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EVENT #19 | La Coalition
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Ven 18 Sep - 0:31
La CoalitionEvent Londres


Nigel ne tenait pas en place. Il entendait, depuis la salle principale, l'agitation certaine qui prenait les invités. C'était là, dans cette pièce gargouillante d'invités, hommes politiques, vieux avocats, jeunes curieuses, grandes convaincues et autres figures dubitatives, qu'allait enfin se lancer le projet que Moira et lui portaient si fièrement.

Voilà presque deux mois, environ, que l'information s'était répandue comme une traînée de poudre dans tous les médias, en quête du nom de la partenaire. Le nouveau parti politique, espoir pour un futur serein, cette Coalition que Fawley avait laissé fuiter lors de la réception Malefoy. Le nom de Moira Oaks, associé au sien, était tombé en Une il y a quelques jours à peine, tandis que Nigel et elles conviaient tous les intéressés au meeting de l'année.

Les réactions n'avaient pas tardé à fuser : c'était tout de même la Présidente Sorcière qui s'associait à Nigel Fawley. Et, songea Nigel en se tournant pour la énième fois vers Moira, admirant sans mal son élégance, ils n'étaient pas prêts non plus pour ce que la Coalition allait leur apporter.

- Pour un futur serein, chère numéro deux ? l'invita Nigel, main tendue vers sa partenaire.

Les doigts de Moira se glissèrent entre les siens et, sur un dernier regard appuyé, fort d'engouement et d'encouragement, le couple conciliateur pénétra dans la salle de réception. La présence dépassait toutes leurs attentes - les tables étaient pleines, boissons et hors d'œuvre avaient été servis, et invités attendaient avec impatience. Dans le fond, à gauche, des journalistes de la Gazette étaient calés avec du matériel d'enregistrement, pour diffuser le discours de lancement sur toutes les ondes télévisées. Demain, une interview exclusive avec Moira et lui serait publié dans les premières pages des médias. Bien vite, aucun sorcier ne pourrait ignorer ce qui s'était dit ce soir. Ils ne pouvaient qu'espérer que la parole, une fois répandue, saurait convaincre les foules.

Sa voix fut ronde, captivante, quand Nigel prit parole, son aisance naturelle à s'exprimer prenant libre contrôle :

- Voilà deux mois, amis, collègues, rivaux, voilà des mois que le mot Coalition vous est apparu. Deux mois durant lesquels vous avez cherché, inlassablement, à connaître le nom des deux partenaires qui s'engageraient à faire de notre futur leur priorité. Ces noms, ce sont le mien, Nigel Fawley, et celui de l'inégalable Présidente-Sorcière, rivale d'un temps, Moira Oaks.

Nigel se tourna vers elle, la présentant d'un geste souple aux yeux friands d'en savoir davantage des spectateurs. Les lèvres de l'avocat se redressèrent, et il reprit.

- La Coalition, mesdames et messieurs, c'est l'ambition d'un monde neuf, d'un monde où habitudes et progrès apprennent à s'entendre et s'associer. Une ambition que nous vous présentons ce soir, dans l'espoir que votre voix rejoigne la nôtre, dans l'espoir, qu'ensembles, nous soyons le futur dont nous rêvons.

Nous vous proposons l'alliance de nos deux mondes, ces mondes que notre gouvernement et sa rivale, l'Enchanteresse, ne cessent de placer en opposition. Invités ce soir, ils nous refusent leur présence. Peut-être ont-ils peur de nous, peut-être ne croient-ils pas en ce que nous projetons. Vous êtes là, pourtant, tous si nombreux, et il nous tient à cœur de vous convaincre que votre place est ici, à bâtir ce futur avec nous.

Nous vous proposons une construction commune, portée tant par des valeurs traditionnelles respectées que tournées vers cette jeunesse qui n'attend que de voir les schémas ayant mené à tant de guerres enfin disparaître.

Pour cela, pour ce projet, cinq propositions seront centrales à notre Coalition.

La guerre a décimé nombreux des membres de nos familles ancestrales, quand l'âge n'a pas frappé à son tour. Pour cela, et pour la justice qui se doit de régner dans notre gouvernement, nous promettons une restructuration du système de Lordship. Nous soutenons l'ouverture aux femmes et aux enfants cadets, si désistement de l'aîné, aux titres de noblesse et aux pouvoirs qu'ils délivrent.

Plus encore, nous promettons l'interdiction du cumul de titres, pour réguler les voix trop importantes de certaines familles au Magenmagot. Il sera demandé de choisir son titre principal, quand le second sera rendu au membre de famille le plus proche, femme incluse, ou placé sous tutelle.

Nous parlons de progressisme, de modernité, et c'est aussi pour cela que nous insistons sur la légitimité de consolider nos libertés individuelles. Les mariages arrangés demeureront interdits, et l'annulation de toute alliance passée avant ce décret sans l'accord des promis demeurera notre priorité.

Si nous prônons nos libertés, nous sommes tout aussi attentifs et attachés à nos valeurs. Toutes traditions, toutes origines, toutes spécificités font la force de notre pays, et nous serons véhément dans notre défense des sorciers et sorcières qui respectent nos manières de vivre. Nous recenserons les membres des traditions, pour faciliter des liens de communauté et la sécurité de nos habitants.

Toujours dans la volonté de rendre cette société plus juste, nous appuierons la création d'un système d'imposition réévalué, pour que les plus démunis d'entre nous puissent tendre vers une évolution légitime et méritée de leur statut.

Parmi eux, nous pensons à ces jeunes héritiers, sortis de guerre, qui se trouvent maître de domaines ancestraux, trop vieux pour être entretenus à moindres frais. À ceux-là, nous promettons des aides d'état, participant à la préservation de ce qui fait notre patrimoine, notre fierté anglaise. Nous ne participerons pas, toutefois, à un maintien artificielle de notre aristocratie par pur orgueil. À ceux qui ne peuvent participer à l'impôt sur le patrimoine, un entretien sera organisé auprès d'un conseiller spécialisé à Gringotts, pour envisager la vente des terres. 15% de la commission de Gringotts sur cette vente seront reversés dans les aides apportées au maintien du patrimoine.

C'est l'économie de notre Ministère dans son ensemble que nous avons pour objectif de repenser, en privilégiant les départements nécessitant immédiatement un soutien sans faille de son gouvernement. Cela signifie davantage de moyens pour la Justice, pour ses aurors et ses brigadier, qui chaque jour luttent pour protéger notre pays et traquer les terroristes qui nous échappent encore. La réserve citoyenne sera abandonnée, et les fonds et effectifs dédiés à cette initiative seront alloués à la formation de spécialistes du métier.

Protection, modernité, justice - tant de mots qui résument notre programme, et résument ce que nous cherchons à construire avec la Coalition. Elle ne peut exister, toutefois, que si nous y travaillons ensemble. Essayons, chers amis, pour un futur qui nous donne envie.


Et la voix claque, se réverbère contre les murs de la salle, où chaque invité est encore happé par le discours, assimilant peu à peu toutes les informations lâchées. La Coalition, enfin.



Cet event a lieu le mercredi 12 mai 2004, neuf jours après la Pleine Lune, en soirée. Sont conviés tous les adultes pouvant se déplacer sur Londres.

Comme de coutume dans les events, chaque joueur peut répondre sans tour de jeu particulier. Les MJ peuvent intervenir à certains moments de l’intrigue. En cas d’action susceptible de bouleverser le cours de l’intrigue (attaque, défense, action de grande envergure, tentative de fuite, poursuite), merci de recouvrir aux services des MJ via le sujet des demandes.


