, les balles sont libérées, et les deux centres de chaque équipe se confrontent dans une passade tumultueuse pour être le premier à récupérer le souaffle. Son souffle s’accélère, d’une demie-respiration, lorsqu’elle reconnaît le positionnement du trio noir et blanc – c’est une formation peu utilisée, que les Pies n’ont que rarement mise en oeuvre la saison dernière, et qui pourrait bien déstabiliser les vertes et ors.

Un geste sur le côté la dérange un instant, et elle quitte son observation du jeu pour poser ses prunelles sur son voisin, qui s’est penché tout entier vers le terrain. Surprise par l’extrême concentration qu’elle peut lire sur ses traits, Georgia se retrouve à le dévorer du regard, alors que ses sourcils se froncent, que ses pupilles noisettes furètent d’un côté à l’autre du terrain, et elle en oublie presque d’analyser le jeu des poursuiveurs – et des batteurs, c’est une sacrée faute oubliée par l’arbitre, que vient de faire la black fougueuse des Harpies. Elle vrille soudainement son regard à l’opposé, n’importe où d’autre – tiens, là, sur la main de Ginevra qui se saisit joliment du souaffle – lorsqu’il retombe contre son dossier, sourire satisfait dévoilant à nouveau ses fossettes. Elle l’entend lâcher un “trouvé !” et comprend aussitôt qu’il s’est abandonné à la recherche du vif d’or.

Georgia secoue la tête, dépassée par cet homme, toujours aussi passionné par ce sport, au point qu’il ne passe la première minute et demie à montrer combien il était encore, Sainte Marie, plus doué que les deux attrapeurs sur le terrain. Comment cet homme-là n’était pas là-bas, justement, à feinter en direction de la balle folle ?

Elle en oublie toute pensée, seulement, se tendant sur son siège, décroisant les jambes, lorsque son regard se raccroche à l’action qui vient de se dérouler sur le terrain. L’enchaînement de passes des vertes et ors est absolument parfait, sur cette séquence, et un hochement de tête appréciatif lui échappe alors qu’elle réalise combien leur fluidité s’est améliorée, au cours des derniers matchs. Comme pour confirmer ses pensées, Ginny récupère sur une virevolte osée une passe adroite de sa coéquipière et, d’un geste maîtrisé, fait voltiger un souaffle au travers d’un des anneaux noirs et blancs. Elle passe une main dans ses cheveux, enroulant sa queue de cheval autour de son doigt, ses pensées déjà parties en analyse de leur rythme, quand son voisin se tourne à nouveau vers elle, les yeux brillants de fierté.

Georgia le dévisage, surprise qu’il se retourne vers elle. Le regard qu’il porte sur elle, cette fois, lui laisse entendre, bien plus fort encore qu’elle n’a déjà pu le comprendre, à sa quête du vif d’or, et ses applaudissements déchaînés, combien il aime ce sport. Bien malgré elle, un sourire lui échappe, peut-être le plus sincère de tout ceux qu’elle lui a infligé ce soir.

« Alors pourquoi ? » Ne peut-elle s’empêcher d’ajouter, incapable de comprendre ce qui peut détourner un homme aussi passionné d’une vie d’euphorie pareille.

Déjà, il poursuit, grimaçant de la célébrité, des journalistes, des questions indiscrètes. Elle manque presque de lever les yeux au ciel, quand il parle de prendre la pose, et son corps se tend un peu plus, attendant la remarque sarcastique, méchante souvent, qui accompagne d’ordinaire les propos des gens qui critiquent cet aspect de son métier. Elle ne vient pas, pourtant, se contentant d’admettre que ce n’est pas fait pour lui, et que ça lui va très bien ainsi. Songeuse, elle garde le silence quelques instants, tournant son regard vers les noirs et blancs qui, probablement vexés par l’ouverture de score si rapide, avaient récupéré le souaffle. Andrew venait d’envoyer vers le duo Ginny-Alicia un cognard des plus adroits, lui faisant hausser les sourcils. Les Pies ont gagné en réactivité, aussi, cette saison, constate-t-elle. Puis, les quelques secondes écoulées, elle se retourne à nouveau vers Charlie, mettant enfin le doigt sur ce qui la dérange, le naturel de la conversation lui ayant redonné son langage habituel et son accent s'infusent dans ses mots sans gêne aucune :

