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Quête | Baba Yaga au Tibet {Piersiah}
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : Quête | Baba Yaga au Tibet {Piersiah} Voodoo-ppl
Mer 2 Oct - 18:43




Baba Yaga au Tibet
L’encre mijotait dans une petite casserole en fonte chinée aux puces. Du bout de son doigt, Josiah la faisait remuer tout doucement, en lisant pour la énième fois le petit parchemin. Était-il vraiment en train de faire confiance à une vieille sorcière complètement farfelue qui l’avait presque forcé à prendre ce paquet ? Était-il vraiment sur le point de s’enfourner sous la peau une encre constituée à partir d’une recette tibétaine ? De ce qu’il avait pu en déduire, en tout cas ; quand Baba Yaga lui avait refilé le parchemin, elle n’avait rien dit. Il s’était simplement retrouvé face à une langue illisible, dans un alphabet qui semblait trahir un pays asiatique. Il avait farfouillé dans un grimoire de sortilèges pour trouver une formule qui lui avait d’abord permis de déterminer de quelle langue il s’agissait – du tibétain, donc – et ensuite, de la traduire. Et puisqu’il avait bien sûr trouvé ces informations dans un grimoire anglais, il s’était retrouvé à prononcer des formules latines, lui qui était habitué à les déclamer en fon, pour traduire une recette tibétaine. Un dieu était certainement en train de se foutre de sa gueule.

En se fiant à son analyse – que certains qualifieraient d’experte – Josiah jugeait que les alliages entre les différents ingrédients semblaient bien fonctionner entre eux. Il reconnaissait des éléments, il en avait d’ailleurs la plupart déjà en stock dans son arrière-boutique. Il avait dû aller en récupérer d’autres chez son apothicaire favori à Godric’s Hollow, rien de trop démesuré, toutefois. Certains étaient quasiment toujours utilisés dans les tatouages magiques, comme l’encre de calmar géant, qui servait très souvent de base. Il avait des écailles d’Occamy dans sa boutique, puisque là aussi, leurs propriétés magiques servaient de façon ponctuelle à la fabrication d’encres. Non, c’étaient plutôt des fleurs typiquement tibétaines qu’il avait dû aller chercher jusque chez l’apothicaire, et qui lui avaient coûté un bras. Cela n’importait toutefois que peu, il envisageait depuis un moment de remplir une zone de son mollet encore trop vide, et c’était l’occasion rêvée pour le faire. Le tatouage ferait dix centimètres carrés tout au plus, histoire de ne pas risquer de perdre sa jambe entière si cela ne fonctionnait pas. Le plus compliqué après cela avait été de comprendre – et de déterminer – l’unité de mesure de cette recette. Il ne semblait pas qu’elle ait été constituée récemment, et de ce qu’il en comprenait, les mesures étaient tout à fait approximatives et changeaient d’un ingrédient à l’autre. C’était ce qui le faisait le plus douter de toute cette recette. Qu’est-ce que ça voulait dire « trois pincées de graines de ginseng », au juste ? Et 15 coupelles d’encre de calmar ? Qu’est-ce que c’était qu’une coupelle, pour un tibétain ? A partir de toutes ces questions, il avait constitué plusieurs versions de l’encre, et avait réussi par un processus d’élimination à déterminer de façon plus ou moins précise une recette digne de ce nom. Quand ça lui avait explosé à la gueule, ou quand les éléments semblaient saturés et ne se mélangeaient pas bien les uns aux autres, il recalibrait. Quand l’encre prenait une couleur trop éloignée des habituels noirs, verts et bleus foncés, il modifiait à nouveau. Il y avait passé quelques jours et quelques nuits et finalement, il en était arrivé à une mixture d’un noir de jais qui brillait sous la lumière, surement à cause des écailles d’Occamy écrasées.

Janvier amenait la nuit tôt. La journée de travail était donc loin de se terminer, et pourtant, le soleil déclinait déjà quand un client poussa la porte du salon. Josiah releva le crâne de sa potion, sorti de son arrière-boutique pour trouver Piers Elliot en train de lorgner pour la énième fois sur son matériel. Définitivement, il devait une offrande à Papa Legba qui mettait sur son chemin tous les éléments nécessaires à la bonne réussite de sa petite expérience. « Tu tombes bien, Eliott. Retourne le panneau "ouvert" derrière toi, tu veux ? Tu vas m’aider, plutôt que de passer encore une heure à essayer de te décider. » Josiah n’attendit pas sa réponse pour tourner les talons vers son arrière-boutique. Le minuteur magique indiquait encore quelques minutes. Il attrapa le parchemin avant de retourner vers le lascar. Piers était déjà venu, s’était déjà présenté, avait commencé à lui parler de son projet. Toutefois, comme tous ces clients qui se faisaient tatouer pour la première fois, il hésitait. Ce soir, Josiah ferait d’une pierre deux coups. Il se dégoterait un nouveau client et se gratterait un nouveau tatouage. « Assieds-toi où tu veux. T’as remarqué, la vieille sorcière qui se balade sur le Chemin de Traverse en ce moment ? » Josiah était naturellement à l’aise avec les gens. S’il ne se faisait pas beaucoup d’amis, ce n’était pas par manque de charisme, mais plutôt par manque d’intérêt. Il avait déjà suffisamment de personnes autour de lui pour devoir se coltiner d’autres créatures. Pour autant, il déterminait que Piers Elliot lui serait bien utile, se le mettre dans la poche en le mettant à l’aise lui paraissait donc essentiel. Il avait appris, à l’occasion d’une de ses visites, qu’il était infirmier à Poudlard. Or, avoir un infirmier sous la main quand on s’apprêtait à s’enfiler sous la peau une mixture inconnue était, par expérience, une bonne idée. Josiah se tira un tabouret et tendit le parchemin à son compère du jour : « elle m’a refilé ça en cadeau. T’en penses quoi ? Rien de trop dangereux ? » Bien sûr, il avait mis entre les mains de Piers la version traduite, de sorte que ça fasse un peu plus de sens pour lui que ça n’avait été son cas quand il s’était retrouvé avec le rouleau pour la première fois. Il n’attendait pas de sa part une véritable expertise, mais certainement que si quelque chose lui sautait aux yeux, il le dirait.

Le minuteur sonna.