Invité

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Invité
Ven 18 Sep - 22:13
Tu retournes le journal entre tes mains. D’article en article, tu as pu suivre un ensemble de rumeurs liées à l’émergence d’une coalition politique dans le sillage de Nigel Fawley. Tu as du boulot par dessus la tête entre ton poste de professeur qui t’a déjà valu une paire de beuglantes de parents courroucés de l’existence même de ton cours. Enfin, il paraît que tu en as toujours moins que ton prédécesseur dont la réputation était parfaitement sulfureuse. C’est déjà ça de pris.

Les choses à Poudlard bougent beaucoup ces dernières semaines. Il y a l’Union ; déjà. Et puis aussi ce dernier thé pris avec le directeur qui t’a laissé songeur. Tu le vois bien : il fatigue le pauvre vieux. Il a intérêt à se ressaisir et vite. S’il continue à avoir la mine basse comme ça, tu ne lui donnes pas deux mois avant de faire une nouvelle connerie de l’ampleur des renvois de Watnabe et Ollivander. Et vu la situation à Poudlard, tu préférerais éviter la poudrière. La dernière guerre t’a suffi, merci bien. Mais bon, on ne choisit pas (totalement) son employeur, paraît-il, et ce poste tu l’as pris aussi bien pour rendre service à un ancien comparse de Serpentard que pour l’exaltation du job. Pour autant, tu n’es pas totalement serein sur ton avenir au sein de l’école. Mais bon. Finir l’année scolaire, au moins. Et tu les aimes bien, tes élèves. Les premiers rapports ont été un peu difficiles. Ils avaient l’air attachés à Nott, de même, tu supposes, qu’une partie de tes collègues actuels.

Mais tu retournes le journal entre tes mains, assis à cette réunion. Mai a montré le bout de son nez. La fin de l’année scolaire est toute proche. Une année si mouvementée politiquement… Tu te demandes ce que te réserve le mois et demi à venir dans ce qui semble de plus en plus être un asile de fous. La Grande Bretagne, honnêtement, ça part un peu en sucette. Tu croises les jambes et regardes autour de toi. Ça grouille de beau monde. De politiciens. De journalistes. De curieux. Tu en es un. Il n’est jamais mauvais de se tenir au courant. Tu regardes cette noblesse s’agiter. Une noblesse décadente qui s’accroche à ses privilèges. Tu penses à ta mère, à tes parents. La Révolution leur a tout pris. Statut, patrimoine. Ils ont du s’enfuir ou mourir. Quitter l’Empire devenue République Populaire. Ton esprit est happé par leurs tourments.

Enfin, tu les vois arriver, ces orateurs dont tu ne connais que les noms et tu écoutes, pensif le discours. Que répondre à ça ? Tu vois bien la séduction que les mots exercent sur toi, frappant juste. Patrimoine, justice, équité. Un discours démagogique qui te laisse perplexe. Tu as l’impression qu’ils essaient de flirter avec les deux bords : progressistes et conservateurs. Comment concilier tout ça ? N’y a-t-il pas un moment où la bien-pensance se fera lobby ? Et un moment où les vieilles familles se rêveront oligarques ? Ils te font l’effet de doux rêveurs, tous les deux. Tu connais Oaks de réputation. Présidence Sorcière du Magenmagot. Tu as eu affaire à ses services plusieurs fois quand on te priait de démanteler des barrières magiques que tu avais toi-même installé dans des domiciles de mangemorts supposés. Et lui ? Fawley. Tu ne sais rien de lui sinon qu’il semble le meneur ce soir… ou du moins l’image publique. Tu les observes tous les deux. Elle est au gouvernement et respectée, c’est sa caution. La justice est censée être libre, tu te demandes bien si cela est compatible avec une entrée en politique de la présidente sorcière. L’avenir te le dira sans doute…

Tu regardes autour de toi, curieux. Tu te demandes vraiment ce qui va se passer. Il faut dire que c’est ton premier meeting politique et qu’il ne te fait, pour le moment, pas grande impression. Ce sont des mecs qui parlent. Comme Potter, comme l’Enchanteresse. Qui promettent. Tu ne crois guère qu’aux actes.

669 mots
participation à un event

Invité

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Dim 20 Sep - 19:06
La coalition
Le mercredi 12 mai 2004,
Dans une salle de réception à Londres,
(Faim contrôlée - 10/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Il avait beau vivre en décalage de la société sorcière, cantonné qu'il était aux heures nocturnes, Henry n'en était pas moins très concerné par les agitations politiques. Plus exactement, il se sentait impliqué par amour des autres ; ceux qui foulaient ce monde si cher à ses yeux et dont les évolutions pouvaient promettre l'opulence ou bien la ruine. Et il se considérait profondément redevable, également, aux mesures qui permettaient aux êtres de sa trempe de pouvoir … Travailler, par exemple. Profiter de droits simples, plus largement.

Alors, quand il avait lu les nouvelles et les interrogations dans les journaux magiques d'Andreja, le vampire s'était piqué d'un intérêt silencieux pour l'affaire.

Non pas qu'il espérait découvrir qui était cette figure mystérieuse désormais alliée au dénommé Fawley. Ce dernier étant peut-être lié au grand homme qui lui avait ouvert la voie, trois mois auparavant. Non, ce qui titillait son flegme de réflexions turbulentes, c'était le projet politique. Depuis qu'il était capable de penser par lui-même, Henry avait eu le temps de lire et d'écouter de nombreuses propositions. Certaines plus prometteuses que d'autres, aussi bien dans le monde sorcier que moldu, avec les conséquences – ou l'absence de conséquences – connues.

Sagement, il avait alors attendu en tempérant d'une main de maître ses questionnements.

Jusqu'à ce soir.

Pour une fois, le vampire s'était habillé le plus proprement possible pour se fondre dans la masse et ne pas trop dénoter avec son style beaucoup trop victorien (même pour un sorcier!). Seuls ses gants surannés et légèrement abîmés, semblables à d'habitude, tranchaient avec le côté très consciencieux du reste de sa tenue. La discrétion était de mise. Impeccablement poli et courtois, Henry s'était glissé avec sérénité à une table presque totalement occupée sur la droite de la pièce. Il y restait une place : elle devint la sienne après une demande très douce et un sourire de remerciement.

Une fois installé, il avait profité d'un petit temps de quiétude avant l'arrivée des hôtes du soir. Juste de quoi se mettre dans de bonnes dispositions mentales. Puis, très vite, tout s'était emballé. La diatribe était impressionnante et les mots clés employés, forcément, parlaient à son esprit.

Il porta une main songeuse à son menton, encore bercé par les propos de leur interlocuteur. Il lui faudrait réfléchir davantage à tout ce qui était avancé.
CODAGE PAR AMATIS - 388 mots

Melchior C. Fawley

Melchior C. Fawley
MEMBRE
hiboux : 189
pictures : EVENT #19 | La Coalition 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f7279496d6167652f32776243496b4b325f42504978773d3d2d3532393837333937312e313531303762333666656637366661623731393932303138373831342e676966
Mer 23 Sep - 18:45

