Un œil inexpérimenté pourrait croire que la petite silhouette passant entre les bureaux vides à l’heure du déjeuner est simplement un homme de ménage. Pardon, on dit technicien de surface maintenant. Combinaison bleue passée par dessus la chemise, matériel de nettoyage dans une main, seau dans l’autre, me voici dans les locaux. Par chance, la porte était ouverte… Bon, d’accord, j’ai peut-être crocheté la serrure avec un soupçon de magie coïncidentale, mais je vous le demande, et je le demanderai à tous les jurés lors de mon procès, était-ce vraiment de ma faute si, comme par hasard j’avais sur moi cette épingle ?
La chance, la manipulation des probabilités, c’est ça le vrai pouvoir de ma tradition. Certains d’entre nous sont si agiles, si puissants qu’ils paraissent dopés au Felix felicis sans en avoir jamais avalé une goutte. Bien sur, cela ne dure pas, et plus hauts sont les sommets, plus dur est le retour de flammes. Il y en a toujours un. L’équilibre universel que ça doit s’appeler. Ou quelque chose approchant.
Quelle chance y avait-il que le bureau des aurores soit soudainement désert ? Quelle chance que l’un des nouveaux du service ait laissé précisément un dossier ouvert sur son bureau. Ce dossier que je cherche. Vu comme je force le destin, je sais que le retour de flammes sera violent, ou du moins m’en convaincs-je. Les phalanges effleurent le papier. Nul enchantement ne laisse sa trace entre mes doigts et je puis lire le rapport d’autopsie de Jack Monroe, mon oncle. Celui qui a commis les attentats de Septembre. L’assassin d’Astoria Greengrass.
Ce qui s’est passé, je le sais ou peu s’en faut : Jack a réuni une équipe de trois euthanatoï pour couvrir ses arrières tandis qu’il assassinait sa cible. Mais victime visée comme commanditaire me demeurent inconnu. Les autres n’ont pas posé de question. C’est comme ça que cela se passe dans le métier. J’espère en apprendre plus par les conclusions des rapports des aurores. Cela fait deux mois, maintenant, deux mois que l’enquête est en cours. A coup sur, ils ont dû trouver des choses, non ? Les folâtres phalanges tournent les pages, déchiffrent les notes. Rien, semblerait-il. La nuque de mon oncle a été brisée. Vieille méthode ne laissant trace du forfait. Dommage. Qui était-ce ? Qui s’est fait mortel assassin d’un non moins funeste officiant ?
Etait-ce Astoria que l’on visait ? Si oui, pourquoi crier « Mort à Potter » ? Etait-ce Potter que l’on visait ? Si oui, pourquoi ce grand spectacle quand le poison ou une lame auraient été bien plus efficaces ? Cette mise en scène ne ressemble pas à mon oncle. Lui qui a toujours été l’un des meilleurs d’entre nous, qui était connu pour disparaître sans laisser de traces, pour n’avoir jamais été inquiété d’aucune façon par la justice… Comment se peut-il qu’on ait arrêté sa course aussi aisément ?
Pensif, je mémorise tout ce que je peux dans ce dossier. Les détails les plus infimes. J’aurais au moins quelques éléments pour retrouver l’assassin de mon oncle et lui faire payer son geste.
Les journées de travail s’enchainent et tu tentes tant bien que mal de gérer toutes les affaires qui s’accumulent. La guerre est à peine finie qu’une nouvelle se déclenche, avec tes collègues, vous n’avez pas encore eu le temps de mettre sous les barreaux tous les mangemorts que vous devez ouvrir de nouvelles enquêtes pour gérer les nouveaux mages noirs qui veulent remplacer celui qui vient de tomber. Un combat incessant entre la lumière et les ténèbres, voilà à quoi se résume ta vie, à quoi se résumer la vie de ton père et de ton grand-père. Tu te plains pas, tu commences même doucement à ressortir la tête de l’eau après t’être enfoncée doucement mais surement suite à la guerre. Tu deviens un peu plus vivable pour tes collègues et ce n’est pas plus mal au fond vu que tu as tout d’une bonne auror, ton problème étant surtout la gestion de tes émotions et le contrôle de celle-ci. Ce matin, tu étais sur le terrain, occupé à rassembler des indices sur la piste d’un type épinglé dans le bureau des aurors. Les avis de recherche pullulent sur les murs mais vous avez du mal à les enlever, plus le temps asse et plus tu te dis que vous allez bientôt devoir investir dans de la technologie moldu pour faire défiler sur des écrans ses avis de recherches car il n’y aura plus assez de place sur le mur. De retour sur Londres, tu t’es rendu dans une sandwicherie moldu pour avaler un repas rapide avant de faire un rapport dans le bureau des aurors et traiter ta paperasse rapidement. Te connaissant, tu en as surement pour l’après-midi au vu des dossiers qui se sont empilés sur ton bureau le matin même et tu as besoin de partir tôt pour aider ton grand-père avec une réception le soir même alors pas franchement le temps de trainer au bureau à faire des heures supplémentaires.
