Émois. Les volutes de l’ire populaire tournoient dans le ciel. Orage à l’horizon, et ce n’est pas le grondement des tambours qui me fera croire le contraire. La plèbe piétine dans les bas-fonds tandis que s’érigent les derniers fanions coiffant la scène. La jeune demoiselle Granger à mon côté. Son teint est un peu pâle. On le serait à moins. Je suppose qu’elle n’a pas dû sommeiller beaucoup depuis nos dernières entrevues. j’ai un souvenir encore bien trop vivace des enchantements de diagnostic roulant le long de son échine pour débusquer jusqu’au plus petit imperium. La réponse de la jeune femme me fait lever un sourcil de surprise. Nott ? S’enorgueillir de son statut de sang ? Aux dernières nouvelles, il me semblait que @CAMILLE NOTT était plutôt des sangs purs politiquement incorrects sur cette question. Il faudra sans doute que je creuse la question… Bien que mon hypothèse soit que la désinvolture légendaire de mon enseignant ait réussi à frapper une corde sensible chez mon apprentie. Hochement grave de la tête.
« Il ne serait en effet sans doute pas dans l’intérêt de Potter de débarquer au milieu de ce chahut. Je le crois toutefois capable de se défendre seul. Il a en outre quelques soutiens dans cette foule : vous avez vu Moira, par exemple. Et Il ne serait pas bon que vous ne vous y perdiez pas non plus. J’aimerais que vous restiez à mes côtés, si vous le voulez bien. Il ne faut jamais être trop prudent : vous êtes une égérie du gouvernement de Potter… Je serais par ailleurs bien marri de devoir trouver une nouvelle apprentie. »
Sourire à peine esquissé. J’ai choisi mon camp le jour où j’ai fait vœu de protéger envers et contre tout le fils de Lily… Granger est une alliée de Potter… Et mon rôle est de la garder en vie. Les foules se massent devant la scène. J’entraîne la jeune femme un peu en retrait des premiers rangs. Je l’attire sur un côté d’où nous pouvons et voir la scène dans son ensemble sans être pris au piège au milieu de la cohue. L’échine s’est drapée de tension. Je cherche du regard Moira, ou même les gros bras du Ministère qu’elle aurait pu être tentée d’amener dans la foule mais distingue à peine quelques visages familiers. @REGULUS BLACK est de ceux-là. Il semble accompagné de sa petite famille mais ils sont bien trop loin pour que nous les rejoignions sans compromettre la sécurité d’Hermione Granger. Je glisse une paume rassurante sur son épaule ainsi que je pourrais le faire avec @WINNIE CARROW lorsqu’elle s’éveille après un mauvais cauchemar. A peu de chose près, Hermione Granger me fait l’effet – comme Potter avant elle – d’un enfant tombé trop tôt sur les champs de bataille.
Le fil de mes pensées est brisé par les premiers accords d’une cacophonie délirante. Nous sommes loin de la scène. C’est bien assez, à mon goût, pour voir le spectacle ridicule d’une brochette d’excités s’agiter autour d’idées faussement subversives. Les rythmes scandés dans la langue de Goethe dont je ne suis que trop peu familier. Des mots font sens, d’autres s’étiolent dans les hurlements bestiaux. Et il y en a qui appellent ça chanter ? Une chanson, deux, trois. Un écran s’allume.
Frimas dévale la carcasse jusqu’au creux de l’estomac. Une intuition. Tout va se jouer maintenant. Le spectacle est édifiant lorsqu’un Potter cannibale se jette sur des enfants seulement protégés par les membres du groupe Reissen. Rictus dédaigneux jeté à l’encoignure de mes lèvres. Les bras son croisés sur la poitrine où tambourine sombrement un coeur. A l’oreille, des choeurs d’enfants surnagent les riffs de guitares enragées Je suis pris d’un mauvais pressentiment. L’esthétique du clip, les enfants, le concert à Poudlard. Ils n’auraient pas osé ?
Noirceur d’un générique. Deux lignes.
« Avec la collaboration de la chorale de Poudlard. A nos enfants, les vrais défenseurs de notre avenir. »
Silence déchiré par un tonnerre d’applaudissement. Les oreilles sont vrillées par l’horreur de ce qu’impliquent ces mots. Ces connards sont venus A Poudlard. Ont enregistré les voix de nos élèves et affichent ça comme un crachat à la gueule du personnel.
« Putain. »
Si j’attrape Wilson ou tout autre enseignant ayant participé à cette mascarade, je le dégage de son poste sans sommation. Le poing se serre. Il leur a fallu des intermédiaires… Je doute qu’un première année soit arrivé la bouche en coeur pour proposer pareille exaction. Non… il y a eu des meneurs. Wilson ? Nott ? Yeabow ? Selwyn ? Certains sont hors de cause : Malachy ou Lemony n’auraient certainement pas cautionné cela. Regulus non plus, il est aussi attaché que moi à la neutralité de l’école. Les phalanges pâlissent dangereusement. Qu’un seul de ces enfoirés me donne une excuse pour leur exploser le nez. Impuissance… Me voilà réduit à l’impuissance face à cette mascarade qui me glaviote au visage le beau tour de force qu’ils ont réussi à mon insu. Colère froide fait palpiter le coeur d’une rage sourde. Que puis-je faire ? Un démenti. Oui. Un démenti. Et virer la raclure qui les a fait rentrer.
Et quelque part, dans le tumulte des basses, le Diable s'esclaffe
Dieu est présent chaque fois qu'un traité de paix est signé.
