AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le deal à ne pas rater :
Google Pixel 7 5G – Smartphone 6,3″ OLED FHD+ 8 Go + 128 Go
316 €
Voir le deal

Encore un Weasley ? | ft Charles Weasley
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Invité

avatar
Invité
Ven 4 Sep - 16:02

Encore un Weasley ? ft. @Charles Weasley

Dire que tu attendais ce jour avec impatience serait mentir effrontément. Avec appréhension serait plus juste. Et une bonne dose de stress. T’as quasiment pas dormi de la nuit. Une partie de ces heures, qui auraient pu être si bien mises à profit en dormant, ont été passées à réfléchir à comment tu allais annoncer la nouvelle et à imaginer toutes les réactions possibles et imaginables à ton annonce. Le reste du temps, tu l’as passé à te demander comment t’as réussi à te fourrer dans ce pétrin. Enfin, “comment”, tu t’en souviens. Pas de manière très précise, l’alcool ayant été de la partie. Les deux fois. C’est plus “qu’est-ce qui t’as pris de faire une chose pareil toi qui est censée être une adulte responsable” qui te taraude. T’imagine même pas la tronche de tes parents quand ils vont savoir. Parce que même si ça fait maintenant quelques semaines que tu le sais, tu n’en as parlé à personne. Pas avant d’avoir avisé les principaux intéressés. Oui, parce qu’il y en a deux, des principaux intéressés. Enfin. Au final, il n’y en aura qu’un, mais comme tu ignores encore lequel, tu n’as pas le choix que d’en parler aux deux. Autant dire que ces discussions ne sont pas de celles que tu aurais imaginé avoir un jour dans ta vie.

Tu sais qu’une partie de toi sera soulagée une fois que ça sera fait, mais tu ne peux pas nier que lorsque tu as écrit à Charlie pour demander à le voir à sa prochaine visite, tu as du t’y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à rédiger la lettre. T’as fini par y arriver, et le jour fatidique est arrivé. Ton envie d’y aller est relativement moyenne, mais c’est pas comme si tu pouvais reporter. Charlie est pas souvent dans le parages, et de toute façon, tu vas plus pouvoir le cacher bien longtemps. A quatre mois, ça commence doucement à se voir, d’autant que t’es pas bien épaisse à la base. Ce que te confirme ton miroir, devant lequel tu tergiverses un moment avant de te décider à te préparer. Si seulement tu pouvais te rouler en boule dans ta couette et dormir jusqu’à ce que toute cette histoire se règle d’elle-même … T’es une Poufsouffle, nom d’un niffleur ! T’aime pas ça, compliquer la vie des gens. Et même si c’était pas voulu, et même si objectivement, c’est pas seulement de ta faute, tu sais que tout va être compliqué dans les prochains temps. Pour toi, pour Charlie, pour Aedrian … pour ton fils aussi, probablement, avec qui c’est déjà pas simple. Toi qui a toujours aspiré à la paix et la neutralité, te voilà prise dans une situation dont tu n’arrives même pas à imaginer l’issue. Toi qui a l’habitude, dans ta vie professionnelle, de régler les problèmes des autres, t’es pas foutue d’éviter les ennuis dans ta vie personnelle.

Perchée sur ton lit, Iaso te regarde l’air de dire “bouge toi ma vieille, ça va pas se régler tout seul !” Elle n’a pa tort d’ailleurs. Après l’avoir gratouillé un peu derrière les oreilles, ce qu’elle adore, tu te décides à te mettre en chemin. T’as pas long à parcourir, pour arriver au parc où tu lui as donné rendez-vous. T’avais pas envie de faire ça dans un endroit clos où tout le monde a les oreilles qui trainent. La nature, même au coeur de la ville, t’as semblé être un choix plus approprié. Tes pas te conduisent machinalement vers le point de rencontre. Encore une fois t’es perdue dans tes pensées, trop inquiète de la discussion qui se profile pour faire attention à ce qui se passe autour de toi. Tu manques d’ailleurs à plusieurs reprises de foncer dans de pauvres passants qui n’avaient rien demandé à personne. Tu finis tout de même par arriver entière à destination. Assise sur un banc, tu attends son arrivée en tentant vainement de calmer les battements de ton coeur. Les yeux fermés, tu essayes de faire le vide, de te concentrer sur quelque chose de relaxant, mais sans succès. La maîtrise de soi est pourtant supposée être un de tes points forts, mais là, on dirait que tes capacités t’ont abandonnée. Rouvrant les yeux, tu tournes la tête pour l'apercevoir, en train de se diriger vers toi. Plus moyen de reculer maintenant. Tu ne l’as pas revu depuis ce fatidique jour de janvier, mais il n’est pas bien difficile à reconnaître, même de loin. “Hello Charlie. Merci d’être venu …”


Invité

avatar
Invité
Sam 5 Sep - 21:19

Encore un Weasley ?@"Aliénor McMillan"Charlie


13 mai 2004

Oh Merlin, que les bras de @Georgia R. Harris sont doux. Que ses cheveux sentent bons… Car évidemment, c’est chez elle que je me suis rendu sitôt mon arrivée tardive à Londres hier soir, transplanant directement devant chez elle, avant qu’elle ne me fasse monter l’escalier en catimini pour éviter d’attirer l’attention de ses colocataires. La nuit a été tendre auprès d’elle, et le réveil plus encore, son bras alangui posé sur mon torse, sa tête à portée de mes lèvres encore ensommeillées qui ne se privent pas d’y déposer quelques baisers fatigués. Malheureusement, ce tendre moment va être de courte durée. Une journée marathon m’attend, comme à chaque fois que mes pas me ramènent à Londres. Il y en aura une, consacrée uniquement à ma jolie Poursuiveuse, mais puisqu’elle sera accaparée par son entraînement aujourd’hui et demain, ça me laisse tout loisir de vaquer à mes occupations et autres visites de courtoisie. Au programme, Ginny bien sûr, ainsi que la Chaumière aux Coquillages. J’aimerais également passer chez @A. Josiah N'Da pour qu’il puisse vérifier l’état du tatouage après ces deux premiers mois d’utilisation durant lesquels il a prouvé son efficacité plus d’une fois. Mais pour commencer, c’est avec Aliénor que j’ai rendez-vous ce matin.

