Sitôt le Finite Incantatem lancé, tu te sens faiblir. Tes yeux se voilent d’un ciel piqueté d’étoiles pendant quelques secondes. Tu le sens bien, soudainement, que tu es toujours en pyjama, l’estomac vide. Celui-ci gargouille férocement… Heureusement que tu es assise. De mémoire de jeune fille, tu ne te souviens pas t’être sentie aussi claquée, un jour, après avoir fait acte de magie. Tu supposes que tu as un peu forcé. Tes oreilles sifflent quelques secondes avant que tu ne reviennes à toi. La voix de Veredis te gourmande. Tu vois une lueur concernée dans ses jolis yeux.
Tu ne peux pas empêcher le rouge de te monter aux joues : une fille aussi géniale que la préfète-en-chef prend de son temps pour se préoccuper de ton bien-être, comme si tu en valais la peine. Tu te sens à la fois flattée et mal à l’aise. Tes propres mirettes brillent de reconnaissance et de malaise. Tu la vois appeler un elfe de maison, tu te recroquevilles sur le canapé, en l’entendant demander un petit déjeuner et de prévenir ton père. Tu aimerais bien t’énerver, lui dire que tu veux pas voir ton papa débouler ici, mais tu n’y arrive pas. Tu sais qu’elle veut faire au mieux. Tu affiches une moue boudeuse. « C’était vraiment pas la peine de le prévenir... » Tu marmottes sans y mettre vraiment de coeur. La main de Veredis reposant sur ton épaule t’apaise un peu. Tu te pelotonnerais bien dans ses bras comme on le ferait avec une grande sœur. C’est toi l’aînée de ta fratrie, et même si tu adores ton petit frère, parfois, tu aimerais bien avoir une épaule sur laquelle te reposer aussi. Une épaule qui ne soit pas celle de tes parents.
Tu te contentes de te caler contre le dossier du canapé en prenant sur tes genoux les chocogrenouilles. Après les avoir ouvertes et avoir rattrapé les deux chocogrenouilles au poivre (erk!), te voici avec trois cartes supplémentaires à ajouter à ta collection. Tu détaille des yeux la carte de @"Jack O’Lantern". Même s’il t’a donné des trucs suspects par le biais de cet arbre d’Halloween, finalement, tu l’aimes bien : il a eu la bonne idée de faire une carte de chocogrenouille ! C’est forcément quelqu’un de bien !
Tu les ranges soigneusement avant de passer au petit déjeuner en battant des mains. Un mug de thé dans les paumes, tu sens le breuvage te faire du bien et te réchauffer. Tu grignotes aussi un morceau de toast en faisant attention de ne pas mettre de miettes partout.
« Et toi ? Et toi? Qu’est-ce que tu as récupéré comme cartes ? » Tu as les yeux qui brillent en regardant par dessus l’épaule de Veredis. Elle a récupéré pas mal de Harry Potter, dis donc ! Et même un Potter en Or ! Tu as les yeux qui brillent en pensant à ton propre Merlin doré ! C’est décidément une très bonne matinée. Tu sais que tu n’auras peut-être jamais ce Harry Potter en or, du coup, tu la contemples ! Ce qu’elle est belle ! Mais tu vois surtout que ses chocogrenouilles d’automne ne lui ont pas permis d’avoir la numéro 23, Glanmore Peakes. Parfait ! Tu y vois une ouverture ! « Hé ! J’ai Glanmore Peakes en double, tu veux la mienne ? Je te la donne ! » Tu lui tends l’une de tes cartes en rosissant un peu. Tu ne veux rien en retour, c’est une façon de la remercier pour l’aide qu’elle t’a apporté. Tu veux vraiment te rapprocher de cette grande et jolie fille. Parce que mine de rien, Veredis, c’est tout ce que tu voudrais être : sûre de toi, jolie, intelligente. Tu sais qu’elle a le monde à ses pieds. Comment pourrait-il en être autrement ?