La Coalition
Impossible de les départager. Potter, Narcissa. Impossible. Je m’étais juré de le faire, de choisir, de procéder. Je me suis fixée une date limite à laquelle choisir, l’anniversaire de la mort d’Edna, le 14 juin. Et cette date a approché, elle est devenue de moins en moins lointaine, sans que je n’y parvienne. Narcissa, d’abord, ma nièce, ma chère nièce. Innocente de beaucoup des crimes que j’ai pu reprocher à d’autres, sagace, vertueuse, noble. Se levant contre des mesures que je ne pouvais pas apprécier – utilisant des méthodes que je ne pouvais pas tolérer. Le souvenir du procès est encore trop vif, trop terrible, trop déchirant. C’est elle qui a causé cela, qui les a jetés en pâture : et d’autres qu’elle ont essuyé les plâtres. Et son petit discours, l’autre soir. Nous pouvons nous enorgueillir. Un lamentable échec. Méprisable. J’ai presque de la peine, pour elle, aujourd’hui. J’ai bien lu les nouvelles, ce qui est arrivé à son école, ce qui arrive à son insurrection. Je n’ai pas eu le cœur d’y retourner, depuis, pas après ce qui c’était passé, pas après mes mots, ceux de Nigel. Ma nièce a-t-elle été rattrapé par la folie des Black, la folie de son sang, après toutes ces années ? Et puis Potter, en face. Celui qui a vaincu Tom, deux fois. Celui qui a tué sa créature, empêché que Myrtle ne soit que la première d’une longue liste de victimes. Celui qui a tenu tête, qui s’est battu, qui a gagné. Un pathétique vainqueur. Vaniteux, au moins autant que son opposante, détournant la justice, impossible à convaincre, impossible à persuader, détruisant presque systématiquement notre société, notre organisation. Comment me ranger du côté d’un enfant qui a si bien brisé une partie de mon monde en touchant à ces lois que j’avais appris par cœur, à cette assemblée dans laquelle j’avais appris à naviguer, comme mon père avant moi, et chacun des Fawleys qui nous aura précédé ?

Les départager, ou regarder le monde magique se déchirer dans une guerre civile sans s’y engager. Rester en dehors, tenir, souffrir, prier. Encore. Je n’aurais pas pu, pas en me regardant en face. Je ne peux pas avoir survécu à tant de mes anciens camarades, à tant de mes anciens amis pour rester toujours neutre, quoi que ce soit cette relative neutralité qui m’ait permis d’arriver à mon soixante seizième printemps en bonne santé et sans passage à Azkaban. Mais plus maintenant.

Ou alors, choisir une troisième voie, pour reprendre les mots de mon neveu. La coalition Oaks – Fawley, se tenir derrière mon neveu, et derrière l’une des personnes encore vivantes que je respecte le plus au monde. Et ce faisant, respecter mon engagement envers moi-même.

Je suis installé à l’une des tables, et je fais tourner mon verre de jus de citrouille entre mes mains en détaillant les différentes personnes venues ce soir. Les journalistes bien sûr dans un coin, les insurgés, les indécis, les partisans de Potter. Des visages connus, d’autres moins. Je lève un sourcil en reconnaissant le Docteur Milford – je ne m’y attendais pas. Il faudra que j’aille le trouver, tout à l’heure. La salle se remplit petit à petit, bientôt il ne reste plus de place libre. Je me retourne vers la pièce où je sais Moira et Nigel, ils ne devraient plus tarder. Comme pour répondre à ma pensée, les voilà qui apparaissent. A mes côtés, Theobald s’anime.

« Voilà deux mois, amis, collègues, rivaux, voilà des mois que le mot Coalition vous est apparu. »

La voix de Nigel est captivante, particulièrement profonde. J’ai un sourire fier et je ne peux m’empêcher d’adresser à mon frère un regard en coin pour constater que la fierté est partagée. Il est doué Nigel, très doué – et je m’y connais en voix enchanteresse. Je chasse rapidement la pensée qui me vient, le constat du gâchis de son talent à tenir ce bar. Ce n’est pas le moment de penser à cela. Je l’écoute, je profite même. Il sait séduire un auditoire. Je crois que je suis plus attentif à la forme qu’au fond, je connais déjà une partie de leurs idées, de leurs ambitions. Elles me semblent plus que raisonnables, un compromis acceptable. Quand il mentionne l’ouverture possible aux cadets et aux femmes, je cherche du regard la jeune Parkinson. Je l’ai aperçue tout à l’heure, assise à côté d’un autre Fawley, Ernest. Finalement, c’est à cela que je passe le reste du discours de Nigel – à chercher sur les visages autour de moi l’effet qu’il peut avoir, à tenter de trouver les indécis, les opposants, et les soutiens futurs. Il arrive à la fin sans qu’aucun mot n’ait été prononcé, sans qu’aucune voix ne soit fait entendre encore. Cela va venir, et je me demande qui ouvrira le bal des questions et des reproches.

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Ernest C. Fawley

Ernest C. Fawley
Super vilain
hiboux : 41
Mer 23 Sep - 21:35
Nerveusement, Ernest Fawley triturait sa moustache. Il peinait à dissimuler son malaise. Nigel Fawley et Moira Oaks venait de rentrer dans la salle de réception. Main dans la main, grand sourire. Evidemment. Le jeu habituel des apparences. Le monde, désormais, leur appartenait, et les deux sorciers n’avaient pas été avares dans cette démonstration de force. Tout le gratin de la société sorcière sang-pure – ou peut s’en fallait – était rassemblée dans la luxueuse salle de réception.

L’ancien avocat des mangemorts et la présidente du Magenmagot souriaient à tout va. Leur heure de gloire. Ils triomphaient déjà, par anticipation, à tous ceux qui étaient là, qui portaient leur marche que l’on pensait déjà victorieuse sur le Ministère. Son cousin germain n’avait-il pas su s’imposer face à l’Enchanteresse, sur ses propres terres ? N’avait-il pas porté ce coup que l’on espérait déjà fatal aux ambitions de la doyenne des Malefoy ?

Autour de lui, c’est tout cette aristocratie sorcière, soudainement volatile, qui se ralliait déjà, fuyant les illusions passées. Comme sous le coup de la panique. L’instinct grégaire des vieilles familles encore égarées par les coups reçus, les blessures narcissiques, profondes, causées par Potter. Les réparations. Les impôts. Les condamnations. Et ces nouvelles lois, toutes plus absurdes, toutes plus décadentes les unes que les autres. Des droits donnés aux créatures magiques, des lauriers tressés aux sangs-de-bourbe. Une société en pleine dégénérescence, une société de dégénérés. Et ils accouraient comme ils avaient déjà accourus aux pieds de lady Malefoy, se raccrochant au moindre espoir de retrouver ne serait-ce qu’un reflet de leur éclat passé. Des bœufs.

Au fond de la salle, Ernest Fawley scrutait le moindre visage. Mentalement, il notait les noms. Les familles. Les présents. Les absents. Ses amis… et ceux qui n’étaient pas dans ses bonnes grâces. A ses côtés, ses collègues, ses chers confrères discutaient, à voix mi-basse. Comme s’ils pouvaient dire quoi que ce soit d’important.

Les photographes, déjà, s’empressaient d’apprêter leurs appareils. Ils arrivaient. Il fallait s’élancer vers eux. Saisir cette entrée triomphale. Capturer la moindre expression, la moindre mimique – peut-être ferait-elle la une le lendemain.  Les bobines, elles aussi, étaient sorties, pour diffuser en instantanée l’événement. Folie de la modernité.

Du coin de l’œil, il avisa Pandora Parkinson. Forcément. Encore et toujours elle, perdue dans ses fantasmes enfantins, emportée par la dégénérescence de toute une génération.  Une traîtresse à son sang. Une traîtresse à son rang, entraînée dans ses propres gamineries pusillanimes. Il avait fallu qu’on les parque au même endroit. Le journaliste ne fit pas le moindre pas en direction de sa jeune consœur. Elle n’était pas, elle n’était plus de son monde. Qu’elle aille se faire voir avec ses passions moldues et ses amis sang de bourbe.

De l’amertume. Encore et toujours de l’amertume. Oh, il lui en voulait, et sa déception était à la hauteur de ses attentes. Il lui en voulait, et il en voulait à tous ceux qui étaient là. Tous semblaient si enthousiastes autour de lui, et ses collègues qui discutaient avidement des réactions qui, déjà, fusaient au sein du Ministère, et dans le moindre recoin où l’on pouvait trouver ne serait-ce que la moindre étincelle d’influence.