Je ne peux pas dire que je m’attendais à ce hibou, reçu une dizaine de jours plus tôt. J’apprécie beaucoup Aliénor mais en règle générale, nos relations se limitent à ses visites à la Réserve, lors desquelles nous réinventons toute la faune magique ensemble, tout en discutant des dernières avancées en terme de magizoologie. Il est rare de voir des médicomages aussi sincèrement intéressés par le sujet, certains de ses collègues se montrant bien plus désinvoltes. Mais en dehors de ses escapades jusqu’à nos contrées de l’est et de quelques conférences magizoologiques européennes, je crois n’avoir jamais croisé Aliénor à Londres. Nous n’appartenons pas au même cercle, ni tout à fait à la même génération – du moins, pas suffisamment pour avoir été condisciples à Poudlard ou lors de nos apprentissages respectifs. Alors sa missive avait de quoi surprendre, d’autant qu’elle n’en disait guère long sur l’objet de ce rendez-vous.

Peu avant 11 heures, me voilà donc fin prêt, sur le départ, n’ayant plus qu’à transplaner à proximité du parc où nous devons nous retrouver. Non. Ça, c’est ce qu’il aurait fallut, si j’étais organisé et ponctuel. Mais à vrai dire, c’est plutôt l’heure à laquelle j’émerge une seconde fois, seul entre les draps de Georgia, ma belle ayant filé rejoindre le terrain depuis belle lurette. La dracu! En voyant l’heure, je pousse un juron avant de m’extirper en hâte des draps. Impossible de retrouver mes affaires, évidemment. Alors à défaut, je me contente d’enfiler ma tenue de la veille, jean, chemise froissée – j’avais fait un effort vestimentaire tout de même ! – et ce pull brodé d’un C que Georgia m’a fait enlever sitôt sa porte franchie. Un coup d’eau sur le visage, un brossage de dents express et me voilà paré à transplaner.

C’est une belle journée, pour un mois de mai anglais. Couverte, avec de vagues rayons de soleil filtrant à travers les nuages et une température clémente. Le genre de météo incertaine, qui semble hésiter entre pluie et beau temps, sans jamais se décider. Un temps à flâner par les rues et les parcs. Je ne connais d’ailleurs pas celui que m’a proposé Aliénor pour ces retrouvailles impromptues, ni le belvédère qu’elle m’a indiqué comme point de rencontre. Ce dernier apparaît enfin, entre deux trouées d’arbres majestueux, et je ne tarde pas à remarquer la mince silhouette blonde qui m’attend déjà. En quelques pas, je la rejoins, lui adressant mon plus beau sourire contrit. « Mais je t’en prie, ça me fait plaisir ! Toutes mes excuses pour le retard, la ponctualité… » Inutile d’achever cette phrase, déjà bien assez explicite. Toutefois, elle ne semble pas me tenir rigueur de l’avoir fait attendre sur ce banc. En revanche, elle ne semble pas non plus dans son assiette, ressemblant assez peu à la médicomage enjouée et vive que je côtoie d’ordinaire. « Tu vas bien ? » Et pour le coup, la question n’est pas rhétorique, mais bel et bien intriguée.

Invité

avatar
Invité
Dim 6 Sep - 15:17

Encore un Weasley ? ft. @Charles Weasley

En le voyant arriver, souriant et enjoué, tu ressens comme un petit pincement au coeur. Il n’a aucune idée de ce qui l’attend, de la bombe que tu vas lui lâcher à la tronche dans pas longtemps. Tu ne lui as pas donné de détails, juste dis qu’il fallait que tu lui parles. Sa bonne humeur est bien la preuve qu’il est totalement inconscient de ce qui est sur le point de se jouer. Parce que étrangement, tu doutes qu’il prenne la nouvelle avec un grand sourire. Déjà toi, il t’avais fallu plusieurs semaines pour digérer la nouvelle, alors tu n’oses même pas imaginer ce que ça va être pour lui. Sa remarque sur la ponctualité t’arrache un sourire. Tu étais de toute façon bien trop accaparée par tes pensées pour remarquer que l’heure du rendez-vous était passée depuis plusieurs minutes déjà. En temps normal, tu as tendance à être un peu à cheval sur ce sujet, vestige de ton éducation bourgeoise. Mais en l’occurrence, ça te passe complètement au dessus de la tête. “Y’a pas de mal, t’en fais pas.” T’as pas souffert de son retard, puisque de toute façon tu ne l’as pas remarqué. Comme il vaut mieux qu’il soit assis pour ce qui va suivre, tu l’invites à s’asseoir à tes côtés sur le banc, avant de réfléchir à ta réponse à sa question.

