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I'll eat myself if you can find a smarter hat than me. {Severus&Malachy}
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Lun 4 Nov - 13:39




I'll eat myself if you can find
a smarter hat than me.
Un jeudi soir, au mois de janvier 2004, jour 25 du Cycle Lunaire.

De profondes cernes violacées encadraient le regard vert de Malachy, qui luttait contre la fatigue – et l’appel de la Lune – à grands coups de manie. Sa nouvelle lubie, qui l’habitait depuis quelques pleines lunes, et plus précisément au cours des derniers jours des cycles, allait enfin pouvoir être réalisée. Ou en tout cas, il avait tout mis en place pour que ça soit le cas, il ne restait plus, ma foi, qu’à demander. C’était toujours comme ça, chez lui. Quand certains loups se terraient sur la dernière semaine, trop fatigués pour montrer leur face déjà blafarde au soleil, lui préférait contrer la fatigue qui tordait ses muscles en étant plus agité qu’il ne l’était déjà en temps normal. Ses élèves l’avaient remarqué, ils en profitaient bien en s’agitant à leur tour, et ses collègues avaient aussi dû faire le rapprochement puisque sa classe était toujours plus bruyante qu’à l’ordinaire à l’orée des pleines lunes. Les voix des gamins résonnaient dans les couloirs vides du château, et les éclats passionnés du professeur qui tentait de donner sa leçon les dépassaient de quelques décibels. Quinze gamins encadrés par un professeur révolté résultait souvent dans ce genre de résultats. Passons.
De profondes cernes violacées encadraient donc le regard de Malachy qui se dirigeait – et c’est cela l’information qui nous intéresse – vers le bureau du directeur de Poudlard. Il avait fait ses recherches à la bibliothèque, avait préparé son argumentaire comme il préparait ses cours – de façon conséquente mais sûrement pas suffisante – et avait finalement demandé à son patron un rendez-vous, qui lui avait été proposé pour ce soir-là. Le patron, le boss, Severus Rogue. Certainement n’aimerait-il pas être appelé comme ça, il réclamait « Professeur », ou « Monsieur le directeur », mais en somme, c’était le boss. Le boss de sa boss, même, le boss des boss, le boss suprême. Presque comme dans un jeu vidéo, Malachy grimpait les escaliers quatre à quatre en direction de la tour directoriale. Est-ce que ça serait une confrontation, ou est-ce que Severus Rogue accederait d’entrée de jeu à la requête que lui adresserait son professeur d’Histoire de la magie Sorcière et Moldue ? Il n’avait pas été trop difficile d’obtenir un rendez-vous, peut-être se trouvait-il ainsi dans de bonnes dispositions pour accepter. Après tout, Malachy démontrait depuis plus d’un an ne pas être la pire recrue, ses gamins semblaient tirer quelque chose de son cours, @Yolanda Yeabow n’était pas plus insatisfaite que d’habitude, il s’entendait bien avec ses collègues. Peut-être que ça serait facile, peut-être que Rogue ne verrait même pas où était le problème. Ou peut-être pas.

Bientôt, Malachy arrivait devant la gargouille à laquelle il glissa le mot de passe que lui avait transmis Monsieur le Directeur – autant s’habituer à l’appeler ainsi avant de rentrer dans son office. La statue visiblement satisfaite découvrit les escaliers en colimaçons derrière elle, qui tournaient doucement sur eux-mêmes, vers l’étage supérieur. Malachy s’y engouffra, se laissant toutefois porter par la motion circulaire en réfléchissant une dernière fois à ce qu’il allait dire, comment il allait demander. Ses jambes tremblaient d’excitation, comme s’il avait bu trop de café. Bien sûr, il ne se risquait pas à ce genre de boissons trois jours avant la pleine Lune, au risque de ne jamais pouvoir dormir. Une fois arrivé jusqu’à la porte en chêne massif, il s’arrêta juste avant de toquer à la porte, hésitant à tourner les talons. Mais Rogue avait dû l’entendre monter, ça serait ridicule de se retourner maintenant. Trois coups de pattes furent ainsi posés sur la porte, il attendit qu’on lui propose d’entrer, et s’engouffra dans le bureau.
Il s’autorisa quelques secondes pour laisser son regard – encadré de cernes noires, tout ça – se perdre dans la pièce avant de trouver celui du Boss. Un sourire gagnait ses lèvres alors qu’il retrouvait les éléments qu’il avait vus quand il était venu pour la première fois dans ce bureau, le jour où il avait été embauché. Les portraits de directeurs presque toujours endormis, dont celui d’Albus Dumbledore, Fumseck le Phoenix, et bien sûr, le Choixpeau Magique, perché sur une étagère. C’était de ce jour-là qu’il avait eue l’idée, et il avait – presque patiemment – attendu un an et demi pour la partager avec directeur. L’idée, donc : poser le Choixpeau sur sa tête, et espérer qu’il lui dise quelque chose de pertinent.
Il s’agissait là bien sûr d’un désir de revanche à peine dissimulé, par rapport à l’interdiction qu’on lui avait assenée toute son enfance d’entrer à Poudlard. Et peut-être même, de façon un peu plus inconsciente, la frustration de savoir que désormais, les loups-garous étaient les bienvenus dans l’école de Magie, que des petits mômes comme lui pouvaient donc apprendre la magie entre les murs de ce château extraordinaire, quand lui n’y avait jamais été autorisé. Alors bien sûr, il y avait une certaine fierté d’avoir pu participer à ce mouvement de tolérance, mais sans doute aussi une certaine frustration de ne pas avoir eu cette chance là quand il avait fêté son onzième anniversaire.

« Bonsoir, monsieur le Directeur » commença-t-il en s’approchant du bureau, devant lequel il s’assit, sur le fauteuil prévu à cet effet. Il se sentait comme un agneau face au Grand Méchant Loup, les mains posés sur ses genoux et le regard fuyant. Son pied tapait le sol dans un rythme effréné, jusqu’à ce qu’il s’interrompe pour joindre le regard noir du directeur. « J’ai fait des recherches, voyez-vous, ces dernières semaines. Je suis professeur d’Histoire, alors je me suis dit que ça ferait classe d’accompagner ma requête de petits précédents historiques. » Il n’avait pas prévu de commencer par la, mais puisqu’il s’était lancé là-dessus, autant continuer, n’est-ce pas ? « Il n’y en a pas, en fait. Ou en tout cas, pas que je sache, mais peut-être vos collègues perchés là-haut » il désigna du bout de la truffe les tableaux des directeurs de Poudlard « sauront nous dire mieux que les bouquins de la bibliothèque. Ou peut-être le principal intéressé saura inférer mes propos » et cette fois-ci, son regard et ses cernes et tout ce qui va avec regardèrent le Choixpeau. « Excusez-moi, M’sieur le Directeur, je m’emballe, mais en fait, j’y suis, on y est. J’aimerais avoir l’opportunité de poser le Choixpeau sur ma tête. »

La manie est décrite en psychiatrie comme "un état d'agitation caractérisé par une exaltation de l'humeur et une hyperactivité psychomotrice permanente. La personne a énormément d'énergie, fait des projets, est exaltée, euphorique… mais elle est aussi très impulsive, irritable et colérique. Elle ne dort plus, fait des projets délirants, a l’impression de pouvoir, par exemple, écrire un roman en quelques jours, composer une symphonie, devenir ministre", ou alors, de pouvoir avoir le droit de faire quelque chose que personne avant elle n'a jamais eu le droit de faire.