« Ce n'est pas forcément tout aussi noir ou blanc, pourtant. Tiens, un de mes amis, un coéquipier, déteste par dessus tout ce genre de choses, mais tu ne le verras jamais ailleurs que dans un stade. À force, dans une équipe, ça se sait qui aime cela et qui n’aime pas – alors on s’arrange, certains s’en réfugient, et d’autres s’y éclatent. » D’autres en ont besoin, manque-t-elle d’ajouter, se pinçant les lèvres avant que cela ne lui échappe. Elle reporte simplement ses yeux vers le terrain, ses doigts pianotant d’excitation devant le geste technique fabuleux que venait de faire Claflin, le numéro 9 des Pies. Elle essaye de le maîtriser depuis des semaines, celui-là ! « Enfin, tant que tu ne le regrettes pas… C’est bien dommage, avec ton oeil encore si affuté, ça doit être propa lovely de jouer avec toi. »

Et, encore, ce pétillement dans la voix, à imaginer the Charlie Weasley jouer. À s'imaginer jouer avec Charlie Weasley. Enfin, finalement, il n'a peut-être rien de si singulier que cela, pour préférer la vie tranquille à la vie d'euphorie, n'en déplaise à Olivier.

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Jeu 9 Avr - 17:48

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

C'est certainement la meilleure saison des Harpies depuis plusieurs années. Et forcément, j'ai envie de vous dire que c'est Ginny qui fait toute la différence, avec une fierté absolument objective. En la voyant ainsi fendre l'air, virevolter, feinter, plonger avec une facilité déconcertante, je me dis que ce n'est pas complètement faux. Elle a progressé, la gamine de trois ans que l'on hissait sur nos vieux Brossdur 5. Avec Bill, on s'était mis en tête d'initier tous les autres au Quidditch. Évidemment, Percy ne nous avait pas suivis, marmonnant quelque chose à propos d'un livre passionnant (ou n'importe quelle autre bêtise) qui ne pouvait pas attendre et d'autres billevesées selon lesquelles les balais, c'était trop dangereux pour des enfants comme nous. Je crois bien qu'on lui a ri au nez avant d'embarquer tous les autres, dans le champ qui jouxtait la maison. Les jumeaux sur un balai, Bill sur un autre avec Ron devant lui, et Ginny calée contre moi. Par Bowman Wright, je ne faisais pas le fier, une main accrochée au manche, l'autre cramponnée à ce petit bout de fille qui gigotait en riant aux éclats. On avait à peine eu le temps de faire trois tours du champ (en restant sagement sous les premières branches basses des pommiers, on était pas totalement inconscients, non plus !) quand on a vu Maman débarquer, écarlate... Merlin, je crois que je n'ai jamais autant frôlé la mort que ce jour-là ! (Je reste d'ailleurs persuadé que c'est Percy qui est allé cafter !) N'empêche qu'il reste la fierté de savoir que c'est moi le premier à l'avoir fait grimper sur un balai pour la voir aujourd'hui écraser tous ses adversaires. Y compris la demoiselle à ma droite.

Sa remarque me fait hausser un sourcil. La semaine prochaine ? Quel match... Mais si, bien sûr ! Les Harpies contre Flaquemare ! J'aurais adoré assister à cette rencontre, pour soutenir autant Ginny que mon ancien coéquipier. Malheureusement, on attend l'arrivée d'une dragonne venue d'Iran pour la fin de semaine prochaine, et tous les bras vont être nécessaires alors j'ai promis à Pavel de rentrer mercredi au plus tard.
Alors comme ça, elle joue pour Flaquemare avec Olivier ? Drôle de coïncidence. Un « O » de surprise vient arrondir mes lèvres alors que je réalise enfin. « Georgia ! La Georgia d'Olivier. » Tu parles d'un hasard. Je comprends mieux qu'elle ait déjà autant entendu parler de moi. Et j'imagine sans mal en quels termes...

Alors que le match se poursuit, je ne peux m'empêcher de la dévisager du coin de l’œil avec curiosité. Maintenant qu'elle a laissé tomber ses mines de princesse offusquée, elle m'intrigue. À entendre mon ami en parler, je ne l'imaginais pas du tout comme ça. Sans trop savoir ce que je mets derrière ce « ça ».
Mon attention revient au match, et je fronce les sourcils en voyant le bellâtre de tout à l'heure catapulter un Cognard à toute vitesse en direction de Gin' et sa partenaire. D'un salto magnifique, elles l'esquivent, mais laissent tomber le souaffle dans leur roulade. Ce dont les Poursuiveurs adverses s'empressent de profiter, leur surprenante formation toujours impeccable. Protégeant leur numéro 9, qui tient la balle serrée contre sa poitrine, ils filent de concert à toute allure vers les anneaux dans une action magnifique, mise en échec seulement par l'habileté de la gardienne des Harpies. Je laisse échapper un léger sifflement. « Jolie manœuvre, ils auraient mérité de le marquer, celui-là ! » Un profond soupir gonfle ma poitrine. Les belles actions, les mouvements audacieux, les risques pour tenter de faire la différence... Ce sont ces moments qui me donnent envie de m'envoler encore.