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Mer 2 Oct - 21:21
Baba Yaga au TibetPiers@A. Josiah N'Da

Encore une fois, mes pas m'ont mené sans que j'y pense réellement jusqu'à la devanture du Voodoo's Child, après m'être à nouveau allègrement servi dans le panier de Baba Yaga. Cela fait plusieurs semaines que l'idée de me faire tatouer me travaille. Oh, rien d'aussi remarquable que la manchette de Neil -qui a ma connaissance n'a absolument aucune propriété magique, elle est juste là histoire de lui permettre de jouer les durs-, mais un petit quelque chose de plus, qui me donnerait une longueur d'avance supplémentaire sur le commun de mes collègues. Seulement, il y a quelque chose de presque intimidant à sauter le pas. Je veux dire, je n'ai jamais reculé face à l'effort nécessaire à rester à la pointe de mon domaine professionnel, mais là... Peut-être est-ce le fait que je ne suis pas familier de ce type de magie, ou peut-être est-ce simplement le fait qu'il s'agisse tout de même d'afficher de manière définitive ma dévotion à mon métier... Bah, au fond, personne n'est dupe.
Je me sens un peu seul sur le Chemin de Traverse, sans la présente aussi discrète que rassurante d'Hermes. Le petit est resté dans sa cage, dans la réserve, que j'ai pris soin de verrouiller à triple tour pour éviter à Hekate toute tentation de venir le plumer. Je ne me suis jamais expliqué l'aversion qu'elle semble éprouver pour mon petit compagnon, qui ne lui a -je crois- jamais fait l'insulte de l'imiter. Pas devant elle, en tous cas.
Allez Piers, on se sort les doigts. Passe cette foutue porte et prends rendez-vous pour de bon. C'est parti, un pas après l'autre. Enclencher la poignée de porte : fait. Faire tinter le carillon à l'entrée : fait. Voir le propriétaire des lieux surgir de l'arrière boutique comme un épouvantard de son placard : fait. Ne reste plus qu'à... tomber à pic, apparemment. La demande que je m'apprêtais à formuler disparaît, vite remplacée par un élan de perplexité. Comment est-ce que je peux bien tomber dans sa boutique ? Merlin, dans quoi je me suis encore embarqué ?
Je l'écoute, méfiant mais avant tout intrigué. Je ne tique plus à ses manières assez familières -il m'a fallu me faire violence au départ, mais j'ai réussi à surmonter cette terrible épreuve. Fais preuve de bonne volonté, pour une fois. J'obtempère, retournant la pancarte derrière moi et décidément piqué au vif par le comportement inhabituel -enfin, pour les cinq minutes chrono que j'ai passé à faire attention à son comportement par le passé c'est en tout cas l'impression que j'en ai- du commerçant.
Par réflexe plus que par crainte, je vérifie que ma baguette est bien à sa place avant de le suivre dans l'arrière-boutique. Mes yeux se posent immédiatement sur le petit chaudron rempli d'une mixture frémissante, d'un noir étrangement chatoyant. Peut-être de l'occamy ? Je m'installe à même le sol, en tailleur, faisant un effort inhumain pour me tenir droit. J'écoute le tatoueur, opine.

Oui, je l'ai vu une fois où deux. Elle m'a offert ça, d'ailleurs.

Du bout des doigts, j'effleure le nœud papillon qui a remplacé mon habituelle cravate. Je suis pas certain qu'il soit vraiment magique, mais au moins, il est classe.
Je m'empare du bout de parchemin que me tend Josiah. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Du l'hindi  Les ingrédients me mettent la puce à l'oreille -du tibétain. J'étais venu prendre un rendez-vous tout ce qu'il y a de plus simple, et me voilà embarqué dans une sombre histoire de recette tibétaine mystérieuse, fourguée par une vieille sorcière vagabonde ? Non mais c'est à se coincer les parties dans une porte ! Je rends son document au tatoueur, sourcils froncés.

Très franchement, j'en pense pas grand-chose. Enfin, rien que vous ne sachiez déjà, je suppose. Je ne suis pas exactement ravi de voir de la belladonne dans la liste des ingrédients, mais au moins, on sait à quels effets secondaires s'attendre avec elle. Quant aux fleurs tibétaines, je suppose que vous êtes pas allé les cueillir vous-même ? On vous a dit quelque chose à leur sujet ?

Que je le veuille ou non, ce genre de challenge a le don pour titiller ma curiosité naturelle. Je prends mes aises, me tortille pour retirer mon manteau de laine, et sors ma baguette de son étui pour la poser juste à côté de moi -toujours la garder à portée de main, surtout quand on ne sait pas exactement ce que va donner la potion qu'un quasi-inconnu est en train de mitonner dans le plus grand des calmes.

Vous avez une idée de ce que la formule peut vouloir signifier ?

Quelle question con, Piers. Tu crois vraiment qu'il s'est éclaté à apprendre le tibétain pour l'occasion ? Bon, réfléchis un peu : les incantations sont rarement faites au pif. J'ai jamais entendu quelqu'un gueuler "J'aime le raisin de table" pour allumer une chandelle, et y a pas de raison que les formules tibétaines soient si différentes, si ? Au fond, je me demande s'il n'est pas complètement futile de m'attarder sur ce point, mais j'ai toujours tendance à recommander de ne dire que ce dont on comprend pleinement la portée... et c'est probablement plus vrai que je ne l'aurais cru avec d'antiques formules magiques venues d'un pays lointain.

Il y a de bonnes chances qu'un des termes que vous avez retranscrit signifie "encre", mais pour le reste ? Vous n'avez pas remarqué de nombreuses occurrences de ces... caractères, en plus des formules ?

Et bien sûr, à cette heure relativement tardive, il y a de bonnes chances que Fleury & Botts soit déjà fermée. Et même sans ça, c'est pas gagné qu'ils disposent comme de par hasard d'un brave petit dictionnaire anglais-tibétain.

A ce que je vois en tous cas, j'arrive pile avant que vous ne décidiez de vous lancer dans une expérimentation potentiellement dangereuse tout seul comme un grand. Foutu pour foutu, je peux bien rester superviser ça, mais il faut quand même que j'en sache un maximum sur ce que vous pensez de cette encre, sur les effets secondaires que les encres magiques peuvent avoir sur les gens de façon générale et sur vos antécédents médicaux. Si je dois intervenir parce que vous semblez être en danger, autant éviter que je vous achève.

Ça ferait rudement tâche sur le CV. Et puis autant le dire franchement, cet interrogatoire modèle réduit achève de me renseigner sur les éventuels risques que je prends en me faisant tatouer dans cette boutique. Au moment où je m'apprête à m'enquérir du temps restant sur le minuteur, histoire de voir de quel laps de temps je dispose pour poser mes questions avant que le tatoueur ne se lance, celui-ci sonne. Autant aller à l'essentiel, avant que quelque chose n'explose.