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Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
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Sam 21 Déc - 12:32
CHAPI-CHOIXPEAU

Depuis quelques temps, une migraine ne me lâche pas. Je ne saurais dire si c’est d’avoir vu la faiblesse extrême de @CAMILLE NOTT face à ses démons, ou les magouilles de plus en plus complexes de @HARRY J. POTTER, les aléas de la relation avec @MOIRA A. OAKS ou encore les velléités de révolution magique de @LEMONY ANDERSON, mais jamais la charge directoriale ne m’a parue si lourde. C’est peut-être, aussi, tout simplement, le poids des ans et des responsabilités. Et évidemment, Albus Dumbledore, toujours là pour foutre la merde d’ordinaire, a judicieusement choisi, cette fois-ci de s’abstenir de toute apparition. Jamais là quand on a besoin de lui, ce vieux citronné ! C’est donc penché sur une pile de papelards, des valises sous les yeux et les épaules voûtées que quiconque pourrait me trouver. Vivement les vacances d’été. Me cloîtrer dans un bureau près d’un chaudron. Depuis combien de temps n’ai-je pas profité des petits plaisirs simples de la vie ? Depuis mon dernier dîner avec Moira, je pense… Une fois n’est pas coutume, c’est avec une réluctance extrême que je vois la nouvelle année commencer. Elle qui, traditionnellement est porteuse de bonnes résolutions et de nouveaux projets ne me voit que crouler sous les inquiétudes.

Il faut dire que le dernier concert de Reissen a largement laissé sa marque. Il y a, dans nos rangs, un fumier qui a donné à ce ramassis de guignols accès aux élèves de la chorale. j’ai eu beau faire une allocution aux élèves en leur demandant de venir me voir s’ils avaient participé à cette folie, qu’ils ne seraient pas punis, mais qu’il me fallait savoir exactement ce qui s’était passé, personne n’est venu. Ce n’est pas surprenant, personne n’est dupe. Bien sur que le premier que je choppe à soutenir Reissen sera viré sans préavis. Ces raclures germanophones m’ont déclaré la guerre, et ils vont l’avoir. La guerre totale. La guerre éclair. Et ce sont eux qui vivront pour voir leur monde réduit en cendres. Une trille amusée de Fumseck perchée sur le dossier de la chaise me tirer de ma rêverie cauchemardesque. Je peux lire dans l’oeil de cet affectueux volatile qu’il me juge – et se moque de ma colère. J’ai l’impression de bouillonner perpétuellement d’agacement depuis des années, et s’il n’y avait ce piaf – pardon, ce majestueux oiseau à nul autre pareil qui me fait la grâce de m’accepter comme humble et dévoué serviteur – et la boule de poils – mille excuses, l’adorablement chou Morsmordre présentement roulé en boule près de la cheminée, parce qu’un chat comme un serpent cherche le confort et la chaleur, et je me demande d’ailleurs bien qui a pu être suffisamment gaga de son chat pour mettre un coussin sur le sol à distance idéale du feu pour que le petit puisse faire une sieste bien méritée après avoir chassé la souris et le première année tout le jour durant – j’aurais très certainement déjà tué quelqu’un.

Nott ou un première année, de préférence.

Soupir de lassitude. Il est évident que je ne parviendrai pas à résoudre cet épineux cas de la Chorale à moi seul. Il va me falloir quémander de l’aide. Qui pourrait m’assister dans cette enquête interne ? Plusieurs noms affleurent. Regulus en qui j’ai toute confiance. Khan Bohl, probablement le plus à même de gérer l’interrogatoire. Piers, à nul autre pareil pour terroriser un élève tout en s’assurant de sa survie ? Qui viser ? La chorale a été suspendue depuis le concert. Tout le monde s’est offusqué, bien entendu, Wilson le premier. Mais à sa place, je ne l’aurais pas trop ramené. Ce qui a été présenté comme une enquête de routine va tout bientôt prendre les allures de l’Inquisition Espagnole ! Nouvelle trille de Fumseck. J’ai à nouveau serré le poing en ressassant ce triste épisode. Il me faut une boisson réconfortante, là. Un thé. Ou un chocolat ? Je commence à comprendre d’où venait l’addiction d’Albus pour ses foutus bonbons au citron : ce devait être sa façon de compenser le stress inhérent à la direction de cette maison de fous ! Je demande à Thelma un cacao chaud : quitte à noyer son désespoir dans quelque chose, autant que ça soit dans une boisson forte, amère dénuée cependant de caféine ou de théine. Il ne faudrait pas que cela m’empêche de dor…

Je n’ai pas le temps de finir le court de ma pensée que l’on toque à la porte. Si c’est encore pour m’annoncer une mauvaise nouvelle, je crame un truc. Sans déconner, je le fais ! De guerre lasse, résolu à, de toute façon, ne pas avoir une seconde paix sinon dans un exil volontaire aux archives du Ministère – et après, Lord @MELCHIOR C. FAWLEY se demande pourquoi c’est dans son havre de paix personnel que je fuis lâchement… – j’invite à entrer le visiteur. Je m’attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas à voir le jeune Malachy Lyons débouler. Inquiétude immédiate : ne me dites pas qu’un petit de Prima Sapientia s’est blessé ? S’est enfui ? S’est cassé un ongle ? Mon jeune collègue a l’air inquiet. Son pied tapote le sol nerveusement. Si c’est une augmentation qu’il veut, c’est niet : tout le personnel a eu sa prime de Noël !

« Bonsoir, monsieur le Directeur. J’ai fait des recherches, voyez-vous, ces dernières semaines. Je suis professeur d’Histoire, alors je me suis dit que ça ferait classe d’accompagner ma requête de petits précédents historiques. Il n’y en a pas, en fait. Ou en tout cas, pas que je sache, mais peut-être vos collègues perchés là-haut sauront nous dire mieux que les bouquins de la bibliothèque. Ou peut-être le principal intéressé saura inférer mes propos. Excusez-moi, M’sieur le Directeur, je m’emballe, mais en fait, j’y suis, on y est. J’aimerais avoir l’opportunité de poser le Choixpeau sur ma tête. »


L’incongruité de la demande me laisse pantois quelques secondes. Je rejoue mentalement la tirade de Malachy pour être certain de bien tout avoir saisi. Il a fait des recherches pour trouver des précédents qu’il n’a pas trouvés de personnes posant le choixpeau sur sa tête hors des répartitions…. Pourquoi diable veut-il poser le choixpeau sur sa tête ? Pourquoi diable a-t-il cherché des précédents de répartition ? J’essaie de faire un peu de sens dans ce qu’il me demande, mais je suis pris de court. Le bougre, on dirait bien qu’il a réussi l’impensable ce soir. Me scier les jambes métaphoriquement. Et il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’une demande est si surprenante qu’elle me laisse littéralement sans voix. Ce n’est que l’apparition de deux chocolats chauds sur le bureau qui me fait reprendre contenance. Je remercie mentalement Thelma, la terrible cheffe des elfes de maison de Poudlard.

« Vous voudriez… poser le choixpeau sur votre tête ? »

Je suis perplexe.

« Puis-je vous demander pourquoi ? »


J’avoue que je ne suis même pas certain d’avoir bien compris ce qui se passe dans ce bureau depuis cinq minutes. Une chose est certaine, si j’en juge par Morsmordre qui vient de sauter sur les genoux de Malachy, le loup a un fan.