Sujet commun - 1722 mots
Concert et cotillons
Bauer brise le silence dans lequel je l’avais inscrit par ma volonté de l’ignorer. Je lui adresse un sourire courtois, il courberait presque l’échine. J’aime le respect et la courtoisie, mais je n’apprécie pas la servilité. Je lui rend son salut d’une voix froide, sans que le moindre sourire en soit passé sur mes lèvres. « Herr Bauer. » Qu’il aille gueuler sur scène, l’animal, ça l’éloignera de Nigel au moins. Mon attention se reporte sur ma nièce alors qu’il s’excuse de nous abandonner. « Lord Fawley, quel plaisir de vous voir ici ! Je suis bien la première à regretter de troubler l’ordre des services dominicaux, vous pouvez me croire. Mais il se trouver que par un hasard du calendrier, les cinquante ans de mon époux tombent un dimanche... » Je fronce les sourcils, mais je ne réponds pas. La dernière fois que j’ai croisé Lucius, il me semblait pourtant qu’il avait pris goût au spirituel, je me demande ce qu’il en pense, lui, de cette mascarade. S’il est là pour la voir ? « Permettez-moi de vous inviter à dîner ce soir pour me faire pardonner de cet odieux trouble sur la place publique. Il n’est que justice que je vous offre un petit havre de paix après avoir contraint vos oreilles avec cet événement qui, je l’espère, marquera les mémoires. » Je soupirerais presque, son enthousiasme ne me dit rien de bon, mais je ne la couvrirais pas plus de reproches devant témoins, j’ai du respect pour son aura, et il ne serait bon ni pour elle ni pour moi que nous nous déchirions avant la fin d’un évènement qu’elle n’annulera de toute façon plus à cette heure-ci, alors que la foule se presse déjà. « C’est une invitation que ce petit concert n’a pas intérêt à te faire oublier tout à l’heure ma chère nièce, si tu ne veux pas faire plus de peine au vieillard que je suis. » Elle fait un signe, et une jeune femme s’avance sur scène. Je sens plusieurs regards qui se tournent vers moi, un certain amusement dans les yeux de certains. Je suppose qu’on s’attend à ce que je la juge pour son accoutrement, c’est si mal me connaître. Mathieu écrit, rapportant le discours de notre Seigneur : Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.… En terme plus vulgaire, on ne juge pas un livre sur sa couverture – ni une jeune femme à ses percings. Non, tout ce que je peux trouver à reprocher à cette jeune femme, c’est qu’elle annonce ce concert, qu’elle se trémousse sur cette musique. Je n’ai pas le coeur d’afficher un sourire pour donner tort aux mauvais esprits. Je m’éloigne un peu de mon neveu et ma nièce pour mieux voir la scène, sans aller jusqu’à me mêler à la foule.
Ça commence.
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.…
Je ne goûte pas l’allemand, mais il y a dans le public des gens qui doivent le comprendre, car m’arrive aux oreilles le titre, traduit en anglais. Punis-moi. Premiers cris d’indignations et d’admirations mêlés. Je jette un regard sombre à ma nièce. C’est malin, ça, vraiment. Les musiques s’enchaînent sans que je ne les apprécie aucunement. Si je tente de rester de marbre, un observateur attentif ne pourra manquer de remarquer que mes doigts blanchissent toujours plus sur ma canne alors que mon poing la serre avec plus de vigueur, et que ma main libre passe souvent à la croix à mon cou. Le caractère sacré qu’à la musique pour moi, que la voix a pour moi, je crois qu’ils la partagent, ces bougres. Ils savent combien une chanson peut toucher les cœurs, ils n’ont pas besoin d’appartenir à ma tradition pour connaître la puissance de leurs voix et de leurs instruments. Et voilà comment ils l’utilisent. Pour diffuser la haine, pour diviser notre monde. Elle me fait rire, ma nièce, avec ses grands discours, sa volonté d’apaiser le monde sorcier, ses rêves d’unités. Tes pantins, ma chère Narcissa, ils font tous le contraire. Je suis prêt à parier que cet imbécile de Bauer voit mon mépris pour lui comme un mépris pour son sang, et pas pour sa personne. Leurs effets scéniques sont saisissant, et si la clameur des mécontents montent, si je la devine au loin, elle est à l’endroit où je me trouve très largement couverte par les cris des adorateurs. Je tente de rester de marbre, mais ma patience s’amenuise de morceaux en morceaux.
Puis les lumières devient rouge. L’un de ces imbéciles se couvre le visage d’un éclair de sang. Oh les petits cons.
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.…
L’écran dévoile Poudlard, des enfants, une caricature de Potter. Les paroles, que je peux enfin comprendre. Le groupe en rempart devant la barbarie de leur caricature grotesque, la foule qui répond Mein Teil ! Nein. Je me sentirai presque défaillir. Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Le faux Potter dévore de la chaire fraîche. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez. Qui dévore… Un enfant. On vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Je… Je ne peux pas. Je reste droit, interdit, je n’ose même plus me tourner vers Narcissa. Je me répète en boucle le sermon aux Corinthiens, pour oublier la rage qui menace mon esprit. Je n’arrive pas à y croire. Le monstre est retombé, et les lettres apparaissent en blanc sur l’écran.
« Avec la collaboration de la chorale de Poudlard. A nos enfants, les vrais défenseurs de notre avenir. »
Narcissa, qu’as-tu fait ? Bauer se tourne vers elle, et je me trouve une vigueur nouvelle pour m’éloigner au plus vite. Je refuse d’être mêlé à ça. Un dimanche. Même d’ailleurs, elle aurait pu faire ça n’importe quel autre jour, ça n’est pas acceptable. C’est comme cela qu’elle compte honorer son époux ? En déclenchant une guerre civile sur le parvis de Gringotts, en présence d’enfants ? Mieux, en mêlant des enfants à ça ! Des enfants innocents… Que le diable les emporte ! Ah ça, elle n’a pas intérêt d’oublier son invitation à dîner, elle va m’entendre.
