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Tant que l'amour inondera mes matins [Georgia & Charlie]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Invité

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Invité
Dim 6 Sep - 19:47


Tant que l'amour
inondera mes matins


@Georgia R. Harris

20 avril 2004



Je ne peux pas dire que je n'attendais pas ce jour avec impatience. Avec beaucoup d'impatience, même. Par Godric, voilà bien deux semaines que je me sens comme un gamin à la veille de Noël, à compter les jours qui s'écoulaient bien trop lentement à mon goût. Un vrai adolescent face à ses premières amourettes ! Heureusement, il y a eu des lettres, des messages. Tant de parchemin que tous les hiboux du relais de poste de la Réserve me regardent désormais d'un mauvais œil quand j'ose franchir le pas de leur volière, bien conscients que celui que je choisis en est quitte pour un bon aller-retour de 8 000 kilomètres, ce que ni mes caresses, ni les graines fournies à leur retour ne parviennent à leur faire oublier.

Enfin, le jour est arrivé et je crois pouvoir dire que je suis plus prêt qu'on ne peut l'être. Ma cabane est pimpante, propre et rangée – peut-être même plus qu'elle ne l'a jamais été pour les visites de mes parents ! Le lit fait, l'âtre chargé de bûches au cas où il viendrait aux températures nocturnes l'idée de se souvenir que l'hiver n'est pas si loin, surtout dans nos montagnes fraîches. Le toit réparé – Merlin, cette fuite m'en aura fait voir de toutes les couleurs ! Le garde-manger rempli en conséquence. Ne manque plus que la principale intéressée, dont l'arrivée ne saurait tarder. Pour l'occasion, il m'a fallu ruser : les portoloins en provenance du Ministère de la magie roumain nous arrivent directement au point d'accueil de la Réserve, à savoir la cabane de Pavel et Magda. Hors, s'il y a bien quelque chose que j'aimerais éviter à ma douce, c'est un accueil en grande pompe par l'intégralité des dragonniers... Ce qu'ils auraient fait sans la moindre hésitation s'ils avaient su qu'elle arrivait ce midi ! J'ai dont prétendu que ma mystérieuse invitée n'arrivait que ce soir – et qu'il me fallait toute ma journée de congé pour procéder au rangement et nettoyage méthodique, ce qu'aucun d'entre eux n'a eu de grandes difficultés à croire. Le tout avec la complicité de Pavel qu'il m'était de toute façon impossible de berner, les sortilèges de protection mis en place l'alertant instantanément de l'arrivée de toute personne posant pied sur le sol de nos montagnes. Quant à Magda, un brin de négociation a suffit à l'éloigner de ses pénates en direction de marché. Comprendre par là qu'elle a accepté de ne pas nous guetter à travers ses fenêtres pour laisser un rien d'intimité à nos retrouvailles, à la condition sine qua non que nous venions dîner chez eux ce soir. Admettons !

Mon sens de la ponctualité n'ayant pas changé – et la patience de Georgia non plus –, j'ai tant fait d'efforts que je me suis retrouvé considérablement en avance. Alors il y a bien une heure que je patiente sur le banc devant la terrasse lorsqu'enfin l'air commence à vibrer à proximité. Abandonnant mon vieux Brossdur dont j'étais en train de tailler une à une les brindilles abîmées, je me lève pour m'en approcher, cherchant à apercevoir dans le tourbillon qui se forme l'éclat léger des cheveux blonds. Mais ce n'est qu'une fois le vieux cageot tombé au sol qu'elle m'apparaît enfin et je m'avance, un sourire immense sur les lèvres et le cœur... Oh Godric, le cœur bien trop battant ! Un vrai adolescent.

« Salut princesse ! »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
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Dim 20 Sep - 14:09
Tant que l'amour inondera mes matins
Georgia Harris & @Charles Weasley
L'hymne à l'amour - Edith Piaf

Avril 2004

Tête entre les mains, Georgia regarde résolument le sol, les yeux embués. Ils ont perdu, encore. Contre elles, encore. Ce n'est pas tant qu'elle les déteste toutes, c'est qu'elles ont le défaut d'avoir encore gagné le championnat, avec une équipe dont elle a fait partie, dont elle avait fui. Comment ne pas sentir un poids lui écraser l'estomac ? Pire encore, ils ont perdu, et Georgia ne peut rien faire d'autre que se persuader que c'est de sa faute. Elle n'a pas été aussi bonne, cette saison, ses vertiges la frappant ça et là, la laissant décevoir parfois ses collègues, l'obligeant même, pendant les quarts, à faire appel au réserviste, parce qu'elle n'avait pu voler. Ils avaient justifié cela par une blessure, mais son équipe n'avait pas été dupe. Elle avait dû s'absenter plusieurs jours, à plusieurs occasions, ces derniers mois : Georgia sait que, de leur position, elle lui en aurait voulu. C'était tellement plus simple de reporter sur elle, de dire que tout était de sa faute. Elle, et sa maudite maladie, elle et ce karma insupportable qu'elle devait forcément avoir, non, vraiment, ils se devaient de lui en vouloir et de la repousser loin.

Elle en était là de ses pensées, les yeux plein de larmes, les mains crispées, les jointures blanches, sur ses genoux, quand Peter vient se glisser à côté d'elle. Il a le visage tiré, un air déçu évident, les yeux peut-être un peu rougis, même s'il n'avouera rien. Il s'assoit sur le banc, donc, et son bras vient tout naturellement se glisser sur les épaules de Georgia, l'attirant contre lui.

- Viens là, toi, tu pleures dans ton coin.
- Je pleure pas, s'entête Georgia, la voix pourtant trop mouillée.