Et lui avait cette fâcheuse impression d’être mis sur la touche. Il ne contrôlait plus rien. Plus aucune information ne passait par lui, il lui fallait courir, encore et toujours, derrière cette actualité qui le fuyait comme si, soudainement, il était apparu comme indésirable, comme s’il n’appartenait pas à ce nouveau monde qui se dessinait, et pour lequel tous s’enthousiasmaient, qu’ils s’opposent ou qu’ils soutiennent la Coalition.

La présidente du Magenmagot qui se dressait face au Ministère, face au ministre, face à Granger ! Imaginez-donc ! Et les rangs se divisaient au sein de la rédaction, entre partisans de chaque camp. A Ernest Fawley ne restait que l’amertume.

« Voilà deux mois, amis, collègues, rivaux, voilà des mois que le mot Coalition vous est apparu. »

Cela commençait. Enfin. D’un geste vif, le journaliste sorti sa plume, ouvrit son carnet. Retranscrivant frénétiquement le discours. Peu lui importaient les retransmissions, peu lui importaient les journalistes qui préféraient rester les bras croisés, à ses côtés, attendant leur heure. Il lui fallait griffonner ses pages, les noircir, jeter ces mots sur le papier avec cette hargne qui le hantait pour mieux s’en débarrasser. Il lui fallait extraire de son esprit toute cette amertume, toutes ces pensées captives qui le pourchassaient sans répit. Ecrire, écrire encore et toujours, jeter ces bribes de paroles dans cette encre noire pour qu’elles deviennent consistantes, pour qu’elles deviennent matière, un objet dont il pourrait enfin se saisir, qu’il pourrait enfin triturer, à sa guise.

A intervalles réguliers, il jetait un coup d’œil inquisiteur à la foule, aux deux sorciers qui se tenaient face à leur auditoire, avant de se pencher de nouveau, courbé, presque brisé en deux, au-dessus des feuillets qu’il noircissait.

Des paroles, encore et toujours des paroles, des mots vains et creux lancés pour séduire. Progrès… Espoir…  Justice… Des promesses d’un monde neuf, d’un monde nouveau, comme toujours, comme d’habitude…

Et il notait. Des titres pour les femmes… les cadets… Non cumul… Recensement… Un système d’imposition réévalué, des ventes de terres, de l’argent pour ceux qui n’en ont pas, de l’argent pour les Aurors, pour les brigadiers.

Et toujours ces mots creux. Modernité, progrès, progrès. Justice. Forcément. Plus de justice.

Des mots tels qu’auraient pu les dire un Potter, ou une Granger. Toujours les mêmes mots. Les mêmes promesses. Ils vendaient toujours le même futur toujours la même modernité.

Par des mouvements secs, le journaliste soulignait, d’un trait noir, les mots qui jaillissaient. Alliance. Restructuration. Ventes. Il voyait se dessiner le programme des deux sorciers, voyait se dessiner les accords, les négociations, les promesses, les soutiens.

Les rafles, les déceptions, les ambitions montantes avaient bouleversé les rapports de force, et ces sangs-purs tournaient le dos, définitivement, au passé, à cette époque pourtant pas si lointaine des Mangemorts, et de leur trop bref règne. Les geôles d’Azkaban, sûrement, avaient privé les sangs-purs de leurs meilleurs éléments. Mais la nature déteste le vide, et ceux qui restaient prenaient leur place, sans le moindre remord. Effaçant tout leur héritage.

Nigel Fawley, triomphalement, s’interrompit. Ernest releva la tête, un bref instant. Impassible. Son cousin germain avait gardé de sa verve d’avocat. L’auditoire, manifestement, semblait séduit par son discours. Autour de lui, les divers gratte-papier commençaient à s’agiter, à se parler, encore à mi-voix.

Il se repencha sur son carnet, balayant les pages, les unes après les autres, la plume au bout des doigts. Il le fit une fois, deux fois, fronçant à l’occasion les narines, les sourcils resserrés au sommet de la ligne de son nez.  Pas un seul mot contre Potter. Pas un seul mot contre le ministère, pas un seul mot contre les réformes passées, contre les lois iniques.

Seulement… Quoi ? Des ajustements ? Des correctifs ? Quelques réaménagements des mesures prises par Granger, rien de plus. Une redistribution de titres en faveur de quelques-uns, quelques promesses d’aides pour d’autres. C’était là toute leur ambition. Même pas un retour à la normale. Même pas un retour à l’époque d’avant, pas si lointaine, pourtant. Ils accusaient le choc. Ils voulaient juste se raccrocher aux branches. Retrouver un semblant d’éclat, un semblant de pouvoir. La tradition… Ils pouvaient bien s’en revendiquer, eux qui, déjà, avant même de s’asseoir sur le siège de ministre, reniaient l’ordre traditionnel.

Et rien, toujours rien sur les privilèges accordés aux hybrides, aux elfes de maison, aux gobelins, à toutes ces créatures qui se croyaient leurs égaux, et pouvaient maintenant détenir une. Rien sur l’ordre des races, rien sur l’ordre du sang. Seulement des promesses : de la modernité. Un argument vieux comme le monde.

Face aux buffets luxueux, Nigel Fawley, Moira Oaks souriaient. Ils n’avaient dévoilé aucune stratégie, aucun ordre de bataille, rien d’autre que des vœux pieux. Pensaient-ils vraiment que cette démonstration de force suffirait ? Qu’elle balaierait sans souci le pouvoir du ministère ? Certes, le coup était violent : la présidente du Magenmagot se dressait face au Ministre. Mais après ? La réplique serait terrible. On avait bien envoyé des musiciens à Azkaban. On avait bien renvoyé des élèves de Poudlard. Le sang, déjà, avait coulé.

Ernest jeta un regard inquiet autour de lui. Il ne se sentait pas en sécurité ici. C’était trop beau. Trop brillant. Il craignait il ne savait quoi, mais ce sentait pris au piège. Il aurait voulu serrer sa baguette dans son poing, comme pour se protéger. Oh, il ne faisait que son travail… Mais il ignorait comment les vents qui soufflaient feraient basculer la Gazette, si prompte à retourner sa veste. Il n’aimait pas cela. Il n’aimait pas perdre ainsi ses repères, perdre le fruit des repas et cadeaux offerts, aux frais de la princesse, à ses amitiés bien placées.

En hâte, il avait déjà griffonné un titre, pour l’article qu’il lui restait à écrire : « La Coalition épargne le Ministère ». Il était trop tôt, peut-être. Peut-être fallait-il  qu’il suive aussi le mouvement. Qu’il plie dans le bon sens, qu’il courbe l’échine.

Il lui fallait à tous prix approcher le couple qui menait cette coalition. Leur parler. Cartes sur table. Proposer ses services ? L’Enchanteresse avait subi un revers, mais après ? Elle ne resterait pas sans réponses. Malgré la trahison de son fils. Malgré la débâcle, les défections. Il restait un noyau de sangs-purs, malgré tout, fidèles à leur tradition. Son cœur, toujours, basculait vers ces fidèles.

Autour de lui, ses collègues bavardaient déjà, n’attendant que le signe de se ruer sur le buffet - et sur les conversations informelles qu’il permettrait.

Soigneusement, Ernest Fawley replia son carnet de note, le rangea dans la poche intérieur de sa veste, rajusta du bout des doigts ses fines moustaches. L’entrée leur avait été servie. L’heure arrivait de se jeter sur le plat de résistance, de rompre les rangs bien sages, rangés en fond de salle, pour se déverser parmi les invités. Il reprit sa mine affable, fausse, serviable. Sourit.