“Tu vas bien ?” … La question à mille gallions. Les réponses peuvent être multiples. Physiquement, oui, tu vas bien. Si on excepte les quelques désagréments liés à ta condition, la plupart s’étant d’ailleurs calmés depuis quelques semaines. Dans l’ensemble, t’as pas eu à te plaindre, les symptômes traditionnels ont été relativement légers cette fois ci, et tu ne vas pas t’en plaindre. Moralement, en revanche, c’est une autre histoire. Il faut dire que la situation n’est pas vraiment propice à un état mental tout à fait stable, et tu t’en veux d’avance de lui infliger le même tourment. Il a l’air inquiet, vraiment, en te regardant. Il est vrai que vous ne vous connaissez pas assez pour qu’il ai eu l’occasion de te voir autrement que dans ton attitude habituelle, bien plus enjouée et assurée que ce que tu lui donnes à voir en cet instant. La vérité, c’est que tu ne sais même pas vraiment comment tu vas, comment tu te sens. Mais tu ne peux pas le dire comme ça. Alors tu optes pour une réponses vague. “Ca … peut aller, disons.” Le silence que tu as laissé planer avant de t’exprimer indique clairement que ce n’est pas vrai, mais tu ne sais pas encore comment tout raconter. Alors tu repousses l’instant fatidique comme tu peux. “Et toi, ça va ?” Question légitime, tu ne l’as pas vu depuis longtemps, et puis, autant sonder un peu son état d’esprit avant la grande annonce.

“J’espère que je ne complique pas trop ton emploi du temps, je sais que tu as toujours beaucoup à faire quand tu reviens par ici … Mais il faut que je te parle de quelque chose, et je ne voulais pas faire ça par courrier.” Si avec cette phrase, tu n’as pas réussi à l’inquiéter, c’est qu’il est dangereusement insouciant. C’est typiquement le genre de phrase qui fait paniquer quand tu l’entends. Ca n’augure jamais rien de bon. Tu laisses encore passer un temps, réfléchissant à tes prochaines paroles. Tu ne peux pas décemment tout déballer d’un coup. Le choc serait trop grand, certainement. Non, tu préfères y aller une information à la fois, pour lui laisser le temps de les intégrer progressivement. Ca ne changera sans doute rien, au final, mais ça te paraît malgré tout être la meilleure solution. Il doit surement se demander ce qui te prends tellement de temps pour cracher le morceau. Tu te tortilles les mains tout en te faisant des noeuds au cerveau. Tu dois avoir l’air d’une gamine qui a fait une connerie et qui n’ose pas le dire à ses parents. Finalement, après une grande inspiration, tu te lances. Comme on dit toujours, il faut arracher le pansement d’un coup, ça fait moins mal. Allons-y pour la manière directe. “Je suis enceinte …”


Invité

avatar
Invité
Dim 6 Sep - 21:47

Encore un Weasley ?@"Aliénor McMillan"Charlie


13 mai 2004

Plus je l'observe, et plus il me semble évident que non, elle ne va pas bien, malgré cette vague assertion qu'elle m'offre pour toute réponse. Mais son mal-être n'est malheureusement pas de mon ressort, je la connais bien trop peu pour pouvoir être d'une quelconque aide, à plus forte raison si elle ne souhaite pas m'en dévoiler les raisons. Une oreille attentive, prête à l'écouter s'il lui venait l'envie ou le besoin de s'épandre davantage, oui. Ce qui ne m'explique en rien le hibou reçu, pas plus que cette rencontre matinale. Son malaise est si manifeste que je ne trouve rien à répondre à sa question en retour, sinon un hochement de tête affirmatif. Pourtant, à d'autres j'aurais peut-être chanté toutes les louanges de Georgia, insistant sur le bonheur fou que me procure sa compagnie, cette fois comme les précédentes. À Bill, notamment, je ne tarderai sans doute pas à en parler. Jusqu'ici, j'ai esquivé ses œillades dubitatives autant que les questions détournées de Fleur, mais tous deux me connaissent bien trop pour n'avoir pas deviné qu'il y avait pitiponk sous rocher. En outre... À bientôt trois mois de relation, l'affaire devient suffisamment sérieuse pour que j'envisage de me confier à cet égard.
Il faudrait d'ailleurs que je me décide sur le moment où je rejoindrai la Chaumière au cours de ces quelques jours. Impossible de ne pas passer voir ma petite Dominique quand je rentre au pays ! Fort heureusement, face à ma désorganisation chronique et mes programmes de dernière minutes, mon estimée belle-sœur a fini par baisser les bras quant à savoir à quel moment je serai là exactement, se contentant de me garder la chambre d'amis prête. Ce qui nous ramène à mon programme, qu'Aliénor s'excuse d'avoir chamboulé ce matin. « Aucun souci, bien au contraire ! Voir de vieux amis, c'est tout l'intérêt de mes retours ici. » Il y a un sourire dans ma voix, sur mes lèvres, mais le cœur n'y est pas. Pas avec cette phrase aux accents menaçants. Il n'y a guère que les grandes nouvelles pour exiger de passer outre les 8 000 kilomètres me séparant du Royaume-Uni. Grandes, d'accord... mais en bien ou en mal ? Dans mon optimisme un brin naïf, j'aimerais opter pour la première possibilité mais la mine fermée d'Aliénor achève de me convaincre du contraire. Aussi, ma voix vacille un rien quand je réponds « Je t'écoute. »