Peter a un petit rire, alors qu'il la serre plus fort encore contre lui. La joueuse inspire profondément, cherchant à s'astreindre au calme. La culpabilité, dévorante, semble lui enserrer le ventre, lui attraper la gorge, et la plaquer au sol. Elle devrait quitter Flaquemare, ils méritent mieux qu'elle, songe-t-elle tandis qu'un nouveau sanglot la prend. Le batteur de l'équipe soupire profondément, et caressse lentement ses cheveux. Il a la voix douce quand il murmure :

- Te mets pas dans cet état, Harris, on fera mieux la prochaine fois.

La prochaine fois - les mots glacent étrangement la blonde, qui a l'impression de suffoquer. Et si elle n'arrivait plus à voler ? Et si elle n'avait pas de prochaine fois ? L'idée la terrifie, et Peter doit sentir sa panique car sa main se fait plus douce encore.

- Eh, Georgia, Georgia, respire. On aura une prochaine fois, d'accord ? Ensemble. Tu nous diras ce qui te mine comme ça, et on en sortira plus fort, ok ? Don't be blue on your own, George. Laisse ça à Olivier, encore en train d'épuiser toutes nos réserves d'eau dans les douches.

Là, Georgia ne peut s'en empêcher, elle souffle du nez, et rigole un peu. Olivier, forcément, et ses fameuses douches de matchs ratés. S'essuyant les yeux d'un geste fatigué, la poursuiveuse relève la tête vers Peter, se calant contre son épaule.

- Ça craint quand même, Pete.
- Ça craint, Georgie, ça craint.

...

Ils ont fait la fête, toute la nuit. Leur défaite, oubliée au fond d'un fût de bière, oubliée au milieu des embrassades énamourées de coéquipiers toujours trop ravis de s'entendre. Les collègues du trio de poursuiveurs de Georgia ne l'ont pas quitté d'une semelle, déterminés à lui enlever son air maussade, et à apprécier ce que cette défaite voulait dire. De la marge de progrès, Capitaine ! Et, aux lueurs matinales, les yeux rougis tant de larmes que d'alcool, Georgia approuve bien volontiers tout ce qu'ils disent.

Il est presque neuf heures quand elle émerge dans dans son lit, exténuée, la tête tournant un peu trop. Sporty Spice est calé au creux de son cou, vrombissant légèrement, et Georgia caresse, à moitié endormie, la boule de poils. Quand elle entrouvre un peu plus les yeux, Adrienne est là, à l'embrasure de la porte, déjà levée, prête pour son yoga matinal.

Georgia gronde, réalisant qu'elle devrait y aller avec elle, pour ne pas dévier de sa routine. Sa colocataire a un sourire triste en la voyant, lui tend sans rien dire un grand verre d'eau, et attend qu'elle ait tout déglutit pour venir la serrer contre elle. Georgia soupire, se laisse fondre dans l'étreinte, marmonnant un c'est vraiment trop nul. Adrienne serre plus fort.

...

Il est dix-sept heures quand, sortie d'un sommeil de plomb, rentrée et douchée d'un footing expiatoire d'une heure, Georgia voit enfin le hibou qui l'attend à sa fenêtre, piaillant avec impatience. Elle fait quelques pas hâtifs, reconnaissant sans mal les plumes plus foncées des hiboux de l'est. Toute à son malheur, elle en avait oublié quelques heures la libération prochaine qui l'attendait. De lire les mots de Charlie, sans aucun rapport avec le match, car envoyés bien avant, soulage Georgia bien plus que toutes les actions combinées de ses amis et collègues. Elle s'assoit sur son lit, en tailleur, les yeux vrillés sur sa lettre, à dévorer ses mots comme elle dévorait les missives amoureuses envoyées adolescente. Un petit sourire lui monte aux lèvres, découvrant avec un plaisir non feint les dernières anecdotes de son dragonnier.

Georgia s'immobilise immédiatement, pourtant, en réalisant qu'elle n'avait pas une seule seconde à perdre, tant à son chagrin qu'à ses gloussements amoureux. Elle part demain, par tous les dieux, et rien n'est prêt. Bondissant sur ses pieds, il n'en faut pas plus pour que son apathie de la journée disparaisse : vêtements sont pliés, agencés dans son sac sans fond en un équilibre précaire, quelques paires de baskets, et elle fourre tout au fond, à côté de son appareil photo, son cadeau pour Charlie, bien emballé. Il faudra qu'elle passe récupérer une bouteille pour les patrons - collègues ? - du rouquin, demain matin, avant d'attraper son portoloin. Merlin, qu'elle est désorganisée, elle ne supporte pas cela. Elle préfère se changer aussitôt, et file immédiatement vers le Chemin de Traverse, optant pour un bon whisky boisé.

Exténuée, Georgia se laisse enfin tomber dans le canapé de la coloc, réalise qu'elle n'a rien mangé de la journée, réalise aussi qu'aucun aliment ne pourrait passer dans son estomac, aujourd'hui, aussi se contente-t-elle, ongles figés dans ses paumes, de se laisser porter par le bruit d'une télé-réalité abrutissante. Vivement demain.