Plongé dans ma colère, ressassant mon dégoût, je sursauterais presque alors qu’une voix s’adresse à moi. « Bonjour Lord Fawley, je suis ravi de vous croiser. » Je cligne les yeux. Regulus. Ah oui, Regulus. Un autre neveu, à je ne sais plus quel degré. Pas un de ceux que je connais le mieux d’ailleurs. Je cherche dans ma mémoire. Professeur à Poudlard, père. Et bien, soit il a participé à cela, soit il doit partager mon indignation. Je tente de reprendre un peu de contenance. « Bien que… pour être honnête, j’aurais préféré que ce fut en de meilleures circonstances. » Je rirais bien si sa cousine ne m’en avait pas ôté toute envie. « Que ma chère cousine Narcissa s’amuse à organiser une fête d’anniversaire pour son époux dans le seul but de faire enrager ces messieurs-dames bien lisses du Ministère de la magie, je conçois. Mais face à une telle prestation… Ma foi, autant le message à faire passer est très clair, autant je trouve que le moyen usé est de très mauvais goût. Je supposais que Narcissa eût plus de distinction dans sa manière de faire, mais j’ai peur qu’elle n’ai commis une imprudence fatale en se servant des élèves de Poudlard dans cette mascarade. En tant que professeur de Poudlard, je ne cautionne pas. En tant que père, je suis furieux. Et comme sorcier peu convaincu par la politique de Potter, j’ai trouvé cela contre-productif. Narcissa va rebuter bien des gens. Les parents surtout. Et elle prend le risque de voir Poudlard perdre sa neutralité et chercher la sécurité auprès du Ministère. Ne pensez-vous pas qu’il nous faut la raisonner ? » Je soupire - encore. Enfin une âme sensée. « De très mauvais goût, tu l’as dit Regulus. Et crois-moi que c’est bien uniquement parce qu’elle est une femme faîte que je ne vais pas gifler ma nièce tout de suite pour sa bêtise. » J’ai vu Severus Rogue tout à l’heure en arrivant, je fais signe à Black de me suivre alors que je tente de me frayer un chemin dans la foule compacte pour le retrouver. Je continue, en marchant, de répondre à Regulus. « Je pense effectivement qu’il faut la raisonner, mais ça ne servira à rien d'essayer maintenant. Crois-moi je partage ton indignation et ta colère. Comment a-t-elle pu croire que ce serait une bonne idée l’idiote ? Mêler des enfants à tout ça. Je la pensais plus raisonnable que sa sœur ! » A dire vrai, je crois qu’elle vient de briser mon cœur en cautionnant une telle bassesse. Ma chère Narcissa, ma douce petite nièce, ma jolie blonde… Il n’y a pas si longtemps tu étais une si adorable enfant, et te voilà aujourd’hui tombant dans des travers que je ne t’aurai jamais soupçonné pouvoir même approcher. @Severus Rogue est là, choqué, en compagnie de @H. Jean Granger. Parfait. « Rogue, Miss Granger. » Ma main va à ma croix, par habitude. Je me tourne d’abord vers la jeune femme, amie fidèle du Ministre. « Je vous en prie, dîtes moi que Potter est au courant de cela et qu’il ne compte pas arriver maintenant, sans quoi je ne peux que craindre le bain de sang. » Je n’attends même pas sa réponse pour me tourner vers Severus. « QUI dirige cette satanée chorale, et est-ce que vous étiez au courant de ça Severus ? » Vacillant, je m’appuie sur mon neveu, @Regulus Black, que j’ai entraîné avec moi. Je vis un cauchemar éveillé, et je ne suis pas le seul. Je frémis à l’idée que cette bande d’excités ne décide de se battre en présence des enfants que j’ai croisé tout à l’heure alors que j’allais saluer Narcissa. Soudain je réalise. « Tiens d’ailleurs, ta famille Regulus, ils sont là ? »
Les yeux parcourant la foule à la recherche du moindre mouvement suspect, du moindre éclat de voix un peu trop fort, Moira s’inquiète de voir la place continuer de se remplir, accueillant toujours plus de sorciers, qu’ils soient venus dans un but politique ou simplement pour satisfaire leur curiosité. Elle remarque à peine la légère tension de Valur au moment d’évoquer Prewett. Le détail lui aurait sans doute tiré un sourire amusé dans d’autres circonstances, mais trop de menacent planent aujourd’hui dans l’air pour la déconcentrer. Les choses iront mieux, sans doute, quand elle saura le reste des agents du Ministère en place. - Ignore Nott et autres crapules pour le moment. Ce n’est pas lui qui m’inquiète. Elle connaît trop Camille pour penser un instant qu’il puisse prendre part au désordre. Sa présence la rassure même plutôt car elle sait qu’il saurait défendre une partie des enfants qui se trouvent sur le parvis si jamais les choses devaient dégénérer. Un sorcier de sa trempe ne se laisse plus aisément désarçonner et même un concert de métal ne le perturberait pas assez pour lui faire perdre ses moyens.
Alors que @Valur Fjalarsson évoque @Lucius A. Malefoy, un frisson désagréable se met à parcourir l’échine de la juge. Tous deux savent ses talents pour l’infiltration depuis la capture de Rabastan Lestrange. Si le bougre est parvenu à s’immiscer si facilement dans les rangs des Aurors, nul doute qu’il parviendra aisément à se mêler à une foule aussi dense. Rien n’est plus sommaire qu’un polynectar, et pourtant cette potion permet bien des miracles. Regardant machinalement par-dessus son épaule, Moira garde sa baguette serrée dans sa main, cachée dans la poche de son manteau. Aurait-il raté pareille occasion d’admirer sa propre notoriété ? - J’espère que tu as tort, Valur. Mais je crains comme toi que Malefoy ne puisse rêver meilleure occasion de sortir de son trou. Il est presque impossible pour nous de le démasquer au milieu d’une telle foule et il est déjà parvenu à nous tromper dans des conditions bien moins favorables pour lui. J’espère seulement que notre tête brûlée de Ministre a eu l’intelligence de rester sous bonne garde dans son bureau. S’il se montre ici, ce sera le chaos.
C’est ce moment que choisit @Erin McAllister pour les rejoindre et le visage de Moira se décrispe quelque peu à la vue de la jeune brigadière. - Mademoiselle McAllister ! Contente que vous ayez réussi à nous trouver. Le sourire de la Présidente-Sorcière se fait professionnel, mais assez chaleureux néanmoins pour dévoiler toute sa sincérité. S’écartant pour lui laisser tout le loisir de croiser le regard du Scandinave, elle ajoute avec légèreté. - J’imagine que je n’ai nullement besoin de faire les présentations. Alors allons droit au but. J’ai besoin de savoir ce qu’il se passe autour de cette scène. Je veux savoir qui s’y trouve, combien s’y trouvent, ce qu’ils se disent… tout ce que vous pourrez apprendre sur les organisateurs de cet événement et ce qu’ils ont en tête. Je veux savoir si des tensions, des désaccords existent entre eux, si certains semblent plus impliqués que d’autres. Toutes les informations que vous pourrez glaner nous seront très précieuses et malheureusement, je crains qu’aucun de nos agents ne puisse s’approcher assez des coulisses pour cela. A part vous… Le regard de la juge se plante dans celui de la brigadière. Toutes deux ont déjà échangé par le passé sur la possibilité pour la jeune sorcière d’user de ses talents d’animagus pour des missions particulières. Un écureuil qui se faufile entre les structures métalliques d’une scène en plein air : quoi de plus banal dans la grande Londres ? - Est-ce dans vos cordes, mademoiselle McAllister ?