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A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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Mer 16 Oct - 15:07




Baba Yaga au Tibet
Le pas de Josiah était presque sautillant. Tout se déroulait merveilleusement bien, et tout allait bien se dérouler, il en était certain. Cette Baba Yaga ne pouvait pas être si dangereuse que ça, et il avait suffisamment d’années d’expériences pour pouvoir faire mijoter cette encre convenablement, et la tatouer avec agilité, n’est-ce pas ? Piers Elliot ne semblait pas non plus craindre la mégère, preuve était qu’il s’était accroché autour du cou un de ses cadeaux. Josiah s’approcha de lui pour regarder de plus près ce que l’infirmier avait eu la chance de recevoir en plongeant sa main dans son panier. Toujours attentif aux détails, fin connaisseur des magies intriquées et entrelacées dans un support, que ce soit de la peau ou du tissu, il écarquilla les yeux. Sans demander la permission, Josiah se permit de lever sa main pour venir toucher le nœud qui ornait le cou de Piers, dans le but de s’assurer de ce qu’il croyait reconnaître. Comme illuminé, il s’écarta du client et déclara : « Par Ogun, mais c’est une création Maison Capenoir, qu’elle t’a refilé ! Cette bonne femme est extraordinaire ! Leur boutique Place Cachée, à Paris, est sublime, ils manufacturent de superbes créations, je les reconnaitrais entre mille. Je ne serais pas surpris si tu portais autour du cou un artefact magique pour le moins puissant ! » La sœur de Josiah avait fait un stage chez eux, avant de se retrouver chez Gaichiffon, à Pré-au-Lard, et n’avait eu de cesse de vanter leur mérite. Il était allé lui rendre quelques visites, et avait pu au passage aller admirer leurs créations, sans nul doute plus amusantes que celles de madame Guîpure, sur le Chemin de Traverse, et de son éternelle palette noire et violette.

Josiah avait proposé à Piers de commenter la formule, mais à vrai dire, sa réponse ne l’intéressait pas trop. S’il l’avait fait, c’était plutôt parce qu’il valait mieux commencer par ça que par lui demander de lui sauver la vie, si jamais on en arrivait jusque-là. Assis sur le sol, l’infirmier s’inquiétait de la Belladone, mais il se doutait que Josiah en ferait son affaire. Si c’était d’ordinaire un ingrédient qui servait comme principal constituant aux potions qui permettaient de dormir, pour plus ou moins de temps, elle n’était pas rare dans la constitution d’encres à tatouages. Très diluée parmi d’autres ingrédients, on se servait plutôt de sa puissance magique que de ses capacités à endormir. Au pire, la zone du tatouage pouvait devenir un peu indolore pour quelques jours, surtout quand on exagérait les dosages. L’idée n’était pas de terminer le corps entièrement anesthésié, mais de toute façon, ça ne pouvait pas être si terrible. « Quant aux fleurs tibétaines, je suppose que vous êtes pas allé les cueillir vous-même ? On vous a dit quelque chose à leur sujet ? » Manquait plus que ça, tient ! Qu’il soit allé se balader jusqu’au Tibet pour cueillir quatre brins de fleurs... Elliot se tortillait pour retirer son manteau, et Josiah piétinait d’impatience. « Ça change quelque chose, tu crois ? Parce que je ne suis évidemment pas allé jusqu’au Tibet pour les cueillir, je les ai récupérées chez l’apothicaire de Godric’s Hollow. Je l’aime bien, tu le connais ? C’est là-bas, d’ailleurs, que j’ai rencontré pour la première fois la Mégère ! ». Josiah se remémorait ce deuxième jour de janvier, quand il était allé récupérer quelques ingrédients pour une encre et qu’il s’était retrouvé avec un lacet noir enserré autour du bras et une recette écrite en tibétain dans la main. Le monde n’avait de cesse de l’étonner.

Josiah était retourné près de ses fourneaux, pour vérifier que tout allait bien. L’encre était sublime, pas trop épaisse, brillante, profondément noire – la belladone justement permettait cela. Derrière lui, Piers cherchait la petite bête. Il y mettait les formes, s’adressant à lui sur un ton soutenu, mais semblait sous-entendre que Josiah n’avait pas bien fait son travail. Ou peut-être le béninois s’émouvait-il trop vite, peut-être l’infirmier cherchait-il seulement à le protéger ? Peut-être, tout simplement, n’avait-il pas compris que Josiah n’avait pas juste trouvé le papier et appliqué la formule. En tout cas, il n’avait pas de temps à perdre avec des préoccupations futiles telles que « ça veut dire quoi, ça ». Il rétorqua, peut-être un peu trop abruptement : « Elliot, qu’est-ce que tu t’imagines ? Bien sûr que j’ai remarqué la récurrence de ce caractère, j’ai traduit ce putain de parchemin ! J’y ai passé ces deux dernières semaines ! » Reprenant son souffle, il finit par chercher le regard de l’infirmier, toujours assit par terre, pour continuer sa réplique plus tranquillement. « Excuse, j’ai pas été assez clair peut-être. La Baba Yaga ne m’a pas refilé la formule comme ça, c’était tout écrit en caractères tibétains, je ne connaissais même pas la langue. Et tu la connais, elle n’est pas loquace la vieille peau ! » Il s’était détendu, et tentait désormais de dérider son camarade du jour, qui ne devait pas être déjà inquiet, auquel cas il ne tiendrait pas l’après-midi. « J’ai tout traduit, je sais ce que veulent dire ces caractères. Encre, Peau, Magie, que des trucs comme ça. J’ai passé ces deux dernières semaines à faire mijoter des dizaines de lots d’encre, parce que la première traduction ne disait pas 54 centilitres d’encre de calamar, mais "15 coupelles d’encre", par exemple. J’ai l’air détendu mais je prends mon boulot très au sérieux, et je n’ai aucune intention de foutre sous ma peau 15 coupelles d’encre de calmar géant sans savoir à quoi ça correspond en centilitres. Je ne suis pas complètement dingue. » Valait mieux que Piers sache, tout de même, que malgré ses allures, il était loin d’être un savant fou. « Non, le vrai problème c’est de savoir si j’ai choisi la bonne phonologie pour la formule. Je crois que c’est ça, j’ai bossé avec Mr Bott qui avait quelques ouvrages sur la langue tibétaine, mais de là à dire que je pourrai la déclamer avec le même accent qu’un tibétain … Je ne sais pas ! » Pour les dosages, il était quasiment certain que ça fonctionnerait. L’encre avait l’air de convenir, elle ressemblait à toutes les encres qu’il pouvait produire, et ce malgré l’éloignement géographique du Tibet par rapport au Royaume-Uni ou au Bénin. Visiblement, on se servait là-bas sensiblement des mêmes ingrédients. D’ailleurs, on retrouvait toujours le même genre d’ingrédients, partout dans le monde, pour la constitution des potions. Personne n’inventait vraiment rien, ou alors, tout le monde inventait la même chose. Toutefois, si cette encre était magique, pour sûr, Josiah n’en connaissait pas les effets, et ne savait pas s’il parviendrait à formuler les sortilèges convenablement.