1200 mots


PS : mille excuses pour le retard Embarassed J'ai situé notre rp post-event en me basant sur ton introduction, mais dis-moi si cela te convient.

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Sam 4 Jan - 17:19




I'll eat myself if you can find
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Un jeudi soir, au mois de janvier 2004, jour 25 du Cycle Lunaire.

Le Chat du Directeur grimpa sur ses genoux, et Malachy, dont le pied n’avait de cesse de frapper la pierre froide, ne put s’empêcher de croire qu’il avait déjà gagné la partie. Lui et l’Elfe de Maison étaient dans son camp, en tout cas. L’un ronronnait, l’autre lui apportait un chocolat chaud. Que pouvait-il demander de mieux ? Ah oui, un Choixpeau sur sa tête, puisqu’après tout, c’était pour cela qu’il était là. Il remercia l’Elfe, puis réitéra la politesse au Directeur. « Merci, Patron. » L’apostrophe était un reliquat de son temps où il bossait au Lyons’ Den, et où son père lui demandait de l’appeler Patron. Comme si quelqu’un pouvait croire qu’il était quelque chose d’autre que son fils. Il ressemblait énormément à son père, d’abord. Aussi, il n’était vraiment pas doué pour le service, et n’aurait certainement pas été embauché pour ce poste s’il n’avait pas été un Lyons. Peter ne leurrait personne, mais certainement se flattait-il l’égo quand il exigeait de son fils pareille dénomination.
En plus de lui proposer un chocolat chaud et un chat, le Directeur lui demanda pourquoi, et ce fut semble-t-il au tour de notre Loup d’être étonné. Toute cette scène était loin de ce à quoi il s’était attendu, à vrai dire. C’était presque comme si, entre les multiples scénarios qu’il s’était imaginés, il ne s’était pas attendu à cette question, comme s’il n’avait visionné qu’un oui ou un non, mais pas un pourquoi.

Pourquoi, alors ? Fait court, Malachy. Le Patron a sûrement d’autres choses à gérer. Comme trouver qui a utilisé des enfants comme outils de propagande. Son pied battait toujours le sol, et il avait envie d’une cigarette. A défaut, il but une lampée de chocolat, qui lui brûla la langue. Ça lui fit penser à Remus Lupin, qui lui proposait toujours du chocolat. Malachy aimait croire que c’était une marque de leur relation privilégiée, loin de s’imaginer que le Maraudeur en offrait à qui osait passer devant ses yeux cernés. Ses pensées valdinguaient rapidement d’un point à l’autre, et là, il était en train d’imaginer que Rogue lui avait fait servir un chocolat chaud en se disant que c’est ce que Remus aurait fait, s’il avait été là. Ça rassurait notre loup de s’imaginer que son mentor se situait quelque part dans le processus, même si c’était fortement improbable. Remus l’aurait laissé mettre un Choixpeau sur la tête, c’était certain.

Cherchant un moment par où commencer, il s’arrêta sur ce qui avait été le tournant de l’affaire. La Lettre. « A onze ans, monsieur le directeur, j’ai reçu ma lettre. J’étais tellement heureux, comme vous l’avez été, je suppose. » Ralenti dans son excitation, Malachy s’échappa quelques instants dans ses pensées. Il se revoyait à onze ans, les yeux brillants devant son nom écrit dans une profonde encre verte, sur une lettre apportée par un hibou majestueux.   « J’ai argumenté tout l’été. J’ai juré que je prendrai bien ma potion, que personne n’aurait jamais à le savoir. Que tout ce que je voulais, c’était voir le Château et poser le Choixpeau sur ma tête. Après, je pourrais retourner à l’école de mon quartier. Je voulais juste voir le Château, et poser le Choixpeau sur ma tête... » Dans une famille qui vivait assez loin de la magie, avec des parents qui utilisaient très peu leurs baguettes, et des aînés qui n’étaient allés chez Ollivander pour la première fois qu’à treize ans, il s’agissait là de deux rêves particulièrement magiques. Un château où on apprend tous les ensorcellements qui existent, et un Choixpeau qui peut lire dans les pensées… N’était-ce pas absolument extraordinaire ? Reprenant une nouvelle gorgée de chocolat, Malachy revoyait sa fugue, le premier septembre de cette année-là, rattrapé à la gare par un grand frère fort mécontent. Il se garda de s’étendre sur cet événement avec le Patron. « Mais à cette époque, ma famille n’était plus recensée comme lycane depuis quelques générations. Nous avions grâce à cela acquis une grande liberté, parce que nous n’étions plus surveillés, et il était hors de question de mettre cela en péril. ». Finalement, sa mère avait fini par demander à l’alpha de trancher. Judas avait déchiré la lettre, laissant le petit Malachy la queue entre les jambes. Il avait beaucoup pleuré, et quelque part, il devait toujours un peu lui en vouloir. Peut-être était-ce une revanche cachée contre un chef de meute trop dur, ce désir d’être Choixpeauté … En songeant à cela, Malachy se reprit : « Mais enfin, tout ça ne vous explique pas pourquoi, plutôt … ça sort d’où ? Pourquoi, alors … » Il se redressa, et chercha le regard de son directeur : « Je dirais, par curiosité, d’abord, et puis ensuite… » Il relâcha son regard, sentant la gêne monter face à la réalité qu’il était sur le point d’exposer à son chef : « Par désir de revanche, peut-être ? Je peux développer, si vous voulez, » se reprit-il « mais ça risque de devenir très politique et … Enfin, comme vous voulez, surtout si ça peut vous aider à accepter … ». La petite touche d’humour venait en bonus, parce qu’ils commençaient à se connaître, après deux ans, et que Rogue saurait, patron ou pas, ne pas le prendre trop au sérieux sur cette dernière boutade. Finalement, il fallait que la demande vienne de lui, qu’elle ne soit pas trop surfaite, qu’elle ne sonne pas faux. C'est pour ça qu'il s'était préparé à cet entretien, il avait écumé les archives, tout ça ... Mais il n'avait pas écrit de discours. Ca aurait sonné faux, il s'en était persuadé.

Mais le trait d’humour lui permettait surtout de cacher ce qui était sûrement la raison la plus évidente de ce désir de répartition : la Lune le rendait fou, à la fin de ses cycles, et cette envie furieuse n’en était sûrement qu’une conséquence. Une fois que ce serait fait, parce que Malachy en était certain, il accepterait, parmi tous les scénarios qu’il s’était imaginé, il terminait toujours autorisé à mettre le Choixpeau sur sa tête … Une fois que ça serait fait, ça serait remplacé par une autre envie, qu'il arriverait à contenir quelques cycles, jusqu'à ce qu'il cède, et il continuerait comme cela jusqu'à connaître par cœur l'oeuvre de Spinoza.

« Le désir est l'essence de l'homme ».

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Cecil A. Selwyn

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Dim 19 Jan - 19:57
CHAPI-CHOIXPEAU

Morsmordre ronronne comme un bienheureux sur les genoux de Malachy. C’est étonnant. Même si le (de plus en plus gros) chaton est plutôt câlin, il n’en demeure pas moins un farouche mini-fauve avide d’indépendance. Il faut croire que le fait que Malachy soit un loup-garou ne le dérange pas outre mesure lorsqu’il s’agit de trouver une nouvelle paire de cuisses pour s’y vautrer gracieusement le temps d’une sieste. Futé félin !