Elle ne dort pas de la nuit, pourtant, le cerveau secoué dans tous les sens par une dizaine de milliers de pensées. Ils allaient, enfin, se revoir, se voir vraiment que tous les deux, des jours durant. En Roumanie, qui plus est. C'est la première fois que Georgia quitte le territoire britannique. L'idée l'effraye autant qu'elle ne l'excite, et les papillons dans son ventre ne savent plus s'ils doivent s'envoler de joie ou se cogner de terreur. Ce qu'ils vivaient est beau, indubitablement, et Georgia ne s'est jamais, jamais, jamais sentie aussi à l'aise, aussi adorée. Elle adore ses bouclettes et ses fossettes, elle adore ses mots attentionnés, les longueurs de ses lettres, qui ne réduisaient pas, même quand les siennes étaient plus courtes, moins à l'aise avec les mots, elle adore qu'il l'écoute, comme on ne l'écoutait que si rarement, elle adore aussi qu'il l'invite, déjà, dans son espace, son lieu à lui, dont il lui avait tant parlé. Elle adore tout cela, mais ne peut s'empêcher de l'appréhender tout autant. Elle s'attache bien trop vite, à ce bougre de dragonnier, à des milliers de kilomètres d'elle. Et s'ils ne se supportent pas, à passer trop de temps ensemble ? Et s'il réalise qu'elle n'est qu'une fille de rien, une fille que tous préfèrent connaître en starlette que dans l'intimité ? Et si, et si, tant de et si qui lui dévorent sa nuit, et qui la laissent épuisée sur le canapé.

Il est neuf heures quand Adrienne descend, qu'elle la traîne jusqu'au sous-sol pour une session de stretch et de yoga, qu'elle lui met une part de banana bread devant les yeux, et qu'elle s'applique à vérifier que chaque miette est avalée. Il est dix heures quand Georgia file sous la douche, vérifie une énième fois son sac de voyage et s'enroule dans son écharpe de Newcastle United pour filer vers le Ministère. Son portoloin l'attend.

Son pied claque sur le carrelage de la salle d'attente, alors que la sécurité vérifie son ticket, s'assure qu'elle sait où elle se rend, que quelqu'un vient la récupérer à son arrivée en Roumanie. Georgia ne sait pas si ce sont les procédures habituelles, ou si on est d'autant plus attentif à elle, mais son sourire de façade commence à lui heurter la mâchoire. Elle n'a qu'une envie, enfoncer ses écouteurs dans ses oreilles, pour profiter de son lecteur MP3 en toute tranquillité. Il grésille un peu, depuis un endroit magique pareil, mais il est quand même optimisé par le Bazar Magimoldu pour fonctionner un minimum. Pas de répit pour la joueuse, toutefois, qui n'a pas le temps de souffler, et se retrouve à discuter tant avec les officiers que les curieux ayant réalisé sa présence. Alors, on prend des vacances après cette belle raclée, balancent certains, crispant d'autant plus la jolie blonde. Elle rigole, pourtant, leur fait un clin d'œil, disant qu'il fallait bien profiter de son temps libre. Où est-ce qu'elle allait ? Oh, voir des amis, loin d'ici, des amis rencontrés en tournoi, évidemment.

Enfin, l'employé sonne l'heure de sa libération, la prévenant que son portoloin était activé, et qu'il s'enclencherait à onze heures cinquante sept précisément, qu'elle le prenne bien en main. Georgia adresse au petit banc de touristes et locaux venus discuter un geste de la main, un dernier sourire avant de se faufiler dans l'espace dédié, main crispée sur la bandoulière de son sac. Elle n'a qu'à peine le temps de réaliser que, ça y est, elle va voyager, loin d'ici, si loin d'ici, que ses doigts sont plantés dans le tas de ferraille qu'on lui a attribué, et qu'elle finit basculée au plein milieu de Bucarest.

La tête lui tourne aussitôt, la nausée lui remontant dans la gorge, et une main forte vient immédiatement lui attraper l'épaule. Un rire rauque résonne autour d'elle alors qu'on l'attire hors de la zone d'atterrissage, la main toujours fermement agrippée à elle le temps qu'elle retrouve son équilibre et ses esprits.

- Cela arrive à chaque fois, semble chercher à la rassurer la voix, le fort accent roumain émanant de chaque syllabe.

Georgia inspire profondément, relevant les yeux vers lui pour un sourire hésitant. Ces symptômes, elle les connaît bien, et elle s'en passerait bien volontiers pendant ces vacances. L'agent lui rend son sourire, et la guide vers une pièce adjacente, clamant d'une voix solaire :

- Je vous rassure, le prochain sera tout léger. Vous arriverez en championne.

Décidément, ce mot semble la suivre. Georgia le remercie d'un sourire tremblant, lui tirant un nouvel éclat de rire alors qu'il la relâche enfin.

- Allez, ma jolie, direction les Carpates !

Il lui tend un cageot, Georgia l'attrape d'un geste, et à peine a-t-elle le temps de dire merci qu'un grappin la saisit déjà en plein ventre. Elle ferme les yeux, inspire, et en l'espace de quelques instants se retrouve au beau milieu d'une terrasse. Le portoloin lui tombe des mains tandis qu'elle atterrit tant bien que mal sur les dalles. Déjà, ses yeux se relèvent et son cœur culbute pour une toute autre raison : il est là, devant elle, le sourire rayonnant.

Princesse, qu'il l'appelle, et son corps tout entier se réchauffe, tandis que ses tremblements s'apaisent et qu'elle se précipite vers lui.

-Charlie, souffle-t-elle en se fondant aussitôt dans ses bras.

Georgia se blottit tout contre lui, déposant un baiser au creux de son cou, une vague de soulagement l'envahissant. Merlin, comme il lui a manqué. Comme elle est bien, là, contre lui. C'est tout ce dont elle avait besoin. Elle se décale, juste un peu, juste assez pour le regarder dans les yeux, ses longs cils chassant l'humidité dans ses prunelles, et glisse ses mains sur son visage pour le dévorer tout entier.

- C'est incroyable, tu es même là à l'heure, souffle-t-elle dans un rire. Tu vas bien ?

