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Penny for your thoughts ⎮ Orion
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Ven 6 Sep - 11:26

PENNY FOR YOUR THOUGHTS
Feat Orion Fleury

L'attente semblait sans fin, tout comme l'avait été sa nuit. Quelle connerie de quitter son lit poussé par l'ennui. Les yeux rivés sur les pompes funèbres, il s'alluma sa quatrième cigarette de la matinée. Il n'avait jamais fumé, jamais ressentit l'envie, jamais ressentit le besoins, et pourtant, aujourd'hui, plus toxico que lui, on ne faisait pas. Les rouages de sa psyché fonctionnaient bizarrement, ralentit ou inversés il ne saurait le dire, toujours est-il que de mauvaises habitudes d'une nouveauté soudaine semblaient lui coller au train-train quotidien depuis des années, ou bien siècles ? Quel âge avait-il au juste ? Il se sentait vieux. Il avait la lassitude des vieillards. Les années l'avaient frappées avec la violence du deuil.
Pourquoi c'était à lui d'organiser les obsèques pour commencer ? Pourquoi c'était toujours aux proches de le faire ? Plus on pleurait, plus on nous accablait de tâches à accomplir. Ce monde était incroyablement mal foutu de toute façon.
Il espérait franchement que sa mère avait déjà pris les grandes décisions parce qu'il n'y connaissait foutrement rien en revêtement de cercueil. Il avait entendu d'innombrables fois des familles endeuillées à l’hôpital aborder la question des obsèques. Certains prétendaient qu'il fallait prendre un cercueil avec un revêtement de plomb, autrement les rats grattaient le bois, le trouaient, et s'en allaient se remplir la panse des cadavres fraichement entreposés. C'était répugnant, l'idée même lui donnait la nausée. Mais quand on étaient morts on étaient morts non ? Sa mère s'en foutait probablement maintenant. Quoi que. Il y avait bien des fantômes qui trainaient dans le coin, il avait discuté avec certains d'entre eux. Est-ce que Nick-Quasi-Sans-Tête serait véritablement indifférent au sort que subit son corps ? Jamais vu un fantôme avec autant d'égo. Il devrait aller lui poser la question tient. ''Alors Nick ? Tu préfère être bouffé par les rats ou les verres de terres ? ''.
La pensée lui arrache un rire jaune. Cinquième cigarette.

Enième coup d'oeil à sa montre et soupir de lassitude à peine contenu. Seulement 7h30, encore une demi-heure avant l'ouverture. Et putain ce qu'il faisait froid. Ça c'était étrange, son corps entier semblait prit de picotement sous les aiguilles de la fraiche matinée d'automne mais son cerveau lui, demeurait insensible, peut-être que son corps ne lui appartenait plus après tout, il se sentait un peu anesthésié. Il avait toujours adoré le mois d'octobre, un peu moins sans doute, à partir d'aujourd'hui.
Sa main se porte à sa poche dans un réflex un peu inutile de quête de chaleur, les doigts rencontrent le papier maudit. Putain. Il avait presque oublié le testament, et définitivement oublié qu'il l'avait fourré dans sa poche.

Quelle merde.

Aujourd'hui pompe funèbre, demain enterrement, ensuite repos. La litanie ne quittait pas son esprit, Merlin il rêvait de son lit et d'une bonne bouteille de whisky à cet instant. Peut-être devrait t-il appeler Loky pour qu'il lui apporte de quoi se brûler le gosier ici-même ? Hm... Non. Des idées claires étaient préférables pour le moment, la soulerie  viendrait ensuite. Il n'était même pas certain de vouloir aller à l'enterrement demain. Peut-être devrais-je m'enterrer avec elle ?
Second rire jaune. Le macabre sonnait comique à ses oreilles décidément, peut-être devrait t-il s'inquiéter de sa santé mentale ?

Est-ce qu'un médicomage peut tomber malade ?

Woaw, quelle question con. Le deuil ça lui atrophiait les neurones. La cinquième cigarette rejoint le sol, en parfait synchronisation avec une sollicitation de sa personne. La voix résonne avec des intonations familière. Il connaissait ce type avant de le voir, il en était certain. Lorsque les yeux se lève, un instant est consacré à la réflexion des traits de ce fantôme du passé.
Et bah putain, ça faisait un bail, et la surprise n'est pas camouflée.