Finalement, Piers lui proposa de surveiller la scène, idée que finalement Josiah n’avait même pas eue à lui suggérer. L’infirmier prit d’autant plus les choses en main quand il lui demanda de lui décrire les effets secondaires généraux des tatouages mal réalisés, et de lui parler de ses antécédents médicaux. Avant qu’il ait le temps de répondre, le minuteur sonna. Josiah éteignit donc le feu immédiatement, et s’appliqua à refroidir la marmite avec la paume de ses mains, de sorte que la mixture ne continue plus de cuire.  Puis, il se retourna à nouveau vers Piers, avant d’aller s’asseoir sur son lit de camp, au fond de l’arrière-boutique. Il commença à enlever ses chaussures, alors qu’il se lançait dans ses explications. « Alors, dans le pire des cas, bien sûr, le sorcier qui se fait tatouer une encre magique peut risquer la mort. Particulièrement avec des encres dans lesquelles on trouve trace de Belladone, que tu connais. Mais ça, je vais te dire, ça n’arrivera pas, c’est impossible. Le dosage me paraît tout à fait raisonnable, et même couplé avec les autres ingrédients, arrête-moi si je me trompe mais je ne crois pas reconnaître un alliage qui amplifierait les effets de cette plante. Ensuite, le sorcier peut risquer l’empoisonnement du sang, d’abord dans le membre où est planté le tatouage, et bien sûr, que ça s’étende au cœur. Si on en vient à cela, évidemment, tu n’hésiteras pas à m’amputer, je compte sur toi ! » Il disait ça en rigolant, là encore certain que ça n’arriverait pas. Trop sûr de lui, certainement, Josiah était aussi inconscient et trop téméraire quand il s’agissait de piquer une aiguille sous sa peau. « Je n’ai jamais tatoué avec des fleurs du Tibet, et j’avoue que je n’ai pas demandé à l’apothicaire les éventuels effets secondaires. Pour tous les autres ingrédients, je les ai déjà utilisés. L’occamy est très typique, d’ailleurs regarde … » Josiah souleva son pantalon en lin pour découvrir sa jambe. Il montra à Piers son tatouage qui représentait un léopard noir, sur son tibia. Si la figure ne bougeait pas, elle semblait briller. « Je me suis fait tatouer ça au Mexique, au cours d’une cérémonie rituelle. Y’avait aussi des écailles d’Occamy dans la mixture. Quant à aujourd’hui, je vais me tatouer juste là. » Il montra la parcelle nue de sa peau, pas loin du félin. Se levant, il alla chercher une lame de rasoir dans sa salle de bain, et un peu de mousse à rasage qu’il étala sur sa jambe. Bientôt, il posait le pied sur son lit de camp pour raser tous les poils de cette partie de son corps, et retournait se rincer dans la minuscule salle d’eau. « Pour les incantations qui tournent mal, là, je dois dire que tout peut arriver. La formule veut dire quelque chose comme : le pouvoir du calamar sous la peau du Mage, si je traduis bien. Je ne sais pas ce à quoi ça fait référence, on ne sait pas grand-chose des calmars. Ce sont des créatures intelligentes, voilà ce que je peux te dire. En tout cas, l’encre que j’utilise vient d’un élevage de calmars magiques, en Norvège. Prime qualité, ils disent. Pareil, c’est très typique dans la constitution d’un tatouage magique. » Josiah était désormais retourné près des fourneaux, plantant un bâton en bois imperméabilisé dans la mixture. Tout semblait en ordre, il s’appliqua donc à extraire une pipette d’encre pour la glisser dans sa machine, puis une seconde, puis une troisième, jusqu’à ce que le réservoir soit rempli. « Je n’ai pas d’antécédents médicaux majeurs, j’ai toujours été en plutôt bonne santé. Dans le dos, j’ai un énorme tatouage, rituel là encore, qui me protège des formes les plus sombres de magie, je suppose que si quelque chose de très grave devait m’arriver de ce côté-là, il devrait en absorber les pouvoirs. » Rassurant, n’est-ce pas ? Josiah n’était pas inquiet, mais Piers pouvait l’être pour deux, si ça le chantait. Brandissant son appareil, et adressant un coup d’œil à l’infirmier, il dit : « On attaque, ou t’as d’autre questions ? » avant de l’attirer vers la pièce principale du salon. Il y avait là-bas plus de place de mouvement, pas question de se brider entre les quatre murs de l’arrière-boutique pour ce qu’il s’apprêtait à faire.
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Sam 2 Nov - 14:26
Baba Yaga au TibetPiers@A. Josiah N'Da

Je retiens mal un mouvement de recul quand le tatoueur s'approche, visiblement rendu curieux par mon noeud papillon. Il est chouette, je veux bien l'entendre, mais tout de même ! Je l'écoute s'extasier sur la qualité de l'objet, laissant échapper un soupir pour masquer ma curiosité naissante. Je le trouvais beau, certes, mais qu'il s'agisse potentiellement d'un artefact puissant me prend un peu de court. Néanmoins, Josiah semble convaincu de ce qu'il avance ; je me résous à interroger Neil sur la question à la prochaine occasion, il est bien plus fin connaisseur de la mode magique que je ne le serai jamais. Une fois le tatoueur reparti à son chaudron, je palpe d'un air absent le tissu, me demandant quel type d'enchantement il peut bien renfermer.

L'apothicaire de Godric's Hollow ? Oui, je me suis fourni chez lui une paire de fois, il m'a semblé plutôt compétent.

En même temps, je savais exactement ce que je cherchais, je suis pas allé lui demander des fleurs au petit bonheur la chance.

On va partir du principe que si ces plantes vous faisaient courir un gros risque, il vous en aurait fait part avant de vous les fourguer.

Espérer qu'une personne ait fait part de conscience professionnelle n'était pas dans mes habitudes, mais la préparation était à un stade trop avancé pour que l'on s'occupe de ce genre de détails à la va-vite.
La frustration audible dans le ton de Josiah, lorsque je lance mes questions presque rhétoriques, me fait esquisser un sourire. Et moi qui le pensait placide à l'excès ! Je prête une oreille attentive à ses explications, silencieusement impressionné qu'il soit parvenu à traduire lui-même la recette. J'opine tranquillement, rassuré par le discours que tient mon patient du jour, qui a visiblement percé mes véritables intentions.

Parfait. Tu comprendras que je n'aurais pas eu de temps à perdre à jouer les nounous pour un inconscient.

Sans que je m'en rende compte, une couche supplémentaire du vernis que j'utilise pour garder les autres à distance vient de disparaître. Le ton se fait familier plus que volontairement vulgaire, et je me penche vers le chaudron, rendu curieux par la mixture. Ca ressemble... effectivement à de l'encre, et j'en viens à me demander à quoi ont pu ressembler les précédentes expérimentations du tatoueur. Au final, ses recherches ont du être bien proches de celles d'un maître potionniste. Plissant le nez, je me redresse un peu.