« Le Ministère, tout compte fait, s’en tire presque à bon compte », observa-t-il, à voix haute.

Comme pour tâter le terrain avant d’attaquer son article, confronter ses premières impressions. Ne dit-on pas qu’elles sont toujours mauvaises ?

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 425
pictures :
EVENT #19 | La Coalition 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Sam 26 Sep - 16:24




La Coalition
event #19
Chapeau pointu vissé sur le crâne, Pandora dessine des arabesques sur le côté de son calepin, en attendant l’heure. Un fin sourire apparaît sur ses lèvres tintées d’un rouge à lèvres violet. Ils sont trois, de Witch Weekly, à être là. Cette idiote de Flora qui a toujours la langue trop pendue, Anibal, et elle. Il est sympa, Anibal ; sang-pur espagnol, il vient d’être embauché dans le magazine féminin. Il fait rire Pandora, il est malin et il est fin. Deux qualités dont manque cruellement la Flora. Ils ont été parqués tous les trois dans le carré des journalistes, plein à craquer, comme le reste de la pièce. Tout le monde attend, et elle dessine des arabesques à l’encre verte.

Quand elle s’est assise, elle a vu @Ernest C. Fawley. Elle a cru qu’elle pourrait lui dire bonjour, puis elle a croisé son regard. Dur, amer, évitant. Elle a serré les dents, et s’est assise. Ils ne se sont plus parlé depuis octobre ; elle a lu tous ses papiers, depuis, prête à les commenter s’il daignait lui écrire un courrier et lui proposer un rendez-vous. Premiers mercredis de chaque mois pendant cinq ans, et puis plus rien. Plus rien parce qu’elle a osé s’opposer à l’Enchanteresse, et puis, sans doute, parce qu’elle a osé se lier d’amitié avec une sang-de-bourbe. Celle-là, précisément, qui l’a aidée à trouver un nouvel angle pour son article sur les femmes et le Magenmagot. C’est cela qui rassure Pandora : elle est certaine que lui aussi a lu tous ses papiers, et surtout celui-là.

Il y a Skeeter, aussi, la sangsue. C’est elle qui a obtenu l’article sur la Coalition pour Witch Weekly, et cette idiote l’a fait publier pour l’édition du 10 mai, la veille, donc, du meeting. Pandora l’a lu ce matin, avec son café : ça l’a dégoûtée. C’est un papier fait de spéculations, qui ne gratte que la surface de tout ce qu’il y aurait à dire à ce sujet. La rédactrice-en-chef l’a déjà dit : il n’y aura aucun autre article dévoué à ce sujet dans leur magazine, et encore moins en une. Elles font du divertissement, pas de la politique, chez Witch Weekly, a-t-elle clamé, pour que tout le monde l’entende, dans les locaux du magazine. Par Agrippa … que fait-elle là, alors, pourquoi l’ont-ils même envoyée assister à ce meeting politique ? Pandora jette un nouveau regard vers Ernest : elle aurait besoin de son avis.

Finalement, le discours commence, et c’est @Nigel A. Fawley qui parle pendant que la plume à papote de Pandora gratte. « Deux mois durant s’exclame-t-il, vous avez cherché, inlassablement, à connaître le nom des deux partenaires qui s'engageraient à faire de notre futur leur priorité. » Pandora se satisfait de savoir que ses premiers instincts ne l’ont pas trompée, toutefois. Elle a encore cette page, dans son calepin, sur laquelle plusieurs noms sont barrés, et celui de @Moira A. Oaks entouré avec vigueur. Ce n’est pas beau de se vanter, lui aurait-dit Mrs Parkinson. Son sourire ne la quitte pas, toutefois. Elle étend ses jambes jusque sous la chaise devant elle ; c’est sa plume à papote qui fait le gros du travail, recopiant mot pour mot le discours de l’ancien avocat. Sur son calepin, elle note les expressions, la mise en scène, les doigts de la Présidente qui se mêlent à ceux du Fawley alors qu’elle entre en scène. « Nous vous proposons une construction commune, portée tant par des valeurs traditionnelles respectées que tournées vers cette jeunesse qui n'attend que de voir les schémas ayant mené à tant de guerres enfin disparaître. » En effet, dans la pièce, il y a de nombreux jeunes sorciers, comme elle, survivants des guerres menées par leurs aînés. Eux aussi doivent se reconnaître dans les mots de Nigel, dans les propositions de la Coalition. C’est facile, il parle bien et ses idées, sans réenvisager toute la politique sorcière, apportent un vent nouveau. « Nous soutenons l'ouverture aux femmes et aux enfants cadets, si désistement de l'aîné, aux titres de noblesse et aux pouvoirs qu'ils délivrent » Ca fait plus de deux mois, maintenant, que Potter veut faire passer cette loi. Par deux fois déjà, Mrs. Oaks a annoncé la décision de ses pairs dans l’hémicycle : c’est un refus catégorique. Ou l’est-ce vraiment ? Pandora note dans son calepin :
Moira Oaks a-t-elle sciemment empêché la ratification de la Loi-Potter pour qu’elle puisse porter un autre nom, celle de la Loi-Oaks ?
« Nous parlons de progressisme, de modernité, et c'est aussi pour cela que nous insistons sur la légitimité de consolider nos libertés individuelles. » Où est-elle, Moira, justement ? Pourquoi se tient-elle là, comme une godiche, pourquoi est-ce Fawley, qui donne tout le speech ? Où est la modernité si ce sont toujours les hommes qui parlent ? « Parmi eux, nous pensons à ces jeunes héritiers, sortis de guerre, qui se trouvent maître de domaines ancestraux, trop vieux pour être entretenus à moindres frais. » Pandora tourne le crâne, l’araignée fixée au bout de son chapeau pointu allant effleurer le visage de sa voisine avec le mouvement. Elle cherche @Theodore Nott du regard. Il n’a pas encore vendu son domaine, lui, et Pandora soupçonne que ce bout de terrain soit la seule raison pour laquelle il est encore accroché au rocher de l’Enchanteresse. Avec cette nouvelle législation, il n’aurait plus besoin de chercher un nouvel acquéreur, ou d’angoisser pour boucler ses fins de mois avec l’argent de Barjow et Beurk. « Protection, modernité, justice - tant de mots qui résument notre programme, et résument ce que nous cherchons à construire avec la Coalition. » Tous ce discours sera écrit et réécrit, analysé, décortiqué, illustré, critiqué, dans les pages des différents journaux du monde magique dès le lendemain, Pandora en est certaine. A côté d’elle, Ernest Fawley y va de son petit commentaire, donnant le ton de ce que proposera la Gazette le lendemain : il n’a pas tort, ni Potter ni l’Enchanteresse n’ont été fustigés. Il semblerait que le politiquement correct soit de mise. A son tour, et à l’adresse d’Anibal, Pandora y va de son petit commentaire : « elle n’a pas dit un mot. Oaks n’a pas dit un mot. Ce n’était déjà qu’une coalition à deux, et maintenant, il c’est une coalition à lui tout seul. Qu’est-ce qu’elle fiche ? » Elle chuchote, mais elle chuchote suffisamment fort pour que les journalistes autour d’elle chuchotent à leur tour à ce sujet. Sourire satisfait, elle décide alors de se faire un peu provocatrice ; sa rédactrice-en-chef lui en voudra, sans doute, mais elle n’avait qu’à être là, et la faire taire. Redressée sur sa chaise, jambes croisées, Pandora lève la main qui tient sa plume de paon et l’agite en l’air. « Ms Oaks ? Un commentaire ? » Elle laisse une longue seconde s’étendre, avant de proposer une question, parce qu’en réalité, elle aime beaucoup Nigel, et qu’elle veut que son programme ait au moins une chance de fonctionner. Ils ont simplement besoin d’une meilleure attachée-presse, d’un meilleur directeur des communications. Ils ont besoin de quelqu’un pour leur dire qu’on ne peut pas faire le discours d’une coalition à une voix seulement. Sinon, on dirait un Ministre de la Magie et sa première de cabinet. Sinon, on dirait Potter et Granger, on dirait Narcissa Black et son fils. Quel intérêt ? « Que veut dire, pour vous, l’idée d’une coalition ? »