« Merci Patron »

Deux mots qui en disent long. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire. S’il y a une chose qui rend la cohabitation avec ce jeune loup plutôt plaisante, ce sont ces expressions inhabituelles, sans doute glanées au sein de sa meute. Une autre vie. Je m’étonne toujours qu’il ait, un jour, spontanément, fait le choix d’abandonner les siens pour venir à l’autre bout du Royaume-Uni se perdre dans un château peuplé de gosses. Il me semblait que les loups étaient très proches de leur meute, famille, tribu, appelons cela comme chacun veut. Mais je n’ai jamais véritablement posé de questions. Chacun a ses propres motivations.

« A onze ans, monsieur le directeur, j’ai reçu ma lettre. J’étais tellement heureux, comme vous l’avez été, je suppose. J’ai argumenté tout l’été. J’ai juré que je prendrai bien ma potion, que personne n’aurait jamais à le savoir. Que tout ce que je voulais, c’était voir le Château et poser le Choixpeau sur ma tête. Après, je pourrais retourner à l’école de mon quartier. Je voulais juste voir le Château, et poser le Choixpeau sur ma tête... Mais à cette époque, ma famille n’était plus recensée comme lycane depuis quelques générations. Nous avions grâce à cela acquis une grande liberté, parce que nous n’étions plus surveillés, et il était hors de question de mettre cela en péril. »

J’écoute avec attention le compte que me sert Malachy. Bien que je ne sois pas dans sa tête, je puis voir une multitude d’émotions passer dans les grands yeux cernés du jeune homme. Il a l’air tellement éreinté par sa situation de lycanthrope et dans le même temps tellement enthousiaste en racontant son petit conte qu’il m’est difficile de savoir exactement ce que je ressens en l’écoutant. Ses prunelles brillent, cependant, à mesure que sa langue se délie, et je ne peux que trop analyser certains des flashs qui passent sur son visage. Déception de n’avoir pas pu devenir élève à Poudlard à cause des lois contre les lycanthropes. Peur de la meute d’être à nouveau catégorisée comme Loup Garou ce qui les aurait mis au ban de la société.

« Mais enfin, tout ça ne vous explique pas pourquoi, plutôt … ça sort d’où ? Pourquoi, alors … Je dirais, par curiosité, d’abord, et puis ensuite… Par désir de revanche, peut-être ? Je peux développer, si vous voulez, mais ça risque de devenir très politique et … Enfin, comme vous voulez, surtout si ça peut vous aider à accepter … ».

Je le vois bafouiller un peu, hésiter. Il semble s’empourprer très légèrement, mais peut-être est-ce un effet de lumière. Il est évident qu’il est mal à l’aise. Je devine pourtant ce qui le meut. Un désir de revanche. Comment pourrais-je ne pas comprendre pareil sentiment moi qui ait si souvent aspiré à faire mes preuves dès l’enfance. Moi qui me suis vengé de Potter junior pour les crimes de son père et ceux de son parrain ? Je n’ai pas pu m’empêcher d’étirer un sourire en coin. Rien de condescendant là dedans. Je dois dire que la situation m’amuse. Vais-je accepter ? Évidemment que oui. Qu’aurais-je à gagner par un refus ? Rien. Et il y a peu de conséquences à laisser un adulte passer sous le choixpeau. Cependant, il me faut bien avouer que lorsque je prends une gorgée de chocolat en silence, c’est purement et simplement pour jouer avec ses nerfs. Je pourrais presque entendre la réprobation de Moira par dessus mon épaule m’intimant d’arrêter de ‘torturer ce pauvre gars’ ! La tasse est reposée sur le bureau.

« C’est d’accord. »

Le sourire s’élargit.

« Mais à une condition : j’aimerais que vous réfléchissiez à la proposition que je vais vous faire. »


Les phalanges s’entremêlent sous le menton.

« Il ne m’a pas échappé que l’acclimatation pouvait parfois être difficile pour les rares élèves atteints de lycanthropie que nous ayons entre les murs. Même si toute l’équipe fait de son mieux, une partie de ces élèves n’ont jamais bénéficié du soutien d’une meute et grandissent au milieu de sorciers, pire, parfois, de moldus, qui bien que de bonne volonté, ne connaissent que très mal cette maladie. Peut-être pourriez-vous accepter officiellement d’être professeur référent pour ces élèves ? Il y en a moins d’une dizaine entre les murs en ce moment, peut-être pourriez-vous accepter de les rencontrer une fois par mois pour discuter avec eux, répondre à leurs questions, les aiguiller ? »

Je croise intérieurement les doigts : on m’a rapporté qu’au moins une de ces élèves était sujette aux quolibets de ses camarades de classe. Je ne puis croire que c’est un cas isolé. Qui mieux que Malachy pour savoir ce qu’ils traversent, lune après lune ?

809 mots

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Mer 19 Fév - 1:39




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Un jeudi soir, au mois de janvier 2004, jour 25 du Cycle Lunaire.

L’attente fut éternelle. C’était ce qui avait semblé à notre loup en tous cas, dont le pied s’était remis à battre la pierre de façon effrontée. Le chat s’en était vexé, et, fier comme une puce, s’était gracieusement élancé jusqu’au sol. Combien de secondes s’étaient écoulées ? Quelques-unes, tout au plus, Malachy avait pourtant eu le temps de s’imaginer le pire scénario. Le Patron allait refuser. Il allait le renvoyer à la niche, penaud, en lui disant que jamais de la vie on ne posait un Choixpeau sur la tête d’un adulte. Pourtant, combien y’avait-il d’octogénaires moldus qui passaient pour la première fois leur bac, ce n’était pas interdit ?! Pendant cette éternité que le Patron lui avait imposée, il avait ainsi eu le temps de trouver de nouveaux arguments, qu’il s’apprêtait à balancer, ouvrant sa grande gueule, quand Rogue lui offrit sa réponse.

« C’est d’accord. »

Les babines à demi-ouvertes, Malachy laissa ses orbes grises-bleues lancer quelques éclats. A nouveau, il lui fallut quelques secondes pour pleinement assimiler la réponse du Directeur, au terme desquelles se dessina un grand sourire sur son visage. Gagné ! pensa-t-il, comme s’il venait d’accéder à une victoire inestimable. C’était certainement la valeur qu’avait à ses yeux l’idée qu’il allait pouvoir poser le vieux chapeau tout rapiécé sur ses boucles brunes. Son regard se porta justement sur l’artefact, qui ornait une étagère dans toute sa débauche millénaire. Il ne ressemblait à rien, un bout de cuir marroné, particulièrement usé, mais Malachy fut certain de le voir lui faire un clin d’œil. Sa joie devait se lire sur sa gueule, il n’entendait pratiquement plus le directeur devant lui qui imposait à cette victoire quelques conditions. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire ?