C’est alors qu’une voix bien trop familière la fait se retourner et rencontrer le regard de @Khan Bohl. Encore une bonne nouvelle. - Khan ! Son sourire se fait légèrement plus franc que pour Erin car tous deux se connaissent depuis bien plus longtemps. Elle ne se permet toutefois aucun geste tendre et préfère pincer légèrement les lèvres en réponse à sa taquinerie. - Ce n’est pas l’envie qui manque, mon cher Khan. Mais nous savons tous les deux qu’ils n’attendent que cela. Nous sommes mis devant le fait accompli. Toute tentative d’obstruction deviendra une arme toute trouvée contre le Ministère, et notre inaction leur offre une des plus belles tribunes dont ils puissent rêver. Dans un cas comme dans l’autre… nous nous faisons plumer. Et la gifle est douloureuse. - Ne faites rien pour le moment. Tentez d’avoir des yeux partout et de disperser les agents pour couvrir un maximum de terrain. Je ne sais pas combien de brigadiers et d’aurors ont pu nous rejoindre en catastrophe. Si une trentaine sont là, nous avons de la chance.
Quand soudain, une fois féminine portée par la puissance éclatante d’un micro annonce l’entrée sur scène du groupe. Reißen s’apprête à déchirer la foule qu’ils ont rassemblée. A-t-on déjà trouvé nom de groupe plus approprié ? - Que le spectacle commence… souffle la magistrate avec amertume.
Et elle ne pense pas si bien parler.
Guitares hurlantes. Pyrotechnie ostentatoire. Langage écorché. Moira ne comprend pas l’allemand, mais comprend bien assez ce qu’ils dégagent pour se faire une idée de ce que les six musiciens expriment. Autour d’eux, la foule s’agite, éructe, exulte… Toutes les contradictions de la société d’affrontent aux rythmes martiaux du métal. - Que dit-il ? demande-t-elle à l’oreille de Khan au milieu du premier morceau, faisant appel aux origines germaniques de son collègue.
Mais bien vite, il est une chanson pour laquelle nulle traduction n’est nécessaire.
Le numéro du chanteur pousse la provocation à un point tel qu’elle ne peut empêcher un haut-le-cœur. Eclair de sang dessiné sur le front : la performance ne souffre d’aucune mésinterprétation. Et la suite appuie encore comme un désir malsain de s’enfoncer toujours plus loin dans l’outrage. La musique est d’une violence terrible, mais le film est pire encore, mettant en scène des élèves de Poudlard dans ce qui ressemble en tout point à la grande salle où Moira a elle-même fait ses armes dans ses jeunes années. Comment sont-ils parvenus à réaliser telle folie ? Le dernier plan achève les ses dernières réserves, exhibant une collaboration ignoble qui fait plusieurs fois cligner des yeux la magistrate. Avec la collaboration de la chorale de Poudlard ? - Par Merlin… Le murmure lui échappe, pourtant elle n’ose y croire. Comment cela a-t-il pu se produire ?
Autour d’elle, les cris indignés gagnent en puissance. Instinctivement, Moira se retourne vers @H. Jean Granger qu’elle se souvient avoir privé de la présence protectrice de Valur. Mais c’est alors qu’elle reconnaît @Severus Rogue et son inquiétude se tarit aussitôt : la jeune collaboratrice de Potter ne craint rien aux côtés du directeur. Un instant, le regard de Moira croise les iris noirs de Severus le temps d’une question tacite que son ami comprend aussitôt : « le savais-tu ? ». Et l’expression de son visage lui fait d’ores et déjà comprendre qu’il vient d’apprendre l’existence de cette ignominie en même temps qu’elle.
La Présidente-Sorcière se retourne alors vers les brigadiers. - Restez sur vos gardes, leur intime-t-elle en sortant elle-même sa baguette magique de son manteau. Si cette place doit s’embraser, c’est maintenant. N’intervenez que si les esprits s’échauffent et n’attaquez surtout pas les premiers. Narcissa est peut-être allée trop loin avec son coup d’éclat, mais ils conservent toujours l’avantage.
Et dans sa tête, la même phrase tourne en boucle : « Ne me dites pas que vous ratez un spectacle pareil, Malefoy… »
Un regard aussi assuré que mon ton adressé à @Archibald Rosier, je me remémore avec un plaisir certain notre dernière escapade qui, il est vrai, a mis nos muscles à rude épreuve.
Pessimiste ? Non, je dirais plutôt réaliste... J'ai déjà pu goûter à leurs... œuvres...? et pour tout dire, ce n'est pas vraiment... à mon goût.
Autant le dire clairement, je préférerais entendre des craies crisser sur un tableau pendant vingt minutes que d'assister à un nouveau concert. Je ne m'attendais pas à trouver en @Valur Fjalarsson un compagnon de cynisme -et pour une fois, je suis ravi d'être surpris. Sa verve me fait hausser un sourcil amusé.
La paperasse, la Nemesis des gens compétents. Vous comprendrez donc que je vous demande de ne pas encore vous casser quelque chose si vos talents devaient être mis à l'épreuve.
Un bref rictus étire mes lèvres, pour se transformer en véritable sourire à l'arrivée de @Moira A. Oaks.
Moira ! Heureux de te voir.
Ce n'est qu'à moitié vrai : je suis toujours ravi de retrouver ma magistrate préférée, mais je n'aime que peu la trouver à ce genre d'événements, dont les probabilités de virer au cauchemar relèvent de la certitude. Et pourtant, je ne suis pas surpris : elle a ce talent inné pour se trouver au cœur de l'action, et la connaissant il était hors de question qu'elle suive un tel chaos via les on-dit, depuis le confort de son bureau. Je les observe partir comploter dans leur coin, probablement occupés à discuter sur la meilleure façon de sauver le monde, avant de reporter mon attention sur @Camille Nott.
Un an de chocogrenouilles ? Ca me va.
J'accompagne ma réponse d'un bref hochement de tête. Je ne suis pas fan de ces friandises, mais je devrais pouvoir acheter le calme de certains élèves grâce à un stock suffisant. Et si je devais perdre le pari... bah, quand il aura pris quinze livres, je sais qui finira dernier aux compétitions que nous organisons parfois pendant nos voyages. Je salue sobrement @Severus Rogue à son arrivée, assez surpris de le voir -il ne semblait pas goûter plus que moi aux... prouesses musicales de Reißen à Poudlard. Il entraîne Granger à l'écart, puis c'est au tour d'Archibald de nous fausser compagnie. J'aperçois en le suivant du regard une silhouette familière qui tente de remonter le courant. M'excusant auprès de mes comparses, je prends le large à mon tour, essayant de le rejoindre. Je ne m'étais pas trompé, il s'agit bien de @A. Josiah N'da : s'il se barre pour faire des emplettes, autant que je lui parle de mon projet maintenant, pendant que les choses sont encore calmes. A grandes enjambées, je m'élance dans son sillage. Je bouscule deux ou trois -ou dix ou douze- curieux sur mon chemin, uniquement concentré sur le dos du tatoueur. Derrière moi, le "concert" commence, et je m'empresse de m'entourer d'une bulle atténuant le son. Malgré tout, les basses et les cris du public me vrillent les tympans. Arrivant enfin à sa hauteur, je l'interpelle.