« - Orion ? »

:copyright:️FRIMELDA



Spoiler:

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Sam 21 Sep - 11:58
Rares étaient les élèves de Poudlard à avoir une si bonne connaissance du deuil. Orion trouvait cela plutôt heureux pour eux – rétrospectivement. Le décès de Cédric l’avait forcé à connaître le sujet plus vite qu’il ne l’aurait souhaité. A choisir, bien sûr, il aurait même préféré ne jamais avoir à en savoir plus.

Cédric était mort. De la faute de Voldemort.

Ainsi donc, on pouvait mourir à leur âge.

Ainsi donc, Voldemort était revenu.

Ainsi donc, on était complètement déboussolé après la mort d’un être cher.

Orion garde le souvenir de cette période de brouillard et d’égarement. Perdre son meilleur ami, son double, la personne qui se rapprochait le plus d’un frère l’avait déboussolé. Il n’imaginait pas ce que ce serait que de perdre ses parents. Il ne voulait toujours pas y penser, des années après.

L’annonce dans le journal l’a surpris. Il évite généralement de regarder la rubrique nécrologique, ne s’attendant à trouver personne qu’il connaisse – et redoutant auquel cas que cela arrive. Ses parents ont laissé le journal à son intention. « Tu connaissais pas, un Lewis quelque chose ? » Orion n’est pas sûr, Lewis comme un prénom ou comme le nom ? Il attrape le journal et doit lire l’article plusieurs fois. De vieux souvenirs remontent à la surface comme s’ils affleuraient l’eau d’un lac. Il connaît ce prénom. Il se survient d’Uriel. Uriel Lewis. Ami de Poudlard, un garçon qui avait laissé échapper une ou deux fois le prénom de sa mère, lorsqu’ils étaient gamins, tous les pensionnaires du château ont parlé de leur parent. Absence de père ou quasi absence de père, Orion se souvient de cela. Il évitait de trop la ramener, conscient de la chance presque inouïe d’avoir grandi dans un foyer aimant, de disposer de l’affection de deux adultes qui essaieraient de bien l’élever et de ce groupe formé par ses sœurs, soudées et lui ménageant une place. De mémoire, Uriel n’avait rien de tout cela, seulement sa mère.

Dont le nom s’inscrit en toutes lettres pour annoncer son enterrement très prochain.
Le briseur de sorts a des hésitations mais il se doute bien de la bonne chose à faire. Concept manichéen qui régit sa vie. Il a déjà lu que lorsque que quelqu’un meure, ses proches survivants sont plus enclins aux accidents domestiques. Il se souvient qu’il était complètement perdu, triste, révolté, selon les heures. Triste surtout, léthargique. Il n’avait pas eu à gérer la logistique bien sûr, c’était la famille. Mais si Uriel n’a plus d’autre famille, il faut s’attendre à ce que personne ne l’aide. La pensée est affreuse. Devoir gérer sa peine en même temps que tous ces aspects pratiques.

Il n’y a pas beaucoup de pompes funèbres sorcières, et un vieil annuaire tenu par les Fleury lui en donnent les coordonnées. Orion se présente comme un proche – titre usurpé mais plus facile. La première entreprise décline s’occupe de Mme Lewis. La deuxième lui confirme qu’ils en ont la charge. D’ailleurs, ils s’en occupent demain. Ils ouvrent à huit heures.

Soit.

Le lendemain matin, très tôt, la voiture désillusionnable se glisse le long de villages moldus encore endormis. Ce sera bientôt sur la gauche. Orion s’est habillé en nuances de noir et de gris sombre, il s’est dit que ce serait plus de circonstance. Son elfe de maison a préparé quelques victuailles – à toutes fins utiles. Si elle le connaissait, Twinkle les aurait mises de force dans les mains d’Uriel, persuadée qu’un ami de son maître est forcément une bonne personne. L’ancien Poufsouffle doit bien avouer qu’il y a des années qu’il n’a pas pris de nouvelles. Comment entrer en matière, désormais ? La voiture garée, il franchit les quelques mètres qui le séparaient encore d’Uriel. Ils se reconnus.

« Bonjour Uriel. » Il lui tend la main pour la serrer. « J’ai appris ce qu’il s’est passé. Je suis désolé. »

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