Je suis enceinte. De tous les scénarios que j'aurais pu envisager, celui-ci ne faisait clairement pas partie. Et c'est à peine si je retiens mon premier réflexe de la féliciter – de toute évidence, l'heure n'est pas aux effusions. La vraie question étant : pourquoi me fait-elle cette confidence ? C'est certes une nouvelle d'importance pour elle, mais en quoi cela me concerne-t-il, je ne vois pas le...
Oh, par la barbe de Godric. Non. Chacune de mes paumes vient s'ancrer au bois du banc qui nous soutient, tandis que tourne le paysage autour de nous. Non. Ce n'est pas possible. Ce serait ridicule. N'est-ce pas ? Impossible, même. Impossible, vraiment ? En est-on si sûrs ? Quels souvenirs restent de cette soirée un peu trop fraîche, de cette journée éreintante, de cette nuit définitivement trop alcoolisée ? Non. Au bout de quelques secondes interminables, je parviens enfin à bégayer, d'un ton sourd. « De combien de temps ? »

Je t'en prie Aliénor, dis-moi que ça fait six mois. Dis-moi que ça ne fait que quelques semaines, que tu viens de l'apprendre. Dis-moi que tu m'annonces cela uniquement par amitié, pour me partager cette nouvelle importante dans ta vie. Dis-moi que je n'ai rien, strictement rien à voir là-dedans. Je t'en prie.

Sauf qu'en réalité, Charlie, tu sais quelle sera sa réponse. « Un peu plus de trois mois. » Parce qu'il n'y a absolument aucune autre raison pour qu'elle te parle de ça. Aucune autre explication que celle que tu devines déjà, le cœur en folie, le sang battant furieusement dans tes veines, emportant dans son sillage une vague oppressante que tu ne connais que trop bien...

Invité

avatar
Invité
Lun 7 Sep - 22:02

Encore un Weasley ? ft. @Charles Weasley

Tu n’es définitivement pas dans ton assiette. Si ça avait été le cas, tu aurais sans aucun doute relevé, en plaisantant, le fait qu’il t’ai inclu dans les “vieux amis”. Tu lui aurais sans doute fait remarquer que tu n’es pas si vieille que ça, bien que tu ai presque une dizaine d’année de plus que lui. Mais aujourd’hui, le coeur n’y est pas. Une telle plaisanterie, qui en temps normale te paraîtrait tout à fait naturelle, serait ici déplacée. Alors tu te contente simplement d’un sourire discret et légèrement forcé. A sa tête, tu vois vite qu’il a compris que ce n’était pas une simple visite de courtoisie que ce rendez-vous, que tu n’avais pas demandé à le voir malgré son emploi du temps sans doute bien rempli juste pour discuter un brin. Tu lui assène donc la nouvelle, ou tout du moins, la première partie, et tu attends qu’il réagisse.

Tu t’en doutais, un peu, de sa réaction. Sa mine qui se décompose au fur et à mesure qu’il intègre la nouvelle, et surtout, ce qu’elle signifie. Que non, ce n’est pas simplement une information anodine qui ne le concerne pas, mais bel et bien un tsunami en approche. Tu n’es pas surprise de le voir se figer quand il réalise ce que tu lui dit. Pour un peu, tu verrais les rouages tourner sous sa chevelure rousse. Le voyant ainsi, tu n’oses même pas imaginer ce que va provoquer la suite de ton annonce. Il aurait été trop facile que ça s’arrête là. Il finit par retrouver la parole, laborieusement. Pour poser la question fatidique. De combien de temps. Tu sais que tu n’as pas besoin de le dire, qu’au fond, il le sait déjà. Tu comprends aussi que par cette question, il essaye de se raccrocher à un dernier espoir. Que tu t’apprête à anéantir. Puis, d’une certaine manière, à raviver. “Trois mois et demi, environ.” Depuis ce soir de janvier, où tous les deux, mus par l’alcool et un besoin partagé de compagnie et de réconfort, vous avez franchie la ligne fine et floue qui sépare les relations platoniques des relations charnelles. C’est fou comme c’est facile de basculer. Et en l'occurrence, tout aussi facile de refranchir la ligne et de retourner à cette amitié simple, comme si rien ne s’était passé. Dans le fond, c’était ça pour vous. Un moment furtif, saisi au vol, un souvenir rendu vague par l’alcool, sans signification ni conséquences. C’était du moins ce que vous croyiez.

“Je … je suis désolée de te lâcher ça comme ça. Ca a été un choc pour moi aussi …” Tu aimerais déjà lui demander de ne pas trop t’en vouloir, mais tu sais que tu as encore un autre élément à ajouter. Qui ne va sans doute pas l’aider à accepter la nouvelle. Si t’as eu du mal à lâcher la première phrase, tu te rends compte que c’était la partie la plus simple de la conversation. Un simple fait, compréhensible, et surtout une responsabilité partagée. Pour ce que tu t’apprête à dire, tu es la seule en cause. “Mais c’est pas tout …” Avec une accroche pareille, tu es sûre de capter à nouveau son attention. Et comme tu n’es pas de nature à torturer les gens plus que de raison, tu ne prends que le temps d’une grande inspiration avant de poursuivre. “Tu … Je ne sais pas … Je ne suis pas sûre qu’il soit de toi.” Voilà. Cette fois, tout est dit. Tu dois te retenir de fermer les yeux en anticipation de sa réaction. Tu n’oses pas le regarder en face. Tu es incapable d’imaginer comment il va le prendre. Pas très bien, sans doute, mais il existe tellement de nuances de “pas très bien”, que tu ne peux que faire des hypothèses.