Eh, Josiah !
Je suis déjà passé une paire de fois par sa boutique, sans jamais vraiment sauter le pas et passer commande.
Je vous retiens un instant, je me suis enfin décidé pour un tatouage et-
La suite de ma requête se noie dans une nouvelle tonalité de cris. Et merde. Ils ont l'air étrangement indignés, ceux-là, et s'accompagnent d'un mouvement de foule qui manque de m'entraîner. Le flux de sorciers débarquant du Chaudron Baveur n'a pas l'air de vouloir faiblir. Une véritable hémorragie... Instinctivement, ma main se resserre sur ma baguette, et je me retourne. Plissant les yeux, j'arrive à distinguer à l'écran un lieu qui ne m'est que trop familier.
Putain, comment... Jo, vous devriez vous mettre à l'abri.
Aller à contre-courant était déjà assez compliqué comme ça, mais maintenant que la foule est à moitié électrisée et à moitié révoltée, ça relève du suicide. Je passe rapidement nos options en revue, mais elles ne sont ni nombreuses, ni très glorieuses, puisqu'elles se limitent soit à le barricader dans la boutique, soit à retrouver les forces de l'ordre devant Gringotts, histoire d'être à proximité de gens censés protéger les civils en cas de débordement. Oui, ou alors tu suis le plan de base de Jo, et tu trouves un moyen de te tirer d'ici. Allons, comme si j'étais venu regarder les choses partir en couille avant de me barrer et de m'en laver les mains... Au loin, je vois l'un des membres du groupe, la gueule tartinée de sang, dans un vague pantomime d'un Potter cannibale. Et merde.
Ecoutez, je vais retourner vers la scène. Des membres des brigades magiques sont présents, je préfère être près d'eux si ça dégénère. Ou s'il faut recoller des bouts de gens. Vous devriez me suivre.
Sans prendre le temps de voir ce qu'il décide, je m'élance, courant à moitié, droit vers Gringotts. Ma concentration rompue, le sort qui m'entourait retombe, laissant les applaudissements et les huées proprement assourdissants m'envahir. Je finis par trouver dans la foule une haute silhouette à la toison noire et au nez à nul autre pareil.
Severus !
Je me poste près de lui, à peine essoufflé -il semblerait que mes années à jouer les apprentis brancardiers et à tuer le temps à coups de jogging payent enfin. Je croise le regard interrogateur que Moira adresse à mon supérieur. Je ne sais pas qui a contribué à ce coup bas, mais lorsqu'il se retrouvera coincé entre ces deux-là, tout mon talent médical risque de ne pas suffire à le garder en bon état.
Ils ont dépassé les bornes.
Mon commentaire, à peine plus fort qu'un grondement sourd, est autant adressé au maître des potions qu'à moi-même.
Vous croyez vraiment que quelqu'un de chez nous a pu...?
Je n'arrive même pas à finir ma phrase. Je me suis rarement retrouvé à court de mots, mais aujourd'hui, c'est le cas. Poudlard n'a presque jamais été désacralisé de la sorte, exception faite de l'année scolaire de 97-98... C'est le moment que choisit un ancêtre (@Melchior C. Fawley) pour débarquer. Son visage m'est vaguement familier, mais impossible de remettre son nom. Probablement un relatif de ce bon @Regulus Black, qu'il a traîné dans son sillage. Il semble à peu près aussi heureux que moi de la tournure que prennent les événements. L'écoutant d'une oreille, je détaille l'expression de Regulus, avant de reporter mon attention sur la foule, me demandant qui a bien pu faire un coup pareil. J'en viens presque à regretter de ne pas m'être plus intéressé à mes collègues ces derniers temps. Je ne serai d'aucune utilité dans la chasse au complice qui ne va pas manquer d'avoir lieu dans les jours qui vont suivre cette débâcle. Distraitement, je constate que je tiens toujours ma baguette. Si les choses doivent péter, c'est maintenant ou jamais, et tant qu'à être au milieu de ce bordel, je ne suis pas triste d'être près d'un duelliste aussi accompli que mon cher directeur.
Qu'est-ce qu'on fait, patron ?
Dans un pas-si-rare moment de ressemblance frappante avec Neil, je me tourne vers Rogue, le regard interrogateur. Le respect de la hiérarchie n'a jamais été mon fort, mais par ces images et ces deux lignes, Reißen s'attaque autant à Potter qu'à nous... et même si ça m'arrache la gueule de le reconnaître, il ne sera pas dit que je n'épaule pas mes collègues face à l'adversité. Ce foutu Choixpeau ne m'a pas envoyé à Gryffondor pour rien, après tout.
Milena avait cette fois vraiment fait un effort de se dire qu’on pouvait aimer de la musique de jeune. Des excentricités. Aux premières paroles du groupe, aux musicalités empruntées, elle s’était toutefois empressée de rappeler les règles du jeu « nous parlerons de tout ça ce soir à la maison ». On ne parle pas couramment allemand, mais sa petite famille a des bases dans la langue de Goethe. Elle ne va pas laisser les enfants seuls devant un spectacle tape-à-l’œil. Milena veut être une mère modèle. Surtout devant Narcissa, qu’elle perçoit comme une menace protéiforme mais au brushing impeccable.
Narcissa est une garce, une m’as-tu-vu, une cinglée excentrique. Milena passe par toutes les couleurs de l’indignation lorsque le groupe chante ce qu’elle s’empresse de considérer comme des abominations. Son visage se teinte pourtant d’une toute nouvelle gamme chromatique devant ce déferlement d’images violentes. Dès le moment où le Potter du film se met à singer des atrocités, elle couvre les yeux des enfants d’une main trop mal assurée toutefois pour leur éviter totalement cette vue. Elle-même s’en serait bien passée. Les moldus parlent du moment où l’on voit arriver l’accident de voiture et de cette écoeurante fascination. Il y a de cela dans le soin qu’elle met à regarder et dans la sensation de nausée qui se généralise dans son ventre.
Comment cela, réalisé avec la chorale de Poudlard. La chorale de Poudlard. Les mômes. Ses enfants lui en ont parlé. Il avait été vaguement question que tout ce petit monde réalise un spectacle de fin d’année aux beaux jours – à moins qu’elle ne confonde cela avec les établissements moldus dans lesquels il était question de les envoyer fut un temps. Ce qu’ils auraient dû faire. Ils ne seraient pas là à regarder les abominations de Narcissa ! Pétasse.