Elle me répond qu'il est possible d'embrasser cette carrière sans jouer la mascarade de la célébrité. Elle n'a sans doute pas tout à fait tort. Mais c'est loin de me convaincre. « Rien n'est jamais tout noir, ni tout blanc. Mais sans se mettre volontairement en avant, même Olivier est parfois reconnu dans les rues, doit signer des autographes... » Je lui adresse un sourire complice. « Bon, il semblerait que l'on me reconnaisse aussi parfois, quand je traîne dans les vestiaires... Mais globalement, ça m'arrive rarement. »
Mes yeux reviennent sur le terrain, où les Harpies ont repris les choses en main. Ça fait bien trois fois que le Souaffle traverse le stade de bout en bout, sans qu'aucun but ne soit marqué, Gardiens et Batteurs se déchaînant pour perturber les Poursuiveurs. Quant aux Attrapeurs, toujours aucune action glorieuse à signaler de leur part. Instinctivement, je cherche des yeux le Vif d'Or qui a échappé à mon attention. Malgré son compliment, je sens bien la perplexité de Georgia. Sans doute parce que ce n'est pas la première fois que j'y fais face. Les yeux toujours rivés à l'action (l'une des coéquipières de Ginny vient de tenter un superbe mouvement pour déstabiliser son adversaire et lui voler le Souaffle), je lui réponds dans un sourire. « Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude que les gens ne comprennent pas. Cela dit, ce n'est pas parce que je ne suis pas devenu pro qu'il ne m'arrive plus de monter sur un balai, loin de là. On s'organise régulièrement des matchs amicaux, avec mes collègues. » Et après une seconde d'hésitation, j'ajoute : « Tu seras la bienvenue, si tu veux. Olivier s'est déjà joint à nous une fois ou deux. » Évidemment, il faut avoir le courage de venir jusqu'en Roumanie et ne pas se laisser intimider par les braillements et imprécations qui retentissent dans plusieurs langues à la fois. Et accepter que certains soient des mauvais joueurs patentés. Mais une fois préparé à ça, ce sont généralement des journées mémorables, entre match amical, grillades pour tout le monde, alcool à volonté, chants et rires au coin du feu.

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Sam 11 Avr - 0:14
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flashback, septembre 2003

Les yeux toujours fixés sur l’action, Georgia ne lâche pas le numéro 9 du regard. Elle ne voit pas tout, soyons honnête, et ses multiplettes sont oubliées quelque part dans le casier d’Andrew, elle n’a pas pensé à les récupérer. Elle en voit assez, toutefois, pour apprécier son joli maintient, son balai qui fuse, le souaffle qui s’élance et – ah, raté. Dommage, souffle-t-elle alors qu’à ses côtés, le rouquin laisse échapper un sifflement. Elle sent ses lèvres s’étirer, et hoche la tête. Très, très belle action. Il faudra qu’elle en glisse un mot à Olivier, le nouvel entraîneur offensif des Pies semble avoir renouvelé ses techniques. C’est les yeux encore enthousiasmés par le beau jeu qui se déroule devant elle – pas toujours le cas, avec les Pies, qui sont parfois un peu trop brusques à son goût – qu’elle prend le temps de répondre à Charlie, cherchant à balancer quelque peu son image toute dorée, strass et champagne du métier. Pas qu’il ait totalement tort, elle sait combien de voir les joueurs prendre la pose pour les hebdos féminins, les revues sportives, les posters double pages des magazines d’ados, peut donner l’impression qu’ils passent leur temps en dehors du terrain à sourire au flash, à serrer les mains, et à déambuler ça et là. Si Georgia y prend un plaisir démesuré, adorant être celle qui fait sourire les fans, trouvant un bonheur enfantin à se laisser pomponner par un artiste maquilleur dévoué, elle sait aussi que rien de tout ça ne surpasse jamais le plaisir d’être sur le terrain. Alors quand bien même elle ne le supporterait pas, au contraire de Charlie qui s’en est évadé, elle s’imagine bien prendre d’autant plus de plaisir à retrouver les stades. Un mal pour un bien, d’une certaine façon. C’est peut-être ainsi que le voit Olivier, après tout.