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Sam 3 Oct - 15:45


La Coalition

Event

12 mai 2004



Une Coalition.
C'est peut-être le premier mot que tu as lâché, à brûle-pourpoint, à @Moira A. Oaks en entrant dans son bureau ce-jour là. Après une soirée éprouvante, une nuit hors du temps où les mots et l'émotion avaient bousculé toute idée de sommeil, tu avais sollicité un entretien avec la Présidente-Sorcière dès le lundi matin pour lui livrer le rapport de tes observations quant à cette réunion orchestrée par la Malefoy sur les Terres de Feu. La voix dissonante du fils Malefoy, celles qui s'élevèrent pour émettre des doutes et incertitudes, fragilisant la position d'autorité de la Lady... Et soudain, l'annonce improbable lancée par Fawley, avec le soutien du vieux Lord.

Une Coalition.
Une alliance pour renverser aussi bien le conservatisme pudibond des uns que le modernisme effrené du Ministre. Une nouvelle voie politique s'ouvrant dans une volonté de compromis et d'unité. Tu t'attendais à voir ta responsable froncer les sourcils, t'interroger plus avant – Merlin ce n'est tout de même pas rien comme information ! Au lieu de quoi, elle s'était contentée de croiser les bras, un indéchiffrable sourire aux lèvres. Jusqu'à ce qu'enfin, l'évidence te saute au visage. « C'est vous ? » Ta voix n'était qu'un souffle incrédule en articulant cette question toute rhétorique. Moira Oaks et Nigel Fawley. Deux avocats de génie, deux personnalités bien distinctes pour une même direction.
Pour une Coalition.

* * *

Un mois s’est écoulé depuis et tu n’en as touché mot à personne. Ni à Adele, ni à Lemony, ni bien entendu à aucun de tes collègues. D’autres ont laissé filtrer quelques mots quant à cette nouvelle force politique, mais tu es restée de marbre, consciente de l’importance du timing dans ce genre de jeux. Ce soir, enfin, les deux associés vont révéler leur programme officiellement et pas une seconde, tu n’as envisagé de n’être pas présente. Au fil des semaines écoulées, tu as eu largement le temps de réfléchir – du moins, quand tu retrouvais un tant soit peu de rationnalité en cette période d’émotions fortes ! – à ce que tu as entendu ce soir-là, aux promesses à peine suggérées par l’ancien avocat… Et si abstraites soient-elles encore, tu as vite réalisé qu’elles te séduisaient bien davantage qu’un Ministre trop jeune, trop pressé, trop maladroit. La grande Bretagne magique n’a que trop souffert d’être divisée, il est grand temps de lui proposer autre chose que cette perpétuelle scission entre sang-purs et nés-moldus.
Vêtue d’une longue robe couleur d’orage, assortie à tes yeux, tu t’es glissée vers le fond de la salle bien avant que les principaux intéressés n'apparaissent sur scène, tout prêt des journalistes pour mieux guetter leurs réactions. Ton regard s’est posé sur chaque visage, chacun des personnes avec une curiosité réelle. Qui sont-ils, ceux assemblés ici ce soir ? De simples badauds ? De futurs convaincus ? De potentiels adversaires ? Tu distingues un peu plus loin la stature fine d’@Henry Milford à qui tu n’as que le temps d’adresser un sourire avant que le spectacle ne commence.
Et en guise de spectacle, c’est @Nigel A. Fawley qui ouvre le bal. Il est fort, assurément. Sa voix résonne, pleine de certitude et de force au milieu de la salle et l’avenir qu’il dépeint semble prendre vie devant vous. Pourtant, tu hausses un sourcil intrigué devant le silence de Moira Oaks. Ne prendra-t-elle pas la parole ? Tu ne l’imagines pas femme à se contenter d’un second rôle. Tu te rassénères à cette pensée, sans doute est-ce une manœuvre de leur part. Toutefois, l’asymétrie de cette présentation semble avoir surpris d’autres oreilles que les tiennes et tu entends ta voisine lancer la réflexion dans un chuchotement trop audible pour être anodin. Plume en l’air, comme une première de classe devant un professeur, elle se lance à l’assaut, confrontant frontalement Moira, dont tu te surprends à attendre la réponse avec impatience.

Yolanda Yeabow

Yolanda Yeabow
MEMBRE
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Ven 16 Oct - 12:49
Il avait évité le sujet, Nigel. Il lui avait dit, qu’elle verrait, qu’elle saurait plus tard, comme tout le monde, elle, sa meilleure amie, oui, plus tard, elle saurait, qui pouvait bien être cette personne, numéro deux, avec qui il s’était allié, contre Narcissa, pour l’élaboration de ce monde meilleur dont tout le monde ne faisait que parler depuis la nuit des temps. Un monde meilleur, un monde plus fort, un monde plus juste — c’avaient été aussi les mots du Seigneur des Ténèbres. C’avaient été les mots de Narcissa. Et maintenant ? Nigel s’en emparait.

Bien sûr, elle croyait en lui, elle avait toujours cru en lui, elle ne l’avait jamais jugé. Quand il avait arrêté sa brillante carrière de magistrat pour ouvrir un bar. Quand il avait sombré dans le désespoir après que cette peste l’ait quitté. Elle savait que Nigel rebondirait et elle avait été là pour lui. Bien sûr qu’ils avaient été nombreux à douter de Narcissa et à ne plus être sûrs qu’ils voulaient s’allier à elle, après les récents événements. Bien sûr qu’elle en avait fait partie. Tous les deux n’avaient jamais été des adorateurs de Sang-Purs, ils se mettaient dans un coin des réunions et tentaient de coltiner des potins sur tout le monde, riant de tous sous cape, se croyant plus fins et plus malins que les autres. C’avaient été eux, depuis leur jeunesse, eux contre le reste du monde. Et maintenant ?

Et maintenant sans crier gare à la dernière réception de l’Enchanteresse il avait annoncé qu’il se retirait des terres de feu. Sans prévenir personne, avant. Sans l’avoir prévenue à elle. Cela l’avait fait réfléchir, à Yolanda. Il se retirait des Terres de Feu. Et il annonçait une nouvelle alliance, sans prévenir avec qui. Bien sûr qu’elle était intéressée.

Elle avait attendu, elle avait attendu patiemment, de savoir, qui était l’heureuse élue, l’heureuse collaboratrice. Il n’avait rien voulu lui dire — comme les autres, elle attendrait, elle saurait en tant voulu. Elle avait manqué de s’étouffer en lisant la nouvelle dans le journal. Mais quelque chose, tout au fond d’elle, n’était pas surpris.

Moira.

C’était pour cela qu’il n’avait rien voulu lui dire plus franchement, sans doute.
Mais alors, dans quel camp était-il ?
Quel camp étaient-ils en train de créer ensemble ?
Et quelle place aurait-elle, quelle place elle, Yolanda, pouvait avoir dans cela ?

C’était après tout de Moira qu’il s’agissait, Moira qui ne rêvait que de la voir, à elle, Yolanda, derrière les barreaux.

Et elle s’alliait avec Nigel ?