La bulgare se sent étrangement contente que cette femme ne les ait jamais invités à prendre le thé. Le respect qu’elle pouvait porter à ce modèle de mère-courage peut-être repentante en prend un coup. Narcissa n’est pas une amatrice, le groupe n’aurait jamais fait cela sans son accord. Elle a cautionné ces actes, d’une manière ou d’une autre. Un effet moutonnier dans cette foule de gens qui applaudissent la laisse pantoise. Applaudir quoi, au juste ?
Milena, les enfants, soyez prêts à décamper si les choses tournent mal. Hors de question de jouer aux héros.
Elle acquiesce d’un hochement de tête et suit son mari qui s’éloigne. Regulus peut prendre de l’avance, elle saura bien le retrouver dans la foule. La bulgare se penche vers leurs enfants. « Je ne sais pas à quoi Narcissa veut jouer, mais je ne trouve pas cela amusant. Vous restez avec moi. Si vous savez quelque chose -et je ne veux pas savoir comment – c’est le moment de le dire. » explique-t-elle en leur tenant la main. Hors de question de transplaner sans son mari. Elle ne désespère pas, d’ici là, d’en apprendre plus sur cette bacchanale musicale. Les enfants prennent sans doute le temps de soupeser ce qu’ils savent, ce dont ils auraient pu se douter. Elle ne leur demande pas de balancer ce qu’ils auraient pu savoir – grands dieux – mais elle rêve de distribuer quelques paires de claques. Pourquoi ces gamins se sont-ils prêtés à l’exercice ? Professeur charismatique ? « Qui est l’enseignant de la chorale ? »
Réponse obtenue, elle entraîne les têtes blondes un peu plus près de l’action, en jetant des regards noirs à quiconque manque de les bousculer. Elle reconnaît un visage connu auquel elle fait part de son indignation (@Piers A. Elliot)
« Bonjour, Piers. Dites-moi, vous avez des élèves suicidaires, dépressifs ou à moitié fascistes ? Ou des collègues, je prends aussi. » Elle fulmine mais reprend ses esprits. « Vous connaissiez les enfants. Excusez-moi, nous allons rejoindre mon mari. Je vous aiderai si … » Pas besoin de parler d’attentat devant le enfants ou de simple effet de foule. Elle ne veut pas les affoler. Le médicomage aura compris, n’est-ce pas ?
Milena entraîne les enfants sous un porche et tente, sans grande conviction – la foule peut brouiller le contact avec les esprits – un rien de divination. Elle sort son pendule et le maintient quelques secondes, le laissant reprendre une inertie. La question est simple : Narcissa a-t-elle réservé d’autres surprises ? La réponse lui parvient brouillée. Les enfants la pressent de dévoiler le message qui a pu lui être délivré. « Pas clair. » répond-elle, laconique.
Rejoindre Regulus. Le pendule ne lui est pas nécessaire pour retrouver son mari. Elle reconnaîtrait sa silhouette entre mille et elle ne peut pas s’empêcher de sourire en le voyant. Edwa et leur fils lui tiennent encore docilement la main. Elle aimerait les embrasser, être loin d’ici avec eux tous. Quelle famille doit-elle encore attendre d’une Narcissa ? Elle rejoint son mari, lâche la main des enfants qu’elle avance devant elle avec délicatesse. Pour ne pas les perdre de vue pendant qu’elle salue elle ne sait qui. Tous ces vieux anglais blancs se ressemblent. « Milena Lepchenko-Black » se présente-t-elle à l’ancêtre (@Melchior C. Fawley) et à la très reconnaissable @H. Jean Granger. Milena a le mérite de la connaître de nom, mais elle sait que la réciproque ne peut pas être vraie. Elle adresse un sourire fugace à @"Piers A Elliot" qu'elle est contente de retrouver. Elle ne peut pas en faire autant avec @Severus Rogue. Leurs regards se croisent. Pas le temps d'échanger des salamalecs, ils se connaissent. Ou plutôt, elle est connue de lui comme une enquiquineuse de première lorsqu’il s’agit de la sécurité des enfants. Ce n’est qu’une question de secondes avant que Granger et l’ancêtre connaissent ce trait de caractère.« Quelqu'un a-t-il vu l'enseignant de la chorale ? »
Tu as continué de bouder dans ton coin quant à cet étrange professeur Nott mais personne n’a relevé ta plainte. Tu t’en sens un peu vexée : tu supposes que ton pôpa n’a pas voulu médire sur un collègue… Tu gonfles un peu les joues mais ne peux t’empêcher d’être contente du spectacle auquel tu vas assister : tu as hâte de voir les nouvelles chansons de Reissen. Il y en a certaines que tu n’aimes pas du tout et qui t’ont laissée indifférente au bal de Noël, mais il y en a d’autres qui étaient pas si mal… Et puis surtout, tu t’es laissée embarquer dans un super projet mené de front par @ASAO WATNABE et @PELAGIA H. OLLIVANDER : chanter dans les choeurs de Poudlard le temps de l’enregistrement de pistes pour Reissen. Tu n’étais pas super enthousiaste au début, mais le garçon sur lequel tu as crushé en était… alors fatalement, tu t’es laissée convaincre. Tu en as entendu parler tout à fait par hasard : deux élèves qui ont manqué de prudence dans un couloir… En même temps, c’étaient des deuxièmes années. Tu les as enguirlandé et les a forcés à te vendre la mèche en échange de ton silence. Tu étais la seule élève présente qui n’était pas de la chorale… Pourquoi l’avoir fait alors que tu n’es pas une fan inconditionnelle du groupe ? Par esprit de rébellion, pour attirer l’attention de ce garçon, aussi, peut-être. Qui sait ? En tous cas tu l’as fait… et personne n’en saura jamais rien ! Le mot de Reissen enregistrant un concert à Poudlard a fini par fuiter après l’événement… certains n’ont pas su tenir leur langue, mais ça n’a jamais été rien de plus que des rumeurs : ils ont bien insisté sur le fait de garder le secret… Si tes parents étaient au courant, en tous cas, c’est certainement pas par toi, ça sera ton frère qui a moufté d’une façon ou d’une autre. Toi, tu as gardé le secret coûte que coûte !