« ... Peut-être pourriez-vous accepter officiellement d’être professeur référent pour ces élèves ? Il y en a moins d’une dizaine entre les murs en ce moment, peut-être pourriez-vous accepter de les rencontrer une fois par mois pour discuter avec eux, répondre à leurs questions, les aiguiller ? »

Ce n’était pas pour rien que le patronus de Malachy était un chien de berger allemand, et pas un loup hurlant à la Lune, comme le reste des membres de sa famille. Il n’était pas un grand amateur de sa vie lupine. Il aimait sa famille, mais il les aimait particulièrement quand ils étaient loin de lui. Quand ses frères ne l’emmerdaient pas à vouloir se battre toutes les trente secondes en utilisant l’excuse du « sang chaud ». Sa vie ne dépendait de la Lune que parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, il aurait bien troqué cette spécificité pour un autre attrait, certainement plus séduisant pour la gente féminine, d’ailleurs. Il aurait ainsi troqué la lycanthropie pour des menstruations. Mille-fois. Mille-et-une fois, même. Il avait donc fait le choix de se séparer de sa meute, comme pour prouver que véritablement, il n’était pas un loup. Ça avait été un déchirement, ne vous méprenez pas ! Son frère aîné avait hurlé à la traîtrise, son Alpha, depuis deux ans, ne s’adressait plus à lui que par des phrases monosyllabiques, et sa sœur avait un soir eu le culot de lui dire que s’ils avaient été une véritable meute de loups, il aurait été considéré comme un oméga. Elle ! La seule de la fratrie à, justement, ne pas être une véritable louve ! Il avait déployé tous ces efforts pour laisser sa meute derrière lui sans véritablement la quitter, il s’était appliqué à rester dans cet entre-deux, pour satisfaire son désir d’être le plus loin possible de la vie lupine, tout en ne faisant pas une croix sur les siens, et voilà que maintenant, le Directeur lui demandait de s’acoquiner d’une nouvelle « meute », celle des louveteaux de Poudlard ? Par Séléné, que ne fallait-il pas faire pour accéder à ses fins …

Mais ce n’était pas pour rien non plus que le patronus de Malachy était un chien de berger allemand. Fidèle à son maître. Fidèle à celui qui lui apportait sa pâtée tous les soirs, et particulièrement fidèle à celui qui accédait à ses demandes les plus folles. Le Choixpeau sur sa tête, en l'occurrence. Un gros os, en somme, non ? Se léchant presque les babines, Malachy n’hésita pas longtemps face à la proposition du Chef.

« Tout ce que vous voudrez, patron. Je saurais même déjà par qui passer en premier, pour réunir les troupes. Je connais un peu @Ramona E. Yaxley et sa famille, je lui ai donné quelques cours, quand elle était gamine. Et la prochaine pleine Lune arrive bientôt. Je m’en charge. » L’idée était venue en même temps qu’il l’énonçait. Dans quoi s’embarquait-il, Séléné, quel serait le prix de cette foutue répartition ? Une éternité à devoir panser les plaies d’autres loups, à devoir prétendre qu’il fallait se satisfaire de cette situation, qu’il y avait plus grave dans la vie ? Malachy connaissait peu de choses plus graves dans la vie qu’être atteint de lycanthropie. Severus Rogue devrait certainement lui donner un peu plus de directives que « répondre à leurs questions, les aiguiller », sans quoi risquait-il de se retrouver avec un nouveau groupuscule radicalisé dans son église … Malachy se garda bien sûr de lui faire ce conseil, Severus Rogue aurait bien le temps de prouver ses qualités de leader par lui même. Plutôt, il choisit de terminer son chocolat chaud d’une traite, chassant les idées politiques de son crâne comme il s’était appliqué à le faire depuis qu’il était arrivé à Poudlard. « En parlant de pleine Lune … Elle arrive bientôt, pouvons-nous donc nous appliquer à la répartition … sous peu ? » Malachy se connaissait bien. L’excitation allait retomber, la Lune allait l’assommer, il allait passer trois jours dans son lit, un linge ensorcelé venant éponger la sueur provoquée par la fièvre, ça risquait de ne pas être le meilleur moment de mettre un chapeau sur sa tête, particulièrement pas si celui-ci était magique. Était-ce jouer avec le feu que de vouloir accéder à tout, tout de suite ? Malachy avait surtout une impression de toute-puissance, maintenant que Rogue avait accédé à sa première requête, il n’avait ainsi pas pu faire autrement que de lui adresser cette nouvelle demande.

Tout, tout de suite. Comme le meilleur des louveteaux. Et Severus Rogue se révélait être meilleur au jeu de la mère louve qu'il n'aurait pu l'imaginer.

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Cecil A. Selwyn

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Dim 22 Mar - 19:39
CHAPI-CHOIXPEAU

Certaines histoires sont plus simples que d’autres. Elles ont la couleur de l’évidence, la saveur rafraîchissante d’une brise venue du fond des âges pour chanter une mélopée insouciante. Lyons et moi sommes assis dans ce bureau à deviser d’une chose futile, et par conséquent parfaitement essentielle. Ondoiement divertissants, qui serais-je pour laisser filer l’une des trop rares opportunités de sourire dans cette chienne de vie parsemée d’imbroglios politiques vertigineux. L’enthousiasme naturel de Malachy est presque contagieux. En cela, il me rappelle Lily. Une tempête s’engouffrant dans le moindre recoin, agitant la surface pâle des lacs.

« Tout ce que vous voudrez, patron. Je saurais même déjà par qui passer en premier, pour réunir les troupes. Je connais un peu @Ramona E. Yaxley et sa famille, je lui ai donné quelques cours, quand elle était gamine. Et la prochaine pleine Lune arrive bientôt. Je m’en charge. En parlant de pleine Lune … Elle arrive bientôt, pouvons-nous donc nous appliquer à la répartition … sous peu ? »

Je ne peux m’empêcher de trouver amusant l’appellation « Patron ». Toute une vie différente, clanique, que nous, sorciers, ne pouvons imaginer. J’ai beau avoir haï de tout mon être Remus Lupin pour sa faiblesse, pour sa maladive bienveillante, pour ses choix amicaux, jamais je n’ai jamais retenu conte ce qui me semble encore aujourd’hui et en toute mauvaise foi, une pathétique excuse d’être humain, sa condition de lycanthrope. L’empressement de Malachy m’amuse, et je me prends à vouloir le faire poireauter encore un peu… A dire vrai, ma décision est déjà prise, et le choixpeau l’attend sur une étagère.

« Vous comprenez bien que je ne vous demande pas à la légère cela, n’est-ce pas, Monsieur Lyons. Vous savez mieux que personne quelles idées reçues tournent encore autour de la lycanthropie. Certains des étudiants sous votre garde y verront une malédiction, une tare, une honte… ou un motif de fierté et la preuve de leur supériorité sur les sorciers. Votre rôle sera de les aider à dédramatiser ou désacraliser l’affliction dont vous souffrez : les douleurs, la fatigue, l’irritabilité liée à l’approche de la pleine lune, les tourments de la transformation, les risques infectieux, la médicamentation. Pensez-vous pouvoir les aider à voir qu’ils ne sont pas uniquement définis par leur maladie ? Que ce sont des jeunes gens souffrant certes d’une pathologie particulièrement handicapante, mais avec laquelle on peut vivre et se développer en tant qu’être humain avec ses droits, ses rêves, ses aspirations ? »

Le moment est plus solennel que je ne l’aurais voulu. C’est peut-être l’une des rares choses sur lesquelles je sois en total accord avec le gouvernement, tant dans le fond que dans la forme. Si Lupin avait été déclaré lycanthrope au grand jour et accepté en tant que tel, je n’aurais pas manqué que me faire déchiqueter par lui pour une mauvaise plaisanterie de Black et je n’aurais pas dû être sauvé par cet enfoiré de Potter senior. Si Lupin avait pu ouvertement être ce qu’il est, sans doute aurait-il pu s’affirmer, et être autre chose que ce gamin dévoré par le besoin d’être accepté, consumé par la nécessité d’être approuvé par ses imbéciles de potes, et il aurait probablement mis le holà à un certain nombre de leurs incartades. Si les autres loups garous avaient pu bénéficier de droits civiques, de travail, de reconnaissances pour leurs qualités intrinsèques et leurs ouvrages plutôt que pour leur condition. Et je suis certain que Malachy Lyons est l’homme de la situation pour cette affaire.