Je me fie à ton expertise pour la composition de l'encre. Concernant ton accent tibétain, en revanche... le mien est un peu rouillé, alors j'ai peur de ne pas pouvoir t'aider.

J'observe d'un œil distrait le tatoueur surveiller sa potion, sortant mon matériel d'écriture de ma sacoche. Une bonne longueur de parchemin, la plume à papote offerte par mon frère pour la fin de mes études, plusieurs flacons d'encre... J'ai de moins en moins souvent l'occasion d'enrichir ma collection d'opérations inhabituelles, je ne vais pas louper celle-ci. Lorsque Josiah commence à lister les éventuels effets indésirables d'un tatouage magique, je donne l'ordre à la plume de commencer à prendre note. Je ne suis pas à l'abri d'être confronté un jour à ce genre de cas, que ce soit un sorcier imprudent qui atterrira à Sainte Mangouste ou un élève ayant voulu se faire mousser auprès de ses camarades en se payant un tatouage à deux noises dans l'Allée des Embrumes.
J'acquiesce à sa remarque sur la belladonne : en relisant la recette, la quantité me semble tout à fait raisonnable. La seule inconnue est l'interaction avec ces foutues fleurs tibétaines : il ne me reste qu'à espérer que l'antique recette ne soit pas une mauvaise farce...

Aucun souci, ça fait un moment que je n'ai plus pratiqué d'amputation mais c'est comme voler sur un balai, ça ne s'oublie pas.

En contraste avec l'excitation impatiente de Josiah, nulle trace de plaisanterie n'anime mon phrasé ou ne déride mon expression concentrée. Mon esprit est déjà focalisé sur la ramification des complications qui peuvent survenir dans les cas que me décrit le tatoueur, réflexion facilitée par le courant d'adrénaline qui me parcourt à l'idée de faire quelque chose d'inédit dans ma carrière. Avide de connaissances, j'écoute attentivement ce qu'il ajoute sur les écailles d'Occamy, admirant distraitement le léopard, puis au sujet de l'encre de calmar. Je dois reconnaître que l'idée que ces ingrédients soient des classiques a quelque chose de rassurant. Cela limite d'autant les facteurs de risques et, si la réputation du béninois est méritée, je doute qu'il soit du genre à se planter avec des ingrédients standards. Je hausse les épaules en signe d'ignorance lorsqu'il me donne sa traduction de la formule. Les soins aux créatures magiques, ça n'a jamais été mon fort : j'ai surtout suivi cette option pour me constituer une liste de bestioles susceptibles d'être accrochées un jour à mes futurs patients. Et malheureusement, les calmars ne faisaient pas vraiment partie de la liste...

Bon point, le tatouage dans le dos. Je suis pas habilité à vraiment lutter contre la magie noire, si ça devait arriver je pourrais juste traiter les symptômes. Pour le reste, je peux gérer.

Je le suis vers la pièce principale, laissant mon manteau dans l'arrière-boutique pour m'installer un peu plus confortablement dans le théâtre des opérations. J'étale près de ma baguette une série de potions, d'onguents, une fiole d'essence de dictame et une sélection d'outils de chirurgie moldus -certains sorts sont excessivement compliqués à lancer pour obtenir un résultat aussi précis et fiables qu'un simple coup de scalpel. J'espère pour Josiah que je n'aurai pas besoin de cet arsenal, mais si les choses doivent mal tourner, je préfère être prêt. D'un geste du menton, je désigne l'outil dont s'est muni le tatoueur pour son expérience.

C'est parti.



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A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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Mer 13 Nov - 15:34




Baba Yaga au Tibet
Les minutes passaient et l’infirmier se détendait. Son corps semblait se relâcher. Josiah remarquait ces choses-là, en bon spécialiste de tout ce qui avait trait à la peau. Il voyait ces rides qui se formaient et se déformaient sur le front des sujets quand leurs niveaux de stress variaient. Il en avait compté deux entre les sourcils de Piers Elliot, qui se faisaient moins creuses plus les minutes passaient. Son niveau de langage changeait aussi, il lâchait prise, au moins un peu. Il se risquait même à employer quelques tonalités qui rapprochaient ses réponses à de simples plaisanteries – qu’il fasse attention, ça risquait de grincer ! « Aucun souci, ça fait un moment que je n'ai plus pratiqué d'amputation mais c'est comme voler sur un balai, ça ne s'oublie pas. » , se risquait-il même à rétorquer. N’allez pas penser qu’il se serait risqué à y ajouter un sourire, ça ferait trop. Josiah s’en chargea pour lui, laissant apparaître ses dents blanches pour toute réponse. Il n’avait jamais appris à voler sur un balai. Truc de sorciers occidentaux.

Josiah avait rapporté l’encre de sa petite marmite jusqu’à la palette d’artiste. Il la glissait dans des petites fioles en verre qu’il pourrait ensuite attacher à la machine. Elle brillait toujours, dans son nouveau contenant. Si toute cette affaire fonctionnait bien, il songerait à mettre plus d’écailles d’Occamy dans ses futures encres. Le résultat était spectaculaire.
Installé sur sa chaise, l’infirmier près de lui, maniant ses outils, Josiah exultait. Il ne se sentait jamais aussi bien que dans ces moments où il tatouait pour la première fois – une surface de peau intouchée, une encre non testée, un rituel pas encore expérimenté… Il arrivait à trouver des premières fois partout, tout le temps, dans son métier. C’était sûrement ce qui faisait la joie de ses journées. C’était pour ça qu’il n’avait hésité à s’installer à Londres, malgré la grisaille et l’ambiance guerroyeuse. Partout où il pouvait exercer son boulot serait quelque part où il pourrait trouver de la joie. Et ses dieux avaient semblé lui dire, il y a six ans, que c’était à Londres qu’il fallait s’amarrer. Il l’avait fait sans crainte, et ne l’avait pas regretté. Et grâce à cela, il pouvait aujourd’hui s’entourer d’un type marrant pour faire un tatouage extraordinaire, proposé par une mégère au panier sans fond, et il n’y trouvait bien sûr qu’une grande satisfaction.