Une part d’elle-même se sentit un peu trahie, un peu déçue, un peu désarçonnée. Mais, par amour de Nigel, elle ne dit rien. Par amour de Nigel elle refoula sa déception, son sentiment de trahison, son sentiment d’exclusion. Par amour pour lui et pour leur amitié, elle ferait comme il lui avait proposé : elle viendrait à la réunion, tenterait de comprendre de plus près de quoi il s’agissait.

La voilà, alors, ici, à faire comme si tout était normal, à faire comme si elle avait sa place, à faire comme s’il n’y avait pas de problème.

Moira. Moira. Moira.

Evidement qu’il y avait un problème. Et combien de temps pourraient-elles tenir toutes les deux sans le faire exploser, ce problème ? Certes, elle savait que Nigel et elle avaient travaillé ensemble, qu’ils étaient amis. Owen aussi avait été ami avec elle. Mais maintenant ? Aujourd’hui ? S’allier avec elle ? Alors qu’elle voulait la placer derrière les barreaux ? N’était-ce pas un affront ? N’était-ce pas une façon de lui dire : je te livrerai à elle si c’est nécessaire, car le plus important est cette alliance à mes yeux ?

Yolanda détailla les gens autour d’elle. Près d’elle il y avait le vieux Lord Melchior Fawley, qu’elle n’avait pas vu depuis des lustres. Des partisans de Potter. Des insurgés. Un peu de tout. Comment diable avaient-ils réussi à réunir tout ce monde. Etait-ce à dire que ces gens-là travailleraient ensemble ? Comment parvenir à les faire travailler ensemble ? Ils parlaient de coalition. Elle pensa, distraitement, à du sang coagulé sur une croûte. Des résidus de quelque chose, quelques déchets, qui se réunissaient et décrépissaient ensemble. Ce n’était pas ce que renvoyait Nigel. Il renvoyait l’énergie, l’espoir ; elle avait envie de le croire, d’agir avec lui. Mais elle ? Mais Moira ? Mais le Ministère ? Quelle trahison.

Et pourtant, si Moira était là, c’est qu’elle souhaitait se dissocier du Ministère. Alors ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi était-elle là ? Mais Pandora, qui était là aussi, attentive, soucieuse, la dépassa, s’adressant à Moira avant elle. Elle avait remarqué son silence, elle lui demanda si elle avait un commentaire. Alors, Yolanda ne dit rien, pas encore.

Elle regarda longuement Moira, cependant, puis Nigel, croisant leur regard l’un après l’autre, leur lançant à chacun un regard chargé de sens. Et maintenant, quoi ?

Mots : 808

Moira A. Oaks

Moira A. Oaks
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 1257
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Sam 17 Oct - 19:01






mi-février 2004

Ainsi donc, le jour était venu.

Alors qu’ils s’apprêtent à monter sur scène, Moira ne sait si ce jour est venu trop tôt ou a trop tardé. L’excitation et l’appréhension de mêlent dans sa poitrine, affolant son cœur qui ne sait plus à quel rythme battre. L’enjeu est aussi grand que l’envergure des invités présents dans la salle. Quelques coups d’œil préoccupés dans l’assistance lui ont fait reconnaître nombre de visages prestigieux, autant d’alliés précieux à ne pas décevoir. @Melchior C. Fawley est venu, bien sûr, accompagné de son frère. Kingsley Shacklebolt est assis à une autre table, un peu plus loin, le regard plein d’incertitudes. Comment en vouloir à celui qui défend Potter corps et âme depuis des années et qui voit une de ses plus proches collaboratrices sortir aussi brusquement du rang ? Il a fallu lui annoncer sa participation à ce nouveau mouvement politique avec un peu d’avance pour ménager le cœur du directeur du Département de la Justice qui garde encore quelques stigmates de sa dernière rencontre avec Rabastan Lestrange. Moira n’a pas pu s’empêcher de voir une once de déception assombrir son regard quand elle lui a confié ses intentions. Ce soir, elle doit défendre la légitimité de ses positions, devant lui et tous ceux qui leur on fait l’honneur de répondre à leur invitation.

Dans toute cette effervescence, seule la présence de Nigel se fait rassurante et c’est avec un sourire chaleureux que Moira le reçoit juste avant de se donner à la lumière des projecteurs. La main qu’il lui tend est l’appui qu’il lui manquait. Le son de sa voix la calme juste assez pour conserver tous ses moyens.
- Il est grand temps, lui répond-elle.
Et elle glisse sa main dans la sienne, se laissant guider sur l’estrade où leur public d’un jour les attend.

Il leur a fallu des jours pour décider de qui ouvrirait le bal, qui prononcerait pour la première fois le nom de « Coalition » et les grandes lignes de leur programme. Valait-il mieux laisser parler Moira et la laisser appuyer le symbole de cette force féminine du Ministère prônant un renouveau sociétal ? Ou fallait-il donner la priorité à Nigel et rassurer les esprits les plus conservateurs et retors avant qu’elle ne donne les premiers coups dans l’arène ?

Après maintes discussions tardives, la prudence a primé sur la hardiesse car il serait sans doute moins difficile de piquer les intérêts des déçus de Potter que des anciens alliés de l’Enchanteresse. Ainsi, c’est à Nigel qu’a été laissé l’honneur de prononcer les premiers mots avec toute cette verve qui lui est caractéristique. Dans l’assistance, le silence est attentif, presque cérémonieux. Mais alors que l’ancien avocat termine de présenter leur mouvement, le cœur de Moira reprend sa course effrénée car c’est à elle d’entrer en scène désormais : Nigel a fait sa part. Ce sera à son tout de répondre aux questions et celles-ci seront sans doute nombreuses.

Alors, c'est sans surprise qu'elle voit se lever la plume de @P. Pandora Parkinson. Quel autre intervenant aurait mieux rempli ce rôle après la fin du discours ? Voilà longtemps que Moira lit les articles de la jeune sorcière qui doit être suivie, elle en est sûre, par bon nombre de soutiens et détracteurs tant sa langue acerbe tranche avec le ton et les opinions communément admis au sein de son milieu de naissance. La cause des femmes est si centrale dans son combat, elle ne pouvait bien entendu pas laisser la Coalition se présenter sans entendre la voix de la Présidente-Sorcière qui souhaite l'incarner aux côtés du fils Fawley. Parkinson doit faire partie des sorciers qui auraient aimé voir Moira ouvrir la voie. C'est donc avec une satisfaction non feinte que la juge lui répond.