La joueuse se redresse, juste un peu, et effleure les lèvres de Charlie. Elle pourrait rester là, à ne pas le quitter des yeux, à le toucher plus encore, toute la sainte journée. Ils sont dans son espace à lui, pourtant, au beau milieu de sa réserve, et peut-être n'apprécie-t-il pas l'aisance avec laquelle elle s'est approchée de lui. Toute à sa joie d'être avec lui, loin des yeux curieux britanniques, Georgia n'a pas réfléchi à deux fois avant de l'enlacer. Elle recule d'un pas, soudainement gênée, ses mains retombant sur ses côtés. Elle lance un regard curieux autour d'elle, ne remarque aucun autre dragonnier, alors lève un sourcil curieux.

- Il n'y a personne ?

2125 mots
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Lun 21 Sep - 23:08


Tant que l'amour
inondera mes matins


@Georgia R. Harris

20 avril 2004



Tout à mes préparatifs, c'est à peine si j'ai eu le temps d'ouvrir la Gazette du matin. La Gazette d'hier, devrais-je dire, puisqu'aussi efficaces soient leurs hiboux, ils ne parviennent généralement pas à me fournir l'édition du matin dans la journée. Peu importe, je me contente assez bien de ce délai d'autant que je n'ai guère d'autre moyen de me tenir au courant des dernières nouvelles du monde de la magie britannique. Et parfois, dans les journées trop denses où les heures défilent sans me laisser une minute, les exemplaires s'amoncellent sur ma table, attendant qu'enfin je prenne le temps d'en détailler chaque page, chaque article.
S'il y a une section pourtant qui n'échappe que rarement à mon attention quotidienne, c'est bien celle des sports. Il y a quelque chose d'étrange à cette lecture presque méthodique, parfois analytique, de chaque résultat de match. Comme si une part de moi restait attaché à cette autre vie qui aurait pu être la mienne, faite de saisons, de rencontres, d'entraînements et de ces flashs trop éblouissants, trop présents à mon goût. J'en suis resté observateur, intéressé mais rarement passionné – sauf au court des coupes du monde, évidemment ! Avec les années et le choix de Ginny d'embrasser cette carrière que j'avais rejetée, mon intérêt s'est refait plus personnel, plus concret : comment ne pas soutenir l'équipe de ma benjamine ? Ce matin, pourtant, en feuilletant les pages parcheminées, je dois concéder un intérêt plus délicat... Le match joué deux jours plus tôt voyait s'opposer deux équipes dont j'espérais ardemment la victoire, autant que je regrettais par avance la défaite qui blesserait une personne parmi les plus chères à mon cœur – n'en déplaise à Olivier, sa présence ne suffisait pas à faire de moi un fervent supporter de Flaquemare face aux Harpies ! Et le résultat... Ah, je ne peux pas nier cette fierté qui m'a étreint. Après tout, c'est moi qui l'ait tenue sur un premier, cette rouquine qui a marqué une bonne moitié des points de son équipe ! Mais je n'ai pu réprimer le pincement au cœur en songeant à cette autre joueuse qui m'arrivera tout à l'heure, sans doute encore peinée de cette défaite finale.

C'est peut-être pour ça, au fond, que j'ai fait autant d'efforts pour me montrer ponctuel aujourd'hui. Une manière comme une autre d'apaiser son ressentiment et sa déception. Ça... et un rien de hâte, peut-être ! Merlin, il faut le sentir résonner, mon cœur en pagaille, tandis que l'air vibre de ces émanations caractéristiques d'un portoloin en approche. Et dans un dernier soubresaut de magie, elle apparaît enfin et l'espace d'une seconde plus tard, retrouve enfin mes bras si naturellement ouverts pour l'accueillir.
Ma jolie Georgia, dont les cheveux embaument d'un parfum fleuri où je dépose quelques baisers légers avant qu'elle ne m'échappe déjà pour un baiser trop court, trop furtif qui se perd un doux rire. Je hausse les épaules, légèrement, un sourire malicieux creusant une fossette sur ma joue. « À l'heure, c'est vite dit... Ça fait bien une heure que je poireaute ici ! » Mes doigts glissent le long de sa joue, tendrement. « Mais je me suis dit que tu me préférerais en avance que l'inverse ! » C'est à peine si j'ai le temps de lui glisser un nouveau baiser, avant qu'elle ne regarde autour d'elle, curieuse. « Non, je me suis débarrassé des curieux. Je n'avais pas envie de partager ce moment... » D'une paume sur le creux de ses hanches, je la rapproche doucement de moi pour l'embrasser plus longuement, savourant à sa juste mesure le plaisir de la retrouver après ces trop longues semaines de séparation.

La patience de Magda a toutefois ses limites et si je ne veux pas qu'elle nous trouve là enlacés, il vaudrait mieux nous mettre en route. Ou plutôt, en vol ! Je ne la libère que pour m'emparer de son sac, bientôt arnaché dans le filet de mon Brossdur. Près de lui repose le vieux Feuopoudre de Pavel, pas de première jeunesse et franchement mauvais pour les pointes de vitesse mais à la tenue impeccable contre les vents parfois virulents qui soufflent sur les hauteurs de nos montagnes. Le sourcil interrogateur, je demande : « Tu te sens capable de voler un peu, malgré le portoloin ? Il n'y a qu'une dizaine de minutes de vol. » Quelques minutes et un câlin supplémentaires pour l'aider à se sentir d'attaquer, et j'empoigne le manche de mon balai sur quelques précautions qu'il est d'usage de donner ou rappeler aux nouveaux arrivants. « On va juste effectuer le trajet jusqu'à chez moi, ce sera rapide. Essaye de me suivre et surtout, évite les montées en piqué et la haute altitude de manière générale. Tu ne voudrais pas qu'un dragon te prenne pour un casse-croûte potentiel. » Mon sourire n'atténue qu'à peine le sérieux de l'avertissement. Plus tard, dûment équipée et préparée, je l'emmènerai chatouiller les cimes au milieu de leurs maîtres, mais il est un peu tôt.