Tu as, au fond du coeur, ce petit emballement d’avoir participé à quelque chose d’insolent, d’impétueux et de terriblement subversif. Il paraît que Reissen, c’est anti-Potter. Ils disent des choses dans les journaux qui ne sont pas très gentilles. C’est peut-être la seule chose qui te freine un peu dans ton excitation du moment alors que vous vous approchez de la scène avec tes parents. Tu te demandes quand même s’ils vont revenir à la raison ou s’ils vont continuer dans cette veine-là. Le concert débute, tu te laisses, au début, entraîner par la musique… Et puis voilà que le chanteur se peinturlure le front avec du rouge en forme d’éclair. Tu sens l’ambiance changer un peu, tu regardes autour de toi : ton père et ta mère semblent furieux. Tu te concentres sur le spectacle. Sitôt les premiers choeurs d’enfant, tu sais. Tu lis les paroles de ce à quoi tu as participé et tu sens toute euphorie te quitter. Ton estomac se tord, tu te sens sur le point de vomir. Les images du clip te heurtent autant que les paroles. Est-ce que Pelagia soutient vraiment ça ? Et Asao ? Ils avaient l’air si sympas tous les deux… Est-ce qu’ils sont vraiment contre le sauveur du monde magique ? On raconte tout plein de choses sur Garrick Ollivander, mais tu ne pensais pas sa petite fille aussi extrême. La chanson se finit, tu es nauséeuse, blanche comme un linge. Les refrains vibrent encore dans ta tête. Tu te sens trahie : on ne t’avait pas dit sur quelle chanson vous feriez les choeurs. Tu entends à peine ton père demander si ton frère ou toi avez participé à ça. Tu secoues la tête en signe de dénégation, encore en état de choc.
« Ils pensent vraiment ça du Ministre, Papa ? »
Tu arrives à peine à murmurer la question. Ton père sait à quel point tu es fan du Ministre. Toutes les conversations des adultes t’échappent. Tu suis le mouvement lorsque tes parents vous entraînent vers un autre petit groupe où tu reconnais @SEVERUS ROGUE, Hermione Granger (ton héroïne) mais aussi @PIERS A. ELLIOT et un vieux monsieur que tu ne connais pas, mais qui a un borsalino super classe que tu salues d'un geste de la main. Tu sens qu’ils sont tous sur les nerfs, alors tu fais la seule chose que tu peux penser à faire sur le moment, tu te rapproches de Hermione Granger qui a l’air aussi choquée que toi et tu lui demandes un autographe sur le catalogue de l’exposition Mille ans de culture sorcière reçu à Noël de ton pôpa d’amour (c’est vraiment le meilleur). Ça a l’air de la tirer de sa léthargie offusquée. Au moins, avec ça, tu sais que tu es au dessus de tout soupçon d’avoir participé à ces choeurs… Enfin, tu espères !
succès limité | Il semblerait que les esprits soient plutôt du côté de @Milena Lepchenko-Black puisqu'elle parvient à obtenir une réponse. En demandant si Narcissa a prévu autre chose, le pendule répond "oui" en tournant faiblement... Après tout, elle a bien prévu de dîner avec Melchior Fawley... Peut-être faudrait-il poser des questions plus précises pour obtenir des réponses véritablement utiles.
Intervention MJFEUX D'ARTIFICE
succès épique | @Dennis Crivey est du genre à faire les choses bien lorsqu'il se lance dans la bricole. Déjà, quand il était jeune, il avait des doigts d'or pour ce qui était de réparer ou modifier des appareils photos. Comment aurait-il pu ne pas faire merveille avec le kit d'artificier à sa disposition ? D'un geste, la mise à feu est amorcée sans que @Archibald Rosier ne puisse l'arrêter. Les fusées s'enflamment et filent vers les cieux les unes après les autres. Les détonnations dans le ciel couvrent le tumulte des applaudissements et des huées du concert. Tout le monde lève les yeux pour découvrir des noms. Dans la foule, on frissonne en en reconnaissant certains, pas tous, il y en a trop : des centaines de noms. Les victimes de Lord Voldemort. Les victimes de la guerre. Chacun a au moins un proche ou une connaissance dans cette liste. Fred Weasley côtoie Sirius Black et le couple Potter. Albus Dumbledore répond à Maugrey Fol'Oeil et Colin Crivey. Nymphadora Tonks et Remus Lupin sont réunis au firmament. Mais on trouve aussi le nom de tous les mangemorts qui ont pris parti pour Voldemort et, le suivant dans sa folie, sont tombés pour son illusion : la plupart des sorciers de sang-pur pourront reconnaître des membres de leur famille et se souvenir que c'est bien à cause de ces idées pro-sang-pur que leurs proches sont décédés. La vérité ne sera pas oubliée crie une voix d'outre-tombe. Le spectacle est si saississant que personne ne remarque sur le coup la petite silhouette fière d'elle-même et de son effet.