Tu avales donc ton sandwich et ta mangue avec son jus de citron durant ton trajet à pied vers le ministère de la magie. Tu aimes bien te balader ainsi au milieu de moldu, les observer faire leur vie et combler le manque de magie dans leur vie par d’autres moyens. Les mangemorts les trouvent stupides et moins évolués que vous, toi, tu penses totalement le contraire, à tes yeux, ils sont inventifs et font même preuve d’une forte adaptabilité à leur monde, plus que certains sorciers en tout cas. Tu te rappelles encore les problèmes du ministère au niveau de la coupe de monde de Quidditch, beaucoup de sorciers ne comprenant pas les mœurs des moldus faisaient n’importe quoi au risque d’exposer votre monde et c’était d’un risible. Tu espère bien que jamais, en vieillissant, tu te retrouves à commettre des erreurs pareilles, tu tiens beaucoup trop à faire honneur à ton nom et carrière pour commettre un impair de ce genre. D’ailleurs, tu fais partis de ceux qui râlent quand elle voit partir des collègues habillés en sorcier pour le monde moldu, tu as même investi du temps pour créer un placard au sein du bureau des aurors remplis d’habits moldus étiquetés pour éviter que les vieux fassent n’importe quoi. Tu es pas spécialement à l’aise dans le monde moldu mais tu arrives à donner le change, t’habiller de façon à passer inaperçu et à ne pas te faire remarquer ce qui est un atout non négligeable à tes yeux. Tu as d’ailleurs remarqué que généralement c’est ta génération qui a le plus de facilité à donner le change dans ce monde plutôt que les anciens et aussi ceux qui sont plus ouvert d’esprit. Ton grand-père dirait que cela a toujours été ainsi, qu’un jour, tu seras la vieille peau qui n’arrive plus à suivre mais pour le moment, tu ne préfères pas y penser, tu préfères te dire que tu finiras comme lui, bien portante et toujours alerte malgré tes combats.
Arrivée devant le bureau des aurors, tu sors de tes pensées et fronce les sourcils en voyant que la porte n’est pas verrouillée comme elle devrait l’être. C’est simple, le bureau des aurors est soit grand ouvert quand il y a au moins un auror présent soit verrouillé pour éviter des intrusions inopinées or ce n’est pas le cas ici. Doucement, tu sors ta baguette, prête à l’emploi pour agir rapidement, tu ne sais pas s’il y a bien intrusion ou si un de tes collègues fatigués a fait une erreur mais dans le doute, tu préfère la jouer sécurité avant tout. Tu ne tiens pas à mourir tout de suite, tes collègues sont surement loin et il est hors de question de laisser filer un potentiel intrus au vu des dossiers sensibles qui sont traités par le bureau. Doucement, tu t’approches de la porte et la pousse sans faire de bruit, tu espères voir une silhouette connue, peut-être un proche d’une victime qui tient à en savoir plus et trop pris d’une soif de vengeance à tenter sa chance. Tes sourcils se froncent en voyant l’agent d’entretien, un moment d’hésitation te prends avant que tu remarques qu’il est loin de faire le ménage. Ta baguette se pointe vers lui, réflexe d’auror et d’un informulé, tu tentes lance un maléfice du saucisson bien décidé à immobiliser l’intrus, le désarmer une fois au sol pour ensuite l’interroger. Tu comptes sur l’effet de surprise aussi tu ne prononces pas un mot tâchant d’être le plus discrète possible avant que le corps ne touche le sol.
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