Le trajet, comme annoncé, ne dure guère plus de quelques minutes, avant que je ne lui désigne un point minuscule dans le lointain. Là, nichée au pied d'un pic majestueux, se distingue la silhouette d'une cabane. C'est une maison de bois, adossée à la colline. Posée dans son écrin de verdure, surplombée d'un sapin aux branches chargées d'épines, elle semble si dérisoire face à la nature qui l'entoure. Si solide, pourtant, penchée au-dessus de la pente douce qui mène à un petit lac en contrebas. Et solide, elle l'est, pour avoir résisté depuis dix ans à toutes les tempêtes, toutes les avalanches, toutes les bourrasques qui balayent notre coin de montagne. Malgré les années, l'habitude, c'est toujours la même émotion qui m'étreint en redécouvrant chaque jour cette vallée, tantôt blanche, tantôt verte sous ses habits d'hiver ou d'été. Et le sourire que je tourne vers Georgia se fait éclatant tandis que nous amorçons la descente. « Bienvenue chez moi ! »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
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Mer 30 Sep - 19:08
Tant que l'amour inondera mes matins
Georgia Harris & @Charles Weasley
L'hymne à l'amour - Edith Piaf

Avril 2004

Toute son inquiétude et sa fatigue semblent s'être envolées, magiquement guéries par le sourire éclatant du rouquin face à elle. Il l'enlace, lui dit même être là depuis une heure, et Georgia ne peut que secouer la tête, ébahie par cette belle attitude.

- Il faudrait que je vienne plus souvent, si ça te rend si ponctuel, sourit-elle avant de s'éloigner un peu, le regard filant autour d'elle.

Les mains de Charlie attrapent aussitôt sa hanche pour l'attirer à lui, laissant derrière eux les curieux. Ses lèvres fondent sur les siennes alors que la blonde glisse ses mains dans sa nuque, plongeant ses doigts dans ses boucles rousses. Elle retrouve le goût de ses lèvres avec un frisson, réalisant combien elle s'était déjà habituée à la façon dont ses mains la caressent, dont leurs souffles se précipitent l'un contre l'autre. Il lui avait manqué, quand même. Les semaines étaient trop longues, entre chaque visite, alors même qu'elles avaient été pleine du tournoi.

Ses mains l'abandonnent, glissent sur son épaule pour venir récupérer le sac sans fond. Georgia va pour dire qu'elle peut le porter, pas de soucis, mais garde bouche close en remarquant les deux balais et le filet. Elle ne les avait pas du tout aperçus, toute concentrée qu'elle était sur son dragonnier. La poursuiveuse hoche la tête, se sentent prête à monter sur balai, les vertiges du premier portoloin déjà atténués. La chance semble être avec elle, aujourd'hui. Il la reprend contre lui quand même, histoire de vérifier qu'elle va vraiment bien. Georgia sent ses pommettes rosir de plaisir, touchée qu'il s'en préoccupe, et dépose un baiser sur ses tempes, sa joue, la commissure de ses lèvres, effleure ses dernières, avant qu'il ne glisse une main dans sa nuque pour appuyer leur baiser. Les balais sont oubliés quelques secondes supplémentaires.

Bien vite, pourtant, leur programme leur revient, Georgia s'humecte distraitement les lèvres en écoutant ses conseils et recommandations. Vol droit, sans exploits de voltige, rester derrière lui ; ça devrait aller. Elle observe le balai qu'il lui réserve, ses sourcils se fronçant un peu. A-t-elle même le droit de monter dessus ? Elle sent déjà le regard menaçant de son entraîneur et celui catastrophé de son médecin. Allons, ce qui se passe en Roumanie reste en Roumanie, n'est-ce pas ? Charlie ne le lui prêterait pas si il n'en était pas certain, préfère-t-elle songer pour apaiser sa mauvaise conscience.

Le karma semble être avec elle, cette fois-ci - ça doit être parce qu'elle a rechargé les pierres de son bracelet à la dernière pleine lune, c'est sûr, même. Tout se passe au mieux, alors, elle survole ce paysage inconnu, ces terres pleines de creux et de monts aux couleurs vertes qui la laissent toute curieuse. C'est vraiment beau, et pourtant si différent. Georgia semble tout juste réaliser combien elle est loin de chez elle, loin de tout ce qu'elle a connu, la vitesse du voyage ne laissant pas l'occasion de se confronter à la réalité des kilomètres parcourus. Bien vite, pourtant, il lui pointe leur destination droit devant. Il ne leur faut que quelques secondes de plus pour qu'ils ne survolent une vallée verdoyante, au haut de laquelle trône une cabane de bois.

Georgia sent ses lèvres s'étirer, un petit sourire la prenant aussitôt en reconnaissant la maison dont Charlie lui a déjà parlé. Il est bien trop fier de son petit nid douillet, qui a bravé les humeurs du monde comme les siennes. Il tient debout, ayant fier allure sur ce haut de colline. La jeune femme pique en descente à la suite de son compagnon et, le pied à peine posé au sol, elle se tourne vers lui avec des yeux pétillants :

- J'arrive pas à croire que je suis ici, chez toi.