« C’est parti ! », proposait Piers. Du bout du doigt, Josiah rasa son mollet en brûlant les poils qui couvraient la surface qu’il voulait peindre. Puis, du centre de sa paume cette fois-ci, sur laquelle apparaissait un disque noir, il laissa échapper quelques grammes de magie qui lui permirent de faire flotter en l’air, face à lui, la recette, et ainsi, la formule. Il s’installa dans la position qu’il jugea être la plus confortable, qui garantissait à sa jambe de ne pas bouger.
Il n’avait pas réfléchi longtemps à l’image qu’il voulait voir représentée sur son mollet. Il avait tout juste songé au placement. Il le ferait là, tout près de son léopard qui pourtant avait une telle importance, et pour lequel le dessin importait au moins autant que le rituel et l’encre qui avaient été utilisés. C’était une de ses pièces majeures, qui n’avait pas été exécutées par lui mais par un mexicain aux origines aztèques et au talent fou. Ce tatouage tibétain n’avait rien à voir. Le dessin n’avait pas d’importance, c’était pour l’encre et la formule qu’il le faisait. Et pour pouvoir tester sur sa peau un tatouage qu’il pourrait ensuite proposer à ses clients. Il l’exécuterait bien, évidemment. Pas question de se retrouver avec une tâche sur la toile – presque vierge – que représentait son corps. Mais il n’avait pas préparé de croquis, il avait simplement une idée en tête. Un calamar ultra réaliste qu’il tenterait de ne pas trop faire ressembler à un pénis non-circoncis. Pas sûr qu’il y parvienne, toutefois. Saisissant sa machine préférée, qu’il avait constituée lui-même à partir d’éléments moldus et sorciers, il la remplit des petites cartouches d’encre tibétaine. Il alluma d’un claquement de doigt la lumière au-dessus de lui, il vérifia que la formule flottait toujours bien dans les airs. Tout semblait en ordre. C’était avec sa propre électricité – ou sa propre magie, comme vous le souhaitez – qu’il alimentait sa machine. Il laissa ainsi le courant échapper aux disques tatoués sur sa paume, le sentit se loger dans l’appareil, et vit dans la foulée l’aiguille s’agiter. Tout était prêt. « Je ne sais pas trop ce que je suis censé faire. Je vais donc tatouer en répétant en boucle la formule, en tentant de l’incarner du mieux que je peux. T’es prêt ? » Cette dernière question, il se la posait un peu à lui-même, les yeux rivés sur sa peau. Que s’apprêtait-il à faire ? Nasiya n’était même pas au courant de ce qui se tramait, alors que tout cela était tout de même une entreprise quelque peu risquée. Toutefois, sans le sud-africain dans sa vie, sûrement n’aurait-il même pas pris la peine de demander de l’aide à Elliot. C’était un peu pour lui qu’il se protégeait au travers de l’aide que lui apportait l’infirmier. Histoire de ne pas revenir à Nasiya en plusieurs morceaux. Il n’aimerait pas.
Les dernières secondes avant que l’aiguille ne se plante dans sa peau furent interminables. Il pensait à Nasiya, oubliait Piers, se concentrait sur la formule. Il la chuchotait, tentant de se l’approprier comme il le pouvait malgré la langue étrange et étrangère. Plus les secondes passaient, plus sa voix se faisait forte. « snag tsha tou kün la drakpa. » , en boucle. Il avait l’impression de mieux comprendre. L’aiguille se glissa ainsi sous sa peau dans un petit déchirement qu’on ne pouvait pas entendre mais qu’il pu sentir. Juste assez profondément pour que l’encre subsiste au temps qui passerait, mais ne soit pas noyée sous des couches d’épiderme. Clic-clic-clic, faisait la machine. « snag tsha tou kün la drakpa », disait Josiah. Alors qu’il laissait sa magie habiter sa machine et s’infiltrer dans sa peau, il en perdit sa concentration quant à ce qui l’entourait. Piers était désormais invisible, et la recette qui flottait en l’air tombait doucement au sol, appelée par la gravité. Mais Josiah continuait. « snag tsha tou kün la drakpa ». Clic-clic-clic.


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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
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Sam 23 Nov - 21:04
Intervention MJENCRE MAGIQUE
succès limité | L'audace, ça paie... à moins que ça ne soit ça qu'on appelle le talent ? Josiah a réussi à préparer l'encre selon la recette trouvée sur le parchemin... Oh, bien sur, ce n'est pas forcément encore parfait... il aurait peut-être mieux fallu doser la magie au moment de la création de l'encre, mais enfin, la consistance est bonne, le noir profond... En avant.

Sitôt l'aiguille dans la peau, l'encre fuse, souple, comme animée d'une vie propre. Elle semble vouloir ne pas rester en place, changer de direction, imprégner la peau sans obéir directement à celui qui la dirige. Josiah sent sa poitrine se compresser et sa tête bourdonner d'un écho. Il ne va quand même pas tourner de l'oeil ? Que faire ? Poursuivre le tatouage ? Arrêter l'entreprise ? Au plus il poursuit son entreprise, au plus il semble difficile de prononcer correctement la formule. Et le tatouage, pour le moment, ne ressemble pas vraiment à une pieuvre... On dirait qu'elle veut prendre une autre forme qui échappe aux aiguilles de Josiah. L'encre serait-elle animée d'une vie propre ?

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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Dim 29 Déc - 21:02




Baba Yaga au Tibet
Josiah ne se rendait pas compte du mal de crâne qui commençait à frapper, pas plus qu’il ne sentait sa poitrine se compresser, ni n’entendait sa voix se tordre et ses mots se déformer. Tout ce qu’il voyait, c’était qu’il n’avait jamais aussi mal tatoué. Quelques semaines plus tôt, il était parvenu à dessiner un tatouage à @Nasiya Abasinde au milieu de la nuit, au creux de leur lit dans une pièce mal éclairée, et le résultat avait été spectaculaire – de façon tout à fait objective, bien sûr. Mais là, aucune des lignes qu’il traçait ne ressemblait à quoi que ce soit. Rien ne se positionnait convenablement, tout se tordait, et il était même certain que parfois, les lignes, tout bonnement, se déplaçaient. Ça le rendait fou, mais il n’osait pas commenter, comme il l’aurait fait en temps normal, de peur que ça ne dérange la formule. Il aurait aimé demander à Piers s’il voyait la même chose que lui, si lui aussi avait l’impression que ce qui devait être des tentacules ressemblait à tout sauf à cela, mais il ne voulait pas s’interrompre.

[réponse aux MJ] Josiah fit ainsi durer l’exercice un long moment avant que sa vue ne soit troublée par des tâches noires. Il cligna des yeux plusieurs fois et ralentit son geste pour tenter de les faire disparaître. C’est cela qui lui fit réaliser cette douleur crânienne, qui ressemblait à tout plein de petites aiguilles que l’on aurait planté très lentement dans son crâne. C’était venu tout doucement, si bien qu’il ne s’en n’était pas rendu compte tout de suite. Désormais, la douleur se faisait de plus en plus de place, et ça commençait à lui faire peur. Il lui était arrivé des choses étranges, avec les tatouages, mais il n’en avait jamais partiellement perdu la vue. Surtout, c’était d’ordinaire un exercice qui lui était tellement familier qu’il n’en avait pas peur. Preuve en était la décontraction apparente qu’il avait montrée à Elliot juste avant de se lancer, et qui n’avait en rien été factice. Mais à ce moment-là, son cœur s’accélérait et son geste se faisait plus lent, jusqu’à ce qu’il ne s’arrête complètement quand les aiguilles qu’il semblait avoir dans le crâne se firent carrément déchirantes. Il s’était aussi stoppé parce que cette fois-ci, c’était sa main qui commençait à trembler, et le résultat lui semblait déjà assez grotesque comme ça.