Elle hausse le sourcil quand il fait référence à Olivier, justement, ayant déjà oublié qu’il l’avait finalement associée à Flaquemare et son co-équipier. Il faudra qu’elle titille ce dernier, pour savoir ce qu’il lui avait lâché sur elle. Elle hoche la tête une nouvelle fois, pensive, quand il lui rappelle que même leur ami commun se fait reconnaître dans la rue, et à peine une remarque lui remonte au bout de la langue qu’il continue déjà, sourire complice devant la situation cocasse. Un petit rire échappe à Georgia, et elle souffle : « Navrée, j’espère que ça ne te rendra pas parano. »

Un moment de silence les englobe, trop occupés à suivre les allées-venues des joueurs sur le terrain. Le rythme est déchaîné, elle en a presque du mal à suivre, mais les scores plafonnent honteusement. S’ils continuent comme ça, ils vont finir par s’épuiser, s’énerver, et le match pourra prendre des tournures bien différentes et probablement moins agréables à regarder. Elle soupire, reposant son regard sur Charlie quelques secondes, ne pouvant s’empêcher de regretter à voix haute qu’il n’y soit pas, là-haut. Si Olivier a eu la chance de jouer avec lui – et Ginny n’en parlons pas ! –, Georgia a dû se contenter d’avoir les oreilles tartinées d’un amour infini pour ses capacités de jeu sans avoir la chance d’en profiter. Cela rendrait bien envieux n’importe qui, non ?

Il lui adresse un sourire, et ses yeux se détournent une fois encore du match pour venir observer ses traits, alors qu’il lui assure qu’il a l’habitude de sa réaction. Elle pince les lèvres, comme pour lui dire que c’était peut-être bien la preuve qu’il a fait une décision déraisonnée – mais ils ne se connaissent pas, elle et lui, et si sa mère n’a pas cherché à lui inculquer les bonnes manières, elle sait tout de même que juger ainsi un choix de vie serait un minimum déplacé. Elle hausse les épaules, plutôt, reportant son regard sur le match. Le corps penché vers l’avant, elle a les mains crispées sur les accoudoirs en voyant la gestuelle des batteurs qui s’énerve. Andrew a renvoyé un cognard qui la fait serrer les dents, heureuse de ne pas être la joueuse qui manque de se le prendre en pleine cuisse. Charlie lui détourne l’attention de ce presque massacre, lui assurant que ce n’est pas pour autant qu’il a cessé de monter à balai. Elle tourne la tête vers lui, surprise, jusqu’à ce qu’il explique qu’il se laisse toujours aller à des matchs entre collègue.

Que fait-il comme métier, d’ailleurs ? s’interroge-t-elle, songeuse, réalisant que si Olivier ou Ginny lui en ont parlé, elle n’a pas jugé utile de s’en souvenir. Trop occupée à s’agacer qu’ils lui parlent encore de ce Weasley, probablement. Toute tentative de réflexion est toutefois court-circuitée lorsqu’il ajoute, avec un demi-temps de retard, qu’elle est la bienvenue, si cela la tente. Georgia est à deux doigts de laisser ses lèvres s’étirer en le sourire habituel qu’elle donne à tous les gens lambdas qui l’invitent quelque part, prête à lâcher un remerciement cordial, invitation bien vite oubliée. Quelque chose la fait se figer, pourtant.

Il y a peu de personne qui, tout de même, quelque quarante minutes après s’être fait insulter devant les vestiaires de leur soeur par une blonde terrassante, proposent à cette même furie insultante de les rejoindre à une partie de Quidditch entre amis et collègues. Ce Weasley, décidément, respire la gentillesse – et Georgia en est toute déstabilisée.

Elle lui adresse alors un sourire presque timide, et ce ne sont que grâce à de grosses exclamations côté noir et blanc qu’elle s’évite de répondre par de vulgaires balbutiements. Georgia repose ses yeux sur le match, observant le numéro 9 faire un salto de victoire, et ses mains viennent naturellement applaudir le joueur. Bien mérité, après ses efforts de tout à l’heure. Le score a bien avancé depuis, ceci dit, et elle ne l’a presque pas remarqué. John devait l’observer, depuis le rang arrière, et se féliciter par tous les Fondateurs de ne pas lui avoir donné ses fiches. Inspirant profondément, Georgia vient jouer avec son bout de ceinture, se relaxant au fond du siège – quitte à avoir lâché un sourire timide comme un petit hibou, autant continuer le jeu de la naïve.

« Ça doit être agréable de jouer pour le plaisir de temps en temps, » finit-elle par lui répondre. « Tu connais mon nom, tu sauras où m’écrire si l’envie de m’inviter te trotte toujours, » ajoute-t-elle alors, sur un petit clin d’oeil.

Elle étire ses mains en avant, relâchant sa ceinture, sourire toujours aux lèvres.

« Je me laisserai peut-être tenter, si j’ai un créneau. »

Et puis, parce qu’elle n’arrive vraiment pas à s’en rappeler, son sourire se transforme en moue pensive.

« Tu travailles dans quoi, d'ailleurs, finalement ? Je suis certaine qu’on me l’a déjà dit mais… » Elle ne finit pas sa phrase, gesticulant simplement des mains pour lui indiquer que le souvenir lui a échappé.

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