Elle abandonne son profil pour venir observer la maisonnée. Elle semble presque fragile, là, avec ses quelques bouts de bois, cette cheminée qui ressort du toit, à côté de l'arbre gigantesque qui lui fait de l'ombre. Les yeux de Georgia se perdent un peu partout, appréciant réellement toute la découverte de l'endroit. Respirant profondément, elle ferme brièvement les yeux pour profiter de tout l'air frais qui lui pénètre dans les poumons.

- Ça change du terrain dans le Wessex, c'est sûr, lâche-t-elle soudainement, se retournant d'un coup vers lui.

Le souvenir de leur premier rendez-vous, finalement, lui remonte à l'esprit, et Georgia s'entend rire. Qui aurait cru qu'ils se retrouveraient, encore, deux mois plus tard, au milieu des Carpates ? Elle se glisse contre lui, sa main se faufilant dans la sienne, ses lèvres déposant un baiser sur sa joue.

- Tu me fais visiter, alors ?

764 mots
:copyright: Eden Memories

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Mer 28 Oct - 16:25


Tant que l'amour
inondera mes matins


@Georgia R. Harris

20 avril 2004



Il y a bien eu un coup d'œil en arrière, tandis que j’enfourchais mon Brossdur, furtif. Juste assez appuyé pour m’assurer que son décollage s’était déroulé sans encombre, mais suffisamment discret pour qu’elle n’en doute pas. C’est vrai qu’entre son flambant Éclair de Feu et ce vieux Feuopoudre, la comparaison semble absurde. Mais aussi croulant qu’il puisse sembler, je le sais aussi stable et solide qu’un chêne – « croûlant mais solide… comme son propriétaire », s’amuserait Diego s’il m’entendait, dans un murmure destiné à se faire entendre du principal intéressé, qui ferait la sourde oreille, comme de bien entendu.
Heureusement, Georgia s’élève sans encombre dans les airs, ne semblant pas dérangée par ces vents plus sauvages que ceux auxquels elle est accoutumée. Car si le Royaume-Uni n’est pas en reste quant aux souffles contraires, ce n’est rien en comparaison de nos bourrasques montagneuses ! Au contraire, elle semble parfaitement à son aise, contemplant ce paysage immense qui s’étend en contrebas, ces creux et ces pics, ces lacs et ces cours d’eau qui serpentent d’un vallon à l’autre, ces arbres élancés vers le ciel comme à l’assaut des cîmes. Malgré les années, je ne me lasse pas de ces vues enchanteresses qui m’ont ravi à l’Angleterre au moins autant que nos dragons, et lorsqu’enfin nous piquons en direction de ma cabane, il y a comme un pincement d’appréhension au fond de mon cœur. Qu’en pensera-t-elle ?

Sitôt le pied à terre, je la vois observer les lieux avec curiosité et j’en profite pour envoyer nos deux balais se ranger sagement sous la tonnelle du porche, ne récupérant que son sac, qui glisse sur mon épaule. En trois pas rapides, qui trahissent mon habitude de monter deux par deux les quelques marches qui mènent à la terrasse abritée, j’ouvre la porte devant elle, m’effaçant pour la laisser passer. « Bien sûr ! Après toi, princesse… »

Sitôt rentrée, je lui emboîte le pas, détaillant d’un œil habitué ces quatre murs dont j’ai fait mon foyer. Leurs linteaux de bois sont peu décorés, conservant leur beauté naturelle à l’exception du mur qui nous fait face, chargé de plusieurs étagères qui ploient sous le poids de mes trop nombreux livres de magizoologiste et des quelques bibelots que j’y ai déposés – figurines de dragons, piles de courrier en attente de réponse, nécessaire à bala et quelques cadres photos, dont certains sont restés couchés depuis des mois, après le départ en grande pompe de la moitié de leurs occupants… Deux grandes fenêtres y sont percées, invitant le soleil à en illuminer chaque recoin. Mais pour cette heure matinale, les derniers rayons à lézarder viennent surtout de celle qui leur fait face, voisine de la porte restée entrouverte. Ils attendront le milieu d’après-midi pour venir s’inviter de nouveau et nimber la pièce .
La vaste pièce s’organise autour de l’énorme cheminée de pierre qui trône non loin de la porte. Son âtre est encore gris des dernières flambées. Une tas de bûches prêt à l’emploi est soigneusement empilé sur sa droite, accompagné d’un porte-tisonnier de fer et sur son manteau constitué de roches épaisses, l’incontournable pot de poudre de Cheminette. Devant elle s’étend un épais tapis, entouré d’un canapé et de deux fauteuils, chacun habillé de couvertures assorties tout droit venues des greniers du Terrier, souvenirs de l’époque où notre famille était encore de ces sang-purs aux armoiries brodées partout où l’œil pouvait se poser. Au centre de ce petit salon sur lequel nous débouchons sitôt la porte franchie, une table basse de bois brut clair, parfaite jumelle miniature de son aînée, bien plus lourde et imposante, auquel le canapé tourne le dos. Elle est sans doute trop grande, trop large, trop épaisse cette table qui occupe une bonne part de l’espace restant, avec ses six chaises tout autour, presque perdues devant sa surface immense. Tout comme les éléments de cuisine qui l’encadrent se font petit pour mieux la mettre en valeur.
J’abandonne là le sac de Georgia, sa lanière accrochée à un dossier de chaise, englobant les lieux d’un large mouvement du bras. « Bienvenue chez moi ! » Je lui laisse quelques instants pour regarder autour d’elle, avant de désigner la porte qui jouxte la cuisine. « Là-bas, tu as le cellier et les toilettes. », puis je me tourne vers cet autre battant qui voisine avec la cheminée que je viens ouvrir après quelques pas, l’invitant à y jeter un œil. « Et là, ma chambre. »
La pièce est certes moins grande que la précédente, largement occupée en son centre par le vaste lit double qui en occupe un pan complet, dûment fait pour l’occasion, un vieux plaid Gryffondor plié à son pied, sur cette même malle qui contenait mes affaires du temps de Poudlard. Magie des sortilèges, aucun autre rangement ne vient encombrer encore l’endroit, les placards se dissimulant ici et là derrière les planches de bois. Le mur de jonction se déforme pour laisser place à un second âtre, jumeau du premier, à peine assez éloigné du lit pour ne pas risquer d’en embraser les couvertures. Mais le plus improbable, j’en suis bien conscient, c’est sans doute cette vieille baignoire en cuivre qui trône nonchalamment juste en face de la porte, à peine dissimulée derrière un paravent. Erreur de l’architecte débutant que j’étais en dessinant les plans de ma cabane… et conséquence directe de la flemme que j’ai eu de rappeler les dragonniers pour leur demander un coup de main afin de rajouter une pièce supplémentaire. Et je dois bien avouer que j’ai pris goût à la possibilité de pouvoir me prélasser dans l’eau chaude devant un feu de cheminée avant d’aller dormir – cette passion des bains chauds me venant tout droit de la bien trop confortable salle de bain des préfets à Poudlard !