- J'espérais vous entendre ce soir, mademoiselle Parkinson. Je suis heureuse que vous l'ayez fait. Je ne vous ferai pas l'affront de répondre littéralement à votre question car je sais que ce n'est pas là l'éclairage que vous cherchez. Mais vous avez raison d'interroger l'alliance que nous souhaitons voir se former, ces deux pans de la société que nous voulons voir se rapprocher. Depuis des décennies, les sorciers britanniques se déchirent en deux groupes qui s'épuisent à force de se confronter : d'un côté, une partie plus conservatrice de la population, soucieuse de conserver les traditions ancrées depuis des siècles dans notre pays et l'héritage de notre passé aristocratique qu'il serait indécent de piétiner, et de l'autre, une frange plus progressiste, aspirant à un fonctionnement nouveau, débarrassé des carcans parfois injustement conservés et qui défend une plus grande égalité entre sorciers. Telle est à la fois la force de notre pays et le défi qu'il nous faut relever car les débats que ces deux visions opposées engendrent deviennent depuis trop longtemps un frein à tout notre système politique tant ils ne parviennent pas à instaurer un véritable dialogue. L’immobilisme que nous subissons ne fait qu'enfoncer davantage la société sorcière dans l'impasse en rappelant génération après génération que les mêmes blocages ne sont toujours pas dépassés. Mais notre inertie a assez duré. Il nous faut avancer enfin avant que l’exaspération de tous ne devienne une rancœur bien plus destructrice que toutes celles que nous pouvons imaginer. C'est une vérité que Harry Potter avait comprise. Je regrette qu'il l'ait malheureusement dévoyée. Car toute tradition n'est pas archaïque et tout changement ne peut s'imposer en dépit de la volonté des peuples. En voulant trop en faire, trop vite, on se finit par dévier de la bonne direction et d'oublier en chemin ce qui devait être la priorité de son action politique. Voilà pourquoi je ne crois pas en un progressisme détaché du passé, tout comme je refuse une adulation du passé qui refuserait toute évolution. Notre société ne s’améliorera qu'en reconnaissant toutes les composantes qui la construisent et les difficultés qui frappent chacune d'entre elles car toutes sont touchées par de grands bouleversements depuis la dernière guerre auxquels il faut répondre. Je ne crois pas en l’égoïsme aveugle de nos Lords, pas plus qu’en l’ambition malfaisante de nos jeunes. La guerre a laissé dans son sillage une volonté de changement. Je veux la cultiver et en faire une lueur d’espoir pour nos enfants, pour les femmes, pour les héritiers sur les épaules desquels de grandes responsabilités pèsent, pour les sorciers nés-moldus dont la place n’est pas encore assez sûrement acquise, pour les victimes qui n’ont pas encore trouvé justice. Cette Coalition que nous proposons est à mon sens la seule qui puisse nous permettre d'avancer, celle qui rassemblera à la même table Lords de grandes familles, sorciers de toutes origines, sorcières laissées pour compte… Elle sera le rassemblement dont nous n’avons jamais eu tant besoin et une union des forces pour lutter contre le seul véritable ennemi commun : la menace d’une nouvelle guerre.


(1138 mots)

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Dim 18 Oct - 15:26

La coalition

- 12 mai 2004 -



C’est trop. Theodore sent ses poings se serrer. Il était venu à cette réunion en espérant obtenir des réponses, pourtant ce sont les questions qui lui brûlent les lèvres, et un amer sentiment de trahison qui lui enserre le coeur. Evidemment, comme beaucoup, il avait été intrigué par cette promesse de coalition, d’une nouvelle voie à suivre pour ceux qui n’arrivaient plus à trouver leur place. Il avait attendu avec impatience ces nouvelles informations, et pourtant, c’est l’indignation qui l’avait frappé aujourd’hui. En arrivant, il avait été surpris par la foule de sorciers hétéroclites qui avait répondu présents à l’invitation de @Nigel A. Fawley. Ils avaient tout prévu, même un carré d’honneur destiné à la presse, marquant la volonté de faire de cette idée une réalité, loin de la discrétion du banquet qui s’était tenu sur les Terres de Feu. Qui au final, n’avait pas été si discret que cela, puisque l’information était parue au journal du lendemain. Theodore s’était installé, avait reconnu des visages amis parmi les membres présents, qu’il avait salués d’un discret signe de tête, et des visages moins amis qu’il avait gratifiés d’un regard mauvais et d’un pincement de lèvres involontaire. Puis il s’était préparé à faire ce qu’il savait le mieux faire. Écouter, enregistrer. Nigel avait paru, accompagné de la personne qu’il avait défini comme allié, et Theodore avait écarquillé les yeux sous la stupéfaction, une boule de colère se formant au creux de ses entrailles. Il avait déjà eu l’occasion de contempler le visage de @Moira A. Oaks, des années plus tôt, tandis qu’elle le fixait sans broncher du haut des bancs du Magemagot. Il avait alors dix-huit ans, et elle n’avait pas même tressailli d’un cil lorsqu’on le condamnait à la ruine pour les erreurs de son père. C’était ça, l’alliée de poids ? Theodore avait eu envie de cracher aux pieds de ce duo ridicule. S’allier à une femme, une sang-mêlée, une sorcière trop faible manipulée pendant des années, une chienne du Ministère ? C’est comme cela que Fawley veut convaincre les plus conservateurs d’entre eux ? Theodore avait serré les dents en écoutant le discours, tentant de maîtriser sa colère. La logique d’abord, les émotions ensuite, avait pour habitude de dire son père. Il n’avait jamais trouvé ce principe plus difficile à respecter qu’à ce moment là. Pourtant, il s’était appliqué à écouter consciencieusement chaque point du discours de Fawley, inscrivant chaque point important de sa plume de faisan sur un morceau de parchemin. Permettre aux femmes et aux cadets d’obtenir la position de chef de famille, hérésie. Étonnement, les second et troisième points ne l’avaient pas gênés outre mesure. Le quatrième lui fit également serrer les dents. Reconnaître d’autres traditions, et puis quoi encore. Qu’avaient donc à faire ces traditions dans la société anglaise ? Ces verbenae qui n’avaient qu’une envie, de former leurs clans et d’y rester, excluant toute intervention étrangère, ces extatiques qui refusaient d’utiliser des baguettes. Ces choristes qui suivaient aveuglément une religion qui avait voulu exterminer ce même monde sorcier qu’ils souhaitent voir plus tolérant. Et ces euthanatoï, pour qui le meurtre est glorieux. Un ramassis d’immondices, qu’il faudrait exclure, non pas accepter. Quant au dernier point…

Il se sent comme un chien auquel on aurait donné un os pour le détourner d’un tas de viande juteuse. Un simple voile, cette coalition. Qu’en est-il des lois prises arbitrairement par ce nouveau Ministre de la Magie, celles qui ont provoqué ces bouleversements et scissions de la société magique ? Il entend quelque part une remarque ironique, ou presque concernant le Ministère, et sans le vouloir, hoche la tête. Puis Une voix familière s’élève, celle de @P. Pandora Parkinson. Evidemment qu’elle est présente. Elle interpelle Moira Oaks, qui jusqu’à présent était parfaite dans son rôle de potiche. Et la potiche répond, imperturbable, d’un discours sans faille qu’elle avait probablement préparé à l’avance, attendant qu’on lui pose la question. Et Parkinson était entrée dans son jeu, évidemment. Theodore entend les murmures approbateurs de certains de ses pairs, les grommellements d’autres. Puis le silence choqué qui suit la fin du discours. Une nouvelle guerre. 

Pendant quelques secondes, Theodore reste de marbre, aussi sonné que les autres. Puis il se lève d’un bond.
« Une nouvelle guerre ? Une nouvelle guerre ! Elle viendra de vous cette nouvelle guerre, et si non, c’est vous qui allez la précipiter ! »
Comment fera-t-il, lui, s’il y a une nouvelle guerre ? Ruiné, fils de Mangemort, il sera en première ligne quel que soit le camp ayant l’avantage. Il a le coeur battant, lui-même surpris par cet élan qui lui est habituellement si rare.
« Vous pensez que le Ministère et Potter vont rester sans réagir quand vous lui annoncerez votre petit programme ? Qu’il va obligeamment avancer son propre siège, derrière son bureau de Ministre pour vous aider à vous asseoir ? S’il y a bien quelque chose que l’on a pu voir ces dernières années, c’est que Potter n’accorde pas beaucoup d’importance à l’opinion publique ou à celle de ses conseillers. Pourquoi vous écouterait-il, vous, après avoir ignoré tous les autres pendant tout ce temps ? Pourquoi, à votre demande, renoncerait-il tout à coup à ses projets de lois et à ses décrets déjà prononcés ? Et l’Enchanteresse, pensez-vous qu’elle verra d’un bon oeil le débauchage de certains de ses premiers et fidèles partisans ? Une coalition, peut-être. Et si cela n’était pas la vôtre contre Potter et Malefoy, mais celle de Potter et Malefoy contre vous ? »

1008 mots

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