« J’utilise métamorphosis pour transformer les emballages de chocogrenouille en papier. J’ai vu mon père utiliser une fois ce sortilège pour transformer un caillou en récipient quand il était à court. Du coup je me suis renseignée à la bibliothèque et j’ai fini par l’utiliser aussi souvent que possible. Au début, on voyait encore les motifs imprimés en transparence, mais j’ai réussi à améliorer le truc en me concentrant sur l’effet désiré. Tu veux essayer? Il suffit de vouloir fort fort le résultat désiré ! » Tu lui expliques calmement, comme une évidence.
Tu gardes un œil sur la petite tête – littéralement – blonde près de toi. Elle a l’air d’aller un peu mieux, même si tu l’entends grommeler qu’il n’y avait pas besoin d’alerter ton père. Tu te fends d’un sourire tout en observant la petite. Elle n’a pas l’air d’être particulièrement enthousiaste à l’idée d’avoir son père dans l’enceinte de l’école. Tu ne peux vraiment l’en blâmer… toi aussi tu tirerais grise mine si Caractarus Beurk avait dans l’idée de s’installer au château. C’est rassurant, tout de même, de savoir son père à Londres quand on est soi-même dans les Highlands. « Oh, allons… outre le fait que personne n’aimerait avoir un parent en prof, il est si chiant que ça, ton père ? »
Tu essaies d’adopter un ton léger, mais en vrai, tu veilles au grain. Regulus Black, tu ne le connais pas personnellement. Tu sais juste que c’est un ancien mangemort. Tu as entendu son nom passer dans une conversation il y a des années de ça. Tu as vu de quoi les mangemorts qui fréquentaient ton père étaient capables… disons que tu te montres prudente, voilà tout. Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir ta mère… Si tu penses à Winnie, tu dirais même que certains enfants de supporters du Seigneur des Ténèbres auraient bénéficié à ne pas connaître leurs parents.
C’est avec satisfaction que tu vois la petite avaler une bouchée de toast, puis une autre. Ses pommettes reprennent un peu de couleur. Tu t’autorises à ton tour un peu de thé avant l’ouverture de tes chocogrenouilles. Tu les découvres sous le nez de Veredis, partage avec elle sa liesse. Le chocolat est mis de côté avec un sort de stase, à l’exception d’une chocogrenouille que tu casses en deux. Tu en pose la moitié sur un bord d’assiette avec un toast à l’attention d’Edwa. Pas question de tomber d’inanition !
Avec elle, tu t’ébaudis devant la carte de Potter en or.
« Eh bé, ils mettent les moyens pour les cartes de sorcières et sorciers célèbres maintenant… Je crois que je n’en ai jamais vue de pareille ! »
Et pourtant, cela fait quelques années, déjà, que tu consommes des chocogrenouilles. Tu as presque la collection complète des anciennes éditions… Mais c’était avant qu’ils ne refondent entièrement les cartes après la guerre, bien sur.
Et en plus, la petite Edwa t’offre une de ses cartes en double. Tu es interdite quelques secondes, mais la lueur de franc espoir dans ses yeux te décide à accepter son cadeau en te jurant de lui offrir un petit quelque chose à Noël en guise de remerciement. Quelques chocogrenouilles peut-être ? Ou un joli échiquier version sorciers ? Un set de papeterie ? Il va falloir que tu trouves quelques chose de chouette pour elle !
« Oh merci, Edwa ! C’est adorable de ta part ! »
Tu lui colles un bisou sur la joue, heureuse de constater qu’elle a repris des couleurs, assez pour t’expliquer au moins sans défaillir le métamorphosis. Tu opines gravement. En fait, tu connais le sortilège, mais tu ne l’as jamais vraiment pratiqué. Mais il faut une première fois à tout.
« D’accord, je comprends, je crois : j’essaie, et tu me corriges, d’accord ? »
Te voici, baguette en main, à marmonner des metamorphosis sous l’oeil de la petite Edwa. Tu sais que cette complicité qui vous unit pour le moment est promise à un bel avenir. Il faudra sans nul doute que vous remettiez ça tout bientôt !
(c) Vere - 602 mots
ps ; je te propose que l'on enchaîne sur un nouveau rp post-event ?