Une fois de plus, je laisse à Georgia le temps de regarder tranquillement autour d’elle, et je devine ses yeux qui courent d’un détail à l’autre, s’imprégnant de cet endroit dont je lui ai si souvent parlé avec enthousiasme. Et dans l’attente de… De quoi ? Ses impressions ? Son avis ? Un commentaire ? Je finis par hausser les épaules, déposant un baiser dans ses cheveux dorés. « Voilà, tu as tout vu. » Exceptée la petite remise sur la terrasse, où sont rangés balais et équipements de magizoologiste, ainsi qu’une intéressante collection de toiles d’araignée, mais je doute que la visite en soit nécessaire.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Tant que l'amour inondera mes matins [Georgia & Charlie] B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Mar 16 Mar - 13:02
Tant que l'amour inondera mes matins
Georgia Harris & @Charles Weasley
L'hymne à l'amour - Edith Piaf

Avril 2004

Ses pas sont hésitants, alors que ses doigts glissent hors de ceux de Charlie. Elle fait un pas en avant, son regard curieux virevoltant d'un coin de la pièce à l'autre. Elle ne sait pas trop à quoi elle s'attendait, Georgia, en venant ici. Elle avait entendu parler de la cabane de Charlie, évidemment, il lui en avait parlé dans ses courriers, toujours plus expansif qu'elle ne l'était. Il lui a décrit le confort qu'il y trouve, le cocon qu'il s'est créé, mais Georgia n'a jamais été très douée pour visualiser les choses, pour projeter des textes en image. Elle ne peut que regarder tout autour d'elle, alors, gobant grand l'espace chaleureux qui l'entoure.

C'est simple. Simpliste. Rustique ? Chaleureux, c'est certain. Le bois inonde la pièce, des bibelots s'entassent, des livres se battent en duel, le tout respire tant Charlie que Georgia sent malgré elle un sourire étirer ses lèvres. C'est différent, c'est certain. Loin de son espace, épuré, à la décoration bien choisie, aux cristaux réfléchis, aux pièces de haut couturier dressées sur sa penderie volante. Loin, très loin, mais d'autant plus appréciable. Elle retrouve entre ses quatre murs la même sécurité, le même sentiment de confort qu'elle trouve entre les bras de Charlie. Son sourire s'agrandit alors, évidemment, se mordillant les lèvres pour l'empêcher d'être trop grand. Elle tend l'oreille, l'écoute lui présenter l'endroit, là-bas le cellier, là la chambre. Il y a un lit énorme, un plaid Gryffondor qui tire un pouffement à Georgia, elle est obligée - s'imagine décorer sa chambre à la Serdaigle et imagine la tête de Pandora, se retient de rire plus encore. Quels chauvins, ces Gryffondor. Elle effleure du doigt le plaid alors que ses yeux font le tour de la pièce, recueillant ça et là toutes les informations qu'elle peut découvrir sur son compagnon. Ses sourcils se dressent en remarquant, enfin, le paravent et la baignoire, à peine cachée. Un air coquin se glisse sur ses traits, mais elle s'empêche toute remarque, jettant simplement un regard en coin à Charlie. Il se contente de lui déposer un baiser sur le crâne, ses lèvres sur ses cheveux. Elle se laisse couler contre lui, profitant de sa chaleur humaine, retrouvant le confort de son corps contre le sien.

- On se sent bien, ici, soupire-t-elle aussitôt, ses traits relaxés témoignant de son humeur.

La poursuiveuse pivote entre ses bras, venant glisser ses mains sur le torse de Charlie, ses grands yeux curieux dévorant le dragonnier. Elle se mordille la lèvre, hésite, veut lui dire comme il lui a manqué, comme elle aime déjà trop retrouver ses bras, comme elle veut ne jamais les quitter et que ça lui fait peur, un peu, quand même, combien elle s'est vite prise d'amour pour lui, qu'elle ne sait pas poser les mots sur tout ça, elle veut lui dire combien elle est contente d'être ici, avec lui, dans son espace, son cocon, où tout respire tant Charlie, même si c'est trop kitsch, même si c'est trop différent, c'est si rassurant, si doux, si tendre, et elle en veut au centuple, des moments pareils, rien que tous les deux, s'abandonnant l'un à l'autre. Elle veut lui dire trop de choses, alors elle ne dit rien, se dresse simplement sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres, les effleurant à peine, un baiser plein de trop de tendresse.