« Si, bien entendu, vous éprouvez la moindre difficulté avec l’un d’entre eux, je suis bien entendu là, et il ne faut pas hésiter à m’en parler. Mais je pense que vous êtes probablement le mieux placé pour leur montrer que l’on peut être un lycanthrope tout en étant aussi et avant toute chose un sorcier qui a toute sa place dans la société magique, n’en déplaise aux plus arriérés ou étroits d’esprits de mes confrères. »

Je scrute ses réactions, espère m’être fait comprendre, espère avoir fait le bon choix en confiant une tâche d’une telle importance à Malachy Lyons. Mais si lui ne peut le faire, qui le pourra ? Qui pourra aider ces gamins ? Quelques secondes s’étiolent d’un silence presque trop solennel. Sourire en coin.

« Je crains qu’il ne vous faille vous contenter de mon bureau et de cette soirée de janvier pour la répartition plutôt que la grande salle et le repas de bienvenue aux nouveaux. Cela vous conviendra-t-il tout de même ? »

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Mer 25 Mar - 14:18




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Un jeudi soir, au mois de janvier 2004, jour 25 du Cycle Lunaire.

Malachy avait cru que ça serait facile. Qu’il pourrait presser son Patron, tapant du pied contre la pierre, et qu’il se retrouverait ainsi avec un Choixpeau sur le crâne. C’était mal le connaître, certainement. Il voulait rentrer dans les détails de la mission qu’il lui proposait. L’enfer. Malachy savait bien que moins il y avait de détails, plus c’était flou, plus on pouvait faire ce qu’on voulait. On pouvait raconter que la France était un jour Gauloise, par exemple, parce qu’il restait tellement peu de détails de cette époque qu’un anachronisme pareil pouvait devenir crédible. Il avait accepté sans broncher la proposition de Rogue, parce qu’elle était suffisamment floue pour qu’il puisse faire de cette requête un peu n’importe quoi. Et maintenant qu’il avait accepté, Rogue avait la merveilleuse idée d’y ajouter des conditions. Malachy dû se tenir silencieux, enfoncé dans son siège. Pire que ça, il dû garder la face quand Rogue osa suggérer que sa condition n’était pas une malédiction. Il parlait comme quelqu’un qui aurait connu quelque chose à la lycanthropie. Comme un politicien qui voulait brosser une frange de la population dans le sens du poil, pour la garder bien sagement entre les pattes. « Votre rôle sera de les aider à dédramatiser ou désacraliser l’affliction dont vous souffrez : les douleurs, la fatigue, l’irritabilité liée à l’approche de la pleine lune, les tourments de la transformation, les risques infectieux, la médicamentation. » Pour qui le prenait-il ? Pour un sur-homme, pour un sur-loup, qui trouvait le passage de la pleine Lune pas plus difficile qu’une autre tâche ? @Piers A. Elliot ne lui avait-il pas transmis ses inquiétudes à son propos, quand il le voyait se gaver de potions antidouleurs pour tenir debout quelques jours après la Pleine Lune ? Ne voyait-il pas ses yeux éclatés de sang, et sa jambe qui ne pouvait cesser de trembler, tout cela parce que cette foutue Lune approchait ? Ne comptait-il pas tous les gallions que Poudlard dépensait en son nom, pour la confection d’une potion tue-loup sans laquelle il se changeait en monstre affamé. En monstre, oui, il n’y avait pas d’autre mot. Pas d’autre non plus que celui de malédiction, n’en déplaise au politiquement correct. « Que ce sont des jeunes gens souffrant certes d’une pathologie particulièrement handicapante, mais avec laquelle on peut vivre et se développer en tant qu’être humain avec ses droits, ses rêves, ses aspirations ? » La politique, Malachy avait toujours préféré la laisser aux autres. Puisqu’il s’agissait clairement de cela, dans la proposition du Directeur de la seule école de Sorcellerie du Royaume-Uni. De se montrer uni avec son gouvernement, non seulement en embauchant un loup-garou, mais aussi en laissant croire à une harmonie entre les élèves bien-nés, et ceux qui avaient, malheureusement, pauvres louveteaux, été damnés. Malachy n’avait aucun doute sur le fait qu’on pouvait devenir quelque chose, quelqu’un, malgré la lycanthropie. Mais il s’agissait bien de cela. D’un malgré, et certainement pas d’un grâce. Jamais il ne parviendrait à faire croire à des élèves qu’une vie de lycanthrope pouvait être aussi confortable que celle d’un simple sorcier. Peut-être n’était-ce pas là l’intention du Professeur Rogue. Peut-être ne fallait-il pas lui faire dire ce qu’il n’avait pas dit. Il termina son propos en complimentant Malachy, en lui disant qu’il n’y avait que lui, pour ce rôle. Un sourire forcé s’afficha sur la gueule du loup à la mention des éventuels collègues dissonant à cette politique de tolérance.  

Avec l’avancée du discours de Rogue, Malachy s’était enfoncé dans son siège. S’appuyant contre les bras du fauteuil il se pencha vers l’avant pour répondre, cherchant le regard du Directeur. Celui-ci, toutefois, n’avait manifestement pas terminé. Un éclat plus joyeux était venu éclairer son visage, alors qu’il proposait à son enseignant une répartition dans son bureau, plaisantant sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une aussi belle occasion que l’ordinaire répartition dans la Grande Salle. Le sourire forcé du loup se fit triste, alors qu’il s’apprêtait à se gâcher ce qui serait peut-être sa seule chance de réaliser un rêve d’enfant. « Patron … entama-t-il, plus sérieux qu’il ne l’avait été depuis le début de cette entrevue. Entendons-nous bien. J’accepte votre proposition, mais ne comptez pas sur moi pour dire à ces enfants qu’ils devraient se contenter de leur condition. S’ils se croient damnés, s’ils ont honte d’avoir manqué de tuer leurs parents en une nuit de pleine Lune, mon étayage n’aura sur eux aucune influence. J’ai honte tous les jours. Je suis persuadé que ma famille est atteinte d’une malédiction héréditaire, qui nous change tous les mois en d’atroces monstres. Je ne suis pas aussi certain que vous semblez l’être d’être le meilleur loup pour ce job. Je ne sais pas jouer sur les mots, je ne connais que ceux-là. Je suis damné, Patron, par cette atrocité. » Il saurait quoi dire aux enfants, sans aucun doute. Il saurait leur expliquer, étape par étape, ce qui allait leur arriver. Il saurait leur dire que plus on vieillissait, pire était la douleur, parce que les os étaient moins souples, parce qu’ils avaient déjà été rompus trop de fois, et qu’ils ne savaient plus comment se réparer. Il saurait admettre qu’il connaissait le sentiment de vouloir arracher la jugulaire de quelqu’un, à l’orée de la Lune. Il le ressentait, parfois, même quand il n’était pas transformé, et ça avait été plus fréquent à l’adolescence. Il n’aurait aucun mal à s’attacher à eux. Les loups vivaient en meute, à l’ordinaire. Malachy n’était toutefois pas certain que ce fût ce que le Patron attendait de lui. Il poursuivit : « Voyez où j’en suis, aujourd’hui, à cause d’elle ? J’en suis à supplier le Directeur de Poudlard de poser un Choixpeau sur ma tête, pour oublier que quand j’étais enfant, on m’a arraché ce privilège, simplement parce que j’étais mal-né. Et puisque que j’ose demander ce qui m’est dû en tant que sorcier anglais, la répartition par le Choixpeau magique, je dois me plier à d’autres exigences, là encore liées à ma naissance. » Loin de lui l’idée de provoquer de la pitié chez son interlocuteur. Sans doute serait-ce toutefois ce que ça créerait. C’était une conséquence à laquelle il était habitué. Un souffle, avant de reprendre, comme un conclusion pour son propos. « Je vois ma vie, Patron, comme un enchaînement d’occurrences où l’on me rappelle ma condition. Il n’y a qu’un moment où je l’ai oubliée. Pendant la guerre. A tel point que parfois, je suis nostalgique de cette période infernale. Je peux m’occuper de ces enfants. Je saurai prendre soin d’eux. Panser leurs maux. Je saurai les écouter, et je saurai quoi leur répondre. Je ne suis simplement pas certain que ce sont des discours que vous voudrez entendre. » Mais il était en revanche sûr rien de ce que Rogue dicterait pourrait sortir de sa bouche. Lui revenait les expressions qu’il avait employées. Pathologie handicapante ; jamais il n’avait utilisé ces mots pour se décrire, et il ne commencerait certainement pas maintenant.