Invité

avatar
Invité
Mar 8 Sep - 11:38

Encore un Weasley ?@"Aliénor McMillan"Charlie


13 mai 2004
Trois mois et demi, environ.

Fin janvier, donc.
Il a fait particulièrement froid, en ce tout début d'année, sur nos montagnes. Les températures descendaient bien en dessous des moyennes habituelles de saison, mettant à mal nos protections contre le froid et nos sortilèges isolants. Et mon état de fatigue n'aidait en rien mes défenses, me rendant plus vulnérable encore à la morsure du vent. Plus distrait, aussi, au grand dam de mes collègues qui n'en comprenaient pas la raison, sinon que je l'avais été plus encore l'année passée.
Déjà un an, oui. Douze mois écoulés sans avoir la moindre nouvelle de mes frères, de Maman qui m'a retourné mes hiboux sans même accepter le courrier qu'ils portaient. Et si j'avais l'espoir que les fêtes de fin d'années nous rassembleraient... Cela ressemblait davantage à de la naïveté. Pour la toute première fois depuis des années, les Weasley n'ont pas fêté Noël ensemble. Et ce, sans qu'aucun impératif professionnel, financier ou conjugal n'entre en jeu. Non, simplement, une partie de la famille a décidé de concert qu'elle ne souhaitait pas voir l'autre – qu'elle ne souhaitait pas me voir. Et Merlin, que ça fait mal.
Seul Pavel savait ce qu'il se passait chez moi, les raisons de mon manque de concentration soudain pour m'avoir forcé à m'expliquer l'année dernière, quand mes erreurs finissaient par me mettre cruellement en danger. Et je sais qu'après un autre, moins impliqué, moins passionné, il aurait depuis longtemps fait miroiter le spectre d'un renvoi. Mais même sa patience a fini par gronder, en cette journée de toute fin de mois où ma bêtise a valu à Diego de perdre sa deuxième cape de protection. « De chiloții lui Merlin, baiatul meu! Ce n'est plus possible là ! Encore un coup de ce genre-là et je te fous à pied, Charlie. Je ne peux pas continuer à mettre la vie de mes dragonniers en danger sous prétexte que tu n'es pas foutu de remettre ta tête en ordre. » Sa voix grondait près de l'âtre où nous étions attablés, lui et moi, sous le regard sévère de Magda qui ne semblait pas l'approuver, sans toutefois rien dire – la gestion de ses gars étant bien le seul point sur lequel elle ne s'autorisait jamais à intervenir. Il avait repris, implacable. « Je te donne une dernière chance, baiatul meu. Dans deux jours, on a la médicomage McMillan qui vient nous voir. Je pensais la confier à Sullivan, mais c'est toi qui va t'en occuper. Et gare à toi s'il y a un seul cheveu brûlé sur son crâne à son départ ! »
Tout était dit. La menace comme la confiance, implicite, qu'il continuait de m'accorder en me demandant d'escorter l'une de nos invitées. Espérant, sans doute, que mon sens des responsabilités se réveillerait pour l'occasion.

Et il avait raison, Pavel. La visite s’était déroulée au mieux, la curiosité joyeuse d’Aliénor parvenant à me tirer de mes pensées trop sombres. Mais il faisait si froid, par Merlin, et la tempête de neige venue gifler les flancs de montagne nous avait contraints à nous replier en fin d’après-midi vers l’abri le plus proche, à savoir ma cabane. Du reste… Je ne garde qu’un souvenir flou. Il y avait le feu qui crépitait, le whisky pur feu, l’envie de penser à autre chose… L’envie de plus aussi, après deux ans d’abstinence – à côtoyer Ana tous les jours, qui plus est. Il n’y avait aucun mal à ça, n’est-ce pas ? L’entente voulait que ce ne soit jamais plus, qu’un truc de passage voué à l’oubli.

Sauf que. Sauf que visiblement, mes sortilèges de contraception étaient aussi rouillés que le reste, à plus forte raison en étant alcoolisé et… L’ampleur des conséquences me saute au visage avec la violence d’un cognard. Si le sang a déserté mon visage, celui qui bat dans mes tempes se fait violent, implacable. Tout comme le sentiment d’oppression qui me prend la poitrine. Avoir des gamins, c’est quelque chose que je veux, que j’espère depuis… Non, pas depuis toujours. Depuis la naissance de Victoire, très exactement. Mais pas maintenant, pas comme ça !
Mais ce n’est pas tout ? Que pourrait-il bien y avoir d’autre ? De pire, comme de mieux ? La voix d’Aliénor tremble dans ce nouvel aveu qu’elle m’assène, qui me fait bondir du banc dans une irrépressible envie de fuir. D’être ailleurs. N’importe où. Dans les bras de Georgia qui… Georgia. Georgia, par Godric ! Y’a-t-il seulement encore une place pour moi dans sa vie, dans ces conditions ? Dans ce contexte ? Et ce poids qui n’en finit pas de me peser sur ma poitrine. Et ces tremblements irrépressibles. Le sang en pagaille dans mes veines. L’air qui me manque. L’air qui me fuit. Ces larmes qui perlent, comme à l’époque. Comme quand j’étais gamin et que Bill venait me prendre dans ses bras. Ça va aller, petit frère. Non ! Ça ne va pas aller, ça ne PEUT pas aller. Le hêtre proche se fait témoin de ma colère, de ma peur, de tout le désarroi qui continue de me lacérer. Son tronc accueille mes deux poings fermés dans un geste de violence inhabituel, mon front courbé. Une douleur vive pulse de mes phalanges égratignées. Et cette réalité concrète semble repousser pour un temps les ténèbres tout autour. « Din toate nenorocitele solzi ale unui dragon vechi, cum pot fi atât de prost? » Le murmure m’échappe, mi-rageur, mi-désespéré. Plus similaire à une plainte lancinante qu’à une véritable phrase.