Ses doigts remontent, trouvent la nuque de Charlie, ses boucles rousses contre sa peau, la faisant frissonner, l'amenant à presser une fois encore ses lèvres contre les siennes, plus fort cette fois, plus passionnée, plus tremblante. Elle inspire, soupire fort contre ses lèvres, cherchant à calmer son corps, son cœur, laissant un sourire faire trembler ses lèvres.

- Qu'est-ce que tu as de prévu pour la semaine, alors, sweet darling of mine?

Qu'il l'entraîne ailleurs, vite, qu'il la traîne dans tous les Carpates, avant que ses doigts ne se pressent trop contre sa peau, et qu'elle ne se perde dans le feu qui secoue son corps. Ils auront le temps, peut-être, plus tard, de se découvrir ainsi, s'il le veut, s'il la veut - la voudra-t-il ? Elle s'éloigne, juste un peu, pour qu'il la guide, alors, partout où il veut.

Et c'est doux, trop doux, comme séjour à deux. Il lui présente les siens, hommes comme dragons - de loin, pour ces derniers, Georgia sentant son corps entier se figer en les voyant. Des dragons, bon sang ! Elle rencontre tous ceux qui font le quotidien de Charlie, ceux là qui le couvent d'un regard tendre, comme on couve un frère, un fils, bien qu'à qu'adopté, et ça lui réchauffe le cœur, parce qu'évidemment que Charlie se laisse aimer et se fait tant aimer par tout ceux qui font sa vie. Il y en a une qui la regarde de biais, et peut-être que ses doigts se resserrent un peu plus contre ceux de Charlie, à ces moments là, sa jalousie faisant trembler ses membres, mais elle ne dit rien, ne fait rien, ne voulant assumer de rien. Il lui dirait, elle s'imagine, il lui dirait si elle n'était pas la seule, si elle était une à côté. Il n'inviterait pas une à côté jusqu'ici, non ? À la tête que font les collègues de Charlie, de la voir ici, il n'invite pas grand monde, non. Alors évidemment, elle se sent spéciale, elle aussi, peut-être un peu trop, mais elle n'a jamais vécu ça, Georgia. Oh, excusez la, elle l'a vécu, mais si différemment. On l'invite parce que cela fait bien, de l'avoir à ses côtés. On l'invite parce que cela fait des entrées, assure des verres offerts. Ici, ils n'en ont rien à faire, pourtant, ils ne la voient que comme la demoiselle de Charlie, et ça a quelque chose de fascinant d'être simplement là pour être Georgia, la blonde trop amoureuse du dragonnier. Elle n'a pas su le cacher à Magda, qui des le troisième repas lui a lancé un regard en coin, petit sourire aux lèvres, en lui disant combien le petit Charlie était un homme bien, évidemment qu'on en tombait amoureuse. Elle avait rougi, comme une adolescente, le couteau avait dérapé sur la pomme de terre, et elle avait balbutié une réponse, elle ne sait même plus quoi. Amoureuse, évidemment. Elle n'a même pas encore osé se le dire, au fond d'elle, alors l'avouer à voix haute face à cette mère adoptive de Charlie, comment le peut-elle ? Elle n'a pas insisté, évidemment, un rire trahissant toutefois son amusement, et Georgia a rejoint Charlie, se glissant contre lui sans rien dire.

C'est doux, si doux, comme séjour, chaque jour révélant plus de tendresse entre eux. Ils apprennent à se connaître mieux qu'ils ne l'ont fait jusqu'alors, murmurant jusqu'aux lueurs du jour secrets et anecdotes de toute leur vie, riant à s'en tenir le ventre, leurs lèvres se trouvant pour des baisers plein de sourires. Il y a eu d'autres baisers aussi, moins souriants, plus essoufflés, plus passionnés. Leurs corps qui se trouvent, enfin, se découvrent, Charlie si tendre, trop tendre, ses yeux qui brillent de larmes, adorée comme elle l'a rarement été, ses lèvres ne voulant plus quitter sa peau, savourant chaque millimètre de cet amour.

C'est doux, si doux, jusqu'à cet après-midi là, où Georgia ne peut pas refouler sa vraie nature, et elle sait que Charlie ne peut pas le faire non plus. Elle a un sourire qui montre toutes ses dents alors que ses doigts se referment contre le balai que lui a prêté Charlie. C'est pour ça qu'elle est là, après tout. Un match de Quidditch, au milieu des montagnes, dragonniers contre poursuiveuse. L'amour du jeu qui brille dans ses yeux se retrouve autant dans ceux de Charlie que dans ceux de ses collègues, même cet autre anglais, là-bas, qui depuis le début ne cache pas l'amour qu'il lui voue. Elle a hâte, bien trop hâte, de jouer, enfin, pour de vrai, avec le grand, l'unique, l'inénarrable Charles Weasley.

- Prêt à mordre la poussière, lover boy?

Doux, si doux, jusqu'à ce que son pied claque contre le sol et qu'elle s'envole vers le ciel, queue de cheval fouettant contre son dos. Elle n'est pas aussi agile, évidemment, sans son éclair de feu fétiche, mais tous sont sur un pied d'égalité, ici, le même matériel récupéré, trop ancien, les faisant se dresser au dessus des Carpates. Georgia respire l'air frais, si frais, et observe d'un air joueur l'homme roux face à elle. Elle à hâte, si hate, de renouer avec le Quidditch, n'ayant que si peu joué juste pour s'amuser depuis des années. Et, si Dieu veut, sans que le tournis ne l'entraîne au sol, cette fois-ci.

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