Il se décida à ne pas regarder le Choixpeau, pour ne pas provoquer un peu plus la pitié de son interlocuteur. La scène était déjà suffisamment pathétique. Un loup excité par la Lune qui, la queue entre les jambes, baissait l’échine face à son maître, libre à lui de choisir, ou non, de lui donner sa pâtée.

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Cecil A. Selwyn

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Jeu 20 Aoû - 11:35
CHAPI-CHOIXPEAU

« Patron … Entendons-nous bien. J’accepte votre proposition, mais ne comptez pas sur moi pour dire à ces enfants qu’ils devraient se contenter de leur condition. S’ils se croient damnés, s’ils ont honte d’avoir manqué de tuer leurs parents en une nuit de pleine Lune, mon étayage n’aura sur eux aucune influence. J’ai honte tous les jours. Je suis persuadé que ma famille est atteinte d’une malédiction héréditaire, qui nous change tous les mois en d’atroces monstres. Je ne suis pas aussi certain que vous semblez l’être d’être le meilleur loup pour ce job. Je ne sais pas jouer sur les mots, je ne connais que ceux-là. Je suis damné, Patron, par cette atrocité. Voyez où j’en suis, aujourd’hui, à cause d’elle ? J’en suis à supplier le Directeur de Poudlard de poser un Choixpeau sur ma tête, pour oublier que quand j’étais enfant, on m’a arraché ce privilège, simplement parce que j’étais mal-né. Et puisque que j’ose demander ce qui m’est dû en tant que sorcier anglais, la répartition par le Choixpeau magique, je dois me plier à d’autres exigences, là encore liées à ma naissance. Je vois ma vie, Patron, comme un enchaînement d’occurrences où l’on me rappelle ma condition. Il n’y a qu’un moment où je l’ai oubliée. Pendant la guerre. A tel point que parfois, je suis nostalgique de cette période infernale. Je peux m’occuper de ces enfants. Je saurai prendre soin d’eux. Panser leurs maux. Je saurai les écouter, et je saurai quoi leur répondre. Je ne suis simplement pas certain que ce sont des discours que vous voudrez entendre. »

Le directeur a écouté, attentivement, les mots du jeune loup devant lui. Il est désormais intimement persuadé que Malachy Lyons est le professeur parfait pour ce job. Il ne peut pas s’empêcher d’esquisser un infime sourire lorsqu’il lui déballe la dure réalité de sa condition avec des mots vifs, parfois crus. Il voit la position du corps de l’enseignant, voit son dos se raidir. Un vrai Gryffondor, celui-là, songe-t-il amusé. Mais il ne laisse pas transparaître beaucoup de son amusement. Lyons lui rappelle Lupin avec seulement un caractère plus affirmé. Il montre les crocs malgré la souffrance imposée par sa condition.

« Je vois les choses différemment, monsieur Lyons. »

Il hoche la tête gravement.

« Vous avez l’impression d’être frappé d’une malédiction et endurez une condition difficile. Pourtant, vous êtes là, à Poudlard. Vous avez choisi volontairement de quitter vos proches et un environnement sécurisant pour venir ici, en territoire hostile, une école qui, jusqu’à mon mandat, refusait systématiquement les loups garous entre ses murs. Albus Dumbledore n’a fait qu’une exception pour Remus Lupin, et c’était probablement du à la position privilégiée de son père au Ministère. Savez-vous combien de lettres nous recevons chaque année de parents sorciers dont l’enfant a été frappé de lycanthropie ? Plus d’une dizaine, et il en allait déjà ainsi du temps de mon prédécesseur. Les choses changent, le comité des parents d’élèves s’est assoupli, la politique actuelle est à l’ouverture. Il n’y a jamais eu autant de jeunes gens frappés de lycanthropie entre ces murs que cette année et vous êtes le premier professeur recruté ici à n’avoir pas à cacher sa condition, monsieur Lyons. Vous êtes la personne parfaite pour ce ‘job’ comme vous dites : vous ne vous laissez pas aller à l’apitoiement, vous vous battez pour vos droits personnels et n’avez pas honte de vouloir simplement vivre en dépit d’une condition que le monde entier juge infamante. Vous n’êtes pas responsable de votre condition, Monsieur Lyons, mais vous êtes responsable de vos choix. Vous êtes venu ici, vous avez obtenu ce job parce que vous étiez le meilleur candidat, vous avez poussé la porte de ce bureau pour réparer une injustice qui vous a été faite, et vous allez aider ces jeunes gens à vivre la tête haute, en comprenant leur condition, en en tenant compte, mais en acceptant aussi que, tout comme vous, ils sont des êtres humains méritant la dignité et la reconnaissance de leurs paires pour leurs actions et leurs accomplissements. »

Il est vaguement gêné, Severus Rogue. Il ne se laisse aller que rarement à ce genre de tirade, et il n’a, le plus souvent, que Fumseck et Morsmordre pour audience. Pour autant, il lui arrive par moments de se découvrir une éloquence rare qui le surprend lui-même… Enfin, sauf quand @Moira A. Oaks lui saute à la gorge. Là, l’éloquence est plutôt du côté de la furie blonde qu’il a l’audace de considérer comme sa plus proche amie. Mais il a toujours été entendu que Moira était un cas à part…

Pour couper court à l’instant d’hésitation, le directeur se frotte les mains et se lève.