Quelques secondes s’écoulent avant que je ne me retourne vers Aliénor, que je retrouve tremblante. « Je suis désolé... » Qu’elle ne sache pas… Qu’il y ait eu quelqu’un d’autre, je m’en fous. On ne s’était rien promis. De qui il s’agit… Peu m’importe. La seule chose qui compte… C’est de savoir. « Est-ce que tu… » Non, si c’était possible, elle se serait renseignée avant. Je rectifie. « Quand est-ce que tu sauras ? » Impossible de me rasseoir, impossible de faire comme si de rien n’était. Tout ce que je peux faire, tout ce que j’arrive à faire, c’est rester planté là, à la regarder comme si enfin, de ses lèvres allait s’échapper un éclat de rire et l’aveu d’une vaste plaisanterie.


Traduction
1. Par les culottes de Merlin, mon garçon !
2. Par les putains d'écailles d'un vieux dragon, comment ai-je pu être aussi con ?

Invité

avatar
Invité
Mar 8 Sep - 22:07

Encore un Weasley ? ft. @Charles Weasley

Tu t’en doutais, qu’il allait pas bien le prendre. Aucune personne saine d’esprit n’aurait sauté de joie en entendant une telle révélation. Mais tu ne t’attendais pas à autant de virulence. Tu ne l’as pas vu très souvent, Charlie, mais tu ne l’as jamais vu en colère, tu ne l’as jamais entendu hausser la voix. T’aurais assisté à une explosion que t’aurais été dans le même état. Stupeur et tremblements, ça résume bien ton ressenti. Toi qui jusqu’à présent de l’avais vu que souriant, aimable, affable, attentionné … Tu as du mal à croire que c’est le même homme qui est en face de toi. Tu te doutes bien que ce n’est pas dans sa nature profonde, une telle colère. Et tu peines à croire que ta nouvelle est seule responsable de sa réaction brutale. Tu ne sais presque rien de sa vie en dehors de la réserve, tu ne peux pas savoir si d’autres choses ont menés à ça. Mais même en te doutant de tout cela, il t’as surprise, et même effrayée. Lorsqu’il s’est levé, d’un bond, tu t’attendais à ce qu’il fasse les cents pas devant toi, ou même tout simplement qu’il parte en courant. Pas qu’il s’en prenne à un pauvre arbre innocent. Par réflexe, tu te replie sur toi-même, sur le banc, duquel tu n’as pas bougé. Tu en serais bien incapable, d’ailleurs. La vitesse à laquelle a dégénéré la situation t’as quasiment clouée sur place. Tu le regardes, alors, ses mains blessées, ses larmes … Tu sens ton coeur se fendiller un peu. Et ta conscience se fait un devoir de te rappeler que c’est à cause de toi qu’il est dans cet état.

Il semble se calmer, un peu, comme si cet éclat avait fait sortir le plus gros de sa colère. Il s’excuse, d’avoir craqué, sans doute, de t’avoir effrayé. Comme si tu pouvais lui en vouloir. Tu sais ce que c’est, de craquer. Combien de fois dans ta vie ça t’es arrivé ? En quatre décennies, t’en as eu souvent l’occasion. Après la mort de ton mari, t’as craqué. Après la guerre, aussi, t’as craqué. Et là, t’en es pas loin. Mais pas encore. C’est pas encore ton tour. Dire que ce qui vous a mené à ça était un moment emprunt de douceur, d’alcool, et d’un feu de cheminé, par un soir d’hiver, à l’autre bout de l’Europe. Un instant fugace, un détail à l’échelle d’une vie. Un instant qui n’avait pour vocation que de vous faire du bien, de vous faire oublier, l’espace d’une soirée, vos soucis et vos tracas. Rien de plus. Ca ne devait en aucun cas vous rajouter des complications. Mais le destin est joueur. Peut-être auriez vous dû faire plus attention. Tu ne sais pas, tu ne te souviens plus. Avez vous été complètement inconscients et insouciants, ou bien est-ce l’alcool qui est à blâmer ? Tes souvenirs sont bien trop vagues pour que tu ai réponse à cela. Inutile, de toute façon, de chercher un coupable. Ca n’avance à rien, et ça ne résoudra pas cette crise.

Tu te détends légèrement, maintenant qu’il n’a plus l’air sur le point de frapper quelque choses. Très légèrement, cependant. Tu restes assise, même si tu dois lever la tête pour lui parler. Assise au moins, tu es sûre que tes jambes ne vont pas te lâcher sous le coup du stress. La médicomage qui est en toi ne peut s’empêcher de jeter un oeil à ses mains blessées. Rien de bien grave, bien que ce soit sans doute douloureux. Mais le moment n’est pas propice à soigner les petits bobos. Il finit par se planter devant toi, sans bouger, et une question passe les lèvres. Cette réponse là, tu la connais. Tu as consulter tous livres possibles et imaginables, interrogés discrètement tes collègues … Rien. Il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de le savoir, aucun sortilèges, aucune technologie moldue. T’es coincée avec cette question, condamnée à rester en suspens pour encore plusieurs mois. T’aurais voulu savoir, bien sûr. En avoir le coeur net, éviter d’imposer à celui qui n’aura finalement rien à voir avec cet affaire de devoir vivre avec cette question. Pouvoir faire des projets, réfléchir à l’organisation future de ta vie. Tout ça est mis sur pause, tu ne peux rien envisager pour l’instant. Et ça te frustre, ça t’agace, ça t’angoisse. “Après la naissance … J’ai cherché partout un moyen de le savoir avant, mais c’est impossible.” Intérieurement, tu te promets de proposer ce sujet à la recherche, pour le futur. Tu ne souhaites à personne d’autre de se retrouver dans une situation similaire.