S’arrêter sembla atténuer un peu la douleur, il souffla un moment de façon un peu hachée, et cligna à nouveau plusieurs fois des paupières. Finalement, il releva le crâne vers Piers, presque un peu honteux de ce qui était en train de lui arriver. Il n’osait pas regarder sa jambe, de peur d’apercevoir le résultat atroce. « J’ai l’impression … J’ai l’impression d’être en train de me tatouer le cerveau, la douleur est atroce … C’est comme si j’enfonçais les aiguilles dans ma jambe et en même temps dans mon crâne. J'ai comme des tâches noires qui bloquent ma vue, et ma poitrine est comme compressée. C'est horrible... » Il ne lui fit pas l’affront de lui demander si c’était normal, l’Infirmier ne devait pas en savoir plus que lui à ce sujet, mais c’était sûrement important qu’il soit au moins au courant de l'apparition de tous ces symptômes. Après tout, il était précisément là pour ça, alors autant faire usage de ses compétences. « Je… Tu vois un calamar, là ? Parce que c’est ce que je suis censé dessiner … J’aurais dû faire un pochoir, merde ! » Il n’en faisait jamais, ou presque, seulement pour les commandes. Le reste du temps, ses œuvres se faisaient à main levée, comme maintenant. Bien sûr, il s’était entraîné pendant des heures, il avait un carnet rempli de pages et de pages de petits calamars de différentes formes, pour trouver ce qu’il lui convenait le mieux, si bien que maintenant, les muscles de sa main en avaient encore le souvenir. Enfin, c'était ce qui se passait en temps normal... D’un coup de doigts, il appela le carnet, qu’il n’arriva pas à attraper au vol. Était-ce sa magie, qui en avait pris un coup, ou son crâne, qui le cognait trop fort ? Il le ramassa au sol, honteux encore une fois, avant de tourner les pages comme un dératé pour l’ouvrir sur une des pages noircies par des dizaines de calamars. « Ça ressemble un peu à ça ? », s'inquiéta-t-il.

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Spoiler:

Invité

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Invité
Mar 21 Jan - 15:55
Baba Yaga au TibetPiers@A. Josiah N'Da

Je plisse légèrement les yeux, perplexe. Il est bourré ? Pour connaître la réputation de la boutique et avoir déjà vu certaines de ses œuvres, je sais qu'il est plutôt doué : mais là, je dois bien admettre que toute la meilleure volonté du monde ne m'aide pas à comprendre ce qu'il essaie de représenter sur sa jambe. Pour autant, je m'abstiens de commentaire : il est en train de réciter une formule magique inconnue, et je préfère autant que ça ne me pète pas à la gueule si  je venais à le distraire.

Il finit pourtant par s'arrêter, et je m'empare de suite de ma baguette pour prendre ses constantes, avant d'arrêter mon geste. Si la magie qu'il produit est à l'oeuvre jusque dans son cerveau, injecter la mienne risquerait d'interférer. Je grimace : il va falloir faire avec les techniques moldues. Je pose le dos de ma main dans son cou, puis y prends son pouls dans la foulée. Evidemment, sans matériel, et surtout sans magie, je n'aurai pas de résultats aussi fiables que je l'aurais voulu, mais c'est toujours mieux que rien. Sa température me semble un peu élevée et le pouls rapide, mais rien d'inquiétant si j'en crois ce qu'il me raconte.

Bizarre. J'ai jamais vu ça, je suppose que toi non plus ?

Cette histoire de compression thoracique me plaît assez peu, en revanche. C'est souvent signe de problème cardiaque, et si c'est bien de ça qu'il s'agit, je serai obligé de faire usage de la magie pour m'assurer de le garder en vie. Allez, Piers, haut les cœurs. On en est pas encore là. La question de Josiah est une distraction bienvenue, et je m'empare du carnet, perplexe. J'observe attentivement le tatouage sur sa jambe, puis les multiples croquis. Dans un premier temps, je fais de mon mieux pour masquer ma perplexité, mais en feuilletant les pages, j'arrête de faire semblant. Sourcils froncés, je me gratte le menton de ma main libre.

Je suis navré de te l'apprendre, mais ça ressemble à rien de tout ça.

Je rends le carnet à son propriétaire, intrigué, et m'empare de ma liseuse, la feuilletant à la recherche d'informations. Peut-être les antivenins asiatiques m'éclaireront-ils sur ces fleurs tibétaines ? Ou est-ce que les mille et uns stigmates révéleront une trace d'empoisonnement ?

Cela dit, je m'inquiète moins pour le motif que pour ta santé. Enfin, je deviens peut-être vieux et con, mais j'aurais juré que l'encre suivait pas toujours ton aiguille.

D'un signe de tête, je désigne le bol contenant l'encre à côté de lui.

Je sais pas comment tu t'y es pris, mais ton infusion de magie a été rudement efficace, pour ce qu'en voient mes yeux de néophyte.

Tout en continuant ma lecture, recherchant furieusement la moindre indication qui me serait utile, je lance :

Tu penses que tu serais capable d'aller au bout du rituel ? Ou tu préfères arrêter le tir ? Si on continue, je peux monitorer tes constantes, mais ça risque d'interférer, et je suis pas sûr que ce soit la meilleure idée. Pareil pour les potions ou les sorts que je pourrais te proposer pour soulager ta douleur, d'ailleurs. Après, tu connais mieux que moi ce genre de choses, à toi de me dire si tu veux prendre le risque ou non.

Je lui adresse un regard inquisiteur, doutant fort qu'il choisisse de s'arrêter maintenant. En attendant, je passe mentalement en revue les différents éléments potentiellement utiles à ma disposition... et en espérant ne pas en avoir besoin.