Alors que Josiah tentait de s’échapper de la masse humaine, il fut retenu par un bonhomme drôlement britannique qu’il avait déjà vu dans sa boutique (@Piers A. Elliot). Il mit quelques instants pour le remettre, alors que celui-ci était déjà en train de le bassiner avec une affaire de tatouage. Comme si c’était le moment, par tous les dieux ! Ne comprenait-il pas que c’était le moment de fuir, à tout prix, au risque de ne plus pouvoir faire marche arrière ? Josiah n’eut pas le temps de lui asséner quoi que ce soit qu’un mouvement de foule les emporta sur le côté et lui coupa le souffle quelques secondes. Quelqu’un avait marché sur sa cape, si bien que la chaîne aux épais maillons dorés qui servait à lier le vêtement de son épaule gauche à son épaule droite avait été tirée vers l’arrière. Plutôt que de se décrocher, la chaîne avait préféré venir s’enfoncer dans le cou du sorcier, ce qui lui coupa violemment le souffle. Un « Putain ! » lui échappa alors qu’il tirait sur la chaîne pour respirer à nouveau. Il recala la cape sur ses épaules et en attrapa le bas pour venir la draper autour de ses épaules. On aurait dit qu’il s’était emmêlé dans un rideau, ou qu’il s’était pris pour un patricien à Pompéi, mais il valait mieux ça que risquer à nouveau l’étouffement. Alors que Piers lui assénait de se mettre à l’abri, Josiah jeta un dernier coup d’œil vers le mur de pierres du Chaudron Baveur. Inatteignable. Le concert avait commencé, les guitares des musiciens lâchaient leurs premiers accords, et Josiah remerciait Legba de ne pas savoir parler l’allemand. Il chercha alors à nouveau le britannique, dont il suivi le regard, qui se portait jusque-là scène. Le spectacle était effroyable. Potter ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il avait laissé passer ça. Les titres s’enchaînaient, et Josiah frissonnait toujours autant. Les moldus, là-bas, autour du chemin de Traverse, allaient finir par les entendre, c’était impossible autrement. Piers, à la vue de la dernière mise en scène des allemands, fila vers la banque, conseillant à Josiah de le suivre. « Des membres des brigades magiques sont présents, je préfère être près d'eux si ça dégénère. Ou s'il faut recoller des bouts de gens. Vous devriez me suivre. » Soupirant, Josiah lui emboîta le pas. Que pouvait-il bien faire de mieux ? Il était impossible de traverser le Chaudron Baveur à cet instant-ci, et admirer le travail de la Brigade Magique serait certainement plus amusant que se réfugier sous l’auvent de Florian Fortarôme. Il n’avait toutefois pas encore vu ce qui avait fait tiquer Piers au point de l’attirer à nouveau vers la scène. Quand il leva les yeux et qu’il aperçut, entre deux ombres, le chanteur du groupe bariolé de sang qui dégoulinait depuis son front, un autre « Putain ! » lui échappa – toujours en français. Parvenant à retrouver Piers dans la foule, il se trouva nez-à-nez avec toute une brochette du gratin sorcier. Entre autres, @Severus Rogue, directeur de Poudlard, qui était accusé par la foule grommelante d’accueillir entre ses murs une chorale d’enfants nazis. @Regulus Black, que Josiah reconnaissait parce qu’il avait fait la une des journaux après être revenus d’entre les morts – une habitude chez les sorciers anglais, visiblement – était là, aussi. Une ado était accrochée à son bras, et son épouse était visiblement là aussi. Ils ne sont pas censés être à l’école, les mioches ? Et tous les professeurs aussi, d’ailleurs ? Que font-ils tous là ? c’est les vacances, la grève ? se demandait Josiah, marmonnant inintelligiblement dans sa barbe alors qu’il laissait glisser sa cape de ses épaules pour qu’elle touche à nouveau le sol. Il venait d’apercevoir @H. Jean Granger, il fallait montrer un peu d’allure face à la numéro deux du gouvernement. La femme de Black, qu’il avait entendu se présenter, (@Milena Lepchenko-Black) s’agitait, demandait si quelqu’un avait vu l’enseignant de la chorale de Poudlard. Josiah lui répondit en grommelant : « Ne cherchez pas en lui un coupable, Mrs. Lepchenko. Il n’a pas dû se rendre compte de ce qu’il était en train de faire ! Au milieu de sa naïveté, il a dû croire que ça serait cool de faire chanter des morceaux neo-nazis à des ados. All heil rock n’roll ! » Il ne manquait plus que le bras et la main levée en signe d'adoration au leader maximus. Mais ces sorciers ne comprendraient certainement pas la référence. Il aurait pu continuer, mais ça n’avait aucun sens, il s’adressait à une personne qu’il ne connaissait pas et qui, en échange, n’avait aucune idée de qui il était. Il aurait eu envie de qualifier le directeur de Poudlard de néo-nazi, mais puisque celui-ci et ses cheveux gras étaient juste là, il ne s’y risqua pas. Ça ne servait certainement à rien, et la musique était trop forte pour qu’il ne s’y abîme pas la voix du même coup.
Alors qu’il s’apprêtait à disparaître à nouveau, pas certain de ce qu’il faisait vraiment là, une série d’explosions tonitruantes vinrent à nouveau secouer la foule, couvrant jusqu’aux accords monstrueux des allemands. « C’est pas possible, les moldus vont nous entendre ! », s’exclama-t-il alors qu’il cherchait la provenance du bruit vers la scène. Mais ça ne semblait pas venir de là. Un drapé bleu nuit semblait avoir été jeté au-dessus de la scène, et des feux d’artifices explosaient au-dessus des chanteurs. Le regard de Josiah se perdit dans la foule un instant, il cherchait d’où ça venait. Mais la masse humaine était trop compacte pour qu’il puisse y comprendre quoi que ce soit. Il leva alors le crâne, et il eut soudain l’impression qu’on marchait à nouveau sur sa cape, qu’on l’étouffait. Sa main se porta machinalement sur la chaîne, qui tombait lâche, le long de son cou. Il lisait les lettres d’or révélées par les feux d’artifices. Ce fut le nom de Nymphadora Tonks qu’il aperçut en premier. Elle était morte près de lui, à Poudlard. Ses iris défilaient alors qu’il tentait de tout lire, de peur que les lettres disparaissent trop vite. Remus Lupin, Bellatrix Black, Colin Crivey, Fred Weasley… Semblaient s’afficher tous les noms des êtres décédés lors de cette guerre magique. L'émotion gagnait le jeune homme qui avait tout fait pour tenter d'oublier le carnage qu'il avait vécu à Poudlard. Voir le nom de tous les morts lui fit l'effet d'une pierre qu'on lui aurait balancé dans la poitrine. Il en avait le souffle coupé. Quand de nouvelles lettres de feu vinrent se rajouter à la masse de patronymes, sa mâchoire se serra encore plus. La vérité ne sera pas oubliée, lisait-il. Et comme un écho, une voix s'écria ces quelques mots. Il y entendit toute la rage, toute la colère, et il s'y retrouva.
Josiah crevait de colère face à cette situation. Face à Severus Rogue, dont il tenta de trouver le regard avant de lever le poing vers le ciel. Pour avoir laissé rentrer ces monstres à Poudlard, pour les avoir laissé se servir d'enfants comme outils de leur propagande. Contre @Harry J. Potter et @Moira A. Oaks, qui n'avaient rien vu venir, et qui laissaient passer ça. Contre la foutue Brigade Magique, qui ne faisait rien pour interrompre ce concert. Contre lui-même, pour avoir tenté de laisser ça derrière lui, pour avoir voulu fuir plutôt que de regarder la réalité en face. Narcissa Black gagnait toutes ses batailles, c'était insupportable.
Plutôt que de lever le bras et de tendre sa main, Josiah sera le poing en l'air. Son autre main contre sa jugulaire, il s'exclama, en écho à la première voix : « La vérité ne sera pas oubliée ! ». Par un courant magique, sa voix s'était faite plus forte, dépassant le brouhaha. Ses ongles rentraient dans la chair de sa paume tant son poing était serré. Il répéta à nouveau. « La vérité ne sera pas oubliée ! ». Et encore, et encore, alors qu'il lisait et relisait tous les noms projetés aux firmaments.