“Je suis désolée d’avoir gâché ta …” Gâché quoi ? Sa journée, sa vie ? Les deux, peut-être ? “J’espère que tu ne m’en veux pas trop …” Votre relation ne pourra jamais plus être comme avant, tu en es parfaitement consciente, mais tu aimerais avoir au moins cette certitude là, de savoir qu’il ne va pas te haïr jusqu’à la fin de tes jours, ou même des siens. Qu’il pourra te pardonner d’avoir sans doute chamboulé tous ses plans. Tu ne sais pas quoi dire de plus. Tout a été dit. Toutes les informations essentielles ont été transmises. Pour ce qui est du ressenti, c’est autre chose. Tout est passé par le langage corporel, mais c’était assez clair. Peut-être a-t-il encore quelque chose à ajouter, d’autres interrogations. Tu le regardes, les yeux encore secs mais les mains légèrement tremblantes. Tu le sais que tu t’effondrer en pleurs sur ton lit en rentrant. Mais pas encore. Pour l’instant, les émotions les plus fortes restent coincées, comme si elles ne voulaient pas s’afficher en public. “Je suis désolée, vraiment.” Tu te répètes, dans un murmure. Tu t’excuses encore, pour avoir quelque chose à dire, pour rompre un silence pesant. Pour avoir l’impression de faire quelque chose, de ne pas juste le fixer en attendant qu’il s’échappe de sa torpeur. Un léger mouvement se fait sentir dans ton abdomen, comme pour te rappeler que malgré tout ce drama, il y aura quelque chose de positif à la fin. Pour toi, du moins. Ta main vient machinalement se poser sur ton ventre, geste de plus en plus familier qui a le mérite de calmer un peu la tension qui te crispe depuis ton arrivée.

Invité

avatar
Invité
Mar 8 Sep - 23:33

Encore un Weasley ?@"Aliénor McMillan"Charlie


13 mai 2004

Sur mes phalanges encore serrées, une goutte de sang perle. Étrangement vive sur ma peau blême. Minuscule, à peine formée, comme semblant hésiter à couler le long de mes doigts meurtris. Et l'espace d'un instant, je la regarde sans comprendre. Intrigué, indécis. Comme à me demander ce qu'elle est, pourquoi elle est là. Interloqué.
D'aussi loin que je m'en souvienne, il ne m'est arrivé que trois fois d'ainsi perdre tout contrôle de mes émotions, d'abattre mon poing sur de la pierre, du bois... as d'acharnement, pas d'envie frénétique de frapper et surtout pas de blesser quiconque. Non, juste le besoin poignant d'endiguer l'angoisse, d'atténuer le chagrin par une douleur nouvelle, réelle.
La première fois, c'était il y a plus de dix ans. Oh, je m'en souviens si bien. Le hibou de Maman m'avait mis dans un état indescriptible. Il était bref, pourtant, bien plus qu'à l'accoutumée. Suffisant pour me faire comprendre le danger mortel qui avait failli emporter ma petite sœur, sans toutefois tout expliquer des circonstances. Merlin, les jours précédant mon portoloin pour l'Égypte s'étaient écoulés, interminables, jusqu'à ce qu'enfin, je les retrouve. Je la retrouve. Les traits plus tirés qu'à l'accoutumée, un peu plus pâle sans doute, mais vivante. Et dans mes bras tremblants, je l'ai serrée à l'en étouffer, retenant les larmes de soulagement qui me montaient aux yeux. Et quelques jours plus tard, je les ai entendus. Fred et George. Plaisanter sur un serpent qu'ils venaient d'apercevoir sur le seuil de notre hôtel, se demandant si lui aussi trouverait Ginny appétissante. Ce jour-là, pour la toute première fois, c'est une poutre qui a vacillé au diapason des tremblements qui m'agitaient.
Et la deuxième ? C'était il y a quelques semaines à peine, devant ce mur maudit qui nous a arraché Fred. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour le voir aujourd'hui sortir une plaisanterie de mauvais goût au moment le moins opportun. J'étais heureux, pourtant, de remettre les pieds à Poudlard, à peine éveillé des bras de Georgia. Sans avoir anticipé le souvenir sombre auquel me ramènerait ces lieux que j'ai pourtant aimé.