- 623 mots -

HRP:

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
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pictures : Quête | Baba Yaga au Tibet {Piersiah} Voodoo-ppl
Jeu 20 Fév - 14:33




Baba Yaga au Tibet
Piers le manipulait de tous les côtés, à la moldue, prenant son pouls, s’assurant des battements de son cœur. Les vertiges commençaient à s’atténuer, et l’Infirmer ne signala pas de problème majeur. Josiah à vrai dire, n’était pas tout à fait inquiet par sa constance cardiaque. Ça n’était ni la première ni la dernière fois que son corps subirait les vices de son maître, qui le faisait passer par différents états. Ce qui était plutôt embêtant, c’était que Piers non plus ne voyait pas de calamar. Il voyait certainement la même chose que lui, une forme noiraude tatouée sur une peau noiraude, pas vraiment distinguable, donc. Qu’est-ce qu’il avait raté, par Demballa, mais qu’est-ce qu’il avait raté ?
Piers s’avançait pourtant en disant que la mixture avait été réussie. Effectivement, il se passait définitivement quelque chose de magique sous sa peau, mais quoi, exactement ? Josiah essayait de distinguer une forme, essayait de comprendre ce qui se passait, mais rien de tout cela ne faisait vraiment sens.

« Tu penses que tu serais capable d'aller au bout du rituel ? Ou tu préfères arrêter le tir ? Si on continue, je peux monitorer tes constantes, mais ça risque d'interférer, et je suis pas sûr que ce soit la meilleure idée. Pareil pour les potions ou les sorts que je pourrais te proposer pour soulager ta douleur, d'ailleurs. Après, tu connais mieux que moi ce genre de choses, à toi de me dire si tu veux prendre le risque ou non. »

Piers avait sûrement raison … Si on rajoutait de la magie à tout cela, il y avait des risques d’interférences, son corps devait déjà être gavé de courants magiques. Mais ce fut justement cette précaution que prenait l’infirmier qui donna une idée à Josiah. Il y avait peut-être bien une interférence qui se jouait-là.
Comme le Béninois l’avait mentionné à son invité juste avant de commencer le tatouage, son corps était protégé par un tatouage massif qui était représenté dans son dos. Un baobab dont les branches se glissaient jusque dans son cou, et dont les racines entouraient ses hanches. @Nasiya Abasinde, premier et quasi seul spectateur de l’œuvre, jurait même qu’il grandissait avec les années, mais Josiah refusait d’y croire. Le tatoueur qui l’avait apposé sur sa peau ne pouvait pas être aussi doué, il ne pouvait pas avoir pensé à tous ces détails. Son baobab, symbole parmi les symboles dans l’animisme Fon, permettait non seulement à celui qui le portait de repousser les formes les plus noires de magie telles que les Détraqueurs, il se modifiait aussi au rythme des rencontres avec ces maléfices. Josiah ne parvenait toujours pas à provoquer ces mues automatiques du tatouage, il ne savait que reproduire l’arbre-aimant et ses effets. Le Baobab était en effet décrit comme l’abri des maléfices dans la religion Fon, agissant comme l’attrape-rêve des amérindiens. C’était un arbre particulièrement respecté et vénéré parce qu’il accueillait et attirait tout ce qui était intolérable aux sorciers, tout ce qui était trop dangereux pour eux. L’arbre supportait ce qu’eux ne pouvaient tolérer. Les Baobab que Josiah reproduisait sur ses clients ne se modifiaient pas au fil de leurs rencontres avec les maléfices, et évidemment, il ne grandissait pas avec les années. Il faudrait certainement qu’il retourne au Bénin pour savoir ce qu’il manquait à son incantation pour réussir à friser pareille perfection.

« Je crois que tu as raison, on va s’arrêter un moment. » Piers ne le disait pas comme ça, mais bien sûr, son esprit médical devait le pousser à la prudence. Josiah renvoya son carnet sur le comptoir, maîtrisant cette fois-ci un peu mieux sa magie. Il leva ensuite un doigt vers les lustres au-dessus de son crâne, auquel il donna un peu plus de puissance, manquant de griller les ampoules. La nuit commençait véritablement à tomber, et ils auraient besoin de voir le mieux possible. Alors qu’il se levait, posant à peine le pied de sa jambe fraîchement tatouée sur le sol, il tira sur son pull coloré qu’il retira et laissa retomber sur le fauteuil. Il n’était maintenant vêtu que de son pantalon en lin, sous lequel, évidemment, il ne portait rien. La lumière éclairait bien son dos, qui était rarement aussi peu bronzé. Ça faisait six ans désormais qu’il vivait en Angleterre, et on était maintenant au cœur de l’hiver. Nasiya lui disait qu’il était presque blanc. Si pareil cauchemar (être blanc, par Demballa !) avait été possible, ça aurait été le cas, tant il ne voyait jamais le Soleil. En tous cas, Piers n’aurait pas pu mieux distinguer l’arbre peint sur son dos. Il lui tourna ainsi le dos, et demanda : « Dit moi … Dans les branches du baobab là … Tu repères quoi ? Josiah laissa Piers s’approcher, avant de poursuivre, tentant de se souvenir de ce qui devait déjà être représenté sur son dos. Pour une fois que cette fonctionnalité allait être utile ! La dernière fois que j’en ai fait l’inventaire, il y avait plusieurs détraqueurs, deux ou trois, un serpent enroulé autour d’une branche, quatre encoches et une zone vraiment noircie dans le tronc. Rien de plus ? Il souffla, avant d’ajouter, sans honte : Regarde aussi bien les racines, je peux descendre mon pantalon si tu veux. »

Josiah était bien décidé à comprendre ce qui avait pu se passer. Jusqu’à présent, il s’était arrangé pour que les magies de ses différents tatouages ne s’opposent pas les unes aux autres. Qu’est-ce que la Harpie lui avait fait mettre dans cette préparation qui aurait pu provoquer pareille réaction ? Maintenant debout, il ne voyait plus bien ce qui était en train de se passer sur sa jambe, et il commençait même à craindre ce qu’il allait voir. S’était-il gâché ses autres tatouages ? Allait-il perdre l’usage de son léopard, tatoué juste à côté et qu’il aimait tant ? Il n’avait qu’à éteindre les lumières pour faire le test, il verrait bien si sa nyctalopie s’en était allée avec cette formule tibétaine. Josiah se retint de le faire tout de suite, attendant le diagnostic du Maître. Par Demballa, mais quelle idée avait-il eue de faire confiance à pareille mégère …

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IRP : du coup, j'appelle nos MJ pour savoir si le tatouage a été modifié  !

Sorcellerie

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GRAND MAÎTRE
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Sam 22 Fév - 23:25
INTERVENTION MJTATOUAGE BAOBAB
Le baobab se déploie entre les omoplates de Josiah, majestueux. Les trois détraqueurs sont toujours emprisonnés dans ses branches, immobiles, et le serpent semble placidement assoupi dans les rameaux de l'arbre. Quatre encoches se distinguent nettement dans l'écorce, et la zone du tronc noircie se découpe nettement sur la peau de Josiah. A bien observer, il semblerait qu'il y ait cependant une ombre au tableau. Littéralement. Au pied de l'arbre, enserré entre les racines de l'arbre, un petit flacon qui semble contenir une encre noire est apparu.
Et si c'était la substance, le problème ?

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