« Et si nous passions à ce pourquoi vous êtes venu, monsieur Lyons ? Il sera toujours temps de deviser après coup… Je suis certain que ce bon vieux choixpeau doit brûler d’impatience de répartir un adulte, pour une fois ! »

Il y a tout un cérémoniel de la répartition que Rogue entend bien respecter, aussi pose-t-il le fameux tabouret dans la pièce et le Choixpeau dessus. Celui-ci ne peut s’empêcher de marmotter :

« Vieux… vieux… je vous en ficherai, moi du ‘vieux’... »

Un bruissement de tissus ressemblant à à s’y méprendre à un raclement de gorge.

« Que le candidat à la répartition s’avance, Severus, on ne va pas y passer la nuit !
- Vous pourriez lui faire une chanson, quand même, vous l’aviez fait pour le petit Stevens qu’on a réparti en cours d’année, l’an passé.
- Oui, mais j’avais eu le temps de la préparer, cette chanson ! Vous croyez quoi ? Que les vers ça pousse sur les arbres ?
- Celle de cette année, alors ?
- Non, j’en étais pas fier…
- De l’année précédente ?
- Je ne m’en souviens plus.
- Vous ne voulez pas chanter, c’est ça ?
- Non. »

Soupir de lassitude. Les chapeaux magiques, ce n’est plus ce que c’était.

« Sans chanson, ça ira, Monsieur Lyons ? »

1008 mots


PS : tellement désolée pour la longue attente Embarassed

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Dim 6 Sep - 23:53




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Un jeudi soir, au mois de janvier 2004, jour 25 du Cycle Lunaire.

Le regard du loup, à l’ordinaire, était gris. Ce soir, il était presque noir. L’approche de la Pleine Lune, ou l’humeur qui le gagnait, alors qu’il parlait de sa condition ? Séléné seule le savait. Malachy voulait toutefois que cet entretien se termine ; la fatigue et la fièvre prenaient son corps, maintenant. Il devait dormir, pour pouvoir assurer ses dernières journées avec les enfants avant la Lune. Il avait fini sa tirade, attendait la réponse de son patron, qu’il imaginait de plus en plus négative, et il filerait dans ses quartiers dès que l’affaire serait terminée. Il n’aurait jamais dû venir, il se sentait comme pris au piège, en proie à un examen détaillé de sa condition par l’un des sorciers les plus fameux du monde magique qui ne lui plaisait guère. « Vous avez l’impression d’être frappé d’une malédiction et endurez une condition difficile. » Malachy eut envie d’interrompre Rogue à peine avait-il entamé sa tirade. Il n’avait pas l’impression d’être frappé par une malédiction : il l’était. Il était las, toutefois, et n’avait aucune envie de se lancer dans une énième contradiction de son directeur. Il le laissa alors poursuivre son propos, le regard toujours perdu dans l’immense étendue d’artefacts présentés dans ce bureau.
Severus Rogue le surprit, il fallait le dire, car après l’excitation, la lassitude, Malachy se retrouvait désormais en proie à la gêne. Ses joues chauffaient et sa mâchoire se serrait alors que son patron se lançait dans une série de compliments à son égard qu’il ne savait bien comment recevoir car il ne s’était pas attendu à les entendre. Il évoqua Remus Lupin, semblant alors comparer Malachy avec celui qui avait été, sans nul doute, le plus important de tous ses mentors, et une boule gagna sa gorge, comme s’il avait avalé une grenouille entière. « Vous êtes la personne parfaite pour ce ‘job’ comme vous dites : vous ne vous laissez pas aller à l’apitoiement, vous vous battez pour vos droits personnels et n’avez pas honte de vouloir simplement vivre en dépit d’une condition que le monde entier juge infamante. » Le regard de Malachy atteignait le sol en pierre, maintenant. S’il faisait mine de chercher le chat, il essayait surtout d’avaler sa salive, et avec elle, tous les mots que lui adressait son chef. Il ne savait comment les prendre, trop peu habitué à s’entendre dire qu’il faisait du bon travail. Ce n’était pas exactement parmi les habitudes des Lyons que de s’adresser des compliments, alors, sa manie reprenait, il s’agitait sur sa chaise, son regard valsait de la droite vers la gauche sans savoir où se poser, et ses tempes suaient à nouveau. Soumis par sa nature de loup-bêta, Rogue lui faisait toujours une impression de grandeur. Mais par les mots qu’il lui adressait maintenant, il parvenait à gagner de son enseignant une soumission volontaire, celle d’un homme à un autre homme. Il lui paraissait qu’être enseignant d’Histoire pour des gamins était certainement ce qu’il y avait de moins lycanthrope en lui. Ainsi, Malachy se sentait redevable à l’homme qui reconnaissait la qualité de son travail, et par là même, la qualité de son humanité.

Ce qui rassura le loup, finalement, fut d’apercevoir dans le regard du Directeur ce qui semblait être, pour lui aussi, de la gêne. Comme s’il s’était laissé emporter dans cette tirade, et qu’il ne savait plus non plus où aller avec son propos. Il devait s’arrêter-là, parce que Malachy ne saurait plus bien que faire pour lui montrer sa redevance. Et alors que Rogue se tenait un instant silencieux, Malachy coupa court en chuchotant, simplement : « Merci, Patron ». Après cela, il chercha son regard pour montrer sa sincérité. Il ne savait pas bien quoi répondre d’autre que cela, devant les congratulations de Rogue à son endroit. Il ne pouvait, en retour, que ployer l’échine.

Malachy avait passé déjà deux banquets de début d’année à Poudlard. Ça lui paraissait énorme, et en même temps, trop peu. Quand Rogue poussa sa chaise pour se diriger vers le Choixpeau Magique, tout se précipita. Il sembla au Loup qu’il n’était pas prêt, qu’il ne comprenait pas bien ce qui était en train de se passer. Rogue était-il en train, véritablement, d’accepter de le répartir dans une maison ?

Il semblait que oui, puisqu’un dialogue ubuesque se déroulait maintenant entre le Directeur qui réclamait une chanson au Choixpeau, et celui-ci qui prétextait ne pas être prêt pour l’effectuer. Malachy secoua le crâne, faisant vibrer ses boucles brunes, pour tenter d’appréhender la situation. Ça allait véritablement arriver ! Il n’y croyait pas encore bien quand Rogue se tourna vers lui pour lui demander si ça allait, si le Choixpeau ne chantait pas.

« Non ! … enfin je veux dire, oui ! ça ira, oui ! Bien sûr, Patron, que ça ira ! »

Un sourire lumineux éclairait son visage. Par réflexe, il mit ses mains sur ses genoux, comme les louveteaux le faisaient, en début d’année. A cet instant-là, il avait onze ans, ou presque. Il était comme tous ces autres enfants, lycans ou non, désormais, qui profitaient de leurs premiers instants dans le Château le plus magique du Royaume-Uni en dévorant un banquet délicieux, et surtout, en joignant la table de ce qui seraient leur maison pour sept belles années. Il semblait à Malachy qu’il était revenu dans le temps, qu’il avait à nouveau onze ans et qu’il n’avait pas été arrêté à la gare pars son grand frère, Ciarán, alors qu’il venait de fuguer de la maison familiale pour rejoindre Poudlard ce premier septembre-là. Il lui semblait qu’il y était parvenu, que Poudlard et sa scolarité étaient là, à portée de pattes. S’il fermait les yeux, il était cet enfant-là, des rêves de magie plein le crâne.

A peine le Choixpeau eut-il effleuré son crâne qu’il s’écria :

« GRYFFONDOR »

Bonheur et Justice. Justice et Soulagement. Soulagement et Bonheur, à nouveau.


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