Quant à la troisième... Aliénor semble encore sous le choc de cette réaction brutale contre laquelle je ne peux rien. Rien du tout. C'est ça, ou m'effondrer. Et je ne peux pas. Il faut tenir. Garder la face. Encore un peu. Ou encore quelques mois, semble suggérer sa réponse. Jusqu'à la naissance. « Tu me tiendras au courant ? Je veux dire... » Je ne sais pas ce que je veux dire. Elle le devinera sans doute mieux que je ne suis capable de l'exprimer, toujours si maladroit avec les mots.
Les siens s'entrechoquent et je hoche la tête, doucement, bouleversé par ses excuses, cette demande de pardon sans fondement. « Ce n'est pas... Tu n'es pas la seule responsable. » C'est moi qui ait apposé ce foutu sortilège, moi qui me suis foiré. La station debout me semble soudain bien trop complexe, requérant bien plus d'équilibre que je ne suis capable d'en fournir et je retombe près d'elle sur le banc, à quelque distance tout de même, soucieux de ne pas l'effrayer davantage – l'éclat de ses prunelles révélant par trop combien elle a été surprise, choquée, de la violence de mon geste.

« C'est... C'est moi qui suis désolé. » Le silence retombe, nous enveloppe. Si similaire à cet autre, complice et partagé, là-bas près de l'âtre, un verre à la main. Et pourtant si différent. Rompu par ce raclement de gorge qui m'échappe. « Je... Je ne sais pas quoi dire de plus. J'ai besoin... » De temps ? D'oublier ? D'en parler à quelqu'un ? De ne surtout jamais en parler à quiconque ? De fuir ? De savoir si je veux assumer, si je peux assumer ? En suis-je seulement capable ? Ces questions insensées me laissent démuni et je secoue la tête, cherchant son regard. « Je... Je vais y aller. Si tu veux bien ? » Déjà, j'amorce un geste pour me relever, partir. Le plus loin possible. Mais pas comme ça, pas comme un voleur, sans rien dire. « On pourra... On pourra en reparler. S'écrire ? »

S'écrire, oui. C'est une bonne solution. Dans quelque temps. Pour en discuter, pour échanger, prendre de ses nouvelles. Parce qu'au milieu de cette tourmente innommable, je n'ai qu'une certitude. Je ne peux pas simplement lui tourner le dos. Leur tourner le dos. Oh Godric sait combien je le voudrais, mais j'en suis incapable. Peut-être que c'est ça aussi, être un lion ?
Et tandis que je m'éloigne, il me semble entendre la voix de Bill – Bill, oui, aller voir Bill, c'est la seule chose à faire – qui me chuchote : T'es un lion, p'tit frère.

Invité

avatar
Invité
Ven 11 Sep - 11:01

Encore un Weasley ? ft. @Charles Weasley

“Bien sûr.” Évidemment que tu le tiendras au courant. C’est la moindre des choses. Il faudrait être sans coeur pour lâcher une nouvelle aussi importante que celle-ci puis ne plus donner de nouvelles. Surtout s’il le demande. La conversation, bien que beaucoup plus calme à présent, est hachée. Toi, tu ne dis rien, et lui, n’arrive pas à finir ses phrases. Peu importe, tu le comprends très bien malgré tout. Ses émotions sont écrites sur son visage, et il t’es très facile d’en déduire ce qu’il essaye d’exprimer. A son tour, il essaye de s’excuser. Tu ne lui en veut pas, pourtant, tu n’as même jamais songé à lui en vouloir. Parce qu’il a raison, la responsabilité est partagée, c’est comme ça, point. En vouloir à l’autre, ça n’est pas plus utile que d’en vouloir à soi-même. Tu ne lui en veut pas non plus de t’avoir effrayée dans son éclat de colère. A sa place, tu aurais sans doute eu une réaction similaire.

Il se relève, pour partir. Il t’en demande la permission, tu hoches simplement la tête. Il n’y a rien à dire, tu vois bien qu’il a besoin de s’éloigner pour penser à tout ça. Mais t’es rassurée, un peu. De comprendre qu’il n’a pas l’intention de lui, disparaître sans donner de nouvelle, de t’abandonner avec cet enfant, dans l’hypothèse où ce serait le sien. Il propose de s’écrire. C’est une bonne idée, sans doute. Vu la distance, c’est de toute manière le plus simple, et c’est aussi le meilleur moyen de d’échanger en ayant la possibilité de prendre son temps, et de peser ses mots avant de répondre. Vu la situation, c’est sans doute le mieux. “On s’écrira, promis.” Tu le laisseras sans doute t’écrire en premier, quand il sera prêt. “Prends soin de toi, Charlie.” Tu ne le verras sans doute plus avant un long moment, tu ne pouvais pas le laisser s’en aller sans un mot d’adieu.

Tu le regarde partir, le suivant des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse de ton champ de vision. Toi, tu ne bouges pas. Tu restes assises, encore, pendant longtemps. A intégrer tout ce qui vient de se passer. Un grosse part de toi est soulagée. L’abcès est crevé, tout a été dit, et si on ne peut pas dire que la discussion s’est très bien passé, ça aurait pu être encore bien pire. Une autre part de toi, en revanche, reste inquiète. Pour lui plus que pour toi. Toi, maintenant, t’as fait tout ce que tu pouvais, t’es un peu plus sereine. Mais lui, tu l’as bien vu, il est bouleversé, et tu ne peux rien faire pour l’aider. Il faut qu’il gère ça par lui-même, et même si c’est un grand garçon et qu’il va sans doute s’en remettre, tu ne peux t’empêcher de t’inquiéter un peu. Il se passe bien une demi heure avant que tu ne te décides à te lever, et à rentrer chez toi. A peine arrivée, tu t’écrase sur ton lit, bien décidée à te reposer un peu après cette matiné chargée en émotion. Tu prends tout juste la peine d’ôter tes chaussures avant de fermer les yeux et de te laisser bercer par les ronronnements d’Iaso, venue se rouler en boule à côté de toi.

Contenu sponsorisé

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum